épuisement des ressources

moratoire sur les sous-sols

« Persuadés qu’un traité réservant l’Antarctique aux seules activités pacifiques servira les principes de la Charte des Nations unies », treize Etats ratifient le traité de l’Antarctique le 1er décembre 1959. Ce traité fixe les bases de la non exploitation de ce continent sauf à des fins scientifiques. En 1991, le protocole de Madrid réaffirme cette protection pour une période de 50 ans en s’engageant à assurer la protection globale de l’environnement en A et des écosystèmes associés. L’ Antarctique devient une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Toute activité minière y est interdite.

 

Mais à l’heure actuelle, la course aux ressources naturelles s’accélère. L’arctique recèle sans doute 22 % des ressources énergétiques non découvertes mais techniquement exploitables de la planète(LeMonde du 21.08.2008). Alors les disputes commencent. Les Russes revendiquent près de 45 % du territoire, Danois, américains, Canadiens et Norvégiens ne sont pas en reste. Notre Terre a donc besoin d’un Traité de l’Arctique sur le même modèle que celui de l’ Antarctique, reprenant en particulier  l’article IV.2 : « Aucun acte ou activité intervenant pendant la durée du présent Traité ne constituera une base permettant de faire valoir, de soutenir ou de contester une revendication de souveraineté territoriale dans l’Antarctique, ni ne créera des droits de souveraineté dans cette région ».

 Nous n’avons que trop oublié les préceptes de Thomas More en 1516 : « La nature, cette excellente mère, a enfouis des ressources naturelles à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. La nature invite tous les hommes à s’entraider mutuellement et à partager en commun le joyeux festin de la vie. La nature a donné la même forme à tous ; elle les réchauffe tous de la même chaleur, elle les embrasse tous du même amour ; ce qu’elle réprouve, c’est qu’on augmente son bien-être en aggravant le malheur d’autrui. »

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fuite de carbone

LeMonde du 1er juillet 2008 nous présente à plusieurs reprises l’omniprésence des ressources fossiles dans l’actualité. Le pétrole de la discorde en Irak en page 4, l’avis de convocation des actionnaires de Gaz de France en page 5,  le besoin d’approvisionnement en hydrocarbure des pays de l’Europe centrale en page 8, le gisement de Kashagan qui ne produira pas avant 2013 en page 13, le X6 de BMW  en page 25…

 

De son côté l’Union européenne en page 17 va se pencher sur le gros dossier environnement : « La présidence française va devoir se démener pour arracher un compromis sur le paquet climat/énergie », « Les nations les plus industrialisés réclament des solutions pour limiter le phénomène de fuite de carbone ou délocalisation des activités les plus consommatrices en énergie vers des pays où les contraintes environnementales sont moins fortes… ».

 En conclusion le verrou énergétique va continuer à provoquer des émeutes de la faim dans les pays les plus pauvres et des émeutes de ceux qui ont besoin de pétrole pour travailler dans les pays riches. Alors, écolo-fascisme ou prise de conscience que nous allons devoir faire beaucoup d’efforts pour partager tous ensemble la pénurie ?

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futurs certains

 

Il faudrait aider les tout-petits à structurer leur rapport au futur (rubrique « Futurs » du Monde, 23.06.2008). Il suffirait pour synchroniser le temps des grands et le temps des petits de les rassurer par quelques mots, préciser qui le gardera ce soir, dire « on se retrouvera demain… » Mais après-demain ?

 

Le deuxième article, « Il est urgent de sauver les sols », est bien moins optimiste. Daniel Nahon a écrit L’épuisement de la terre, l’enjeu du XXIe siècle, il nous dit : « Les sols n’en peuvent plus. Nous sommes au bord de l’abîme et, si cela continue, il y aura des famines. La création d’un sol vivant est un processus qui passe par la décomposition de la roche mère, sa fertilisation par le long travail des bactéries et des plantes. La dégradation des sols vivants par  l’homme est un processus accéléré, productivisme agricole, urbanisation des terres arables, déforestation, près d’un quart des terres utilisables dans le monde  sont déjà dégradées ». En conséquence, Daniel pense qu’il faudrait « un véritable effort de guerre » pour affronter la désertification des sols. Nous savons par ailleurs qu’Yves Cochet réclame lui-aussi « un véritable effort de guerre » pour affronter le choc pétrolier qui ne peut que s’accentuer. D’autres experts parlent de lutte désespérée à mener contre le réchauffement climatique, contre l’extinction des espèces, contre la disparition des ressources halieutiques, contre la marchandisation de l’homme…

 Oui, l’avenir de nos enfants et bien compris, surtout si on se contente, comme dans le cas de l’épuisement des sols, de promouvoir en France un observatoire qui réalisera un inventaire des sols tous les dix ans. Il faudrait agir violemment, on se contente de constater. Alea jacta est, mais nous restons immobile.

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ami des pêcheurs ou ami des poissons ?

Bruxelles est restée inflexible sur la fermeture de la pêche au thon rouge, Paris, Rome et Madrid récusent cette décision (LeMonde du 19.06.2008). Qui a raison ?

 

            Que ce soit en Europe, au Canada ou ailleurs, chaque pêcheur est aujourd’hui individuellement conscient que sa catégorie professionnelle va collectivement à la catastrophe. Mais chaque pêcheur sait également qu’en situation de rareté générale, le poisson qu’il ne prend pas immédiatement sera pris par un autre. Il est donc condamné à pêcher tout ce qu’il peut dans un minimum de temps tout en sachant pertinemment que cela aggrave le processus de catastrophe collective. Alors les Etats côtiers veulent étendre encore plus loin vers le large leur juridiction, mais cela ne suffit pas et ils doivent instaurer des quotas de pêche, puis subventionner une partie de leurs pêcheurs pour les empêcher de pêcher, enfin interdire un jour ou l’autre complètement la pêche à la morue et aux anchois… Il n’y a pas d’avenir pour un tel état de fait : la prise mondiale de poissons sauvages a déjà baissé de 17 % entre 1995 et 2002 et, malgré les programmes successifs, la flotte européenne est restée en surcapacité. Les captures le thon rouge atteignent 53 000 tonnes par an ; le quota de prise autorisé est fixé à seulement 32 000 tonnes et les scientifiques estiment qu’il ne faudrait pas en prélever plus de 25 00 tonnes pour préserver la capacité de reproduction de l’espèce. Même si l’opacité des chiffres de capture (sans doute sous-évaluée) persiste, l’Ifremer (institut français pour l’exploitation de la mer) estime que l’espèce est fortement surexploitée et gravement menacée. Bruxelles a donc raison contre Paris, Rome et Madrid.

 Il y a bien longtemps que les humains auraient du comprendre que les amis des pêcheurs et les amis des poissons fréquentent le même océan et que l’essentiel n’est jamais la dynamique de la pêche, mais la gestion collective d’un écosystème.

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Pêcheurs de tous les pays, unissez-vous !

La phrase de Karl Marx incitant à l’union des prolétaires pour renverser le capitalisme est restée célèbre. Aujourd’hui l’expression est actualisée par tous ceux qui ont besoin de pétrole dans leurs moteurs. Pêcheurs, agriculteurs et routiers sont mobilisés un peu partout en Europe contre l’envolée des prix du gazole (LeMonde du 30.05.2008). La grève des pêcheurs s’étend en Espagne et au Portugal. Des mouvements de routiers sont signalés en Bulgarie et en Grande Bretagne. Il y a même internationalisation du conflit ; depuis plusieurs jours en Indonésie la hausse des carburants suscite la colère. Signe de la généralisation des périls, ce pays membre de l’Opep n’est plus exportateur depuis plusieurs années ; le pétrole se raréfie alors que la demande explose. Toute la classe globale qui a  besoin d’un véhicule personnel pour se déplacer va rejoindre le mouvement contestataire un jour ou l’autre.

Mais le peuple travailleur ne se révolte plus contre une autre classe sociale, elle est confrontée aux limites objectives de la planète, à l’épuisement des ressources fossiles. Obtenir d’un gouvernement le maintien des subventions ou un petit bout de TVA ne fera que reculer l’échéance : la crise ultime s’approche à grands pas, tous les prix vont être indexés sur la hausse du prix du baril et du gaz, le maintien du pouvoir d’achat va devenir un slogan déplacé et illusoire, la simplicité volontaire que les imbéciles qui nous gouvernent  n’ont pas su « développer » va se transformer en pénurie forcée dans des secteurs de plus en plus étendu, pour des populations de plus en plus nombreuses. Ne m’accusez pas de catastrophisme, la catastrophe est devenue une réalité qui va impliquer une révolution dans nos pensées, dans nos modes de vie, qui va exiger une remise en cause de notre insouciance économique, de notre foi dans la croissance économique, de nos structures politiques soumises au lobbying et au court terme.

 Puisque nous n’avons pas su pratiquer la pédagogie de la catastrophe, c’est la catastrophe qui va nous servir de pédagogie.

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l’effet Giffen

Le président de la Banque mondiale, Robert Zellick, s’alarme de la montée du prix des denrées alimentaires de base, 80 % depuis 2005 (LeMonde du 12.05.2008). Il nous rappelle que la nourriture représente 50 à 75 % de la consommation des pauvres, contre moins de 15 % en moyenne pour les Français. Il est vrai que ce coefficient budgétaire, c’est-à-dire la part des consommations de première nécessité dans la consommation totale, diminue au fur et à mesure que le revenu s’élève : c’est la loi d’Engel, une loi qui peut s’inverser quand le revenu diminue. Pour les plus pauvres, c’est encore plus terrible ; les spécialistes parlent de l’effet Giffen, situation parfois subie au XIXe siècle en Europe. Lorsque le prix de biens essentiels, comme le pain, augmente, il reste moins d’argent pour acheter d’autres aliments et la consommation de pain augmente malgré la hausse de son prix. Cet effet s’explique par l’impossibilité de substituer d’autres aliments au pain, car aucun n’est aussi bon marché.

 Encore faut-il que le gouvernement contrôle le prix de la denrée alimentaire de base : le prix du pain (ou du maïs pour la tortilla) doit être juste selon les normes collectives, c’est-à-dire qu’il doit rester accessible. Les émeutes de la faim ont donc de l’avenir alors que la Banque mondiale et la théorie économique avaient oublié depuis des années que ce qui permet aux hommes de vivre résulte d’abord du soin apporté à la productivité de la Biosphère, la quantité de biomasse produite par unité de surface. On a préféré bétonner ou goudronner les terres cultivables ; en Egypte, on arrive même à construire dans la nuit une maison au milieu des champs. Les anciens étaient plus prévoyants, ils construisaient à l’orée du désert. Nous préférons transformer la terre en désert.

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pic pétrolier

LeMonde du 16.04.2008 nous présente un graphique selon lequel la production russe de pétrole atteint un sommet en 2007 à près de 10 millions de barils/jours et commence à baisser en 2008. Un dirigeant du premier groupe pétrolier privé russe (Loukoil) confirme que la Russie est dans la même situation que le Mexique, l’Alaska et la mer du Nord, trois régions où la production d’or noir décroît fortement depuis des années en raison de l’épuisement des réserves. L’inquiétude est relancée, le bail atteint plus de 112 dollars. Nous sommes déjà dans l’attente du pic pétrolier mondial qui préfigure la crise ultime que va connaître prochainement la civilisation thermo-industrielle : toutes les activités ou presque reposent sur un pétrole bon marché, que ce soit les déplacements individuels et collectifs ou même l’alimentation (engrais et pesticides découlent du pétrole). Le livre du député Vert Yves Cochet est édité en 2005 avec ce titre prémonitoire : « Pétrole apocalypse ».

Le pic pétrolier est donc ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les Etats-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a de fait été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. Cela a contribué à expliquer le choc pétrolier de 1973 puisque les pays de l’OPEP pouvaient dorénavant faire pression sur la première puissance mondiale qui devenait importatrice nette. Les ressources de la mer du Nord ne suffisent plus à la Grande Bretagne depuis le troisième trimestre 2005 : Albion a enregistré son premier déficit de balance pétrolière depuis 1980, les exportations ont représenté 11,2 millions de tonnes alors que les importations atteignaient 13,7 Mt. D’ailleurs les réserves pétrolières sont tombées de 15,4 milliards de barils en 1979 à 4,5 milliards à la fin de 2004. En mai 2005, une conférence internationale de géologie s’ouvrait à Lisbonne. L’association pour l’étude du pic pétrolier (ASPO) y annonçait que le « Peak Oil » serait atteint avant la fin de la décennie.

 Même l’Agence Internationale de l’Energie, cette officine chargée depuis 1974 de défendre les intérêts des pays consommateurs, a changé de discours. Après avoir bercé le monde des politiciens occidentaux d’illusions, l’AIE reconnaissait dans son rapport annuel 2005 que la production des Etats qui ne sont pas membre de l’OPEP (Russie, Etats-Unis, Norvège…) devrait décliner peu après 2010 alors qu’ils fournissent aujourd’hui 60 % du brut mondial. Après des années d’insouciance, le mot d’ordre devient : « Economisez l’énergie, économisez le pétrole ! Et diversifiez-vous, s’il vous plaît. Sortez du pétrole ! » L’un des banquiers les plus en vue de Houston a publié Crépuscule dans le désert et a révélé que l’Arabie saoudite surestimait ses réserves.

La pétroapocalypse est pour bientôt, mais personne ne veut voir les guerres qui se préparent : surtout, pas de catastrophisme, svp !!!

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Ça va être dur

Ça va être dur à Las Vegas (LeMonde du 10.04.2008). La ville du jeu et des filles, de la pacotille et des mariages rapides avait pris l’habitude de dépenser l’eau sans compter. Pourtant Las Vegas s’est construite dans l’Etat le plus sec de l’union, la ville est aujourd’hui rattrapée par son environnement. L’eau manque. La ville est comme une adolescente, elle devrait dorénavant apprendre à vivre avec des contraintes. Mais elle veut pourtant continuer à grandir trop vite : Las Vegas comptait 770 000 habitants en 1990, elle en compte aujourd’hui 2 millions, qui préfèrent une pelouse verdoyante devant la maison plutôt que graviers et plantes grasses. Jusqu’à présent aucune métropole n’a arrêté son développement. Mais comme pour toute adolescente, il y aura une taille maximum, puis une lente dégénérescence vers la mort. Ainsi vont les mécanismes autorégulateurs de la Biosphère. Las Vegas était une anomalie, une pécheresse assoiffée née par accident du désert, elle retournera au désert. Ce qui lui arrive arrivera à toutes les métropoles qui ont grandi plus vite que le niveau des nappes phréatiques et les possibilités d’approvisionnement.

Ça va aussi être dur pour les pauvres en France (LeMonde du 10.04.2008). Le pays est aujourd’hui rattrapé par son environnement. Les ressources fossiles importées viennent à renchérir. Les ministères des finances et de l’écologie proposent une hausse du prix du gaz de 5,5 %, après 4 % en janvier. La gestion politique de ce problème va devenir de plus en plus difficile étant donnés ses répercussions sociales. Déjà, entre 2001 et 20036, la part de l’énergie (fioul, gaz) dans les dépenses des foyers les plus pauvres est passée de 10 % à 15 % entre 2001 et 2006, tandis qu’elle diminuait pour les familles les plus aisées, dont les revenus ont augmenté plus vite que le prix de ces combustibles. Dans le même temps, Sarkozy est acculé par l’absence de possibilités budgétaires. Fini les largesses pour les politiques sociales puisqu’on a déjà tout donné pour les riches : « Transmettre à nos enfants la facture de nos dépenses de santé et de retraite, via la dette, est profondément immoral » a déclaré le président français Sarkozy.

 Pourtant, ce n’est pas aux plus pauvres d’assumer le prix d’une eau ou d’une énergie de plus en plus rare, il en va de la responsabilité de tous. Nous ne pouvons apprendre la frugalité  et le contrôle de nos besoins qui si tout le monde montre l’exemple, et d’abord les plus riches. Les mégalopoles doivent être rayées le plus vite possible de la carte du monde, le chauffage devra être rationné. L’eau aurait du rester dans les nappes phréatiques, le pétrole aurait du rester sous la terre, nous avons fait des erreurs, cela va être très dur de les payer.

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l’or n’est pas une monnaie-refuge

L’once d’or côte 958,40 dollars (LeMonde du 23 février), soit 30 814 dollars le kilo. La belle affaire ! Les épargnants trouvent que la Caisse d’épargne ne leur rapporte pas assez, donc ils chassent la proie pour l’ombre. Car que vaut réellement le kilo d’or ? Du côté de la demande, certes les bijoux ne progressent que faiblement, mais l’or devient en cette période d’instabilité le recours, ce qui permet de se  rassurer face à la dégringolade des valeurs mobilières. La chute du dollar accentue la confiance dans une valeur-refuge, l’or qui pendant tant d’années a servi de référent monétaire, à 35 dollars l’once. Du côté de l’offre, la production d’or a reculé à 2500 tonnes en 2007, il est de plus en plus coûteux à extraire. On le cherche jusqu’à 3 3000 mètres de profondeur et à une température de 50°C dans les mines de Chine. La demande est supérieure à l’offre, alors la hausse de prix va procurer l’équilibre dans cette économie de marché si efficace. Le prix augmente, la demande baisse, l’offre augmente, vive l’équilibre automatique.

 Mais pour la Biosphère, cette hausse de prix d’une matière première est au contraire le signe d’un déséquilibre durable. L’or, le pétrole, le fer, l’uranium, la bauxite, toutes les richesses naturelles sont maintenant exploitées dans leurs profondeurs les plus cachées, l’extraction minière atteint ses limites ultimes comme d’ailleurs les performances de nos sportifs de haut niveau. Rien ne peut croître indéfiniment sur une planète finie. La demande est artificielle, l’or ne redeviendra jamais une valeur monétaire dans une société qui sait fixer des supports extraordinaires pour l’échange marchand, depuis la monnaie électronique jusqu’aux SEL (systèmes d’échange local). Et les bijoux en or, franchement, on s’en fout complètement. L’offre approchera donc prochainement de zéro, la demande de zéro. L’équilibre absolu ? Non, le signe que la société devra changer profondément les mythes et ses valeurs sur lesquelles elle repose actuellement quand l’échange marchand s’effondrera et qu’il n’y aura plus de repères aussi clinquants que l’or.

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eau virtuelle

Dans la province espagnole d’Almeria, entre la côte andalouse et les contreforts montagneux, s’étend un paysage de lande rousse et de rocailles. Ce désert est aujourd’hui recouvert de serres sur 27 000 hectares. Elles produisent fruits, légumes et fleurs pour l’Europe tout entière. Mais ces produits étant composés à 80 % d’eau, la région vit d’une forme d’exportation de ses ressources naturelles, l’eau virtuelle qui se cache dans les produits que nous consommons. L’eau virtuelle peut apparaître comme un moyen efficace de réguler les ressources en eau sur la planète. En effet, difficile de transporter de la vraie eau ! Mais pour Almeria, c’est l’appauvrissement assuré. Il n’y pleut quasiment pas, seulement autour de 20 millimètres par an. Il faut donc prélever dans les nappes phréatiques qui n’ont plus le temps de se reconstituer. On pompait l’eau fossile jusqu’à 30 mètres sous terre, maintenant les nouveaux forages puisent à 600 ou 700 mètres. Personne ne sait combien de temps cela durera, mais on est sûr que cela ne durera pas. L’eau de mer a déjà pénétré dans les couches superficielles, les nappes sont polluées par les fertilisants et les pesticides, le dessalement de l’eau de mer ne changera pas la donne fondamentale : on ne doit pas exporter une eau qui se raréfie. D’autant plus que les touristes arrivent sur la côte pour réclamer des terrains de golf qui utilisent beaucoup d’eau…

La souveraineté alimentaire de chaque territoire doit devenir une exigence mondiale, on ne peut exporter de l’eau virtuelle en épuisant une Biosphère limitée.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/index.php?option=com_content&view=section&layout=blog&id=15&Itemid=94

 

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du GEO.4 au Grenelle

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement vient de publier (Le Monde du 28-29 octobre) son 4ème rapport Global Environment Outlook. Selon cet organisme, notre société n’affronte pas des crises séparées, la « crise environnementale », la « crise du développement », et la « crise de l’énergie » ne font qu’une. Cette crise n’inclut pas uniquement le changement climatique, les taux d’extinction de la biodiversité et des ressources naturelles (selon l’EWG, la moitié des réserves pétrolières seraient déjà épuisées, le Monde du 27 octobre 2007), mais bien d’autres problèmes liés à la croissance de la population, à la hausse de la consommation des riches et au désespoir des pauvres.

            Le Grenelle de l’environnement n’est donc pas une fin en soi, mais le début d’une révolution qui va modifier tous nos modes de vie et de pensée. Les politiques qui n’ont pas compris cela ne doivent pas être élus, les économistes qui continuent de propager l’idéologie de la croissance doivent être condamnés. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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dette écologique

Au Sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio en 1992, la plupart des pays pauvres de la planète ont signé la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique. Cette convention prenait l’année 1990 comme « année zéro », autrement dit cela signifiait que l’on ne ferait aucune reconstitution du patrimoine des réserves mondiales de combustibles fossiles pillées auparavant depuis des décennies. Donc, d’un trait de plume, on effaçait la dette écologique des pays riches. Les Etats-Unis se comportent comme un fils prodigue de famille aristocratique, dilapidant en égoïste le legs familial, sans se soucier des effets sur le reste de la collectivité. Pourtant, du point de vue de la logique et de l’équité, le fait de puiser davantage que sa part de ressources naturelles au sein d’un écosystème à l’équilibre délicat crée une dette écologique. Rien que pour donner la mesure des inégalités actuelles, rappelons qu’entre le repas du soir pour le Nouvel An et le 2 janvier, une famille américaine aura déjà consommé, par personne, l’équivalent en combustible fossiles des besoins d’une famille tanzanienne pour toute l’année !

 

Après avoir généreusement annulé, en 1992, leur créance en charbon et hydrocarbures, les pauvres ont été payé en retour par une décennie de promesses non tenues sur le plan de l’aide au développement. A moins que les riches ne s’acquittent de leur dette écologique, il ne s’écoulera guère de temps avant que les huissiers du climat ne frappent à toutes nos portes. (dixit Andrew Simms, un des directeurs de la New economics foundation de Londres)

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

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Le zinc dézingué

Le cours du zinc est passé de 1500 dollars par tonne en novembre 2005 à 4580 dollars en novembre 2006, une multiplication par 3 en un an seulement. Si on en croit la Deutsche Bank, la hausse des cours n’est pas encore terminée puisqu’on attend une nouvelle progression, ce métal étant devenu le favori des marchés. Les stocks mondiaux ne représentent en effet que deux ou trois jours de consommation, la demande est vigoureuse (+ 5 % l’an), notamment de la part des fabricants de tôles galvanisées (47 % de la demande totale). Signe du changement, les Chinois, vont se remettre à « cultiver le zinc », 4000 à 5000 dollars la tonne devenant attractif La Chine est déjà le premier producteur mondial, mais comme c’est aussi le premier consommateur mondial, le déséquilibre offre/demande subsiste : les Chinois vont donc prospecter le zinc comme ils le font déjà des hydrocarbures en Algérie et ailleurs.

 

            Mais la Biosphère ne peut rester éternellement généreuse. Selon World Resources, les réserves ne pouvaient couvrir que 23 années de consommation selon l’extraction de l’année 1992. Si la hausse de prix augmente les réserves et recule le terme ultime, un jour le zinc sera recyclé ou ne sera pas : le zinc ne se cultive pas !

 Conclusion : Les sociétés humaines sont plus ou moins bien adaptées au milieu environnant, la société thermo-industrielle est la moins durable car elle détruit les écosystèmes. Les amoureux de la Nature et les objecteurs de croissance ont donc un objectif commun, prendre la défense des intérêts de la Biosphère et dénoncer avec force cette société de prédation.

 

Pour en savoir plus, tu peux consulter le site :

http://biosphere.ouvaton.org/

 

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On pêche trop de poissons !!!

Chaque année, la New Economics Foundation (NEF),  calcule la date à laquelle la consommation de ressources par l’humanité dépasse la capacité de renouvellement de la planète. Cette date anniversaire a été baptisée « Jour de la dette écologique » (« Overshoot day »). Cette année, on vient juste de tourner la page, c’était hier 9 octobre !

Cette date intervient chaque année de plus en plus tôt, ce qui signifie que les ressources disponibles pour une année sont consommées de plus en plus vite. En 1987, l’humanité était passée dans le rouge un 19 décembre. En 1995, cette date était intervenue le 21 novembre. En vivant au-delà de nos moyens environnementaux, nous privons des millions de personnes dans le monde de la possibilité de satisfaire leurs besoins. Ensuite, nous mettons en danger les mécanismes de survie de la planète…

La Biosphère  te dit : « Si la pédagogie de la catastrophe ne sert à rien, alors ce sera la catastrophe qui servira de pédagogie. »

 

Pour en savoir plus www.biosphere.ouvaton.org

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