politique

dernier virage

           L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Je commence cette semaine par l’événement qui me semble le plus significatif du tournant historique que nous allons vivre. Il s’agit d’un documentaire qui vient d’être présenté aux parlementaires français, La 11e heure, la dernière heure. Ce film parle de notre belle Terre écrasée par une chaussure, la notre, celle de notre civilisation thermo-industrielle : glaciers en capilotade, tsunamis féroces, fétus de paille humaine emportés par les eaux…Des tas de scientifiques établissent entre les images le diagnostic d’une planète malade de l’homme. Un généticien explique  combien notre « gros cerveau » nous a joué le mauvais tour de nous faire croire que nous sommes géniaux, hors la nature, pouvant faire ce que nous voulions, c’est-à-dire n’importe quoi. La crise actuelle est donc une crise de civilisation, pas une catastrophe survenue par accident. L’avidité des humains agit en profondeur sur la nature, l’humanité se développe comme un cancer qui peu à peu ronge la planète, épuise ses ressources, la pollue souvent de façon irréversible.

 

           Le célébrissime acteur Leonardo DiCaprio soutient ce documentaire (Lemonde2, 5 janvier 2008) ; l’année 2008 commence bien quand lutter contre le réchauffement climatique obtient un tel soutien. Leonardo n’en pouvait plus d’entendre des spécialistes de l’environnement se faire rabrouer pendant une émission de télévision, coincés sur leurs sièges, sans pouvoir s’expliquer.  Leonardo fait partie du mouvement écologique qui va changer le monde, il pense que ce sera comparable au combat pour les droits civiques aux Etats-Unis. Si ce film nous permet d’abandonner  notre sentiment de toute puissance et de comprendre que la seule solution est de réintégrer le plus rapidement l’humanité dans la Biosphère, alors il y a peut-être un espoir pour les décennies qui viennent.

           Nous votons aux élections, ce qui ne sert pas à grand chose, nous votons aussi chaque fois que nous prenons notre voiture ou l’avion, ce qui augmente l’effet de serre, nous sommes dans l’anthropocène et nous allons le regretter. Donc bonne année 2008, c’est-à-dire simplicité volontaire et sobriété énergétique pour tous. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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écrivez-moi

Je viens de recevoir cet intéressant article qui pose le problème de notre inefficace bavardage… Si tu as des infos écolos, je peux les publier sur ce blog…  

écrivez-moi.  

Chronique – Article publié le : 19/12/2007   À quoi bon Bali ?


La conférence de Bali a de nouveau échoué en se maintenant dans le paradigme de réduction des émissions de gaz à effet de serre par la limitation de la demande. Or, pour réduire les émissions de GES, mieux vaudrait que le carbone reste sous terre… A Bali, la 13ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques est venue confirmer l’inconséquence des décideurs et des parties prenantes. Il est sidérant de constater que les acteurs politiques et les représentants du monde associatif présents à Bali ont la même vision réductrice de l’état d’urgence engendré par les gaz à effets de serre. Cette lecture minimaliste se traduit dans les propositions du dispositif technique à mettre en œuvre : elles sont de manière criante en deçà des mesures nécessaires. Les objectifs fixés avant Bali étaient déjà insuffisants: pas plus de deux degrés de hausse des températures d’ici à la fin du siècle, diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre, le pic doit culminer d’ici à 2020. Ces propositions se fondent sur un diagnostic erroné et il suffit de tenir compte de ce que disent les scientifiques pour constater qu’il faut mettre la barre plus haut.
Dans le dernier rapport du GIEC de novembre 2007, il est préconisé que les pays industrialisés divisent par 20 leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, cela fait plus de cinq ans que les stratèges du climat préconisent une simple réduction par quatre pour ces pays-là. Comment expliquer ce négationnisme de l’urgence ? Déni, aveuglement, lâcheté ? Aux sommets de La Haye en 1998, à Marrakech en 2001, à Johannesburg en 2002, les mêmes mots sont ressassés : « nous sommes sur les bons rails ». La langue de bois environnementale existe : elle s’exerce à merveille dans ces grandes rencontres de la diplomatie verte où les hauts dirigeants du monde entier simulent collectivement la prise de conscience des risques climatiques. Une fois encore, les participants se sont empressés de se vanter auprès des médias du « pas décisif », de la « grande avancée », ou encore d’un hypothétique « processus volontariste » que constitue la feuille de route adoptée à la conférence onusienne de Bali. Mais les émissions continuent à augmenter, les ravages des dérèglements climatiques créent de nouveaux éco-réfugiés ou éco-sinistrés, la fonte des glaces ne cesse pas.

Face au manque d’efficience de ces grands sommets, une question sous-jacente apparaît : ce genre de conférence va-t-il nous sauver ? Combien de fois encore devrons-nous contempler le spectacle de ce grand cirque consensuel dont ne résulte jamais de mesures courageuses ? En l’occurrence, la feuille de route proposée à l’issue des négociations ne propose aucune référence chiffrée de réduction des gaz à effet de serre. Les Européens et certains pays du G77 – y compris la Chine – souhaitaient pourtant des références quantifiées. Nous ne disposons actuellement que d’un calendrier fixant les échéances de nouvelles négociations supposées donner forme au successeur du Protocole de Kyoto qui fête cette année ses dix ans d’existence. Les objectifs – déjà minimes – qu’il préconisait, pour 2008-2012 ne seront pas atteints.

Au fond, c’est toute la logique du dispositif de ce protocole qui serait à revoir. Une meilleure façon de concevoir un plan climat serait de s’intéresser aux extracteurs d’énergies fossiles -les pays de l’OPEP en somme-, et aux sources de l’offre énergétique, plutôt qu’aux émetteurs et à la demande. Kyoto avait cette ambition folle de contenir les émissions de milliards de personnes, de tous les conducteurs individuels d’automobiles, de toutes les industries mondiales. Dans les pays producteurs, le pétrole est généralement nationalisé, cela reviendrait à ne devoir négocier qu’avec les gouvernements. Nous réduirions ainsi le nombre d’interlocuteurs à convaincre de plusieurs milliards à une douzaine. En cela, le protocole de déplétion proposé par le regroupement national d’experts « Association for the Study of Peak Oil » (ASPO), visant à réduire progressivement les importations de pétrole permet une économie véritablement durable. Le Protocole offre également aux nations les moyens de réduire coopérativement leur dépendance au pétrole. Le détail de ce texte peut être trouvé sur le site qui lui est consacré : www.oildepletionprotocol.org. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mieux vaut en effet que le carbone reste sous terre. La conférence de Bali a échoué en ce sens : elle n’a pas su questionner la grille de lecture déjà en place. En se maintenant dans le même paradigme de réduction des émissions de gaz à effets de serre par la limitation de la demande, elle est passée à côté du paradigme décisif de la décroissance de l’extraction des ressources fossiles.

Prenons l’exemple d’une personne en partance pour un long voyage, en plein dilemme, seule face à sa conscience d’éco citoyen. Cet individu doit partir en Amérique Latine : prend-t-il ou ne prend-t-il pas l’avion ? Du côté de la demande, il y a deux manières de croire que l’on est vertueux : on peut ne pas prendre l’avion, mais il décollera certainement quand même. On peut aussi s’acheter une indulgence : compenser son émission excessive de gaz à effet de serre en payant quelques arbres, en contribuant à la reforestation de pays dévastés. Ce genre de « compensation carbone » est un luxe que seuls les très riches peuvent se permettre et n’a pas d’impact immédiat, ni réellement efficace sur l’absorption de CO2.

Une mesure réellement effective en revanche, serait envisageable du côté de l’offre. En réussissant à convaincre un pays producteur comme l’Arabie Saoudite de modérer sa vente. Si elle consentait à ne plus produire que 9 millions de barils par jour, au lieu des 10 habituels, cela constituerait une réduction équivalente d’émissions de gaz à effet de serre. L’offre de pétrole diminuerait, par conséquent, les prix augmenteraient ce qui garantirait un revenu en pétrodollars à peu près équivalent pour l’Arabie Saoudite. Cette mesure alternative aurait prise sur le réel, sur le moléculaire, et c’est ce qui a cruellement manqué à Bali.

Yves COCHET

Mathématicien, ancien Ministre de l’Environnement, Député de la 11e circonscription de Paris.

Source : http://www.actu-environnement.com/ae/news/chronique_yves_cochet_conference_bali_4137.php4

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spes salvi, on est mal parti

Après sa première encyclique consacrée à la charité, Benoît 16 a publié fin novembre 2007 une seconde sur le thème de l’espérance (Spes salvi) : « Le progrès offre de nouvelles possibilités pour le bien, mais des possibilités abyssales pour le mal », écrit Benoît 16, pour qui, sans éthique, l’idéologie du progrès indéfini reste une menace pour le monde. « On demande trop à la science, dit l’encyclique. La science peut contribuer à l’humanisation du monde. Elle peut détruire l’homme et le monde si elle n’est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d’elles. » (source : Le Monde du 1er décembre 2007)

 Le problème,  c’est que Benoît fait confiance en un Dieu incarné (Jésus-Christ) proche des hommes, qui ne peut donc être qu’une projection du fantasme des hommes qui se prennent pour dieu. Il suffit de remplacer « Dieu » par « Biosphère (nature) », et le discours de Benoît 16 se comprend de façon concrète ! Il faut complètement extérioriser la source de l’espérance, et reconsidérer la Biosphère comme notre Mère et notre Père, ce qui est autre et nous a mis au monde, ce qui est en réalité puisque nous ne sommes effectivement qu’une forme de vie qui dépend des autres formes de vie.

 Un monde sans respect de la nature est un monde sans espérance pour les générations futures. La justice de la Biosphère est supérieure à celle de l’homme, le réchauffement climatique ou la stérilisation des sols sanctionnera les dérives folles de l’activisme humain.

 

Pour une autre approche de l’écologie : http://biosphere.ouvaton.org/


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L’idiot imite le fou

Mao disait à son époque qu’il fallait savoir marcher sur ses deux jambes, l’agriculture et l’industrie. La Biosphère sait que cela ne suffit pas, les paysans doivent rester à la terre, les villes doivent se vider de leurs habitants, le mode de vie occidental n’est pas généralisable A force de vouloir imiter le dragon américain, les pays asiatiques connaîtront la chute en même temps que le capitalisme mondial.

 

Ainsi va la folie humaine. Les députés chinois ont voté en mars 2007 une loi permettant la propriété privée, ce qui va instaurer un capitalisme encore plus prédateur sur les ressources. De son côté, l’Inde continue d’appliquer une loi britannique de 1894 qui stipule que « toute terre agricole peut être réquisition en vue du développement de l’industrie ». Il faut en effet instaurer le plus de SEZ possibles, ces zones économiques spéciales qui installeront des complexes pétrochimiques et produiront des voitures  à la chaîne. La Chine et l’Inde font la course à la croissance économique. Deux cents SEZ ont été constituées en Inde en 2006, d’autres en Chine. Dans ce contexte, il a fallu la mort de 14 personnes près de Calcutta lors d’affrontements entre manifestations et forces de police pour que le projet industriel prévoyant le rachat de plus de 4000 hectares de terres fertiles soit gelé. Pourtant la terre est une ressource rare qui fournit des emplois à 60 % de la population. Les paysans indiens se révoltent contre un gouvernement qui veut accomplir l’objectif de 9,2 % de croissance du PIB avec une industrialisation systématique du pays, les paysans chinois se révoltent aussi.

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Lemonde lu par biosphere

L’Editorial du Monde (8.01.2008) estime que « La croissance est la mère de toutes les réformes ». La Biosphère constate qu’elle serait plutôt la source de tous les vices, détérioration climatique, désertification des sols, épuisement des ressources, perte de biodiversité, inégalités acceptées… et j’en passe.

Les rédacteurs du Monde devraient s’intéresser aux nouvelles problématiques du bac SES (sciences économiques et sociales) qui posent la question des relations de plus en plus difficiles entre croissance et environnement. Un éditorial du Monde ne peut être un acte de foi en la croissance, souvent ce sont les crises qui sont les plus aptes à mettre en place de véritables réformes « de civilisation »…

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Mao, au secours !

Mao, au secours ! Les Chinois sont devenus fous et sabordent la Biosphère.

 

En inscrivant la question du développement durable au cœur du Xe plan (2006-2010), Pékin initie une dynamique qui reste plus économique qu’écologique. Il s’agit en effet principalement d’un marché « vert » qui profite aux industriels « de l’environnement ». Symbolique d’ailleurs cette autre priorité du plan de voir décoller rapidement le marché de la voiture électrique ! Il n’est pas question de régulation de l’urbanisation, de gouvernance des besoins, de maintien de l’activité rurale…

 

Pourtant le pays souffre déjà d’une grave pénurie d’eau, avec une quantité moyenne par personne égale au quart de la moyenne mondiale. La Chine, premier consommateur de charbon (38,6 % du total mondial) assure 68 % de ses besoins énergétiques avec une ressource émettrice de CO2 et de dioxyde de soufre. La Chine a même devancé en 2007 les USA en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Les premières lois de l’environnement datent d’il y a vingt ans à peine, une époque où l’économie était encore planifiée de façon impérative. Aujourd’hui que la Chine est en transition vers le capitalisme, c’est la corruption qui l’emporte au niveau local et le Sepa (Agence chinoise de l’environnement) ne peut pas faire grand chose. On se contente de lancer des « tempêtes », campagne de dénonciation nominative de quelques pollutions trop visibles.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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signes de folie

La Biosphère n’a pas besoin de naissances non désirées, elle étouffe déjà sous le nombre d’humains… Pourtant il aura fallu une année de débat parlementaire pour que la loi Neuwirth sur la « prophylaxie anticonceptionnelle » soit adoptée et promulguée le 28 décembre 1967. Pour illustrer l’état des mentalités de l’époque, quelques signes de folie :

Le député Jacques Hébert : « Détruire la vie avant la fécondation, après la fécondation, avant la nidation, après la nidation, revient au même sur le plan de l’éthique. Nous avons le devoir de ne pas autoriser la diffusion de produits dont les conséquences lointaines sont encore mal connues. » Le fondement éthique n’a pas de fond fondamental, par contre les conséquences sanitaires de tout produit doit être soigneusement testées, ce qui avait  été fait depuis des années dans les pays anglo-saxons. (La pilule est mise en vente sur le marché américain en 1960).

Le député Claude Peyret : « L’assurance contre la grossesse est une solution de facilité qui voudrait remplacer la maîtrise de soi, quand celle-ci doit être le but de toute éducation ». Malgré la diffusion de la contraception, plus de 200 0000 interruptions volontaires de grossesse sont enregistrées encore aujourd’hui en France. La maîtrise de soi n’est pas l’apanage de la jeunesse…

Le député Jean Couymaros : « Les enfants ne sont pas toujours engendrés par la réflexion et par la raison, mais dans un élan d’amour irrésistible, comme l’exigent la nature et l’instinct de continuité de l’espèce humaine. » Encore un retardé intellectuel qui croit comme Sarkozy que les humains sont programmés génétiquement !

            En définitive la loi n’entrera en vigueur qu’en 1969, les décrets d’application étant longtemps restés bloqués sous la pression, notamment, de l’Eglise catholique. Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? 

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civilisation Sarko

Sarko parle de civilisation. Mais de quoi s’agit-il?

 

 L’édifice de la civilisation occidentale a atteint un stupéfiant degré de complexité. Mais plus il devient complexe, plus nous avons l’impression de nous éloigner de nos racines originelles. Plus nous nous engageons dans un monde conçu par nous-mêmes, plus nous abandonnons notre ancrage dans la nature. Sommes-nous si uniques et si puissants que nous puissions nous tenir pour séparés de notre terre ? Beaucoup d’entre nous agissent, et pensent, comme si la réponse était OUI. Il n’est en effet que trop facile d’envisager la planète comme une collection de « ressources » dont la valeur intrinsèque ne dépasse pas leur utilité momentanée.

 

Nous avons alors industrialisé le processus de transformation de l’oxygène en gaz carbonique grâce à des inventions telles que la machine à vapeur ou le moteur à explosion sans prendre en considération les limites d’absorption du CO2 par notre planète. Nous avons industrialisé la production d’informations (presse à imprimer ou ordinateur) en oubliant de tenir compte de notre capacité limitée à assimiler les connaissances nouvelles. Nous sommes convaincus que nous n’avons pas à souffrir du froid ou de la chaleur. Nous voulons guérir nos malades, voler dans les airs, illuminer les nuits. Et pendant que nous croyons que nos besoins et nos caprices sont satisfaits, en réalité nous sommes en train de passer le Jardin d’Eden au rouleau compresseur. En fin de compte, la crise de l’environnement illustre la confiance aveugle en notre capacité de relever n’importe quel défi : on rassemble à son sujet des tonnes d’informations, on les divise en éléments simples à étudier et on croit trouver finalement une solution technique. Fadaise ! Il y a tant d’informations nouvelles produites chaque jour que leur avalanche a étouffé le lent mécanisme de maturation qui change la connaissance en sagesse. De plus l’idée selon laquelle de nouvelles technologies peuvent résoudre tous nos problèmes constitue l’élément central d’un mode de pensée défaillant.

 

Se placer dans une perspective écologique implique d’adopter une vision non spécialisée de la planète, d’essayer de comprendre comment ces différentes composantes interagissent les unes avec les autres selon des modalités qui tendent à l’équilibre et perdurent à travers les années. Cette perspective ne peut envisager la Terre comme un objet séparé de la civilisation humaine : nous appartenons, nous aussi, à  cet ensemble. Mais cet ensemble ne fonctionne pas selon les lois simples des rapports de cause à effet auxquels nous sommes accoutumés. On ne peut plus adapter la Biosphère à notre convenance selon des rites spécialisés, on doit dorénavant chercher à s’adapter à ses rythmes globaux.

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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paraître, ou non

L’article ci-dessous n’est pas passé dans le courrier des lecteurs du Monde. Si c’est écolo, si tu  as eu la même déconvenue, envoie-moi ton article pour parution sur ce blog… envoyé au courrier des lecteurs du journal Lemonde :Selon Le Monde (numéro du 16 novembre 2007), « les grands groupes d’électricité prônent tous le retour du nucléaire ». C’est le titre exact de l’article, écrit en très gros et très épais ! Mais lors de ce XXe Congrès mondial de l’énergie, nulle trace d’une ONG environnementaliste ou même l’existence d’experts indépendants. Or les dirigeants des multinationales du secteur ne peuvent que promouvoir ce pour quoi ils sont payés. Plus dramatique, les politiques suivent le diktat des entreprises lorsque le président Romano Prodi veut intensifier la recherche dans le nucléaire ! Comme les opposants ont été mis à la porte, tout ce beau monde peut estimer sans l’ombre d’une contestation que l’énergie nucléaire est indispensable. Alors voici quelques questions que j’aimerais poser à mon quotidien préféré : Les lecteurs ont du mal à savoir qui dit vrai et qui dit faux. Ne faut-il pas que le Monde leur donne tous les moyens de juger en toute connaissance de cause ? En conséquence, un journal qui se veut objectif ne devrait-il pas laisser une place à un article critique qui puisse compenser ce qui s’apparente à de la propagande pro-nucléaire ? Tout au moins un journaliste qui fait un commentaire d’un Congrès ne devrait-il pas donner plus de place au mouvement écologiste à l’intérieur de son article ?   Réponse de Nadine Avelange, chargée du Courrier des lecteurs :Cher lecteur, J’ai bien reçu votre courrier et vous remercie de nous avoir fait part de vos remarques. Compte tenu du nombre important de lettres reçues, entre 300 et 500 par semaine selon l’actualité, je ne peux vous assurer de publier votre point de vue. Je vous prie de croire à mes sentiments les meilleurs.

Conclusion : à ce jour, toujours aucune autre nouvelle…

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intégriste, qui ?

            De plus en plus de gens sérieux traitent les écolos d’ayatollahs verts. Dans Lemonde du 13.12.2007, le professeur Michel Godet qui officie au CNAM va encore plus loin en utilisant l’expression « Khmers verts pour qui la disparition de l’homme blanc occidental serait une bonne nouvelle pour la nature : place aux loups, eux au moins ne polluent pas ! ».  Un écolo qui veut préserver une espèce en voie de disparition ne peut certainement pas être assimilé à des Khmers qui ont anéanti une bonne partie  de la population de leur pays. On observe malheureusement de plus en plus fréquemment ce recours à un type d’amalgame polémique qu’on peut baptiser reducio ad hitlerum. Que Hitler, Khomeyni ou Pol Pot ait partagé une opinion ne suffit certes pas à réfuter cette opinion ! Michel Godet est docteur en statistique et en économie, il ne montre aucune compétence quant au nécessaire respect de la biodiversité, aucun respect pour ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, aucune ouverture d’esprit. C’est un universitaire français.         

 

Dans le même article, il assène d’autres énormités du style « Si on appliquait le principe de précaution, on ne ferait pas d’enfants ! ». Il est vrai que Michel Godet est aussi membre du haut conseil de la population auprès du Président de la République. Pas étonnant alors qu’il se lance dans des diatribes sur un développement  durable qui s’accompagne nécessairement d’enfants et de berceaux pour éviter le « suicide démographique ». Est-ce cela les scientifiques qui nous conseillent ? 

 

Cumulard, Michel Godet est aussi membre de l’Académie des technologies, cette jeunette créée en l’an 2000 dans le but « d’éclairer la Société sur le meilleur usage des technologies ». Quand je vois le niveau de raisonnement de Michel Godet, sa croyance à la pléthore de pétrole cher, sa confiance aveugle en Claude Allègre qui, à lui tout seul, raisonne mieux que tous les experts du GIEC, je sais déjà que les lumières pour éclairer notre avenir sont bien éteintes.

 

            Notre futur est aux mains des nouveaux intégristes de la croissance pour qui tout principe de précaution est un frein à l’innovation et à la concurrence internationale. Il faut faire comme moi, dénoncer directement le non-sens auprès du journal incriminé ou agir publiquement si possible. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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Courrier des lecteurs

Cher lecteur,

 

Tu as peut-être écrit un texte sur l’écologie qui n’a pas trouvé preneur,

que ce soit pour le courrier des lecteurs de ce journal ou autre publication.

Si tu veux que mon blog se fasse écho de ton article,

s’il est court et incisif,

envoie-le-moi (cf. dans colonne de gauche « écrivez-moi »).

Cela te donne une seconde chance de parution.

A bientôt en 2008,

sans mes vœux car 2008

sera au moins aussi minable que 2007…

au niveau environnemental !

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le frigo GCDT !

Demain me  fait peur, le bouleversement climatique menace, les glaces du Groenland fondent, la menace nucléaire plane encore, le pétrole va disparaître, la biodiversité fout le camp. Seul espoir dans ces ténèbres, une arche de Noé végétale dans l’archipel du Spitzberg, un réfrigérateur géant construit par l’homme et destiné à accueillir toutes les semences du monde. Un projet d’il y a vingt ans concrétisé par la ratification en 2004 par 55 pays d’un traité international sur les ressources génétiques des plantes dans le cadre de la FAO. Par moins 18°C, trois salles pourront héberger pour l’éternité quelque trois millions de variétés parmi lesquelles 4000 sortes de pommes, plus de 10 000 sortes de riz, 14 000 de légumes et 20 000 de froment…

 

Le GCDT (Global Crop Diversity Trust) ouvrira ses portes en février 2008. La Biosphère sourit d’une telle schizophrénie de l’espèce humaine, anéantir le plus possible de biodiversité d’un côté et mettre ce qui reste au frigidaire. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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Intégriste ! Qui ?

Où sont les intégristes ?

 De plus en plus de gens sérieux traitent les écolos d’ayatollahs verts. Dans Lemonde du 13.12.2007, le professeur Michel Godet qui officie au CNAM va encore plus loin en utilisant l’expression « Khmers verts pour qui la disparition de l’homme blanc occidental serait une bonne nouvelle pour la nature : place aux loups, eux au moins ne polluent pas ! ».  Un écolo qui veut préserver une espèce en voie de disparition en France ou ailleurs ne peut certainement pas être qualifié de Khmer qui a anéanti une bonne partie  de la population de son pays. On observe malheureusement de plus en plus fréquemment ce recours à un type d’amalgame polémique que Leo Strauss a baptisé une reducio ad hitlerum : Que Hitler, Khomeyni ou Pol Pot ait partagé une opinion ne suffit pas à réfuter cette opinion ! Michel Godet est docteur en statistique et en économie, il ne montre aucune compétence quant au nécessaire respect de la biodiversité, aucune ouverture d’esprit. 

Dans le même article, il assène d’autres énormités du style « Si on appliquait le principe de précaution, on ne ferait pas d’enfants ! ». Il est vrai que Michel Godet est aussi membre du haut conseil de la population auprès du Président de la République. Pas étonnant qu’il se lance dans des diatribes sur le développement  durable qui s’accompagne nécessairement d’enfants et de berceaux pour éviter le « suicide démographique ». Est-ce cela les scientifiques qui nous conseillent ? 

Pourtant Michel Godet est aussi membre de l’Académie des technologies, cette jeunette créée en l’an 2000 dans le but « d’éclairer la Société sur le meilleur usage des technologies ». Quand je vois le niveau de raisonnement de Michel Godet, sa croyance à la pléthore de pétrole cher, sa confiance aveugle en Claude Allègre qui à lui tout seul raisonne mieux que tous les experts du GIEC, je sais déjà que les lumières pour éclairer notre avenir sont bien éteintes.

 L’avenir est aux mains des nouveaux intégristes de la croissance pour qui tout principe de précaution  est un frein à l’innovation et à la concurrence internationale. J’ai peur…

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divine DIVA

Il ne faut pas rechercher un seul mode d ’agriculture pour gérer la biodiversité en général. Des dispositifs construits sur le mode de la normalisation des pratiques par respect d’un cahier des charges ne suffisent pas, il faudrait que l’homme apprenne à vivre à nouveau en symbiose avec les possibilités de la Biosphère. Ce n’est pas parce qu’une tâche parait impossible qu’il ne faille pas s’y engager corps et âme ! 

 Les paysages agricoles européens abritent une flore et une faune diversifiées par 3 000 ans d’agriculture,  ce qui a produit une diversité de paysages ayant chacun leur spécificité. Le programme DIVA [www.ecologie.gouv.fr/­DIVA] vise à apporter des références scientifiques quant aux enjeux de préservation et de prise en compte de la biodiversité dans l ’évolution de l’agriculture. Alors que le souhait des agriculteurs est de faire comme les autres, diminuer leur temps de travail, ils utilisent des techniques défavorables à la biodiversité, par exemple en utilisant des herbicides plutôt que la fauche pour entretenir les bordures de champ. Il faudrait sans doute sortir de l’opposition « défense des petites fleurs » contre « productivisme à tout prix » qui a souvent inspiré les actions en faveur de la biodiversité. Il faudrait engager le dialogue entre agriculteurs et associations de protection de la nature, prendre en compte les connaissances et les valeurs des uns comme des autres. Par exemple la combinaison de recherches en écologie, écotoxicologie et ethnologie a permis de mettre en évidence le rôle positif des espèces nécrophages, comme le Vautour Fauve, dans la gestion de l’équarrissage. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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IMoSEB

L’UICN (Union mondiale pour la conservation de la nature) estime que 15 000 espèces sont déjà menacées d’extinction et, parmi elles, un amphibien sur trois, un mammifère sur quatre et un oiseau sur huit. Pourtant le maintien de la biodiversité est une véritable assurance vie pour les pays pauvres. De plus l’agriculture intensive est aussi un gros tueur de diversité. En 1903, on comptait aux Etats-Unis 46 variétés d’asperge, aujourd’hui une seule ! C’est pourquoi la conférence « Biodiversité, science et gouvernance » tenue à paris en 2005 avait prévu la mise en place d’un organisme international du type GIEC (groupe d’experts qui s’occupe du réchauffement climatique). La conférence de Montpellier (15 au 17 novembre 2007) pense avoir finalisé cette initiative en décidant les modalités d’un Mécanisme mondial d’expertise scientifique sur la biodiversité dit IMoSEB.

 

En fait il ne s’agit que de 80 spécialistes qui « appellent » les gouvernements à se magner le cul.  Ils « proposent » donc une nouvelle conférence pour 2008. Le comité de pilotage d’IMoSEB ose même aller beaucoup plus loin : il « souhaite » que le nouvel organisme tienne compte des avis de l’Evaluation des écosystèmes pour le millénaire. Ce programme, qui a déjà fait plancher 1360 experts, avait conclu que 60 % des services fournis par les écosystèmes pour maintenir la vie sur Terre sont déjà dégradés ou surexploités. Au moins les humains auront fait beaucoup de réunions pour se rendre compte qu’ils sont des cons. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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écologie et éthique

« Il existe plusieurs types d’approche à la question de la perte de biodiversité. Une approche éthique estime que les autres espèces ont un droit à l’existence, une valeur intrinsèque, et qu’elles devraient être respectées en tant que telles (ndlr, l’écologie profonde). De son côté une approche culturelle (ou esthétique) considère la biodiversité comme un patrimoine naturel, équivalent au patrimoine artistique de l’humanité ; puisqu’on dépense beaucoup d’argent pour préserver notre patrimoine artistique, pourquoi ne pas préserver également le patrimoine naturel dont nous avons hérité ? Une approche plus utilitaire, voire économique, met l’accent sur le fait que la biodiversité nous fournit tout un éventail de biens ayant des valeurs directes d’usage. Enfin il existe une approche plus écologique, que je vais développer ici, selon laquelle la biodiversité soutient des processus écologiques dont les sociétés humaines dépendent indirectement. (…)

 

Je ne veux pas opposer ces différentes perspectives, qui sont en réalité complémentaires. Toutefois, je voudrais mentionner qu’au départ mon point de vue ne s’inspire nullement de l’approche éthique, bien que ma perspective écologique aboutisse, en fin de compte, à des conclusions très proches. J’entends souligner par là qu’il n’est pas nécessaire d’adopter une position dogmatique sur le fait que les autres espèces ont une valeur intrinsèque ou qu’elles ont le droit d’exister. La perspective écologique aboutit au même genre de recommandations sur une base rationnelle, sans avoir besoin d’invoquer des arguments de ce type. L’éthique a certainement sa place, mais je pense qu’on peut la fonder sur des données scientifiques solides (…)

 

            La perspective écologique que j’ai développée sur une base scientifique aboutit finalement à une position philosophique assez proche de la perspective éthique, mais à partir de prémisses très différentes. Tout mon propos mène à la conclusion suivante : plutôt que de prétendre contrôler et maîtriser la nature à tout prix, les humains devraient apprendre à se reconnaître comme une partie consciente de la nature et à vivre avec la vie qui les entoure. Par conséquent, l’écologie scientifique appelle à une nouvelle relation entre l’humanité et la nature, qui accepte et même célèbre la diversité de la vie. C’est là que l’écologie rencontre l’éthique : une nouvelle éthique est nécessaire pour prendre en compte ces données de l’écologie scientifique. »

 

Loreau Michel,  Entretiens  du XXIe siècle, Signons la paix avec la Terre (éditions Unesco, Albin Michel, 2007) 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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chronique du beurre

Bonjour Monsieur Le Boucher

Ce n’est pas parce que je suis un ayatollah vert en herbe, et donc très critique envers vous, que je ne sais pas reconnaître de vrais arguments. Dans votre chronique du 2-3 décembre, vous dites qu’ « il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat, car en fait il y a trop de pouvoir d’achat ». Vous justifiez en citant le déficit commercial et le déficit public. Vous avez parfaitement raison. Je vous prie seulement de considérer qu’il y a aussi un poids trop important de la consommation de la classe globale (tous les ménages qui possèdent le luxe d’utiliser un véhicule personnel) sur les ressources de la planète. Il suffit de rappeler comme justification les deux phénomènes liés, combustion de ressources fossiles et réchauffement climatique.

 Par contre  l’autre aspect de votre raisonnement, qui repose sur une hausse de la production, me paraît infondé. Vous restez un fervent adepte de la croissance économique dans un monde fini, relancée par une politique libérale plutôt que par une pratique keynésienne. Il ne me semble pas que le résultat va différer, cela entraînera de la même façon une détérioration accentuée de notre planète. La situation est d’autant plus critique que, comme vous le soulignez, beaucoup de travailleurs souffrent. J’ajoute que ce n’est pas seulement en France que des personnes souffrent, et que ceux qui vont le plus souffrir sont ceux dont on est en train de détériorer le milieu environnant avec notre croissance quantitative.

Cordialement

 Réponse d’Eric Le Boucher : je ne partage pas votre avis. La croissance est la seule façon de résoudre le problème social et elle peut être propre.

mais merci de me lire

 La seule réponse possible en retour : Monsieur Le Boucher, vous avez tout à fait raison. D’ailleurs la Terre est plate comme vous l’avez déjà remarqué. Merci de m’avoir répondu, amicalement

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syndrome d’effondrement

Tout allait pour le mieux depuis des millions d’années, rien n’était venu déranger le tête-à-tête entre les plantes à fleurs et les abeilles qui puisaient le nectar entre leurs pétales. La survie de 80 % des plantes à fleurs et la production de 35 % de la nourriture des hommes dépendent de cette pollinisation. Mais le désastre s’annonce.

 

Autrefois les colonies d’abeilles, élevées dans des troncs d’arbres étaient asphyxiées par les hommes en fin de saison. Vers 1870, l’adoption de la ruche à cadre mobile permet de récolter sans anéantir la colonie. Jusqu’aux années 1960, tout était simple, on ne bougeait pas les ruches, il y avait des fleurs partout. Puis les cultures spécialisées ont commencé, la transhumance des ruchers a suivi, ainsi que le cache-cache avec les pesticides. Aux Etats-Unis, on parle de syndrome d’effondrement des colonies, quelque 25 % des abeilles aurait disparu au cours de l’hiver 2006-2007. La plupart des pays européens sont aussi touchés par cette surmortalité. En effet, les abeilles peuvent supporter virus et parasites, mauvaise alimentation, empoisonnement aux pesticides, changement climatique, mais quand tous les facteurs de perturbation sont réunis, il arrive un moment où l’abeille ne peut plus résister. Les abeilles sont aussi aux prises avec un parasite de l’abeille asiatique, le Varroa destructor, qui suce l’hémolymphe (le sang) des abeilles ; l’abeille asiatique s’en était accommodé, mais l’acarien s’est répandu dans le monde entier avec les activités humaines ; alors on traite avec des anti-acariens. Or l’exposition à de faibles doses répétées de poison peut avoir des effets encore plus importants que de fortes doses. Pesticides encore et toujours !  L’homme est en train de tuer l’industrieux insecte qu’il avait tant bien que mal domestiqué depuis l’Antiquité.

 

Aucun pays n’a réussi à mettre sur pied un réseau de suivi des pertes, aucune recherche véritable n’a été faite sur les produits phytosanitaires. Les humains se comportent dans la Biosphère comme ils se comportent entre eux, de manière sauvage et irresponsable. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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concept de biodiversité

Le terme biological diversity est récent, il n’est employé par Thomas Lovejoy qu’en 1980. Peu après le père de la sociobiologie, Edward Osborn Wilson, publie à l’automne 1985 un article qui connaît un retentissement mondial : The Crisis of Biological Diversity. Il souligne les enjeux et les implications d’un appauvrissement de la diversité biologique dans le domaine animal, végétal et microbien. Dans la lignée de ce texte fondateur, le National Research Council (organisme dépendant de l’Académie des sciences américaine) organise à Washington, en 1986, le premier forum américain sur la diversité biologique. À l’issue du colloque, les responsables du NRC suggèrent, pour l’édition des actes, d’utiliser la contraction « biodiversité », qu’ils jugent plus efficace médiatiquement que « diversité biologique » ; E.O. Wilson accepte. Sa conception devrait rester gravée dans nos mémoires : « L’humanité ne se définit pas par ce qu’elle crée, mais par ce qu’elle choisit de ne pas détruire. »

 

            Mais le désastre est en marche. Dans Regards sur la Terre 2008 (sous la direction de Pierre Jacquet et Laurence Tubiana), on parle de la destruction de la biodiversité comme d’une crise silencieuse : « Des gènes aux écosystèmes en passant par les espèces, tous les éléments de la biodiversité se détériorent. Bien que brutale et rapide, cette détérioration sans précédent de notre environnement échappe pourtant largement à l’attention de l’humanité ». Les travaux scientifiques suggèrent pourtant que les dégâts engendrés seraient comparables à ceux liés au réchauffement climatique. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour que la préoccupation des experts devienne enfin la préoccupation de tous. La biodiversité est un bien public global ; dans les pays les plus pauvres, le capital naturel représente en moyenne 25 % de la richesse d’un individu, moins de 1 % dans nos sociétés riches et urbanisées ; les pauvres sont menacés. L’ensemble de l’humanité devra faire beaucoup d’efforts en vue de la préservation de la nature, sinon les riches subiront la vengeance des pauvres

 

L’équilibre des écosystèmes est donc menacé. Quelle sera la résistance des écosystèmes aux interférences humaines ? Quelle sera la réaction de la biodiversité face aux changements climatiques ? Il faudra bientôt choisir entre le rapport à la nature d’un écologiste néo-zélandais ou américain, marqué par l’idée que l’homme est avant tout un prédateur indigne, ou celui d’un Européen, pour lequel l’homme à travers l’agriculture peut aussi façonner les paysages. Les Européens, les occidentaux, devront faire beaucoup d’efforts en vue de la préservation de la nature, sinon ils subiront la vengeance de la Biosphère.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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avions et climat

Pour la période 2002-2050, le poids des transports aériens dans le réchauffement climatique devrait passer de 3,5 % à environ 10 %. Les climatologues rappellent aussi qu’à consommation égale un avion a un impact climatique qui vaut plusieurs fois celle d’un transport routier, en raison des émissions de gaz à haute altitude. Avec un transport aérien qui connaît une croissance annuelle de 10 % et qui représente une source majeure de pollution au CO2, certains veulent donc limiter les déplacements en avion. L’Association Flight Pledge prône une telle mesure, notamment pour les vols de loisirs de courtes distances et les courts séjours, rendus récurrents depuis l’avènement du low cost et qui sont aujourd’hui une tendance forte. Il semblerait que la seule régulation effective possible à grande échelle soit d’ordre économique, par le biais de taxes, d’augmentation de tarifs, de primes compensatoires pour l’environnement… Mais cela revient à poser la question de savoir s’il est réellement possible et souhaitable de limiter le nombre de voyageurs aériens. Cette régulation économique progressivement mise en place aurait pour effet de limiter l’accès au voyage pour une partie de la population sans revenus conséquents, mais elle ne laisse pas envisager véritablement de fléchissement des flux touristiques car les perspectives ne tiennent pas compte de l’explosion de la classe globale. Le concept de « classe globale » concerne l’émergence de nouveaux groupes sociaux qui, bien qu’évoluant dans des contextes sociétaux différents, – un pays anciennement développé comme la France, ou des nations-continents émergentes comme l’Inde ou la Chine – présentent les mêmes aspirations. Ces aspirations sont hélas calquées sur le modèle économique occidental actuel au moment même ou ce dernier accuse ses limites et où il convient de le redéfinir.

 

La difficulté réside dans le fait que cette classe globale émergente aspire à une mobilité sans restriction, dans la mesure ou elle y accède enfin, mais dans le même temps, il faudrait qu’elle prenne conscience des conséquences de son comportement avant même d’avoir pu l’expérimenter. Le climat de la Biosphère n’est pas près de s’améliorer ! 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

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