On a peur du mot décroissance, alors on parle de sobriété. On a peur de la sobriété/restriction, alors on parle de mode de consommation durable. Ce défi de l’attitude à avoir face à la surconsommation, LE MONDE en fait une série de 5 articles que ne sont pas à la hauteur de la nécessaire rupture avec nos habitudes présentes.
(2/5) moins de voitures et plus d’avion…
La mobilité constitue un levier majeur pour changer la donne en matière d’incidence climatique. Les voitures et les camionnettes comptent pour 70 % de ces 135 millions de gaz à effet de serre, suivies des poids lourds (23 %), des avions (vols intérieurs seulement, 4 %), des deux-roues (2 %), des bateaux (1 %) et des trains (0,3 %). Il y a cinq leviers pour décarboner la mobilité, explique-t-il. La demande de transport, le report modal, le taux de remplissage, l’efficacité énergétique des véhicules et l’intensité carbone de l’énergie. Les trois premiers relèvent de la sobriété, les deux derniers jouent plutôt sur la technologie. Or, la stratégie nationale bas carbone visant à arriver à zéro émission en 2050,prévoit surtout d’agir sur les leviers technologiques. Le facteur-clé, c’est la demande de vitesse, et donc de la distance parcourue. Ni le temps de transport des Français, une heure par jour, ni le nombre de trajets, trois à quatre par jour, n’a changé entre maintenant et l’époque où la marche était le moyen de locomotion surdominant ! Or l’idée de limiter les autoroutes à 110 km/h déclenche un tollé. Le système voiture se caractérise par l’excentration des activités d’achat, des lieux de travail et d’habitation, rendant l’automobile indispensable et créant des imaginaires qui nous font désirer des véhicules lourds et puissant. De plus l’automobile représente, en France, pas loin de 900 000 emplois (y compris indirects et induits) et l’aéronautique autour de 300 000, sans compter les 60 milliards d’euros de contribution au commerce extérieur de la France. Un vol sur dix qui décolle de France est un jet privé.
Le point de vue des écologistes
La croissance contemporaine des mobilités nous est présenté comme l’incarnation de libertés nouvelles, c’est en fait une puissante menace environnementale. En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Face à ce bougisme pendulaire (on part d’un endroit pour revenir au même endroit), voici le temps venu de l’immobilité. Le problème de la nécessaire rupture écologique, c’est qu’elle demande une complète déconstruction de nos structures matérielles et mentales actuelles. Il nous faut un nouvel imaginaire, répétait Serge Latouche. Il nous faut aller moins vite, moins loin et moins souvent, s’exclamait Yves Cochet. Nous marchons sur la tête, ou plutôt nous ne marchons pas assez. Il nous faut tous devenir adepte de la déconstruction du système thermo-industriel , il nous faut pratiquer toute la palette des « dé », démobilité, déconsommer, démondialiser, désurbaniser, dévoiturer… pour lutter contre le règne des SUR (surdéplacements, surabondance, suractivité, surcommunication, surconsommation, surdéveloppement, suremballage, surendettement, suréquipement, surmédicalisation, surpâturage, surpêche, surproduction…).
Lire sur notre blog biosphere
25 janvier 2021, Transports : 2020, année de la « démobilité »
15 mars 2021, Entrons en résistance, « Dé »construisons
15 novembre 2020, Voici venu le temps de l’immobilité…
30 juillet 2018, Le futur de la mobilité, sans voitures c’est mieux !
4 avril 2015, La mobilité géographique, un mythe contemporain
30 mai 2011, le culte de la mobilité, irrationnel
17 septembre 2009, écolomobilité, non électrique
C’est normal que tout le monde ait peur de la décroissance, puisque quasiment plus personne ne sait faire quoi que ce soit ! L’industrie a détruit tous nos moyens de subsistance. Quasiment plus personne ne sait faire pousser un radis, on est habitué à acheter tout en supermarché, on peut acheter directement salade et radis déjà triés et lavés sous emballage plastique. Plus personne ne sait produire un meuble, tous habitués à acheter un meuble Conforama ou Ikea, ne reste plus qu’à le monter avec quelques visses. Bref, c’est pareil pour tous produits et services ne reste plus qu’à se servir en magasin ou internet en livraison.
On ne compte même plus nos achats, une scanette fait le job. Tout est fait pour ramollir le cerveaux dans notre quotidien en plus des émissions abêtissantes à la télé. La seule chose que savent faire les gens à présent, c’est parler, du bla-bla sur les réseaux socio, ou des réunions au boulot, ou encore baratiner derrière un comptoir. Alors oui, tout le monde sait que la décroissance va être très dur vraiment très dur car on a fait sous-traité toutes nos activités par l’industrie… Quant au transport, la plupart des gens n’est plus habituée à se déplacer à pied, on marche moins d’1 km quotidiennement (personnellement beaucoup plus puisque n’utilisant pas la voiture), même l’usage du vélo au quotidien reste marginal. Alors môssieur tout le monde est vite essoufflé dès lors qu’il fait fonctionner ses jambons pour se déplacer…
Oui, c’est normal que tout le monde ait peur de la décroissance, puisqu’ON nous la raconte comme une chose affreuse. Et puis c’est normal aussi que les gens ne savent plus rien faire par eux mêmes, puisqu’ils sont assistés de tous les côtés.
Europe-Assistance, Mondial-Assistance, direction et freinage assistés et Jean Pass. Même le vélo est devenu assisté. Sur la Décroissance de mai 2022 (P5) un petit triptyque de Léandre nous résume super bien tout ça :
1) 2022 : VÉLO À ASSISTANCE ÉLECTRIQUE.
Tout le monde connait ces vélos qui font BZZZZ.
2) 2032 : MARCHE À ASSISTANCE ÉLECTRIQUE.
On voit là un handicapé affublé de prothèses qui font BZZZz.
3) 2042 : CERVEAU À ASSISTANCE ÉLECTRIQUE.
Et là un zombie affalé dans un fauteuil, qui fait BZZZZZ. Misère misère !
Dans la palette des « dé » je propose toutefois d’exclure la déforestation, la débauche, le débauchage, le déboussolage, la démesure, la déraison et j’en passe. Pour déconner je propose soit un référendum, soit une conférence citoyenne avec tirage au sort. Vive la Démocrassie !
Et pour accélérer la Décolonisation des imaginaires, je propose de passer à la vitesse SURmultipliée.
– « En matière de sobriété, difficile de faire mieux que le siège de Citiz. »
C’est formidable ! Le quotidien des affairistes Niel-Pigasse & Kretinsky nous explique ce qu’est la Sobriété. Les premières lignes de ce 2/5 me font penser à Diogène dans son tonneau, difficile de faire mieux qu’ON nous dit ! La bonne blague !
Le partage, comme ici d’une auto (autopartage), ou là d’un vélo et ailleurs d’autre chose est évidemment à encourager. Il est en effet absurde d’acheter une machine, onéreuse et encombrante, si on ne s’en sert que très peu. Mieux vaut la louer ou alors l’acheter à plusieurs. Le partage rejoint l’entraide, une bonne chose ça aussi.
Seulement il y a des choses que les gens n’aiment pas partager, qu’ils aiment bien avoir en permanence sous la main, posséder quoi. Comme une femme, ou un mec, ou encore un chien, une bagnole, une moto, par exemples. C’est juste là une histoire de mentalités.
Comme on sait les mentalités évoluent. Demain, peut-être, la mode sera à tout partager. Les femmes, les bagnoles, les profits, TOUT ! Tout sera en COMMUN, à chacun selon ses moyens etc. ça sera formidable ! Ce qui est à Toi et à Moi. Et ce qui est à Moi est à Toi. Moi c’est Moi et Toi tais-toi ! D’ailleurs on ne dira plus mon, ma, mes, mais nos.
No future, la fin de l’Histoire ! La bonne blague !
En attendant, le partage c’est bien, mais la sobriété ne se résume pas au partage.
Et ça, ils le savent très bien ces quelques uns qui se partagent les 90% du Gâteau, ceux qui ne laissent aux autres que des miettes à se partager. On ne s’en laissera donc pas raconter par les Niel-Pigasse & Compagnie, ce ne sont certainement pas ceux là les mieux placés pour nous parler de Sobriété.