sports et loisirs

un CIO totalitaire

            LeMonde du 31.05.2008 nous révèle que le CIO encadre les blogs des athlètes et des personnes accréditées.  Le président du comité olympique français va même jusqu’à déclarer : « Nous sommes là uniquement pour le sport, qui peut ouvrir un espace de liberté ». N’importe quoi ! Le CIO et ses valets ne cultivent pas le rêve, mais le fric. D’ailleurs cet article rappelle que l’objectif du CIO consiste (d’abord) à préserver ses intérêts commerciaux : le CIO est donc  très attentif à la liberté d’expression de ses sponsors ou détenteurs de droits audiovisuels. Faut pas que la Chine se fâche, elle serait même capable de ne plus envoyer ses touristes en France… Faisons quelques rappels :

Les 115 membres du CIO (comité international olympique) sont cooptés intuitu personnae, c’est-à-dire qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes. Cent pays n’y sont pas représentés, et même si le choix d’une ville pour les JO est à bulletin secret, chacun sait qu’il ne s’agit pas seulement de promouvoir le bien de l’olympisme. Pour la détermination de la ville olympique en 2012, c’est Londres qui a été choisi au détriment de Paris. Si le lobbying ne repose plus sur des valises de billets, ce sont des commissions sur contrats ou des subventions pour des projets qui sont discutés entre quatre yeux. Dans son livre  » Paris 2012, pari gâché « , A. de Redinger, reconnaît que, depuis vingt ans qu’il navigue dans ce milieu, il ne connaît aucune ville qui n’ait emporté les suffrages sans avoir acheté de voix. De toute façon, pour avoir le droit d’accueillir les JO auprès de cet aréopage, il faut faire preuve d’une totale soumission à des règles qui changent au grè des circonstances.

            Le CIO s’était employé pendant de longs mois à ce que l’Italie adoucisse sa loi contre le dopage avant les Jeux Olympiques d’hiver à Turin en février 2006. Le CIO jugeait en effet trop sévère des sanctions pénales à l’encontre des athlètes convaincus de dopage. L’expérience montre d’ailleurs que les pays candidats aux JO doivent être prêts à tordre leurs propres lois ! Ainsi la ville de Paris dans son dossier de candidature malheureux pour 2012 précisait :  » La France s’engage à prendre toute disposition législative ou réglementaire qui s’avérera nécessaire au bon déroulement des Jeux Olympiques.  » Ainsi l’heureux (puisque Londres a hérité du bébé) gouvernement de Tony Blair s’était également engagé à introduire une législation destinée à renforcer la protection des marques olympiques et paralympiques. Il faut dire que déjà, à Athènes, la lutte contre le  » marketing sauvage  » s’était traduite par l’interdiction faite au public de pénétrer dans les enceintes olympiques en arborant d’autres marques que celles des sponsors officiels ou avec une boisson gazeuse autre que Coco-Cola !

             Il n’y a qu’une solution à toutes ces dérives, supprimer le sport-spectacle, et donc aussi les Jeux Olympiques…

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esprit olympique

            Il y a des athlètes français qui pensent que l’esprit olympique, c’est œuvrer « pour un monde meilleur » (LeMonde du 7.04.2008). Pourquoi pas, bien qu’on se demande comment la tentative de courir plus vite que son ombre peut changer quoi que ce soit à la méchanceté humaine. Examinons plutôt l’article 51-3 de la charte olympique, qui dispose qu’ « aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuses ou raciale n’est autorisée dans un lieu, un site ou autre emplacement olympique ». Pourquoi pas ! Mais le problème de cette expression, c’est son silence assourdissant sur la propagande économique.

            Le monde actuel ne vit plus selon les règles du fair play. Le CIO n’est plus qu’un regroupement de personnes qui mettent les JO aux enchères en pensant à la visibilité médiatique à la mode et aux retombées financières parallèles. Alors que les jeux olympiques ont été privés de ressources financières jusqu’en 1972 parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme, le CIO d’aujourd’hui est devenu richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les Jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand : sur le stade comme ailleurs, la lutte entre Etats se transforme en lutte entre firmes.  Déjà à Athènes, la lutte contre le « marketing sauvage » s’était traduite par l’interdiction faite au public de pénétrer dans les enceintes olympiques en arborant d’autres marques que celles des sponsors officiels ou avec une boisson gazeuse autre que Coco-Cola !

 Les humains ne font que les lois qui les arrangent, surtout quand il s’agit d’intérêts financiers ; « l’esprit olympique » n’est qu’un prétexte.

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le papa de la F1 est mort

La rubrique nécrologique ne rebute pas la Biosphère, bien au contraire : tout corps en décomposition ne fait que participer au nécessaire recyclage de la matière vivante. D’un point de vue humaniste cependant, tous les décès ne sont pas équivalents puisque le journal LeMonde (2.04.2008) fait toujours un choix entre le signifiant et l’insignifiant. Examinons de plus près le cas de Jean-Marie  Balestre, président de la Fédération internationale automobile de 1985 à 1993 et principal acteur de l’essor de la Formule 1.

Nous savons tous que l’essor de la F1 ne fait que témoigner de l’accélération vers la crise ultime dans laquelle est entrée notre civilisation du tout-automobile. Mais Balestre était certainement de bonne foi, l’automobile a porté toute sa vie, il en faisait d’ailleurs son gagne-pain. Né en 1921, il débutait déjà en 1937 dans l’Auto, l’ancêtre de l’Equipe. Il fondait en 1950 l’Auto-Journal avec un prédateur bien connu, Robert Hersant. Pour assurer le succès des produits sur quatre roues, il prend en 1973 la tête de la Fédération internationale des sports automobiles, puis continue avec la Fédération internationale jusqu’à diriger trois fédérations en même temps. Aucun obstacle ne l’a découragé. Au moment du premier choc pétrolier, il a mobilisé son énergie et ses réseaux d’influence pour que les pouvoirs publics acceptent la reprise des compétitions, arrêtées pour montrer le bon exemple de l’économie d’énergie. Après le vote de la loi Evin en 1991, il a même obtenu de la part de l’Etat un fonds de compensation pour pallier la perte de recette de la publicité pour le tabac.

 Si une telle personnalité avait opté pour la ligne droite, c’est-à-dire la lutte contre le tout-automobile, il est certain que nous n’en aurions jamais entendu parlé. Notre société est mal faite, les rubriques nécrologiques ne célèbrent que les personnes insignifiantes…

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spectacle humain

Qui, dans cette société du spectacle humain, va s’occuper de la santé de la Biosphère ?

« La domination spectaculaire a élevé toute une génération pliée à ses lois. Sur le plan de la pensée des populations contemporaines, la première cause de la décadence tient au fait que tout discours montré dans le spectacle ne laisse aucune place à la réponse alors que l’esprit de logique ne s’est socialement formé que dans le dialogue. En 1967, j’avais montré dans La société du spectacle ce que le spectacle moderne était essentiellement le règne autocratique de l’économie marchande. On préfère souvent l’appeler, plutôt que spectacle, le médiatique. Entre 1967 et 1988, le changement qui a le plus d’importance réside dans la continuité même du spectacle. La possession d’un « statut médiatique » a pris une importance infiniment plus grande que la valeur  de ce que l’on est capable de faire réellement. Ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes sur ce qui change effectivement. Ce dont le spectacle peut cesser de parler pendant trois jours est comme ce qui n’existe pas. Car il parle alors de quelque chose d’autre, et c’est cela qui dès lors existe. De plus ce qui est communiqué, ce sont des ordres ; et, fort harmonieusement, ceux qui les ont  donnés sont également ceux qui diront ce qu’ils en pensent. L’individu que cette pensée spectaculaire appauvrie a marqué en profondeur se place ainsi au service de l’ordre établi.

Mac Luhan parlait de « village planétaire », si instamment accessible à tous sans fatigue. Mais les villages ont toujours été dominés par le  conformisme, l’isolement, les ragots toujours répétés sur quelques mêmes familles. Et c’est bien ainsi que se présente désormais la vulgarité de la planète spectaculaire, où il n’est plus possible de distinguer la dynastie des Grimaldi-Monaco de celle qui avait remplacé les Stuart (…)

 La pollution des océans et la destruction des forêts équatoriales menacent le renouvellement de l’oxygène de la Terre. Le spectacle conclut seulement que c’est sans importance. Il ne veut discuter que sur les dates et les doses. Et il parvient à rassurer. On ne demande plus à la science de comprendre ou d’améliorer quelque chose. On lui demande de justifier instantanément  tout ce qui se fait. La médecine n’a plus le droit de défendre la population contre l’environnement pathogène car ce serait s’opposer à l’industrie pharmaceutique. »

Guy Debord (in Commentaires sur la société du spectacle, 1988, éditions Gérard Lebovici )

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le culte du clinquant

Lire LeMonde  (22.02.2008) nous offre souvent des parallèles saisissants. Ainsi, page une, l’affirmation d’un votant pour les élections pakistanaises : « Nous voulons du pain, une maison et des vêtements. » Et puis ce cahier spécial, même jour, Planète mode femme :  un encart de vingt pages sur les vêtements que jamais les Pakistanaises ne porteront.

 

Cela a la couleur de la pub, le clinquant de la pub, mais on ne sais pas si c’est de la pub. La rédactrice en chef Anne-Line Roccati admet que ce genre de trench et bracelets reste réservé aux plus riches, même si LeMonde assure à ces femmes aguicheuses d’être visibles par tous. De toute façon, contrairement à ce que cette journaliste conclut, la mode des grandes maisons de couture ne répond pas à un besoin nouveau, elle ne fait que répondre aux folies des créateurs de rêves artificiels. Cela nous mène au désastre.

 

Comme l’écrivait un autre journaliste de notre quotidien de référence dans son livre, Comment les riches détruisent la planète : « Qui aujourd’hui, consomme le plus de produits matériels ? Les hyper riches ? Pas seulement. L’oligarchie ? Oui, cela commence à faire nombre mais ne suffit pas encore. Il y a aussi la classe moyenne mondiale, disons 500 millions de gens (il y a de fortes chances que vous en fassiez partie) qui réduiraient utilement leur consommation matérielle, leurs dépenses d’énergie, leurs déplacements automobiles et aériens. Mais nous limiterions notre gaspillage, nous chercherions à changer notre mode de vie, tandis que les gros, là-haut, continueraient à se goberger dans leurs 4×4 climatisés et leurs villas avec piscine ? Non. La seule façon que vous et moi acceptions de consommer moins de matière et d’énergie, c’est que la consommation matérielle, donc le revenu, de l’oligarchie soit sévèrement réduite. En soi pour des raisons d’équité, et plus encore, en suivant la leçon de Veblen, pour changer les standards culturels de la consommation ostentatoire. Puisque la classe de loisir établit le modèle de consommation de la société, si son niveau est abaissé, le niveau général de consommation diminuera. Nous consommerons moins, la planète ira mieux, et nous serons moins frustrés par le manque de ce que nous n’avons pas. »

 

LeMonde, en faisant tant de publicité pour la frime du luxe, aide à détruire la planète.

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impuissance du roman

Les concepteurs du  Monde des livres (25 mai 2007) font de l’auto-congratulation : « Quelles que soient les directions successives, les équipes, les inclinations d’époque, le roman a joui d’une sorte de préséance On y évide une évidence, à savoir que le roman joue un rôle capital dans la conscience que nous avons du monde. »

Mais quelle conscience ? Le roman, support du rêve, instrument d’une fausse liberté ! Si vous aviez le temps de lire tous les romans parus dans l’année, vous êtes sûr de finir aussi ignorants des réalités que lorsque vous avez commencé. Ce n’est pas ainsi qu’on fait un homme ! Le prix Nobel de littérature devait récompenser normalement une « inspiration idéaliste », maintenant l’écrivain projette le lecteur dans un monde fictif qui n’a pour principal acteurs que des hommes centrés sur leur nombril. Sauf trop rares exceptions, c’est un point de vue anthropocentré qui s’exprime, nullement l’apprentissage des relations de l’homme et de la Nature, l’apprentissage de l’équilibre. Le « partage d’humanité » (selon l’expression du Monde des livres) permet au lecteur de se replier dans une petite bulle confortable où il ne prête nulle attention aux malheurs de la Biosphère.

 On connaît la puissance du langage, la force de persuasion des mots et la magie des phrases. Encore faut-il que cela puisse ouvrir véritablement les yeux au monde Ainsi, aucun enfant ne peut admirer un paysage avant que sa socialisation ne lui ait construit par des mots le sens de son environnement. Apprendre à ressentir les choses n’est pas  rattaché à l’écrit, encore moins au roman, les civilisations orales étaient bien plus durables car elles se contentaient de leur stabilité et non de la fugacité des romans. Seule une socialisation qui forgera l’amour de la Biosphère pourra nous permettre de construire un discours commun : toutes les inventions des romanciers, toutes les analyses des sociologues ou des économistes, tout cela ne remplacera jamais la contemplation d’un coucher de soleil en famille.

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l’emprise des écrans

Travailler, consommer, se faire des amis, draguer, écouter de la musique, voir des films, lire, s’informer, voter, jouer, etc., tout cela sur un ordinateur. Désormais rares sont les activités humaines qui ne nécessitent pas la  présence d’un écran. Des individus connectés en permanence, surinformés, se croient omniscients et tout-puissants alors que leur impuissance politique et sociale n’a jamais été aussi grande. Ne pas posséder de télévision ne nous protège pas totalement de son emprise car une véritable culture s’est développée autour d’elle, avec sa presse, ses multiples objets dérivés,  ses codes langagiers et vestimentaires, ses références historiques, ses héros et ses mythes, sa manière d’appréhender le monde. Depuis une décennie, les écrans ont envahi les espaces publics, les supports se multiplient et nous subissons un véritable déferlement technologique : ordinateur, téléphone mobile, GPS, iPod, Palm Pilot, appareil photo numérique, caméscope, console de jeux, etc. Les moments de la journée que l’on ne passe pas devant un écran deviennent exceptionnels. Même les chômeurs doivent utiliser Internet.

 

Quand on regarde la télé ou un ordinateur, on constate une baisse de l’activité cérébrale. L’appareil nous met dans un état réceptif passif. La source lumineuse attire en effet l’œil et déclenche une adhésion immédiate, alors que la lecture nécessite une démarche, voire un effort,  relevant de la volonté. Comme le montrent les expériences, regarder un écran met en sommeil l’intellect, ramollit physiquement et – contrairement à ce que l’on pense communément -, ne repose pas du tout.  De plus l’échange direct, de visu, et la véritable rencontre se raréfient. Nous vivons de moins en moins dans le monde et de plus en plus dans ses représentations, nous vivons dans cette culture de l’illusion où règne la confusion entre le signe et ce qui est signifié. Cette réduction du réel à l’image abolit toute distance nécessaire à la compréhension des choses. D’ailleurs le neurophysiologiste Manfred Spitzer explique qu’un cerveau ne s’imprègne correctement des choses que s’il les découvre par le biais de plusieurs sens. Et, de ce point de vue, l’écran est bien pauvre en comparaison avec le monde réel. (Extraits de l’article « L’emprise des écrans » in bouquin La tyrannie technologique, éditions l’Echappée, 2007)

 

L’écran te lance une super-idée : « La chaîne météo qui donne le temps 24 heures sur 24 ! » Mais pour la Biosphère cela existe déjà, ça s’appelle une fenêtre…

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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Web, évasion ou prison ?

L’informatique est un moyen efficace de classer une montagne de données. Le Britannique Tim Bernrs-Lee propose en 1989 de rendre accessible toute la documentation du Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire) en reliant deux éléments qui existaient déjà : le principe de l’hypertexte (qui permet de sauter d’une information contenue dans un document à une autre située ailleurs) et un réseau d’ordinateurs interconnectés, l’Internet.  Avec Robert Caillau, il rédige en 1990 les trois piliers du World Wide Web, cette toile virtuelle qui emmaillote la planète : les adresses Web (ou UERL), le langage hypertexte (htlm) et le protocole de transfert hypertexte (http). Dès sa mise à disposition du public au-delà du CERN, en 1992, le web connaît un essor prodigieux : les deux conditions d’une popularisation rapide du web, le libre accès de  tous et la gratuité, étaient en effet à l’origine du processus de standardisation. L’intention aussi était bonne. Robert était belge, un petit pays qui a souffert au cours de l’histoire. Il avait donc compris qu’il était ridicule et néfaste de réfléchir en termes de territoires plus petits que la planète. Mais il y a centralisation des données personnelles dans les serveurs de grands groupes, il y a des jeux de masse qui font se perdre les individus dans des mondes parallèles où on se coupe de la réalité. Si le web permet d’accéder à toutes les connaissances, il est aussi devenu une cyber-poubelle où chacun s’enferme dans son domaine de prédilection. Le désir d’une régulation mondiale qui transcende les égoïsmes nationaux s’effrite chaque jour davantage.

 

L’homme est de plus en plus esclave de la machine, il est dominé par une société du spectacle et de la vanité. N’utilise le web que pour promouvoir une société plus solidaire sur une planète respectée comme une mère.

 

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tourisme durable ?

Le tourisme, cousin germain de la croissance-développement, ne sera jamais durable. Pour accueillir le tourisme de masse, on bétonne, on dénature, on paupérise, c’est le grand saccage des communautés autochtones qu’on transforme en folklores et l’utilisation des individus qu’on transforme en serviteurs.

 

Pourtant le sociologue J.Viard s’exprime ainsi : « Le tourisme durable ne doit pas rechercher la muséification des sociétés du Sud, reflet de l’imaginaire fondamentaliste autour du thème : ce qui est ancien est le plus beau. Si les entrepreneurs du tourisme ne veulent pas avoir le choix entre des régimes dictatoriaux assurant la sécurité et la fuite devant la violence fondamentaliste, ils doivent créer les conditions de l’après-tourisme, être un vecteur de l’avenir des sociétés d’accueil. »

 

J.Viard recycle ainsi les concepts de développement durable (rapport Brundtland), d’après-développement et d’imaginaire (concepts de Serge Latouche). Mais il va à l’encontre de la position de S.Latouche pour qui « Les mots toxiques sont des obstacles pour faire avancer les choses. La décolonisation de l’imaginaire passe donc par la critique des concepts. Le développement de l’économie est le problème, ce n’est pas la solution. » (in Décoloniser l’imaginaire)

 Le tourisme durable n’est-il pas un mot toxique, un autre oxymore comme l’expression « développement durable » ?

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tourisme papal

La célébration de la Journée mondiale du tourisme en septembre 2002 avait provoqué chez Jean-Paul II un amour immodéré du voyage dans son message pour la 23e Journée mondiale du tourisme : « Parmi les innombrables touristes qui chaque année font le tour du monde, nombreux sont ceux qui se mettent en voyage dans le but explicite d’aller à la découverte de la nature en l’explorant jusque dans ses lieux les plus reculés. » La seule condition serait d’y mettre les formes : « Il faudra valoriser des formes de tourisme qui respectent davantage l’environnement, plus modérées dans l’utilisation des ressources naturelles et plus solidaires envers les cultures locales ». Pour Jean-Paul, « Le tourisme permet de consacrer une partie du temps libre à contempler la bonté et la beauté de Dieu dans sa création, et, grâce au contact avec les autres, il aide à approfondir le dialogue et la connaissance réciproque. La pratique du tourisme peut combler le manque d’humanité qui se manifeste souvent dans l’existence quotidienne. » En termes clairs, cela veut dire que le boulot dans les usines est tuant, il faut donc aller se régénérer en allant dans une excursion lointaine emmerder d’autres peuples.

 

Pourtant le touriste qui se hâte de rentrer chez lui est toujours resté étranger à ses lieux de séjour successifs et aux populations rencontrées : il se contente de remplir un album de souvenirs personnels après avoir parasité une vie sociale ou un lieu de rêve. Pour économiser la Biosphère et épargner ses communautés,  vous devez au  contraire rester des voyageurs immobiles, il y a suffisamment de moyens de communication pour faire le tour du monde dans son fauteuil, il y a suffisamment de richesses relationnelles et naturelles près de chez vous pour ne pas avoir besoin d’autre chose.

 

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Balle jaune, carton rouge

La Biosphère constate qu’il y a une sorte de symbiose entre les amateurs de sport en chambre et les médias qui leur servent la soupe. Les humains croient qu’ils sont libres alors qu’ils sont programmés par l’industrie du spectacle à oublier qu’ils ont un cerveau et un corps. Comment redonner le goût de la Nature à des individus qui vont préférer rester leurs après-midi devant leur écran télé plutôt que de s’activer physiquement à l’extérieur de leurs linceuls ?

 

Par exemple, fin mai-début juin de chaque année sur les chaînes publiques, difficile depuis vingt ans en France d’échapper à Roland Garros. On y réconforte les perdants ou félicite les gagnants jusqu’à plus soif. On se désole qu’il n’y ait plus de finaliste français avec des larmes de crocodile. Mais au moins on aura eu un grand spectacle sportif. Pour ce faire, de plus en plus de caméras varient les angles de vue pour remontrer au ralenti le point gagnant ad nauseam ou un grand écart sur terre battue. Lorsque les échanges deviennent interminables et que les téléspectateurs s’endorment, on filme aussi de jolies filles sur les gradins ou des spectateurs assoupis. Pour relayer les ralentis sur la balle, on montre aussi en gros plan l’expression de dépit ou de triomphe du joueur ; quelle source empathie ! Il est vrai que regarder une petite balle jaune courir d’un côté à l’autre d’un filet n’est pas très passionnant. Le plus marrant cette année, c’est quand même que la première semaine de tournoi a été fortement arrosée par la pluie, encombrant de passants désœuvrés les allées d’un site de huit hectares enlevés à la biodiversité. Alors on prévoit la construction d’un nouveau court à toit rétractable, un projet de 120 millions d’euros pour protéger une petite balle jaune. Autant de moins qui ne pourra servir à lutter contre la disparition des grands primates.

 

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des records inutiles

Le Président de l’association « Sur Tous Les Océans » est porteuse du projet « CAP 2009 Embarquons Ensemble » : un ensemble d’actions citoyennes, basées sur un programme de Course au Large et sur l’Image de la Voile et les notions qu’elle met en oeuvre (environnement, solidarité, sensibilisation à la biodiversité, à la vie en collectivité, etc…).

Jacques Testard répond à cette initiative: « La compétition sportive (qu’elle soit à voile ou à vapeur) ne peut pas faire partie d’un agenda écologique en ce qu’elle cultive « l’esprit d’équipe »(mais d’un groupe délimité), la performance (« se dépasser » plutôt que s’épanouir), la réussite d’une entreprise (voir lobbying) , tout cela en dehors, c’est à dire contre, la solidarité de tous les habitants de la planète ».

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Le Monde dérape

Le journal Le Monde imite le sketch de Coluche, tous ces milieux bien informés qui s’autorisent à dire…. Ainsi ce grand quotidien national parle beaucoup de la décision que Michael Schumacher va prendre, et qui va certainement nous surprendre : on ne parle plus que de ça sur le circuit de la F1. Monsieur Schumacher lui-même a d’ailleurs été on ne peut plus précis : « Vous savez tous que nous allons faire une annonce dimanche, et je vous prie de ne pas poser de question sur ce sujet car nous n’y répondrons pas ! » De telles informations, un quotidien de référence peut s’en passer, d’autant plus qu’il faudrait plutôt condamner le sport automobile qui glorifie l’effet de serre et cultive la débilité des tifosi. La Biosphère dit : « Que Schumacher démissionne, ou qu’il s’écrase contre un mur, peu importe. » Pour en savoir plus, http://www.biosphere.ouvaton.org/

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