démographie

Un stérilet pour toutes les femmes en âge de procréer

La maîtrise de la fécondité passe par le bon usage des moyens de contraception. Plutôt que passer par les laboratoires et la pilule, mieux vaut une technique douce et simple, le stérilet. Il n’est pas besoin d’être gynécologue pour poser un stérilet. Quand on est généraliste, ou même médecin aux pieds nus, une courte formation suffit. La phobie du stérilet pour nullipare (suscitée par les médicaux et les médias) n’est qu’une affaire de gros sous. Le stérilet est bien moins rentable pour les laboratoires et le corps médical.

D’ailleurs la pilule ne connaît plus aujourd’hui le même succès, le stérilet est la méthode de contraception qui monte*. Pourtant les médecins sont réticents à proposer le stérilet alors que les recommandations des autorités sanitaires ne craignent aucune contre-indication… même pour les nullipares. Dans la France de 2013, 36.5 % des femmes utilisent la pilule, 22.6 % le stérilet et 15.3 % laissent le soin aux homme de bien placer leur préservatif. Voici quelques extraits de témoignages de femmes sur lemonde.fr** :

Clémence : La motivation principale de mes copines utilisant le stérilet était principalement d’arrêter de « prendre des hormones ».

Marion : La pilule est devenue pour moi plus une contrainte qu’une liberté. Non seulement j’imposais un traitement hormonal à mon corps, mais la prise journalière et le besoin de faire renouveler son ordonnance régulièrement étaient des contraintes. J’ai donc choisi le stérilet : solution de long terme (cinq ans puisque je n’ai pas encore eu d’enfant), peu cher, non hormonal. Malgré les douleurs de la pose et des premiers cycles, je ne regrette pas mon choix.

Camille : Ma meilleure amie a eu une endométriose à cause de sa pilule, et a failli en devenir stérile ! Je me suis alors tournée vers le stérilet au cuivre. Depuis j’en suis ravie, j’ai maigri, mon appétit est régulé, mon humeur aussi et il ne me procure aucune gêne. Finalement ce sont mes amies qui me traitent de folle (par ignorance) : le stérilet fait encore peur… Il y a le mot « stérile » dedans et inconsciemment cela rebute toujours énormément de jeunes comme moi, sans oublier la légende du « interdit au nullipares ». Foutaises, jamais je ne me suis sentie aussi bien.

Ava : J’ai souhaité arrêter la pilule pour plusieurs raisons : la prise d’un médicament chaque jour devient pesante, car c’est un médicament. La seconde raison est la prise d’hormones, je souhaitais retrouver une contraception sans hormones et mon cycle est désormais naturel. Je pense qu’une communication autour du stérilet pour les jeunes femmes n’ayant pas eu d’enfant serait un plus.

Elise : En avril 2013, j’ai demandé à ma gynéco si elle était « pour » le stérilet pour les femmes n’ayant jamais eu d’enfant (c’est mon cas, j’avais alors 24 ans). Elle m’a dit que oui. Quelques semaines plus tard, elle m’a donc posé un stérilet au cuivre.

* LE MONDE du 14 mai 2014, La désaffection pour la pilule transforme le paysage contraceptif

** Le Monde.fr | 13.05.2014, « Je ne comprends pas pourquoi le stérilet n’est pas plus proposé »

Un stérilet pour toutes les femmes en âge de procréer Lire la suite »

Interrelations démographie – écologie, un sujet tabou

Les JNE organisent une conférence-débat le jeudi 15 mai sur un thème largement ignoré par les médias, la démographie confrontée aux contraintes écologiques. Voici une présentation des différents intervenants à ce débat :

                L’association Démographie responsable, fondée en 2009, considère que la plupart des efforts réalisés en matière de protection de la nature risquent d’être réduits à néant du fait même de l’expansion continue du nombre des humains, expansion qui conduit inéluctablement à l’occupation de la quasi-totalité les territoires et à la consommation de toutes les ressources naturelles. Son objectif principal est d’essayer de convaincre de la nécessité d’orienter nos sociétés vers une démographie plus modeste aussi bien dans les pays les plus riches que dans les nations en voie de développement. Dans les pays développés parce que le niveau de consommation individuelle comme la densité de peuplement y sont souvent déjà très élevés et dans les pays en voie de développement parce que ce sont eux qui concentrent l’essentiel du potentiel de croissance démographique de demain. Elle tente d’alerter aussi bien sur les contraintes alimentaires qui pèseront demain sur un monde surpeuplé que sur la nécessité de préserver des espaces pour les autres espèces peuplant la Terre.

L’INED, institut d’études démographique, a été créée à la Libération. A l’époque, l’expansion démographique était ouvertement prônée ; de nombreuses mesures à caractère nataliste ont été prises (quotient familial, primes pour le troisième enfant…). L’avortement et les méthodes de contraception étaient interdites. L’institut de recherche était même chargé d’examiner « les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population ». Les principaux directeurs de l’Ined, Alfred Sauvy et Gérard Calot, ont d’ailleurs affirmé publiquement leur natalisme. Cette option idéologique n’a pas complètement disparu mais elle s’exprime sous des formes plus subtiles parmi les membres de l’Ined. Ainsi Jacques Vallin refusait récemment dans le journal La Croix toute idée d’une « surpopulation » de la planète, qui va « contre son humanisme ». Il croit en la capacité de l’homme à s’adapter à l’évolution des ressources, à condition que les progrès soient accessibles au plus grand nombre et que le risque environnemental soit pris au sérieux.

Le MOC, le mouvement politique des objecteurs de croissance, défend l’idée de décroissance au sens de réduction du PIB et de l’empreinte écologique pour les pays du Nord. Il s’agit de ne plus collaborer à la fabrication du capitalisme et d’explorer les alternatives concrètes qui couvrent tous les besoins humains : alimentation, logement, santé, transport, éducation, culture… La composante démographique est quasiment absente de leurs revendications. On se contente de formules vagues du type « pour nous la liberté ne consiste pas à franchir sans cesse les limites mais à vivre en commun dans les limites de l’équilibre des écosystèmes ». Pour d’autres décroissants, la critique des malthusiens est même virulente. Ainsi Vincent Cheynet, rédacteur en chef du mensuel « La Décroissance », a pu écrire : « « En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche. » Pour le PPLD (Parti pour la décroissance), « un tel débat ouvre la porte à des politiques eugénistes inquiétantes ».

Un livre collectif a été écrit avec la participation de trois membres de JNE : « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » aux éditions Sang de la Terre.Les treize auteurs de ce livre ont fait le constat qu’une population moins nombreuse facilite l’organisation sociale, le partage de l’espace, et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. Ils ont aussi considéré que nous n’avons pas le choix : l’urgence écologique nous impose de maîtriser notre fécondité. On montre que le droit au nombre s’oppose à une société plus agréable et plus juste ; on y discute de la politique nataliste française, du phénomène migratoire, de l’effondrement probable de la population, des conceptions religieuses de la fécondité, et même du droit à vivre de la faune et de la flore, menacé par notre expansion. Nous devons, de fait, apprendre à partager l’espace avec autrui et les autres espèces. Chaque lecteur pourra butiner à son gré dans ces pages, en ne perdant pas de vue que la dénatalité est un exercice tellement complexe que toutes les portes d’entrée sont possibles.

L’association des JNE (Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie) veut agir par tous moyens appropriés pour que les médias s’accordent à délivrer une information rigoureuse en matière de maintien des équilibres naturels, diversité des espèces ou atteinte aux ressources de la planète. Association créée en 1969, JNE a contribué à l’émergence des nouvelles rubriques des médias consacrés aux questions d’environnement à une époque où tout le monde se méfiait de ce type d’informations. Il paraît normal aujourd’hui que JNE s’intéresse à la question démographique alors que la tendance politique et médiatique, quasi unanime, prône le maintien des mesures natalistes en France et veut ignorer ce que veut dire capacité de charge d’un écosystème. Nous espérons que cette conférence-débat sur les liens étroits ente démographie et écologie permettra une meilleure compréhension de la problématique malthusienne.

(message transmis par JNE)

Le thème de la conférence-débat : « Démographie et écologie, le sujet tabou »

jeudi 15 mai 2014

Le lieu : de 19 h à 21 h au 8 rue de la banque – 75002 PARIS

salle des expositions (1er étage de la Mairie du 2e arrondissement) – métro Bourse

Animateur des débats : unE membre de l’association organisatrice JNE

Intervenants :

– Denis Garnier, représentant de l’association « démographie responsable »

– Gilles Pison, démographe, membre de l’INED

– Michel Sourrouille, coordinateur du livre « l’urgence écologique de repenser la démographie »

– Christian Sunt, représentant du Mouvement des objecteurs de croissance

Interrelations démographie – écologie, un sujet tabou Lire la suite »

Choc très sanglant entre démographes et écologistes

Il était facile pour Jacques Vallin, démographe à l’Institut national d’études démographiques, de s’exprimer sans contradicteur dans le journal La Croix ! C’est comme cela que les idées fausses se diffusent. C’est pourquoi nous lui avons opposé par cet article Michel Sourrouille, coordinateur du livre « Moins nombreux, plus heureux » (l’urgence écologique de repenser la démographie).

– La croissance de la population mondiale va-t-elle rencontrer des limites ?

Jacques Vallin : Il est impossible de savoir comment va évoluer la population mondiale à très long terme. À un horizon plus proche, l’heure est à la stabilisation. L’hypothèse moyenne des Nations unies, très plausible, est de 9 milliards d’habitants en 2050, 10 ou 11 milliards en 2100. Mais il faut reconnaître que la prévision démographique est de plus en plus difficile.

Michel Sourrouille : Rappelons que l’Ined a été créé en 1945 en même temps que le système d’allocations familiales. L’Ined avait pour mission d’examiner « les moyens matériels et moraux susceptibles de contribuer à l’accroissement quantitatif et à l’amélioration qualitative de la population ». Les principaux directeurs de l’Ined, Alfred Sauvy et Gérard Calot, ont d’ailleurs affirmé leur natalisme. Cette option idéologique, antimalthusienne, n’a pas complètement disparu mais s’exprime sous des formes plus subtiles. Ainsi Jacques Vallin veut ignorer complètement la question posée : les limites à la croissance démographique. Or une croissance exponentielle de 1 % actuellement, population qui double tous les 70 ans environ, trouve rapidement ses limites dans un monde fini comme le nôtre.

– Quelle est l’incertitude majeure ?

Jacques Vallin : Dans les pays développés, la fécondité a atteint des niveaux inférieurs à ce que tous les modèles prévoyaient. Les démographes pensaient qu’elle se maintiendrait au seuil de 2 enfants par femme, nécessaire pour le renouvellement des générations. Mais c’était une erreur. Par exemple, en Europe, presque tous les pays se situent aujourd’hui à 1,5 enfant par femme, à l’exception de la France et de l’Irlande. Cette baisse en dessous du seuil de remplacement est aussi à l’œuvre dans les pays en développement les plus avancés. Mais on ne peut pas savoir jusqu’à quel niveau elle va se poursuivre.

Michel Sourrouille : Nous trouvons deux mythes dans cette phrase. Le renouvellement des générations avec 2,1 enfants par femme. Comme si la stabilisation d’une population à un niveau donné était une norme en soi. Ensuite la transition démographique avec une baisse de fécondité qui arrive en dessous du seuil de remplacement. Cette évolution nécessite le développement économique qui incite à faire moins d’enfants, mais on sait qu’il n’est plus possible de penser une croissance économique à l’occidentale : nous n’avons qu’une seule planète, pas trois ou quatre comme il le faudrait si le niveau de vies des pays riches se généralisait. Les démographes ne parlent jamais des contraintes économique ou écologiques. Ils constatent seulement des chiffres, ils font comme si l’expansion d’un population se faisait hors sol.

– La croissance de la population va donc ralentir ?

Jacques Vallin : La décélération a commencé, au niveau mondial, dès le milieu des années 1970. Aujourd’hui, le rythme est de l’ordre de 1 %, au lieu de 2,5 %, dans les années 1970.

Michel Sourrouille : Diminuer un taux de croissance ne veut pas dire décroître. Avec un taux de 1 %, l’évolution est encore exponentielle comme nous l’avons déjà indiqué, doublant de périodes en périodes. Faudrait-il expliquer à un démographe la parabole du nénuphar ? En nombre absolu, la population humaine augmente de un milliards à peu près tous les douze ans. C’est ingérable, la réalité nous montre tous les jours la multiplicité croissante des problèmes que l’humanité doit résoudre.

–  Existe-t-il un seuil de la population mondiale qu’il serait dangereux de ­dépasser ?

Jacques Vallin : Votre question renvoie à la peur de la « surpopulation », une expression tout à fait désagréable. C’est une peur très lointaine. Jadis, elle portait sur la population européenne. À la fin du XVIIIe  siècle, l’Anglais Thomas Malthus était effrayé par la croissance de la population qui, selon lui, augmentait d’une façon géométrique alors que les subsistances n’augmentaient que de façon arithmétique. Malthus n’a pas vu le caractère exceptionnel de cette phase. En effet, de grands progrès, notamment dans l’agriculture, ont permis de mieux nourrir la population. Les couples, voyant leurs enfants survivre, ont décidé d’en faire moins.

Cette même peur se réveille quand les pays du tiers-monde entament à leur tour leur transition démographique et connaissent à partir des années 1950 ce paroxysme de croissance. D’autant que ce qui s’est déroulé en deux siècles en Europe se produit très rapidement dans les pays du Sud.

Michel Sourrouille : c’est une constante des tenants du système actuel de ne pas se poser les vraies questions tout en accusant les malthusiens et les écologistes de propager la « peur ». Notons d’abord que Jacques Vallin reconnaît que les pays pauvres ne sont pas encore parvenus à baisser leur fécondité. Il y a une terrible inertie démographique. Des pays comme le Mali connaissent encore une croissance démographique de plus de 3 % par an.

Ensuite l’amélioration des rendements agricoles, dopés par l’utilisation d’énergie fossile, n’est qu’une illusion : si on compare le nombre de calories produites par rapport au nombre de calories dépensées pour les produire, les rendements baissent. Les démographes ne se rendent pas comptent que la révolution agricole n’aura été qu’une phase historiquement très courte. Malthus avait raison pour le long terme car il basait ses raisonnements sur la loi des rendements décroissants en agriculture.

– La notion de « maximum démographique » est donc relative ?

Jacques Vallin : Oui, car la peur de la surpopulation est liée à d’autres peurs, en partie infondées. La première est celle d’être à l’étroit, voire étouffé. Or la question de la place physique sur la planète est très relative. Si j’avais vécu au XVIIIe  siècle, j’aurais sans doute détesté l’idée du cadre de vie urbain et dense qui est aujourd’hui le mien !

L’autre peur est celle de ne pas avoir de quoi nourrir tant de monde. Elle fut justifiée autrefois. Un excédent de population entraînait souvent une famine, suivie d’une épidémie. C’était le principal mécanisme régulateur. Aujourd’hui, la famine est impossible si elle n’est pas organisée. Les ressources sont suffisantes pour nourrir tout un chacun. S’il y a des crises alimentaires, elles résultent d’une mauvaise répartition, soit de la production, soit des moyens de production.

La troisième peur est celle de voir la planète se détériorer, la peur écologique. Elle est aujourd’hui beaucoup plus fondée que les deux autres. Mais on peut la gérer si l’on a la volonté de s’organiser. Il est absolument nécessaire de réduire la pollution émise par chaque habitant de la planète. Une bonne moitié de l’humanité – en Afrique, en Amérique latine et dans une partie de l’Asie – a encore un besoin vital de développement économique, ce qui représente un fort potentiel d’accroissement de la pollution au niveau planétaire. Tout doit donc être fait pour encourager et surtout aider ces pays à adopter un mode de développement plus durable que le nôtre. Mais je ne suis pas sûr que nous soyons les mieux placés pour leur donner des leçons.

Michel Sourrouille : je préfère la notion d’optimum à la question du maximum. Cette question est complexe, mais beaucoup de signes montrent que nous avons déjà dépassé la capacité de charge de la planète ; nous commençons à dilapider le capital naturel de façon sans doute irréversible. Le changement climatique en est un exemple, les nuages toxiques au dessus des pays pauvres un autre. Mais il y a aussi la sixième extinction des espèces, etc.

Vallin en reste au simplisme, toujours la « peur », agitée comme un chiffon rouge. Pourtant éviter toute peur et cultiver le risque amène à faire des bêtises. Aujourd’hui plus de la moitié de la population mondiale habite des villes et le taux d’urbanisation s’accroît encore. Cela veut dire qu’une grande proportion de la population humaine s’éloigne des sources de nourriture, vivant de l’exploitation organisée des paysans grâce à des prix alimentaire fixés à la baisse par l’Etat ou vivant parfois de l’aide alimentaire mondiale. Cela n’est pas durable. Le problème des humains, c’est qu’ils n’ont pas conscience d’être à l’étroit dans des villes tentaculaires et des immeubles à la conquête du ciel. Cela empêche de réagir, on vit dans la tranquillité sur une poudrière.

Le deuxième argument (toxique) de Vallin porte sur les ressources alimentaires elle-même. Il passe sous silence que un milliard de personnes actuellement ne mangent pas à leur faim. Il suffirait d’une « meilleure répartition », dit-il. C’est vrai qu’avec de « si », tout devient plus facile. Mais on sait qu’à toutes les époques, les riches ne meurent pas de faim… ce sont les autres. De plus les dernières études du GIEC montrent que la production agricole va diminuer à cause du changement climatique. On pourrait aussi parler de la descente énergétique qui a commencé, de la salinisation et de la désertification des sols, du manque croissant d’eau pour l’irrigation et de la baisse des nappes phréatique, etc. On dirait que le démographe Vallin ne lit ni livres ni journaux. Son absence de connaissances fait peur !

Quant à la « peur écologique », Vallin y répond encore par de « si » et des « il faut ». Souhaiter que les pays « adoptent un mode de développement plus durable que le nôtre » relève de l’incantation et de la magie. Nous ne savons pas faire cela, même au plus haut de la richesse mondiale. Vallin n’envisage jamais le plus simple, le planning familial comme solution pour améliorer la vie des femmes et des familles !

– Avec 9 milliards d’habitants, la planète restera-t-elle vivable ?

Jacques Vallin : La parole de certains écologistes a perdu en crédibilité car ils ont exagéré les périls. À 9 milliards, nous sommes tout juste un peu plus nombreux qu’à 6 ! Le plus grand saut démographique fut de passer de 2,5 à 5 milliards entre 1950 et 1980. En trente ans, la population a doublé. Et nous avons fait face.

Michel Sourrouille : Trois milliards de personnes pour Vallin, c’est donc quantité négligeable. Il dit que nous avons fait face dans le passé récent à l’expansion démographique. Oui, grâce aux Trente Glorieuses qui ne sont plus qu’un lointain souvenir. Et à quel prix ! Tous les indicateurs physiques et biologiques de la planète sont au rouge à cause de la double croissance, économique et démographique. Ce ne sont pas les écologues qui ne sont pas crédibles, ce sont les démographes. Il faut être malthusien, maîtriser la croissance de la population mondiale et le nombre de ses propres enfants. Il faut adhérer à Démographie responsable et acheter « Moins nombreux, plus heureux » en librairie.

Choc très sanglant entre démographes et écologistes Lire la suite »

Quelles limites à la procréation médicalement assistée ?

Notre système démocratique montre que tout et son contraire est possible quand se dégage un consensus. Mais où sont les limites, la référence ultime ? Selon un groupe de travail, sous l’égide de  la sociologue Irène Théry, le droit doit prendre en compte « la grande métamorphose de la filiation, et plus généralement de la famille et de la parenté, dans les sociétés occidentales contemporaines »*. A savoir l’explosion de l’union libre et des naissances hors-mariage, la banalisation des séparations, l’émergence des familles recomposées, le développement de l’homoparentalité, le recours croissant à la PMA (Procréation médicalement assistée)… Les diverses façons de « faire famille » (procréation, adoption, engendrement avec tiers donneur) « devraient coexister à égale dignité » au sein d’un « droit commun de la filiation », estiment-ils. Le rapport préconise deux changements : l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes. Le groupe ne se prononce par sur la gestation pour autrui, ou sur l’ouverture de la PMA aux femmes seules, qui l ‘ont divisé. D’autres points de vue s’expriment :

Le père du premier bébé éprouvette, Jacques Testard, se confie dans un mensuel** : « Les dérives actuelles de l’AMP (aide médicale à la procréation) pour raisons sociétales ont davantage à voir avec des  comportements individuels qu’avec des inventions scientifiques ; depuis toujours un complice pouvait se substituer au mari pour féconder… je suis consterné par les positions d’EELV sur l’AMP, comme si les écologistes d’appareil reniaient les fondements mêmes de l’écologie, avec les principes de frugalité, d’autonomie et de convivialité. Qu’en est-il de l’autonomie des personnes quand l’enfant est fabriqué par des spécialistes alors qu’une démarche responsable permettrait d’en assumer la technicité rudimentaire ? Car c’est bien de l’insémination artificielle (d’une lesbienne ou d’une mère porteuse) que dépend la satisfaction recherchée. Est-ce pour avoir l’air révolutionnaire de revendiquer l’esclavage des mères porteuses ou l’instrumentation de l’enfant privé de racines par un don de sperme ? Quels principes soutiennent l’indifférenciation des sexes, l’exigence d’engendrement sans limite d’âge ou le droit à l’enfant ? Une société basée sur des principes n’est pas la négation de la nature. Il nous faut plutôt construire une civilisation inscrite dans la nature, car nous sommes de la nature, et ses atteintes deviennent vite les nôtres. Contre l’autonomie de la technique, il faut opposer l’autolimitation de la puissance. Et cela passe logiquement par l’objection de croissance.« 

Pour compléter cette analyse, sur notre blog : Non à la fécondation in vitro et  Non à la procréation médicalement assistée !

* LE MONDE du 9 avril 2014, Famille, filiation, parentalité : ce rapport que l’exécutif a préféré cacher

** La Décroissance, avril 2014, Vers l’eugénisme ?

Quelles limites à la procréation médicalement assistée ? Lire la suite »

Les causes démographiques du génocide au Rwanda

En cent jours, entre le 7 avril et le 4 juillet 1994, 800 000 hommes, femmes et enfants ont été exterminés au Rwanda*. Mais les causes premières de ce génocide ne sont pas analysées. Les Cahiers du MONDE* envisagent une première explication, la confrontation ethnique, Hutu contre Tutsi. Il faut pouvoir désigner explicitement ce qui est « nous » et ce qui est « les autres ». Il y a aussi la responsabilité de La radio des Mille collines : « Que demain aucun cafard ne passe les barrières. Si vous en attrapez un, massacrez-le après avoir tiré sur vos joints. » Quand les autres deviennent des cafards et que la drogue obscurcit les cerveaux, il est vrai que le déchaînement collectif n’a plus de frein. Il y a aussi la complicité de l’armée, des milices, et même de l’Eglise, des institutions au service d’une machine à tuer. Encore faut-il compter sur la passivité du plus grand nombre. L’attitude des puissances colonisatrices, en particulier la France, n’est pas non plus au-dessus de tout soupçon. Ni l’atmosphère de guerre civile. Mais il est extraordinaire que LE MONDE ne présente jamais la cause première, la surpopulation. Il y a des tableaux sur le taux de croissance (frelaté), ou les investissements directs étrangers… mais rien sur la démographie !

                Jean Dorst  regrettait déjà en 1965 que le Rwanda ait une densité de 126. LE MONDE aurait du nous dire que la densité au Rwanda était de 760 personnes au km2 en 1990, à la veille des massacres. Jared Diamond explicitait ainsi les causes profondes du massacre rwandais en 1994 : « La population rwandaise a augmenté à un taux moyen de plus de 3 % l’an (doublement en moins de 24 ans). Le développement économique du Rwanda fut stoppé par la sécheresse et l’accumulation de problèmes environnementaux. Le pourcentage de la population consommant moins de 1600 calories par jour (niveau en dessous de celui de la famine) était de 9 % en 1982, 40 % en 1990. D’où le génocide en 1994. Il n’est pas rare, depuis, d’entendre des Rwandais soutenir qu’une guerre était nécessaire pour diminuer une population en excès et pour la ramener au niveau des ressources en terre disponibles. »

Il est prévu en 2050 au Rwanda une densité autour des 1 000 hab/km², ce pays ne peut sortir de ses problèmes sans un planning familial performant. Sinon, comme l’écrivait Malthus, guerres, famine et épidémies feront l’ajustement entre les possibilités du territoire rwandais et la population qui s’y trouve. Les humains préfèrent s’entretuer plutôt que réfléchir, cela va plus vite… Les médias ont leur part de responsabilité.

Pour en savoir plus sur les relations entre fécondité et ressources, « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » à acheter chez votre libraire ou à commander en ligne :Amazon ; Decitre ; FNAC

* LE MONDE du 8 avril 2014, Le Rwanda vingt ans après

Les causes démographiques du génocide au Rwanda Lire la suite »

Radicalisme démographique : pourquoi tant de haine ?

Un article fait une critique sulfureuse du livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »… sans l’avoir lu. Voici un florilège des propos de Thierry Levent dont nous n’éprouvons même pas le besoin de faire une contre-critique :

« Un collectif d’humanistes pur jus, vient de publier un ouvrage inoubliable préfacé par Yves Cochet, qui est une ode à un malthusianisme débridé et pour tout dire terrifiant. Le Saint commandant Cousteau, icône des poissons et des crevettes, préconisait de réduire la population de 300.000 personnes par jour sans nous préciser les moyens. Un allumé sévère tendance radicale affirmait que le véritable écologiste est celui qui ne laisse aucune trace de son passage sur Terre. Jacques Julliard s’inquiète de « La réintroduction en contrebande d’une philosophie irrationaliste, anti-industrialiste, réactionnaire, à relent fasciste ». Il existe en outre au sein du mouvement écologiste, des courants ouvertement antisémites. Sauvons la Terre et punissons les hommes, beau programme. Merci Monsieur Cochet… La Terre est largement suffisante pour nourrir la population mondiale, le réchauffement climatique qui se fait attendre permettrait en outre d’augmenter les surfaces cultivables. »

Notre conclusion : pour rétablir le vrai contenu du livre critiqué, achetez-le chez votre libraire ou en ligne :Amazon ; Decitre ; FNAC

 

Radicalisme démographique : pourquoi tant de haine ? Lire la suite »

Fabrice Flipo nous parle d’une écologie malthusienne

Le malthusianisme désigne surtout la limitation des naissances par la continence, et par extension les pratiques anticonceptionnelles (Petit Robert, 2007). Dans ce cas, les écologistes sont souvent malthusiens. La décroissance est malthusienne car il s’agit de ne pas augmenter la population à l’infini. Mais à rebours d’une solution malthusienne, les écologistes tendent plutôt à réclamer le partage. Naess explique que les pauvres ont raison de se faire du souci car si tout le monde vivait comme les Américains, la planète ne pourrait supporter que 500 millions d’habitants. Or les riches sauront, mieux que les autres défendre leur mode de vie. Les pauvres sont donc directement menacés par eux. D’où cette conclusion chez Naess, bien peu malthusienne, selon laquelle il y a d’abord trop de riches. De même Paul Ehrlich (la bombe P) permet de se convaincre de son souci des inégalités ; il estime en effet que les Etats-Unis devraient commencer par donner l’exemple en réduisant leur natalité et leur consommation, pour permettre le partage. Même la transition démographique, saluée comme étant une marque de modernité (le développement économique entraînerait une baisse de la fécondité), consiste bel et bien à réduire le nombre des naissances.  Personne n’y voit une forme de génocide !

A brandir le malthusianisme hors de tout contexte on veut faire oublier que les avocats de la natalité ne se retrouvent pas toujours du côté des humanistes. Le natalisme est une doctrine qui accompagne tous les régimes qui ont besoin de chair à canon.  Yves Cochet a d’ailleurs rappelé que la « grève du troisième ventre » était un mouvement libertaire ayant pour objectif de s’opposer aux politiques natalistes belliqueuses du gouvernement en place. Difficile de faire des écologistes malthusiens des fascistes en puissance. Au contraire !

En matière d’analyse économique, le nom de Malthus est aussi une référence pour les écologistes. En effet Malthus, dans l’histoire standard des idées économiques, tout en étant le premier économiste professionnel, est considéré comme appartenant à la génération des physiocrates. Comme eux, il pensait que la terre agricole était la seule source de richesse, à l’exclusion du commerce et de l’industrie.

In Nature et politique, Contribution à une anthropologie de la modernité et de la globalisation

(Editions Amsterdam, 442 pages, 21 euros)

Fabrice Flipo nous parle d’une écologie malthusienne Lire la suite »

Stérilisation de masse des chats… Et celle des humains ?

On croyait voir sur l’image des chats torturés, ce n’était qu’une vaste opération de stérilisation de chats abandonnés que des étudiants vétérinaires de l’université de Floride avaient organisé en 2011 dans l’intention de les faire adopter… Mais ce billet* de Catherine Vincent n’ose pas aborder le problème de front : la stérilisation de masse sur une espèce animale est-elle justifiable ? C’est ce que font quelques commentateurs sur lemonde.fr :

Jojo2 : Il reste tout de même la question de fond le droit que s’arrogent les humains de réguler la population des chats. Je ne suis pas un militant écologiste ou activement engagé dans la défense des animaux, mais j’aimerais savoir les raisons de telles pratiques de stérilisation.

Truelle : Pour moi, la nécessité est toute trouvée : Le chat est un super-prédateur, avec des molaires spécialisées appelées « carnassières ». Bien des îles et endroits isolés ont vu leur population d’oiseaux ou de petits mammifères disparaître à cause de l’introduction d’un couple de chat par les colons. Ils sont mignons, ils sont voraces et ils se multiplient à une vitesse impressionnante. Le cocktail détonnant pour en faire un péril environnemental. L’euthanasie de ceux qu’on ne peut nourrir décemment me paraît vraiment acceptable, de ce point de vue. Et, si ça peut aider, tout parallèle avec la population humaine est possible…

Deshaches : Il serait délicat de s’interroger sur la limitation de la prolifération des humains qui pullulent et tuent les petits oiseaux ! Faire des amalgames avec tout et n’importe quoi amène à des erreurs criminelles…

Alphonse : Leurs propriétaires, ne gardant pas leurs chats sous contrôle, sont les premiers à pleurer quand il faut noyer ou piquer la quatrième portée de l’année de leur chatte chérie… Espèce animale intéressante par son comportement de compagnon à faible responsabilité, mais qui reste un nuisible.

X&tera : « Espèce animale intéressante par son comportement de compagnon à faible responsabilité, mais qui reste un nuisible. » Une bien belle description de l’être humain.

                Ces commentaires ne font pas le lien avec les campagnes de stérilisation forcée qui ont eu lieu en Inde ou la politique contraignante de l’enfant unique en Chine. La question de la surpopulation humaine reste un tabou alors que la stérilisation d’un chat ne pose de problème à personne. Pourtant ils ne sont en France que 11 millions de petit gabarit et d’appétit modeste pour 66 millions d’humains de taille respectable et de besoins incommensurables. Il reste donc matière à amples discussions sur le thème de la régulation quantitative d’une espèce !

* http://animaux.blog.lemonde.fr/2014/03/19/chats-tortures-la-realite-derriere-limage/

Stérilisation de masse des chats… Et celle des humains ? Lire la suite »

Serions-nous plus heureux si nous étions moins nombreux

Telle était la problématique posée lors de l’émission de RFI « autour de la question » à l’occasion du livre* paru récemment en librairie « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) ». Malheureusement c’est l’inversion de la phrase, « Plus nombreux, moins heureux », qui a de grande chance d’être vérifiée au niveau de la planète. La raréfaction de tous nos approvisionnements (énergie, eau, nourriture, espace, biodiversité,…) ne fera pas de cadeaux, et le désastre frappera en priorité un certain nombre de pays pauvres déjà surpeuplés. En 2050, les Egyptiens par exemple vont être 126 millions (au lieu de 84 millions en 2013). Leur territoire étant de 1 million de km², cela correspondrait à une densité de 126 hab/km², densité comparable à la France à la même date (130 hab/km²). Mais l’Egypte étant composée de 95 % de déserts, la densité sur surface viable sera en réalité de 2 300 hab/km². On peut aussi citer le Bangladesh et sa densité prévue de 1 400 hab/km², ou le Burundi un peu au-dessus des 1 000 hab/km². (les suivants sur la liste étant le Rwanda, Haïti, les Philippines, l’Ouganda et le Malawi…).

L’assertion « Moins nombreux, plus heureux » peut alors être comprise comme suit : si les habitants de ces pays sont « Moins nombreux QUE PRÉVU », ils augmenteront leur chance d’être un peu plus heureux. On peut rappeler cette phrase de Sir David Attenborough qui dit en substance : « Il n’y a pas un seul problème écologique qui ne serait pas plus facile à résoudre si nous étions moins nombreux. » D’où la priorité à donner au planning familial. Pour éviter guerres, épidémies et famines, Malthus préconisait la contrainte morale, c’est-à-dire l’abstinence et la chasteté. Ce message de maîtrise de la fécondité a été développé de façon plus moderne à la fin du XIXe siècle par les néo-malthusiens. L’action de Paul ROBIN (1837-1912) mériterait d’être enseignée dans toutes les écoles. En 1896 le Dr Jacques Bertillon fondait l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française. La même année Paul Robin fonde son contraire, la Ligue de la régénération humaine, dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Cette association se propose de « répandre les notions exactes de science physiologique et sociale permettant aux parents d’apprécier les cas où ils devront se montrer prudents quant au nombre de leurs enfants, et assurant, sous ce rapport, leur liberté et surtout celle de la femme ». Un centre de consultation et de vente de produits anticonceptionnels est ouvert à Paris par Paul Robin en 1899. Le Planning familial, le Mouvement de libération des femmes  (MLF) et le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) des années 1968 doivent beaucoup à Paul Robin. Mais depuis l’anti-malthusianisme primaire triomphe.

Le processus d’émancipation des femmes égyptiennes, commencé sous la présidence de Nasser, a été interrompu à partir des années 1970 avec un retour en force des religions, islam et christianisme. Le planning familial n’a pas été intégré aux programmes de scolarisation des filles comme ce fut le cas en Tunisie. De plus, après des années de soutien logistique et financier au planning familial égyptien, l’administration américaine de Bush avait fait marche arrière : le gouvernement conservateur américain est devenu opposé à l’avortement, à la contraception et à l’éducation sexuelle. Pourtant il y a fort longtemps un Pharaon avait pratiqué le planning familial (sur le peuple juif), un contrôle malthusien auquel Moïse avait échappé de justesse** !

* à commander à votre libraire ou à acheter en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

** Pharaon donna l’ordre d’éliminer les nouveau-nés mâles de la deuxième génération des Hébreux qui naissent en Égypte

Serions-nous plus heureux si nous étions moins nombreux Lire la suite »

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider. Ainsi ces quelques titres ce jour sur lemonde.fr : « Peine de mort pour les cygnes new-yorkais ; Quand tuer le renard devient une « fête » ; Une deuxième girafe menacée d’euthanasie au Danemark ; Quel avenir pour les icônes de la savane africaine ? ; Le déclin des grands carnivores bouleverse les écosystèmes ; Les Japonais accusés de chasser la baleine dans un sanctuaire austral… » Il est vrai aussi que les autres espèces ne sont pas les cibles principales, les humains adorent s’entretuer. Il existe sans doute peu de verbes qui aient autant d’occurrences et synonymes que le fait de faire passer son prochain de vie à trépas : Abattre, achever (un blessé), asphyxier, assassiner, bousiller, brûler la cervelle, buter, crever la peau, décapiter, décimer, descendre, écarteler, électrocuter, égorger, empaler, empoisonner, envoyer ad patres, étouffer, étrangler, étriper, euthanasier, éventrer, éviscérer, exécuter, exterminer, faire mourir, ôter la vie, fusiller, garrotter, guillotiner, immoler, lapider, lyncher, massacrer, mettre à mort, noyer, occire, passer par les armes, pendre, poignarder, refroidir, sacrifier, saigner à mort, supplicier, supprimer, tordre le cou,  trucider, tuer, zigouiller, etc.

Pourtant « Ne pas tuer » est une règle bien établie depuis la bible, et si bien contournée dans la pratique. Pourtant, sauf rarissime exception,  les autres animaux ne se tuent pas à l’intérieur d’une même espèce. Mais l’humain est cet animal étrange dont le cerveau surdéveloppé permet toutes les atteintes aux lois de la bienséance. Il pourrait en être autrement. Non seulement les humains devraient s’interdire toutes les armées et l’usage collectif des armes, non seulement nos sociétés devraient apprendre les règles de la non-violence dans les rapports humains, mais elle devrait aussi apprendre l’autolimitation des naissances pour ne pas empiéter sur l’espace vital des autres espèces, les cygnes, les renards, les grands carnivores, les baleines et beaucoup trop encore d’espèces dites invasives ou si faciles à massacrer.

L’espèce humaine est championne dans l’art de trucider Lire la suite »

Le Brésil serait malthusien… malgré l’Eglise catholique

Avec le début du Carnaval de Rio et à un peu plus de 100 jours du coup d’envoi de la Coupe du monde de football, le gouvernement brésilien vient de lancer la distribution de 104 millions de préservatifs et de tests rapides de détection du HIV. « S’il y a la fête, grosse fête ou petite fête, il faut y aller avec un préservatif », prône le slogan de la campagne du ministère de la Santé qui a commencé a être diffusée mercredi. En 2013, 610 millions de préservatifs avaient été distribués gratuitement dans ce pays de 200 millions d’habitants.* Dans le plus grand pays catholique du monde, le Brésil, la plupart des femmes font maintenant deux bébés, pas davantage. Les prêtres peuvent protester tout ce qu’ils veulent, des millions de femmes choisissent de se faire stériliser. Pourtant l’Eglise catholique avait fait le forcing pour imposer son point de vue nataliste.

Lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, toutes les composantes de la vie sur Terre étaient mises sur la table, sauf une, la démographie. Maurice Strong, le secrétaire général de cette rencontre, eut beau déclarer que « soit nous réduisons volontairement la population mondiale, soit la nature s’en chargera pour nous et brutalement », dès le début ce sujet était purement et simplement tabou. Parmi les détracteurs qui accusaient des organisations comme Population Action International ou Zero population Growth de vouloir contrôler les populations, on trouvait les pays en développement qui s’insurgeaient d’être accusés des maux de la planète alors que le vrai coupable était selon eux la consommation effrénée des pays riches. Quant à l’argument consistant à dire que la meilleure façon d’atteindre tous les objectifs de développement était de les travailler tous en même temps, il se perdit dans le brouhaha. Le pays hôte du sommet de Rio, le Brésil, possédant la plus vaste population catholique du monde, l’Eglise eut aussi une influence considérable sur les négociations préliminaires. Elle réussit à faire supprimer l’expression « planification familiale » et le mot « contraception » des ébauches de la déclaration commune du Sommet. Arrivée à sa dernière mouture, l’unique référence de cette déclaration au problème de la surpopulation se trouvait dans une phrase appelant à une « gestion responsable de la taille de la famille, dans le respect de la liberté et des valeurs de chacun, en tenant compte des considérations morales et culturelles ».**

En fait la distribution de préservatifs au Brésil ne découle pas principalement de la volonté d’un planning familial efficace, mais seulement du prétexte de la lutte contre le SIDA…

* Le Monde.fr avec AFP | 28.02.2014, Le Brésil distribue 104 millions de préservatifs avant le Mondial

** Compte à rebours (Jusqu’où pourrons-nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

première édition 2013 sous le titre Countdown. Our Last, Best Hope for a future on Earth ?

Editions Flammarion 2014, 430 pages, 23,90 €

Le Brésil serait malthusien… malgré l’Eglise catholique Lire la suite »

Tikopia, un exemple démographique… à ne pas suivre !

Michel Tarrier : « Il existe un modèle de « la possibilité d’une île », dont l’exemplarité est rapportée par Jared Diamond, dans son livre Effondrement. C’est Tikopia qui ne se situe pas pour autant en Utopia ! Sur cette île mélanésienne des Salomon, perdue dans le Pacifique, une conscience écologique aiguë semble chevillée au mode d’existence et le millier d’habitants vivant parcimonieusement sur 5 petits km2 est stable depuis 3.000 ans ! Mariage tardif, utilisation de plantes contraceptives et abortives, recours aléatoire à l’infanticide, définissent une vraie politique de régulation démographique se superposant aux limites extrêmes des ressources locales. Les arbres, pour la plupart productifs, y sont sacrés. La surpêche fut évitée en limitant la consommation de poissons. Jugés trop coûteux en ressources, des porcs introduits furent sciemment éradiqués. On y observe aucune disparité sociale, les chefs coutumiers ne jouissent d’aucun privilège et partagent pour l’essentiel le sort commun. Libre à nos gouvernants de nous indiquer la voie à suivre pour que l’avenir de l’île Terre soit sur le modèle borné de Rapanui ou des Tuvalu, ou sur celui avisé et futurible de Tikopia. Libre à nous de vivre en toute myopie écologique, en peuplant à l’excès le globe, avec une empreinte démesurée et en complète inadéquation avec des ressources dont la finitude est une évidence. »

Théophile de Giraud : « On a trop souvent brandi l’atroce exemple de Tikopia comme modèle de « gestion durable », ce dont je m’offusque vertement car cette île (sur laquelle je ne mettrai jamais les pieds, car avec une densité de population de 240 habitants au km2 – l’insupportable moyenne planétaire n’étant « que » de 45 – je risque d’être assiégé de spasmes agoraphobiques, sinon de pulsions homicides) est à vrai dire complètement anthropisée par des millénaires d’exploitation, sertie d’une biodioversité mammiférine frisant le zéro, et ce malgré des siècles de guerres, de famines cycliques, d’émigration et d’infanticides afin de réguler vaille que vaille la prolifération d’individus qui n’ont dû leur survie qu’à la surabondance des ressources halieutiques et végétales d’un climat tropical (le « modèle » Tikopia n’est décidément pas exportable au Népal) et n’ont même pas réussi à partager leur espace vital avec quelques timides cochons… Importées comme nourriture au XII° siècle, les pauvres bêtes furent exterminées au XVI° car consommant trop de calories par rapport à leur viandesque rentabilité. Voilà qui me rappelle les préoccupations post-modernes visant à transformer le singe omnivore que nous sommes en végétarien forcé, ou en insectivore au dégoût dûment déconditionné. Pour en revenir à nos ignames, on sent qu’un sanglier sauvage, une girafe en fringale ou une tribu de bonobos demandant l’asile politique pour échapper à l’extinction qui les menace en Afrique n’ont pas du tout leur place sur Tikopia, ce chiffon de volcan criblé de fertiles homo sapiens veillant jalousement sur leur garde-manger. Bref, Tikopia est peuplée d’humains et de plantes vivrières : cela me semble maigre, et nullement compatible avec l’idée qu’il conviendrait de se faire, sans fascisme anthropocentrique, de la biodiversité. Pour le dire autrement, Tikopia est effroyablement surpollupeuplée (à densité égale, la Terre compterait 37 milliards de prédateurs humains !), et ce malgré le mode de vie plutôt austère de ses habitants qui préfèrent toujours, fort sagement du reste, le pagne à la cravate, et le taro à la moto.

Dans le livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »

à commander à votre libraire ou à acheter en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

Tikopia, un exemple démographique… à ne pas suivre ! Lire la suite »

Ni xénophobe, ni tiers-mondiste, simplement malthusien

Le temps est venu de renvoyer dos à dos xénophobes et tiers-mondistes, le sadisme des premiers considérant que tout ce qui n’est pas blanc mérite de crever, sauf l’ours polaire s’il reste sagement assis dans un zoo à contempler nos crèmes glacées ; l’angélisme des seconds jurant qu’il n’est rien de plus impératif que de sauver un affamé et ses squelettiques cinq enfants, qui à leur tour feront cinq enfants tout aussi sous-alimentés, sans même glisser quelques salvateurs préservatifs dans le salutaire sac de blé. Oui, le temps est venu d’oser dire, quitte à se faire 7 milliards d’ennemis à nids fournis, que sur une planète surpollupeuplée, tout être humain supplémentaire, en 4X4, à bicyclette, à trottinette ou à dos de dromadaire, est désormais un être humain de trop qui se surajoute à un mortel excédent surnuméraire de déjà trop d’humains surpollupopulatifs, terriblement invasifs et biotopologiquement exterminateurs. Oui, chaque bébé qui naît, n’importe où dans le monde, c’est un peu de Terre qui meurt !

Il est tout de même frappant qu’Haïti (363 hab/km2 et 3 enfants par femme en 2012) ait perdu la quasi-totalité de son couvert forestier, prolixement évaporé en surfaces agricoles et en charbon de bois comme source d’énergie, malgré le niveau économiquement sobre, d’autres oseraient dire pauvre, de sa population… Je ne suis pas sûr qu’un militant du PPLD (parti pour la décroissance) ait le courage d’aller demander en face à un haïtien sous-alimenté de décroître économiquement pour réduire sa calamiteuse empreinte écologique à l’échelon local. Les femmes haïtiennes sauraient très bien par contre que faire d’une pilule contraceptive si elle leur était 1° accessible 2° gratuitement… Car nombre d’entre elles – 40% pour être précis – appartiennent, contre leur gré, à ces quelques 220 millions de femmes sur la planète dont les désirs contraceptifs ne sont pas assouvis.

Le dénatalisme n’est pas une solution, il est la solution sine qua non à TOUS nos problèmes environnementaux, ainsi qu’à la plupart de nos problèmes sociétaux, puisqu’il s’attaque au seul et unique problème : celui du NOMBRE. Ceci dit, il convient aussi de dire qu’il appartient absolument au brave imbécile occidental de montrer l’exemple en consommant moins et en se reproduisant encore moins, car le brave imbécile occidental a du moins accès à tous les moyens contraceptifs possibles, vasectomie comprise, au contraire de l’affamé du Sud qui n’a tout bonnement accès à rien du tout, pas même à l’eau potable ou à la pilule qui sauve. Pour transformer le rectangle de l’Impossible en sphère écologiquement crédible, il s’agit donc d’allier la décroissance démographique à la décroissance économique et d’instaurer par là même un cercle véritablement vertueux.

Théophile de Giraud

Dans le livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »

à commander à votre libraire ou à acheter en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

Ni xénophobe, ni tiers-mondiste, simplement malthusien Lire la suite »

Les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens

« La décroissance est-elle malthusienne ? À priori pas vraiment ; La décroissance contre Malthus, un dossier publié par le supplément de la Décroissance de juillet 2009, est une philippique contre les « malthusiens ».Vincent Cheynet, le rédacteur en chef, ose y écrire : « En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche. » Les rédacteurs de « La Décroissance » n’imaginent pas que l’on puisse être objecteur de croissance et considérer aussi que la prolifération humaine est un obstacle à la survie de l’humanité. Les « malthusiens » sont donc caractérisés par tous les traits de la phobie sociale » ; même Yves Cochet ne trouve plus grâce à leurs yeux depuis qu’il préconise de diminuer les allocations familiales à partir du deuxième enfant.

Pour le PPLD (Parti pour la décroissance), « un tel débat ouvre la porte à des politiques eugénistes inquiétantes ». C’est fermer le débat, alors que les objecteurs de croissance malthusiens n’ont jamais eu l’intention de transformer le patrimoine génétique de l’espèce humaine et encore moins de promouvoir des politiques antinatalistes contraignantes. Il ne s’agit que de remplacer des politiques natalistes par des politiques d’éducation et de sensibilisation à la responsabilité d’être père et mère. Ce ne sont pas les femmes qui souhaitent de nombreux enfants alors qu’elles sont dans la misère, ce sont les hommes irresponsables qui les engrossent parce qu’ils n’obéissent qu’à leurs instincts ou à des injonctions divines complètement obsolètes. L’idéologie patriarcale et les religions se révèlent totalement anachroniques face à l’explosion démographique. La première responsabilité de l’homme, c’est sa responsabilité vis-à-vis de sa progéniture. Mais dans ce domaine, le changement des mentalités demande plusieurs générations. Pour le PPLD pourtant, la régulation de la population n’est pas prioritaire. Ce n’est évidemment pas faux, la « Décroissance » nécessite une réforme complète de toutes les structures économiques, sociales, et politiques. Mais dans ce changement global, la population ne peut être négligée. Refuser de la prendre en compte parce qu’elle ne serait pas la variable la plus importante, est en fait, une autre tactique pour esquiver le débat.

En ce qui concerne le problème de la surpopulation, les pionniers de la décroissance ont-ils vraiment été lus par les décroissants ? Nicholas Georgescu-Roegen dans La décroissance, Hans Jonas, dans Le Principe responsabilité, Arne Naess, dans Ecologie, communauté et style de vie, Bernard Charbonneau dans Le jardin de Babylone, ou le Rapport Meadows dans Halte à la croissance, tous révèlent le danger de la croissance exponentielle de la population. La décroissance est un système global, remettant tout en question, parce qu’il n’y a rien à conserver de l’ancien monde. »

Annaba

Dans le livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »

à commander à votre libraire ou à acheter en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

Les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens Lire la suite »

Surpopulation, c’est en partie la faute des démographes

« Examinons ces curieux spécimens que sont les démographes. Ils partagent avec les météorologues la religion dite du beau temps. Qu’importe que les faits les contredisent. Leurs prévisions sont déjà oubliées. Jamais je n’ai entendu un démographe dire que les humains se multipliaient excessivement. Ils annoncent avec un grand sourire, toujours le sourire, que « la transition » est en vue. L’humanité n’ira pas au-delà de dix milliards. Vers 2050. Puis décroîtra naturellement. Autrement dit, il n’y a plus que quarante ans à tenir et trois milliards de candidats à l’humanité de plus à nourrir.

En 1971, en tant que directeur de collection, je publiais aux éditions Fayard « la Bombe P » de Paul et Ann Erhlich. Ce livre, qui avait été vendu à deux millions d’exemplaires aux Etats-Unis, ne trouva pas plus de quelques milliers de lecteurs en France. Le chœur des démographes pétris de philosophie chrétienne cria au scandale et annonça que la population humaine se stabiliserait naturellement. L’injure suprême fut clamée : « Malthusianisme ». Cette imprécation s’accompagnait de noms d’oiseaux divers. Sur ce, pendant les quarante ans qui suivirent, l’humanité a continué d’augmenter de quelques milliards. Et ce n’est pas fini. Mais les démographes continuèrent et continuent d’annoncer le tassement annoncé. On imagine qu’ils sont payés pour ça, sinon pourquoi les paierait-on ? Ces démographes ont tendance à observer l’accroissement de population comme ne constituant pas une preuve de l’accroissement de population. Ils observent un tassement des courbes de croissance. Ils observent une baisse rapide de la fertilité. Leur tassement finira effectivement par se produire mais on ne peut encore dire à quelle échéance. En attendant, l’entassement le plus visible fut celui des populations urbaines, chassées des campagnes par la contrainte ou la séduction. En route vers le Progrès.

Des babas béats se sont produits sur les plateaux de télévision le soir du 1er novembre 2012 pour célébrer l’arrivée du sept milliardième être humain sur la Planète Terre. Ils se sont entre congratulés, tutoyés et se sont lavés de l’horrible soupçon de pouvoir apparaître comme des malthusiens. Oornés de l’étiquette de démographe, d’économiste, de philosophe, de politologue, d’agronome, de psyquelquechose, ils ont tous considéré que l’espèce humaine pouvait être nourrie sans trop de problèmes, même si elle s’accroît encore de quelques milliards dans les années à venir. Réjouissons-nous avec eux de la beauté du spectacle. Le grouillement urbain les comble sans doute. Une visite aux 25 millions d’habitants de Bombay s’impose pour admirer une réussite de l’espèce.  Un milliard d’affamés ne leur semble qu’un détail à régler, sans problème. Pas une seule fois les babas n’ont pas davantage mentionné l’épuisement des ressources, la surexploitation de la planète, l’empoisonnement des sols et de la mer par les produits chimiques, l’envahissement des déchets, l’augmentation de la radioactivité ambiante, le massacre et l’exploitation des autres formes de la vie… La planète Terre qui abrite le cancer humain n’est plus qu’un champ de ruines.

Si l’on n’en reste pas aux incantations des démographes, qui entendent des voix comme Bernadette Soubirous, il faut en revenir au rapport entre ressources et population tel que l’avait analysé Malthus. La faim sévit, la terre s’épuise… déjà vu. Il faut donc comme le proposaient Paul et Ann Ehrlich il y a quarante ans réduire la croissance de la population. D’abord dans les pays riches qui consomment et gaspillent le plus. Ensuite dans les pays pauvres qui ne peuvent plus nourrir leurs habitants. Ce n‘est pas une tâche impossible. Les Chinois y sont parvenus. Nous n’avons pas vu naître quatre cents millions de Chinois… »

Alain Hervé

dans le livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »

à commander à votre libraire ou à acheter en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

Surpopulation, c’est en partie la faute des démographes Lire la suite »

Un carré de 100 mètres sur 100 pour tous nos besoins

« D’un point de vue réaliste, la superficie des terres habitables n’excède guère les 100 millions de km2, ce qui nous laisse une aumône de 1,5 hectare maximum par exemplaire d’homo sapiens. Un minuscule rectangle de 150 mètres sur 100 pour assurer votre subsistance et produire tout ce que vous consommerez durant votre existence : logement, nourriture, chauffage, éclairage, vêtements, meubles, outils, médicaments, vin, bière, tabac, jeux, vélo, voiture, ordinateur, frigo, cuisinière, télévision, lave-linge, lave-vaisselle, téléphone, robots ménagers, appareil photo, caméra, chaîne hi-fi, magnétoscope, imprimante, aspirateur, décodeur, ventilateur, vibromasseur – arrêtons là, la liste serait longue de nos gadgets-prothèses modernes et cette brève énumération fait sauter aux yeux l’évidence que notre hectare de territoire ne peut suffire à assouvir nos « besoins » contemporains, ni même à assurer l’absorption ou le recyclage des déchets que nous produirons par tonnes, même en confinant les abominables couches-culottes jetables hors bilan…

1,5 hectare : voilà qui laisse songeur, d’autant que vous n’êtes pas seul sur ce timbre-poste. Vous êtes le seul primate homo sapiens, c’est entendu, mais… Mais ? Vous avez compris si vous n’êtes ni spéciste ni raciste : l’homme n’est qu’un mammifère parmi d’autres et les autres mammifères ont eux aussi le droit d’occuper votre rectangle de 500 mètres de pourtour, non seulement vos chiens, chats, rats et furets domestiques, non seulement vos vaches, veaux, poules, cochons, brebis, lapins, chevaux et toutes les têtes de bétail qui vous nourrissent, mais aussi les lynx, loups, lions, lamas, léopards, lièvres, taupes, belettes, renards, zibelines, tatous, cerfs, blaireaux, sangliers, phacochères, oryctéropes, bisons, buffles, zèbres, gnous, gazelles, écureuils, wombats, tapirs, capybaras, coatis, gorilles, zorilles, girafes, grizzlis, yaks, rhinocéros – attention reculez un peu s’il vous plaît – hippopotames, élans, gambadants, sautillants, trottinants, galopants et même éléphants. Vous vous sentez à l’étroit ? C’est normal, eux aussi. Encore n’avons-nous parlé que de mammifères, car votre rectangle de poche, il s’agit de le partager avec tous les autres animaux terrestres, reptiles, insectes, oiseaux et batraciens inclus. Diable et démiurge, j’oubliais les espèces végétales, dont ces précieuses forêts de moins en moins primaires que la poésie des technocrates chante sous le charmant nom de « puits de carbone ». Il s’agira donc de ne surtout pas bétonner ou macadamiser votre petit rectangle de rien du tout ni d’y construire usines, hangars, bureaux, hôpitaux et centres commerciaux : où donc allez-vous planter vos choux et laisser s’ébattre les caribous ?

Vous voici à même de saisir physiquement, viscéralement, la cause de l’effondrement actuel de la biodiversité : cette cause n’est autre que le NOMBRE d’homo sapiens sur cette planète scandaleusement inextensible, malgré les efforts conjugués de nos grues, de nos cosmonautes et de nos démographes officiels docilement négationnistes. Votre maigre quadrilatère ne peut suffire à combler tous vos besoins, même si vous y trônez royalement seul : que dire si d’autres animaux le squattent sans titre de propriété, vous conférant ainsi le droit de les abattre à vue afin de protéger votre rachitique espace vital. Et vous tirez à merveille : face aux milliers d’espèces disparaissant chaque année, les scientifiques n’hésitent plus à parler d’extinction de masse. Mauvaise nouvelle en outre pour votre lopin de terre, il fond encore plus vite que la banquise – puisque 360.000 nouveaux-nés viennent chaque jour s’échouer sur notre radeau spatial en lambeaux. Dans le même temps, quelques 150.000 personnes ont la chance de le quitter : le solde net n’en reste pas moins de 210.000 nouvelles bouches à nourrir et corps à loger-chauffer-soigner-vêtir chaque jour. En 2050, avec les 10 milliards d’habitants qui sursatureront la planète, votre microscopique rectangle sera devenu un asphyxiant carré de 100 mètres de côté : quatre minutes de marche funèbre suffiront pour faire le tour du propriétaire. »

Théophile de Giraud

Dans le livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »

à commander à votre libraire ou à acheter en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

Un carré de 100 mètres sur 100 pour tous nos besoins Lire la suite »

Une Eglise qui favorise la croissance des naissances !

Le pape François vient de soumettre un questionnaire à tous les croyants. Une question de type clairement nataliste est posée : « Comment promouvoir une mentalité plus ouverte envers la natalité ? Comment favoriser la croissance des naissances ? » Les 39 questions posées dans ce document préparatoire au synode sur la famille (5 au 19 octobre 2014 octobre), intitulé « Les défis pastoraux de la famille dans le cadre de l’évangélisation » veut aborder la « vraie vie » familiale des fidèles de l’Église dans le monde actuel. Dans le texte préliminaire aux questions, l’Eglise rappelle les fondements théologiques du mariage catholique, notamment l’indissolubilité ou le devoir de procréer. Cette dernière «  interrogation » révèle la permanence des positions de l’Eglise… à l’antipode des considérations de capacité de charge de la planète !

L’Eglise catholique accorde à l’homme sa suprématie numérique sur le reste de la création en s’appuyant uniquement sur une phrase de la bible : « Dieu a dit à Adam et à Eve : Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre (Genèse 1,28) ». A partir de ces prémices, le pape Jean Paul II plongeait dans un populationnisme exacerbé dans son discours à l’Académie pontificale des sciences (18 mai 1990) : « La pression de la population est très souvent citée comme une des causes majeures de la destruction des forêts tropicales. Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’établir que l’expansion démographique n’est pas seulement un problème de statistiques ; c’est une question profondément morale. En condamner les pressions, y compris économiques, auxquelles les gens sont soumis, spécialement dans les pays les plus pauvres, pour qu’ils acceptent des programmes de contrôle des naissances, l’Eglise soutient inlassablement la liberté des couples de décider du nombre de leurs enfants selon la loi morale et leur foi religieuse. »

Le courant protestant est beaucoup plus ouvert à la maîtrise de la fécondité humaine. Ainsi Malthus dans son Essai sur le principe de population (1798) : « La plupart des attaques contre cet ouvrage sont moins de réfutations que des déclamations ou des injures qui ne méritent aucune réponse. Je suis donc appelé à relever des objections qui ont été faites en simple conversation. La première grande objection est que mes principes contredisent le commandement du Créateur, ordre de croître, de multiplier et de peupler la terre. Je suis pleinement persuadé que c’est le devoir de l’homme d’obéir à son Créateur, mais ce commandement est subordonné aux lois de la nature. Si, par une opération miraculeuse, l’homme pouvait vivre sans nourriture, nul doute que la terre ne fût très rapidement peuplée. Mais comme nous n’avons aucune raison de compter sur un tel miracle, nous devons, en qualité de  créatures raisonnables, examiner quelles sont les lois que notre Créateur a établies relativement à la multiplication de l’espèce. Il n’y a aucun chiffre absolu : garnir une ferme de bestiaux, c’est agir selon la grandeur de la ferme et selon la richesse du sol qui comportent chacune un certain nombre de bêtes. Le fermier doit désirer que ce nombre absolu croisse. Mais c’est une entreprise vaine de prétendre augmenter le nombre avant d’avoir mis les terres en état de les nourrir. »

On trouve un comparatif des différentes conceptions religieuses dans le chapitre de Jean-Claude Noyé du livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »; « Moins nombreux, plus heureux » : « Les Églises protestantes sont d’une extrême diversité de sensibilités. La grande majorité d’entre elles acceptent la contraception et bien des militants du planning familial en sont issus. Au nom même d’une parenté responsable. L’idée communément admise est que, selon la Bible à laquelle les protestants se réfèrent avec constance, la sexualité est bonne, joyeuse et bénie. Quant à la procréation, elle n’est pas la finalité unique du mariage, encore moins sa seule justification ou excuse. Partant, l’éducation sexuelle, la régulation des naissances et l’adoption d’une législation libéralisant l’avortement ont été promus avec constance par les autorités des Églises regroupées dans l’Hexagone au sein de la Fédération protestante de France. Cette position ouverte est cependant contestée par l’aile puritaine du protestantisme, aux USA notamment… »

NB : Le livre « Moins nombreux, plus heureux » est à acheter chez votre libraire

ou à acheter en ligne :Amazon ; Decitre ; FNAC

* LE MONDE du 21 février 2014, Famille, morale sexuelle : le Vatican face aux attentes des fidèles

Une Eglise qui favorise la croissance des naissances ! Lire la suite »

Est-ce vraiment rétrograde que d’accepter sa stérilité ?

François Olivennes, spécialiste des traitements de l’infertilité, milite dans les médias* pour la fécondation in vitro (FIV), le don d’ovocytes, la possibilité généralisée pour les femmes de congeler leurs ovocytes et l’AMP (assistance médicale à la procréation) pour les femmes seules. Il se croit donc respectueux du désir d’enfant à tout prix. Etre contre son avis, c’est vouloir que « Notre pays reste un petit village gaulois campé sur ses positions rétrogrades mais surtout hypocrites, car des milliers de femmes se rendent à l’étranger, parfois à une heure de Paris, pour bénéficier de ces techniques ». Voici ce qu’en disent les commentateurs sur lemonde.fr :

Gaétan Richardeau : On se demande tout de même quels seraient les intérêts économiques d’une telle généralisation de ces techniques pour le Dr François Olivennes, qui vient ici faire la leçon avec tant d’emphase..

Gbouvier : François Olivennes semble ignorer la différence entre ce que l’Humanité sait faire et ce que l’Humanité s’honore de faire. Et là, c’est moi qui ait peur. Il faudrait qu’il sorte un peu de son petit monde, ce petit docteur. Tout ne tourne pas autour de son petit business ! Un mec stérile et qui aime ça : non, je veux pas être père-porteur, bien que ce soit mon droit.

Félix le chat : Rien que son titre décrédibilise l’article… et son auteur. « Hostile aux femmes stériles », c’est être « rétrograde ». Rien que ça ! Pourquoi pas « contre-révolutionnaire » ou « ennemi du peuple » comme au bon vieux temps du camarade Staline

Hadrien : Taxer la France de rétrograde et hostile aux femmes stériles pour défendre sa boutique me semble misérable, et on se demande ce qu’un article de ce niveau fait dans les débats du Monde. Des personnes qu’on ne peut soupçonner d’intégrisme ou d’étroitesse d’esprit débattent depuis des années de la légitimité de la science à imposer ses progrès sans réflexion éthique et des enjeux pour notre société. On ne peut balayer tout cela de son mépris tout en se plaignant d’un « débat minimal » !

Chandernagor : Autant je suis fermement attaché aux droits des enfants, autant je suis réservé sur le droit « À l’enfant ». Cela mérite discussion et débats. La stérilité ne tue pas, que je sache.

Jacques Louys : Croire que le « désir » va être satisfait par son objet, ici avoir un enfant, est un leurre éternel…

Shakleton : Le désir d’enfant travesti en dû est une pure construction sociale. Il n’y a strictement aucun argument qui fait de la PMA une nécessité, sauf la pression sociale, le désir de normalité absolue. Pourquoi devrait-on financer un mythe social ? A choisir, je préfère que l’argent de la Sécu aille à ceux qui en ont vraiment besoin … Mettez une femme en mal d’enfant en face de quelqu’un de trop pauvre pour se payer une correction visuelle et qui y a laissé son travail : qui a priorité ? Avec une FIV, on finance combien de prothèses auditives et de lunettes ?

 La murène : Ce texte est emblématique d’un « droit à l’enfant » se substituant au droit des enfants. Le « désir d’enfant » de quelques-unes doit-il être financé par l’ensemble de la société ? Les femmes ne sont pas que des reproductrices, elles doivent pouvoir se réaliser autrement qu’en faisant des enfants.

Henry Michaud : On peut comprendre le désir d’enfant, mais est-ce dans le rôle de la société de légitimer ce désir et de faire qu’il soit exaucé coûte que coûte, notamment au frais de la secu ? J’en doute.

Cray : Le bidouillage pour la procréation doit-il être la règle ? Programmer son enfant avec une appli smartphone doit-il être l’objectif ultime à poursuivre? Si la France reste un petit village gaulois campé sur ses positions « rétrogrades », est-ce si gênant ?

Dominique Birou : Je partage votre point de vue et le vertige que me donne notre société, il y va surtout d’une sorte de consumérisme qui remet entre les mains des soignants le début de la vie

Shakleton : Dépenser des sommes délirantes pour répondre à un caprice avec 25 % de réussite au maximum quand la Sécu ne rembourse presque pas les lunettes et appareils auditifs, etc. moi j’appelle ça du natalisme obscène, pas une mentalité rétrograde. Ce qui serait un progrès, c’est d’enseigner à l’école que toutes les femmes n’auront pas d’enfants et qu’il n’y a rien d’anormal ni de pathologique, ni même de honteux à ça.

Roger D. : Entièrement d’accord. Il faudrait vraiment apprendre la biologie à tous, pour leur apprendre que n’aurons pas d’enfants biologiquement: -les femmes stériles -les femmes qui attendent de devenir stériles -les couple de femmes -les couple d’hommes -les femmes seules. La médecine est là pour guérir des maladies, pas pour contourner la biologie.

Yohann Coldefy : Guérir une maladie, c’est tout autant « contourner la biologie ». Vous enrayez artificiellement le développement naturel d’une bactérie ou d’un virus pour favoriser la guérison. Un état biologique ne vous plait pas, vous utiliser des techniques pour l’arranger. C’est ça la médecine.

GF : Il y a quelque chose d’effarants depuis des années, c’est que des gens avec le titre d’expert viennent dans les médias pour dire aux Français qu’ils seraient horriblement rétrogrades et derniers de la classe. Il y a là une sorte de chantage au conservatisme. ce n’est pas parce que l’on ne répond pas aveuglement par l’affirmative à ces propositions que nous sommes des horribles ayatollahs coincés à l’âge de pierre.

Christian Cépété : Ce médecin n’a pas compris que demain la procréation sera totalement déconnecté de la fécondation archaïque. Ovules et spermes seront stockés avant stérilisation des individus et l’assemblée nationale décidera chaque année du contingent de bébés éprouvettes. Alors, pourquoi nous embêter avec les combats d’hier, la PMA et la GPA et la famille avec enfants et le sexe, c’est des bêtises du passé. Et quelle économie, plus de congé prénatal, plus de maternité, juste des rayonnages avec des bocaux.

Yoyo : Pourquoi avoir un enfant ?

* LE MONDE du 19 février 2014, La France est devenue un pays rétrograde et hostile aux femmes stériles

Est-ce vraiment rétrograde que d’accepter sa stérilité ? Lire la suite »

Bientôt les pieds dans l’eau et même la sécheresse….

« Pour comprendre la réalité du réchauffement climatique, il faut avoir les pieds dans l’eau. » Trouver cette phrase dans un éditorial du MONDE* montre à quel point la situation écologique devient plus que préoccupante… car tout le monde s’en fout ! Comme le principe de précaution ou le principe responsabilité restent des mots inconnus du grand public et d’ailleurs combattus par la nomenklatura qui nous dirige, il ne nous reste que le principe de réalité : nous adapter à l’insupportable. Car le dérèglement climatique est déjà là, LE MONDE en fait tout un dossier**. La situation est d’autant plus dramatique que les gaz à effet de serre ne sont qu’une des innombrables menaces qui pèsent sur nous.

Un livre de 1972 montrait que nous sommes en train de détruire, au-delà de toute possibilité d’équilibre, les bases mêmes de la vie. Pour examiner cette problématique mondiale, le rapport du Massachusetts Institute of Technology (commandité par le club de Rome), avait choisi la dynamique des systèmes mise au point par le professeur Forrester. Ce modèle d’analyse globale traitait cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. On se trouve en présence de phénomènes de nature exponentielle. Considérant le temps de doublement relativement court de ces cinq variables, on arrive aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court. De plus les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire. Ce livre de 1972 a été actualisé en 2004 sous le titre The limits to Growth – The 30-year update). Les tendances de base restent les mêmes : si rien n’est fait, un effondrement de la civilisation devrait avoir lieu dans le courant du XXIe siècle.

Plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est restreint le nombre d’individus réellement soucieux de leur trouver une solution. La plupart des gens résolvent leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats : il leur faut avoir les pieds dans l’eau, et ce n’est même pas suffisant. Comme nous pensons quand même qu’il n’est jamais trop tard pour essayer d’améliorer notre « intelligence collective », vous pouvez vous abonner gratuitement à notre bimensuel Biosphere-Info. Il suffit de nous écrire : biosphere@ouvaton.org. A bientôt…

* LE MONDE du 18 février 2014, les Etats face à la réalité des dérèglement climatique

** LE MONDE du 16-17 février 2014, dérèglement climatique, l’hiver de tous les extrêmes

Bientôt les pieds dans l’eau et même la sécheresse…. Lire la suite »

La liberté de se reproduire est intolérable

Si chaque famille humaine ne dépendait que de ses propres ressources ; si les enfants de parents imprévoyants mouraient de faim ; si, donc, une reproduction excessive entraînait la « punition » de la lignée génétique en cause, il n’y aurait alors aucun intérêt public à contrôler la reproduction des familles. Mais notre société est profondément engagée dans l’Etat-providence, et elle est en conséquence confrontée à un autre aspect de la tragédie des biens communs. Dans un Etat-providence, comment faut-il traiter la famille, la religion ou la classe sociale qui adopte une reproduction excessive en vue d’assurer son propre accroisssement ?

Lier le concept de la liberté d’enfanter à la croyance selon laquelle chacun possède à la naissance un droit égal aux biens communs, c’est enfermer le monde dans un processus tragique. Malheureusement, c’est exactement la voie suivie par les Nations unies. Fin 1967, quelques trente pays ont donné leur accord à ce qui suit : « La Déclaration universelle des droits de l’homme décrit la famille comme l’unité naturelle et fondamentale de la société. Il s’ensuit que tout choix et toute décision concernant la taille de la famille doivent irrévocablement relever de la famille elle-même, et ne peuvent être pris par qui que ce soit d’autre. »

Il est douloureux de devoir nier catégoriquement la validité de ce droit. Mais si nous aimons la vérité, nous devons ouvertement réfuter la validité de cette Déclaration, même si elle est promue par les Nations unies. Le résumé le plus simple de l’analyse de la population humaine est peut-être le suivant : les biens communs ne le sont que dans des conditions de faible densité de population. Quand la population humaine a augmenté, les communaux ont dû être abandonnés l’un après l’autre. Nous avons d’abord abandonné les communaux dans la collecte de nourriture, en clôturant les terres agricoles et en limitant les pâturages et les zones de pêche. Nous luttons aujourd’hui pour fermer les communaux à la pollution due aux automobiles, aux usines, aux insecticides et aux centrales nucléaires.

Aucune solution technique ne peut nous sauver de la misère de la surpopulation. La liberté de se reproduire entraînera la perte de tous. La seule façon de préserver nos libertés consiste à renoncer très rapidement à la liberté d’enfanter. « La liberté et la reconnaissance de la nécessité », et c’est le rôle de l’éducation de révéler à tous la nécessité d’abandonner la liberté d’enfanter. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons mettre un terme à la tragédie des biens communs.

Garrett Hardin (extraits de The Tragedy of the commons, 1968, texte repris par l’anthologie « la pensée écologique », Puf 2014)

NB : un livre vient de sortir sur cette problématique démographique, « Moins nombreux, plus heureux » aux éditions Sang de la Terre ; à commander chez votre libraire préféré…

La liberté de se reproduire est intolérable Lire la suite »