Laissons les araignées dans notre demeure !

Voici quelques petits gestes qui vous positionneront comme Terrien et non plus seulement comme Humain : laisser les toiles d’araignée dans les recoins de la maison, ne plus avoir d’animaux domestiques, pratiquer la marche attentive tout autour de son domicile, accepter sur son trottoir les herbes folles, rouler très lentement sur les petites routes (et même sur les grandes route) et faire preuve en toutes circonstances de sentiment océanique.

Abandonnons le grand récit national qui commence à nos ancêtres les gaulois, retrouvons le sens de la nature que nous avons perdu depuis 10 000 ans avec l’invention de l’agriculture, cultivons une éthique de la Terre et le goût de la nature sauvage (wilderness). Pour les colons puritains de l’Amérique du XVIIe siècle, au sens de la Bible, la nature c’est le désert, la solitude dans laquelle se trouvent les hommes lorsqu’ils sont abandonnés de Dieu. Contre ce reniement de la beauté de la Terre, le mouvement s’inverse au XVIIIe siècle, la wilderness devient la nature que l’homme n’a pas corrompue, un symbole de pureté. Pour le philosophe transcendantaliste Ralph Waldo Emerson (1803-1882), la priorité est de chercher ce qui unit l’homme et la nature. En 1858, l’activiste américain Henry David Thoreau (1817-1862) appelle à créer des parcs nationaux, acte fondateur dans l’émergence de la protection de la nature. John Muir (1838-1914) a notamment contribué à sauver la vallée de Yosemite, en Californie. De leur combat naîtront les premiers parcs nationaux – à commencer par Yellowstone, en 1872. Selon les termes du Wilderness Act (loi américaine sur la protection de la nature) voté en 1964), « dans ses lieux, l’humain est un visiteur qui ne fait que passer ». En parallèle émerge une approche plus philosophique, fondée sur le respect que nous devons à la planète.

Dans un livre publié à titre posthume en 1949, Almanach d’un comté des sables, Aldo Leopold (1887-1948) défend une « éthique de la terre » (land ethic),une manière d’être au monde qui « élargit simplement les frontières de la communauté de manière à y inclure le sol, l’eau, les plantes et les animaux » – ce qui, ajoutait-il, ne peut exister « sans amour, sans respect, sans admiration pour [la terre], et sans une grande considération pour sa valeur ». Les éléments de la nature n’ont pas une simple valeur instrumentale, mais surtout une valeur intrinsèque qui forme ontologie. C’est ce qui pose comme principe premier le philosophe Arne Naess dans sa plate-forme de l’écologie profonde : « Le bien-être et l’épanouissement de la vie humaine et non-humaine sur Terre ont une valeur intrinsèque (en eux-mêmes). Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité que peut représenter le monde non-humain pour nos intérêts humains. » Il nous faut agir avec la nature comme partenaire, pas comme une esclave qui doit satisfaire tous nos désirs même les plus criminels.

Pour en lire un peu plus grâce à notre réseau de documentation biosphere.ouvaton :

1854 « Je vivais seul dans les bois » (1er chapitre de Walden) de Henry David Thoreau  …

1946 Almanach d’un comté des sables d’Aldo LEOPOLD  …

1976 Ecologie, communauté et style de vie d’Arne NAESS

1992 Arne NAESS, Vers l’écologie profonde avec David Rothenberg  …

1997 Du bon usage de la nature (pour une philosophie de l’environnement de Catherine et Raphaël Larrère

2003 Quelle éthique pour la nature ? de Jean-Claude Génot (Edisud)

2010 Ethique de la terre de John Baird Callicott (recueil de divers textes) – édition wildproject

2010 Crise écologique, crise des valeurs (Défis pour l’anthropologie et la spiritualité) sous la direction de Dominique Bourg et Philippe Roch

2010 Philosophie et écologie d’Anne Dalsuet

2010 philosophie de la biodiversité (petite éthique pour une nature en péril) de Virginie Maris

2011 Ethique de la nature et philosophie de la crise écologique (DEEPWATER HORIZON) de Stéphane Ferret

2012 Pour une philosophie de l’écologie de Juliette Grange

28 février 2015, Une religion pour la terre-mère est-elle dangereuse ?

11 décembre 2007, écologie et éthique

9 réflexions sur “Laissons les araignées dans notre demeure !”

  1. « Abandonnons le grand récit national qui commence à nos ancêtres les gaulois, retrouvons le sens de la nature que nous avons perdu depuis 10 000 ans avec l’invention de l’agriculture, cultivons une éthique de la Terre et le goût de la nature sauvage (wilderness).  »

    Pourquoi abandonner nos ancêtres les gaulois ? Ce n’est pas qu’un récit, c’est un fait historique ! Il faut surtout abandonner le socialo-communisme qui n’est rien d’autre qu’un capitalisme d’état, avec une horde de fonctionnaires immigrationnistes qui ont saccagé l’environnement en France en bétonnant et goudronnant notre pays à outrance pour accueillir tous ces migrants.

    1. D’accord avec toi n’abandonnons pas nos ancêtres les gaulois, autrement dit ne les oublions pas. Ni nos ancêtres africains, ça aussi c’est un fait, pour le coup scientifique. Quant à ton récit d’élucubrations, là par contre il faut l’abandonner.

      1. Non, ce n’est qu’une thèse créée par les gauchistes pour justifier l’immigration !

        En effet, ce que vous oubliez de dire étant que généralement de siècles en siècles, on bâtissait toujours par dessus d’anciennes cités et d’anciens villages, et donc il y a des populations européennes antérieures qui sont enfouies en dessous de nos cités, en sachant qu’il peut y avoir plusieurs sous-couches.

        1. – « […] en sachant qu’il peut y avoir plusieurs sous-couches. »
          En sachant surtout que tu en tiens une bonne couche ! Misère misère.

        2. Ben oui, dès lors que tu n’as pas d’arguments à opposer, tu ne trouves rien d’autres à faire que des jeux de mots pour railler mes commentaires. Il n’empêche que, lorsque les européens ont débarqué en Afrique pour la première fois, et même encore pendant les années 1980/1990, on trouvait encore beaucoup de populations en Afrique qui n’étaient même pas encore au stade d’inventer une technologie aussi basique que la roue !

          Mais oui, tous les archéologues le savent, les civilisations bâtissaient leurs infrastructures par dessus d’autres infrastructures de civilisations plus anciennes. Alors si on creuse de plus en plus profond, je pense qu’on aurait énormément de surprises à propos des origines européennes

          Et puis, à propos, qu’attends tu Michel pour te rendre en Afrique afin d’y vivre de manière très écologique ? Tu as peur de quitter ra maison, ta bagnole et tout ton petit confort petit bourgeois pour reprendre tes propres termes et définitions ?

        3. @ BGA808 AOÛT 2020 À 13:05
          Certes ce ne sont pas les africains qui ont inventé la roue, ce seraient dit-on les mésopotamiens, et alors ? De ton côté tu n’as pas inventé l’eau chaude. En creusant de plus en plus profond on s’enfonce, toujours plus. En attendant, de toucher le fond, ce qui ne saurait tarder, tu peux continuer à débiter n’importe quoi, je ne vois toujours pas le rapport avec cette araignée dans TA demeure.

      2. D’ailleurs, dans vos thèses, vous vous contredisez, puisque vous évoquez le fait que des populations africaines ne se sont pas métissées avec des populations telles que Neandhertal concernant le développement du cerveau, autrement dit il y avait bien déjà des populations dans le nord.

        D’autant que, si on suit les thèses évolutionnistes, et si les africains seraient les premiers arrivés sur Terre, alors normalement ça devrait être les africains qui devraient être technologiquement les plus évolués sur Terre ! Or ce n’est pas le cas !

        1. Celle là elle est trop bonne : « D’autant que, si on suit les thèses évolutionnistes, et si les africains seraient les premiers arrivés sur Terre, alors normalement [et patati et patata] »
          Je te savais «sceptique» au sujet du climat… mais le serais-tu aussi au sujet de l’évolution ? Et puis d’abord, qu’est ce que t’en connais toi de la normalité ? T’aurais pas une araignée au plafond, des fois ? 🙂

  2. Apprenons aujourd’hui à nous positionner comme Terrien et non plus seulement comme Humain. Si t’as une araignée au plafond, dis-toi que cette vilaine ou jolie bébête est ta soeur. Ou alors ton frère, si t’arrives à voir. Joli lui aussi, ou pas, peu importe ici ce genre de détail. Du soir ou du matin, du plafond ou d’ailleurs, c’est pareil. Ce ne sont là que de minuscules et ridicules détails. Ce qui compte c’est de te dire que comme toi, moi et les autres, l’araignée habite la Terre. Et que quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse c’est comme ça. Et là tu te dis que toi, moi et les autres, araignées, rats, loups et blaireaux en tous genres, de toutes obédiences et Jean Passe, NOUS ne sommes que de minuscules Terriens perdus au fin fond de l’univers. Et là t’as enfin tout compris, c’est l’Extase, le Pied, la communion avec le Grand Tout… le fameux sentiment océanique. 😉

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