démographie

Tikopia, un exemple démographique… à ne pas suivre !

Michel Tarrier : « Il existe un modèle de « la possibilité d’une île », dont l’exemplarité est rapportée par Jared Diamond, dans son livre Effondrement. C’est Tikopia qui ne se situe pas pour autant en Utopia ! Sur cette île mélanésienne des Salomon, perdue dans le Pacifique, une conscience écologique aiguë semble chevillée au mode d’existence et le millier d’habitants vivant parcimonieusement sur 5 petits km2 est stable depuis 3.000 ans ! Mariage tardif, utilisation de plantes contraceptives et abortives, recours aléatoire à l’infanticide, définissent une vraie politique de régulation démographique se superposant aux limites extrêmes des ressources locales. Les arbres, pour la plupart productifs, y sont sacrés. La surpêche fut évitée en limitant la consommation de poissons. Jugés trop coûteux en ressources, des porcs introduits furent sciemment éradiqués. On y observe aucune disparité sociale, les chefs coutumiers ne jouissent d’aucun privilège et partagent pour l’essentiel le sort commun. Libre à nos gouvernants de nous indiquer la voie à suivre pour que l’avenir de l’île Terre soit sur le modèle borné de Rapanui ou des Tuvalu, ou sur celui avisé et futurible de Tikopia. Libre à nous de vivre en toute myopie écologique, en peuplant à l’excès le globe, avec une empreinte démesurée et en complète inadéquation avec des ressources dont la finitude est une évidence. »

Théophile de Giraud : « On a trop souvent brandi l’atroce exemple de Tikopia comme modèle de « gestion durable », ce dont je m’offusque vertement car cette île (sur laquelle je ne mettrai jamais les pieds, car avec une densité de population de 240 habitants au km2 – l’insupportable moyenne planétaire n’étant « que » de 45 – je risque d’être assiégé de spasmes agoraphobiques, sinon de pulsions homicides) est à vrai dire complètement anthropisée par des millénaires d’exploitation, sertie d’une biodioversité mammiférine frisant le zéro, et ce malgré des siècles de guerres, de famines cycliques, d’émigration et d’infanticides afin de réguler vaille que vaille la prolifération d’individus qui n’ont dû leur survie qu’à la surabondance des ressources halieutiques et végétales d’un climat tropical (le « modèle » Tikopia n’est décidément pas exportable au Népal) et n’ont même pas réussi à partager leur espace vital avec quelques timides cochons… Importées comme nourriture au XII° siècle, les pauvres bêtes furent exterminées au XVI° car consommant trop de calories par rapport à leur viandesque rentabilité. Voilà qui me rappelle les préoccupations post-modernes visant à transformer le singe omnivore que nous sommes en végétarien forcé, ou en insectivore au dégoût dûment déconditionné. Pour en revenir à nos ignames, on sent qu’un sanglier sauvage, une girafe en fringale ou une tribu de bonobos demandant l’asile politique pour échapper à l’extinction qui les menace en Afrique n’ont pas du tout leur place sur Tikopia, ce chiffon de volcan criblé de fertiles homo sapiens veillant jalousement sur leur garde-manger. Bref, Tikopia est peuplée d’humains et de plantes vivrières : cela me semble maigre, et nullement compatible avec l’idée qu’il conviendrait de se faire, sans fascisme anthropocentrique, de la biodiversité. Pour le dire autrement, Tikopia est effroyablement surpollupeuplée (à densité égale, la Terre compterait 37 milliards de prédateurs humains !), et ce malgré le mode de vie plutôt austère de ses habitants qui préfèrent toujours, fort sagement du reste, le pagne à la cravate, et le taro à la moto.

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Ni xénophobe, ni tiers-mondiste, simplement malthusien

Le temps est venu de renvoyer dos à dos xénophobes et tiers-mondistes, le sadisme des premiers considérant que tout ce qui n’est pas blanc mérite de crever, sauf l’ours polaire s’il reste sagement assis dans un zoo à contempler nos crèmes glacées ; l’angélisme des seconds jurant qu’il n’est rien de plus impératif que de sauver un affamé et ses squelettiques cinq enfants, qui à leur tour feront cinq enfants tout aussi sous-alimentés, sans même glisser quelques salvateurs préservatifs dans le salutaire sac de blé. Oui, le temps est venu d’oser dire, quitte à se faire 7 milliards d’ennemis à nids fournis, que sur une planète surpollupeuplée, tout être humain supplémentaire, en 4X4, à bicyclette, à trottinette ou à dos de dromadaire, est désormais un être humain de trop qui se surajoute à un mortel excédent surnuméraire de déjà trop d’humains surpollupopulatifs, terriblement invasifs et biotopologiquement exterminateurs. Oui, chaque bébé qui naît, n’importe où dans le monde, c’est un peu de Terre qui meurt !

Il est tout de même frappant qu’Haïti (363 hab/km2 et 3 enfants par femme en 2012) ait perdu la quasi-totalité de son couvert forestier, prolixement évaporé en surfaces agricoles et en charbon de bois comme source d’énergie, malgré le niveau économiquement sobre, d’autres oseraient dire pauvre, de sa population… Je ne suis pas sûr qu’un militant du PPLD (parti pour la décroissance) ait le courage d’aller demander en face à un haïtien sous-alimenté de décroître économiquement pour réduire sa calamiteuse empreinte écologique à l’échelon local. Les femmes haïtiennes sauraient très bien par contre que faire d’une pilule contraceptive si elle leur était 1° accessible 2° gratuitement… Car nombre d’entre elles – 40% pour être précis – appartiennent, contre leur gré, à ces quelques 220 millions de femmes sur la planète dont les désirs contraceptifs ne sont pas assouvis.

Le dénatalisme n’est pas une solution, il est la solution sine qua non à TOUS nos problèmes environnementaux, ainsi qu’à la plupart de nos problèmes sociétaux, puisqu’il s’attaque au seul et unique problème : celui du NOMBRE. Ceci dit, il convient aussi de dire qu’il appartient absolument au brave imbécile occidental de montrer l’exemple en consommant moins et en se reproduisant encore moins, car le brave imbécile occidental a du moins accès à tous les moyens contraceptifs possibles, vasectomie comprise, au contraire de l’affamé du Sud qui n’a tout bonnement accès à rien du tout, pas même à l’eau potable ou à la pilule qui sauve. Pour transformer le rectangle de l’Impossible en sphère écologiquement crédible, il s’agit donc d’allier la décroissance démographique à la décroissance économique et d’instaurer par là même un cercle véritablement vertueux.

Théophile de Giraud

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Les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens

« La décroissance est-elle malthusienne ? À priori pas vraiment ; La décroissance contre Malthus, un dossier publié par le supplément de la Décroissance de juillet 2009, est une philippique contre les « malthusiens ».Vincent Cheynet, le rédacteur en chef, ose y écrire : « En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche. » Les rédacteurs de « La Décroissance » n’imaginent pas que l’on puisse être objecteur de croissance et considérer aussi que la prolifération humaine est un obstacle à la survie de l’humanité. Les « malthusiens » sont donc caractérisés par tous les traits de la phobie sociale » ; même Yves Cochet ne trouve plus grâce à leurs yeux depuis qu’il préconise de diminuer les allocations familiales à partir du deuxième enfant.

Pour le PPLD (Parti pour la décroissance), « un tel débat ouvre la porte à des politiques eugénistes inquiétantes ». C’est fermer le débat, alors que les objecteurs de croissance malthusiens n’ont jamais eu l’intention de transformer le patrimoine génétique de l’espèce humaine et encore moins de promouvoir des politiques antinatalistes contraignantes. Il ne s’agit que de remplacer des politiques natalistes par des politiques d’éducation et de sensibilisation à la responsabilité d’être père et mère. Ce ne sont pas les femmes qui souhaitent de nombreux enfants alors qu’elles sont dans la misère, ce sont les hommes irresponsables qui les engrossent parce qu’ils n’obéissent qu’à leurs instincts ou à des injonctions divines complètement obsolètes. L’idéologie patriarcale et les religions se révèlent totalement anachroniques face à l’explosion démographique. La première responsabilité de l’homme, c’est sa responsabilité vis-à-vis de sa progéniture. Mais dans ce domaine, le changement des mentalités demande plusieurs générations. Pour le PPLD pourtant, la régulation de la population n’est pas prioritaire. Ce n’est évidemment pas faux, la « Décroissance » nécessite une réforme complète de toutes les structures économiques, sociales, et politiques. Mais dans ce changement global, la population ne peut être négligée. Refuser de la prendre en compte parce qu’elle ne serait pas la variable la plus importante, est en fait, une autre tactique pour esquiver le débat.

En ce qui concerne le problème de la surpopulation, les pionniers de la décroissance ont-ils vraiment été lus par les décroissants ? Nicholas Georgescu-Roegen dans La décroissance, Hans Jonas, dans Le Principe responsabilité, Arne Naess, dans Ecologie, communauté et style de vie, Bernard Charbonneau dans Le jardin de Babylone, ou le Rapport Meadows dans Halte à la croissance, tous révèlent le danger de la croissance exponentielle de la population. La décroissance est un système global, remettant tout en question, parce qu’il n’y a rien à conserver de l’ancien monde. »

Annaba

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Surpopulation, c’est en partie la faute des démographes

« Examinons ces curieux spécimens que sont les démographes. Ils partagent avec les météorologues la religion dite du beau temps. Qu’importe que les faits les contredisent. Leurs prévisions sont déjà oubliées. Jamais je n’ai entendu un démographe dire que les humains se multipliaient excessivement. Ils annoncent avec un grand sourire, toujours le sourire, que « la transition » est en vue. L’humanité n’ira pas au-delà de dix milliards. Vers 2050. Puis décroîtra naturellement. Autrement dit, il n’y a plus que quarante ans à tenir et trois milliards de candidats à l’humanité de plus à nourrir.

En 1971, en tant que directeur de collection, je publiais aux éditions Fayard « la Bombe P » de Paul et Ann Erhlich. Ce livre, qui avait été vendu à deux millions d’exemplaires aux Etats-Unis, ne trouva pas plus de quelques milliers de lecteurs en France. Le chœur des démographes pétris de philosophie chrétienne cria au scandale et annonça que la population humaine se stabiliserait naturellement. L’injure suprême fut clamée : « Malthusianisme ». Cette imprécation s’accompagnait de noms d’oiseaux divers. Sur ce, pendant les quarante ans qui suivirent, l’humanité a continué d’augmenter de quelques milliards. Et ce n’est pas fini. Mais les démographes continuèrent et continuent d’annoncer le tassement annoncé. On imagine qu’ils sont payés pour ça, sinon pourquoi les paierait-on ? Ces démographes ont tendance à observer l’accroissement de population comme ne constituant pas une preuve de l’accroissement de population. Ils observent un tassement des courbes de croissance. Ils observent une baisse rapide de la fertilité. Leur tassement finira effectivement par se produire mais on ne peut encore dire à quelle échéance. En attendant, l’entassement le plus visible fut celui des populations urbaines, chassées des campagnes par la contrainte ou la séduction. En route vers le Progrès.

Des babas béats se sont produits sur les plateaux de télévision le soir du 1er novembre 2012 pour célébrer l’arrivée du sept milliardième être humain sur la Planète Terre. Ils se sont entre congratulés, tutoyés et se sont lavés de l’horrible soupçon de pouvoir apparaître comme des malthusiens. Oornés de l’étiquette de démographe, d’économiste, de philosophe, de politologue, d’agronome, de psyquelquechose, ils ont tous considéré que l’espèce humaine pouvait être nourrie sans trop de problèmes, même si elle s’accroît encore de quelques milliards dans les années à venir. Réjouissons-nous avec eux de la beauté du spectacle. Le grouillement urbain les comble sans doute. Une visite aux 25 millions d’habitants de Bombay s’impose pour admirer une réussite de l’espèce.  Un milliard d’affamés ne leur semble qu’un détail à régler, sans problème. Pas une seule fois les babas n’ont pas davantage mentionné l’épuisement des ressources, la surexploitation de la planète, l’empoisonnement des sols et de la mer par les produits chimiques, l’envahissement des déchets, l’augmentation de la radioactivité ambiante, le massacre et l’exploitation des autres formes de la vie… La planète Terre qui abrite le cancer humain n’est plus qu’un champ de ruines.

Si l’on n’en reste pas aux incantations des démographes, qui entendent des voix comme Bernadette Soubirous, il faut en revenir au rapport entre ressources et population tel que l’avait analysé Malthus. La faim sévit, la terre s’épuise… déjà vu. Il faut donc comme le proposaient Paul et Ann Ehrlich il y a quarante ans réduire la croissance de la population. D’abord dans les pays riches qui consomment et gaspillent le plus. Ensuite dans les pays pauvres qui ne peuvent plus nourrir leurs habitants. Ce n‘est pas une tâche impossible. Les Chinois y sont parvenus. Nous n’avons pas vu naître quatre cents millions de Chinois… »

Alain Hervé

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Un carré de 100 mètres sur 100 pour tous nos besoins

« D’un point de vue réaliste, la superficie des terres habitables n’excède guère les 100 millions de km2, ce qui nous laisse une aumône de 1,5 hectare maximum par exemplaire d’homo sapiens. Un minuscule rectangle de 150 mètres sur 100 pour assurer votre subsistance et produire tout ce que vous consommerez durant votre existence : logement, nourriture, chauffage, éclairage, vêtements, meubles, outils, médicaments, vin, bière, tabac, jeux, vélo, voiture, ordinateur, frigo, cuisinière, télévision, lave-linge, lave-vaisselle, téléphone, robots ménagers, appareil photo, caméra, chaîne hi-fi, magnétoscope, imprimante, aspirateur, décodeur, ventilateur, vibromasseur – arrêtons là, la liste serait longue de nos gadgets-prothèses modernes et cette brève énumération fait sauter aux yeux l’évidence que notre hectare de territoire ne peut suffire à assouvir nos « besoins » contemporains, ni même à assurer l’absorption ou le recyclage des déchets que nous produirons par tonnes, même en confinant les abominables couches-culottes jetables hors bilan…

1,5 hectare : voilà qui laisse songeur, d’autant que vous n’êtes pas seul sur ce timbre-poste. Vous êtes le seul primate homo sapiens, c’est entendu, mais… Mais ? Vous avez compris si vous n’êtes ni spéciste ni raciste : l’homme n’est qu’un mammifère parmi d’autres et les autres mammifères ont eux aussi le droit d’occuper votre rectangle de 500 mètres de pourtour, non seulement vos chiens, chats, rats et furets domestiques, non seulement vos vaches, veaux, poules, cochons, brebis, lapins, chevaux et toutes les têtes de bétail qui vous nourrissent, mais aussi les lynx, loups, lions, lamas, léopards, lièvres, taupes, belettes, renards, zibelines, tatous, cerfs, blaireaux, sangliers, phacochères, oryctéropes, bisons, buffles, zèbres, gnous, gazelles, écureuils, wombats, tapirs, capybaras, coatis, gorilles, zorilles, girafes, grizzlis, yaks, rhinocéros – attention reculez un peu s’il vous plaît – hippopotames, élans, gambadants, sautillants, trottinants, galopants et même éléphants. Vous vous sentez à l’étroit ? C’est normal, eux aussi. Encore n’avons-nous parlé que de mammifères, car votre rectangle de poche, il s’agit de le partager avec tous les autres animaux terrestres, reptiles, insectes, oiseaux et batraciens inclus. Diable et démiurge, j’oubliais les espèces végétales, dont ces précieuses forêts de moins en moins primaires que la poésie des technocrates chante sous le charmant nom de « puits de carbone ». Il s’agira donc de ne surtout pas bétonner ou macadamiser votre petit rectangle de rien du tout ni d’y construire usines, hangars, bureaux, hôpitaux et centres commerciaux : où donc allez-vous planter vos choux et laisser s’ébattre les caribous ?

Vous voici à même de saisir physiquement, viscéralement, la cause de l’effondrement actuel de la biodiversité : cette cause n’est autre que le NOMBRE d’homo sapiens sur cette planète scandaleusement inextensible, malgré les efforts conjugués de nos grues, de nos cosmonautes et de nos démographes officiels docilement négationnistes. Votre maigre quadrilatère ne peut suffire à combler tous vos besoins, même si vous y trônez royalement seul : que dire si d’autres animaux le squattent sans titre de propriété, vous conférant ainsi le droit de les abattre à vue afin de protéger votre rachitique espace vital. Et vous tirez à merveille : face aux milliers d’espèces disparaissant chaque année, les scientifiques n’hésitent plus à parler d’extinction de masse. Mauvaise nouvelle en outre pour votre lopin de terre, il fond encore plus vite que la banquise – puisque 360.000 nouveaux-nés viennent chaque jour s’échouer sur notre radeau spatial en lambeaux. Dans le même temps, quelques 150.000 personnes ont la chance de le quitter : le solde net n’en reste pas moins de 210.000 nouvelles bouches à nourrir et corps à loger-chauffer-soigner-vêtir chaque jour. En 2050, avec les 10 milliards d’habitants qui sursatureront la planète, votre microscopique rectangle sera devenu un asphyxiant carré de 100 mètres de côté : quatre minutes de marche funèbre suffiront pour faire le tour du propriétaire. »

Théophile de Giraud

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Une Eglise qui favorise la croissance des naissances !

Le pape François vient de soumettre un questionnaire à tous les croyants. Une question de type clairement nataliste est posée : « Comment promouvoir une mentalité plus ouverte envers la natalité ? Comment favoriser la croissance des naissances ? » Les 39 questions posées dans ce document préparatoire au synode sur la famille (5 au 19 octobre 2014 octobre), intitulé « Les défis pastoraux de la famille dans le cadre de l’évangélisation » veut aborder la « vraie vie » familiale des fidèles de l’Église dans le monde actuel. Dans le texte préliminaire aux questions, l’Eglise rappelle les fondements théologiques du mariage catholique, notamment l’indissolubilité ou le devoir de procréer. Cette dernière «  interrogation » révèle la permanence des positions de l’Eglise… à l’antipode des considérations de capacité de charge de la planète !

L’Eglise catholique accorde à l’homme sa suprématie numérique sur le reste de la création en s’appuyant uniquement sur une phrase de la bible : « Dieu a dit à Adam et à Eve : Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-là ; ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout ce qui est vivant et qui remue sur la terre (Genèse 1,28) ». A partir de ces prémices, le pape Jean Paul II plongeait dans un populationnisme exacerbé dans son discours à l’Académie pontificale des sciences (18 mai 1990) : « La pression de la population est très souvent citée comme une des causes majeures de la destruction des forêts tropicales. Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’établir que l’expansion démographique n’est pas seulement un problème de statistiques ; c’est une question profondément morale. En condamner les pressions, y compris économiques, auxquelles les gens sont soumis, spécialement dans les pays les plus pauvres, pour qu’ils acceptent des programmes de contrôle des naissances, l’Eglise soutient inlassablement la liberté des couples de décider du nombre de leurs enfants selon la loi morale et leur foi religieuse. »

Le courant protestant est beaucoup plus ouvert à la maîtrise de la fécondité humaine. Ainsi Malthus dans son Essai sur le principe de population (1798) : « La plupart des attaques contre cet ouvrage sont moins de réfutations que des déclamations ou des injures qui ne méritent aucune réponse. Je suis donc appelé à relever des objections qui ont été faites en simple conversation. La première grande objection est que mes principes contredisent le commandement du Créateur, ordre de croître, de multiplier et de peupler la terre. Je suis pleinement persuadé que c’est le devoir de l’homme d’obéir à son Créateur, mais ce commandement est subordonné aux lois de la nature. Si, par une opération miraculeuse, l’homme pouvait vivre sans nourriture, nul doute que la terre ne fût très rapidement peuplée. Mais comme nous n’avons aucune raison de compter sur un tel miracle, nous devons, en qualité de  créatures raisonnables, examiner quelles sont les lois que notre Créateur a établies relativement à la multiplication de l’espèce. Il n’y a aucun chiffre absolu : garnir une ferme de bestiaux, c’est agir selon la grandeur de la ferme et selon la richesse du sol qui comportent chacune un certain nombre de bêtes. Le fermier doit désirer que ce nombre absolu croisse. Mais c’est une entreprise vaine de prétendre augmenter le nombre avant d’avoir mis les terres en état de les nourrir. »

On trouve un comparatif des différentes conceptions religieuses dans le chapitre de Jean-Claude Noyé du livre « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) »; « Moins nombreux, plus heureux » : « Les Églises protestantes sont d’une extrême diversité de sensibilités. La grande majorité d’entre elles acceptent la contraception et bien des militants du planning familial en sont issus. Au nom même d’une parenté responsable. L’idée communément admise est que, selon la Bible à laquelle les protestants se réfèrent avec constance, la sexualité est bonne, joyeuse et bénie. Quant à la procréation, elle n’est pas la finalité unique du mariage, encore moins sa seule justification ou excuse. Partant, l’éducation sexuelle, la régulation des naissances et l’adoption d’une législation libéralisant l’avortement ont été promus avec constance par les autorités des Églises regroupées dans l’Hexagone au sein de la Fédération protestante de France. Cette position ouverte est cependant contestée par l’aile puritaine du protestantisme, aux USA notamment… »

NB : Le livre « Moins nombreux, plus heureux » est à acheter chez votre libraire

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* LE MONDE du 21 février 2014, Famille, morale sexuelle : le Vatican face aux attentes des fidèles

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Est-ce vraiment rétrograde que d’accepter sa stérilité ?

François Olivennes, spécialiste des traitements de l’infertilité, milite dans les médias* pour la fécondation in vitro (FIV), le don d’ovocytes, la possibilité généralisée pour les femmes de congeler leurs ovocytes et l’AMP (assistance médicale à la procréation) pour les femmes seules. Il se croit donc respectueux du désir d’enfant à tout prix. Etre contre son avis, c’est vouloir que « Notre pays reste un petit village gaulois campé sur ses positions rétrogrades mais surtout hypocrites, car des milliers de femmes se rendent à l’étranger, parfois à une heure de Paris, pour bénéficier de ces techniques ». Voici ce qu’en disent les commentateurs sur lemonde.fr :

Gaétan Richardeau : On se demande tout de même quels seraient les intérêts économiques d’une telle généralisation de ces techniques pour le Dr François Olivennes, qui vient ici faire la leçon avec tant d’emphase..

Gbouvier : François Olivennes semble ignorer la différence entre ce que l’Humanité sait faire et ce que l’Humanité s’honore de faire. Et là, c’est moi qui ait peur. Il faudrait qu’il sorte un peu de son petit monde, ce petit docteur. Tout ne tourne pas autour de son petit business ! Un mec stérile et qui aime ça : non, je veux pas être père-porteur, bien que ce soit mon droit.

Félix le chat : Rien que son titre décrédibilise l’article… et son auteur. « Hostile aux femmes stériles », c’est être « rétrograde ». Rien que ça ! Pourquoi pas « contre-révolutionnaire » ou « ennemi du peuple » comme au bon vieux temps du camarade Staline

Hadrien : Taxer la France de rétrograde et hostile aux femmes stériles pour défendre sa boutique me semble misérable, et on se demande ce qu’un article de ce niveau fait dans les débats du Monde. Des personnes qu’on ne peut soupçonner d’intégrisme ou d’étroitesse d’esprit débattent depuis des années de la légitimité de la science à imposer ses progrès sans réflexion éthique et des enjeux pour notre société. On ne peut balayer tout cela de son mépris tout en se plaignant d’un « débat minimal » !

Chandernagor : Autant je suis fermement attaché aux droits des enfants, autant je suis réservé sur le droit « À l’enfant ». Cela mérite discussion et débats. La stérilité ne tue pas, que je sache.

Jacques Louys : Croire que le « désir » va être satisfait par son objet, ici avoir un enfant, est un leurre éternel…

Shakleton : Le désir d’enfant travesti en dû est une pure construction sociale. Il n’y a strictement aucun argument qui fait de la PMA une nécessité, sauf la pression sociale, le désir de normalité absolue. Pourquoi devrait-on financer un mythe social ? A choisir, je préfère que l’argent de la Sécu aille à ceux qui en ont vraiment besoin … Mettez une femme en mal d’enfant en face de quelqu’un de trop pauvre pour se payer une correction visuelle et qui y a laissé son travail : qui a priorité ? Avec une FIV, on finance combien de prothèses auditives et de lunettes ?

 La murène : Ce texte est emblématique d’un « droit à l’enfant » se substituant au droit des enfants. Le « désir d’enfant » de quelques-unes doit-il être financé par l’ensemble de la société ? Les femmes ne sont pas que des reproductrices, elles doivent pouvoir se réaliser autrement qu’en faisant des enfants.

Henry Michaud : On peut comprendre le désir d’enfant, mais est-ce dans le rôle de la société de légitimer ce désir et de faire qu’il soit exaucé coûte que coûte, notamment au frais de la secu ? J’en doute.

Cray : Le bidouillage pour la procréation doit-il être la règle ? Programmer son enfant avec une appli smartphone doit-il être l’objectif ultime à poursuivre? Si la France reste un petit village gaulois campé sur ses positions « rétrogrades », est-ce si gênant ?

Dominique Birou : Je partage votre point de vue et le vertige que me donne notre société, il y va surtout d’une sorte de consumérisme qui remet entre les mains des soignants le début de la vie

Shakleton : Dépenser des sommes délirantes pour répondre à un caprice avec 25 % de réussite au maximum quand la Sécu ne rembourse presque pas les lunettes et appareils auditifs, etc. moi j’appelle ça du natalisme obscène, pas une mentalité rétrograde. Ce qui serait un progrès, c’est d’enseigner à l’école que toutes les femmes n’auront pas d’enfants et qu’il n’y a rien d’anormal ni de pathologique, ni même de honteux à ça.

Roger D. : Entièrement d’accord. Il faudrait vraiment apprendre la biologie à tous, pour leur apprendre que n’aurons pas d’enfants biologiquement: -les femmes stériles -les femmes qui attendent de devenir stériles -les couple de femmes -les couple d’hommes -les femmes seules. La médecine est là pour guérir des maladies, pas pour contourner la biologie.

Yohann Coldefy : Guérir une maladie, c’est tout autant « contourner la biologie ». Vous enrayez artificiellement le développement naturel d’une bactérie ou d’un virus pour favoriser la guérison. Un état biologique ne vous plait pas, vous utiliser des techniques pour l’arranger. C’est ça la médecine.

GF : Il y a quelque chose d’effarants depuis des années, c’est que des gens avec le titre d’expert viennent dans les médias pour dire aux Français qu’ils seraient horriblement rétrogrades et derniers de la classe. Il y a là une sorte de chantage au conservatisme. ce n’est pas parce que l’on ne répond pas aveuglement par l’affirmative à ces propositions que nous sommes des horribles ayatollahs coincés à l’âge de pierre.

Christian Cépété : Ce médecin n’a pas compris que demain la procréation sera totalement déconnecté de la fécondation archaïque. Ovules et spermes seront stockés avant stérilisation des individus et l’assemblée nationale décidera chaque année du contingent de bébés éprouvettes. Alors, pourquoi nous embêter avec les combats d’hier, la PMA et la GPA et la famille avec enfants et le sexe, c’est des bêtises du passé. Et quelle économie, plus de congé prénatal, plus de maternité, juste des rayonnages avec des bocaux.

Yoyo : Pourquoi avoir un enfant ?

* LE MONDE du 19 février 2014, La France est devenue un pays rétrograde et hostile aux femmes stériles

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Bientôt les pieds dans l’eau et même la sécheresse….

« Pour comprendre la réalité du réchauffement climatique, il faut avoir les pieds dans l’eau. » Trouver cette phrase dans un éditorial du MONDE* montre à quel point la situation écologique devient plus que préoccupante… car tout le monde s’en fout ! Comme le principe de précaution ou le principe responsabilité restent des mots inconnus du grand public et d’ailleurs combattus par la nomenklatura qui nous dirige, il ne nous reste que le principe de réalité : nous adapter à l’insupportable. Car le dérèglement climatique est déjà là, LE MONDE en fait tout un dossier**. La situation est d’autant plus dramatique que les gaz à effet de serre ne sont qu’une des innombrables menaces qui pèsent sur nous.

Un livre de 1972 montrait que nous sommes en train de détruire, au-delà de toute possibilité d’équilibre, les bases mêmes de la vie. Pour examiner cette problématique mondiale, le rapport du Massachusetts Institute of Technology (commandité par le club de Rome), avait choisi la dynamique des systèmes mise au point par le professeur Forrester. Ce modèle d’analyse globale traitait cinq tendances fondamentales : l’industrialisation, la population, l’alimentation, les ressources naturelles non renouvelables et la pollution. On se trouve en présence de phénomènes de nature exponentielle. Considérant le temps de doublement relativement court de ces cinq variables, on arrive aux limites extrêmes de la croissance en un temps étonnamment court. De plus les interactions sont permanentes. Ainsi la population plafonne si la nourriture manque, la croissance des investissements implique l’utilisation de ressources naturelles, l’utilisation de ces ressources engendre des déchets polluants et la pollution interfère à la fois avec l’expansion démographique et la production alimentaire. Ce livre de 1972 a été actualisé en 2004 sous le titre The limits to Growth – The 30-year update). Les tendances de base restent les mêmes : si rien n’est fait, un effondrement de la civilisation devrait avoir lieu dans le courant du XXIe siècle.

Plus les problèmes sont à longue échéance et leur impact étendu, plus est restreint le nombre d’individus réellement soucieux de leur trouver une solution. La plupart des gens résolvent leurs problèmes dans un contexte spatio-temporel restreint avant de se sentir concernés par des problèmes moins immédiats : il leur faut avoir les pieds dans l’eau, et ce n’est même pas suffisant. Comme nous pensons quand même qu’il n’est jamais trop tard pour essayer d’améliorer notre « intelligence collective », vous pouvez vous abonner gratuitement à notre bimensuel Biosphere-Info. Il suffit de nous écrire : biosphere@ouvaton.org. A bientôt…

* LE MONDE du 18 février 2014, les Etats face à la réalité des dérèglement climatique

** LE MONDE du 16-17 février 2014, dérèglement climatique, l’hiver de tous les extrêmes

Bientôt les pieds dans l’eau et même la sécheresse…. Lire la suite »

La liberté de se reproduire est intolérable

Si chaque famille humaine ne dépendait que de ses propres ressources ; si les enfants de parents imprévoyants mouraient de faim ; si, donc, une reproduction excessive entraînait la « punition » de la lignée génétique en cause, il n’y aurait alors aucun intérêt public à contrôler la reproduction des familles. Mais notre société est profondément engagée dans l’Etat-providence, et elle est en conséquence confrontée à un autre aspect de la tragédie des biens communs. Dans un Etat-providence, comment faut-il traiter la famille, la religion ou la classe sociale qui adopte une reproduction excessive en vue d’assurer son propre accroisssement ?

Lier le concept de la liberté d’enfanter à la croyance selon laquelle chacun possède à la naissance un droit égal aux biens communs, c’est enfermer le monde dans un processus tragique. Malheureusement, c’est exactement la voie suivie par les Nations unies. Fin 1967, quelques trente pays ont donné leur accord à ce qui suit : « La Déclaration universelle des droits de l’homme décrit la famille comme l’unité naturelle et fondamentale de la société. Il s’ensuit que tout choix et toute décision concernant la taille de la famille doivent irrévocablement relever de la famille elle-même, et ne peuvent être pris par qui que ce soit d’autre. »

Il est douloureux de devoir nier catégoriquement la validité de ce droit. Mais si nous aimons la vérité, nous devons ouvertement réfuter la validité de cette Déclaration, même si elle est promue par les Nations unies. Le résumé le plus simple de l’analyse de la population humaine est peut-être le suivant : les biens communs ne le sont que dans des conditions de faible densité de population. Quand la population humaine a augmenté, les communaux ont dû être abandonnés l’un après l’autre. Nous avons d’abord abandonné les communaux dans la collecte de nourriture, en clôturant les terres agricoles et en limitant les pâturages et les zones de pêche. Nous luttons aujourd’hui pour fermer les communaux à la pollution due aux automobiles, aux usines, aux insecticides et aux centrales nucléaires.

Aucune solution technique ne peut nous sauver de la misère de la surpopulation. La liberté de se reproduire entraînera la perte de tous. La seule façon de préserver nos libertés consiste à renoncer très rapidement à la liberté d’enfanter. « La liberté et la reconnaissance de la nécessité », et c’est le rôle de l’éducation de révéler à tous la nécessité d’abandonner la liberté d’enfanter. Ce n’est que de cette façon que nous pourrons mettre un terme à la tragédie des biens communs.

Garrett Hardin (extraits de The Tragedy of the commons, 1968, texte repris par l’anthologie « la pensée écologique », Puf 2014)

NB : un livre vient de sortir sur cette problématique démographique, « Moins nombreux, plus heureux » aux éditions Sang de la Terre ; à commander chez votre libraire préféré…

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EHPAD, au royaume des mémoires mortes

Ils sont là, rassemblés, silencieux, bien plus de femmes que d’hommes. Ils ne bougent pas, ils ne se regardent pas, ils ne se parlent pas, les yeux tournés vers le vide de leur existence. Ils sont dans une section sécurisée dont ils ne peuvent sortir, ils sont dans l’unité Alzheimer. Ils sont dans un EHPAD, établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Ils ont un numéro défini par la grille AGGIR (autonomie gérontologie groupes iso-ressources). Ils sont parfois GIR 1, dépendance totale, mentale et corporelle. Les maisons de retraite se font rares, beaucoup de vieux restent chez eux. Mais les établissements médicalisés fleurissent dans toute la France.

Il y a là ces cerveaux en marmelade, démence vasculaire ou maladie neurodégénérative. Ils ne semblent pas souffrir ou sont perclus de douleurs. Ils prennent des médicaments qui soignent d’un côté mais détraquent de l’autre. Pour la plupart ils sont sous anxiolytiques et autres calmants, c’est si long de se voir mourir à petit feu. Parfois ils peuvent se déplacer, mais ne reconnaissent plus leurs proches. Ils sont retombés en enfance, ils portent des couches, on leur fait la toilette, on les couche. Le plus souvent la mémoire immédiate est morte et seuls les souvenirs les plus anciens préservés. On croit que ses parents sont toujours présents alors qu’on a déjà plus de 90 ans. Ils étonnent souvent par leur sens de la répartie entre deux somnolences. Ils peuvent sourire, ils peuvent se dire heureux. Mais ils sont si souvent angoissés à chercher en vain un père, une mère ou une sœur décédés il y a bien longtemps. Ils veulent retourner chez eux, s’inquiètent de ne pas arriver à l’heure « au travail ». Ils paniquent à constater qu’ils n’ont pas un sou sur eux, comment manger, comment se loger… alors qu’ils ont pris totalement en charge. Il faut leur expliquer sans cesse ce qu’on leur a déjà dit quelques instants auparavant. Chaque salarié fait pour le  « mieux », selon son âme et sa conscience. Mais il longe parfois un mur, les yeux baissés, pour enfin quitter son poste sans devoir épauler une dernière fois une errance mentale qui reprendra trois minutes après leur départ. La nuit la « résidence » change de visage, moins de personnels, plus de résidents errant… qui attendent la mort, une délivrance finale.

L’euthanasie est-elle possible dans un Ehpad ? Une aide soignante a provoqué des décès, elle devra être jugée. Pourtant il y a toute cette zone grise entre l’euthanasie de personnes conscientes en fin de vie dont le choix est clairement exprimée et ceux qui sont en coma cérébral dépassé. Difficile de définir dans quelle case il faut être pour remplir les conditions en Ehpad d’une aide au grand départ. A quel moment la personne peut-elle exprimer son désir de mourir quand elle ne sait plus son âge et ne retrouve plus son lit ? Est-ce par un refus alimentaire adresser à l’entourage et aux soignants ce message indirect, « Je me retire de ce monde » ? Le refus alimentaire est un comportement difficile à interpréter. Y a-t-il vraiment « refus d’acceptation », c’est-à-dire acceptation du terme de sa vie qui permet à la personne de se réapproprier sa fin de vie ? Est-ce de toute façon acceptable par les proches et les soignants ? Les pensionnaires d’un Ehpad peuvent être alités plusieurs mois sous morphine et le médecin référent prétendre être contre l’acharnement thérapeutique : pas de soins médicamenteux nouveaux, pas d’hospitalisation ! Tant qu’on est nourri, lavé, nourri artificiellement à la cuillère ou à la seringue … le corps résiste… le corps subsiste… l’esprit n’est plus.

Quel avenir offrons-nous à nos anciens ? Pour qui, pourquoi ? Pour permettre à des institutions de faire leurs choux gras, le fameux « or gris » qui tente les investisseurs ? Il est plus confortable de confier nos anciens à une structure extériorisée plutôt que de les garder avec nous en famille. La question de l’euthanasie en Ehpad pose en définitive la question de l’accompagnement de nos anciens. Nous ne sommes pas prêts à leur dire « adieu », mais nous les mettons à l’écart. Il est plus facile de prolonger une vie en gériatrie que d’y mettre un terme. En matière de fin de vie comme en bien d’autres matières, le problème de nos sociétés qui ont voulu s’affranchir de toutes les limites est de discerner maintenant où sont les limites. L’écologie nous donne les prémices du raisonnement : nous sommes poussière et nous retournerons poussière.

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Les Suisses ont voté halte à « l’immigration de masse »

Une proposition de l’Union démocratique du centre (UDC, majoritaire au Parlement suisse) visait à instaurer des quotas à l’immigration et à renégocier la libre circulation avec l’Union européenne. Elle a été soumise au vote des électeurs suisses le dimanche 9 février. Les Suisses ont voté oui à la limitation de « l’immigration de masse » à une très courte majorité (50,3 %). Mais le taux de participation a été particulièrement élevé, atteignant 56,5 %, soit beaucoup plus que la moyenne de 44 % habituellement enregistrée en Suisse, preuve que le sujet a suscité beaucoup d’intérêt de la part des électeurs*. Les étrangers représentent déjà 23,5 % des habitants. Aucun pays n’atteint un tel taux en Europe. « Nous ne voulons pas fermer nos frontières, mais nous voulons les contrôler », affirmait le vice-président de l’UDC. Il y aura donc des plafonds annuels à l’immigration ainsi que des contingents pour les autorisations de séjour en Suisse.

Cette initiative populaire n’est que la première d’une série. Le peuple devrait en effet être appelé par la suite à voter sur une initiative de l’association ECOPOP(Ecologie et Population)  intitulée « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles ». Le texte de ces écologistes propose de « limiter l’immigration nette en Suisse », à un taux de 0,2 % par an en moyenne. Philippe Roch, ancien Directeur de l’Office fédéral de l’environnement avait déclaré  en 2012 : « Il y a inadéquation entre la population et les ressources disponibles. Au niveau mondial, nous consommons l’équivalent d’une fois et demie ce que la planète peut produire. En Suisse, la population a doublé depuis la fin des années 1930. Malgré une situation économique favorable, nos espaces de liberté diminuent, notre qualité de vie est dégradée par le béton et les voitures. Sachant que la Suisse consomme trois fois ce que son territoire peut produire, nous sommes déjà au-dessus de la limite, alors qu’un excédent de 80 000 personnes s’installe chaque année. Ce n’est pas durable. » Avec une limite à 0,2 % par an, seules 16 000 personnes pourraient immigrer chaque année, alors qu’en 2013 environ 73 000 ont gagné la Suisse.

Petit problème, ces initiatives populaires remet en question l’accord avec l’Union européenne sur la libre circulation des personnes. Mais la libre circulation est loin d’être une constante historique. C’est ce qu’exprime un des chapitres d’un livre (à lire absolument) : « Contrairement à la conception commune selon laquelle la mobilité est une constante de la société humaine, nous constatons historiquement qu’il n’y a jamais eu libre circulation des personnes. Partout dans le monde ancien, les peuples donnaient un caractère sacré aux portes de leur territoire, village ou ville : aller au-delà impliquait toutes sortes de précaution. Même le roi de Sparte s’arrêtait à la frontière de la Cité pour y effectuer des sacrifices ; à l’extérieur était le domaine de l’étranger et  du combat. Jusqu’au XVIIIe siècle, seule une minorité de personnes se déplaçait : les soldats, les marchands, les aventuriers et les brigands. La masse de la population était peu mobile et le vagabondage proscrit ; on naissait, vivait et mourait dans le même village. Les frontières nationales érigées au XIXe siècle n’ont fait qu’actualiser cette constante humaine, la délimitation d’une appartenance territoriale. »**

* Le Monde.fr avec AFP | 09.02.2014 à 17h09

** Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie

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la fin des migrations sur une planète close et saturée

Ce n’est pas l’identité européenne (ou française) qui est menacée par l’immigration, mais l’équilibre même des peuples avec leur milieu. Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut dialoguent de façon superficielle*. Il ne suffit pas de dire comme DCB que « l’Europe a une politique de forteresse qui ne fonctionne pas » en s’appuyant sur des événements dramatiques de « migrants à la mer ». AF a tort de laisser croire que les Français « vivent sous la menace constante de l’agression », le sentiment d’insécurité est artificiellement construit par de tels propos. Fermer les frontières ne veut pas dire stigmatiser ceux qui sont à l’intérieur de nos frontières.

Frontex existe depuis plusieurs années, c’est l’agence pour la protection des frontières extérieures de l’Union européenne. Le refus actuel de l’immigration est un acte raisonné, mettant en lumière que les nombreux immigrants jugés nécessaires pendant les Trente Glorieuses ne sont plus de mise quand le chômage devient structurel. DCB a tort de prôner le regroupement familial dans un contexte de crise alors que les enfants d’immigrés nés en France connaissent déjà de nombreuses difficultés d’intégration. AF souligne que « l’Europe, loin d’être une forteresse, accueille des centaines de milliers d’immigrants chaque année ». A un tel niveau d’entrants la question de la réduction des flux migratoires se pose absolument.

Un chapitre d’un livre* sur la surpopulation mondiale montre la fin inéluctable des migrations sur une planète close et saturée : « L’ère de La planète migratoire touche à sa fin. Les lois contre les étrangers se durcissent un peu partout, dans les pays riches comme dans les pays pauvres, aucun espace géographique n’est à l’abri de la construction d’un mur à ses frontières. Des conflits d’espace vital et de ressources découleront encore plus, dans les décennies à venir, la non-acceptation des migrants (…) Les arguments comparant démographie et environnement sont d’ordre scientifiques, ils reposent sur la formule mathématique, I = PAT :  l’Impact de l’espèce humaine sur un territoire est déterminé, à Technique donnée, par sa Population et par ses Affluences (Activités, niveau de vie). Pour réduire les impacts I, il est donc nécessaire d’agir sur l’efficacité technique T, l’Affluence (réduire le nombre d’unités de production ou de consommation par personne) et la population P (réduire le taux de natalité… ou l’immigration). La décroissance matérielle devrait, sur un territoire dont on a dépassé la capacité de charge, s’accompagner d’une politique démographique qui agit tant sur la fécondité que sur les flux migratoires. » Achetez ce livre, pour une fois ça vaut l’investissement ! À commander dès maintenant à votre libraire local ou (à la rigueur) dans une librairie en ligne : Amazon ; Decitre ; FNAC

* LE MONDE du 2-3 février 2014, Daniel Cohn-Bendit et Alain Finkielkraut confrontent leurs points de vue

** Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie

(Éditions Sang de la Terre, 178 pages, 16 euros (en librairie le 17 février 2014))

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La décroissance est-elle malthusienne ? Vaste débat !

Clément Wittmann a été le candidat du mouvement des décroissants aux dernières présidentielles françaises (cf. son livre, Carnet de  campagnes d’élections volées) ; il n’attache aucune importance à la question démographique. Michel Sourrouille a été le coordinateur d’un ouvrage collectif sur l’urgence écologique de repenser la démographie : Moins nombreux, plus heureux (parution en librairie le 17 février prochain, vous pouvez déjà le commander à votre libraire préféré). Voici leur échange :

Michel Sourrouille : « Malthus était un écologiste avant la lettre. A la fin du XVIIIe siècle il mettait en évidence une constante historique : la population humaine avait tendance à augmenter plus vite que les ressources pour la nourrir. La littérature récente a pourtant choisi de ne parler presque exclusivement que d’agriculture. Certains pensent même qu’il nous faut oublier Malthus tellement son analyse est dénigrée. Dans le contexte de la littérature francophone, il est donc courageux d’aborder l’autre tenant de la relation population/alimentation, à savoir la maîtrise de notre croissance naturelle et migratoire. »

Clément Wittmann : « Il n’y a aucun problème démographique, la seule menace pour la planète ce sont les riches et leurs mode de vie. »

Michel Sourrouille :  « Je suis bien d’accord avec toi, le mode de vie des riches (qu’une large fraction du reste du monde veut imiter) est une menace pour la planète. Mais je ne vois pas pourquoi cela resterait « la seule » menace. Trop de gens dans un écosystème donné peuvent complètement détruire leur milieu sans forcément beaucoup consommer… L’écologie nous apprend l’interdépendance entre les phénomènes. »

Clément Wittmann : « Certes, mais comme le dit Serge Latouche, la planète peut supporter 23 milliards d’habitants qui vivent dans la simplicité volontaire ou la frugalité, ou 500 millions qui vivent comme des européens, des luxembourgeois ou des américains… »

Michel Sourrouille : « Une simple citation donne une vision superficielle d’un auteur. Serge Latouche pense clairement que « L’humanité devra impérativement maîtriser sa reproduction. » Voici sa conception* :

« Le démographe Alfred Sauvy est un bon représentant de l’optimisme démographique béat. La France, selon lui, pouvait facilement supporter une population de 100 millions d’habitants, et la Terre de 50 milliards. Selon son point de vue, une population abondante serait favorable à une forte croissance, elle-même source de bien-être pour tous. Mais si une croissance infinie est incompatible avec un monde fini, cela concerne aussi la croissance démographique ; une société de décroissance ne peut par évacuer la question du régime démographique soutenable. Le taux de croissance démographique mondiale est passé de 2 % à 1,3 %. Albert Jacquard fait simplement remarquer que, avec un taux d’accroissement de 0,5 % par an, la population humaine, qui était d’environ 250 millions il y a  deux mille ans, serait de 5000 milliards aujourd’hui. Sommes-nous surpeuplés ? Oui, incontestablement, si tout le monde devait consommer comme un Américain moyen. Mais à l’inverse, la pratique de la diète par le Burkinabé de base pourrait offrir encore une large marge de manœuvre. Alors que dans le premier cas la population devrait décroître pour atteindre 1 milliard d’individus, elle pourrait s’élever dans le second cas jusqu’à 23 milliards ! Quel est alors le chiffre de peuplement « soutenable » ?

                Le calcul de l’empreinte écologique montre que l’on a dépassé les capacités de soutenabilité de la planète en 1960. Or à l’époque, la Terre comptait 3 milliards d’habitants. Mais le fait de disposer d’une source d’énergie abondante  et bon marché, le pétrole, a permis un bond prodigieux, faisant passer la population mondiale à 6 milliards d’individus. La disparition de cette source non renouvelable nous condamnerait à revenir à un chiffre de population compatible avec les capacités de charge de la planète, soit à peu près le chiffre de la population antérieur à l’industrialisation (1 milliard en 1860). L’humanité devra impérativement maîtriser sa reproduction. »

* le pari de la décroissance, Fayard, réédition 2010

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contrôler la fécondité des pauvres, impossible obligation

« Pour certains défenseurs des droits de l’homme, il est injuste que les pauvres de ce monde aient à subir des programmes de contrôle des naissances, car, pris tous ensemble, ces pauvres laissent une empreinte écologique bien plus réduite sur la planète que la minorité des privilégiés. C’était sans doute vrai il y a un demi-siècle, quand les deux-tiers des humains étaient des paysans. Mais aujourd’hui, la plupart sont citadins – et la majorité de ces citadins sont pauvres. Aussi misérable le bidonville de Dharavi (ndlr : à proximité de Bombay en Inde) puisse-t-il paraître, cependant ses gueux sont de plus en plus équipés de téléphones portables. Et l’électricité qu’ils utilisent pour les charger est peut-être piratée, sa production n’en libère pas moins du CO2 dans l’atmosphère. L’hallucinante circulation automobile de Mumbai (Bombay) est devenue encore plus folle depuis l’arrivée sur le marché de la Nano de Tata Motors, propulsée par une moteur d’autorickshaw et conçue pour être vendue 1500 euros… afin que tout le monde puisse s’en offrir une (…) Les rues et les voies ferrées de Mumbai se hérissant d’immeubles d’habitations, sur des kilomètres et dans toutes les directions, l’empreinte cumulée de ces pauvres de moins en moins pauvres ne cessera de s’étendre sur cette région où vivait il y a encore un siècle une myriade d’animaux tropicaux. » (p.345)

David Brown : « Nous avons l’énorme avantage d’être l’espèce animale  qui en gère d’autres. Mais ça ne veut pas dire que nous gérons notre propre espèce. A vrai dire, nous avons déjà prouvé que nous en sommes totalement incapables. Gérer les humains, c’est impensable. Totalement contre-intuitif. Si vous allez au Darfour et voyez des gens mourir, vous leur apporterez à manger. Et leur natalité remonte. Si Haïti subit un tremblement de terre, vous y envoyez de l’aide et la procréation repart. Le redressement des populations entraîne inévitablement le retour des souffrances. Nous comprenons ce phénomène depuis déjà une centaine d’années, mais avons-nous changé de comportement pour autant ? Non. Parce que vous ne pouvez pas dire à Haïti d’aller se faire foutre, ni décréter que c’est un cas désespéré, qu’il faut cesser d’y envoyer de la nourriture parce que ce n’est pas dans son intérêt. Nous sommes comme ça. » (p.369)

L’idée de « gérer » l’espèce humaine comme si nous étions des animaux sauvages ou d’élevage nous choque. Pourtant, dans l’histoire de la biologie, toutes les espèces qui ont surexploité les ressources de leur environnement ont subi un effondrement de leur population, parfois fatal pour l’espèce entière. Sur cette Terre au bout du rouleau, nous ne vivons plus dans une étendue sauvage et illimitée : nous sommes dans un parc. Nous adapter à cette réalité est aujourd’hui la condition de notre survie. Sans quoi la nature fera le travail à notre place. Par exemple la nature nous privera de nourriture. Le risque qu’une épidémie de fièvre Ebola ravage nos populations est en effet bien moins élevé que celui de voir des pathogènes soufflés aux quatre coins du monde faire s’effondrer notre production alimentaire centrée sur quelques monocultures. (p.370 et suivantes)

extraits du livre Compte à rebours (Jusqu’où pourrons-nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

première édition 2013 sous le titre Countdown. Our Last, Best Hope for a future on Earth ?

Editions Flammarion 2014, 430 pages, 23,90 €

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avorter, une nécessité sur une planète saturée d’humains

Sur une planète saturée d’Homo sapiens, il nous paraît raisonnable de permettre la contraception et l’avortement. Pourtant le pape François évoquait le 13 janvier la culture du déchet : « Malheureusement, ce ne sont pas seulement la nourriture ou les biens superflus qui sont objet de déchet, mais souvent les êtres humains eux-mêmes, qui sont “jetés” comme s’ils étaient des “choses non nécessaires”.  Par exemple, la seule pensée que des enfants ne pourront jamais voir la lumière, victimes de l’avortement, nous fait horreur. » Pourtant le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy veut une loi restreignant l’avortement aux seuls cas de viols et de mise en danger physique ou psychique de la femme. Pourtant en France une « marche pour la vie » a eu lieu le dimanche 19 janvier*. Les slogans ? L’IVG est un « attentat à la dignité humaine » et un « « génocide médical ». Leurs sweat shirts proclament « j’aime la vie ». Mais quelle vie ? Quelle vie sur une planète surexploitée, polluée, surpeuplée ? Quelle place laisse-t-on aux autres espèces dont nous prenons de plus en plus rapidement tout l’espace ? Aimer la vie à n’importe quel prix n’est pas aimer.

Ces militants pro-life ne sont certainement pas des écolos. Leur attitude applique sans réfléchir l’impératif biblique « croissez et multipliez », donnant à l’espèce humaine un droit exorbitant de pouvoir se développer en nombre bien plus que les capacités des écosystèmes le permettent. Ce tour de force ne peut réussir durablement ; un jour ou l’autre, les guerres, les famines et les épidémies ponctionnent le surplus de vies humaines. Cela veut dire qu’augmenter indûment le nombre de vies, c’est nécessairement augmenter le nombre de morts. Or, si des pays interdisent encore l’IVG, aucun ne s’interdit la guerre. Ce ne sont pas les néo-malthusiens qui sont des fascistes, ce sont ces intégristes qui n’ont d’autres arguments percutants que l’usage de la violence verbale ou même physique contre tous ceux qui veulent pour leurs enfants une vie digne d’être vécue.

A part une référence à un dieu qui n’a absolument rien dit (ni rien à dire) sur l’avortement, ces militants anti-avortement  manifestent contre la dignité de la femme, contre le fait de pouvoir choisir le nombre de ses enfants et de les accueillir dans un monde qui les attend. Ils ne sont pas pour l’épanouissement des enfants qui, forcés de vivre, ont de forte chance de ne plus savoir ce que vivre veut dire. Ils ne représentent rien du tout, à part leurs présupposés et leur absence d’analyse. Nous ne pouvons que leur conseiller de lire René Dumont, un malthusien éclairé. Et de se mettre à l’écoute de la Nature, ce dieu incarné.

* Le Monde.fr | 19.01.2014, Manif anti-IVG : « On souhaite que la France prenne exemple sur l’Espagne »

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L’urgence écologique de repenser la démographie

117 habitant au kilomètre carré. Les indices de surpeuplement d’une France de 66 millions d’habitants sont nombreux : taux de chômage officiel, chômage caché, empilement dans des immeubles, embouteillages monstres, consommation d’anxiolytiques, accaparement des terres agricoles pour les commodités humaines, une densité par superficie agricole utile qui explose, perte de biodiversité, etc. Entre 1982 et 2011, la France a gagné 9,4 millions d’habitants et notre niveau de vie nécessite l’usage de plusieurs planètes… que nous n’avons pas  ! Si l’espérance de vie s’établit à 85 ans en moyenne pour une femme et 78,7 ans pour un homme, l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 63,5 ans pour les femmes et à 61,9 ans pour les hommes (en 2010) avec une tendance à la baisse. Les communes périurbaines s’étendent jusqu’à 100 km autour de Paris, 50 km autour de Bordeaux, Toulouse et Lyon, 30 km autour de Nantes ou Montpellier.

Pourtant l’opposition reproche au gouvernement de mettre en péril le dynamisme démographique du pays. Pourtant les natalistes de l’INED sont heureux, la population ne baisse pas : l’indice de fécondité est passé à 1,99 en 2013, un niveau proche du seuil de renouvellement des générations. Pourtant les politiques sociales et familiales françaises privilégient encore la hausse des naissances. Pourtant même certains « décroissants » estiment que ce n’est pas le nombre de Français qui comptent, mais le nombre de leurs voitures.

Il est donc courageux d’envisager la décroissance démographique. C’est ce qu’ont fait  treize personnes dans un livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie)* ». Leur constat est simple : une population moins nombreuse faciliterait l’organisation sociale, le partage de l’espace, et donc l’émergence possible de relations apaisées entre humains et avec la nature. Ils ont aussi considéré que nous n’avons pas le choix, la crise à la fois socio-économique et écologique nous impose de réguler l’augmentation de la population. Il leur semble intenable que l’espèce humaine augmente de un milliard de personnes tous les douze ans environ sur une petite planète dont nous avons déjà dépassé les limites. À commander dès maintenant à votre libraire local ou (à la rigueur) dans une librairie en ligne :

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* Éditions Sang de la Terre, 178 pages, 16 euros (en librairie le 17 février 2014)

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Ariel Sharon est mort-vivant, Pauwels vivant est mort

Ariel Sharon survit depuis le 4 janvier 2006 sous respiration artificielle, à la suite d’un grave accident cérébral. Ariel Sharon est un patient qui coûte cher : 1,5 millions de shekels (296.000 euros) par an*. Son état vient de s’aggraver récemment, mais aux dernières nouvelles il est toujours « vivant », à savoir « en danger de mort imminente ». Emiel Pauwels, un Belge de 95 ans, qui était considéré comme « le plus vieil athlète » du royaume, est mort mardi par euthanasie après avoir « célébré » la veille son départ avec une centaine de proches : « Qui ne voudrait pas en finir avec du champagne en compagnie de tous les siens ? ». Emiel Pauwels était cloué au lit depuis quelques mois à cause d’un cancer de l’estomac en phase terminale**. La Belgique est l’un des rares pays à avoir depuis 2002 légalisé l’euthanasie active. Penser l’euthanasie doit accompagner le cheminement d’un écologiste. Voici ce que nous avons déjà exprimé sur notre blog :

l’aide au suicide constitue un droit légitime et écolo

…d’un point de vue écologiste, il faut savoir reconnaître la mort qui vient car elle est par nature notre lot commun. Une fin de vie consentie vaut mieux que de se traîner d’hôpital en hôpital…

le fantasme de l’immortalité, une perte de sens

Ivan Illich est un penseur célèbre, décédé en 2002 des suites d’un cancer du cerveau qu’il a volontairement choisi d’assumer jusqu’au bout sans vouloir l’opérer. Le transhumaniste Laurent Alexandre est d’un avis contraire, il vise à « euthanasier la mort » pour vivre mille ans et plus…

aidons la nature avec la mort médicalement assistée

…alors que la procréation médicalement assistée est un détournement des mécanismes de la nature, la mort médicalement assistée fait le contraire. Il s’agit d’accepter sa fin de vie et d’enlever ainsi les effets nocifs d’un autre mécanisme technicisé inventé par les humains, les soins palliatifs…

assistance au suicide et liberté humaine

…pratiquons les « directives anticipées », cette possibilité offerte à l’individu de donner des indications concernant ses préférences thérapeutiques lorsqu’il n’est plus en état de les exprimer. Obligatoire en Allemagne, contraignant en Angleterre, c’est seulement un avis consultatif en France…

à quoi sert la vie humaine ?

…il me paraît plus sain d’empêcher la perte de biodiversité et l’extinction des espèces plutôt que de vouloir préserver la vie des humains qui ne servent plus à rien…

Alzheimer et droit de mourir dans la dignité

…on me dit qu’« elle a oublié de marcher », elle est en fauteuil roulant. Je ne sais pas si elle me reconnaît, on me dit que si, et aussi qu’on ne peut savoir ce qui se passe pas dans sa tête…

Euthanasie, le droit ultime

… LE MONDE du 6 mars 2009, sous la rubrique le livre du jour, résume Pitié pour les hommes. L’Euthanasie : le droit ultime de Denis Labayle. Toute l’argumentation repose sur l’affirmation de la liberté de choisir sa mort…

respect de la vie humaine

…dans le catéchisme pour adultes des évêques de France, on ne trouve que des présupposés, «  Puisque l’homme est créé à l’image de Dieu, la vie revêt un caractère sacré. » ou des contradictions « La vie terrestre n’est pas un absolu, comme en témoignent les martyrs. » Quant aux Evangiles,  ils ne disent rien sur l’avortement et l’euthanasie…

ADMD versus Axel Kahn

…dans son dernier livre, Axel Kahn critique sévèrement l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) pour l’usage qui est fait du concept de dignité. Le problème, c’est qu’Axel Kahn ne peut pas définir le concept de dignité parce que c’est indéfinissable…

suicide de Gérard Horst (André Gorz)

…il s’est suicidé  le 24 septembre 2007 en même temps que sa femme, Dorine, atteinte depuis longtemps d’une affection évolutive qui s’est doublée d’un  cancer. L’écrasante beauté d’une communion dans le suicide de deux amoureux octogénaires…

* LE MONDE du 23 octobre 2011, La dernière guerre d’Ariel Sharon

** Le Monde.fr avec AFP | 07.01.2014, Le « plus vieil athlète belge » choisit l’euthanasie

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L’aide au suicide constitue un droit légitime… et écolo

Quand dépasse-t-on les limites en matière sociale ? Est-ce quand on autorise le mariage pour tous ? Quand on légalise la prostitution ? Quand on autorise la gestation pour autrui ? Quand on considère l’aide au suicide comme un droit ? Les débats actuels montrent qu’il n’y a aucune idée directrice en matière sociale, un interdit total peut se transformer en acceptation globale et réciproquement. C’est le jeu de la démocratie, un lieu vide qu’on peut remplir à sa guise. La grande nouveauté, c’est qu’on peut demander directement son avis à la population par l’intermédiaire d’une conférence citoyenne (dite aussi « de consensus »). C’est ce qui vient de se passer à propos de l’euthanasie.

Ils étaient dix-huit, choisis par l’IFOP, pour représenter la diversité de la société. A la demande du comité consultatif national d’éthique, ces personnes tirées au sort ont fait émerger une réflexion collective sur la fin de vie après avoir auditionné des experts. Leurs recommandations finales marquent une rupture*. Pour eux, il y a suicide assisté quand il y a consentement direct de la personne pour demander l’aide à mourir. Il y a euthanasie si la personne est inconsciente. Le panel a jugé la notion de sédation complexe car « elle constitue un aspect relevant essentiellement de la technique médicale et par là semble échapper à la maîtrise et à la responsabilité du patient ». La possibilité de se suicider par assistance médicale, reposant avant tout sur son consentement éclairé, constituerait un droit légitime du patient en fin de vie (ou souffrant d’une pathologie irréversible). Quand le consentement direct n’est pas possible, nos représentants préconisent une « exception d’euthanasie »*.

D’un point de vue écologiste, il faut savoir reconnaître la mort qui vient car elle est par nature notre lot commun. Une fin de vie consentie vaut mieux que de se traîner d’hôpital en hôpital. Le point essentiel de la discussion devrait alors porter sur le poids moral et économique des spécialistes de la mort médicalisée. Il n’y a pas pire défenseurs de l’acharnement thérapeutique que certains spécialistes des soins palliatifs. Dans notre socité du « progrés technique », on naît dans la technique médicale, on vit dans la technique médicale, on attend que la technique prolonge la vie au-delà du raisonnable. Cela fait vivre des professionnels, cela prend aussi des ressources naturelles de plus en plus rares. C’est pour cela que la fin de vie devrait s’accompagner d’une « assistance » médicale réduite au minimum. Il est naturel de naître dans le lit parental, il est aussi naturel de mourir dans son propre lit. Retrouvons un peu de notre nature propre, perfectionnons ensemble notre sens des limites.

* Le MONDE du 18 décembre 2013, « L’aide au suicide constitue un droit légitime »

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vieillir n’est pas une charge insurmontable en Chine

En Chine, la politique de l’enfant unique connaît des amendements. Le 3e plénum du XVIIIe congrès du Parti communiste chinois (novembre 2013) autorise les couples dont l’un des deux conjoints est lui-même un enfant unique à avoir deux enfants. L’auteur de l’article*, Isabelle Attané, est ouvertement anti-malthusienne : « A l’aube de ce XXIe siècle, de nouvelles contraintes démographiques se dessinent, et tout le monde s’entend sur le fait que la nécessité de contrôler les naissances n’en fait plus partie. » Point de vue convenu, elle vient de l’INED, un institut français ouvertement populationniste. Elle regrette que chaque Chinoise ait désormais moins de 1,5 enfant en moyenne, c’est-à-dire bien moins que le nombre théoriquement nécessaire (2,1) pour assurer le renouvellement de la population. Comme si une population de plus de 1,3 milliard de personnes devait nécessairement se stabiliser à ce niveau ! « 2,1 » est un chiffre mythique constamment rabâché par les natalistes.

L’unique argument d’Isabelle Attané : il faudrait « ralentir un vieillissement démographique qui s’annonce exceptionnellement rapide. » En 2050 un Chinois sur trois sera âgé de 60 ans ou plus. Ce seront alors 450 millions de personnes qui, en l’absence d’un système de retraites généralisé et performant, représenteraient une charge absolument insoutenable pour les actifs de demain. Si le problème est réel, augmenter le nombre de naissances ne ferait que reculer le problème puisque un jour ou l’autre ces personnes supplémentaires deviendront des retraités. Encore faudrait-il aussi que les actifs ne deviennent pas chômeurs. Or la croissance chinoise, à base de charbon et d’exportations, est extrêmement fragile, avec des conséquences déjà très négatives au niveau social et environnemental. La solution n’est pas d’ajouter plus de problèmes encore par un surplus de population.

Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées trop vieux pour occuper un emploi régulier travaillaient dans l’économie domestique où les échanges familiaux l’emportaient sur les forces du marché. Tous ceux qui auraient eu droit à la retraite , les plus de 60 ans selon les critères d’Isabelle Attané,  y participaient. La coutume de la retraite a été le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que de telles économies domestiques redeviendront nécessaires. La Chine n’a pas fait l’erreur d’une politique malthusienne de contrôle des naissances, elle fait l’erreur de promouvoir la croissance économique au prix de la destruction des communautés, de l’économie domestique et de l’environnement.

* LE MONDE éco&entreprises du 26 novembre 2023, Pékin devra adopter une vraie politique nataliste

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petit commentaire de commentaires anti-malthusiens

Le débat sur la question démographique est toujours passionné. Tellement passionné que même les écologistes institutionnels (les Verts ou EELV) ont refusé toute motion sur la question. Voici ce qui devrait être le point de vue majoritaire parmi les écolos sincères et ensuite quelques éléments de réponse envers ceux qui contestent les malthusiens (en faveur d’une maîtrise de la fécondité).

1) Une référence, le discours malthusien

– Malthus est un écolo avant la lettre, il appartient à notre histoire politique : il a montré l’interdépendance entre l’évolution démographique humaine et l’état des ressources naturelles, il a dit qu’il fallait agir contre la surpopulation.

– Malthus a été attaqué par les marxistes. Ceux-ci avaient confiance dans la révolution socialiste pour augmenter la production agricole, le nombre des humain importait peu. Malthus a donc été attaqué par des productivistes alors que la croissance rencontre aujourd’hui ses limites.

– La production agricole a temporairement vu ses rendements augmenter par la mentalité NPK (azote, phosphore, potassium) et la révolution verte (semences à haut rendement, agriculture intensive). Cela n’a été qu’un palliatif à la loi des rendements décroissants en agriculture sur laquelle s’appuyait Malthus. Il y a aujourd’hui stérilisation des sols par l’agriculture intensive et misère paysanne.

– L’explosion démographique (un milliard d’habitants s’ajoute tous les douze ans dans notre biosphère) conforte aujourd’hui l’analyse malthusienne de l’évolution exponentielle de la population.

2) commentaire des commentaires possibles

– Certains croyants dénoncent Malthus et la régulation des naissances puisqu’ils appliquent la sentence biblique « croître et se multiplier ». Pourtant, si les femmes souffrent du machisme sexiste, c’est bien parce qu’elles supportent le poids de la religion et des pratiques rituelles. Etre anti-malthusien ne peut que renforcer les pratiques qui font du corps des femmes simplement une machine à enfanter.

– Certains veulent vomir quand on rapproche « pollution et surpopulation ». Il est vrai que 500 millions de nantis consomment les 3/4 des ressources… d’où l’importance dans les pays riches et pour les riches des pays pauvres de limiter leur fécondité de façon consciente. Mais cela n’exonère pas les pauvres de pallier à leur propres responsabilités. Une trop forte fécondité est une cause importante de raréfaction des ressources naturelles renouvelables dans un pays agricole en voie d’urbanisation trop rapide.

– Certains redoutent la « régulation autoritaire » des naissances. C’est nier l’histoire du malthusianisme qui a vu émerger à la fin du XIXe siècle un mouvement de libération de la femme qui s’est appelé néo-malthusianisme. Nous ne pouvons que soutenir le planning familial qui a découlé dans la deuxième partie du XXe siècle de ce mouvement au départ anarchiste.

– Certains voient déjà une « planète sans enfants ». Ce n’est qu’un fantasme, une espèce animale comme la nôtre aime faire l’amour et procréer. Mais il est vrai que les écologistes ont à se pencher sur la notion d’optimum démographique comme on se penche déjà sur l’extinction des populations animales et végétales.

– Certains espèrent au contraire la « transition démographique » (baisse simultanée de la mortalité et de la fécondité) qui découlerait « d’un tas de raisons », en fait principalement le développement économique. L’agronome et écologiste René Dumont estimait au contraire que les conditions actuelles de dénuement économique posent le problème démographique dans des termes différents de ceux qu’a connus l’Europe : « C’est quand la population s’emballe que s’amplifient les dégâts du productivisme, compromettant les moyens mêmes de production ». On n’a plus les capacités d’assurer les conditions du décollage économique. La vérité oblige aujourd’hui à reconnaître que la natalité n’appelle pas la richesse et le développement n’est pas au rendez-vous pour contenir la natalité. Dans un contexte de baisse de la mortalité et de pénurie économique, la croissance de la population resserre les mailles du sous-développement et aggrave la destruction de l’environnement. Il est déjà difficile de vivre  à 7 milliards, à plus forte raison à 9 ou 10 milliards comme il est prévu par les tenants de la transition démographique.

– Certains pensent que la surpopulation n’est pas un problème des pays riches comme la France. C’est oublier que le chômage est structurel et ne peut que s’amplifier (choc énergétique à venir), c’est passer sous silence que notre richesse actuelle découle du pillage des autres territoires, importation de pétrole, de tourteaux de soja, etc. Un pays fortement urbanisé comme la France, avec un secteur tertiaire exorbitant, est un pays très fragile pour résister à une crise qui se révèle à la fois économique (financière), sociale et écologique ; c’est à ce moment que nous prendrons conscience de notre état de surpopulation.

– Certains souhaitent « l’instauration à grande échelle du droit à pension » de retraite. Ainsi on n’aurait pas besoin de faire beaucoup d’enfant pour assurer ses vieux jours. Encore faut-il pouvoir trouver un financement durable. Le système de capitalisation du type anglo-saxon n’est viable que suivant la bonne marche des valeurs boursières, c’est donc un leurre. Le système de redistribution en France est mis en péril, nous ne comptons plus les plans de refinancement. Généraliser la retraite à tous les pays et pour toutes les générations est une tâche impossible.

– Certains croient que « le désir d’enfant ne se commande pas ». C’est nier le fait que nous sommes socialisés d’une certaine façon y compris dans nos pratiques sexuelles, que certains font des enfants « sans y penser » alors que d’autres ne veulent pas d’enfants pour un monde qui n’est pas en mesure de les accueillir dignement. C’est nier le volontarisme de la politique, qui devrait avoir son programme démographique, surtout chez « les Verts ».

Les capacités de l’agriculture à nourrir l’humanité sont nécessairement liées à une maîtrise volontaire et argumentée de la fécondité. La famine existe toujours en 2013, notre population croît encore de manière exponentielle, Malthus est donc de retour aujourd’hui… un écologiste devrait le savoir.

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