Sea Shepherd vire son fondateur, Paul Watson

« Je ne sais pas si c’est une question d’argent : il n’y a eu ni discussions, ni vote, ni explications pour justifier mon éviction. » La voix du fondateur de Sea Shepherd reste celle d’un homme déterminé. Paul Watson, 72 ans, annonce qu’il va reprendre la mer. « En juin, je serai prêt pour aller m’opposer aux tueries illégales de rorquals communs et de dauphins aux îles Féroé et en Norvège », lance-t-il. Sur la liste de ses cibles figurent aussi les « super trawlers » – ces chalutiers-usines géants qui aspirent des tonnes de poissons chaque jour.

Lire, Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson

Lire aussi, Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

Martine Valo : L’ONG internationale que Paul Watson a créée en 1977 traverse un rude coup de tabac. Sea Shepherd est en train de se scinder. Poussé vers la sortie par les dirigeants de la Sea Shepherd Conservation Society, la branche américaine de l’ONG, Paul a démissionné de son conseil d’administration le 27 juillet 2022. Début septembre, il a de surcroît été évincé de celui de Sea Shepherd Global, structure basée à Amsterdam qui coordonne la communication,. Mais les équipes basées au Brésil, en France et au Royaume-Uni, regroupées dans une association de droit français créée le 13 décembre 2022 sous le nom de Sea Shepherd Origins, continuent d’adhérer aux préceptes du capitaine, adepte de l’« agressivité non violente ». Sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images : les méthodes de l’ONG lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. La nouvelle équipe semble, selon lui, vouloir moins de vagues, c’est-à-dire moins de campagnes conflictuelles davantage de coopération avec des gouvernements, notamment africains, afin de traquer la pêche illégale dans leurs eaux.

Le point de vue des écologistes

richardauguste : le meilleur moyen d’affaiblir une ONG, c’est de se débrouiller pour y créer une rivalité interne.

D.D.78 : Pas bon pour le business la radicalité, vite assagissons-nous et associons-nous à des multinationales… Le capitaine Paul Watson a déjà été viré de Greenpeace, (dont il a fait parti des membres fondateurs) car il refusait de s’associer à des entreprises polluantes pour faire de l’argent ! Il continue, il est juste fidèle à ses principes et refuse toute compromission, un grand homme.

San-San ; Je ne comprend pas tout de ces déchirements internes, mais je suis sûr que nous avons besoin d’ONG radicales. Non ce n’est pas de « l’écoterrorisme », Sea Shepherd ne chasse que les bateaux illégaux, travail qu’aucune police des mers ou pays souverain ne fait, comme le Japon qui protège ses baleiniers. Merci M. Watson.

Zaza : Un article entier sur cette ONG sans écrire le mot « éco-terrorisme », chapeau. Extrait du jugement de la cour d’appel de San Francisco en 2013 : « Quand on percute des navires, qu’on lance des conteneurs d’acide, qu’on jette des cordes renforcées d’acier dans l’eau pour endommager hélices et gouvernail, qu’on envoie des bombes fumigènes […], on est, sans le moindre doute, un pirate ».

V.Sait : Et pécher dans des zones protégées, absorber des tonnes de poissons par jour, ce n’est pas de l’éco terrorisme?

Paul Watson en 2012 : « Je crois que les quatre cavaliers de l’Apocalypse seront les moyens qui vont servir à réduire notre population – famines, épidémies, guerres et troubles civils. La solution que je préconise est que personne ne devrait avoir d’enfants à moins de suivre une formation de six mois au cours de laquelle on apprendrait ce que cela veut dire d’être un parent responsable et au terme de laquelle on obtiendrait un diplôme certifiant que l’on est suffisamment responsable pour avoir un enfant. C’est une situation bien étrange quand on y pense. On a besoin d’un permis pour conduire une voiture, il faut un diplôme pour accéder à certains métiers. Pas pour avoir un enfant » (Capitaine Watson, entretien avec un pirate de Lamya Essemlali)

Sur notre blog biosphere, articles plus anciens

Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson (2012)

Paul Watson de Sea Shepherd contre le Costa Rica (2012)

l’écoterroriste Paul Watson (2010)

9 réflexions sur “Sea Shepherd vire son fondateur, Paul Watson”

  1. Paul Watson est une personnalité hors norme, il faut des couilles pour quitter Greenpeace car association jugé trop modérér et de refaire scission de sa propre organisation aujourd’hui à plus de 70 ans pour les mêmes motifs. Paul est habité par une cause juste, défendre la vie contre les prédateurs humains, ce n’est pas dangereux, c’est le fait des pilleurs des océans qui l’ait. J’ai mangé avec lui et sa jeune compagne, il est certes végétalien mais n’impose pas ce régime à ceux qui ne font pas campagne avec lui. Mais certains attaquent le messager pour ne pas écouter le message. C’est dangereux, cela rompt le débat. Dans La Décroissance de mars 2018, on voit là ainsi la volonté de nuire de Vincent Cheynet à l’égard de Paul Watson. On étale en image la vie privée de ce défenseur des baleines qui « aime bien la chair fraîche » en épousant une femme d’une « trentaine d’année de moins que son mari ». (à suivre)

    1. (suite) En fait Vincent Cheynet poursuit dans cet article une autre de ses hantises : « L’amour des bêtes qui devient haine de l’humanité ». Ce n’est pas parce que l’espèce humaine est dans beaucoup de ses exemplaires affreuse, bête et méchante que l’on doit en tirer la conclusion qu’on n’aime pas l’humanité telle qu’elle devrait être. Nous avons savouré ce dialogue de Watson avec un baleinier. « Watson, comment pouvez-vous dire que les baleines sont plus intelligentes que les gens ?! » J’ai répondu : « Eh bien, il se trouve que je mesure l’intelligence d’une espèce en fonction de sa capacité à vivre en harmonie avec le monde naturel et selon ce critère, les baleines sont bien plus intelligentes que nous. » Il a rétorqué : « Mais suivant ce critère, les cafards sont plus intelligents que nous ! »

      Je lui ai alors dit : « Georges, tu commences à comprendre ce que j’essaye de te dire. »

      1. Oui c’est exactement ça, il suffit juste de comprendre que du point de vue de Watson les hommes sont pires que les cafards.
        Je suis désolé, mais du mien, point de vue, je ne le vois pas comme ça.
        Partant de là ce n’est pas la peine d’essayer de voir plus loin.

        1. Michel C., il ne faut pas faire dire à Paul Watson plus que ce qu’il a dit. Oui les hommes sont pires que les cafards « s’ils ne démontrent pas leur capacité à vivre en harmonie avec le monde naturel ». On peut ajouter que c’est mal parti pour que des signes d’intelligence collective se manifestent chez cette espèce qui se dit sapiens pour rétablir un équilibre bien compromis. Il suffit de lister, guerre en Ukraine, montée des extrêmes droites, surpopulation humaine généralisée dans tous les territoires, extinction de la diversité même au niveau des insectes, éradication en cours de la forêt amazonienne (un exemple parmi bien d’autres), etc..

          Il est étonnant que des personnes puissent encore s’exprimer hors sol, sans tenir compte du milieu qui supporte notre espèce et en se contentant d’affirmer « moi j’ai raison, le débat est donc clos ».

      2. Seulement comme il se trouve aussi qu’il y a des choses sur lesquelles je n’ai aucun doute (ex : la Terre est ronde, elle porte 8 milliards d’humains, etc. etc.) là généralement je précise : « c’est peut-être con… mais comme ça ! »
        Dans ces cas là… si ON vient me dire que ce n’est pas vrai… que je suis déconnecté de la réalité, «hors-sol» si vous préférez… à partir de là nous (ON et moi) entrons dans ce que j’appelle «le grand n’importe quoi».
        Bien évidemment, pour moi… ce n’est plus un débat. Seulement si ON vient me dire que le débat c’est justement le grand n’importe quoi, ou vice-versa, et que la vérité c’est le mensonge, et patati et patata… alors là évidemment, ce que ce ON appelle «débat» est loin d’être clos.

  2. On ne peut que regretter le départ du capitaine Watson dont on ne peut dire qu’ il porte l’ humanité dans son coeur et on peut le comprendre .
    Face aux massacreurs japonais de baleines , on ne peut négocier quoi que ce soit , impossible de discuter avec eux : dès lors, on leur rentre dedans .

  3. Lire d’abord cet article du 6 août 2022 , sur le site seashepherd.fr :
    – Éclaircissements sur la démission du capitaine Paul Watson de Sea Shepherd USA
    Avant de dire qu’il a été viré, on dira donc que le Cap’ tain a démissionné. Démissionné de Sea Shepherd Conservation Society (antenne nationale aux USA). Maintenant qu’il ait été poussé à démissionner, ce qui revient à dire qu’il a été viré, ça ce n’est que SON problème.
    Depuis ses débuts dans ces milieux qui l’ont rendu célèbre, notamment Greenpeace, ce personnage a toujours posé problème. Après tout il n’y a là rien d’extraordinaire.
    Même dans les groupes les plus hiérarchisés, voire militarisés, il est plutôt rare que le grand chef fasse très longtemps l’unanimité. Et soit suivi aveuglement, comme on suit un prophète ou un gourou. Et finalement on peut dire que c’est très bien comme ça. ( à suivre )

    1. Le problème de Watson c’est justement qu’il ne supporte pas de ne pas l’être.
      De ne plus être le Grand Cap’ tain… le Grand Chef Suprême, le gourou, le dieu etc.
      Watson a besoin de briller (son côté people et showman), il ne supporte pas qu’on lui résiste, ses subordonnés n’ont que le droit de lui obéir, ils doivent êtres prêts à mourir pour la Cause, ils doivent être obligatoirement végétaliens, etc. Ce type a tout du dogmatique, du fanatique, de l’extrémiste, il est dangereux.
      Hélas il reste encore trop de couillons pour le porter au pinacle. Notamment ces pauvres jeunes déboussolés en manque de sensations fortes. En attendant, moi qui a horreur de marcher au pas, et qui n’a ni dieu ni maître, je ne lui souhaite qu’une chose … bon vent !
      Que ce bon vent le porte sur une île déserte, paradisiaque bien sûr, je ne suis pas un sauvage, une île entourée de tout plein de dauphins et de baleines. Et qu’il y reste et s’y fasse oublier.

      1. Vous êtes très sévère envers lui Michel C, mais êtes vous absolument sûr de tout cela ?

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