politique

Soif d’eau !

Les humains devront vivre avec des pénuries d’eau, et pourtant ils ne sont pas les seuls à avoir besoin d’eau. Quand on pense aux autres espèces animales et végétales, notre boulimie en eau devient un sacrilège.

 

Pour l’humanité il y a déjà deux mondes. Le nôtre, les pays riches dans lequel le manque d’eau réduit la qualité de la vie et entame la compétitivité économique ; et le monde en développement où, quand les pluies cessent, les populations meurent de faim. C’est ainsi que le directeur de l’eau au ministère espagnol de l’environnement résumait le premier Forum international sur la sécheresse qui s’est achevé le 20 juin 2007 à Séville. On sait en effet que l’humanité sera bientôt confrontée à des sécheresses plus fréquentes, plus longues, plus sévères. Les gouvernements n’y sont pas préparés, les populations encore moins. Il est vrai que nous avons cru pouvoir toujours prélever de l’eau sans limites, mais il n’y a jamais de toujours et il y a des limites. L’espèce homo sapiens entre dans une zone d’incertitudes où les solutions du passé ne fonctionnent plus. Il faudra arbitrer les priorités entre usagers, redéfinir les droits d’accès à l’eau entre urbains, industriels, agriculteurs (qui consomment à eux seuls 70 % de l’eau douce). Pour inciter aux économies, il faudra augmenter le prix de l’eau pour qu’il reflète la rareté croissance, cesser de subventionner les cultures dispendieuses en eau… En fait la difficulté consiste maintenant pour les humains à mettre au moins autant d’ingéniosité à apprendre à vivre de façon équilibrée avec des ressources limitées en eau qu’ils en ont mis à la maîtriser pour la gaspiller.

 

Bien entendu le dessalement de l’eau de mer n’est pas une solution !

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

Soif d’eau ! Lire la suite »

Cyclope n’y voit qu’à moitié

« Cyclope », la société d’études et de conseils spécialisés sur les marchés internationaux de matières premières, fait référence. Le rapport 2007 affirmait que la rareté sera le moteur de la hausse qui a propulsé le baril de pétrole pas très loin de 80 dollars en 2006, à 100 dollars fin 2007. La tonne de nickel à 50 000 dollars et le boisseau de maïs à 4 dollars.  Tous les produits se sont appréciés récemment, à l’exception des produits tropicaux puisque la Chine n’est pas intéressé par le café et le cacao. C’est en effet la croissance échevelée ded pays émergents, la Chine en tête, qui aspire goulûment le cuivre de Zambie, le charbon d’Australie, le coton du Burkina Faso, les emballages et les vieux papiers à recycler de l’Europe, le pétrole d’Angola, etc. Les Australiens n’ont pas assez investi dans leurs ports pour répondre à la demande chinoise en matières de minerais ? Les cours du fret maritime explosent. Les projets de mines en Nouvelle-Calédonie se heurtent à des oppositions environnementales ? Le cuivre atteint des sommets. Le réchauffement climatique et la mode des biocarburants raréfient les céréales ? Le prix du maïs fait le bonheur du Midwest et la détresse des consommateurs mexicains d’une tortilla en hausse de 80 %.

 

Philippe Chalmin, fondateur de Cyclope s’alarme : « Je me fais du souci pour le défi alimentaire qui nous attend, car l’homme aura encore besoin de 1 700 calories pour survivre. » Mais Cyclope préfère clore sont rapport sur le marché de l’art, bon critère paraît-il des perspectives d’avenir. Le portrait d’Adèle Bloch par Klimt adjugé pour 135 millions de dollars, foutaises ! L’art est un très mauvais indicateur des véritables richesses. Il n’existe aucun critère objectif de la vulgarité ou de la distinction, il n’y a aucun sens à donner à une œuvre artistique, il n’y a ni passé ni avenir dans le domaine de l’art pour l’art. Par contre un baril de pétrole à 400 euros bientôt, et la face de la Biosphère en sera changé.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

Cyclope n’y voit qu’à moitié Lire la suite »

faim de plomb

Même quand le recyclage est possible, la Biosphère ne peut fournir plus que ce qu’elle possède ; elle a été pillée par les générations présentes, les générations futures s’en souviendront amèrement…

 

Dans la course à la hausse du prix des matières premières, le plomb a sans contexte le maillot jaune : entre janvier et juillet 2007 le prix du métal mou a doublé. Alors qu’il se traînait à 500 dollars la tonne jusqu’en 2003, il a atteint 3505 dollars le 20 juillet. Il est pourtant handicapé par ses inconvénients sanitaires, on ne peut en effet sous-estimer les dangers de saturnisme et de cancer. La directive européenne entrée en vigueur le 1er juillet 2006 limite son emploi dans les produits électriques et électroniques. Mais la demande continue de croître de 2 % chaque année depuis 2003, tirée par les batteries et les piles qui représentent 71 % de la production (12 % pour les pigments, 6 % pour les munitions…). La fringale des pays émergents pour l’automobile et l’électricité, et donc pour les batteries ne va rien faire pour atténuer cette évolution.

 

Plus généralement les matières premières sont entrées dans une spirale inflationniste qui ne pourra que s’accroître au fil des années avec la raréfaction de la ressource. Vu la consommation actuelle, les réserves de plomb sont estimées selon les sources entre 44 et 47 années, pas beaucoup plus que les réserves de pétrole ! Les plus grands gisements se trouvent aux États-Unis, en Australie, en Russie et au Canada. Affectée par la considération des effets toxiques du plomb, la production minière a légèrement baissé depuis 2003.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

faim de plomb Lire la suite »

anchois et thonailles

Pour trancher entre les amis de pêcheurs et les amis des poissons, Bruxelles s’appuie sur la loi de la nature que dévoile l’analyse scientifique. Contre cette loi, les intérêts particuliers ne peuvent s’exprimer, sauf à remettre en question l’intérêt des générations futures. La Biosphère a toujours raison, même quand c’est le président Sarkozy qui promet un assouplissement des quotas de pêche en disant ce genre de connerie : « On ne peut plus avoir d’un côté les scientifiques, de l’autre les pêcheurs. La pêche est globale et les premiers à défendre la ressource sont les pêcheurs »..

 

Revenons sur le passé. Comme en 2005 et 2006, la Commission européenne avait décidé la fermeture de la pêche à l’anchois dans le golfe de Gascogne le 29 juin 2007. Le 1er juillet, les marins pêcheurs bloquaient des ports en Loire-Atlantique et en Vendée. Dans le même temps à Marseille, des thoniers manifestaient pour protester contre les règles plus strictes de capture du thon rouge qui interdisent la thonaille, filet maillant dérivant haut de 7 à 8 mètres et d’une longueur comprise entre 3700 m et 9260 m. Sur la pêche à l’anchois, l’avis du Comité scientifique de la pêche (CSTEP) était pourtant clair : « La quantité de poissons adultes reste très basse. Le stock d’anchois est bien en dessous des niveaux de sécurité biologique puisque le volume des captures a été très bas cette année ; il s’agit d’ailleurs principalement de poissons âgés qu’il importe de protéger, chacun d’entre eux revêtant une grande importance pour le renouvellement du stock, ces adultes étant la seule chance de reproduction l’année suivante ». Pour le Comité des pêches de La Turballe, comme les anchois ne vivent que trois ans, on pourrait « pécher les plus vieux qui de toute façon vont bientôt mourir. » Admirez la contradiction des deux discours !

 

La sur-pêche met en péril la ressource, et l’avis des mécontents ne pourra faire changer les données objectives  de raréfaction de la ressource halieutique. Les amis des poissons sont les amis des pêcheurs, le contraire n’est malheureusement pas vrai.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

anchois et thonailles Lire la suite »

irréversibilité ?

Les scientifiques préconisent une approche écosystémique de la pêche, c’est-à-dire une considération du stock et de tous les autres éléments de son écosystème, nourriture disponible, prédateurs, interaction avec l’intensité de la pêche… Mais pour que les humains participe à la gouvernance en cogestion avec la Biosphère, il faudra bien que leur pression actuelle sur  les écosystèmes diminue de façon plus que proportionnelle à la diminution des ressources.

 

Le rapport de la FAO sur la situation mondiale des pêches a été publié en mars 2007. L’exploitation des poissons libres continue son déclin, 95 millions de tonnes en 2004 et 93,8 millions en 2005. La moitié des stocks marins est à la limite de la surexploitation, un quart est surexploité, un quart seulement présente encore un potentiel de progression. Des groupes d’espèces voient leur survie menacée, en particulier les poissons des grandes profondeurs, ainsi que certaines familles de requins et de grands poissons migrateurs. Une étude publiée dans Science (novembre 2006) suggère que si rien ne change, la quasi-totalité des espèces péchées verraient leurs effectifs diminuer dramatiquement d’ici 2048. En effet, quand un stock est gravement atteint, la situation devient souvent irréversible. C’est ainsi le cas de la morue (cabillaud) de Terre-Neuve, dont la population s’est effondrée en 1992 et qui ne se reconstitue pas malgré un moratoire.

 

L’aquaculture de son côté progresse, avec 45,5 millions de tonnes en 2004 et 47,8 millions de tonnes en 2005. Ce secteur augmente en moyenne de 8,8 % depuis 1970, un rythme soutenu.  Mais là aussi le taux maximum de croissance semble avoir été atteint : saturation des lieux d’exploitation possible et dépendance d’une grande partie de l’aquaculture à l’égard des petits poissons péchés en mer pour nourrir des carnivores.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

irréversibilité ? Lire la suite »

Es-tu piquiste ?

Si nous ne devons pas tous piquistes, l’espèce humaine obtiendra ce qu’elle mérite … Les humains ont dépassé le pic pétrolier et bien d’autres pics de matières premières indispensables à notre vie dans la Biosphère. La VIe conférence de l’ASPO (Association pour l’étude du pic pétrolier) a eu lieu à Cork les 18 et  19 septembre 2007. James Schlesinger, secrétaire d’Etat américain à l’énergie du gouvernement Carter, avait donné le ton : « Nous sommes tous piquistes maintenant. Conceptuellement, la bataille est terminée, les piquistes ont gagné, vous avez mis tout le monde d’accord ».

 

Le pic de production est le moment où le débit de l’extraction de pétrole atteint un maximum. Il se produit à peu près quand la moitié des réserves a été exploitée. Il peut être repoussé jusqu’à ce que 60 % des réserves aient été extraites, rarement plus sur un gisement donné. Le processus est le même sur l’ensemble des gisements. L’Aspo estime que le pic pétrolier est atteint en ce moment, il le sera de toute façon avant l’an 2010. Alors la rareté dont on aura conscience va faire bondir les prix. Mais le pétrole est indispensable pour notre alimentation (engrais, pesticides, gaz oil…), pour notre chauffage, pour nos déplacements. Sa pénurie va donc entraîner des désagréments en chaîne : récession économique, inflation, déficits commerciaux, chômage, déficits budgétaires, asphyxie des villes, explosion des inégalités, famines ici et là. D’ailleurs James Schlesinger pense, côté changement climatique, qu’il n’y a plus qu’à prier parce que les Chinois construisent deux centrales à charbon par semaine et qu’ils n’ont pas vraiment l’intention de s’arrêter.

 

De plus il n’y a pas d’alternatives au moteur à combustion interne qui équipe plus d’un milliard de véhicules sur le globe. Les carburants liquides CTL (Coal to liquid) ou le GTL (Gas to liquid) offrent des perspectives limitées en raison de leur très mauvaise efficacité énergétique et de la menace qu’ils font peser sur le  climat ; les agrocarburants font concurrence avec la production alimentaire ; l’électrification reporte le problème sur la production d’électricité sans parler du problème des batteries. Pourtant le Los Angeles Times n’a jamais cité depuis un an le terme « peak oil » ! (pour en savoir plus, les excellents articles d’Emmanuel Broto dans le n° 44 du mensuel La décroissance)

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

Es-tu piquiste ? Lire la suite »

Comment agir ? Sur l’offre !

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mieux vaudrait que le carbone reste sous terre. Mais à Bali (13ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques), la rencontre est venue confirmer l’inconséquence des décideurs et des parties prenantes. Il est sidérant de constater que les acteurs politiques et les représentants du monde associatif présents à Bali ont la même vision réductrice de l’état d’urgence engendré par les gaz à effets de serre. Dans le dernier rapport du GIEC de novembre 2007, il est préconisé que les pays industrialisés divisent par 20 leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, cela fait plus de cinq ans que les stratèges du climat préconisent une simple réduction par quatre pour ces pays-là. Comment expliquer ce négationnisme de l’urgence ? Déni, aveuglement, lâcheté ? Aux sommets de La Haye en 1998, à Marrakech en 2001, à Johannesburg en 2002, les mêmes mots sont ressassés : « pas décisif », « grande avancée », « processus volontariste ». Mais les ravages des dérèglements climatiques s’amplifient.

 

Une meilleure façon de concevoir un plan climat serait de s’intéresser aux extracteurs d’énergies fossiles et aux sources de l’offre énergétique, plutôt qu’aux émetteurs et à la demande. Kyoto avait cette ambition folle de contenir les émissions de milliards de personnes, de tous les conducteurs individuels d’automobiles, de toutes les industries mondiales. Par contre dans les pays producteurs, le pétrole est généralement nationalisé, cela reviendrait à ne devoir négocier qu’avec les gouvernements. Nous réduirions ainsi le nombre d’interlocuteurs à convaincre de plusieurs milliards à une douzaine. En se maintenant dans le paradigme de réduction des émissions de gaz à effets de serre par la limitation de la demande, les négociations sont passées à côté du paradigme décisif de la décroissance de l’extraction des ressources fossiles.

 

Prenons l’exemple d’une personne en partance pour un long voyage, en plein dilemme, seule face à sa conscience d’écocitoyen. Cet individu doit partir en Amérique Latine : prend-t-il ou ne prend-t-il pas l’avion ? Du côté de la demande, il y a deux manières de croire que l’on est vertueux : on peut ne pas prendre l’avion, mais il décollera certainement quand même. On peut aussi s’acheter une indulgence : compenser son émission excessive de gaz à effet de serre en payant quelques arbres, en contribuant à la reforestation de pays dévastés. Ce genre de « compensation carbone » est un luxe que seuls les très riches peuvent se permettre et cela n’a pas d’impact immédiat, ni même réellement efficace sur l’absorption de CO2.

 En revanche une mesure réellement effective serait envisageable du côté de l’offre, en réussissant à convaincre un pays producteur comme l’Arabie Saoudite de modérer sa vente. Si elle consentait à ne plus produire que 9 millions de barils par jour, au lieu des 10 habituels, cela constituerait une réduction équivalente d’émissions de gaz à effet de serre. L’offre de pétrole diminuerait, par conséquent, les prix augmenteraient ce qui garantirait un revenu en pétrodollars à peu près équivalent pour l’Arabie Saoudite. Cette mesure alternative aurait prise sur le réel, et c’est ce qui a cruellement manqué à Bali.

Yves COCHET (Mathématicien, ancien Ministre de l’Environnement, Député de la 11e circonscription de Paris)

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

Comment agir ? Sur l’offre ! Lire la suite »

mangeons autrement

Le modèle alimentaire des peuples occidentalisés nécessite un système qui utilise beaucoup trop d’intrants (engrais et pesticides), repose sur une industrie agroalimentaire puissante (aliments transformés prêts à être consommés), et façonne une demande qui ne tient plus compte des saisons ni de l’origine géographique des produits. Cette aberration agro-alimentaire inverse aussi le rapport végétal/animal dans les sources de protéines. Ce modèle n’est pas généralisable, les surfaces agricoles seraient insuffisantes : il faut de trois à quinze fois plus de terres pour produire la même quantité de protéines sous forme animale que sous forme végétale. De plus, l’OMS indique que d’ici à 2020, les deux tiers de la morbidité mondiale seront imputables à des maladies associées à une alimentation comportant davantage de denrées alimentaires raffinées, d’aliments d’origine animale et de graisses.

 

Il faudrait donc changer de modèle agricole, manger beaucoup moins de viande, cesser d’importer des produits hors saison, relocaliser de nombreuses productions et redécouvrir le charme des aliments complets. Reste à savoir si nous saurons faire cette mutation avant qu’une crise mondiale ne nous y contraigne dans la douleur. La Biosphère sera insensible aux souffrances que les humains se seront infligées à eux-mêmes…

Nous sommes tous potentiellement des défenseurs de la Nature,donc des objecteurs de croissance. A toi de le prouver…

mangeons autrement Lire la suite »

François Ramade

L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. La perte de biodiversité s’accroît tous les jours, mais personne n’y prête attention Pourtant François Ramade, professeur d’écologie et de zoologie à l’université de Paris-Sud, est clair :

 

« Les épisodes géologiques d’extinction massive ont certes pu provoquer de véritables hécatombes parmi les espèces vivantes. Toutefois, même les cinq d’entre eux qui furent les plus apocalyptiques se sont néanmoins effectués sur des durées se chiffrant en centaines de milliers, voire en millions d’années. Le sixième épisode d’extinction massive, celui auquel nous assistons actuellement, est le seul fait de l’action de l’homme et d’effectue à une vitesse 1000 à 10 000 fois supérieure à celle des plus rapides extinctions géologiques du passé ! Ainsi il est estimé que la destruction des forêts pluvieuses tropicales conduirait, à son rythme actuel, à la disparition de la moitié des espèces qui les peuplent, soit au minimum quelque 2,5 millions d’espèces vivantes d’ici à 2050. La situation est proportionnellement pire encore dans de nombreux groupes d’animaux. Ainsi sur les 4000 espèces de mammifères peuplant la biosphère, plus de 1000 sont dès à présent menacées de disparition.

 On ne peut éluder la dimension éthique justifiant la conservation de la biodiversité. En vertu de quelle autorité notre espèce pourrait-elle s’arroger le droit de procéder au cours du présent siècle à l’ultime génocide, sans précédent dans l’histoire de l’humanité, qui tiendra à l’anéantissement de plusieurs millions d’espèces vivantes ? La conservation de la biodiversité apparaît comme un impératif catégorique pour la communauté des nations. Il s’impose à l’ensemble des humains de prendre conscience de l’interdépendance de leurs actions sur l’environnement global, en particulier des conséquences désastreuses de l’utilisation anarchique des ressources naturelles. Les conséquences écologiques globales qui en résultent compromettent de plus en plus l’équilibre de la biosphère. Il n’est donc pas exclu, en définitive, que si notre espèce ne met pas en œuvre les mesures radicales qui s’imposent pour inverser les tendances actuelles, elle ne connaisse à son tour le sort des dinosaures dans un avenir plus rapproché qu’on ne pourrait l’imaginer. »

François Ramade Lire la suite »

Lemonde, lu par biosphere

Dans sa lettre d’Asie (Lemonde du 15.01.2008), Sylvie met sur un piédestal Ford pour avoir été le premier à avoir la vision d’une voiture populaire, la Fort T. Pourtant on sait déjà que le fordisme va vers un échec retentissant. Après nous avoir fait miroiter la production de masse (le travail à la chaîne, la chaîne de l’esclavage de l’OS) et appliquer la consommation de masse (élévation du salaire pour que l’OS puisse supporter ses chaînes), le fordisme a abouti à l’épuisement des ressources pétrolières et au dérèglement climatique. Bonjour la vision de l’avenir !

 

Tata suit la même combine qui rapporte du fric, mais il pense aujourd’hui au marché émergent des pauvres de toute la planète. Ce n’est donc pas dans quarante ans qu’il n’y a plus de pétrole, c’est demain. Le réchauffement climatique ne va pas bondir de moins de 2 °C, mais de bien plus.

 Bonjour les imitateurs des mauvaises idées sur le marché pervers de l’innovation. Tata fait plus fort que Ford, c’est-à-dire bien pire.

Lemonde, lu par biosphere Lire la suite »

Pierre Rahbi dans le TGV

L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Par exemple le monde peut-il (sur)vivre sans sacré ? La réponse de Pierre Rabhi est claire. « L’homme a perdu toute humilité. A l’origine, il y avait une perception sacrée de la réalité, que l’on retrouve dans l’animisme : tout ce qui existe, tout ce qui est dans la réalité est porteur de l’âme du créateur. Du fait de l’omniprésence de cet esprit immanent aux choses, l’être humain se sentait intégré à la réalité. C’était l’écologisme fondamental des tout débuts. Au moment de l’émergence des grandes civilisations, l’humanité a commencé à connaître une forme de profanation, à abuser des ressources naturelles. Dans notre civilisation vaniteuse, l’être humain croit pouvoir prétendre qu’il peut maîtriser son destin, seul avec l’aide de la déesse raison, de la science et de la technique. Il faudrait au contraire considérer la spiritualité comme le fondement même. L’univers tout entier est esprit, c’est-à-dire ce sentiment profond qui nous permet de ressentir l’arbre comme étant vivant, de sentir la vie en tout. Dès lors qu’on atteint cette dimension sacrée, on perçoit la vie comme étant respectable. Et on ne peut que la respecter. Quand on enfouit de l’humus dans la terre, il la redynamise de façon à de qu’elle puisse continuer à être féconde. C’est prodigieux. Les mots humanité, humidité et humilité sont étymologiquement  dérivés du mot humus. Je pense que nous manquons, aujourd’hui, terriblement d’humanité et d’humilité. »

 

Le plus extraordinaire, c’est que ces fortes paroles sont imprimées dans TGV magazine de décembre-janvier 2008 sous le titre Le monde peut-il (sur)vivre sans sacré ? Il y a aussi dans ce numéro un long article sur ces inconscientes grenouilles (les humains) qui ne savent pas comprendre l’urgence climatique. Mais le magazine des Trains à Grande Vitesse cultive tout, sauf l’humilité ! Pub pour l’alpha Roméo de 150 ch, pub pour les portables, beaucoup de pubs pour les sports d’hiver. Dire que les TGV suppriment toutes les petites lignes transversales de chemin de fer et fragmentent la Biosphère…

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

Pierre Rahbi dans le TGV Lire la suite »

padak, le Dakar

L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Ainsi, c’est la joie dans la Biosphère, le rallye Lisbonne-Dakar 2008 a été annulé le 4 janvier ; personne ne pouvait décemment être d’accord avec le Dakar. Officiellement cette compétition devenait dangereuse puisque condamnée par Al Qaida comme rassemblant un ramassis de « croisés, d’apostats et de mécréants ». On est presque proche de la vérité quant aux participants. En fait il s’agit uniquement d’un événement spectacle qui n’existait que parce le début du mois de janvier est en général assez vide d’informations ; il faut donc meubler ce vide existentiel par l’essence de compétiteurs motorisés. En conséquence cette organisation mercantile, organisée depuis 1978 par l’ASO (Amaury Sport Organisation), gaspillait l’énergie fossile, agressait la flore et la faune, occasionnait nombre d’accidents et devenait la vitrine de l’idiotie occidentale. Ce jeu de grands enfants représentait une approche peu respectueuse des biotopes traversés et agressés par cette furie mécanique. Il n’est que justice que l’ASO perde dans l’histoire 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et que les fervents de l’épreuve sur poste de télé soient obligés de se reconvertir vers des spectacles moins coûteux pour l’environnement.

 

S’il faut se réjouir de cette annulation, il faut déplorer que celle-ci ne résulte pas d’une prise de conscience des hommes, mais de la peur de quelques terroristes. Ce choc de l’arrogance mécanisée des uns et de l’obscurantisme religieux des autres prouve que l’animal humain a bien peu de raisons de s’imaginer supérieur aux autres formes de vies.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

padak, le Dakar Lire la suite »

Gandhi ne voudrait pas de la Tata Nano

Dans l’article sur la voiture la moins chère du monde, le journaliste se permet d’écrire que « la conception de la Tata Nano est fidèle aux principes du mahatma Gandhi ».Jamais je n’aurais pensé qu’une récupération puisse aller aussi loin. Gandhi n’est pas connu par des considérations générales du type « obstination » et  « irrévérence vis-à-vis des standards qui dominent l’industrie ».  Il ne faudrait jamais oublier qu’il voulait concrètement que nous revenions au plus simple, le rouet contre la machine textile et les industriels, le sel fabriqué par le pays contre le sel que nous fournit le commerce.            

 Rappel : Gandhi, qui avait rejeté le tabac dès son adolescence, avait décidé à 28 ans de vivre de la façon la plus économique possible. Il décida d’abord de boycotter son coiffeur et son blanchisseur, il s’occupait aussi directement de ses enfants, à sa façon. Gandhi avait mis les jouets d’un enfant sur une étagère. A celui-ci qui le lui demandait, il expliqua : «  Tu sais que c’est un jouet importé de l’étranger. Si je te le donne, tu sais aussi que nous ne pourrons pas jouer ensemble. »   Il se nourrissait de manière frugale et finit par se vêtir d’un simple pagne. Il avait demandé aux Indiens d’adopter le kadhi, ce coton tissé main qui permettait de rejeter les étoffes importées d’Angleterre. En filant et tissant la fibre naturelle récoltée sur le sol indien, l’Inde pouvait se mettre sur les chemins de l’indépendance, acquise en 1947.  Aujourd’hui les Hindous devraient suivre l’enseignement de Gandhi et résister aux tentations. Mais l’Inde se rêve au contraire de paillettes et de néons, elle s’éloigne de plus en plus de l’ascétisme que prêchait le père de la nation. Le kadhi n’est plus vraiment à la mode et les designers indiens ne rêvent que de conquérir les marchés occidentaux de la haute couture. Maintenant les industriels s’intéressent à la voiture à 1700 euros pour accélérer les émissions de gaz à effet de serre. Gandhi est aux antipodes de tout cela. 

Gandhi aujourd’hui aurait certainement  prédit : « En vérité, en vérité je vous le dis, le renoncement à la voiture sera un jour la loi pour tous. »

 

Gandhi ne voudrait pas de la Tata Nano Lire la suite »

dernier virage

           L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Je commence cette semaine par l’événement qui me semble le plus significatif du tournant historique que nous allons vivre. Il s’agit d’un documentaire qui vient d’être présenté aux parlementaires français, La 11e heure, la dernière heure. Ce film parle de notre belle Terre écrasée par une chaussure, la notre, celle de notre civilisation thermo-industrielle : glaciers en capilotade, tsunamis féroces, fétus de paille humaine emportés par les eaux…Des tas de scientifiques établissent entre les images le diagnostic d’une planète malade de l’homme. Un généticien explique  combien notre « gros cerveau » nous a joué le mauvais tour de nous faire croire que nous sommes géniaux, hors la nature, pouvant faire ce que nous voulions, c’est-à-dire n’importe quoi. La crise actuelle est donc une crise de civilisation, pas une catastrophe survenue par accident. L’avidité des humains agit en profondeur sur la nature, l’humanité se développe comme un cancer qui peu à peu ronge la planète, épuise ses ressources, la pollue souvent de façon irréversible.

 

           Le célébrissime acteur Leonardo DiCaprio soutient ce documentaire (Lemonde2, 5 janvier 2008) ; l’année 2008 commence bien quand lutter contre le réchauffement climatique obtient un tel soutien. Leonardo n’en pouvait plus d’entendre des spécialistes de l’environnement se faire rabrouer pendant une émission de télévision, coincés sur leurs sièges, sans pouvoir s’expliquer.  Leonardo fait partie du mouvement écologique qui va changer le monde, il pense que ce sera comparable au combat pour les droits civiques aux Etats-Unis. Si ce film nous permet d’abandonner  notre sentiment de toute puissance et de comprendre que la seule solution est de réintégrer le plus rapidement l’humanité dans la Biosphère, alors il y a peut-être un espoir pour les décennies qui viennent.

           Nous votons aux élections, ce qui ne sert pas à grand chose, nous votons aussi chaque fois que nous prenons notre voiture ou l’avion, ce qui augmente l’effet de serre, nous sommes dans l’anthropocène et nous allons le regretter. Donc bonne année 2008, c’est-à-dire simplicité volontaire et sobriété énergétique pour tous. 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

dernier virage Lire la suite »

écrivez-moi

Je viens de recevoir cet intéressant article qui pose le problème de notre inefficace bavardage… Si tu as des infos écolos, je peux les publier sur ce blog…  

écrivez-moi.  

Chronique – Article publié le : 19/12/2007   À quoi bon Bali ?


La conférence de Bali a de nouveau échoué en se maintenant dans le paradigme de réduction des émissions de gaz à effet de serre par la limitation de la demande. Or, pour réduire les émissions de GES, mieux vaudrait que le carbone reste sous terre… A Bali, la 13ème conférence de l’ONU sur les changements climatiques est venue confirmer l’inconséquence des décideurs et des parties prenantes. Il est sidérant de constater que les acteurs politiques et les représentants du monde associatif présents à Bali ont la même vision réductrice de l’état d’urgence engendré par les gaz à effets de serre. Cette lecture minimaliste se traduit dans les propositions du dispositif technique à mettre en œuvre : elles sont de manière criante en deçà des mesures nécessaires. Les objectifs fixés avant Bali étaient déjà insuffisants: pas plus de deux degrés de hausse des températures d’ici à la fin du siècle, diviser par deux les émissions mondiales de gaz à effet de serre, le pic doit culminer d’ici à 2020. Ces propositions se fondent sur un diagnostic erroné et il suffit de tenir compte de ce que disent les scientifiques pour constater qu’il faut mettre la barre plus haut.
Dans le dernier rapport du GIEC de novembre 2007, il est préconisé que les pays industrialisés divisent par 20 leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, cela fait plus de cinq ans que les stratèges du climat préconisent une simple réduction par quatre pour ces pays-là. Comment expliquer ce négationnisme de l’urgence ? Déni, aveuglement, lâcheté ? Aux sommets de La Haye en 1998, à Marrakech en 2001, à Johannesburg en 2002, les mêmes mots sont ressassés : « nous sommes sur les bons rails ». La langue de bois environnementale existe : elle s’exerce à merveille dans ces grandes rencontres de la diplomatie verte où les hauts dirigeants du monde entier simulent collectivement la prise de conscience des risques climatiques. Une fois encore, les participants se sont empressés de se vanter auprès des médias du « pas décisif », de la « grande avancée », ou encore d’un hypothétique « processus volontariste » que constitue la feuille de route adoptée à la conférence onusienne de Bali. Mais les émissions continuent à augmenter, les ravages des dérèglements climatiques créent de nouveaux éco-réfugiés ou éco-sinistrés, la fonte des glaces ne cesse pas.

Face au manque d’efficience de ces grands sommets, une question sous-jacente apparaît : ce genre de conférence va-t-il nous sauver ? Combien de fois encore devrons-nous contempler le spectacle de ce grand cirque consensuel dont ne résulte jamais de mesures courageuses ? En l’occurrence, la feuille de route proposée à l’issue des négociations ne propose aucune référence chiffrée de réduction des gaz à effet de serre. Les Européens et certains pays du G77 – y compris la Chine – souhaitaient pourtant des références quantifiées. Nous ne disposons actuellement que d’un calendrier fixant les échéances de nouvelles négociations supposées donner forme au successeur du Protocole de Kyoto qui fête cette année ses dix ans d’existence. Les objectifs – déjà minimes – qu’il préconisait, pour 2008-2012 ne seront pas atteints.

Au fond, c’est toute la logique du dispositif de ce protocole qui serait à revoir. Une meilleure façon de concevoir un plan climat serait de s’intéresser aux extracteurs d’énergies fossiles -les pays de l’OPEP en somme-, et aux sources de l’offre énergétique, plutôt qu’aux émetteurs et à la demande. Kyoto avait cette ambition folle de contenir les émissions de milliards de personnes, de tous les conducteurs individuels d’automobiles, de toutes les industries mondiales. Dans les pays producteurs, le pétrole est généralement nationalisé, cela reviendrait à ne devoir négocier qu’avec les gouvernements. Nous réduirions ainsi le nombre d’interlocuteurs à convaincre de plusieurs milliards à une douzaine. En cela, le protocole de déplétion proposé par le regroupement national d’experts « Association for the Study of Peak Oil » (ASPO), visant à réduire progressivement les importations de pétrole permet une économie véritablement durable. Le Protocole offre également aux nations les moyens de réduire coopérativement leur dépendance au pétrole. Le détail de ce texte peut être trouvé sur le site qui lui est consacré : www.oildepletionprotocol.org. Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mieux vaut en effet que le carbone reste sous terre. La conférence de Bali a échoué en ce sens : elle n’a pas su questionner la grille de lecture déjà en place. En se maintenant dans le même paradigme de réduction des émissions de gaz à effets de serre par la limitation de la demande, elle est passée à côté du paradigme décisif de la décroissance de l’extraction des ressources fossiles.

Prenons l’exemple d’une personne en partance pour un long voyage, en plein dilemme, seule face à sa conscience d’éco citoyen. Cet individu doit partir en Amérique Latine : prend-t-il ou ne prend-t-il pas l’avion ? Du côté de la demande, il y a deux manières de croire que l’on est vertueux : on peut ne pas prendre l’avion, mais il décollera certainement quand même. On peut aussi s’acheter une indulgence : compenser son émission excessive de gaz à effet de serre en payant quelques arbres, en contribuant à la reforestation de pays dévastés. Ce genre de « compensation carbone » est un luxe que seuls les très riches peuvent se permettre et n’a pas d’impact immédiat, ni réellement efficace sur l’absorption de CO2.

Une mesure réellement effective en revanche, serait envisageable du côté de l’offre. En réussissant à convaincre un pays producteur comme l’Arabie Saoudite de modérer sa vente. Si elle consentait à ne plus produire que 9 millions de barils par jour, au lieu des 10 habituels, cela constituerait une réduction équivalente d’émissions de gaz à effet de serre. L’offre de pétrole diminuerait, par conséquent, les prix augmenteraient ce qui garantirait un revenu en pétrodollars à peu près équivalent pour l’Arabie Saoudite. Cette mesure alternative aurait prise sur le réel, sur le moléculaire, et c’est ce qui a cruellement manqué à Bali.

Yves COCHET

Mathématicien, ancien Ministre de l’Environnement, Député de la 11e circonscription de Paris.

Source : http://www.actu-environnement.com/ae/news/chronique_yves_cochet_conference_bali_4137.php4

écrivez-moi Lire la suite »

spes salvi, on est mal parti

Après sa première encyclique consacrée à la charité, Benoît 16 a publié fin novembre 2007 une seconde sur le thème de l’espérance (Spes salvi) : « Le progrès offre de nouvelles possibilités pour le bien, mais des possibilités abyssales pour le mal », écrit Benoît 16, pour qui, sans éthique, l’idéologie du progrès indéfini reste une menace pour le monde. « On demande trop à la science, dit l’encyclique. La science peut contribuer à l’humanisation du monde. Elle peut détruire l’homme et le monde si elle n’est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d’elles. » (source : Le Monde du 1er décembre 2007)

 Le problème,  c’est que Benoît fait confiance en un Dieu incarné (Jésus-Christ) proche des hommes, qui ne peut donc être qu’une projection du fantasme des hommes qui se prennent pour dieu. Il suffit de remplacer « Dieu » par « Biosphère (nature) », et le discours de Benoît 16 se comprend de façon concrète ! Il faut complètement extérioriser la source de l’espérance, et reconsidérer la Biosphère comme notre Mère et notre Père, ce qui est autre et nous a mis au monde, ce qui est en réalité puisque nous ne sommes effectivement qu’une forme de vie qui dépend des autres formes de vie.

 Un monde sans respect de la nature est un monde sans espérance pour les générations futures. La justice de la Biosphère est supérieure à celle de l’homme, le réchauffement climatique ou la stérilisation des sols sanctionnera les dérives folles de l’activisme humain.

 

Pour une autre approche de l’écologie : http://biosphere.ouvaton.org/


spes salvi, on est mal parti Lire la suite »

L’idiot imite le fou

Mao disait à son époque qu’il fallait savoir marcher sur ses deux jambes, l’agriculture et l’industrie. La Biosphère sait que cela ne suffit pas, les paysans doivent rester à la terre, les villes doivent se vider de leurs habitants, le mode de vie occidental n’est pas généralisable A force de vouloir imiter le dragon américain, les pays asiatiques connaîtront la chute en même temps que le capitalisme mondial.

 

Ainsi va la folie humaine. Les députés chinois ont voté en mars 2007 une loi permettant la propriété privée, ce qui va instaurer un capitalisme encore plus prédateur sur les ressources. De son côté, l’Inde continue d’appliquer une loi britannique de 1894 qui stipule que « toute terre agricole peut être réquisition en vue du développement de l’industrie ». Il faut en effet instaurer le plus de SEZ possibles, ces zones économiques spéciales qui installeront des complexes pétrochimiques et produiront des voitures  à la chaîne. La Chine et l’Inde font la course à la croissance économique. Deux cents SEZ ont été constituées en Inde en 2006, d’autres en Chine. Dans ce contexte, il a fallu la mort de 14 personnes près de Calcutta lors d’affrontements entre manifestations et forces de police pour que le projet industriel prévoyant le rachat de plus de 4000 hectares de terres fertiles soit gelé. Pourtant la terre est une ressource rare qui fournit des emplois à 60 % de la population. Les paysans indiens se révoltent contre un gouvernement qui veut accomplir l’objectif de 9,2 % de croissance du PIB avec une industrialisation systématique du pays, les paysans chinois se révoltent aussi.

L’idiot imite le fou Lire la suite »

Lemonde lu par biosphere

L’Editorial du Monde (8.01.2008) estime que « La croissance est la mère de toutes les réformes ». La Biosphère constate qu’elle serait plutôt la source de tous les vices, détérioration climatique, désertification des sols, épuisement des ressources, perte de biodiversité, inégalités acceptées… et j’en passe.

Les rédacteurs du Monde devraient s’intéresser aux nouvelles problématiques du bac SES (sciences économiques et sociales) qui posent la question des relations de plus en plus difficiles entre croissance et environnement. Un éditorial du Monde ne peut être un acte de foi en la croissance, souvent ce sont les crises qui sont les plus aptes à mettre en place de véritables réformes « de civilisation »…

Lemonde lu par biosphere Lire la suite »

Mao, au secours !

Mao, au secours ! Les Chinois sont devenus fous et sabordent la Biosphère.

 

En inscrivant la question du développement durable au cœur du Xe plan (2006-2010), Pékin initie une dynamique qui reste plus économique qu’écologique. Il s’agit en effet principalement d’un marché « vert » qui profite aux industriels « de l’environnement ». Symbolique d’ailleurs cette autre priorité du plan de voir décoller rapidement le marché de la voiture électrique ! Il n’est pas question de régulation de l’urbanisation, de gouvernance des besoins, de maintien de l’activité rurale…

 

Pourtant le pays souffre déjà d’une grave pénurie d’eau, avec une quantité moyenne par personne égale au quart de la moyenne mondiale. La Chine, premier consommateur de charbon (38,6 % du total mondial) assure 68 % de ses besoins énergétiques avec une ressource émettrice de CO2 et de dioxyde de soufre. La Chine a même devancé en 2007 les USA en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Les premières lois de l’environnement datent d’il y a vingt ans à peine, une époque où l’économie était encore planifiée de façon impérative. Aujourd’hui que la Chine est en transition vers le capitalisme, c’est la corruption qui l’emporte au niveau local et le Sepa (Agence chinoise de l’environnement) ne peut pas faire grand chose. On se contente de lancer des « tempêtes », campagne de dénonciation nominative de quelques pollutions trop visibles.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

 

Mao, au secours ! Lire la suite »

signes de folie

La Biosphère n’a pas besoin de naissances non désirées, elle étouffe déjà sous le nombre d’humains… Pourtant il aura fallu une année de débat parlementaire pour que la loi Neuwirth sur la « prophylaxie anticonceptionnelle » soit adoptée et promulguée le 28 décembre 1967. Pour illustrer l’état des mentalités de l’époque, quelques signes de folie :

Le député Jacques Hébert : « Détruire la vie avant la fécondation, après la fécondation, avant la nidation, après la nidation, revient au même sur le plan de l’éthique. Nous avons le devoir de ne pas autoriser la diffusion de produits dont les conséquences lointaines sont encore mal connues. » Le fondement éthique n’a pas de fond fondamental, par contre les conséquences sanitaires de tout produit doit être soigneusement testées, ce qui avait  été fait depuis des années dans les pays anglo-saxons. (La pilule est mise en vente sur le marché américain en 1960).

Le député Claude Peyret : « L’assurance contre la grossesse est une solution de facilité qui voudrait remplacer la maîtrise de soi, quand celle-ci doit être le but de toute éducation ». Malgré la diffusion de la contraception, plus de 200 0000 interruptions volontaires de grossesse sont enregistrées encore aujourd’hui en France. La maîtrise de soi n’est pas l’apanage de la jeunesse…

Le député Jean Couymaros : « Les enfants ne sont pas toujours engendrés par la réflexion et par la raison, mais dans un élan d’amour irrésistible, comme l’exigent la nature et l’instinct de continuité de l’espèce humaine. » Encore un retardé intellectuel qui croit comme Sarkozy que les humains sont programmés génétiquement !

            En définitive la loi n’entrera en vigueur qu’en 1969, les décrets d’application étant longtemps restés bloqués sous la pression, notamment, de l’Eglise catholique. Quel monde laisserons-nous à nos enfants ? 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet, http://biosphere.ouvaton.org/

signes de folie Lire la suite »