effet de serre

les médias nous trompent car nous voulons être trompés

Sur lemonde.fr, deux articles montrent la superficialité des lecteurs. Prenons les infos du 5-6 octobre et une période comparable de mise en ligne. L’article « Les climato-sceptiques anglais et américains ont bonne presse » ne recueille que deux commentaires. L’article « BAISER VOLÉ – L’une des photos les plus romantiques révèle une agression sexuelle » sur le blog Big Browser en reçoit 182 ! Les centres d’intérêt de nos concitoyens vont au sexe et au sensationnel, pas à l’analyse comparative. D’ailleurs, si les médias jouent un rôle important dans la diffusion du doute sur le réchauffement climatique, ce n’est pas tant par les informations publiées par les journaux que dans les interventions externes dans les pages « Opinion ». Aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, les tribunes climatosceptiques représentent 79 % des opinions exprimées.

Prenons un autre article* selon lequel « Le changement climatique est scientifiquement prouvé pour 77 % de l’opinion mondiale. » Cette proportion diminue dans les pays où le climatoscepticisme s’est fortement exprimé : aux Etats-Unis, les sondés ne sont plus que 65 % à reconnaître la validité scientifique du changement climatique. En France où le débat a été vif, un tiers des personnes interrogées pense encore que la preuve scientifique du réchauffement n’a pas été apportée (merci Monsieur Allègre !). Notons d’ailleurs que parmi les 17 réactions à l’article de Rémi Barroux, six sont à tendance climatosceptique ! Rappelons à nos concitoyens que l’existence du réchauffement climatique, selon les scientifiques rassemblés dans le GIEC, ne peut pas être mise en doute. Même la quasi-totalité des climatosceptiques l’admettent, sauf qu’ils mettent en cause des facteurs naturels et non anthropiques pour l’expliquer. La nature est mise en avant par 42 % des personnes interrogées aux Etats-Unis et 34 % en Grande-Bretagne. A l’inverse, 92 % des sondés privilégient les facteurs humains au Mexique, et 97 % en Allemagne.

Le plus grave dans cette histoire, c’est que même si on se rend compte que notre mode de vie qui brûle le carbone fait basculer le climat, on se trouve des raisons pour continuer à faire comme avant. L’opinion publique internationale estime, à 88 %, que l’on peut « trouver des solutions novatrices pour réduire l’impact du changement climatique ». On croit au développement des énergies « propres » pour réduire les émissions de gaz à effets de serre, le matraquage par le greenwashing relaye le doute propagé par les climatosceptiques. Conclusion, la presque totalité des personnes reste insensible aux notions de sobriété énergétique et de simplicité volontaire. C’est à cause de l’inertie d’une population manipulée par la société du spectacle et de la consommation que nous allons avoir des lendemains qui déchantent très fortement

* Le Monde.fr | 04.10.2012 par Rémi Barroux

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s’abonner à Biosphere-Info pour combattre le doute

Ce blog édite un bimensuel auquel vous pouvez vous abonner gratuitement. Il suffit d’envoyer un courriel à biosphere@ouvaton.org. Voici la présentation du numéro du 16 juin 2012 :

Le livre de Naomi Oreskes et Erik Conway, Les marchands de doute, permet de contrer les climatosceptiques qui sont rétribués en considération médiatique et/ou argent pour déformer, diffamer et mentir. Il aborde aussi plusieurs autres points comme la bataille du trou d’ozone, la lutte contre le tabagisme passif ou l’attaque révisionniste contre Rachel Carson. Mais la démarche des marchands est la même, faire douter de la science pour mieux assurer le pouvoir des intérêts financiers. Nous vous recommandons aussi une BD très documentée sur le réchauffement climatique et ses sceptiques, Saison brune de Philippe Squarzoni (Delcourt, 2012)

A diffuser auprès de tous ceux qui veulent combattre l’écoloscepticisme. Que chacun fasse sa part dans la diffusion de notre parole commune d’écolos. Merci.

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la vérité médiatique sur les climatosceptiques

Le trophée Diderot-Curien a été remis pour la première fois à deux journalistes : Stéphane Foucart (Le Monde) et Sylvestre Huet. Le physicien Etienne Klein en donne clairement la raison : « Sans doute avez-vous lu comme moi un livre intitulé « 1984 » dans lequel George Orwell  montre que dans les régimes totalitaires, la vérité est toujours mise en question. Ce n’est pas seulement que les hommes politiques des régimes totalitaires recourent plus qu’ailleurs au mensonge : c’est plutôt que la distinction même entre la vérité et le mensonge devient floue dès lors qu’elle est mise en face d’exigences purement pragmatiques d’utilité et de convenance. Dans ces régimes, ajoute Orwell, même la science n’est plus invulnérable aux attaques idéologiques, et la notion d’information objective perd de son sens : l’histoire se trouve réécrite en fonction des besoins du moment, et les découvertes de la biologie ou de la physique peuvent elles aussi être niées si elles sont jugées inappropriées. Lorsqu’il advient, un tel état des choses constitue ce qu’on pourrait appeler le « triomphe cognitif du totalitarisme » : on ne peut même plus l’accuser de mentir puisqu’il a préalablement réussi à abroger l’idée même de vérité… Il y a quelques temps, je pensais encore que ce danger ne menaçait que les pays totalitaires. Mais la vraie-fausse controverse sur le changement climatique m’a fait douter car elle venait illustrer au sein même des sociétés démocratiques la nouvelle fragilité du discours scientifique, sous l’effet conjoint de deux phénomènes : d’une part des « conspirations en plein jour», c’est-à-dire des mensonges publiquement assénés ; d’autre part des stratagèmes pour ne pas accorder de crédit à ce que nous savons, surtout si les implications intellectuelles ou pratiques de ces savoirs nous dérangent… Heureusement  il existe des journalistes scientifiques courageux et compétents qui, inlassablement, débusquent et dénoncent les contre-vérités. »

Le combat des auto-proclamés « climato-sceptiques » Claude Allègre et Vincent Courtillot – a produit un effet médiatique dévastateur en raison de la complaisance montrée par de nombreux médias de masse – télés, radios, périodiques – pour un discours en définitive fondé sur une sorte « d’anti-science », dont l’un des résultats est de faire reculer dans l’opinion publique la compréhension du fonctionnement de la science contemporaine.

Si Stéphane Foucart et moi-même ont finalement pu résister à la pression, y compris à l’intérieur de nos journaux, et pu dénoncer les « mensonges«  dont parle Etienne Klein, c’est aussi en raison de la mobilisation des scientifiques de cette discipline, insultés sur la place publique par Claude Allègre.

Sylvestre Huet

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/05/le-prix-diderot-curien-de-lamcsti-remis-%C3%A0-deux-journalistes.html

LE MONDE du 12 juin 2012 n’a fait qu’une brève sur la question

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Climatosceptiques, des marchands de doute

LE MONDE* consacre un article à la dénonciation des climatosceptiques. En complément, voici un résumé de l’épilogue du livre de Naomi Oreskes et Erik Conway, Les marchands de doute :

« Depuis cent cinquante ans, la civilisation industrielle s’est repue de l’énergie emmagasinée dans les combustibles  fossiles et aujourd’hui on nous présente l’addition. Et pourtant, nous prétendons que cette note n’est pas la nôtre. Il n’est pas surprenant que beaucoup d’entre nous soient dans le déni, il n’est pas étonnant que les marchands de doute aient du succès : ils nous ont fourni le prétexte pour ignorer la facture. Il est vrai que faire quelque chose implique des coûts, et si l’on n’est pas sûr que ces coûts soient compensés par des bénéfices futurs, la meilleure option est de ne rien faire ; tel est le résultat d’une analyse rationnelle. Il est vrai aussi que ceux qui ont le plus à gagner à laisser les choses en l’état mettent en avant la nécessité de douter. Toute preuve peut être contestée car on ne peut jamais prouver quelque chose à propos du futur. Mais cette conception relève d’une vision erronée de la science.

La science ne produit pas des certitudes, elle ne fournit qu’un consensus d’experts, fondé sur l’examen minutieux des faits. La plupart des gens ne comprennent pas cela. Si nous lisons un article de journal préservant deux points de vue opposés, nous pensons qu’ils ont chacun une certaine validité, et qu’il serait injuste de taire l’un des deux. Or souvent, l’un des points de vue est ultra-minoritaire. Cela nous conduit à dire que la science moderne est une entreprise collective. Dès les premiers jours, la science a été associée à des institutions – l’Accademia dei Lincei fondée en 1609, la Royal Society en Grande-Bretagne en 1660, l’Académie des sciences en France en 1666. On avait compris que pour créer des connaissances nouvelles, il fallait un moyen de confronter les apports des uns et des autres. Tant qu’une opinion n’est pas passée au filtre du jury composé par les pairs d’une discipline, ce n’est pas plus qu’une opinion. En science, on n’est pas censé s’accrocher à un sujet jusqu’à épuisement des opposants. Le schéma journalistique « il ou elle dit » ignore cette réalité. Exposer son opinion auprès du grand public plutôt que dans les cercles scientifiques s’écarte des protocoles institutionnels qui, pendant 400 ans, ont garanti la véracité des énoncés scientifiques.

Habituellement, nous nous efforçons de prendre des décisions à partir de la meilleure information que nous pouvons réunir. Nous devons faire confiance aux experts scientifiques sur les sujets de science parce qu’il n’y a pas d’autre alternative crédible. Si la communauté scientifique a été mandatée pour examiner le dossier de l’évolution du climat comme le GIEC, alors nous pouvons effectivement prendre au sérieux le résultat de ses investigations. Notons que tout travail expérimental est susceptible d’être contredit ou modifié par l’avancement des connaissances. Cela ne doit pas pour autant inciter à ignorer ce que nous savons déjà, et à remettre à plus tard une action à laquelle nos connaissances nous incitent à un moment donné. Le fondement d’une prise de décision, c’est tout simplement ce qui paraît raisonnable dans les circonstances du moment. »

CONCLUSION de ce blog : Il est trop facile pour les climatosceptiques de réduire la science au doute systématique et d’oublier qu’en science le doute doit être raisonnable au regard des faits. En matière de climat, les faits sont sans appel : ça chauffe. Et matière d’explication, le doute raisonnable conduit à une cause majeure (pas unique) : l’activité industrielle humaine. S’il reste un doute, de toute façon il faut savoir prendre les mesures qui s’imposent quand les conséquences de l’inaction peuvent être dramatiques.

* LE MONDE du 30 mars 2012, « Des chercheurs touchent beaucoup d’argent pour attaquer la science »

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Sombrer dans le chaos n’est pas impossible…

La situation mondiale est déjà chaotique, demain le chaos ? Les catastrophes sont fréquentes, voici quelques données du MONDE : un bateau-citerne transportant près de 2 000 tonnes de carburant vient de couler près d’Athènes… Après des années de sécheresse, évacuation de milliers de personnes dans plusieurs villes d’Australie, menacées par des inondations… Le tsunami au Japon et l’accident nucléaire à la centrale de Fukushima ont provoqué des dégâts évalués à 210 milliards de dollars en 2011. Le montant total mondial de 380 milliards est un minimum qui dépasse de 75 % le précédent record datant de 2005, année de l’ouragan Katrina aux Etats-Unis. Les catastrophes nous semblent encore gérable car limitées, mais le chaos véritable est toujours possible.

Le chaos désigne la trajectoire d’un système en évolution très sensible aux conditions initiales. Plus précisément, même un événement à l’origine insignifiant peut conduire à des écarts infinis à l’arrivée. Il s’agit de l’effet papillon :  un seul battement d’ailes d’un papillon peut avoir pour effet le déclenchement d’une tornade. A plus forte raison si on tient compte de tous les battements d’ailes de millions d’autres papillons. A plus forte raison si on ajoute les activités d’innombrables autres créatures, en particulier celles de notre propre espèce. Par exemple le premier choc pétrolier de 1973 est causé par un événement à l’origine mineur, la guerre du Kippour. Il a entraîné une récession mondiale. Nous savons aussi les conséquences planétaires de la faillite de Lehmann Brothers en 2008. L’amplification extrême d’une situation initiale est de plus en plus perceptible, si ce n’est analysable.

Dans un monde fragilisé par l’expansion incontrôlée de l’activité humaine, tout devient possible. Prenons le battement d’aile de nos avions. La décision européenne de taxer, depuis le 1er janvier 2012,  les émissions de CO2 des compagnies aériennes opérant en Europe est déjà remise en question par plusieurs pays qui préfèrent la guerre commerciale que l’entente sur le climat. Résultat probable, un réchauffement climatique qui va être accéléré par les boucles de rétroaction positive que nous avons analysées dans un post antérieur. D’où la possibilité du chaos environnemental et social résultant d’un réchauffement dépassant 4 ou 5 °C en moyenne mondiale. Nos motivations économiques égoïstes et de courte vue amplifient les déséquilibres écologiques, la croissance voulue par nos dirigeants actuels préfigure le chaos futur. Nous ne nous méfions pas assez du battement des ailes de nos avions.

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Hollande, Sarkozy, et les boucles de rétroaction positive

Nous savons très bien décrire la catastrophe en marche, nous ne savons pas prévenir les crises. La campagne présidentielle française, qui a mis aux oubliettes la question écologique, en témoigne abondamment. Notons que LE MONDE*, qui relate la bombe à retardement que constitue le pergélisol pour le climat, se contente aussi de décrire et ne nous incite nullement à agir. Il est vrai que pour le moment, la recherche scientifique en est seulement au niveau du projet d’évaluation, MAGE21**. Notons enfin que les scientifiques du GIEC, en charge officiellement du modèle climatique, n’ont pas encore pris en compte la fonte du pergélisol !

De plus l’article de Stéphane Foucart n’aborde pas le problème sous-jacent du pergélisol, les boucles de rétroaction « positive ». Un mécanisme de rétroaction positive se produit lorsqu’un écosystème réagit à l’augmentation des températures en aggravant le phénomène perturbateur. Par exemple, comme l’eau absorbe beaucoup plus le rayonnement solaire qu’un glacier qui réfléchit la lumière, la fonte des banquises va réchauffer l’atmosphère. L’activisme de la société thermo-industrielle risque de n’être que le facteur déclenchant de l’emballement des températures, la Nature  va accélérer en retour le processus. Il existe deux exemples essentiels de rétroaction positive sur le climat :

–          Le permafrost, ce sol perpétuellement gelé des régions arctiques. Nous parlions déjà sur notre blog de bombe à retardement en août 2008.

–          L’acidification des océans conduit à la réduction de la capacité océanique à absorber le CO2 d’origine anthropique. Or cet effet tampon est loin d’être négligeable car les eaux de surface absorbent plus du tiers des rejets de gaz carbonique engendrés par la combustion des ressources fossiles. Plus l’océan est acide à cause de l’activité humaine, moins il est capable d’éponger les excès de cette activité. Un raisonnement similaire peut se faire sur les sols*** qui auront tendance, sous l’effet de l’assèchement, à relâcher du carbone au lieu d’en absorber.

Comme l’exprime un commentateur sur lemonde.fr, « Nos dirigeants prennent toutes les dispositions pour qu’une telle catastrophe arrive. La France construit une dizaine de centrales à gaz : Bouchain (510 MW), Blenod (430 MW), Martigues (930 MW) etc… de façon à obtenir une puissance de 200 GW en 2020 de thermique à flamme pour pallier à l’intermittence du renouvelable. L’Allemagne fait mieux elle construit 10 centrales au charbon et un certain nombre de centrales au gaz. L’avenir du permafrost est radieux. »

* LE MONDE du 17 février 2012, L’UE finance un projet de recherche pour mieux anticiper les effets du dégel des sols arctiques

** MAGE21, Permafrost in the Arctic and its Global Effects en the 21st Century

*** LE MONDE du 15 février 2012, Le réchauffement va empirer avec les pratiques agricoles intensives : selon un rapport du PNUE, les sols contiennent d’énormes quantités de carbone sous forme organique qui apportent des nutriments aux plantes. Cette substance décroît rapidement à cause de la déforestation et de l’agriculture intensive. Une fois convertie en dioxyde de carbone, elle contribue au réchauffement climatique. Près de 60 % du carbone emprisonné dans les sols et la végétation aurait été déjà perdu depuis le XIXe siècle.

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L’inéluctable réchauffement climatique, l’angoisse de l’impuissance

Nous avons un coup de blues. Nous ne pensons pas que l’économie verte viendra au secours du développement durable*. Nous ne pensons pas qu’un cimetière nucléaire en Espagne va résoudre le problème des déchets radioactifs de haute activité**. Nous ne pensons pas que des mesures simples permettront de limiter le réchauffement climatique***.

Il suffit en effet de compiler les commentaires du monde.fr sur ce dernier point pour avoir un coup de blues :

– Tiens un article sur le réchauffement. On va encore avoir droit à des dizaines de réactions absurdes des apprentis professeur Maboul se sentant soudain des velléités de contredire toutes les données scientifiques.

– Quelle catastrophe humanitaire serait-ce si le climat venait à se refroidir comme au 16-17° siècle: chauffage intensif, grandes migrations, famines, guerres. Il vaut mieux avoir un peu plus chaud : nous consommerons moins de combustible pour nous chauffer, et nous émettrons moins de CO2

– Ah! Délices incorruptibles des « études », même estampillées scientifiques. Le monde vivant est emprisonné dans une phrase: « Quelques mesures simples permettraient de limiter le réchauffement climatique ». Un monde virtuel couché sur papier tellement simple, lumineux. Mais comment se fait-il que le monde vivant ne se plie pas avec entrain aux injonctions savantes qui lui sont adressées ? Corollaire imprescriptible mais toujours ignoré. Alors la pensée tourne en rond autour de son siège: le nombril.

– Mais enfin ! Pourquoi se casser la tête à propos du prétendu « réchauffement climatique » puisque Claude Allègre et Laurent Cabrol (un climatologue célèbre) expliquent à l’opinion publique qu’il ne s’agit en fait que d’élucubrations de prétendus scientifiques (tels les milliers d’experts scientifiques du GIEC).

– Mouais, cette annonce pue quand même un peu le lobby pétrolier ou charbonnier : Continuez à vous gaver bonnes gens, le CO2 on s’en fiche… Tout en mélangeant allègrement, si j’ose dire, changement climatique et pollution, tout comme la « traditionnelle » photo de pollution balancée avec l’article.

– Nuancer fortement les changements climatiques est une chose… Mais pensons aussi à diminuer les innombrables maladies induites par les émissions de polluants liés à la civilisation du pétrole, avec tous les bienfaits corollaires sur une meilleure qualité de vie : cancers, maladies pulmonaires et respiratoires, cardiovasculaires, stérilité. .. Les véhicules électriques permettraient aussi de nuancer cette pollution..

– Il existe au moins une mesure simple mais qui gênerait beaucoup l’égoïsme des citadins : supprimer les véhicules non collectifs dans les villes de plus de 500 000 habitants…Mais ce serait probablement trop dur de prendre les transports en commun…

– Le CO2 est bien évidemment un vrai problème, mais rappelons quand même au passage que le véritable défi de notre époque (et pour lequel les mesures se rapprochent la plupart du temps) est le fait que nous sommes – maintenant – au pic (maximum) de production de pétrole.

– J’avoue ne pas comprendre l’opposition des écologistes au nucléaire. Les énergies fossile polluent et causent des centaines de milliers de morts tous les ans à travers le monde, sont la cause du réchauffement qui aura à terme des conséquences catastrophiques, et malgré ça ils demandent l’arrêt du nucléaire et son remplacement, par des énergies renouvelables dont on sait qu’elles seront insuffisantes pendant encore longtemps … et par des énergies fossiles qu’ils rejettent par ailleurs !!

– L’Histoire nous jugera comme nous jugeons les esclavagistes du XVIIè siècle : des barbares focalisés sur leur petit bien-être personnel, quoi qu’il en coûte. La bouffonnerie peut se résumer à Sarkozy courtisant Claude Allègre, tandis qu’on vient de vivre l’année la plus chaude jamais enregistrée (avec pour finir un réveillon à 14°…)

* LE MONDE du 13 janvier 2012, L’économie verte viendra au secours du développement durable

** LE MONDE du 11 janvier 2012, Un nouveau cimetière nucléaire en Espagne

*** LEMONDE.FR | 12.01.12 | Quelques mesures simples permettraient de limiter le réchauffement climatique

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nous allons crever de chaleur, c’est la faute aux médias…

Pour l’éditorial du MONDE* hier, « Le consensus obtenu à Durban » mérite d’être salué. Pour un scientifique du climat dans l’édition d’aujourd’hui***, « Limiter le réchauffement à 2 °C est visiblement inatteignable ». Un média de référence ne peut plus se contenter de « Durban… peut mieux faire », il faut que les lecteurs se rendent compte de la catastrophe en marche. J’ai de moins en moins confiance à la ligne éditoriale du MONDE ! Car ça chauffe déjà, et demain sera bien pire.

LE MONDE comme les négociateurs semblent parfaitement conscients de la crise de la dette, de l’emploi et du pouvoir d’achat d’aujourd’hui, pas du tout des conséquences du réchauffement pour demain. De désaccord en désaccords, on repousse toujours les échéances des négociations au lendemain : à Durban, c’est pour 2015, ou pour après 2020 ! Après Durban, le cadre juridique des engagements à venir reste à préciser… car le texte rédigé en Afrique du sud ouvre le champ à toutes les interprétations !! Pourtant les faits sont têtus. En 2010, indique le Carbone Budget 2010, l’Humanité s’est délestée de quelques 33 milliards de tonnes équivalent CO2 : + 5,9 % en un an ! Du jamais vu ! Pour mémoire, le taux de croissance d’émissions tournait autour de 1 %, dans les années 1990 et de 3,1 % la décennie suivante… Il faudrait dorénavant baisser les émissions mondiales de 5 % par an au moins. Mission impossible.

Le protocole de Kyoto engageait 39 pays développés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5 % en 2012 par rapport au niveau de 1990. Ce protocole expirait en 2012, il n’a jamais été respecté. Mieux, le Canada*** est devenu, lundi 12 décembre 2011, le premier Etat à se retirer du protocole de Kyoto. Même son ministre de l’environnement, Peter Kent, se met à prendre des positions contraires à la sauvegarde de l’environnement : « Le Canada court le risque de verser des pénalités de quatorze milliards de dollar, s’il reste signataire du protocole… Nous croyons qu’un nouvel accord(après Durban) avec des contraintes juridiques nous permet, en tant que pays grand émetteur, de créer des emplois et d’avoir une croissance économique …» Aux termes de Kyoto, le Canada s’engageait à réduire en 2012 ses émissions de GES de 6 % par rapport au niveau de 1990, mais ces émissions ont au contraire fortement augmenté. Selon Peter Kent, le Canada aurait dû soit bannir tous les véhicules à moteur de ses routes, soit « fermer » tout son secteur agricole et « couper le chauffage dans toutes les habitations, bureaux, hôpitaux et usines » du pays. On ne veut pas le faire aujourd’hui, on le fera demain à plus grande échelle, contraints et forcés : plus de voitures, plus de chauffage, presque plus d’usines, une agriculture de survie…

Nous allons crever de chaleur, c’est la faute aux médias, c’est la faute aux politiques, c’est la faute aux entreprises, c’est la faute à nous tous… Ding, Ding, la fin du monde approche… Dans les années 90, le Canada enseignait aux élèves les bases de l’écologie : « Reject, Re-use, Recycle ». C’était il y a très longtemps…

* LE MONDE du 13 décembre 2011, Accord de Durban : bien… mais peut mieux faire

** LE MONDE du 14 décembre 2011, Après Durban, limiter à 2 °C le réchauffement est utopique

*** LEMONDE.FR avec AFP | 13.12.11 | Le Canada quitte le protocole de Kyoto

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la France à Durban : inaudible

La Terre est notre « maison commune ». Chaque être humain devrait en prendre soin. Mais NKM et AJ, ministre de l’écologie et ministre des affaires étrangères, se mettent à deux pour nier les évidences : la France ne fait rien et ne fera rien pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Ces ministres sont pourtant explicitement conscients d’une situation alarmante : « Les efforts des Etats ne permettront pas de limiter à deux degrés d’ici la fin du siècle la hausse de la température moyenne de la planète. L’Agence internationale de l’énergie prévoit une élévation de la température de l’ordre de trois degrés, pouvant aller jusqu’à six degrés. Ce sont des populations déplacées par des catastrophes climatiques dans des proportions imprévisibles. C’est une menace pour la sécurité alimentaire de millions de personnes. »* Alors ? Rappelons qu’en 2000, le gouvernement Jospin avait présenté un programme de lutte contre le changement climatique qui avait rapidement sombré tandis que Fabius supprimait la vignette automobile, un impôt progressif qui instaurait un malus. Que fait la droite actuellement au pouvoir en France depuis 2002 ?

Rappelons qu’un plan climat devait être présenté avant le 14 juillet 2004 avec l’objectif de diviser par 4 (pour les pays industrialisés) les émissions de GES avant 2050 (dixit Raffarin en février 2003). Cela aurait représenté une réduction annuelle de 3 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Objectif tombé aux oubliettes ! Entre 1990 et 2007, nos émissions de CO2 d’origine fossile par habitant se sont juste stabilisées. N’oublions pas qu’à peine élu, Sarkozy mettait en charge de l’écologie Alain Juppé, numéro 2 du gouvernement, qui obtenait un périmètre ministériel considérablement élargi, énergie, transports, aménagement du territoire… N’oublions pas que Nathalie Kosciusko-Morizet a été secrétaire d’Etat à l’écologie et maintenant ministre de l’écologie. Qu’ont fait ces ministres alors qu’ils avaient le pouvoir ? Rien ! Et ils osent affirmer aujourd’hui que « la France mène de véritables politiques de lutte contre le réchauffement climatique »… Qu’attendent ces ministres pour condamner la politique de Sarkozy : abandon des promesses du Grenelle, satisfactions données aux lobbies carbonifères, fausse promesse d’une taxe carbone, l’écologie ça commence à bien faire, etc. ?

NKM et Juppé citent le président des Maldives : « On ne négocie pas avec la Nature. » Mais les politiques n’en ont pas encore conscience, ils croient encore qu’il suffit de négocier à Copenhague, Cancun ou Durban le fait qu’on ne fera aucun effort… puisqu’on ne veut pas en faire chez soi.

* LE MONDE du 8 décembre 2011, Il faut éviter un échec à la conférence de Durban

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USA, l’extrême droite en marche… c’est terrifiant… de bêtise

Nous allons droit vers un désastre climatique, les Américains accélèrent le pas. En voici deux témoignages :

1) Les journalistes arbitrant à la télé les débats présidentiels se sentent obligés d’interroger les candidats sur l’intensité de leur foi en Dieu, et sur l’influence de celle-ci dans leur appréhension de la « théorie » des changements climatiques.

Le fait est que des Constitutions locales historiquement archaïques, conjuguées aux spécificités géographiques raciales et culturelles américaines, rendent la vie dure aux petits partis qui entendraient s’immiscer dans la Bande des Deux (démocrate et républicain). Le Green Party n’existe quasiment pas en Caroline du Nord.

Une alliance stratégique de politiciens, de lobbyistes et de grandes corporations, œuvre à rendre la pensée verte terrifiante, au point que l’ancienne « peur du rouge » du XXe siècle a fait place, dans certaines couches sociales, à une nouvelle « peur du vert ». J’avais déjà repéré ici et là, ces dernières années, des phénomènes inquiétants, telle la nouvelle croisade du mouvement Tea Party contre l’environnementalisme ou le développement durable, tous deux désignés comme  « le nouveau communisme ».

C’est arrivé au Congrès des Etats-Unis début novembre : les députés ont osé voter, à une très large majorité incluant toute la droite et une partie de la gauche, une loi définissant la pizza au ketchup comme un légume digne d’être servi dans les cantines scolaires.

Hélène Crié-Wiesner, texte intégral sur le site JNE

2) A Washington, PNAS, la revue de l’Académie américaine des sciences, publie son pointage : 97 % des chercheurs spécialisés dans le climat aux Etats-Unis attribuent à l’homme la responsabilité du réchauffement. Il en faut plus pour intimider les croisés du Parti républicain. Tous les candidats à l’investiture 2012 clament leur climato-scepticisme.

Le climato-scepticisme est devenu l’un des dogmes républicains, accolé à cette autre conviction : il faut cesser de présenter la théorie de l’évolution comme l’explication des origines de l’homme… et ajouter aux programmes scolaires la thèse créationniste – qui tient que l’humanité a été créée par Dieu telle qu’elle est.

Le parti se comporte comme un mouvement religieux. Ses candidats à la présidence doivent adhérer au credo : non à la théorie de l’évolution, non à la farce onusienne sur le climat, non à la moindre hausse de la fiscalité (directe, indirecte, durable ou momentanée), non à l’abomination « socialiste » qu’est l’assurance santé universelle, non à l’avortement, etc. Il y a aujourd’hui chez les républicains une crispation dogmatique, qui est une manière de fuite devant la complexité de l’époque.

LE MONDE du 2 décembre 2011, l’Amérique, Dieu, la science et Durban

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Durban, le climat est mal parti, vive la décroissance

Comme d’habitude, les Etats-Unis d’Obama restent opposé aux négociations climatiques* : Obama-Bush, même combat. Les plus émetteurs de gaz à effet de serre restent les plus égoïstes. Si la Chambre internationale de la marine marchande (ICS) a accepté une taxation de ses émissions de CO2, le projet de l’UE de taxer les émissions du trafic aérien qui transite par son territoire a été condamné par les Etats-Unis… comme par la Chine. Or ce ne sont pas les plus pauvres qui prennent l’avion ! De toute façon pourquoi faire des efforts quand la Suisse achète 22 avions de chasse** pour 2,6 milliards d’euros. Dans une société de gaspillage énergétique, il n’y a plus aucun frein dans la démesure.

Comme l’écrit Alain Gras***, il y a refus du capitalisme libéral de voir que les limites de la planète sont atteintes. La crise de la dette, c’est une crise d’une politique pour pousser à la croissance sans frein face à l’épouvantail du chômage… c’est donc une accélération du machinisme thermo-industriel qui dissipe sans compter l’énergie fossile … c’est donc potentiellement un choc climatique énorme pour les générations futures… qui devront aussi théoriquement payer la facture de l’endettement. Tout est lié, mais les politiques rassemblés à Durban ne veulent pas le voir.

C’est donc la décroissance subie qui évitera le pire en obligeant à la baisse du pouvoir d’achat. Il arrivera ce que les politiques n’osent pas encore nommer, la récession ou « croissance négative », mais qu’ils seront bientôt obligés d’appeler dépression… comme lors de la grande Crise de 1929 ! La rigueur, l’austérité, ce qui devrait d’ailleurs définir l’économie au sens d’économiser, sera bientôt la loi. Mais Hollande et Sarkozy ne le savent pas encore ! Car personne n’ose expliquer aux citoyens que le rapport Meadows sur les limites de la croissance disait déjà vrai…en 1972.

* LE MONDE du 2 décembre 2011, L’UE déjà isolée à la conférence de Durban sur le climat

** LE MONDE du 2 décembre 2011, le Rafale, encore et toujours trop cher

*** LE MONDE du 2 décembre 2011, La décroissance aurait évité le pire

Durban, le climat est mal parti, vive la décroissance Lire la suite »

Sortir du pétrole ET Sortir du nucléaire

Sortons du pétrole, laissons le pétrole sous terre, c’est aussi important que de sortir du nucléaire. Car la valeur du pétrole est incommensurable. Il faut environ 100 millions d’années pour « produire » du pétrole ; si la nature était une marchande capitaliste, à combien nous offrirait-elle le litre de super ? Certainement  pas à 100 dollars le baril, ni même à 1000 ! Pourtant Antoine Reverchon* s’escrime à envisager un brillant avenir pour le pétrole : « Les découvertes de nouveaux gisements reculent sans cesse la date du « pic de production »… « Les entreprises du secteur pétrolier et gazier voient leurs actions servir de valeurs refuges à l’heure où les titres d’Etat sont risqués. » Pourtant le pic du pétrole conventionnel est dépassé depuis deux ou trois ans !

Antoine Reverchon ne voit qu’une limite au pétrole, le réchauffement climatique : « L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son rapport World Energy Outlook 2011, révèle que la combustion de l’énergie fossile produite actuellement et dans les années à venir par les équipements existants en 2010 (usines, transports, bâtiment) provoquera, à l’horizon 2050, un réchauffement du climat de 6° C, alors que notre économie planétaire ne pourraient absorber sans catastrophe majeure qu’une élévation de température de 2°C. » Alors « la valorisation des entreprises du secteur énergétique n’a pas de sens économique puisqu’elle ne tient pas compte du risque climatique. »  Mais « pour les investisseurs, le scénario de la production jusqu’à la dernière goutte reste le plus attractif. »

Contre la myopie de ces « investisseurs » et de leurs marchés, il faudrait dès aujourd’hui se préparer au plus vite à des changements structurels de nos modes de vie pour éviter le double fléau de la pétrole-apocalypse et du cataclysme climatique. Seule une augmentation du prix du pétrole constante et progressive, dont les royalties iraient à la promotion des économies d’énergie et non aux rentiers du pétrole, permettrait une prise de conscience mondiale. Cela ne peut se faire que si une volonté politique forte et cohérente incite à l’augmentation régulière et programmée du prix des énergies fossiles. La campagne présidentielle française de 2012 a commencé, aucun des candidats n’envisage une telle politique. Nos dirigeants sont aussi aveugles que les marchés… Il faudra voter écolo dès le premier tour, au pays des aveugles les borgnes sont rois.

* LE MONDE économie du 15 novembre 2011, Quelle est la vraie valeur des réserves d’énergie fossile ?

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allégeance aux armes, guerres du climat

L’UMP souhaite instaurer un « serment d’allégeance aux armes ». Tous les jeunes Français arrivés à l’âge de la majorité seraient tenus de prêter serment aux armes, c’est-à-dire de s’engager, si les circonstances l’exigeaient, à  » servir le pays sous les armes françaises « . Cette prestation de serment se ferait à l’occasion de la journée d’appel à la défense ou au moment de l’acquisition de la nationalité française… M. Copé insiste : « Je fais mienne la devise de John Fitzgerald Kennedy : ‘Ne te demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays’. Nous sommes dans une logique de droits et de devoirs. » (Source : LEMONDE.FR | 20.09.11  | »Serment d’allégeance aux armes »)

A défaut d’économiser nos ressources et nous sauver en même temps que la planète, l’UMP préfère préparer les mentalités pour aller conquérir les territoires et piller les ressources. Comme l’exprime Harald Welzer dans son livre Les guerres du climat, « les conflits d’espace vital et de ressources auront, dans les décennies à venir, des effets radicaux sur la forme que prendront les sociétés occidentales… Les menaces extérieures sont une cause de cohérence interne. Percevoir l’acte de tuer comme un acte de défense est, pour tous les coupables de génocides, un élément important de la légitimation qu’ils se confèrent et des pleins pouvoirs qu’ils s’attribuent. »

Cette dérive du militarisme UMP est d’autant plus grotesque que le service de défense nationale en France n’est pas supprimé, mais seulement suspendu. Tous les jeunes qui passent à la JAPD ont en fait effectué une journée d’incorporation, en attendant la suite !  Mais il ne faut pas oublier non plus que le statut des objecteurs de conscience, opposé à l’usage des armes, n’est lui aussi que suspendu. L’UMP compte-t-elle aussi déchoir de la nationalité les objecteurs de conscience ? Ça promet !

Enfin Copé fait une mauvaise interprétation des paroles JF. Kennedy. Faire quelque chose pour son pays ne veut pas dire nécessairement prendre les armes. Une autre expression de JF. Kennedy est beaucoup plus claire : « La guerre existera jusqu’au jour lointain où l’objecteur de conscience jouira du même prestige que le guerrier. »

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les glaces de l’Arctique contre les climatosceptiques

Sur le blog éco(lo) d’Audrey Garric : « L’étendue des glaces de l’Arctique, l’un des éléments clés du thermostat de la planète, vient de battre un triste record : son plus bas niveau depuis le début des observations par satellite en 1972… Selon les deux équipes de scientifiques, la fonte de la glace de mer prouve l’importance de l’impact des activités humaines sur le climat au cours des dernières décennies. » Comme il était prévisible, les très méchants qu’on appelle climatosceptiques ou « négationnistes du climat » se déchaînent sur le monde.fr :

« Vous comprenez pourquoi on est sceptique ? C’est parce qu’il n’existe pas de preuve et qu’en face on nous explique que manger deux fois de la viande par jour fait monter la température du climat et déborder les océans. Je ne sais pas si ce n’est pas bien de manger souvent de la viande, mais je suis sûr que cela est moins important sur le climat que l’effet du soleil… Pourquoi on ne compare pas cela avec les cycle du soleil qui en ce moment est à son paroxysme d’activité… S’il est vrai que les surfaces englacées sont en recul, on ne peut pas dire que ce soit neuf ni dramatique… Oui, il y a un réchauffement climatique. Est-ce que celui-ci est lié à l’homme ? Cela n’est pas démontré. Etc. »

Nous constatons que ces négationnistes veulent ignorer les travaux du groupe international d’experts sur le climat (GIEC) qui, bien entendu, a comparé causes solaires (entre autres) et cause anthropique du réchauffement climatique. Mais plus que la mauvaise foi, ce qui nous choque c’est ce genre de points de vue : « Faire culpabiliser les terriens c’est pas bien… On a assez de soucis dans notre temps présent pour se soucier d’un hypothétique futur… Votre discours sur les générations à venir n’est que du blabla… POURQUOI SE SOUCIER DU CLIMAT POUR LES GENERATIONS FUTURES ? Celles d’avant la nôtre n’en avait cure et ils avaient bien raison. Les choses viennent en leur temps. »

D’abord il ne s’agit pas de culpabiliser, mais juste d’ouvrir les yeux ! Il nous paraît normal que l’enfant qui fasse une faute culpabilise pour intérioriser le fait qu’il lui faut agir différemment ; ainsi il n’a pas besoin du panpan culcul ! Il manque aux climato-sceptiques une bonne fessée. Ensuite le mépris total manifesté par certains à l’égard des enfants de nos enfants est certes possible, mais désespérant. Oui, la génération actuelle qui possède une voiture et manipule des écrans est choyée grâce à l’énergie fossile qui lui procure pour l’immédiat son bien-être matériel. Est- ce cela vivre ? Le passé, le présent et le futur sont des concepts qui n’existent pas l’un sans l’autre. Notre intelligence humaine peut comprendre que le passé façonne notre présent et que le présent conditionne notre futur. Or nous savons déjà que chaque combustion d’une énergie fossile entraîne une planète de moins en moins vivable pour les humains et pour les ours polaires. Est-ce cela que les climatosceptiques désirent ?

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Al Gore et Claude Lorius contre les climatosceptiques

Le projet d’Al Gore, intitulé 24 Heures de vérité, est une réponse aux climatosceptiques, dont le nombre aux Etats-Unis est alimenté par la crise de l’emploi et la campagne des républicains contre les réglementations environnementales. « Il y a quatre lobbyistes antiréchauffement climatique pour chaque membre du Congrès », dénonce Al Gore*. La diffusion de ce documentaire vient de commencer le 14 septembre à Mexico. Nous n’allons pas épiloguer sur quelque chose que nous n’avons pas vu. Nous préférons relater les propos du glaciologue Claude Lorius** dont les travaux ont permis à la fois de révéler les liens entre réchauffement climatique et gaz à effet de serre et de dénoncer l’aveuglement des climatosceptiques :

« Que se passe-t-il quand on aura tout mangé, tout utilisé, tout pollué ? C’est quand, le bord du gouffre ? Le jour où le dernier puits de pétrole percé à grand renfort de dollars et de hautes technologies par 4000 mètres de profondeur dans les fonds marins de l’Arctique, le jour où la dernière veine de charbon aura été saignée, la fin de l’énergie tissera le linceul de ce qu’on appelle la modernité. Nous ne pouvons nous empêcher d’être possédés par un pessimisme profond. Oh ! Non pas que l’homme soit menacé ! Il s’entrégorgera, il se déplacera, il mourra de faim, de soif, de maladies, mais il ne disparaîtra pas. La banquise aura disparu qu’il sera encore là. A s’autodétruire. Nous ne sommes pas pessimistes sur sa survie, nous sommes pessimistes sur sa sagesse, sur sa compréhension qu’il vit une époque charnière sans précédent ; qu’il doit veiller sur la Terre de ses enfants. Nous sommes inquiets sur son sens de la responsabilité.

Il apparaît que ce pisse-froid de Malthus avait raison d’affirmer qu’il y avait une limite à l’expansion humaine, au-delà de laquelle l’humanité serait en crise… mais il est très difficile à l’homme d’admettre ce type de raisonnement. Bientôt nous n’aurons plus à opter ou non pour la décroissance, elle sera inéluctable. La seule question qui se pose dorénavant à nous, c’est : que voulons-nous faire de ce monde dont nous sommes devenus dans le même temps les fossoyeurs et les gardiens ? Les gardiens parce que les fossoyeurs… »

* LE MONDE du 14 septembre 2011, Le come-back d’Al Gore

** Voyage dans l’anthropocène de Claude Lorius et Laurent Carpentier (Actes Sud, 2010)

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coût des catastrophes et responsabilité humaine

Depuis ce WE* se réunissent à Monte-Carlo les principaux réassureurs, assureurs et courtiers mondiaux pour négocier les conditions de renouvellement des traités de réassurance de l’année 2012. La profession reconnaît avoir de plus en plus de mal à prévoir les risques liés aux catastrophes naturelles. Le débat autour de l’évolution nécessaire ou non des modèles de simulation des catastrophes naturelles devrait donc être une des questions évoquées à Monte-Carlo.

Un autre article du MONDE** envisage cette modélisation. Une première publication , dans la revue Nature, avait permis de montrer que les inondations catastrophiques qu’a connues le pays de Galles à l’automne 2000 étaient principalement dues au changement climatique en cours. Une approche analogue, publiée en mars dans Geophysical Research Letters (GRL), suggère au contraire que l’ajout des gaz à effet de serre anthropiques ne modifiait pas substantiellement la probabilité de survenue de la vague de chaleur historique qui avait frappé la Russie à l’été 2010. Il est donc encore difficile de cerner la responsabilité humaine. Mais comme les émissions de gaz à effet de serre continuent et s’accumulent, il est étonnant que les réassureurs à Monte Carlo ne s’inquiètent pas davantage. C’est parce qu’ils sont aveugles, ils ne s’intéressent qu’à une prévison pour l’année 2012, nullement au siècle à venir pendant lequel la hausse moyenne des températures a une forte probabilité de nous faire basculer dans une biosphère que nous n’avons jamais connu : inondations, désertification, etc. Tant pis pour les générations futures, le taux d’actualisation choisi par nos financiers favorise le moment présent. Il est vrai aussi que les assureurs ne s’intéressent qu’à ceux qui peuvent payer des prrimes d’assurance, ils ne sentent donc pas concernés par les plus pauvres qui seront pourtant les plus touchés par le réchauffement climatique !

Il est vrai surtout que les questions qui intéressent le plus les médias et le grand public ne sont pas celles qui passionnent le plus les scientifiques prévisionnistes. Sur lemonde.fr, qu’Hollande se démarque d’Aubry sur l’éducation entraîne plus de 150 réactions, et même l’affaire Guérini plus de 30 commentaires ; les deux articles sur lesquels nous nous appuyons (voir ci-dessous) n’avaient aucun écho hier soir. A désespérer, d’autant plus que s’il y avait eu réaction, ce serait plutôt de la part des climato-sceptiques !

* LE MONDE du 10.09.11 Des catastrophes naturelles très coûteuses en 2011

** LE MONDE du 10.09.11, Trouver le responsable des calamités météorologiques

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une scientifique contre le climatoscepticisme

Moi, Valérie Masson-Delmotte, 39 ans, chercheuse au laboratoire des sciences du climat de l’environnement (CNRS, CEA, Université de Versailles). Mon cursus ? Classe préparatoire scientifique, réussite au concours d’entrée de l’Ecole centrale de Paris en physique des fluides et transferts, ingénieur diplômée en 1993. Ma thèse de doctorat portait sur la « Simulation du climat de l’Holocène moyen à l’aide de modèles de circulation générale de l’atmosphère ; impacts des paramétrisations ». Ma spécialité est donc la paléoclimatologie. Le fait que l’on puisse quantifier, comprendre et modéliser la longue évolution passée du climat grâce à l’étude des glaces de l’Antarctique (qui permettent de remonter le temps de 800 000 ans) est essentiel pour la confiance que l’on peut accorder aux modèles de climat. A ce jour, j’observe que ces modèles représentent correctement les grands traits des changements passés, avec une tendance à sous-estimer à la fois l’amplitude et la vitesse de ces changements.

Je pensais avec d’autres qu’il fallait faire quelque chose contre les dénigrements systématiques et les manquements à l’éthique de Claude Allègre et Vincent Courtillot. J’ai donc été initiatrice d’un « appel des 600 », signé par des climatologues, pour l’organisation d’un véritable débat scientifique sur la question du climat. Moi non plus, je n’aime pas la vision fataliste de l’avenir qui est parfois associée au réchauffement. C’est ma formation d’ingénieur : la science et la technologie seront cruciales pour relever le défi. Mais faut-il mettre plutôt l’accent sur la réduction des gaz à effet de serre ou plutôt sur des mesures d’adaptation ? Cette question n’a quasiment pas été publiquement débattue. C’est peut-être ce qui a peut-être conduit à la campagne climato-sceptique que nous avons connue. Les débats scientifiques n’ont rien à voir avec ce que les médias choisissent de mettre en avant.

Je suis sélectionnée pour participer au prochain rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) . Mais je me reconnais aussi  dans l’idée de la sobriété heureuse.

Source : LE MONDE du 10 août 2011, La pasionaria du climat

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le climatoscepticisme prépare la guerre

Le raisonnable se heurte dans notre société aux intérêts privés. A Washington, il y a 2340 lobbyistes opposés à toute action sur le changement climatique, financés par 770 entreprises. Le président du GIEC a été même obligé de poursuivre le Sunday Telegraph en justice pour diffamation sur son train de vie. Le climato-scepticisme se croit tout permis. Mais Rajendra Pachauri, dans son interview au MONDE*, ne voit pas l’essentiel. Le GIEC élabore un résumé à l’intention des décideurs, Rajendra supplie les dirigeants d’étudier la science climatique, pour lui l’action contre le réchauffement climatique passerait par la volonté des gouvernants. Or les échecs des négociations internationales sont patentes depuis Kyoto en passant par Copenhague et on croit qu’il y a progrès parce qu’on a déplacé une virgule d’un chouia.

En fait, les gouvernants n’ont pas le sens des priorités et ils ne savent pas convaincre les populations. C’est pourquoi nous aurons la guerre. Il est significatif que le climat fasse maintenant son entrée au Conseil de sécurité de l’ONU** qui « exprime son inquiétude sur les conséquences que pourrait avoir le changement climatique dans l’aggravation de certaines menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité ». Il était déjà symptomatique que le prix Nobel de la paix ait été décerné le 12 octobre 2007 au groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le comité cherchait ainsi à « attirer l’attention sur les processus et les  décisions qui paraissent nécessaires pour protéger le futur climat du monde, et ainsi réduire la menace qui pèse sur la sécurité de l’humanité ». En vain ! Il était significatif qu’Harald Welzer ait pu écrire en 2009 tout un livre sur les guerres du climat. Or un livre reste un livre, combien d’entre nous essayent de diminuer leur empreinte carbone ? Et comme tout est lié, des rapports militaires, ceux de la Bundeswehr ou du Pentagone, se préoccupent vraiment de l’insécurité qui suivra le pic pétrolier (voir le blog De Matthieu Auzanneau).

Comme conclut à juste titre la journaliste Laurence Caramel, « faute de s’attaquer au mal, il faut se préparer  au pire »**. Nous ajoutons que les climato-sceptiques, nombreux parmi les commentateurs sur lemonde.fr, devront un jour être jugés au tribunal de l’histoire pour crime contre la biosphère. Malheureusement il sera trop tard pour les générations futures.

* LeMonde du 21 juillet 2011, Le président du GIEC, Rajendra Pachauri, déplore que la pression des lobbies freine l’action des gouvernements.

** LeMonde du 23 juillet 2011, La déclaration adoptée par le Conseil de sécurité reconnaît les menaces que fait peser le réchauffement sur la paix.

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faire face au changement climatique… ou non

La France se prépare à vivre, d’ici la fin du siècle, avec des températures moyennes plus chaudes de 2° C à 3,5° C, des pluies jusqu’à 30 % plus faibles, un quotidien de canicule et de sécheresse… La France présente donc un Plan national d’adaptation au changement climatique*. Bref « 230 mesures », mais aucune ne sera évaluée, d’ailleurs aucune n’a d’objectif chiffré. Un catalogue de recommandations… donc pas d’obligations ! Pas de contraintes réelles ! Pas de sanctions !

La taxe carbone en France, envisagée par le Grenelle de l’environnement connaissait déjà un échec avant même de se mettre en place. Le PS disait non à la taxe carbone puisqu’il n’était pas au gouvernement. Les syndicats étaient contre, il ne faut pas toucher au pouvoir d’achat. Le Premier ministre promettait que cette taxe ne modifiera rien, pas de hausse des prélèvements, tout au contraire compensations et mesures d’accompagnements. Fillon fixait même le prix du carbone à un prix ridicule, 14 euros la tonne. Rappelons que la TIPP sur l’essence, à 0,61 €/litre, représente 265 € par tonne de CO2 émise. Le Conseil constitutionnel a jugé le projet de taxe mal ficelé. Lors d’un déplacement dans une exploitation céréalière en mars 2010, Sarkozy enterrera les souhaits de Nicolas Hulot : la taxe carbone ne sera pas appliquée en France,

La France de Sarkozy a refusé d’instituer une taxe carbone, mesure la plus conséquente pour éviter si possible que d’ici la fin du siècle nous ayons des températures moyennes plus chaudes de 2° C à 3,5° C ! Pendant ce temps, confronté à la même perturbation climatique qui est mondiale et d’origine humaine, le gouvernement australien dévoile les détails de son projet de taxe carbone. Il s’agit d’une politique active, et non passive comme celle de la France. Il s’agit d’une politique courageuse car elle va à l’encontre des intérêts agro-industriels et des consommateurs. Le prix du carbone pourrait être fixé à 23 dollars (17,3 euros) par tonne de gaz à effet de serre produite et la mise en place est prévue en juillet 2012.

Mais nous doutons que l’Australie aille au bout de ses promesses non électoralistes. Pour calmer les affamés de pétrole que nous sommes devenus, il ne faudra pas moins qu’une crise économique grave et prolongée… malheureusement !

LeMonde du 21 juillet 2010, Le gouvernement prend 230 mesures pour adapter la France au réchauffement

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cachons les radars pour coincer les chauffards

LE sujet qui perturbe nos députés : la suppression des panneaux signalant la présence de radars fixes sur les routes. La démagogie de nos députés est sans égale, car rouler vite est criminel. Ce n’est pas simplement 4 000 morts chaque année en France suite à un accident de la route. Rouler vite est un crime contre la planète. En effet notre goût de la vitesse est en décalage complet avec la contrainte énergétique qui émerge : nous avons passé le pic pétrolier et le réchauffement climatique fait déjà ses effets. Comment diminuer d’un facteur 4 nos émissions de gaz à effet de serre sans modification lourde de nos habitudes ? Les députés ne représentent pas seulement des électeurs fous du volant, ils doivent agir au nom de l’intérêt général, celui des générations présentes comme celui des générations futures. « Se faire insulter » comme l’a été le député de Seine-et-Marne ou « en prendre plein la gueule » comme le député des Bouches-du-Rhône n’est pas une raison pour manquer à ses devoirs : ce ne sont pas les vociférations qui peuvent faire une politique. Le Premier ministre, de droite comme ses députés démagogues, leur rétorque à juste titre qu’il y a des « moments dans la vie politique où il faut assumer ses responsabilités ».

Nos responsabilités, nous les connaissons officiellement depuis 2005. L’Agence Internationale de l’Energie, cette officine chargée depuis 1974 de défendre les intérêts des pays consommateurs, avait changé de discours. Le mot d’ordre devenait dans son rapport annuel : « Economisez l’énergie, économisez le pétrole ! Et diversifiez-vous, s’il vous plaît. Sortez du pétrole ! » Le directeur des études économiques de l’AIE avait déclaré : « Le pétrole, c’est comme une petite amie, vous savez depuis le début de votre relation qu’elle vous quittera un jour. Pour qu’elle ne vous brise pas le cœur, mieux vaut la quitter avant qu’elle ne vous quitte. » L’AIE invitait donc les gouvernements à préparer une série de mesure, par exemple réduction à 90 km/h de la vitesse sur autoroutes…

En août 2005, le Premier ministre français avait réuni les dirigeants du secteur de l’énergie. Le ministre des transports avait fait valoir que si l’on réduisait la vitesse de 15 km/h sur autoroute, le prix du plein resterait le même qu’avant la hausse du pétrole ». Le ministre de l’industrie insiste : « Il  faut donner quelques signaux forts pour que tout le monde comprenne qu’il est concerné et pour longtemps par la hausse des prix du pétrole. On peut imaginer par exemple une réduction de la vitesse sur les autoroutes à 115 km/h ». Nous sommes en 2011, rien n’a été fait parce que les députés, de droite comme de gauche, écoutent les vociférations des automobilistes.

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