démographie

génocide programmé

Kigali accuse Paris de complicité active dans le génocide des Tutsis. Il faut dire que l’intitulé officiel de la commission chargée d’enquête quatorze années les faits après donnait déjà le résultat : « Rassembler les preuves montrant l’implication de l’Etat français dans le génocide » (LeMonde du 7.08.2008). Mais je ne rentre pas dans la discussion du pour ou contre, mon quotidien favori s’en charge largement. Je voudrais simplement rappeler que si le Rwanda a été mis à feu et à sang, c’est d’abord pour des raisons démographiques.

            Prenons un livre déjà ancien de Jean Dorst  La nature dé-naturée 1965: « Nous ne craignons pas d’affirmer que le problème de la surpopulation est le plus angoissant de tous ceux auxquels nous avons à faire face dans les temps modernes. Et peu d’entre nous en avons conscience, du fait de sa nouveauté et de tout l’obscurantisme qui en masque encore la gravité. L’excédent de population ne risque pas seulement de compromettre le sort de la flore et de la faune sauvage, il menace bien plus la survie de l’humanité tout entière ». Pour ce naturaliste, l’accroissement démographique a les caractères d’une véritable pullulation. Il regrettait que le Rwanda ait une densité de 126.

Le chapitre de Jared Diamond (Effondrement, Malthus en Afrique ) explicite aujourd’hui les causes profondes du massacre rwandais en 1994: « La population rwandaise a augmenté à un taux moyen de plus de 3 % l’an (doublement en moins de 24 ans). Le Rwanda figure parmi les pays les plus peuplés de monde. La densité au Rwanda est le triple du Nigeria, troisième pays d’Afrique pour la densité. En 1990, elle était de 760 personnes au km2, soit plus que celle du Royaume-Uni. Le développement économique du Rwanda fut stoppé par la sécheresse et l’accumulation de problèmes environnementaux. Le pourcentage de la population consommant moins de 1600 calories par jour (niveau en dessous de celui de la famine) était de 9 % en 1982, 40 % en 1990). Il n’est pas rare, même après le génocide de 1994, d’entendre des Rwandais soutenir qu’une guerre était nécessaire pour diminuer une population en excès et pour la ramener au niveau des ressources en terre disponibles. »

 

            Alors que les malthusiens sont historiquement les premiers objecteurs de croissance, leur influence reste confidentielle. Les humains préfèrent se tuer que réfléchir, cela va plus vite…

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Malthus de retour

            « On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de la population. Lorsque tous les arpents ont été ajoutés les uns aux autres jusqu’à ce que toute la terre fertile soit utilisée, l’accroissement de nourriture ne dépendra plus que de l’amélioration des terres mises en valeur. Or cette amélioration ne peut faire des progrès toujours croissants, bien au contraire. » (Malthus, Essai sur le principe de population, 1798). Après des décennies d’agriculture intensive, l’analyse de Malthus des rendements  décroissants en agriculture se vérifie aujourd’hui.

Car en agriculture, la recette miracle qui permettait de conjuguer productivité maximale, protection de l’environnement et économies de carburant n’existe plus. Alors qu’ils n’avaient cessé d’augmenter depuis les années d’après-guerre, les rendements des grandes cultures plafonnent depuis une dizaine d’années. En France, abstraction faite des variations climatique, c’est le cas aussi bien pour le blé tendre et le maïs que pour d’autres céréales comme le blé dur et l’orge. Mais aussi pour les oléagineux, colza et tournesol. L’appauvrissement en matière organique, relevé par la Commission européenne sur 45 % des sols de l’Union, est un facteur explicatif prépondérant de la baisse des rendements (LeMonde du 28.06.2008)

 L’agriculture productiviste a fait comme si le dopage par les fertilisations, les pesticides et l’irrigation était une méthode durable. Il n’en est rien et la fin des illusions dans les pays riches s’accompagne d’une désertification mondiale des sols de par l’activité humaine. Il n’y a donc plus qu’une solution dominante, limiter la croissance démographique tant qu’il en est encore temps. Malthus avait déjà raison il y a plus de deux siècles…

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accepter sa stérilité

La France se dirige vers la légalisation de la pratique des mères porteuses (LeMonde du 26.06.2008). Rien de nouveau sous le soleil. Dans certaines populations africaines, il existe traditionnellement un mariage légal entre femmes. C’est le cas des Nuer soudanais chez lesquels la fille stérile est considérée comme un homme de son lignage d’origine. La femme stérile perçoit de la sorte une part des dots et avec ce capital, elle peut à son tour acquitter le prix de la fiancée pour une jeune fille qu’elle épouse légalement. Elle lui choisit un homme, un étranger pauvre qui gardera le statut de serviteur, pour engendrer des enfants. Cette histoire, rapportée par Françoise Héritier, montre que le statut de femme stérile engendre socialement des arrangements pour lui procurer un enfant. Il s’agit donc d’une société nataliste pour laquelle l’absence d’enfant est une tare. Les Nuers en arrivent même à procurer un enfant à un mort sans descendance.

 

En France, les vieux du Sénat proposent aujourd’hui de légaliser la pratique des mères porteuses pour éviter que les enfants nés à l’étranger se trouvent privés de filiation maternelle en France. La maternité pour autrui est en effet tolérée en Belgique et aux Pays-Bas, autorisée au Royaume-Uni au Canada et aux USA, interdite en France par une décision de la Cour de cassation en 1991. Quelques Françaises font donc du tourisme procréatif, par exemple pour 50 000 euros quand on utile les services d’une mère porteuse américaine. Pour les femmes qui ne peuvent mener à terme leur grossesse, par exemple par absence d’utérus, la loi future permettrait d’avoir des enfants en toute sécurité médicale. Mais les humains doivent retrouver le sens des limites, l’éthique est un moyen de mettre un frein à cette volonté occidentale de faire tout ce qu’on a envie de faire du moment qu’on a les moyens de payer. Le bébé n’est pas une marchandise.

 Une association défend la légalisation de la gestation pour autrui, la biosphère interdit de contourner la réalité d’une stérilité que la nature a donnée à une femme ou à un homme. D’abord parce que ces différentes pratiques dont les mères porteuses ne sont qu’une facette suppriment une sélection naturelle qui a ses avantages, ensuite parce que le fait de faire des enfants à n’importe quel prix n’est pas une obligation dans un monde déjà surpeuplé, enfin parce que la morale ne peut reposer sur le fait que d’autres pays (ou d’autres personnes) ont mis en place des systèmes qui mettent à mal la filiation.

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LeMonde, nataliste

LeMonde est nataliste et  ne s’en cache pas. Dans un éditorial du 12.04.2008, il analysait la fin des subventions pour la carte famille nombreuse comme « un mauvais signal », le symbole d’une politique familiale généreuse qui disparaissait. Dans un titre ce jour, « La pression démographique menace les forêts du Congo », LeMonde du 28.05.2008 souligne maintenant la problématique malthusienne. La population congolaise devrait presque doubler en vingt ans, passant de 65 millions d’habitants aujourd’hui à 125 millions. Dans un pays déjà mis à genou par des années de guerre (infanticide différé ?), la forêt reste la seule richesse qu’on puisse faire disparaître : bois de chauffage pour les citadins, déforestation pour l’agriculture des ruraux, forestiers plus ou moins certifiés. Une des populations les plus pauvres du monde dépend de la forêt pour assurer sa survie au détriment des arbres.

L’Union européenne cherche donc désespérément les moyens de protéger ces zones tropicales qui forment le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. Alors on envisage une aide financière internationale, mais on ne sait pas encore à qui la distribuer dans un pays corrompu jusqu’à la moelle, où l’argent disparaît au fur et à mesure qu’il est versé. Le ministre de l’environnement congolais prévient d’ailleurs qu’il serait irresponsable de l’ignorer, lui qui est garant du respect de la biodiversité : les forêts congolaises abritent quelques gorilles et bonobos, sans compter des centaines d’espèces d’oiseaux et des milliers de plantes.

             La protection des forêts humides aurait un coût évalué à 3 milliards de dollars rien que pour la RDC. Mais jamais l’article du Monde n’a envisagé une possible diminution de la pression démographique au Congo. LeMonde est donc nataliste, qui ne dit mot consent. L’argent ne pourra jamais protéger la Biosphère contre une population humaine en constante progression…

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éloge de la dénatalité

Malheureusement je ne peux faire aujorud’hui de commentaire sur mon quotidien préféré puisque le facteur n’est pas passé. Aussi je vous donne quelques extraits d’un livre qui va peut-être créer le scandale : « Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) », éditions du Temps.

  

Michel Tarrier, entomologiste qui analyse depuis quinze ans les écosystèmes du Maroc, a déjà écrit Sauve qui peut la Terre avant de nous offrir cet éloge de la dénatalité avec Daisy. Ils se situent à la fois (sans le dire explicitement) dans la mouvance du malthusianisme (la limitation des naissances) et des amoureux de la Biosphère (l’écologie profonde), ainsi de ces extraits : « Pour ceux qui préfèrent la Nature à l’humain (ce n’est pas dissocié !), la préservation du biopatrimoine, le militantisme à la cause animale, etc., sont de louables activités aptes à compenser l’instinct de reproduction, justifiant socialement le fait de ne pas avoir enfanté. (…) Faire des enfants tue, tue la Planète. Posséder une famille nombreuse est un délit environnemental, une grave atteinte à la Planète et à notre avenir commun ». Les Tarrier citent même le fondateur de l’écologie profonde, Arne Naess : «  L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. » Nous avons donc classé les citations en deux parties :

  

1) Le malthusianisme

– « Nous n’habitons plus la même planète que nos aïeux : la leur était immense, la nôtre est petite ». (Bertrand de Jouvenel)

– Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un énorme tabou qui n’ose pas dire son nom. Suggérer de modérer la démographie d’un monde en proie à la surpopulation semble relever de l’outrage, de l’infamie. Personne ne veut entendre que nous ne devons plus faire autant de petits. Mais sachez-le bien, ce qui semble radical aujourd’hui revêtira demain toute normalité.

– La puissance et la richesse nationales n’ont toujours été perçues que par le nombre de ses âmes. Souverains, dictateurs, tyrans n’ont pu qu’encourager la croissance démographique pour s’offrir ainsi la défense de leur territoire et de leurs privilèges.

– Le mouvement décroissant vise à alléger notre empreinte écologique en sortant de la prolifération nataliste, pour retrouver les traces d’un chemin qui ne mette plus en péril la biosphère, qui ne rompe pas les équilibres salutaires.

– Nous feignons d’ignorer la finitude d’un Monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Nous n’avons nul besoin d’une descendance qui ne recevra en héritage que des lambeaux et des restes.

– Il n’y a pas d’autre alternative que de faire globalement le moins d’enfants possibles, ce qui revient pour les privilégiés du Monde développé que nous sommes à ne plus en faire du tout, ou si peu que les statistiques mondiales n’en seront pas effleurées.

  Ressembler à sa mère ou à son père n’est pas une assurance-vie. Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable. Les partants pour la procréation ne pensent que  rarement au-delà de l’enfant auquel ils vont donner le jour.

– Quand nous constatons que les couples homosexuels rêvent aussi d’un embryon, les bras nous en tombent.

– L’église catho s’oppose à la procréation médicale assistée, et là elle a toute l’estime des dénatalistes pourtant étrangers à la sainte famille.

– « La Terre vous vomira… », « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », ce ne sont pas les pires intentions qui se dissimulent derrière ces déclarations agressives, mais bien au contraire les plus intelligentes, lucides et généreuses. Mais les cons qui font la désertification ne savent pas lire entre les lignes.

  

2) Les amoureux de la Biosphère

– « Un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres avant l’amour-propre ». (Claude Lévi-Strauss)

– Nos exigences égocentriques sont relayées par nos habitudes anthropocentristes et, dans la sphère occidentale la plus gourmande, sont confortées par les dérives électoralistes du jeu démocratique.

– Il faut faire preuve d’un esprit de prospective en acceptant ce banal paradoxe de stratégie collective : en ne donnant pas la vie, on respecte celle des autres.

– Mettre un terme au fléau démographique humain pour alléger la pression anthropique qui s’exerce sans commune mesure sur les ressources et redonner leur place aux autres espèces est une solution à adopter dans la plus grande urgence.

– Imaginons un monde où nous ne serions plus dominants mais dominés par une autre espèce de grande taille, où nous devrions fuir, nous cacher, ne plus respirer quand l’autre se manifeste. Imaginons 7 milliards de rhinocéros.

– Nous sommes la seule et unique espèce à avoir envahi la planète jusqu’à occuper les niches écologiques de la plupart des autres espèces, douteux privilège dû au volume encombrant de la merveilleuse éponge qui nous sert de cerveau.

– (A l’heure actuelle) il n’y a pour ainsi dire pas de fraternité interspécifique positive (commensalisme, mutualisme, symbiose…), mais strictement négative (prédation, parasitisme, pathogénie, antibiose…). Malheur à ceux qui ne savent pas partager.

  Dans ce petit livre, la notion anti-démographie n’est abordée que dans le contexte des intérêts universels de la Planète, toutes vies et tous écosystèmes compris. Il n’y a pas d’écologie humaine qui puisse ignorer les interdépendances et les équilibres.

– Nous nous sommes sciemment engouffrés dans un futur en impasse, il nous reste à partager le désert que nous avons conçu.

– Il faudrait, il faudra choisir entre l’homme et la Planète. Choix épineux, cornélien et auquel notre bonne conscience n’est guère accoutumée.

– Le bon chemin, celui qui ne porte pas un coup fatal aux interdépendances, qui ne met pas en péril l’ordre du cosmos est nommé homéothélique. C’est le chemin originel des peuples natifs. Il ne conduit ni à l’abondance, ni à l’appropriation et ne passe pas par la prolifération d’une espèce humaine arrogante et dominante. Les peuples premiers pouvaient tenir le rôle de sentinelles de notre Planète. Encore aurait-il fallu les respecter, ne pas dépecer leurs communautés.

– Pour les peuples autochtones, toute forme de vie induit le plus total respect et la Terre est l’incontournable mère nourricière. Sans un culte excessif de l’humain contre la biocénose, allant même jusqu’à recourir à l’infanticide, dans la résignation douloureuse de la mère amérindienne, pratique terrible et nécessaire lorsqu’il y va de l’intérêt général. Infanticide ou environnement, certains ont le courage de leurs choix, d’autres ont leurs jugements de valeur.

– Nous ne tuons plus nos nourrissons mais nous allons nous retrouver bientôt avec 3 ou 4 milliards de gens qui vont crier famine. Que ferons-nous ?

  

conclusions ?

– En République populaire de Chine « l’Etat encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social », c’est l’article 25 de la constitution chinoise et du malthusianisme ainsi constitutionnalisé.

 – Il semblerait que la sexualité serve d’abord à une fonction de lien social plutôt qu’à une fonction strictement procréatrice.

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oui à la nulliparité

Nous avions déjà écrit : « En quoi  la pénurie de dons de gamètes (LeMonde du 29.01.2008) peut-elle concerner la rubrique Environnement  & Sciences dans lequel il est inclus ? Bis repetita placent ?  En quoi un test sur les ovocytes (LeMonde du 24.04.2008) peut-il concerner la rubrique Environnement  & Sciences dans lequel il est inclus ? Pour quel « projet parental » sélectionner les cellules femelles les plus performantes ? En quoi la lutte contre la stérilité peut-elle concerner la Biosphère ?

Il est vrai que l’assistance médicale à la procréation est un vrai gaspillage, seulement 5 % des ovocytes mis en fécondation débouchent sur la naissance d’un enfant !  Mais pourquoi diable deux articles en trois mois seulement  sur l’AMP ? Mon petit doigt me dit que c’est le lobby des médecins spécialisés dans l’AMP qui s’agite pour qu’on parle de leur gagne-pain. D’ailleurs un article annexe s’intitule  « les PMA appelées à augmenter ».

Mais pourquoi s’inquiéter de la stérilité ? Louée soit en effet la stérilité qui permet la baisse de la population, le désir égoïste doit s’effacer devant les intérêts d’une Biosphère déjà surpeuplée. Au lieu de la lutte contre la stérilité, faisons la promotion dans la rubrique Environnement  & Sciences des nullipares, les femmes n’ayant jamais accouché. Il est significatif que le dictionnaire ajoute « se dit d’une femelle de mammifère avant sa première gestation ». Comme si une femelle humaine était vouée à la procréation ! Les femmes italiennes et espagnoles sans enfant représentent déjà 14 % des femmes, les Anglaises 20 %, les Allemandes 30 % et même 45 % lorsqu’elles sont diplômées de l’enseignement supérieur. Dans les pays anglo-saxons des associations de non-parents se sont même crées au milieu des années 1980 et ont imposé l’usage du mot childfree à la place de childless, histoire de montrer que leurs adhérents ne souffrent d’aucun manque.

             La Biosphère rappelle au journal Le Monde l’énorme responsabilité de donner la vie dans le monde tel qu’il est aujourd’hui. Une femme (un homme) devrait être terrifiée devant la décision de produire un être humain supplémentaire car ce n’est pas l’enfant qui donne un sens à la vie de ses parents ; ce qui compte, c’est la place que cet enfant va pouvoir assumer dans l’équilibre de moins en moins durable des écosystèmes.

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richesse des nations

Jean Bodin (1576) écrivait qu’il n’y a de richesses que d’homme. Adam Smith pensait en 1776 que la richesse des Nations découlait de la division du travail nationale et internationale. N.Baverez estime aujourd’hui (LeMonde du 23.04.2008, page 30), à  la suite de François Quesnay (1758), que les produits de la terre constituent les vraies richesses : « La planète redécouvre brutalement que l’agriculture reste un secteur stratégique. Un choc alimentaire prend corps alors que les politiques de développement ont sacrifié le secteur agricole au profit de l’industrie et des services ». Qui a raison ?

Les natalistes comme Bodin ont une vision quantitative de l’existence qui prolonge la parole biblique « Croissez et multipliez, recouvrez toute la Terre ». Bientôt 9 milliards de personnes et de plus en plus d’affamés, on sait déjà que Bodin plaisantait. Les productivistes comme Smith ont sacrifié les sociétés traditionnelles basées sur la reproduction sociale au profit (surtout financier) de la production sociale de biens et services marchands. Ce n’est pas l’abondance pour tous qui en résulte, mais l’accroissement des inégalités au Nord comme au Sud, l’épuisement des ressources au détriment des générations futures, les crises financières à répétition et le chômage de masse. Quant à Baverez, qui fait encore confiance aux prix du marché pour augmenter l’offre alimentaire et enrayer l’exode rural, laissons-le à ses illusions.

La richesse fondamentale des Nations repose en fait sur l’humus. Il faut trouver cette information au détour d’un article sur les agrocarburants (LeMonde du 23.04.2008, page 8) : «  Les stocks d’humus jouent un grand rôle dans la fertilité des sols, dépendent des résidus de cultures. L’humus a une capacité de stockage du carbone trois fois supérieure à celle des plantes terrestres ». La vraie richesse, celle qui permet de satisfaire nos besoins de base qui sont d’abord alimentaires, résulte de la productivité de la Biosphère, la quantité de biomasse produite par unité de surface. Elle s’exprime globalement en tonnes de matières sèches produites par hectare pendant une année. Elle atteint son maximum dans les forêts pluvieuses tropicales où elle présente une valeur moyenne de 2,2 kilos par m2. La seule énergie utilisée pour assurer cette productivité est celle du soleil, la biomasse constituant une forme transitoire de stockage de cette énergie. C’est pourquoi elle est essentielle pour les humains, bois de chauffe ou de construction, fertilité des sols, formation du charbon au carbonifère… La productivité de la Biosphère, la masse végétale, les décomposeurs, l’ensemble de la chaîne des espèces permet à toute vie de perdurer alors que la productivité de l’activité humaine n’est qu’un vaste pillage de cette richesse.

 Certaines espèces accroissent les possibilités de la vie sur Terre, l’espèce humaine s’ingénie à les gaspiller.

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rien aux familles

Selon LeMonde du 17.04.2008, les allocations familiales vont être rognées en France. La belle affaire ! L’âge à partir duquel les enfants ouvrent droit à majoration des allocations familiales est fixé par décret à quatorze ans, ce qui va entraîner une perte de pouvoir d’achat pour les familles. Sans doute, mais ce n’est pas là le problème fondamental. La France a fait une politique d’aide à la naissance à partir des années 1930, ce qui passait aussi par l’interdiction de l’avortement et de la contraception. On réprime ainsi le libre choix de la fécondité, on favorise les familles nombreuses en distribuant de l’argent, on fait une politique nataliste qui pense faussement que c’est la quantité des hommes qui fait la richesse des nations. En conséquence notre planète porte aujourd’hui un surplus de population, la France connaît un chômage de masse… Pourquoi continuer à faire des politiques interventionnistes en matière démographique ? Si l’Etat voulait vraiment être neutre (libéral ?) face au choix libre et responsable des familles, il n’interviendrait pas du tout et s’abstiendrait de distribuer des allocations familiales à tel ou tel âge, à telle ou telle fratrie.

 Quant une population dépasse les possibilités des écosystèmes qui soutiennent cette espèce, il doit même y avoir régulation démographique. Les Chinois ont bien compris cette contrainte vitale. Selon l’article 25 de la Constitution chinoise, l’État encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social. Le modèle d’un seul enfant par famille devrait être généralisé dans le monde entier.

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vaincre la stérilité

En quoi  la pénurie de dons de gamètes (Lemonde du 29.01.2008) peut concerner la rubrique Environnement  & Sciences dans lequel il est inclus ? En quoi un « projet parental » peut-il concerner la Biosphère ?

Vaincre la stérilité est considérée comme une grande victoire de l’individu ; en 1978, Louise Brown était le premier enfant de l’histoire à avoir été conçu en dehors des voies génitales féminines. Depuis il s’est produit une forte symbiose entre le goût des médecins pour les prouesses techniques et une pression des couples pour avoir des enfants à tout prix. Pourtant la procréation assistée n’est qu’un résidu de la tradition qui fait de la maternité le véritable accomplissement de la femme et de la stérilité de l’homme un signe d’impuissance. Dans notre contexte techno-psychologique, le clonage serait même acceptable puisqu’il n’est qu’une extension extrême du droit individuel de faire ses propres choix reproductifs. Mais ce n’est pas parce que les humains possèdent la possibilité technique d’échapper à la stérilité que cette technique doit s’imposer : l’intérêt collectif va au-delà de la préférence pour le présent des individus.

Non seulement l’instrumentalisation des naissances détourne les moyens financiers de causes plus urgentes, mais il serait plus porteur d’avenir pour la santé de la Biosphère que l’humanité divise par cent ou mille sa population ; il faut donc commencer par accepter la stérilité de quelques-uns.

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effet démographique sur l’effet de serre

Tout va dans le mauvais sens pour l’espèce humaine puisque tout va changer dans l’espace vital qu’offre la Biosphère. Ce n’est pas la « Terre qui rétrécit » ; il ne sert à rien de dire « il faudrait 4,5 planètes ». Il s’agit de comprendre enfin que l’espèce humaine est 4,5 fois trop nombreuse, au moins. Une étude publiée le 22 octobre 2007 par l’Académie des sciences américaines indique que la teneur en dioxyde de carbone dans l’atmosphère a augmenté plus rapidement que prévue. Depuis 2000, le taux de CO2 a augmenté de 35 %, un résultat dû pour moitié à un fort usage des combustibles fossiles et, pour l’autre moitié, à un déclin de la capacité d’absorption du CO2 par les forêts et les océans.

 

 Signataire du protocole de Kyoto, la Chine n’est pas, en tant que pays en voie de développement, astreinte aux réductions. La situation est d’autant plus préoccupante que les émissions chinoises proviennent de centrales thermique au charbon, très polluantes. De toute façon les pays occidentaux ne parviennent plus à émettre moins de carbone par unité de PIB (efficacité énergétique). Alors ce sont les glaciers de l’Himalaya qui se réduisent. Dans un premier temps la fonte des glaciers va augmenter le débit des grands fleuves indiens, le Gange, le Brahmapoutre et l’Indus ; des crues vont alors dévaster les cultures et les habitations entre 2050 et 2070. Puis, comme le Gange par exemple  est alimenté à 80 % par les glaciers, les fleuves indiens vont devenir saisonniers : secs en hiver, rempli uniquement par l’eau de la mousson en été. Bien sûr il y aura plein de réunions, mais les réunions humaines de grande ampleur débouchent sur d’autres réunions, pratiquement jamais sur l’action.

On ne devrait pas cacher plus longtemps le facteur dimensionnant de ce réchauffement : le nombre d’êtres humains.

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=15&Itemid=94

 

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LeMonde et la démographie

J’ai failli ne pas voir cette information écologique capitale dans Lemonde du 26.01.2008 : « Les stars chinoises font trop d’enfants » 

Il faut dire que l’info était cachée sous la rubrique International. Pourquoi le contrôle des naissances est-il du domaine de l’écologie ? Parce que toute espèce, dans un écosystème donné, ne peut multiplier ses membres qu’à condition de ne pas perturber l’ordre de cet écosystème. Mais les humains échappent à la loi commune en modifiant l’écosystème pour les servir et se multiplier encore plus, beaucoup trop. Alors notre planète anthropisée à outrance se porte de plus en plus mal, et l’espèce homo sapiens avec ! Seuls les Chinois, avec l’objectif d’un seul enfant par famille, avaient compris la leçon. Ils ont donc économisé 400 millions de naissance en trente ans. Ils ne voudraient pas que les stars et les riches se permettent d’échapper à la loi commune. Très bien, la Biosphère félicite la Chine.

Mais Lemonde met entre guillemet « coupables » à la fin de l’article. Il n’y a pas de guillemets à mettre, tout couple qui a plus d’un seul enfant est coupable puisque la planète ne suffit pas à nourrir nos six milliards. Mais cette décroissance démographique ne suffit pas, loin de là : il ne faut pas que les Chinois rêvent de bagnole et de voyage lointain.

La décroissance du niveau de vie des  riches est nécessaire pour que les Chinois ne pensent pas à imiter le néfaste modèle de la société de consommation

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50 % de citadins

Au secours, les villes envahissent la Terre ! En Chine, 18 millions de ruraux migrent chaque année vers les villes. Selon les estimations de l’ONU, les citadins sont devenus en 2007 plus nombreux que les  campagnards : 3,3 milliards de citadins, quatre fois plus qu’en 1950 (29 % de la population à l’époque). Les villes devraient regrouper près de 5 milliards d’habitants en 2030, une augmentation qui se fera à 93 % dans le tiers-monde. Les pauvres se retrouveront le plus souvent dans des établissements informels, euphémisme pour désigner les bidonvilles dans lesquels on observe déjà des situations encore plus misérables que pendant l’urbanisation qui a accompagné la révolution industrielle. L’environnement est insalubre, les structures sociales disloquées, les enfants des rues prolifèrent, le modèle urbain qui était gage d’amélioration du niveau de vie ne fonctionne plus.

 

Pourtant la directrice du Fonds des Nations unies pour la population trouve encore normal cette situation : « Aucun pays ne s’est développé sans cette vaste transformation économique et sociale, accélérateur de la division du travail et catalyseur de l’ouverture au monde. Si les villes génèrent des problèmes environnementaux, elles peuvent également contribuer à en résoudre et, gérées de manière durable, avoir des effets largement positifs sur l’environnement. » Il faudrait reconnaître « l’inéluctabilité du phénomène d’urbanisation, ainsi que le droit des pauvres à bénéficier des possibilités que la vie urbaine incarne. » Thoraya Ahmed Obaid conclut : « Notre avenir, qu’on le veuille ou non, sera urbain. » (Le Monde du 28 juin 2007)

 

Alors que les pauvres s’installent dans la fatalité, les analystes au service du monde riche démontrent qu’il n’y a rien à faire si ce n’est vivre d’espoir et d’aide au développement. La Biosphère est abasourdie par tant d’aveuglement !

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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moins de gens, plus d’agriculteurs

Question à Sunita Narain, directrice du centre for Science and environment à New Delhi : Plus de  70 % des Indiens vivent de l’agriculture. Comment leur assurer un niveau de vie décent ?

« Les responsables politiques disent qu’il y a trop d’habitants dans les campagnes, et qu’il faut les amener en ville. Mais où est le modèle de croissance qui crée de l’emploi pour tous ? En fait, les gens se retrouvent dans des bidonvilles. Cela me stupéfie que les gens continuent à proposer cette solution, c’est irresponsable. La réponse à la pauvreté est dans l’emploi, et l’emploi est à la campagne, dans l’agriculture. Si les petits fermiers ont des difficultés économiques, ce n’est pas parce qu’ils sont paresseux ou incompétents, mais parce qu’ils ne peuvent pas résister aux subventions qui existent dans l’agriculture des autres pays. C’est un blocage psychologique de croire que la terre ne peut pas faire vivre un grand nombre de gens. Sinon, en Inde, qu’est-ce qui fera vivre un milliard de personnes ? L’industrie n’a jamais été capable de créer des emplois à cette échelle. Elle prend les ressources, elle prend l’eau, mais elle ne génère pas d’emploi. L’avenir est dans la terre et dans l’eau. »

 Qu’est qui va permettre à neuf milliards d’humains (en 2050) de vivre sur cette petite planète. La Biosphère ne connaît qu’une réponse, la décroissance humaine.

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combien d’obèses ?

Trois milliards de terriens contre une poignée d’obèses : le numéro 18 (avril 1974) de la Gueule ouverte se centre sur la surpopulation :

 

« De plus en plus, nous serons obligés de penser globalement, au niveau planétaire, en termes de détérioration du milieu naturel et de ressources globales disponibles. Nous préférons donc une approche écologique de la question démographique. Mais la quasi-totalité des philosophies, des religions, ou des idéologies politiques ont été natalistes. La régulation des naissances s’est heurtée à une formidable coalition du passé : catholicisme, communisme, islam, nationalisme, tabous sexuels, etc. Voyez ces politiciens illuminés qui préconisent en France les 100 millions d’habitants comme si le nombre était garantie de bonheur accru. Contemplez ces dirigeants des pays en voie de développement qui magnifient leur vertigineuse ascension démographique. Admirez comment ceux qui prodiguent les conseils de modération à ces pays sont souvent ceux-là mêmes qui prônent la natalité chez eux. En France les natalistes les plus indécrottables, on les connaît, Michel Debré, Alfred Sauvy, Jérôme Monod, le Dr Tremblay et autres irresponsables de « Laissez-les vivre ».

 

La croissance démographique est peut-être moins un problème matériel immédiat qu’une question de valeurs : quel est le sens de la vie humaine dans un monde surpeuplé, encombré ? Cette vie a déjà commencé, on quitte la ville où l’on vit en troupeau, pour se retrouver en troupeau sur les lieux de vacances. Il finit par naître une pensée de troupeau, et nous savons tous que le troupeau postule le berger. L’homme qui pense librement n’aura plus sa place dans la société de demain, il n’aura même plus la possibilité d’aller vivre ailleurs parce qu’il n’y aura plus d’ailleurs. En définitive le dilemme est clair : soit nous complaire dans notre délire actuel et « après nous le déluge », soit prendre délibérément, lucidement les mesures qui s’imposent :

 

– contraception libre et gratuite, autorisation légale de la vasectomie ;

 

– suppression de tous les textes répressifs relatifs à l’avortement ;

 

– suppression des encouragements à la natalité (allocations familiales), suppression de la prime à la naissance ;

 

– Dire aux couples qu’au-delà de deux enfants, ils contribuent directement aux catastrophes futures ;

 

– Recours à une éducation en vue de la stabilisation démographique. »

 

La Biosphère ne peut qu’approuver ! Mais trente-trois ans  nous ont fait passer de 3 à plus de six milliards !!

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suicide de Gérard Horst

La Biosphère te donne la vie, la croissance, la maturité, le déclin et te retire de toute façon un jour ou l’autre le droit de continuer. La Nature est plus forte que l’environnement…

 

Né à Vienne en février 1923, sous le nom de Gerard Horst, André Gorz est considéré comme un penseur de l’écologie politique et de l’anticapitalisme. Cependant André Gorz ignorait la philosophie de l’écologie profonde, apparue en même temps que son article Ecologie et liberté. Contre les courants environnementalistes systémistes ou écocentristes, il s’était en effet attaché à défendre un courant humaniste pour qui l’environnement se conçoit seulement comme un environnement humain. Exit la Nature ! Dans Capitalisme, Socialisme, Ecologie (1991), il adoptait même une attitude sans nuances : « Du point de vue des fondamentalismes pré-modernes, tout le développement de la modernité a été un péché contre l’ordre naturel du monde. Son issue catastrophique obligera l’humanité à sa nécessaire conversion. Il n’existe pas de voie rationnelle vers le salut, seul l’effondrement inévitable pourra ouvrir la voie. » C’est pourquoi il allait jusqu’à trouver une parenté entre ce qu’il appelle « les fondamentalistes Vert » et les intégristes : « Il n’est pas exclu, d’ailleurs, que le fondamentalisme  islamique ait  recours à des armes biologiques ou nucléaires afin d’anéantir l’impie civilisation moderne avec sa propre technique scélérate. (p.28) 

 Pourtant on peut être à la fois un écologiste forcené et un non-violent confirmé, à la fois un écologiste forcené et un athée convaincu. Mais laissons là le débat, paix à son âme, il s’est suicidé  le 24 septembre 2007 en même temps que sa femme, Dorine, atteinte depuis longtemps d’une affection évolutive qui s’est doublée d’un  cancer. L’écrasante beauté d’une communion dans le suicide de deux amoureux octogénaires ne peut que nous faire penser à Paul Lafargue qui écrivait, avant de se suicider en 1911 avec sa femme Laura Marx : « Sain de corps et d’esprit, je me tue avant que l’impitoyable vieillesse qui m’enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres. » Ce double exemple montre qu’il n’est pas nécessaire d’aller en Suisse pour avaler un cocktail létal et pratiquer ainsi une forme d’auto-euthanasie.  

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La faim, bientôt!

Il faudrait transformer en toute sérénité les urbains en agriculteurs respectueux de l’environnement naturel… La Biosphère souhaite bien du plaisir aux générations futures ! 

 

En 2007, la planète compte 6,5 milliards d’habitants dont 2 milliards sont mal nourris et 854 millions sont affamés. Nous pouvons donc déjà déterminer que les 9 milliards de Terriens en 2050 ne pourront pas tous manger à leur faim. Les terres apparemment vides sont déjà utilisées en jachères pour rotation longue des cultures ; mais pourtant on parle de cultiver ces jachères pour produire des agrocarburants ! Les engrais seront beaucoup plus chers puisque fabriqués à partir d’un pétrole en voie de disparition, et forcer le sol à donner plus se heurte à la loi des rendements décroissants en agriculture. Les produits phytosanitaires entraînent déjà une forte pollution et l’accès à l’eau pose problème dès aujourd’hui. On ne peut donc compter ni sur une agriculture plus extensive, ni sur une agriculture plus intensive. Enfin on connaît la dégradation actuelle des écosystèmes, l’épuisement des ressources halieutiques, la déforestation, la désertification, la salinisation des sols, la pression qu’exercera la production de biocarburants au détriment des ressources vivrières. Le prix des denrées alimentaires va exploser d’ici à 2050, et toucher de plein fouet les plus démunis. Une expertise de la Banque mondiale évoque bien  un nouveau modèle d’agroécologie, mais quand on mesure le rejet de l’agriculture biologique dans les pays développés, quand on voit le sort réservé aux paysans qui font de l’agriculture biologique sans le savoir dans les pays pauvres, on peut déjà prévoir le résultat. De plus, il est vain de parier sur la capacité des écosystèmes à se régénérer quand la pression démographique s’accroît : douze pays verront leur population tripler dans les cinquante prochaines années, 51 connaîtront un vieillissement accéléré, les stabilités sociales seront menacées, les paysans seront encore les premières victimes des conflits.

 


 

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Zapatero a déconné

Un couple (stérile ou non) qui n’a pas d’enfant devrait être fier de soulager notre Terre d’un peu du poids de la démographie humaine.. Nous allons étouffer la Biosphère de notre nombre et de notre voracité en ressources naturelles. Les familles espagnoles, proches aujourd’hui de l’idéal chinois d’un seul enfant par famille, devraient servir de modèle et non de repoussoir.

 Le nombre moyen d’enfant par femme était descendu en Espagne au plus bas à 1,15 en 1998 (1,37 en 2006) et, selon l’OCDE, l’Espagne pourrait devenir en 2050 la nation la plus vieille du monde après le Japon et la Corée. Le président du gouvernement José Luis Zapatero alloue donc 2500 euros pour tout enfant né à partir du 3 juillet 2007 pour encourager une natalité jugée trop faible. Cette somme sera versée sans condition de ressources. Les aides publiques étaient précédemment de 450 euros, cette allocation annuelle étant réservée aux familles les plus modestes. Mais l’Espagne agit comme si les grands-mères n’étaient pas de meilleures gardiennes d’enfant en âge préscolaire que des nounous rétribuées, comme si la multiplication des naissances allait résoudre les problèmes croissants de précarité du travail, comme si les futurs chômeurs allaient pouvoir financer les retraites du papy boom.

C’est un non-sens économique que de financer la natalité, bien plus c’est un vrai scandale, une marchandisation du bébé, un crime contre la planète.

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permis de parent

Tu peux lire dans « Le prix du bonheur » de Sir Richard Layard ce constat de réalité: « Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Alors que faire ? Il faudrait commencer par donner à l’école des cours d’éducation parentale afin d’expliquer aux élèves tout ce qu’implique, en termes de soins et de responsabilités, le fait d’élever un enfant. Il faudrait ensuite autoriser un couple à n’avoir un enfant qu’à condition que les deux parents soit réellement unis et prêt à s’occuper de leur progéniture. Par exemple, on ne devrait pas permettre que les parents fassent des enfants immédiatement après le mariage. Il faut en effet du temps, avant et après le mariage, pour apprendre à se connaître et à s’apprécier, et il n’est rien de pire pour un enfant que de naître sans être désiré par ses parents. C’est pourquoi les législations qui autorisent l’avortement ont permis de faire baisser le niveau de criminalité. (p.193, édition A.Colin) » La Biosphère ne peut qu’être en total accord avec un tel « permis de parent » !

Sir Richard estime par ailleurs que si nous voulons être heureux, il nous faut pouvoir disposer d’un concept de bien commun auquel chacun puisse contribuer. Cet idéal requiert de chacun qu’il se soucie des autres autant que de lui-même, C’est là une position restrictive qui se limite à la fraternité humaine. Mais comme cette fraternité ne peut exister que si la société humaine est en équilibre durable avec les possibilités des écosystèmes, il faudrait aller bien au-delà. Puisqu’il y a surpopulation, « le permis de parent » n’est qu’un élément parmi d’autres d’un contrôle malthusien de la population…

 

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permis de mourir

Il en va aujourd’hui pour le diesel comme il en a été  autrefois pour le tabac, des procès contre les pollueurs qui doivent devenir payeurs pour solder leurs méfaits. Les constructeurs automobiles ont en effet accepté le 8 août 2007 à Tokyo de verser 7,4 millions d’euros à 520 plaignants souffrant de troubles respiratoires. De son côté l’Etat de Californie a engagé en septembre 2006 des poursuites contre six constructeurs automobiles pour leur responsabilité dans le réchauffement climatique. Mais tout cela n’est qu’un minuscule aspect du problème général : deux morts sur cinq dans le monde sont liés à des facteurs environnementaux (Human Ecology, article à paraître en décembre 2007). Parmi les principales cause de décès, les déficiences en fer (9 millions de morts par an), la malnutrition (6 millions de morts de morts par an), le tabac (5 millions), les conditions sanitaires et un accès à l’eau insuffisant (5 millions), la pollution de l’air (3 millions) ou la tuberculose. Bien sûr cette analyse relève d’une conception très large de l’environnement, mais elle permet de replacer l’homme dans son contexte naturel. Les auteurs estiment que compter sur les maladies et la malnutrition pour limiter la population du monde serait une politique à hauts risques ; il vaudrait mieux un contrôle de l’augmentation de la population, combinée avec un programme de gestion de l’environnement. Il s’agit donc d’un malthusianisme réfléchi.

 

Conclusion ? Pour sauver les hommes, il faut sauver la Biosphère. Pour sauver la Biosphère, il faut limiter le nombre d’humains.

 

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Homo disparitus

Et si le pire arrivait ? Si par le miracle d’un virus mutant la population humaine était balayée de la surface de la Terre ? Alan Weisman envisage l’hypothèse qu’homo sapiens devienne ainsi « Homo disparitus » (éditions Flammarion) et s’interroge sur le devenir de la planète. Après les dinosaures, l’extinction de l’espèce humaine ! C’est alors que les réseaux péniblement entretenus par des myriades d’humains  se briseraient rapidement, les canalisations d’eau exploseraient avec le gel, les métros souterrains seraient envahis par les eaux, les barrages et canaux engorgés de vase déborderaient, la végétation recouvrirait le bitume et le béton, tout ce qui fait les routes et les villes, les maisons et les usines disparaîtrait du regard. Ce processus ne prendrait que quelques centaines d’années. Mais les métaux lourds comme le plomb, le mercure ou le cadmium mettraient des millénaires à être recyclés et la concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère ne retrouverait des niveaux pré-humains que dans au moins 100 000 ans. Il faudra même attendre que les processus géologiques refaçonnent la surface de la Terre pour que soit anéanti le plastique de la poupée Barbie.

 

La lecture du livre d’Alan Weisman incite parfois à penser que le pire aurait, pour la Biosphère, la couleur du meilleur…

 

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