sports et loisirs

tourisme lent

Les vacances pour tous, le tourisme au long cours, tout cela s’éloigne définitivement de nos projets d’avenir. La crise financière a entraîné un changement de perception des ménages, le prochain blocage énergétique fera le reste. Bien sûr ceux qui partent déjà  en voyage à l’étranger ne pensent pas encore aux limites de la planète : 65 % des touristes qui ont été client d’une agence de voyage en 2008 veulent encore s’évader à l’étranger (sondage TNS Sofres). Mais plus d’un Français sur deux interrogés par Ipsos (Le Monde du 1er avril) déclare qu’il ne partira pas en vacances cet été. Pour ceux qui partiront, l’heure sera aux économies, basées sur des déplacements en France qui se recentrent sur le noyau familial, très loin donc d’un tourisme transfrontières.

Nous allons rapidement vers un tourisme lent, de proximité, qui rejettera l’avion et les fantasmes de vacances paradisiaques. Tout le système publicitaire nous  dit encore le contraire et cultive la psychologie du « plus vite, plus loin, plus souvent et toujours moins cher ».

Mais nos concitoyens sont inquiets de l’état de la planète et savent déjà qu’il faudra aller moins vite, moins loin, moins souvent (et que ça coûtera beaucoup plus cher).

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la fin de la F1

Je suis soulagé, il n’y  aura pas de Grand Prix de France de F1 en 2009 ; Magny-Cours a été abandonné, on hésite encore sur le lieu de remplacement. Avec un peu de chance, le circuit dans l’hexagone reprendra en 2012, quand le pétrole sera redevenu hors de prix.

Pour faire face à la crise financière, la F a adopté de nouvelles règles. Ainsi on limite à 8 moteurs par pilote et par saison, exigence qui porte la distance d’utilisation des moteurs de 1100 km à 2100 km (LeMonde du 28 mars). C’est à de tels détails qu’on mesure le niveau de gaspillage que s’octroie la formule 1, un bon moteur devrait être capable de faire au moins 350 000 kilomètres.

Magnifier la F1, c’est valoriser le culte de la vitesse alors qu’on devrait faire l’éloge de la lenteur. Magnifier la F1, c’est choyer le spectacle télévisuel au lieu de marcher sur ses propres jambes. Magnifier la F1, c’est aller à l’encontre de l’urgente nécessité de laisser les dernières gouttes de pétrole sous la terre. LeMonde consacre trop d’articles aux bagnoles.

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Vendée Globe out

Des mats brisés, des coques fendues  et des quilles amputées… Dans le Vendée Globe, 18 concurrents sur 30 au départ ont du abandonner. Si les navires de commerce avaient une telle déperdition, le transport par mer serait vite abandonné. Le bateau de Michel Desjoyeaux, arrivé sain et sauf à bon port, a bouclé un tour du monde en 84 jours. La belle affaire ! Il n’avait ni passagers, ni fret à bord.

Tout ça pourquoi ? Pour un peu de publicité de riches sponsors, Brit-Air, BT, Paprec-Virbac, PRB, Roxy, Veolia … qui aiment gaspiller leur argent. Quant à Desjoyeaux, il fait ça, dit-il « parce que je suis loin de la retraite, parce que ça m’amuse, parce que c’est ma passion, et parce que je ne sais pas faire grand chose d’autre » (LeMonde du 3 février). Avec de telles motivations, Desjoyeaux serait tout de suite viré de n’importe quel entretien d’embauche.           

Le prochain Vendée  Globe, programmé pour 2012, ne mérite pas d’exister.

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vanitas vanitatum, et omnia vanitas

Le Monde fait relâche pour cause de grève générale, profitons-en pour démolir le sport de haut niveau. Cette pratique est un enfer. C’et un enfer physique, il faut se focaliser sur l’entraînement, des heures et des heures d’entraînement, des entraînement dans la douleur et dans la souffrance pour repousser toujours plus loin ses propres limites. Il faut se faire mal ! C’est aussi un enfer psychologique. On en peut pas comme Laure Manaudou nager quinze kilomètres par jour et être équilibrée ! Le sport de haut niveau est un déséquilibre. Ces athlètes ne sont pas demandeurs de réflexion. Lorsqu’on les questionne, ils répondent souvent : « Je ne veux pas me prendre la tête. » Le sportif performant révèle même son absence de réflexion sur les causes de sa motivation. S’il s’allongeait sur le divan d’un psychanalyste, il arrêterait sans doute le sport du jour au lendemain. Il est vrai qu’ils subissent trop fréquemment un véritable enfer de proximité. L’entourage est primordial, c’est lui qui porte la motivation première. Combien de pères abusifs ont poussé jusqu’à la dépression leur progéniture ! Combien de mères ont fait de leur propre désir de gloire un transfert sur leur enfant! Combien d’entraîneurs ont joui dans une relation de maître à esclave envers leur poulain ou leur pouliche ! Alors, pourquoi cet enfer, pourquoi ce masochisme ?

Cet enfer existe parce qu’il est pavé de vanité. Le goût de la performance, c’est souvent pour être le premier, pour cet afflux d’adrénaline qui rend artificiellement heureux sous les applaudissements. Et puis il y a l’amour de soi dans l’œil du public ; le sportif de haut niveau sait qu’il rentre dans le sport spectacle, qu’il devient l’objet de tous les regards, et cela ne peut que flatter son amour-propre. Je crois même que la motivation financière n’est pas la motivation principale du sportif, la reconnaissance sociale est souvent suffisante. Mais c’est alors le sportif en chambre qui est coupable de vouer à l’enfer les sportifs de haut niveau. C’est lui, c’est son regard qui pousse certains individus à se surpasser jusqu’à aller au-delà de leurs limites.

Supprimons les spectateurs, et il n’y aura plus de sportifs de haut niveau, il n’y aura plus ces gloires déchues et ces corps brisés.

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Boycottez Walkyrie !

Hitler a eu beaucoup de chance, il échappa à plusieurs tentatives d’assassinat :

– 9 novembre 1939 : Le menuisier Johann Georg Elser, qui voulait à tout prix éviter la guerre et mettre fin à la dictature, plaça une bombe  à Munich où Hitler commémorait chaque année sa tentative de putsch de 1923. Mais Hitler partit plus tôt et échappa à la détonation, qui tua huit personnes

– 13 mars 1943 : Hitler était à Smolensk. Quand Hitler partit prendre son avion, Fabian von Schlabrendorff alla lui aussi à l’aérodrome avec le paquet d’explosifs qu’il donna à Brandt. La bombe était réglée de manière à ce qu’elle explose au bout de 30 minutes, mais Hitler atterrit sans problème deux heures plus tard.

 – 20 juillet 1944 : au quartier général de Rastenburg, le comte Claus von Stauffenberg dépose lui-même une valise piégée sous la table de réunion et quitte la salle. Cinq des vingt-quatre personnes présentes dans le baraquement furent tuées, les autres blessées. Hitler n’eut que quelques égratignures.

            Aujourd’hui on sort un film sur cette dernière tentative, Walkyrie (LeMonde du 28 janvier). Mais ce n’est qu’un film américain qui obéit aux règles du cinéma de divertissement et ne traite pas les enjeux politiques et historiques. Ce n’est donc qu’un vulgaire film d’action alors que cet évènement pose un problème fondamental : pourquoi des populations entières se sont-elles laissés manœuvrées par des dictateurs sanglants comme Hitler ou Staline ? C’est le texte d’Etienne de La Boétie sur la servitude volontaire qui pose les bases de notre esclavage en 1576. Juste un avant-goût de cette brillante analyse : « Qui voudra bien passer en revue les faits du temps passé, il s’en trouvera peu de ceux qui, voyant leur pays malmené et en mauvaises mains, aient entrepris, d’une intention bonne et entière, de le délivrer. Harmodios, Aristogiton, Thrasybule, Brutus le Vieux, Valérius et Dion, comme ils l’ont vertueusement pensé, l’exécutèrent heureusement ». (Ndlr : tous ces personnages ont  chassé ou tué le tyran qui oppressait la cité).

La Boétie explique aussi clairement pourquoi il y a aussi peu de révolte contre les dictateurs, par exemple en condamnant ce qu’on appelle aujourd’hui la société du spectacle : « A la vérité, c’est le naturel du menu peuple d’être soupçonneux à l’endroit de celui qui l’aime, et naïf envers celui qui le trompe. Les théâtres, les jeux, les farces, les spectacles, les médailles et autres choses de peu, c’étaient les appâts de la servitude, les outils de la tyrannie ». C’est là une bonne réponse à la question du journaliste du Monde, « Pourquoi si tard ? » qui ajoute à juste titre : « Ce n’est pas en allant voir le film Walkyrie que l’on trouvera la réponse ».

Lisez l’essai de la Boétie pour comprendre et boycottez le film de Bryan Singer pour agir.

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mélange de technologie et d’idiotie

En 2005, Orange II, le maxi-catamaran de Bruno Peyron, avait heurté un gros cétacé dans sa tentative de battre le record du tour du monde à la voile. L’histoire humaine nous dit que son safran bâbord a été endommagé, mais qu’il n’y a ni voie d’eau ni danger véritable ; par contre rien ne nous a dit si l’épaulard a subi des avaries telles qu’il ou elle ne puisse finir son propre tour de la Biosphère.

Aujourd’hui Yann Eliès se confie après son accident sur le Vendée Globe (LeMonde du 10 janvier) : «  J’ai été très touché par le fait que Bernard Stamm abandonne. Je voulais me venger de l’océan Indien et venger Bernard, mon pote… J’y retournerai quoi qu’il arrive ».

L’océan et ses poissons, qui se contentent de vivre leur vie sont toujours emmerdés par des rigolos qui concourent dans la course à l’inutile. Il est grand temps que cette situation inacceptable s’arrête !

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tourisme vert ?

LeMonde du 3 janvier consacre une pleine page au Costa Rica. On nous incite à plonger dans le royaume de la biodiversité. Ce merveilleux pays de 4,5 millions d’habitants attire déjà avec ses forêts vierges et sa faune exceptionnelle près de 2 millions de touristes. L’or vert l’emporte sur l’or noir, la Nature devient un argument de vente. Le Costa Rica, pays d’objecteurs de conscience puisque l’armée a été supprimée dès 1948, mise sur le tourisme écologique. Mais il n’a pas atteint encore le niveau de conscience des objecteurs de croissance. Car il ne peut pas y avoir d’écotourisme ou tourisme vert. Pour un individu, le vol Paris-San José épuise déjà le crédit carbone de toute une vie. On transforme les dernières sociétés premières comme les Indiens Boruca en attraction pour touristes. Le label « tourisme durable » des hôtels est un leurre, avec son personnel le plus souvent issu du Nicaragua et ses cinq degrés de « perfection ». A quoi sert-il d’aller au bout du monde pour savourer un Jacuzzi dans sa chambre. D’ailleurs, à quoi sert donc un Jacuzzi quand on peut s’asperger soi-même !

             On chiffre les déplacement annuels internationaux à un milliard dont 70 % sont consacrés au tourisme. Ces déplacements constituent une pratique dégradante intimement liée à l’hyperconsommation et à la marchandisation de notre planète. Pour accueillir les touristes, il faut construire des aéroports, des routes, des équipements, des parkings. Il faut  donc stériliser des territoires tout en dévorant une énergie considérable nécessaire pour voler dans les airs et traverser la jungle. Le touriste est aussi une agression insupportable contre une culture particulière, que ce soit le tourisme « solidaire » dans les ghettos de Soweto ou les folklores reconstitués dans la forêt tropicale. La liberté de se déplacer semble devenu un droit de l’Homme alors que c’est un acte terriblement destructeur non seulement pour les sociétés humaines, mais aussi pour la Biosphère : supprimons le tourisme, restons à proximité de notre lieu de vie…

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enfin! La fin de la F1…

C’est le commencement de la fin. Enfin ! La fin de la F1. Le Monde du 6 décembre nous informe que Honda se retire de la formule1 : « Cette décision a été prise à la lumière de la dégradation rapide du secteur-clé de l’automobile, due au resserrement du crédit et à la récession des économies mondiales ». Mais cette annonce vient trop tard car ce n’est pas la crise qui aurait du faire disparaître la compétition automobile, mais la simple raison raisonnante. Nous avons été manipulés et les Cassandre n’ont pas été écoutés.

Jusqu’en 1968, les championnats de F1 n’avaient pas de spectateurs fervents. C’est avec l’intrusion des marques de cigarettes que la médiatisation des grands prix a connu un essor décisif : elles versaient entre deux et trois millions de francs dans les années 1970. Par exemple en 1972, Marlboro recouvre entièrement de son sigle la voiture de Jean-Pierre Beltoise. Depuis le septennat de M.Pompidou, le culte de l’automobile est donc devenu en France la religion d’Etat, la seule d’ailleurs à laquelle croient la plupart des dirigeants. Aujourd’hui encore Sarko est le premier défenseur de l’automobile et son Premier ministre le plus grand adepte des 24 heures du Mans. Cependant, Philippe Saint-Marc (in mensuel Le Sauvage n° 6) nous indiquait dès 1973 que « cette adoration obligatoire dissimule mal la réalité : l’automobile est devenue le cancer de notre civilisation. Elle la ronge par sa prolifération effarante, anarchique et  dominatrice. Elle casse les villes et dilapide la nature. Elle gaspille une énergie sans cesse plus rare et plus coûteuse. Elle brise le cadre de vie collectif pour enfermer l’individu dans une petite carapace d’acier qui l’isole et exalte son agressivité en la cuirassant. Nous allons vers l’« auto-destruction » rapide de notre civilisation si nous ne changeons par fondamentalement notre attitude à l’égard de l’automobile, si nous ne cessons pas de la vénérer comme une idole et ne la soumettons pas aux impératifs de la défense de l’environnement. »

Le sport automobile et sa médiatisation induisent la crétinisation systématique des homos sapiens par la publicité, la libération des pulsions destructrices au volant, le culte de la vitesse. Ce conditionnement n’est pas une aberration, le sponsoring et la compétition constituent l’essence d’un système pervers qui empêche qu’un autre monde soit possible. Dans une Biosphère apaisée, on interdirait les courses automobiles, on n’attendrait pas la crise.

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télé sans pub

La réforme de l’audiovisuel agite le landernau du spectacle médiatico-politique (LeMonde du 25 novembre 2008). Un député PS agite paradoxalement l’éternel chiffon rouge de la concurrence : «  La télévision privée, qui ne sera plus aiguillonnée par la télévision publique, dérivera vers ce qu’il y aura de pire. » Comme si ce n’était pas déjà fait, avec la dérive concurrentielle du privé et du public qui font le vide dans les cerveaux pour vendre les produits de la pub ! Comme souvent, c’est Bayrou qui a la phrase juste : «  La télévision publique n’appartient pas au pouvoir, elle appartient aux téléspectateurs qui en assurent la charge par la redevance ».

La réforme de l’audiovisuel public supprimera la publicité après 20 heures dès janvier 2009 et totalement à la fin 2011. Tant mieux, c’est la redevance du téléspectateur qui doit financer ses petits plaisirs (et pas une taxe sur la pub !). Mais réciproquement un politique digne de ce nom demanderait aussi que l’abonnement paye la totalité de chaque chaîne privée. Il faut en finir avec l’esclavage envers la société de consommation qu’entretient une publicité qui s’est immiscée dans tous les espaces de notre vie alors que nous n’avons rien demandé. Le mal date de quarante ans, il ne fait qu’empirer. Le 24 avril 1968, le Premier ministre Georges Pompidou annonçait l’introduction de la publicité à la télévision pour de fausses raisons: « La publicité est inéluctable, je n’ai rencontré personne qui me dise le contraire. Quand, d’ailleurs, a-t-on vu les hommes renoncer à user d’un moyen nouveau, né du progrès et particulièrement puissant. »  Pompidou  rajoutait même en toute inconscience de ce qui se tramait : « J’ai déclaré publiquement que nous n’accepterions pas de chaîne de télévision publicitaire remise à des intérêts privés. Aucun des programmes, qu’ils soient d’information, de culture et de distraction ne doit être patronné par un annonceur. Je déduis enfin de ces principes que le pourcentage du temps d’émission consacré à la publicité ne doit pas être tel qu’il dénature la succession des programmes, en abaisse le niveau global et gêne le téléspectateur.  »

Les politiques nous mentent hier et aujourd’hui, ils sont dorénavant au service des intérêts financiers. Seule une société sans publicité pourra devenir une communauté sobre et conviviale. 

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supprimons les JO

Yves Cochet, à l’époque où le baril approchait des 150 dollars prédisait que les JO n’auraient pas lieu en 2012. Mon quotidien préféré du 16-17 novembre fait de même, non pour des raisons pétrolières qui plombent le coût des déplacements, mais à cause du tsunami financier : « Personne ne se doutait que la Grande-Bretagne allait  connaître l’une des pires récessions de son histoire … Si nous avions su, il est quasiment certain que nous n’aurions pas postulé (dixit la ministre britannique chargée des Jeux)… Gordon Brown aurait préféré utiliser cet argent autrement … La crise risque de décourager les touristes ». La déclaration de Boris Johnson, maire de Londres, lors des jeux olympiques de Pékin, « Les Jeux de Londres ne seront pas les jeux de l’austérité » paraît dorénavant d’une inconscience folle ; aujourd’hui il promet de traquer les dépenses superflues !

Profitons du contexte actuel pour programmer la suppression des JO. Supprimons cette entreprise de décervelage qui nous assène tous les quatre ans un panégyrique de l’ethnocentrisme (nationalisme sportif) et une ode au commerce mercantile (on peut tout vendre lors des JO, mais pas parler politique). Notre futur n’a pas besoin de jeux et de télévision, mais de sobriété et de réflexion.

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tout-automobile

En page trois, mon quotidien préféré se réjouit du record d’affluence au Mondial de l’auto, soit 1,433 millions de visiteurs et des contacts innombrables pour en vendre tant et plus pour encombrer nos routes. En page 24, un reportage sur la Fiat 500 qui « exécute le 0 à 100 km/h en 7,9 secondes ». Pas mal pour une citadine dont le moteur devrait être bridé à 50 km/h. Non M. Jean-Michel Normand, on ne doit pas faire de publicité pour « la pétillante 500 Abarth » qui « ne se refuse rien ». En page 27, on nous assène que « Hamilton s’approche du titre » alors que la F1 aurait du rester interdite depuis le premier choc pétrolier de 1973. Non, M. Bertrand d’Armagnac, « tous n’ont pas désormais les yeux tournés vers le Grand prix du Brésil » !

Mais ce jour 21 octobre, LeMonde fait aussi un long reportage sur les pauvres malheureux qui ont passé « huit semaines sans voiture ». Il s’agit d’une expérience inoubliable pour les quatre personnes concernées. Oui, tu as bien lu, d’un côté 1,433 millions de personnes, de l’autre quatre cobayes. Le sapeur-pompier : « Avant, je pensais voiture ». Une salariée de banque ajoute, « J’étais intoxiquée ». Je conclus comme le réalisateur de télévision : « Après dix jours de sevrage, je n’éprouvais aucun symptôme de manque ! ». Je suis donc en total désaccord avec la journaliste Nathalie Brafman qui recopie en dernière phrase cette sentence : « Même si elle dort pratiquement tout le temps au parking, la voiture, c’est la liberté. Et la liberté, ça un prix ! » Non, Nathalie, la voiture n’est pas une liberté mais un esclavage, une pompe à pétrole et un perturbateur de climat.

 Le Monde devait embaucher d’autres journalistes, un peu plus réalistes.

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Pékin out, OUF !

Lunettes théoriques : que penser des JO ?

J’ai survolé les différents suppléments Pékin2008 joint chaque jour au quotidien par LeMonde. A part le fait que le doute plane toujours sur le dopage et que la Chine est mal partie, avec ou sans les Jeux, rien à signaler. Mais je suis tombé en arrêt sur cette déclaration de Boris Johnson, maire de Londres, ville hôte des jeux olympiques  de 2012 : « Les Jeux de Londres ne seront pas les jeux de l’austérité. »

 

On ne être peut plus clair, les JO sont d’abord et surtout une histoire de fric. Les JO favorisent le sentiment d’appartenance à une communauté particulière et ce sentiment est dorénavant valorisé pour des considérations financières. Les jeux olympiques ont été privés de ressources financières jusqu’en 1972 parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme et pensait que les jeux pouvaient se passer de la télévision. Maintenant, le CIO est devenu richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand : sur le stade comme ailleurs, la lutte entre Etats se transforme en lutte entre firmes. La compétition devient alors moins importante que le regard que les téléspectateurs portent sur elle : l’Audimat prime de plus en plus sur les chronomètres. Les jeux de stade sont devenus une vitrine planétaire où les fabricants valorisent leur image et les Jeux semblent condamnés à ne plus être qu’un long show fluo entre les cérémonies d’ouverture et de clôture. Notre Biosphère a besoin d’austérité, les JO nous grisent de paillettes.

 Comment est-il possible que nous accordions tant d’importance à des épiphénomènes tels que celui de savoir qui est l’homme le plus rapide de la planète sur 100 mètres, quelle est la femme qui nage le plus vite la brasse papillon ou quel est le pays qui aura le plus grand nombre de médailles ? Par contre, nous ne savons pas, et nul ne s’en soucie, quel est l’homme le plus courageux pour lutter contre l’iniquité et quelle est la femme la plus acharnée à dénoncer la pollution. Pourquoi ? Parce que le sport-spectacle a été un des moyens d’anesthésier le peuple en occultant la hiérarchie des vraies valeurs. Peu importe dorénavant de célébrer les JO dans une des villes les plus polluées au monde, cela n’a plus d’importance.

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les JO ? Plutôt courir pieds nus !

Ce 8.08.2008, inauguration des JO, rien à signaler sauf cette avalanche de 8. Je sais en effet que c’est une perte de temps que de s’intéresser de près ou de loin à cet événement. Je préfère aller faire des tours à pied ou en vélo plutôt que de prêter attention à cette farce médiatico-financière. Pourtant LeMonde du 8.08.2008 consacre un cahier spécial « Pékin2008 » pour cette entreprise de décervelage dont nous ne serons débarrassés que le 24 août. Pourquoi décervelage ? Parce que les JO nous assènent à la fois un panégyrique de l’ethnocentrisme et une ode au commerce.

Tout système du sport-spectacle exige l’identification : toute équipe sportive qui représente un village, une ville ou un pays reproduit un combat politique où il y a un vainqueur et un vaincu, un bon et un mauvais. Le sport-spectacle confirme la vision traditionnelle de l’altérité, il y a eux, il y a nous, et c’est mon groupe d’appartenance qui de toute façon est préférable. Les jeux Olympique participent de la même dynamique, ils sont donc le cache-sexe du politique. Les premiers jeux olympiques ont eu lieu en 1896 à Athènes. C’est ainsi que commencèrent deux semaines d’un délire nationaliste où 180 grecs vont rivaliser avec 131 concurrents venus de 12 nations des 5 continents : le public réserve toute sa ferveur à ses champions nationaux sans le moindre égard pour ceux des autres pays. La présence toujours plus forte des JO dans les représentations collectives induit sa récupération croissante : les JO de 1936 à Berlin par le nazisme, mais aussi les pays de l’Est qui utilisent la compétition sportive pour essayer de démontrer la supériorité de leur système social grâce à leur succès sur les stades. Les pays occidentaux répondent à ce challenge, le sport devient un instrument politique de domination. Sans doute le sport a-t-il une mission unificatrice puisqu’il remplace l’usage des armes par une confrontation pacifique permettant le concert des nations, sans doute il ritualise la violence et protège les groupes humains contre des combats plus meurtriers. Mais chaque télévision nationale choisira encore aujourd’hui de diffuser en priorité les épreuves dans lesquelles ses ressortissants ont des chances de médaille ; tout se passe comme si chacune des nations assistait à des jeux différents, il y a là comme une trahison de l’esprit même de la compétition qui suppose le respect de l’adversaire et l’attention portée aux efforts de l’autre.

Les JO favorisent le sentiment d’appartenance à une communauté particulière et ce sentiment est dorénavant valorisé pour des considérations financières. Les jeux olympiques ont été privés de ressources financières jusqu’en 1972 parce que le Président du CIO de l’époque était un farouche défenseur de l’amateurisme et pensait que les jeux pouvaient se passer de la télévision. Maintenant, le CIO est devenu richissime grâce à la vente des droits de retransmission et au sponsoring d’épreuves désormais ouvertement professionnelles. Sous le prétexte du sport comme expression des peuples, les jeux Olympiques sont aujourd’hui le cache-sexe du système marchand : sur le stade comme ailleurs, la lutte entre Etats se transforme en lutte entre firmes. La compétition devient alors moins importante que le regard que les téléspectateurs portent sur elle : l’Audimat prime de plus en plus sur les chronomètres. Les jeux de stade sont devenus une vitrine planétaire où les fabricants valorisent leur image et les Jeux semblent condamnés à ne plus être qu’un long show fluo entre les cérémonies d’ouverture et de clôture.

 En 1996 aux JO d’Atlanta, les athlètes comoriens, dont la Fédération n’avait pas les moyens de leur offrir les dernières chaussures de sprint qui équipaient leurs adversaires, ont couru pieds nus pour protester contre la « course à l’armement ». La course à pied peut-être, mais pieds nus et entre amis puisque le sport n’est ni une performance nationaliste, ni le spectacle de sa marchandisation.

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le temps d’aller lentement

  Dans la page Environnement & Sciences, LeMonde du 30.07.2008 nous présente le WhiteKnightTwo à deux fuselages qui est censé amener la future navette spatiale de Richard Branson pour touristes fortunés : 200 000 dollars pour un quart d’heure en apesanteur à 120 km au-dessus de la Terre. Il paraît que 200 personnes se sont déjà inscrites pour un vol suborbital. Je peux ajouter que même l’astrophysicien Stephen Hawking, 65 ans et cloué dans un fauteuil roulant,  était candidat. Pour la NASA cependant, l’espace n’est pas fait pour les touristes. Pour la Biosphère, qui conteste déjà le tourisme en véhicule personnel et à plus forte raison en avion (effet de serre oblige), l’utilisation de la fusée paraît démesuré, même et surtout s’il ne s’agit que de quelques « privilégiés » 

 Le problème essentiel, c’est qu’une telle information, simple publicité pour le milliardaire Branson, se retrouve dans la page Environnement & Sciences de mon quotidien préféré. C’est mal. Et c’est un signe de l’ambiguïté de notre époque, bercée par les miracles d’une technoscience qui fait rêver certaines personnes et qui assidûment détériore notre environnement. Il faut prendre le temps d’aller lentement, 120 km à pied sur des chemins de randonnée devrait apporter infiniment plus de plaisir qu’un saut spatial quasi instantané.

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non au tourisme

LeMonde du 26.07.2008 nous présente une vision apocalyptique du tourisme, mais malheureusement le quotidien n’envisage pas la seule solution qui vaille. Sur le littoral méditerranéen, la population passe actuellement de 150 millions de personnes à 400 millions au mois de juillet et août. Une première conséquence, 42 % du littoral sont bétonnés. Les embouteillages prolifèrent, les ressources halieutiques dégénèrent, l’eau douce vient à manquer. Il faut dire que la population locale consomme environ 150 litres d’eau, chaque touriste le double en moyenne, jusqu’à 880 litres par jour pour le tourisme de luxe. Les perspectives sont délirantes, la fréquentation touristique pourrait atteindre 637 millions de personnes en 2025. Autant dire que cela n’arrivera jamais.

 

Il ne suffit pas de sensibiliser les touristes au respect de l’environnement. Si on avait vraiment une pratique écolo, on commencerait par fermer les golfs, gros consommateurs d’eau pour verdir l’herbe. On rationnerait l’eau pour les touristes au niveau inférieur à la population locale, les déplacements seraient limités, des taxes instituées. Bien sûr une telle politique volontariste, impliquant des pays différents et une gente politique aveugle, n’adviendra pas. Mais la hausse des prix va faire sont travail de rationnement habituel : hausse du prix des séjours étant donné l’afflux de la demande, hausse du prix du carburant à cause du pic pétrolier, baisse des revenus à cause des crises qui ont déjà commencées. La lutte contre le réchauffement climatique introduira prochainement d’autres limitations comme la carte carbone individuelle. Les mentalités vont évoluer jusqu’à faire du tourisme lointain un péché.

 LeMonde estime que l’afflux des revenus du tourisme est « indispensable pour les pays concernés ». Mais la relocalisation des activités sera le prochain mot d’ordre qui condamnera les migrations touristiques. La santé de la Biosphère dépend d’une telle évolution, on ne peut pas faire autrement.

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neutralité du sport ?

Un quotidien national nous donne tellement d’informations que nous pouvons souvent juger en toute connaissance de cause. Encore faut-il rapprocher les éléments déterminants d’un article pour en tirer la substantifique moelle. Voyons comment on peut juger d’un certain Hein Verbruggen qui a une « certaine idée » du sport (LeMonde du 9.07.2008) :

 

Ancien président de l’Union cycliste internationale, membre influent du CIO, le Néerlandais a une énorme qualité dans le monde d’aujourd’hui. Il sait gérer une entreprise puisqu’il sait faire du fric. Ce n’est pas un sportif, ce n’est pas un membre de la caste dominante, mais c’est l’étudiant boursier d’une prestigieuse école de commerce qui le propulse au sein de la multinationale Mars. Il fait goûter à son entreprise les joies du sponsoring, et sa carrière démarre dans les instances du sport de haut niveau. Mais il y a un prix à payer ! En effet on ne peut prendre le pouvoir à l’UCI ou au CIO que si on nie que le politique est partout puisque tout est pouvoir. Hein Verbruggen défend la thèse de la  neutralité du sport, les athlètes n’ont pas à exprimer leurs opinions et les dissidents n’ont que se plier à la loi de leur pays (la Chine). En fait, président du comité d’évaluation des jeux de 2008, Hein Verbruggen sait bien que des jeux à Pékin ont tout le soutien de Coca Cola et autres sponsors, on décide « sur des bases techniques et non sur des questions politiques », on donne le pouvoir à Pékin parce que la Chine est un marché juteux pour les multinationales.

 Hein Verbruggen s’occupe du fric, les jeux olympiques  sont devenus une histoire de fric, le fric étouffe le sens du politique. Ce n’est pas seulement à cause de l’oppression au Tibet qu’il faut boycotter les jeux, c’est parce qu’ils sont devenus une affaire d’argent. Boycottons les Jeux olympiques de Pékin, ne regardons aucune émission de télé qui nous parle des Jeux olympiques et du coca cola, redonnons au sport ce qu’il n’aurait jamais du abandonner, son statut de jeu qui rassemble des amateurs pour le seul plaisir du jeu : basta le fric, viva la révolution.

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l’art, de la merde

LeMonde est bien obligé de pondre un supplément « argent! », même les médias ont besoin d’argent. Aujourd’hui 7.07.2008, cela commence fort, par une citation de Céline : « Il n’y a qu’une liberté, rien qu’une : c’est de voir clair d’abord, et puis ensuite d’avoir du pognon plein les poches, le reste c’est du mou ! » Moi je croyais naïvement que d’avoir du pognon plein les poches, cela empêchait de voir et permettait d’acheter n’importe quoi, n’importe comment. Suis-je bête !

             Le supplément se  termine sur « l’Argent, un sujet en or pour les créateurs ». On ose « De tout temps, l’idée d’argent s’est insinuée dans l’iconographie occidentale » alors que cette civilisation a un début pas si lointain et une fin prochaine. L’art occidental est d’ailleurs tellement dénaturé qu’une Merde d’artiste, boîte remplie de ses excréments pas Manzoni en 1961, s’est vendu en 2007 pour la modique somme de 110 400 euros ; l’art en conserve fructifie inutilement. En fait l’art a été très vite relié à une religion, puis au soutien d’un ordre politique, et maintenant c’est l’art marchand dont le contenu devient l’absence de contenu, autrement dit la licence de faire n’importe quoi pourvu que ça se vende. L’idée de communication sociale s’est fourvoyée dans une liberté dévoyée. Il n’y a ni passé  ni avenir dans le domaine d’un art qui oublie la simplicité première puisqu’il n’existe aucun critère objectif de la vulgarité ou de la distinction, aucun sens à donner à une évolution de l’art vers la sophistication. L’art véritable n’appartient ni à une élite qui peut payer, ni à des individus qui se proclament artistes, ni à des musées, l’art n’existe que parce que les humains le pratiquent en personne pour le plaisir, avec des techniques les plus simples possibles : l’art vocal est un art, le marché de l’art c’est de la merde.

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bateau, coulé

        L’industrie nautique française subit les effets de la crise économique, le marché est en chute de 20 à 30 % (LeMonde du 30.06.2008). Tant mieux ! Enfin on s’aperçoit que le bateau n’est pas un produit de première nécessité. Zodiac Marine ferme trois de ses sept sites de production en Europe, les amateurs de balades dans les  criques se montrent de plus en plus regardant sur les prix, et le coût de l’essence continue de grimper. Tout va mal, tant mieux !

 

Du point de vue de l’éthique de l’environnement, le choix de nos loisirs n’est pas neutre. Bien que nous considérions le choix entre le bateau à moteur et la planche à voile, comme une pure question de goût, la différence est essentielle : le bateau à moteur suppose la consommation de carburants fossiles et l’émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ; la planche à voile, non. Quand nous aurons pris au sérieux la nécessité de protéger notre environnement, les bateaux ne seront pas une forme de divertissement plus acceptable d’un point de vue éthique que ne le sont aujourd’hui les combats d’esclaves. La planche à voile est peut-être préférable au bateau à moteur, mais si nous achetons sans cesse de nouvelles planches à voile au gré des changements de mode du design (ou si nous allons à l’océan en voiture), la différence devient négligeable.

 

Nous devons réviser notre conception du luxe. Une petite virée à la campagne est une dépense inutile de carburants qui contribuent à l’effet de serre. Durant la Seconde guerre mondiale, quand le pétrole était rare, on lisait sur des affiches : « Votre voyage est-il réellement nécessaire ? » Le danger du CO2 sur notre environnement est certes moins visible, mais la nécessité de supprimer les bateaux de plaisance et autres formes de consommation superflue est tout aussi grande. L’apologie d’un mode de vie plus simple ne signifie pas que l’éthique de l’environnement réprouve tous les plaisirs, mais ceux qu’elle valorise ne doivent pas provenir d’une forme de consommation spectaculaire. Ils tiennent au contraire aux relations personnelles et sexuelles épanouies, à l’affection des enfants et des amis, à la conversation et aux divertissements pratiqués en harmonie avec l’environnement, et non à son détriment ; et à la jouissance des espaces sauvegardés de la biosphère où nous vivons. Aucune morale nouvelle ne s’est développé pour répondre à la menace pour notre survie de la prolifération des êtres humains, ajoutée aux sous-produits de la croissance économique.

 Une éthique de l’environnement placerait la vertu dans le fait de sauver et recycler les ressources naturelles, et le vice dans leur dilapidation extravagante et gratuite.

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foot, opium du peuple

Le sport n’est qu’une invention du XIXe siècle, puis le XXe siècle a transformé l’activité de loisirs des nouvelles classes bourgeoises en sport-spectacle. Au début le sport n’était pratiqué que par des amateurs encadrés par des bénévoles. Mais on commence à parier sur les matches de boxe et à organiser des billetteries pour les matches de football. Ce n’est qu’en 1932 que les clubs professionnels de foot obtiennent en France de leur fédération l’autorisation d’organiser un championnat national. Le journal l’Equipe lance en 1954 l’idée d’un championnat d’Europe. Tout s’emballe dans les années 1980 avec la libéralisation du paysage audiovisuel. Les humains croient qu’ils sont libres alors qu’ils sont programmés par l’industrie du spectacle à oublier qu’ils ont un cerveau. La société du spectacle n’est rien d’autre que l’ensemble des compensations mensongères offertes à ceux qui ne sont plus rien.

 

Pour les médias, il n’existe pratiquement qu’un seul sport, le football (accessoirement le tennis). Après Roland Garros, l’Euro 2008 occupe les esprits au mois de juin. Pourtant le foot-spectacle n’est qu’une activité dont l’objectif est la sidération des masses, l’encadrement d’un troupeau dont chacun fait partie et auquel tous sont assujettis. Le spectacle de foot n’est pas une innocente passion populaire, une épopée fraternelle et glorieuse. Ce n’est qu’un business de plus, mais dans des stades où la violence et la haine sont exacerbées. C’est l’infantilisation d’une foule qu’on a rendu hystérique, qu’elle se rassemble d’ailleurs dans les stades ou qu’elle reste avachie devant sa télé. Le foot est devenu le plus puissant des opiums du peuple, la collectivisation de toutes les illusions individuelles. L’utilisation politique de l’hystérie collective est historiquement habituelle ! C’est ainsi qu’on peut résumer le livre de JM Brohms et M.Perelman, Le football, une peste émotionnelle, sous-titré la barbarie des stades.

 

Ces analystes constataient que lors du Mondial 1998, toutes les forces politiques et tous les intellectuels s’étaient rués sur le devant de la scène pour célébrer sans la moindre retenue l’ivresse, la transe, l’euphorie, la liesse de l’événement… alors que le foot n’est qu’une politique d’encadrement des foules, un moyen de contrôle social, l’application de la formule de la Rome antique  » panem et circenses  » (du pain et des jeux). « La tribalisation du stade se transforme en une communion nationale et procure une jouissance où l’amour nombriliste se fond dans l’amour communautaire ». Cette expression d’un philosophe montre que tout peut être prétexte au communautarisme, qu’il soit mondial, national ou local, alors que la seule communion qui importe est de partager tous ensemble les richesses avec la Biosphère.

 Comment redonner le goût de la Nature à des individus qui vont préférer rester leurs samedis et dimanches après-midi devant leur écran télé plutôt que de s’activer physiquement à l’extérieur de leurs linceuls ? En montrant l’exemple. Mieux vaut se ressourcer avec d’autres dans le silence de la Nature plutôt que dans les signaux détonants et assourdissants d’une civilisation condamnée.

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l’euro 2008, on s’en fout

            L’euro 2008, je m’en fous. Le sport à la télé, c’est pas du sport, je regarde jamais un match de foot, de rugby, d’escrime… C’est du temps perdu, du temps gaspillé, du temps volé à la nécessité. La page de mon quotidien sur l’Euro 2008, je m’en fous. L’équipe de France s’est inclinée 4 buts à 1 face aux Pays-Bas (LeMonde du 16.06.2008), la belle affaire. J’ai lu pour en avoir le cœur net l’article de l’envoyé spécial et le commentaire de Dider Deschamps : rien à en tirer, pourquoi commenter un match perdu, pourquoi même se glorifier d’un match gagné, le foot professionnel je m’en fous. Je n’ai pas plus d’affinité pour la France que pour les Pays-Bas, deux pays européens qui feraient mieux d’instaurer une culture commune que présenter des équipes nationales pour jouer à la baballe.

 Le référendum européen en Irlande était important, le match a été perdu, 1 pour l’Irlandais de base, 0 pour l’Union européenne,  zéro partout pour les citoyens européens. Comme dit mon quotidien favori, « L’Europe peine à susciter l’engagement des citoyens » et même si les Irlandais ont une image plutôt positive de l’Union, ils ne veulent pas s’engager en sa faveur. Eurocynisme et ethnocentrisme sont les deux mamelles du monde actuel. L’humanité est ainsi faite que la socialisation des individus passe par le culte de soi, le culte de son équipe de foot, le  culte de son petit pays, le culte de l’humanité. Comment voulez-vous préserver la Biosphère avec une telle équipe de demeurés ?

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