Strauss-Kahn Président, tel est le vœu de l’oligarchie
DSK va se présenter. De source sûre. Il s’est fait rétamer par Ségolène la dernière fois, il a un moral de tueur, il veut nécessairement revenir dans l’arène politique française. Il croit que la France a besoin de lui, il croit que les socialistes sans lui, c’est Sarko qui reste au pouvoir. DSK sera donc Président. LeMonde* trace de lui un portrait flatteur, le nouvel actionnaire du Monde Matthieu Pigasse, est de ses amis, comme Bernard-Henri Lévy, membre du conseil de surveillance du Monde. Déjà les agences de publicité parient sur son image ; Euro-RSCG met au service de DSK ses meilleurs employés. Sarko fricotait avec les riches, DSK sera l’idole des riches. DSK se repose dans un riad raffiné de Marrakech, il a un petit pied à terre de 4 millions de dollars à Washington, tout le monde veut loger chez lui ; il n’a pas besoin d’aller sur le yacht des autres. Sa femme Anne Sinclair rappelle qu’elle peut payer ; son grand-père était le marchand d’art Paul Rosenberg. Ses amis jonglent avec les langues comme avec les fuseaux horaires ; au temps de la mondialisation, quoi de mieux comme président qu’un serviteur du FMI. Strauss-Kahn est devenu un spécialiste du management à l’américaine, DSK sera un parfait Président de droite…
Argh, erreur ! Nos conseillers nous rappellent que Dominique (Strauss-Kahn) serait socialiste. Bon, passons, entre la social-démocratie et l’UMP, il y a l’épaisseur d’un cheveu. Au Parti de gauche, on pense tout haut que si le PS était encore socialiste, il devrait exclure Strauss-Kahn. L’eurodéputé écologiste Daniel Cohn-Bendit a jugé que Dominique Strauss–Kahn serait un bon candidat, il a oublié de dire « de la droite ». Une figure tutélaire de l’écologie, Alain Hervé, estime sur son blog que les socialistes Strauss-Kahn, comme d’ailleurs Royal, Aubry, Fabius, Vals, Hollande… n’ont aucune idée de ce qu’est l’écologie. D’ailleurs la candidate écolo Eva Joly connaît bien Strauss-Kahn, elle l’a mis en examen. « DSK président », hurlait pourtant un cœur de supporter en marge des journées d’été du PS en août 2006. DSK présentait alors son programme écolo : « Encore plus de croissance économique et tous les problèmes environnementaux seront résolus. » Où est la différence avec la droite ?
Terminons par une anecdote**. En juin 1984, le socialiste Pierre Moscovici téléphonait à celui qui fut son professeur à l’ENA, Dominique Strauss-Kahn, pour lui demander ce qu’il pensait de l’Inspection des finances : « C’est la meilleure business-school française. Vous y restez quatre ans et vous gagnez plein de fric. » Et le Trésor ? « C’est un peu moins bien, mais là aussi vous gagnez du fric. »
Laissons maintenant les citoyens de la gauche social-écologiste, si cela existe, trancher aux prochaines primaires socialistes. Le peuple obtient toujours ce qu’il mérite…
* LeMonde du 3 février 2011, Dominique Strauss-Kahn, L’embarras du choix
** L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie d’Hervé Kempf (Seuil, 2010)
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