biosphere

un avenir sans François Fillon

L’Homme de l’Année, ce n’est certainement pas François Fillon. Son engagement pour sauvegarder la filière automobile française (prime à la casse etc.), mais aussi sa passion affichée pour les sports mécaniques, le disqualifient durablement. Qu’il découvre la course des 24 heures du Mans sur les épaules de son grand-père n’en fait pas un bon analyste politique, mais simplement un intoxiqué des courses de vitesse. Que Fillon adolescent participe, en tant que figurant, au tournage du film « Le Mans », au côté de Steve McQueen ne devrait pas empêcher Fillon adulte et 1er Ministre de réfléchir sur la déplétion pétrolière. Il devrait savoir qu’un de ses prédécesseurs, Pierre Messmer avait décrété le 30 novembre 1973 l’interdiction du sport automobile sur le sol national. Mais Fillon n’y connaît rien en écologie, il n’espère qu’une chose, parvenir à ressusciter le Grand prix de France de F1 (« C’est un échec pour lequel je n’ai pas encore dit mon dernier mot »). Fillon voit derrière « ce débat qui fait rage autour de l’automobile deux conceptions de l’avenir qui s’affrontent : ceux qui sont favorables à une forme de décroissance, de retour en arrière et puis il y a ceux qui misent tout sur le progrès de la science, sur le progrès de la technologie qui nous permettra de relever les défis qui sont devant nous ».

Non monsieur Fillon, le « retour en arrière », c’est votre croyance qu’un mode de vie qui dilapide le capital naturel peut perdurer encore longtemps. Non monsieur Fillon, l’automobile n’est pas victime d’un « acharnement » au nom de la défense de l’environnement, mais une innovation technique obsolète dès que le prix du baril dépassera 200 euros. Non monsieur Fillon, il n’y a pas ceux qui, « au prétexte des dangers réels qui menacent l’individu nient sa liberté », il y a ceux pour qui la liberté, c’est la liberté de moins polluer, c’est la liberté de ne pas être coincé dans les bouchons. Non monsieur Fillon, l’automobile ce n’est pas «  le plaisir et la liberté », mais l’aliénation des individus et la dépendance envers le Moyen Orient.

Monsieur Fillon, l’automobile individuelle n’est pas la solution, elle est le problème. Monsieur Fillon, vous n’avez pas la capacité d’être président d’un pays qui connaîtra bientôt une profonde crise écologique.

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infection virale et climatoscepticisme

Un rapport examine les moments clés de la campagne, orchestrée par l’industrie des combustibles fossiles, de déni du dérèglement climatique. Aux États-Unis, les campagnes de désinformation conduites par les industriels du tabac avaient atteint leur apogée alors que la législation sur le tabagisme était sur le point d’être adoptée.

De la même façon, les attaques portées à la science du climat ont amorcé leur essor quand la possibilité de mesures pour lutter contre les changements climatiques s’est dessinée à l’horizon. La différence, c’est qu’aujourd’hui, la propagande est devenue « virale », rendant ainsi ce mouvement diffus, décentralisé et totalement insensible à toute réponse raisonnée.

L’hystérie qui a accompagné la diffusion des courriels piratés des scientifiques de l’université britannique d’East Anglia, à la veille du Sommet de Copenhague, est révélatrice de l’ampleur de ce mouvement et de la volonté des médias à s’en faire l’écho, et ce malgré le manque de preuves scientifiques apportées à l’encontre du Groupe inter. La campagne de déni climatique avait atteint son premier pic en 1997, avec la publication du deuxième Rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’études sur le  climat. Mais à l’époque, le mouvement n’était pas encore empoisonné par le venin populiste, Internet n’en étant encore qu’à ses balbutiements.

Le rapport Greenpeace sur les climatosceptiques – et les références – est librement consultable sur :

http://www.rac-f.org/IMG/pdf/climat-de-doute.pdf

 

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journalisme complice du climatoscepticisme

Le plan de communication établi par des responsables des géants des énergies fossiles connaît aujourd’hui sa concrétisation : « La victoire sera complète quand les citoyens moyens comprendront les incertitudes de la science climatique et quand la couverture des médias admettra la validité des points de vue qui vont à l’encontre de l’actuelle sagesse conventionnelle en climatologie. » LeMonde fait donc à juste titre une contre-enquête sur le financement du climato-scepticisme (20 avril). Ajoutons à ce dossier ce Résumé d’une Lettre ouverte aux journalistes qui ouvrent leurs colonnes – ou leur antenne – à n’importe qui et n’importe quoi en matière de climat pourvu que ça mousse (Jean-Marc Jancovici, mars 2010)

 

Chers journalistes pas amis,

Certains d’entre vous donnent régulièrement de l’espace à des individus qui expliquent combien la science raisonne de travers en matière de « climatologie », et combien il est urgent de surtout ne rien faire pour limiter les émissions humaines de gaz à effet de serre. Une variante consiste à mettre leurs arguments sur un « pied d’égalité » avec le point de vue « orthodoxe », ce qui laisse penser que chaque éventualité est possible et qu’il appartient au lecteur de juger comme bon lui semble. Celui qui tient les propos les plus ahurissants (Allègre) est aussi celui qui est le plus invité, parce qu’il a la plus grande gueule. Il pourrait affirmer que la Terre est plate, que vous continueriez à l’inviter si il a toujours le même don pour couper la parole à tout le monde et monter sur la table !

Je considère qu’en agissant de la sorte, vous êtes au mieux des inconscients, au pire des irresponsables, et dans tous les cas de figure des menteurs à l’égal des gens à qui vous donnez de l’importance. Lorsque vous invoquez le droit au débat ou à l’information pour relayer sans vous poser plus de questions que cela des Allègre et consorts, vous vous trompez : ce que vous réclamez, c’est le droit à l’imposture. Votre comportement n’est pas plus légitime que si vous demandiez à ce que, après chaque cours dispensé au collège, les élèves aient, au nom de ce droit (au débat), un cours leur exposant exactement l’inverse de ce qu’ils viennent d’entendre. Un prof A indique que la Terre tourne autour du Soleil ? Vite, ouvrons la possibilité pour que les élèves puissent écouter un prof B qui leur dira l’inverse ! Evidemment, le résultat de cette affaire ne sera pas de créer des citoyens plus éclairé, mais un monde plus confus et moins apte à s’organiser.

Si cette polémique conduit à rendre peu crédibles des conclusions scientifiques pourtant robustes sur un problème susceptible de mettre en péril la paix et la démocratie (et la pénurie d’énergie à bon marché ou le changement climatique ont tous les deux cette capacité), alors elle est non seulement illégitime, mais dangereuse pour la société. Un tel comportement contribuera directement à ralentir l’action qui permettrait de faire face aux problèmes identifiés par les experts techniques du sujet, et il est évident que vous porterez une partie non nulle de la responsabilité dans ce qui arrivera. Les bons spécialistes dans votre profession (car il y en a, bien sûr), ceux qui ont honnêtement travaillé leurs dossiers depuis longtemps, ceux qui se sont renseignés, ceux qui ont modestement cherché à comprendre avant de conclure, n’invitent pas d’imposteurs. En face d’un imposteur, ils font leur métier, qui consiste à expliquer pourquoi nous avons affaire à un imposteur. Se comporter de la sorte n’est pas « refuser le débat », c’est faire son travail normalement !

Le seul rôle légitime que vous puissiez tenir en matière de science est celui de vulgarisateur, pas de juge, et cette conclusion est valable pour tout observateur externe à la communauté scientifique concernée (je suis donc dans le même bain, c’est même écrit sur mon site depuis 2003). Dès que vous décidez de vous-mêmes d’aller au-delà de ce que publient les revues scientifiques à comité de lecture (voir plus bas), vous cessez d’être légitimes.

Mais, allez vous me dire, si les scientifiques « pas d’accord » ne peuvent pas s’exprimer dans la presse, c’est du totalitarisme ! C’est le retour de Lyssenko ! Ce réflexe, courant parmi vous, présuppose que seule la presse est habilitée à conduire des débats, c’est une erreur. La science a tellement l’habitude de gérer des débats où les gens ne sont pas d’accord entre eux, qu’elle s’est organisée pour que ces débats soient menés là où il faut et comme il faut. Le scepticisme, au sens du doute et du « je demande à être convaincu », est une des bases de la recherche, puisque c’est lui qui incite à aller creuser des choses non encore explorées auparavant. Prévoir de places de débat entre experts « pas d’accord » est donc consubstanciel à l’activité de recherche, et cela fait des siècles que ce débat a été organisé avec des procédures qui permettent de le rendre constructif (alors qu’une émission de Guillaume Durand est juste du cirque, à prendre comme tel).

Quand vous donnez la parole à un tenant de l’absence d’influence de l’homme sur le climat, vous ne servez pas, dans cette affaire, de zorro réhabilitant les pauvres opprimés interdits de publication pour cause de complot (ou ayant bien le droit de s’exprimer, les pôvres, nous sommes dans un pays libre, non ?), vous agissez directement pour dévoyer un processus vieux de centaines d’années et qui sert justement à éviter de juger de manière erronée sur la base d’informations partielles ou sorties de leur contexte, contraires à des observations, etc. En invitant Allègre et consorts, c’est vous qui réhabilitez la chasse aux sorcières, en donnant la parole à une accusation qui se base sur des inventions, mensonges, ragots, informations sorties de leur contexte, affabulations et autres diffamations collectives, bref des procédés dignes du Moyen Age : un message ou un powerpoint qui circule sur Internet (rien de plus facile que de créer un powerpoint expliquant que tous les journaux français sont à la solde de la CIA et de le faire tourner sur le net…), un site Internet (comme Pensée Unique, par exemple, qui tente de ressembler à un lieu de débat scientifique… sauf qu’il prend comme « témoins » des internautes tout-venant qui ne sont pas aptes à trancher, une conférence grand public (comme celle de Courtillot à Nantes, où il affirme des choses qui ne figurent nulle part dans la littérature scientifique, ou qui ont été publiées par ce canal mais immédiatement contrées par la même voie),

Si vous n’êtes pas légitimes quand vous invitez des imposteurs, pourquoi le faites-vous ? Parce que les bénéfices sont supérieurs aux inconvénients. Les bénéfices, ce sont d’abord l’audience, parce que le lecteur aime bien la polémique et les grandes gueules qui l’alimentent. Un autre bénéfice, et pas des moindres, est que ce comportement est le plus économe en temps pour vous : ne rien comprendre prend moins de temps et demande moins d’efforts que de comprendre. En face, les inconvénients sont mineurs : perte de crédibilité auprès des quelques individus comme moi – mais c’est contrebalancé par ceux que la polémique attire, aucun risque de sanction pécuniaire pour cause de diffamation (tant que personne n’est visé, on peut mentir sur à peu près tout !), bref que du bonheur ou presque. A court terme, les avantages de l’organisation d’une polémique sont supérieurs aux inconvénients. Quand un imposteur trouve de l’espace dans votre media, la quasi-totalité des lecteurs ou auditeurs oublie que cela relève d’une démarche active de votre part, et considère qu’il ne dépend que de l’intéressé(e) de figurer dans le journal. Du coup, tout le monde en oublie votre part de responsabilité évidente – vous n’avez pas un revolver sur la tempe quand vous invitez Allègre – dans la diffusion des âneries.

 

Tout ce qui précède disserte essentiellement sur l’exemple du changement climatique, mais c’est un arbre qui cache une forêt bien plus vaste, celle des journalistes qui entretiennent la confusion du grand public sur des sujets scientifiques majeurs, ce qui inclut en particulier l’approvisionnement futur en pétrole. Comme les ressources naturelles (dont un climat stable fait partie) sont indispensables à la bonne marche de l’économie, priver les électeurs de visibilité sur l’avenir de ces ressources, c’est augmenter la probabilité de ruptures économiques délétères, dont l’histoire nous a montré qu’elles n’étaient généralement pas synonymes de lendemains qui chantent. Et comme ces ruptures économiques ont souvent été suivies de ruptures politiques (dont des dictatures), j’ai une conclusion très surprenante à vous proposer : à chaque fois que vous invitez Allègre sur un plateau de télé aujourd’hui, vous n’êtes pas seulement des fainéants et des ignorants, mais vous augmentez le risque que nous connaissions la dictature dans pas si longtemps que cela (qui incidemment vous mettra au chômage, parce que la multiplicité des supports mediatiques – au surplus libres – et la dictature font rarement bon ménage). Et j’invite tous ceux qui pensent que j’ai perdu ma raison en pensant que les mensonges sur les ressources et l’environnement peuvent amener la dictature à constater que Shell, EDF, et des analystes de banque m‘accompagnent dans ma folie !

 

Etre libre (la « liberté de la presse »), ce n’est pas – en tous cas pas dans mon esprit – avoir le droit de raconter n’importe quoi au motif qu’il n’y a pas de sanction pécuniaire ou légale à court terme. Cela, ce n’est pas être libre, c’est être, au choix, paresseux, cynique, ou immoral. Une réflexion en amenant une autre, pourquoi votre profession n’est-elle pas dotée d’un code de déontologie ? Il existe certes une charte du journaliste, et qui indique qu’un journaliste digne de ce nom « tient la calomnie, les accusations sans preuves, l’altération des documents, la déformation des faits, le mensonge pour les plus graves fautes professionnelles ».

Malgré ses manques, cette charte incite cependant à faire exactement ce qui est l’objet de cette lettre ouverte un peu rude : réfléchir avant de faire n’importe quoi.

http://www.manicore.com/documentation/climatosceptiques.html

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traiter enfin les questions qui fâchent

La recomposition institutionnelle de la gauche est déjà difficile ; à plus forte raison sa recomposition idéologique. Nous savons déjà qu’elle sera sociale ET écologiste, mais le contenu ressemble encore à ce que dit la droite, croissance verte et compétitivité. Les voix discordantes sont encore minoritaires. Des membres du pôle écologique du PS viennent de signer le 20 avril un point de vue dans lemonde.fr : « Gauche et écologie : traiter enfin les questions qui fâchent ». Bravo !

Le propos est à la limite du supportable pour le système, par exemple : « Nul ne nie plus aujourd’hui la nécessité d’une transition écologique conduisant à un modèle de développement plus sobre. Sur cette base, il faudra déterminer ce qui fait précisément débat, par exemple l’évolution de certaines activités, comme l’industrie automobile. » Déjà le pôle avait osé un communiqué de presse anti-F1 le 13 mars dernier : « Ce week-end a lieu la reprise du championnat du monde de F1. A l’heure du changement climatique et de l’épuisement des hydrocarbures, la question de l’existence de telles courses automobiles mérite d’être posée. » Bravo, bravo !!

La question écologique, société de frugalité, sobriété énergétique, fiscalité écologique généralisée, arrêt des déficits publics… deviennent de véritables enjeux. Christophe Caresche, Géraud Guibert, Philippe Plisson veulent un vaste débat démocratique aboutissant à un contrat de gouvernement réunissant socialistes, écologistes et Front de gauche. Bravo, bravo, bravo !!!

Mais l’urgence écologique, par exemple l’imminence du pic pétrolier mondial, nécessite une recomposition institutionnelle et idéologique de la gauche très très rapide. Nous n’avons plus le temps de laisser du temps au temps. Il manque encore une grande gueule écolo au sein du PS pour faire passer médiatiquement le message. La gauche a besoin d’un Jaurès de l’écologie.

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frilosité du principe de précaution ?

Le principe de précaution n’est pas un principe d’anxiété (éditorial du Monde du 21 avril), il permet au contraire de lutter contre les dérives de notre société thermo-industrielle. Cet éditorial préfère assimiler mesures de précaution et société régressive, diabolisant le principe de précaution. Nous nous rappelons encore les résistances des « spécialistes » avant même les débats parlementaires de 2005 sur sa constitutionnalisation en 2005. Selon l’Académie des sciences morales, ce projet « aurait des conséquences scientifiques, industrielles et même politiques puisqu’il irait à l’encontre des principes qui fondent notre démocratie représentative » ?? Les Académies des sciences et de médecine craignaient que l’inscription de ce principe dans la Constitution n’ait des conséquences « désastreuses », et même le quotidien LeMonde traitait dans un éditorial du 26 avril 2004 le principe de précaution de principe de frilosité. De son côté, le Medef avait réaffirmé son opposition sous prétexte d’un effet dissuasif sur la recherche et l’innovation. Nous nous rappelons aussi avec quelle condescendance Jean Yves Nau traitait le principe de précaution « d’indéfinissable » alors qu’il s’interrogeait dans LeMonde du 13 août 2007 sur la problématique de l’effet à long terme des faibles doses (radiations nucléaires, ondes électromagnétiques, taurine dans le Red Bull…). Nous nous rappelons encore les propos de Baverez prônant une « bonne » écologie qui « se démarque d’une conception absolutiste du principe de précaution pour se réconcilier avec la science et le progrès. » (Les Echos du 16 octobre 2007). Nous nous rappelons particulièrement la diatribe du professeur Michel Godet contre les « Khmers verts pour qui la disparition de l’homme blanc occidental serait une bonne nouvelle » et sa conclusion : « Si on appliquait le principe de précaution, on ne ferait pas d’enfants ! » (LeMonde du 13 décembre 2007).

Nous sommes en 2010 et le principe de précaution est entré dans les mœurs. Les « spécialistes » au service de l’économie dominante se font moins virulents. Le complexe agro-chimico-industriel n’avait jamais voulu appliquer le principe de précaution, certaines personnes en ont déjà payé le prix : effets du distilbène, de l’amiante, de la maladie de Creutzfeld-Jacob… Nous avons dorénavant compris qu’avec le principe de précaution, il s’agit de « mettre les avancées scientifiques et technologiques au service des hommes et de la planète. Le mérite du principe de précaution est de permettre de faire des choix collectifs, à travers l’arbitrage des choix politiques, qui subordonnent l’acceptabilité des risques, inséparables du développement de la science, à l’utilité des innovations et à la légitimité de leur utilisation » (article 4 de la Déclaration de principes  du parti socialiste, 2008). Il ne s’agit pas seulement de s’interroger sur le degré d’innocuité sanitaire d’une technique ou d’une pratique, il s’agit de savoir si la société qui en résulte est viable ou non, raisonnable ou non. Le tourisme par avion fait-il le bonheur ? Aller marcher quinze jours en Ethiopie, est-ce raisonnable ? La liberté de déplacement vaut-elle une forte émission de gaz à effet de serre ? Tous les gens éclairés savent que la réponse ne peut être que négative.

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au-dessous du volcan, réfléchissons

La planète vient d’offrir un grand coup de frein au tourisme européen. Nous mesurons qui est le plus fort entre une humanité qui se veut possesseur et maître de la nature et une Nature qui a précédé l’espèce humaine et lui trouvera des successeurs. L’éditorial du Monde du 20 avril admet : « L’homme n’est pas voué à ne rencontrer que lui-même : ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. » L’éditorial se réfère aussi au livre d’Hartmut Rosa sur l’accélération du temps : il faudrait prendre le temps de se reposer et de réfléchir.

Non seulement il y a accélération technique par la vitesse (l’avion par exemple) et compression de l’espace (pour les touristes), mais aussi accélération du rythme de vie (fast-foods, speed dating, habitude nouvelle de faire plusieurs choses à la fois). Nous changeons de métiers, de conjoints et d’orientation politique beaucoup plus souvent qu’autrefois et de façon trop souvent contrainte. Face à cette frénésie croissante, il existe des stratégies de décélération, des éloges de la lenteur ou de la décroissance. Mais Hartmut Rosa est pessimiste. Son scénario le plus noir est le plus probable : celui d’une course effrénée à l’abîme emportant avec elle un monde impuissant. Envisager un avenir sombre et une histoire sans lendemain est un effet induit par le processus d’accélération. En produisant des individus sans avenir et des gouvernants réactifs plutôt qu’actifs, le noyau de la modernisation s’est en définitive retourné contre le projet de la modernité. Les processus politiques permettant l’articulation et la synthèse démocratique des intérêts prennent trop de temps et deviennent de plus en plus difficiles. A moins que des régimes autoritaires ne parviennent à arrêter la vitesse. Catastrophe et barbarie ?

Plus vite les avions repartiront, plus vite arrivera le prochain choc qui tuera la civilisation thermo-industrielle. Nous ne prenons pas le temps de réfléchir à l’ombre des volcans.

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des avions cloués au sol, la bonne affaire !

Un petit volcan qui se réveille et c’est une grande partie de l’espace aérien européen qui reste fermé plusieurs jours (LeMonde du 18-19 avril). Pour nous, cela serait une bonne nouvelle si c’était volontaire et durable : l’avion est l’ennemi de la planète et des humains. Nous trouvons démesuré le fait de partir en vacances au loin, à Tahiti, en Tunisie ou ailleurs. Nous trouvons ridicule de la part des ressortissants européens de prendre l’avion pour aller dans un autre pays européen que le sien. A plus forte raison si on utilise les lignes aériennes internes à son pays. Les avions doivent rester définitivement cloués au sol.

Ce qui rend les voyages si faciles, les rend inutiles. Parce que l’individu moderne aime la virginité, s’il y reste un lieu vierge, il s’y porte aussitôt pour le violer ; et la démocratie exige que les masses en fassent autant. L’avion fait de Papeete un autre Nice et de la dune du Pyla un désert très peuplé ; les temps sont proches où, si l’on veut fuir les machines et les foules, il vaudra mieux passer ses vacances à Manhattan ou dans la Ruhr. Aujourd’hui sites et monuments sont plus menacés par l’administration des masses que par les ravages du temps. Comme le goût de la nature se répand dans la mesure où celle-ci disparaît, des masses de plus en plus grandes s’accumulent sur des espaces de plus en plus restreints. Et il devient nécessaire de défendre la nature contre l’industrie touristique.

Il fallait des années pour connaître les détours d’un torrent, désormais manuels et guides permettront au premier venu de jouir du fruit que toute une vie de passion permettait juste de cueillir ; mais il est probable que ce jour-là ce fruit disparaîtra. La nature se transforme en industrie lourde dont l’avion est le sinistre messager. Les peuples, leurs mœurs et leurs vertus sont anéantis par le tourisme par avion plus sûrement encore que par l’implantation d’un combinat sidérurgique.

NB : Rédigé avec l’aide de Bernard Charbonneau, Le jardin de Babylone, 1967)

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NAC ou science citoyennes ?

Notre époque est soi-disant à la modération, il y a tant de saloperies dont on n’a pas besoin ; ainsi des animaux de compagnie. La France est déjà envahie, avec 10,7 millions de chats et 7,8 millions de chiens. Mais cela ne suffit plus, il faut du nouveau, de l’exceptionnel, de l’excentrique. La mode est donc au NAC, les nouveaux animaux de compagnie (LeMonde du 17 avril). Le furet arrive en tête, avec plus d’1 million de spécimens. Chacun y va de son envie du moment, serpent ou araignée, iguane ou mygale, gerbille ou cafards, sans compter les innombrables hamsters, souris et autres insectes.

Tous ces passionnés de l’observation, de la génétique et de la coloration feraient mieux de laisser les animaux dans leurs milieux naturels. Car les réseaux sciences citoyennes ont besoin de leur amour pour les animaux. Un autre article du Monde nous veut en effet « tous naturalistes » ! Des scientifiques professionnels font de plus en plus appel à des citoyens passionnés qui procèdent bénévolement à des comptages pour améliorer le recensement de la faune et de la flore : observation des oiseaux, des reptiles, des papillons, des chauve-souris, fleurs… La plupart de ces études confortent le constat d’un environnement en crise. Le modèle du savoir qui sort du laboratoire peut être efficacement relayé par un modèle de co-construction avec les citoyens. Avec des naturalistes multiples, on peut mieux cerner la dynamique des populations, Internet permettant la mise en réseau des observations de chacun.  Ainsi du programme STOC, suivi temporel des oiseaux communs  Résultat ? Ces populations ont depuis 1989 décliné de 20 % en milieu agricole.

A l’heure où la biodiversité est en péril, certaines personnes se mobilisent pour faire quelque chose. D’autres préfèrent leurs animaux de compagnie. Il n’y a sans doute rien à espérer des affectifs qui préfèrent leur NAC même quand ils sentent mauvais comme le furet. Mais peut-être qu’ils achètent leur saloperie tout en œuvrant pour la planète ? Il est permis d’espérer…

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le COR, voyance pour 2050

Il y aurait beaucoup trop de choses à dire sur le financement des retraites en France ; sur la pusillanimité des syndicats, sur l’égoïsme du secteur public par rapport aux salariés du privé, sur la couardise des politiques qui n’arrivent pas à convaincre de la nécessité d’équilibrer les comptes chaque année, etc. Allons à l’essentiel, expliquons le B.A-BA d’un système qui ne s’est généralisé que depuis la seconde guerre mondiale, c’est-à-dire depuis hier.

Les Français bénéficient aujourd’hui d’un régime très spécial, l’art de vivre sans travailler à partir d’un certain âge. Alors se pose le problème du financement, répartition ou capitalisation, c’est-à-dire solidarité entre les générations ou bien pari sur la bonne santé future de la bourse. La France est normalement à l’abri d’un krach boursier puisque l’argent y est redistribué chaque année des actifs vers les retraités. Le montant effectif des retraites va donc dépendre des règles du jeu : définition de l’âge légal de démarrage de la vie de rentier, rapport de force qui existe entre actifs et retraités à un moment donné, niveau de richesse créé qui peut être redistribué cette année-là, évolution de la productivité. Le Conseil d’orientation des retraites a rendu son rapport (cf. LeMonde du 14 avril), cela va devenir de plus en plus dur à financer d’ici à 2050. Mais leur scénario le plus pénible est encore trop favorable, avec un taux de chômage stabilisé à 7 %  ! Le COR n’envisage pas du tout le blocage énergétique et les autres chocs écologiques (donc financiers) qui vont endeuiller l’emploi dans les années à venir, donc les cotisations sociales, donc les allocations-retraite.

Comme la civilisation thermo-industrielle va s’effondrer bien avant 2050, les droits à la retraite ne seront bientôt que chiffons de papier. De toute façon, soyons vraiment « équitables » : le système d’allocation vieillesse n’est applicable qu’à une partie de la population mondiale, celle qui a pu bénéficier de la prospérité factice des Trente Glorieuses. Dans le monde, 80 % des personnes ne disposent pas d’un système de sécurité sociale, leur retraite repose sur leur travail, sur la mort prématurée ou dans les solidarités de proximité quand celles-ci n’ont pas été détruites par le système occidentalisé.

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la Banque mondiale déraille

Nous ne pouvons plus construire de centrales au charbon, ni en Afrique du sud, ni en Chine, ni ailleurs. Des spécialistes du carbone comme Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean vont encore plus loin : « Pour que les émissions de CO2 ne mettent pas nos enfants dans un enfer climatique, il faut supprimer l’ensemble des centrales à charbon dans les vingt ans à venir. » James Hansen le climatologue, célèbre pour avoir le premier alerté en 1988 de la réalité des périls du réchauffement, a même demandé début 2009 à « Michelle et Barack » de bannir le charbon. Pourquoi ? Selon le GIEC, si nous consommons tout le charbon accessible, la température planétaire pourrait monter de plus de 10° C à moyen terme. Pourtant la Banque mondiale envisage de prêter à l’Afrique du Sud pour construire une énorme centrale au charbon (LeMonde du 9 avril). La banque mondiale raisonne encore selon ses vieux schémas.

Les partisans des vieux schémas vont dire que la population doit accéder à l’électricité, et quand elle a l’électricité, que c’est devenu un besoin nécessaire. Ils vont dire comme la directrice pour les projets de développement durable dans la région Afrique qu’il n’y a « pas d’alternative au charbon à court terme ». Ils vont dire que les pays émergents ont droit  à l’électricité. Ils nous mènent donc droit dans le mur. En 1800, les 10 millions de tonnes de charbon consommés par le monde le sont presque entièrement en Grande-Bretagne. Au milieu du XIXe siècle, on consommera en Amérique du Nord moins de trois millions de tonnes par an. La centrale prévue en Afrique du sud consommerait chaque année 14,6 millions de tonnes. Personne au niveau politique n’a l’air de se rendre compte que non seulement c’est l’enfer climatique assuré pour nos générations futures, mais que le charbon est une source d’énergique limitée et non reproductible dont la fin est programmée.

Une seule solution, il faudrait que les pays développés montrent l’exemple et restreignent leurs besoins en électricité à allant à l’essentiel. L’électricité ne peut servir à des jeux vidéos débiles ou à des heures de télévision à contempler le vide… Il y a tellement d’autres choses à faire.

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l’écoterroriste Paul Watson

Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ? Paul reste dans les limites de la loi, il s’attaque à la pêche illégale. Il sera bientôt en Méditerranée. En 2007, on avait officiellement autorisé 30 000 tonnes de thons rouges, on en a capturé le double. En 2010 une centaine de bateaux devront se partager un quota de 13 500 tonnes. On ne respectera ni les quotas, ni les dates de pêche et on traquera les bancs par survol aériens interdits. Paul ne fait que compenser l’incapacité volontaire des Etats à faire respecter leurs propres lois. Où est la violence, dans l’action de Paul Watson ou dans les méfaits des contrebandiers de la mer ? Trop souvent nous accusons de violence et de terrorisme ceux qui combattent la violence de notre société de prédation. Il nous faudrait beaucoup de Paul Watson, de casseurs de pub, de néo-luddites, etc.

Paul Watson a été traité de fasciste, de misanthrope, de nazi, d’extrême-droite, d’extrême-gauche, d’anarchiste, d’égocentrique et, oh oui, n’oublions pas le titre favori dont il est le plus fier – écoterroriste. Pour Paul, peu importe la façon dont les gens nous appellent. Après tout, ce sont les gens qui causent les problèmes véritables que Paul essaye de résoudre. Il n’a à répondre à aucun gouvernement, aucune société, aucun être humain. Il répond seulement à ses clients – les animaux et leurs défenseurs. Sea Shepherd Conservation society existe depuis 1977 pour sauver des vies et pour soutenir les lois de conservation internationale que les nations n’ont pas la volonté politique de soutenir elles-mêmes. Chaque baleine que Sea Shepherd Conservation society a sauvé d’un harpon est une  victoire, chaque requin libéré d’une ligne de pêche est une victoire, chaque thon rouge qui échappe aux tueurs est une victoire. Il nous faudra cesser cette guerre d’extermination contre le vivant non-humain.

Pour en savoir plus, lire le recueil de textes Ravages, adieu bel animal (éd. Descartes)

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Jacques Séguéla est-il con ?

Jacques Séguéla, publicitaire, lors d’une confrontation avec Yvan Gradis, fondateur de R.A.P. (Résistance à l’agression publicitaire) et initiateur des barbouillages d’affiches (France-info du 11 mars 2010) : « Je répondrai pas à une imbécillité telle que de traiter la publicité de violence. La publicité, elle est marchande de bonheur, ça n’a rien à voir ! C’est la pub qui est le sponsor de la démocratie. On vivra pas sans pub ! Elle fait partie des mœurs. Qui crée des emplois ? C’est pas les destructeurs de pub ! On peut tout critiquer sauf le moteur de l’économie (la pub). Je dis la vérité avec de l’amour. L’antipub sème la haine. Il faut être alter, pas anti. Vous croyez qu’on n’a pas assez de haine dans ce pays de misère ? Vous croyez pas qu’il faut se tenir la main pour essayer de sortir de la crise plutôt que d’aller barbouiller des affiches ?! Vous pensez que ça fait avancer le schmilblick que de barbouiller des affiches ?! »

Ou bien Jacques Séguéla est un con, et ça m’étonnerait quand même un peu ; ou bien Jacques Séguéla n’est pas un con, et ça m’étonnerait quand même beaucoup ! (Desproges en 1982, cité par LeMonde du 7 avril 2010)

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PS, bougisme et immobilité

Il paraît que le thème de l’environnement s’impose au PS. Ils sont donc tombés d’accord sur l’idée de social-écologie. Le premier problème, c’est que la motion social-écologique (dite B) lors de leur Congrès de Reims n’a recueilli que 1,58 % du vote des militants en novembre 2008. On ne va pas nous faire croire que le social-écologisme va devenir une priorité pour des militants d’un parti qui se refusent à discuter des idées pour ne se consacrer qu’à leur propre poulain, national ou local. Le deuxième problème, c’est que la préparation de la convention « nouveau modèle de développement » fait apparaître des erreurs durables. Par exemple, l’homme du consensus mou (Hollande) ou l’homme du bougisme immobile (Valls) se rejoignent pour célébrer la croissance économique dont tous les spécialistes depuis 1972 témoignent de son absurdité. Le troisième problème, c’est qu’on se refuse à aborder de front des choix fondamentaux comme celui du nucléaire ou de l’endettement public. Nous savons bien que le lobby nucléaire a largement enrégimenté les cadres du parti depuis des décennies. Nous savons bien que les gauchistes du PS croient encore aux politiques de relance (par le déficit budgétaire), comme la droite capitaliste libérale ! Le quatrième problème, et pas le moindre, c’est que Martine Aubry est allergique à l’écologie, à l’image de tous les vieux cadres de ce vieux parti.

Nous rappelons aux militants du parti socialiste les propos de Bourg et Hulot dans LeMonde du 6 avril : « Nos sens ne disent rien sur les limites de la planète et celles de ses ressources. Nous vidons la Terre d’une grande part de ses ressources. Une véritable razzia ! Les grandes compagnies pétrolières annoncent pour les toutes prochaines années le pic pétrolier. Bientôt notre addiction à l’or noir, faute de ressources, deviendra ingérable socialement et économiquement. Etc. » Cela fait un moment que le PS affirme qu’il ne laissera pas la sous-traitance de l’écologie aux Verts. Mais les militants n’écoutent pas les analyses qui font sens. Cela fait un moment que le PS parle de préparer « l’après-pétrole » ou de « changer de  civilisation ». Mais les cadres et les militants ne savent pas ce que cela veut dire.

Seul le pôle écologique du PS (à l’origine de la motion B) rappelle dans le capharnaüm socialiste que l’objectif premier d’un projet politique doit être le recul global de la consommation d’énergie.

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Obama moins écolo que Sarko

Il n’y a pas de doute, Obama ressemble à l’Américain moyen qui ne jure que par sa bagnole. Même pas encore rentré officiellement en fonction, le nouveau président des Etats-Unis envisageait déjà une relance privilégiant l’automobile avec octroi de 25 milliards de dollars à taux préférentiel. Lors de son discours d’investiture le 20 janvier 2009, Obama posait encore deux conditions au changement :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Autant dire que l’urgence écologique restera sur son strapontin. Aujourd’hui (LeMonde du 2 avril) Obama élargit les autorisations de forages pétroliers en haute mer. Naïveté ou duplicité, Obama explique qu’il s’agit « d’accompagner la transition des Etats-Unis d’une économie basée sur les combustibles fossiles et le pétrole étranger vers une autre qui s’appuie plus sur la production du pays et les énergies propres ». Mais décider ostensiblement de forer toujours davantage, c’est maintenir l’accoutumance américaine au pétrole.

Il est vrai qu’aucun gouvernement n’imposera les cruels sacrifices de la pénurie sans le consentement du peuple. Le président Carter avait essayé en avril 1977 en s’adressant par télévision à la nation : « Ce que je vous demande est l’équivalent d’une guerre. Il s’agit bel et bien de préparer un monde différent pour nos enfants et nos petits-enfants. » Puis il énumèrait les mesures d’économie. La revue Newsweek chiffre le gaspillage moyen d’énergie qu’il veut supprimer à plus de la moitié de la consommation totale. C’est une douche froide pour ce peuple si sûr de sa richesse et de ses immenses ressources.  Sans largeur de vue, sans générosité, tous ceux qui sentent leur intérêt et même leur simple confort menacé se mettent à hurler. Le royaume automobile de Détroit, dont les experts comprennent pourtant la nécessité du projet, déclare la guerre au président Carter. Les syndicats de l’automobile suivent, le peuple suit, bien entendu. Carter ne perd pas quinze points de popularité, mais trente-cinq ; sa cote passe de 70 à 35 au début de 1978. Le peuple américain n’est pas mobilisable pour des sacrifices dont il ne voit pas la nécessité en un âge ou la technologie – et non l’austérité – lui paraît constituer la solution à tous les problèmes du monde moderne. On retrouve là les illusions fondamentales des penseurs du XIXe siècle. La science toute-puissante : erreur. Les réserves de matières premières inépuisables : erreur. Le progrès indéfini : erreur. La crise va se terminer : erreur. Car non seulement ce qu’on appelle crise va devenir l’état normal de l’humanité mais cet état imposera l’austérité. (analyse de J.A. GREGOIRE – Vivre sans pétrole – en 1979 !)

Obama ressemble trop à l’Américain moyen qui ne jure que par sa bagnole. Obama n’est donc pas un politique digne de circonstances écologiques qui seront beaucoup plus dramatiques que du temps de Carter. A quand le Grenelle de l’environnement aux USA ?

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Allègre, le chouchou du Figaro

LE FIGARO est un média qu’on peut classer parmi les soutiens des climato-sceptiques.  Son numéro du 24 décembre 2009 était même innommable en présentant « L’éveil de la conscience verte » dans un dossier 2000-2010, Dix révolutions qui ont changé notre vie. Nicolas Hulot était qualifié de « très alarmiste sur le réchauffement climatique », et dénigré sciemment : « On lui reproche le mélange des genres et un certain affairisme ». Al Gore, n’était que « l’ex-vice-président de Bill Clinton », qui « milite activement contre le réchauffement climatique », mais « à contre-courant de l’opinion américaine » ! Par contre Allègre était effrontément privilégié : « Ancien directeur de l’institut de physique du globe, Claude Allègre est à ranger dans le camp des climato-sceptiques. Pourfendeur des théories d’Al Gore, il dénonce sans relâche la menace d’une dictature des khmers verts. L’imposture climatique  sera le titre de son prochain ouvrage. »

Aujourd’hui, c’est Allègre qui devient l’imposteur, les chercheurs en science du climat ripostent massivement. le Monde du 2 avril titre en première page : « Réchauffement climatique, 400 chercheurs contre Allègre ». Le Figaro du 2 avril titre timidement en page 11 : « l’Académie des sciences va organiser un débat sur la question du climat ». Il faut lire attentivement le texte pour s’apercevoir que c’est surtout Allègre qui est mis sur la sellette. Pire, LE FIGARO présente un graphique qui montre visuellement pour le lecteur peut attentif une baisse des températures annuelles : il faut lire le graphique de droite à gauche et non de gauche à  droite comme habituellement dans les séries chronologiques.

Y’a pas photo, mieux vaut lire le Monde que LE FIGARO

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le PS n’a pas de couilles

Refusons la langue de bois. Le PS est un vieux parti impotent et impuissant aussi courageux qu’un ectoplasme. Nous nous rappelerons toujours cette université d’été à la Rochelle où aucun débat n’avait été organisé à propos du projet de traité de constitution européenne. Pourtant les socialistes devaient organiser un référendum interne sur la question. Mais il ne fallait pas en débattre publiquement, cela aurait fait désordre ! Nous nous rappelons encore ce jour funeste où députés et sénateurs socialiste réunis pour voter en Congrès la Charte de l’environnement ne sont pas arrivés à trancher entre le oui et le non à cette constitutionnalisation. Alors la consigne a été le refus de vote ! Nous nous rappelons aussi la contribution climat-énergie universelle approuvée par le bureau national, ce qui voulait dire a minima « taxe carbone ». Mais la pseudo-écolo Ségolène a dit non à la taxe carbone, Valls dit actuellement toujours oui, Bartolone se gausse hypocritement de la « défunte taxe carbone » tout en se drapant dans le social-écologisme. A force de ne pas débattre et de ne pas travailler, le PS n’arrive jamais à déterminer une position commune, il ne peut pas s’affirmer comme « force de proposition ».

Il n’est donc pas étonnant que sur la problématique des retraites, les socialistes ne soient pas « pressés d’ouvrir un débat qui risque de les diviser » (LeMonde du 31 mars). Henri Emmanuelli se plaint que Sarkozy veuille « lancer la machine à diviser la gauche et à créer la zizanie ». Mais Henri n’a pas besoin de la droite pour foutre le bordel. Alors que le référendum interne du PS avait dit oui au traité constitutionnel européen, il avait à l’époque enfourché le non, allant à l’encontre d’une des procédures la plus démocratique qui soit, le référendum. Avec de tels dirigeants (n’oublions pas le « non, sauf si… » de Fabius !), le PS restera un vieux parti d’élus inamovibles. Le PS ne veut rien comprendre à la question du financement des retraites, rien à la question européenne, rien à l’écologie, rien de rien.

Marisol Touraine espère encore : « Il faudra avoir mis nos idées au clair (sur la retraite) avant l’été. » Marisol, tu ne pourras pas arriver à tes fins avec un partenaire qui n’a pas de couilles.

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contre-attaque des climatologues

Éthique scientifique et sciences du climat : lettre ouverte

Nous, scientifiques du climat, attachés au devoir de rigueur scientifique, interpellons les structures référentes de la recherche scientifique française, face aux accusations mensongères lancées à l’encontre de notre communauté.

Un pacte moral relie les scientifiques et la société. Rémunérés principalement par les crédits publics, les scientifiques doivent déployer une rigueur maximale, pour la conception, la réalisation, la publication de leurs travaux. Leurs pairs sont les arbitres de cette rigueur, à travers les processus critiques de relecture, de vérification, de publication des résultats. Les hautes instances scientifiques sont les garants de cette rigueur. C’est sur cette éthique scientifique que repose la confiance que la société peut accorder à ses chercheurs. (Ci-contre la démonstration par Grudd du trucage de son graphique par Claude Allègre)

Reconnaître ses erreurs fait également partie de l’éthique scientifique. Lorsqu’on identifie, après la publication d’un texte, des erreurs qui ont échappé aux processus de relecture, il est d’usage de les reconnaître, et de les corriger, en publiant un correctif. Ainsi, des glaciologues ont mis en évidence une erreur dans le tome 2 du 4ème rapport du Groupe d’expert intergouvernemental sur Page 1/17 l’évolution du climat («Impacts, Adaptation et Vulnérabilité, chapitre 10 : Asie») concernant le devenir des glaciers de l’Himalaya. En l’absence de procédure formelle d’«erratum», le GIEC a publié son «mea culpa» ( http://www.ipcc.ch/pdf/presentations/himalaya-statement-20january2010.pdf), reconnaissant l’erreur, et soulignant que les processus de relecture du rapport n’avaient pas fonctionné pour ce paragraphe. En cela, le GIEC a respecté la déontologie scientifique.

Depuis plusieurs mois, des scientifiques reconnus dans leurs domaines respectifs dénigrent les sciences du climat et l’organisation de l’expertise internationale, criant à l’imposture scientifique – comme le fait Claude Allègre (photo) dans L’Imposture climatique ou la fausse écologie (Plon, 2010), pointant les prétendues «erreurs du GIEC», comme le fait Vincent Courtillot dans Nouveau voyage au centre de la Terre (Odile Jacob, 2009) et dans des séminaires académiques. Ces accusations ou affirmations péremptoires ne passent pas par le filtre standard des publications scientifiques. Ces documents, publiés sous couvert d’expertise scientifique, ne sont pas relus par les pairs, et échappent de ce fait aux vertus du débat contradictoire.

Ces ouvrages n’auraient pu être publiés si on leur avait simplement demandé la même exigence de rigueur qu’à un manuscrit scientifique professionnel. De nombreuses erreurs de forme, de citations, de données, de graphiques ont été identifiées. Plus grave, à ces erreurs de forme s’ajoutent des erreurs de fond majeures sur la description du fonctionnement du système climatique. Leurs auteurs oublient les principes de base de l’éthique scientifique, rompant le pacte moral qui lie chaque scientifique avec la société. Ces attaques mettent en cause la qualité et la solidité de nos travaux de recherche, de nos observations, études de processus, outils de modélisation, qui contribuent à une expertise nécessairement internationale.

Vous constituez les structures référentes de la recherche scientifique française. Les accusations publiques sur l’intégrité des scientifiques du climat sortent des cadres déontologiques et scientifiques au sein desquels nous souhaitons demeurer. Nous pensons que ces accusations demandent une réaction de votre part, et l’expression publique de votre confiance vis-à-vis de notre intégrité et du sérieux de nos travaux. Au vu des défis scientifiques posés par le changement climatique, nous sommes demandeurs d’un vrai débat scientifique serein et approfondi.

Liste des premiers signataires: Valérie Masson-Delmotte (LSCE)- Edouard Bard (Collège de France / CEREGE)- François-Marie Bréon (LSCE)- Christophe Cassou (CERFACS)- Jérôme Chappellaz (LGGE)- Georg Hoffmann (LSCE)- Catherine Jeandel (LEGOS)- Jean Jouzel (LSCE)- Bernard Legras (LMD)- Hervé Le Treut (IPSL)- Bernard Pouyaud (IRD)- Dominique Raynaud (LGGE)- Philippe Rogel (CERFACS)

Ce matin, Libération consacre ses trois premières pages à cet événement sans précédent.

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/04/climat-400-scientifiques-signent-contre-claude-all%C3%A8gre.html

 

Voici un document open office avec la liste des signataires hier soir, plus de 400.

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la clique des climatosceptiques en action

                Les climato-sceptiques français ont tissé leur toile sur le Net. Depuis quelques mois, ils y sont même devenus omniprésents. Avec une stratégie efficace : déverser sur les blogs, à commencer par le nôtre, leurs messages plus ou moins anonymes. Leurs propos sont le plus souvent politiques, du type : « Vous autres Kempfistes mentez, tordez et triez les faits pour mieux vendre votre doctrine malthusienne, décroissante, et finalement toujours aussi génocidaire dans ses implications. » C’est leur manière infamante de lutter contre ce qu’ils appellent le « totalitarisme rampant » des mouvements écologistes. Nous devons même supprimer régulièrement sur ce blog les commentaires insultants.

Les climato-sceptiques français ont évidemment leurs points de ralliement. Skyfal disparaît le mardi 19 janvier 2010 ; ils crient aussitôt au fascisme et à l’atteinte à la liberté d’expression. Son créateur a pourtant confirmé à Terra eco (numéro d’avril 2010) que c’est simplement un problème technique qui a rendu le site inopérant, sans qu’il explique pourquoi il ne remettait pas le site en activité. Aujourd’hui, c’est le site Pensée unique qui fait référence pour les négateurs (ou négationnistes) du climat. Lancé en 2006 par un certain Jean Martin, le site mêle actualité climatologique et invective. Contacté par Terra eco pour connaître ses liens avec Jean-Martin Meunier, un géophysicien retraité du CNRS qui semble persuadé que les rayons cosmiques expliquent à peu près tout, du climat à la chute des avions, Jean Martin n’a pas souhaité répondre.

Auparavant, les sceptiques n’étaient visibles que sur les sites de leur mouvance. Aujourd’hui, les médias citent des noms, et les personnalités climato-sceptiques (Allègre, Courtillot, Galam, Rittaud, Atlan, etc.) ont grimpé dans le Top 50 des sites parlant du climat. Il leur faut occuper le terrain, éviter de parler science et marteler, contre toute évidence, qu’il existe un débat chez les climatologues. Ce n’est pas ainsi qu’on peut créer un espace de délibération collective qui respecte la réalité des faits.

NB : une clique est un groupe de personnes qui s’unissent pour intriguer ou nuire.

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LE MONDE soigne ses écrans

Le quotidien LeMonde n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…

Lundi 22 mars : l’addiction aux écrans

Marc Landré passait jusqu’à 20 heures par jour sur des jeux vidéo. On compte en France 24,5 millions de personnes qui s’adonne à ce passe-temps, dont plus de 4 millions en réseau sur Internet. Cette addition sans drogue est modifiée par le discours qu’on tient sur les jeux vidés. Ce n’est pas une maladie naturelle, c’est une maladie sociale. Pourtant, en pleine semaine sans écrans, l’article du Monde Jeux vidéo, les phénomènes de dépendance sont mineurs minimise le phénomène !

Mardi 23 mars : publicités pour écrans

LeMonde, page 5, « L’efficacité aujourd’hui, c’est connecter les informations » ; IBM veut nous faire croire qu’elle rend ainsi les entreprises plus intelligents pour une planète plus intelligents. Cela ne fera disparaître aucun des problèmes écologiques fondamentaux que traverse notre biosphère !

LeMonde, page 30, « L’iphone possède toutes sortes d’applications pour vous aider ». Cet engin omniscient te rappelle même automatiquement à tes obligations (fonction 2Do). Maman, j’ai peur !

Mercredi 24 mars : Le Monde devient une « marque globale »

A partir du 29 mars, le journal de référence devient une marque de référence où le papier, le Web, l’iPhone et autres smartphones interfèrent. Quant le tout-écran domine, la « Semaine sans écrans »  est marginalisée. Vivement la grande panne d’électricité !

Jeudi 25 mars : Les écrans de la célébrité

D’abord il y a ceux qui ratissent le Net pour y trouver de quoi faire du fric. Ils trouvent, Jena Lee, seize ans. La chansonnette Quelque part passe sur Popstars, bingo. La chambre d’écho Internet fait le reste, aidée par une stratégie de communication finalisée sur Twitter et Facebook. Encore une starlette du moment qui sera bientôt chassée par une autre star des écrans !

Vendredi 26 mars : L’écran ordonne le silence

Sur les réseaux mobiles d’Ericsson, le trafic « données » a pour la première fois dépassé celui de la voix. C’est l’effet des smartphones et des clés troisième génération (3G). Après avoir chassé les livres, l’écoute dans les lieux de réunion, le silence des espaces publics, les écrans éliminent maintenant la voix, la conversation. Que restera-t-il des relations humaines ? Des sms et des textos !

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le climatoscepticisme d’Henri Atlan

L’article d’Henri Atlan,  « La religion de la catastrophe » (LeMonde du 28-29 mars) ne me paraît pas digne de figurer dans un journal de référence, surtout en vis-à-vis d’une page « Mieux informer » ! Je donne la parole à différents commentateurs sur le Net de l’article  de ce « biologiste-philosophe », né en 1931, officiant à Jérusalem :

– Je pense que Le Monde devrait demander une réponse à JP Dupuy auteur de « Pour un catastrophisme éclairé » et de « La petite métaphysique des tsunamis ». Certaines assertions de H Atlan sont bien rapides…

– Son article est grotesque. Un biologiste qui donne son avis sur les modèles climatiques…sans avoir le début d’une idée de ce dont il s’agit… et qui dit que le résumé pour les décideurs du GIEC ne comporte plus d’incertitudes, alors que les projections d’augmentation de températures retenues par le résumé varient entre 1,1°C et 6,4°C !! Quand je dois me faire opérer, je ne demande pas son avis à un climatologue. Et pour cause, l’avis du toubib sur le climat est nul et non avenu. Pour rester poli.

– La plupart des scientifiques sérieux préfèrent s’exprimer dans des revues spécialisées, et se soumettre au jugement de leurs pairs. Les autres préfèrent s’étendre dans des tribunes destinées au citoyen moyen, qui est beaucoup plus indulgent qu’un comité de sélection face à l’inconsistance de leur propos… Près de la totalité des publications scientifiques s’accordent sur le changement climatique, pourtant on accorde autant de place dans les journaux aux climato-sceptiques. Cherchez l’erreur…

– Monsieur Atlan, le principe d’un modèle c’est d’avoir des incertitudes. C’est ce qui fait la différence entre un modèle et une règle. Un détective suit une épouse, lors de son compte-rendu au mari il raconte : « Elle est allée avec un homme dans un hôtel, ils sont montés dans la chambre, ils se sont déshabillés et là ils ont tiré les rideaux. » Et là le mari répond : « Toujours cette cruelle incertitude »…

– Comment peut-on nier l’impact de l’être humain et sa surconsommation/pollution sur le fonctionnement de la planète. Je conseille a Altan de lire le macroscope.

– Quand H Atlan s’intéressait à l’émergence de l’ordre à partir du désordre c’était passionnant. Depuis qu’il travaille en théologien, je crois qu’il est perdu pour la science.

– M. Atlan est un grand bonhomme de la pensée, mais sur ce coup il tombe dans une dénégation compulsive très compréhensible…L’homme est donc sage et raisonnable, la croissance démographique n’est pas dangereuse, le réchauffement est une croyance religieuse et les ours blancs sont super-heureux… Merci M.Atlan.

– Le principe de précaution sous entend cette idée que notre savoir étant limité, un seul élément en danger est susceptible de remettre en cause la totalité des constituants de l’équilibre global . Prévenir est moins aléatoire que devoir guérir !

– Concernant les prophéties, Monsieur Atlan, votre raisonnement est grotesque car les changements annoncés pour la première fois il y a plus de 40 ans ont déjà eu lieu en ce qui concerne le climat. Des phénomènes tels que la disparition de la banquise l’été ou la disparition d’îles sont déjà très avancés. Comme vous le dîtes si bien si vous n’avez pas vraiment d’avis ayez au moins le courage de le dire.

– Eh bien voilà, Atlan a trouvé : ne faisons rien, sinon par ci, par là. Surtout, ne remettons pas en cause notre « civilisation » de consommation, et surtout pas son économie! C’est tellement parfait jusque maintenant…

– Fichtre. Le réchauffement est pour Mr Atlan une religion. On aimerait que le christianisme présentât des données scientifiques aussi fournies et solides. Le réchauffement s’apparente même au nazisme : gardons notre calme ! Ce sont précisément les données scientifiques qui manquent à l’article de ce biologiste-philosophe, qui se montre aussi ignorant sur le sujet que le géologue, et aussi péremptoire.

– Il suffit de voler en avion vers l’orient, pour voir comment notre planète est rongée par l’homme. Sans être ni philosophe, ni scientifique, on peut quand même admettre que notre planète est de taille finie, que la fourmilière est en train de tout manger et que bientôt si on n’est pas raisonnable, les fourmis seront obligées de s’entredévorées, si le ciel entre temps ne leur est pas tombé sur la tête… Et pour Israël, sans eau, surpeuplé, sur-tendu par les haines, cela apparaît encore plus évident !

– M. Atlan démontre avant tout son ignorance de la nature des modèles de climat. Contrairement aux modèles empiriques auxquels il se réfère, ils résultent principalement de l’application de lois physiques, thermodynamiques, etc bien connues. Le premier qui construira un modèle de climat sans réchauffement sera célèbre (et riche). Pourquoi personne n’y est-il parvenu 20 ans après la création du GIEC ?

– Quel bla-bla cet Atlan ! En fait il faut attendre que la catastrophe soit là pour attester du bien-fondé de la prévision. Prévisions et études inexistantes dans tous les cas chez les climato-sceptiques qui n’ont d’arguments que l’attaque ad hominem très fine (Ayatollahs, fascistes, communistes etc.).

– Il y a la religion de l’Autruche. Je ferme les yeux plus de crise économique. Les abeilles crèvent des polluants agricoles, je ferme les yeux. Le rapport du GIEC ne repose pas seulement sur des modèles de prédiction certes complexes, mais sur des mesures concrètes sur lesquelles sont bâties ces modèles et les tendances observées sont elles sans ambiguïtés. La Nature est malade de l’Homme, c’est quand même simple à comprendre.

– « Plutôt que « sauver la planète » sauver les populations dénutries et sans eau potable » écrit de Jérusalem M.Atlan. On laissera donc un Palestinien réagir à cet article.

 

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