Objecteur de conscience, je suis devenu par la suite objecteur de croissance, pour la décroissance du niveau de vie de tous ceux qui vivent à l’occidentale, pour la décroissance démographique dans tous les pays… et pour la décroissance des armées, la démilitarisation, le désarmement. Nous sommes aujourd’hui encore une infime minorité à revendiquer ce point de vue. Mais dans un monde où la télécommunication met en présence les individus de tous les pays, à l’heure où des instances internationales sont institutionnalisées et se coordonnent progressivement, un monde de paix et sans armées devient possible. Ce n’est pas la tendance actuelle.
Jean-Michel Bezat : La protection de l’Europe, des armes conventionnelles au parapluie nucléaire, pourrait être moins « made in America ». Entre 2019 et 2023, 55 % des achats européens d’équipements militaires provenaient des Etats-Unis (contre 35 % auparavant). Les géants européens sont des poids moyens face à Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics, les leaders mondiaux biberonnés aux commandes du Pentagone, doté d’un budget de 886 milliards de dollars en 2024. La faiblesse de l’Union européenne (UE) vient aussi de la concurrence entre ses Etats membres dans les chasseurs, les frégates, les sous-marins, l’armement terrestre et les boucliers antimissiles. Mais l’année 2024 a sonné le réveil, sur le plan politique au moins. La Commission européenne a dévoilé, le 5 mars, une stratégie et un programme en faveur des industries de défense. Une première, avec ce mot d’ordre : « investir plus, mieux, ensemble et européen ».
Le point de vue des écologistes pacifistes
Dans notre monde déjà surarmé, on ne parle donc que d’en rajouter, des missiles, des porte-avions, des drones, du nucléaire, etc. Étonnant pour un pacifiste que cet article du MONDE n’évoque pas un principe alternatif à la vulgate « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Nous pourrions pourtant, si nous étions intelligent, favoriser l’idée « si tu veux la paix prépare la paix. » L’application est simple, faire la promotion à tous les niveaux (individuel et gouvernemental) de l’objection de conscience, le refus en toutes circonstances de l’usage collectif des armes. Si la France et l’UE indiquaient aussi qu’on va mettre toutes nos forces armées au service de l’ONU (et pas de l’OTAN), un grand pas vers le transnationalisme et la paix dans le monde serait accompli…
Notez l’expression « usage individuel des armes » dans la définition officielle de l’objection de conscience ; cela ramène le refus de la violence armée à seulement une expression individuelle, ce qui veut dire qu’il n’y aurait pas pour nos instances politiques possibilité de vouloir revendiquer la disparition de toutes les armées.
Pour l’instant les médias marginalisent complètement l’idée de démilitarisation :
La fiche wikipedia se contente du juste minimum : « La démilitarisation est le processus de réduction de l’armée d’une nation, de ses armes ou de ses véhicules armés jusqu’à un minimum convenu. » La définition est restrictive, un complet désarmement n’est pas envisagé.
Les archives du MONDE ne parle de démilitarisation que pour des contextes particuliers : « démilitarisation » du Haut-Karabakh, démilitarisation de la centrale de Zaporijia, démilitarisation du FLNC en Corse…
Le Monde diplomatique fait une brève référence au livre d’Alain Refalo, membre du Mouvement pour une alternative non violente (MAN) : « Démilitariser la France. Plaidoyer pour un pays acteur de paix. »
Résumé du livre d’Alain Refalo, « Démilitariser la France » : La France est l’un des pays les plus militarisés parmi les pays démocratiques. Notre pays cumule à la fois des symboles militaristes (histoire et mémoire guerrières, défilé militaire, hymne national), une politique de défense très coûteuse avec notamment la dissuasion nucléaire, une industrie de défense qui alimente un important commerce des armes, de nombreuses interventions militaires extérieures et une tendance de plus en plus affirmée à la militarisation de la société. Cet ouvrage met au jour les différents éléments qui structurent la militarisation de notre pays, avec des rappels historiques et des faits d’actualité, conjugués à une réflexion éthique argumentant sur la nécessité de sortir de cette militarisation afin que la France agisse en cohérence avec les valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité. Pour que la France devienne un véritable acteur de la paix dans le monde, Alain Refalo propose un vibrant plaidoyer en faveur de la mobilisation citoyenne, seule à même de faire bouger les lignes politiques sur des sujets trop souvent confinés dans des cercles spécialisés.
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Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)
extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales : Quel type de société mérite d’être défendu ? Contre qui ? Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?…..
extraits : Le jeudi 26 septembre 2019 marquera la célébration par l’ONU de la « Journée Internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires ». A cette occasion, la Fondation de l’Ecologie Politique publie une note sur l’interdiction des armes nucléaires rédigée par deux porte-paroles d’ICAN France, la branche française de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires : « L’élimination des armes nucléaires fait partie des fondamentaux de la pensée écologiste….
objecteur de conscience en temps de guerre
extraits : Se déclarer objecteur de conscience est un droit fondamental. L’objection au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. En France, le statut légal de l’ « objecteur de conscience » a été créé en 1963 pour les jeunes se déclarant opposé à l’usage personnel des armes pour des motifs de conscience. Cela faisait suite aux oppositions à la guerre d’Algérie. J’ai obtenu ce statut en novembre 1971….
En savoir encore plus
Objection de conscience en temps de guerre (9 avril 2023)
Objecteur de conscience je suis, je serai
Louis Lecoin, l’histoire d’un pacifiste intégral
Pacifisme, mot inapplicable aux humains
écologie de guerre, guerre à l’écologie
Le coût écologique exorbitant des guerres
Crime de guerre, la guerre est un crime
Refus de la guerre et obsolescence des Nations
Service national universel, foutaise macroniste
Peut-être qu’une petite chanson réveillera nos biosphéronautes endormis…
– « Encore des mots toujours des mots, les mêmes mots.
Je ne sais plus comment te dire …
Rien que des mots ! » (Paroles Paroles – Dalida et Delon)
Si je dis que nous devons faire la guerre à certains mots… je risque de ne pas être compris.
Si je dis que nous devons leur faire la chasse… je risque de me faire flinguer par les anti-chasse. Je ne sais donc pas trop comment le dire. En esperanto peut-être. 🙂
Mais je me dis que notre langue est assez riche pour pouvoir bien se faire comprendre.
Je dirais donc qu’il y a des mots que nous devons combattre, contre lesquels nous devons lutter. Ces mots là ce sont les mots toxiques, ou mots poisons, qu’il ne faut pas con fondre avec les mots obus. Tiens c’est marrant ça … ça fallait l’inventer. Oh pas l’engin de mort bien sûr, mais le mot obus. ( à suivre )
Toute façon je me dis que les décroissants, eux au moins devraient comprendre. Les vrais bien sûr, ceux qui ont compris tout le sens et l’intérêt de la Décolonisation. 😉
Alors qu’au nom de la lutte contre le racisme et les discriminations ON a fait la chasse à bon nombre de mots, que je ne citerais pas… comment se fait-il qu’ON ne fasse pas la même chose avec ces mots guerriers, dont ON use et abuse à tort et à travers ?
Et puis pourquoi, au nom de je ne sais trop quoi, ne faut-il plus appeler un sourd un sourd, mais un malentendant ? Ne risque t’ON pas des tas de malentendus avec ces conneries ? Qui peut répondre, hein ?
Décroissance, Démilitarisation, Désarmement …
Déconstruction, Décontamination, Décolonisation des imaginaires etc.
En lisant ce genre d’article, comme en écoutant tout ce qui a un rapport à la guerre (la défense, la sécurité, la paix…) deux choses me viennent systématiquement à l’esprit.
Deux choses de toute façon, et encore une fois, étroitement liées. Sans parler de celui des réparations, reconstructions (après avoir tout démoli), la première c’est évidemment l’énorme business des armes. Et qui dit Business (as usual), dit évidemment Pognon, Concurrence, Compétition (Guerre) etc. Déjà là ON tourne en rond.
Dans cet article du MONDE, Guillaume Faury (Patron d’Airbus) parle de la CONCURRENCE entre le Rafale français, l’Eurofighter germano-britannique et le Gripen suédois. (à suivre)
(suite) Plus loin, Jean-Michel Bezat parle (je cite) de cette autre GUERRE, celle qui se joue à l’arrière du FRONT, celle de la production. Pour ensuite dresser un palmarès (podium) dans lequel sont classés les POIDS LOURDS (les champions, les vainqueurs), les POIDS MOYENS, les plumes etc. Ce qui m’amène à ma deuxième, chose évidente, la sémantique.
Les mots, la novlangue etc. je me répète donc. Ce langage guerrier est partout; dans les stades, les entreprises (notamment les dites grandes), les écoles (notamment les dites grandes), d’ailleurs il nous est inculqué dès la maternelle.
Combien sommes-nous à comprendre que ce langage n’est pas anodin ? Et à mesurer son ampleur, observer sa progression etc. Comment pourrions-nous construire la paix avec un tel vocabulaire ? Et donc une telle façon de penser. Pour moi c’est IMPOSSIBLE !
– Sois logique, si tu veux la paix, prépare la paix (Biosphère hier)
(à suivre)
(et fin)
– Ministre des armées, retour à un passé révolu (Biosphère avant hier)
Et en même temps (comme ON se plait à dire), d’un autre côté le flicage est devenu la protection. ON ne dit pas vidéosurveillance, mais vidéoprotection… nuance !
Et petit à petit l’esclavage devient la liberté. Comme en témoigne le récent attrait pour le suffixe « lib » : Vélib, Autolib, Audiolib, Paylib… le TOP c’est Doctolib !
Et combien d’autres dans ce genre, misère misère !
Et bien sûr, personne ou presque pour Dénoncer et Démonter ces impostures !
Et bien au contraire, comme le dit très justement Biosphère, partout ou presque ON se contente du juste minimum quand il s’agit de parler du Désarmement.
Ah oui, ça je dois dire que les « lib » à tout bout de champ, qui au contraire, ne cessent de nous enchaîner dans un ensemble de contraintes informatiques (ou autres) sont particulièrement exaspérants.
Plus il y a le mot liberté, plus vous êtes sûr de ne plus en avoir, c’est comme les marchands qui nous proposent d’économiser… en achetant.
Oh comme on en a assez de nous entendre dire ce qu’on doit penser, ce qu’on doit ressentir, ce à quoi il faut se conformer, comme la liberté est mal en point.
La liberté de pensée la première est bien malade et c’est celle qui est à la base de toutes les autres.
ON a même osé nous dire que le Pass sanitaire c’était la liberté. Pour moi c’était tellement gros que j’ai toujours pensé que c’était un test. Seulement il y a bien plus insidieux que ça.
– « et si, au lieu de faire advenir le monde que cauchemardait Orwell […] l’évolution de la société d’après-guerre avait abouti à user d’un des symboles les plus incontestés de la liberté, la mobilité, pour faire advenir un esclavage d’un genre nouveau ? Depuis longtemps, nous associons, sans même y songer, mobilité et liberté. « Ma voiture, ma liberté » […] »
(La liberté (néolibérale), c’est l’esclavage – Dans La Revue Nouvelle 2017/2 –
cairn.info)
La Bagnole et le Vélib’ donc (la mobilité), plus Doctolib… sans oublier tout le reste. Par exemple ma «liberté» de choisir ma fin de vie. Parce que je le veau bien !
Notez qu’ON ne dit plus mort. Comme ON ne dit plus sourd ou aveugle.