sports et loisirs

bilan des Jeux Olympiques, écologiquement décevant

En 2000, organiser des Jeux Olympiques responsables et respectueux de l’environnement devient une obligation pour toutes les villes participantes. Le rapport publié le 20 juillet dernier par le WWF-UK et l’ONG britannique BioRegional évalue les performances environnementales des J.O. de Londres, promis comme « les plus verts de l’histoire olympique ». Dans ce premier bilan écologique, le négatif l’emporte forcément sur le positif.

Le positif

WWF : « La plupart des visiteurs arriveront en transport public. Les services de restauration transformeront leurs déchets produits durant les jeux en compost ou en carburant. »

Le négatif

WWF : « Comme tout grand évènement sportif, les J.O. ont une empreinte écologique énorme du fait de la consommation massive des visiteurs et de toutes les infrastructures spécialement construites pour les héberger. La production d'énergies renouvelables s’est avérée profondément insuffisante. Seulement 9 % de l’énergie consommée se veut « verte », un chiffre relativement faible en comparaison avec l’objectif de 20 % soutenu dans le cahier des charges. L’autre bémol : la consommation de nombreux produits dérivés loin d’être éco-conçus et qui plus est, labellisés J.O. »

Conclusion de BIOSPHERE

NON, les JO ne sont pas comme dit WWF « une formidable opportunité pour démontrer que des alternatives sont possibles pour vivre dans les limites des ressources naturelles de la planète en changeant nos modes de vie et de production ». Cette compétition, sponsorisée pour leur plus grand profit par des marques (Coca Cola, etc.) dont on n'a pas besoin, est une fausse parenthèse ludique. Les Etats envoient leurs sportifs pour faire étalage de leur « puissance » et avouent dans le même temps leur incapacité à régler aucun des problèmes fondamentaux comme le réchauffement climatique ou les exportations d'armes.

Pour l'écologie, rien ne vaut le sport qu'on pratique en jardinant ou en organisant entre proches une partie de foot. Les JO devraient être supprimés.

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le sport, antinature, antipathique, pro-capitalisme

On se rappelle les fécondations programmées des athlètes féminines avant une compétition pour améliorer leur taux d’oxygénation dans le sang.  On se rappelle pour les cyclistes les poches de sang prélevé, congelé et réinjecté avant une épreuve. On connaît la salle de cryothérapie de l’Insep en France : le corps du sportif, plongé jusqu’à – 110 °C, subit un choc thermique qui permet une meilleure récupération. On cultive des cellules des cartilages et des tendons pour pouvoir les greffer en cas de blessures. Le sport médicalement assisté a usé de molécules (stéroïdes, créatine, EPO…), aujourd’hui il s’oriente vers le dopage génétique. Se profile la possibilité des exosquelettes et des xénogreffes. Le matériel devient prothèse, raquette ultra-légères utilisant des nanotechnologies, perches faite en fonction de la morphologie, etc. Le corps du sportif est à la pointe du processus de technicisation. Médecins, chirurgiens, psychologues, ostéopathes, etc., encadrent le champion pour lui construire un corps-machine. Tout ça pourquoi ?

Le sport est une institution centrale de la société productiviste fondée sur le mythe de la croissance et du progrès. Car les humains n’ont pas toujours fait du sport. C’est un processus historique qui découle de l’avènement de la « modernité » et aboutit au XIXe siècle. Esprit de compétition, recherche de la perfection du geste et du dépassement de soi, aspiration au succès se retrouvent à la fois au cœur de l’idéologie sportive et de celle du taylorisme. Rendement et optimisation deviennent des fins auxquelles concourent, aiguillonnés par le travail des scientifiques, l’entreprise, l’Etat et le maître de gymnastique. Cette modernité industrielle, entièrement tournée vers la recherche du  profit, instrumentalise les corps des travailleurs et des sportifs pour atteindre ses objectifs. Pierre de Coubertin, promoteur des Jeux Olympiques modernes, avait bien compris que le sport permettait de fabriquer « des chevaliers servants au caractère trempé et aux muscles robustes  pour la révolution industrielle et la société libérale capitaliste ».

Le sport est le symptôme de l’exacerbation du sentiment de toute-puissance, et en même temps d’une perte de sens. Une étude publiée en 2007 considérait que nous sommes en train de parvenir au bout des capacités physiologiques de l’être humain… mais peu importe au sport-spectacle, quand un record n’est pas battu, le monde médiatico-sportif en invente de nouveaux : nombre de tournois du grand chelem gagnés en tennis, record de sélections en équipe de France, etc. Tout ce système repose sur l’idée du « toujours plus », comme la société marchande. Se pose alors la question des limites, question tabou dans la société actuelle. Le nageur Alain Bernard se permet de pérorer : « Je n’ai vraiment pas de limites. Je ne m’en vois pas. » Alors nous subissons à la chaîne Roland Garros, le championnat d’Europe de foot, puis le Tour de France cycliste, puis les jeux Olympiques de Londres… Ras-le-bol !

(Résumé d’un texte de Cédric Biagini, mensuel La décroissance, n°  91, juillet-août 2012)

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Sarkozy et Hollande soutiennent le sport, amateurisme du politique

Les deux présidentiables Hollande et Sarkozy ont assisté tous les deux à la finale de la Coupe de France le 28 avril 2012. Sarko-llande ont aussi participé à la conférence de rédaction du quotidien sportif l’Equipe. Jusqu’ici, seuls des ministres des Sports en exercice avaient été conviés à cet exercice. Pour la première fois sous la Ve République, les candidats du second tour de l’élection présidentielle, Sarko-llande, ont parlé sport à l’antenne de Radio France. Les deux candidats se retrouvent encore sur l’engagement de la France à accueillir les Jeux Olympiques.

Bien sûr il y a quelques différences, Hollande veut combler le manque d’équipements sportifs dans les quartiers, on n’en attendait pas moins d’un socialiste. L’attention de Nicolas Sarkozy se porte sur le sport d’élite, on n’en attendait pas moins d’un candidat de l’oligarchie. Mais que penser d’une république où des candidats à la présidentielle s’épanchent sur le sport et ne parlent jamais ni des enjeux politiques internationaux, ni de l’urgence écologique ? Le sport est devenu un vaste spectacle que nos dirigeants présents et futurs cultivent à dessein : divertir pour dominer ! Le sport d’élite comme le sport de masse sont les moyens utilisés par la société de croissance pour cultiver la démesure et l’enrégimentement des populations. Toujours plus de stades, toujours plus de spectateurs, toujours moins d’attention aux problèmes fondamentaux. Le président Sarkozy a un jour déclaré sans rire que « le sport est une réponse à la crise ». Le président Hollande dirait la même chose. Oublié le chômage, oublié la rigueur… mais pour quelques instants seulement, le temps d’un Mondial, et puis les JO en juillet et puis l’Euro en 2016 !

Nous n’avons pas des présidentiables qui forment leurs concitoyens aux dures réalités qu’ils devront affronter demain, nous avons des clones à la remorque d’une société du spectacle et de l’infantilisation.

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2020, en finir avec les Jeux Olympiques

La crise économique et la crise écologique soumettent la société du spectacle à dure épreuve. Rome retire sa candidature pour l’organisation des Jeux olympiques de 2020* pour cause de marasme économique italien. Pour l’heure, Tokyo, Madrid, Istanbul, Doha et Bakou sont les dernières villes restant en lice pour l’organisation des JO. L’Espagne est aussi en crise que l’Italie, Tokyo doit assumé les conséquences de Fukushima, reste Bakou, fief historique du pétrole russe et Doha, riche de son pétrole. C’est maintenant le pouvoir des ressources fossiles qui irrigue le sport de masse, pas les anciens pays développés.

Yves Cochet estimait en 2008, à l’époque où le baril approchait des 150 dollars, que les jeux olympiques de Londres n’auront pas lieu en 2012, crise écologique oblige. Il s’est trompé, la crise financière a occulté la crise écologique. Mais la ministre britannique chargée des Jeux déclarait en novembre 2008 : « Personne ne se doutait que la Grande-Bretagne allait  connaître l’une des pires récessions de son histoire … Si nous avions su, il est quasiment certain que nous n’aurions pas postulé. » Les JO sont d’abord et surtout une histoire de fric.

En 2016, les JO auront lieu au Brésil. Ce pays émergent croit qu’il a encore les moyens de se payer les JO pour recevoir Coca Cola, cela se fera. Mais nous estimons qu’en 2020, on considérera que pétrole et gaz doivent rester sous terre, crise écologique oblige. Les JO, fruit de la révolution industrielle et de sa société du spectacle, seront supprimés. On estimera que le monde a d’autres préoccupations que la grande messe des sponsors et des sportifs dopés. On valorisera l’activité physique de proximité si tout se passe bien, les mouvements de tanks si ça se passe mal.

* LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.12 | JO 2020 : Rome retire sa candidature

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Yannick Noah, complice des dealers capitalistes

Yannick Noah estime que « la meilleure attitude à adopter est accepter le dopage »*. Nous pensons que pour en finir avec le dopage, il suffit de supprimer le sport-spectacle. Le sport d’élite n’est plus que pharmacopée ambulante pour spectateurs en manque d’efforts physiques personnels. Et la lutte contre le dopage est un éternel recommencement. Le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA), le Néo-Zélandais David Howman, vient d’ailleurs d’avertir les Etats : « Nous attrapons les dopés simplets (dopey dopers), nous n’attrapons pas les dopés sophistiqués. » Des chercheurs suisses, par manipulation génétique, viennent de rendre des souris marathoniennnes**, tout est possible. Et l’intégration des sportifs dotés de prothèse est déjà actée.

L’ancien vainqueur de Roland Garros (Yannnick Noah) ne se rend pas compte qu’il a été manipulé par le système compétitif du capitalisme concurrentiel. C’est en regardant un match de tennis que l’Américain Taylor eut l’idée de l’organisation scientifique du travail, l’économie des gestes et pour tout dire, la déshumanisation au travail. La logique du sport de compétition est bien éloignée du jeu ; il est né dans la deuxième moitié du XIXe siècle, avec le triomphe de la révolution industrielle. Tennis, foot, JO, Tour de France… reflètent le fondement du libéralisme économique : individualisme, apologie de la compétition, du rendement et du dépassement de soi, mythe de la croissance ininterrompue des performances. Le sport est bien entendu un empire économique, au service du marché. Le sport sert toujours la stratégie du pouvoir en place, il est du coté de l’ordre établi et de sa logique. Les politiques aiment le sport, Cohn-Bendit  célèbre le foot, Aubry soutient son club de foot et le ministre des sports Douillet a obtenu l’or olympique.

Si les sportifs de haut niveau comprenaient qu’ils sont victimes d’un système pervers, il n’y aurait ni dopage, ni même sport spectacle. Mais ils acceptent de traverser des souffrances physiques et psychologiques énormes parce que l’enfer est pavé de vanité.

* LE MONDE (Sport&Forme) du 19 novembre 2011, « La potion magique », par Yannick Noah.

** LE MONDE Science&techno du 19 novembre 2011, Des souris et des vers « marathoniens ».

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des voiliers en course pour un jeu de massacre

Nous suivons la Transat Jacques Vabre et la Volvo Ocean Race avec délectation : casse garantie. Pourtant la voile va bientôt remplacer les bateaux à énergie fossile… Ce n’est pas encore au point, c’est le moins qu’on puisse dire ! Et le voilier de course n’a rien à voir avec le paquebot à voile.

Transat Jacques Vabre

AFP | 02.11.11 | 15h10 Une flotte de 35 voiliers a pris le départ au Havre de la 10e Transat Jacques Vabre en direction du Costa Rica, avec trois jours de retard sur le programme initial en raison d’une tempête « historique » dans l’Atlantique nord. Il s’agit de bateaux tellement fragiles qu’ils ont peur des grosses vagues…

AFP | 03.11.11 | 17h20 Eric Lecoq et Eric Defert, à bord d’un monocoque de 12,18 m, abandonnent la Transat en double Jacques Vabre. Il s’agit du premier abandon qui sera suivi d’une longue liste…

AFP | 04.11.11 | 08h27 Le monocoque des Français Arnaud Boissières et Gérald Véniard, engagé dans la Transat Jacques Vabre, a démâté. Nous l’aurions parié !

AFP | 05.11.11 | 10h15 Trois équipages de trimarans Multi 50 (15,24 mètres) engagés dans la Transat en double Jacques Vabre ont abandonné. Les trimarans ont tenu un peu plus longtemps que les monocoques… ce n’était pas normal !

AFP | 05.11.11 | 19h52 La (déjà) petite colonie de multicoques engagés dans la 10e Transat Jacques Vabre a été décimée avec l’abandon de trois d’entre eux. A 17h00, seulement deux Multi 50 étaient encore en course. Le Costa Rica est encore loin !

AFP | 06.11.11 | 22h12 Le tandem Marc Thiercelin/Luc Alphand, qui participait à la Transat en double Jacques Vabre, a abandonné « pour cause de panne d’énergie » à bord de leur monocoque Imoca… Et oui, il faut des batteries qui fonctionnent pour le « sport » moderne et informatisé !

AFP | 07.11.11 | 11h03 Deux autres équipages de la Transat en double Jacques Vabre, ont signalé des avaries graves à bord de leurs monocoques Imoca de 18,28 m. Si tous les marins pêcheurs étaient aussi souvent victimes d’une voie d’eau importante, il n’y aurait plus de poissons sur les étals..

AFP | 07.11.11 | 11h47 Le tandem franco-helvétique Jean-François Cuzon/Bernard Stamm engagé dans la Transat en double Jacques Vabre a déclenché sa balise de détresse. Leur monocoque Imoca est victime d’une voie d’eau importante. Il faudra hélitreuiller ces marins d’opérette, qui paiera le sauvetage ?

Volvo Ocean Race

AFP | 05.11.11 | 14h18 Six des plus belles machines de course océanique au monde ont pris, à Alicante en Espagne, le départ de la Volvo Ocean Race. Les six voiliers sont des VO70 monocoques high tech de 21,50 m de long. La voile pour les bateaux de marchandise, c’est pour quand ?

AFP | 05.11.11 | 23h31 Le voilier émirati Abu Dhabi, engagé dans la Volvo Ocean Race, a démâté ce soir à une trentaine de milles au sud de Carthagène (Espagne). Même pas une journée de course et il faut changer le mat !

AFP | 06.11.11 | 12h49 Le voilier chinois Sanya, engagé dans la Volvo Ocean Race, a annoncé qu’il avait une avarie à sa coque, qu’il faisait route vers le port espagnol de Motril. La nature de l’avarie n’a pas été précisée. Secret d’Etat…

Il n’est pas besoin de rappeler que Volvo et Jacques Vabre sont des marques industrielles. Tous les voiliers engagés, dont le nom évoque d’ailleurs différentes marques industrielles ou politiques, ne sont que des vitrine de publicité. La publicité ne devrait intéresser personne.

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nuit gravement à la santé… la télé

La télévision est utilisée de manière immodérée. Et ceci en deux sens. Non seulement elle commence beaucoup trop tôt, mais elle occupe trop de temps, écartant la possibilité d’autres activités plus gratifiantes. Passer trois à quatre heures devant la télé chaque jour est une chose absurde. Or, c’est devenu la norme aux Etats-Unis. Dans les trois premières années de l’enfance, la cervelle se forme, mais aussi la personnalité. C’est une tragédie de voir des enfants qui passent jusqu’à la moitié de leurs heures de veille devant une télévision : capacités nettement inférieures en lecture et en mathématiques lors de leur entrée à l’école primaire, entrave sérieuse du développement du langage… En moyenne, chaque heure quotidienne que les enfants de moins de 3 ans passent à regarder la télévision commerciale correspond à un doublement du risque de voir survenir des problèmes d’attention cinq ans plus tard. Seulement neuf minutes d’un dessin animé comme Bob l’Eponge, suffisent, par comparaison avec le jeu libre, à nettement dégrader l’executive function chez des enfants de 4 ans : capacité de maintenir son attention sur une tâche, de planifier stratégiquement ses actions en vue d’un objectif.

L’obésité est une des conséquences les plus dommageables de la télévision commerciale sur le long terme. La télé commerciale conduit à des esprits mous dans des corps flasques. Une des raisons est l’effet de la publicité pour les produits obésigènes qui font fureur. Et beaucoup de scène de violence à la télévision conduit quasi directement à un comportement agressif. Ceux qui regardent régulièrement la télévision violente son désensibilisés aux effets de la violence et tendent à penser le monde en termes de violence et de danger.

J’ai moi-même deux fils, de 7 et 9 ans, qui on le droit de regarder une heure de télévision seulement le samedi et le dimanche. Un de leurs programmes favoris, c’est Planet Earth, de la BBC. L’Académie américaine de pédiatrie préconise l’absence de télévision avant l’âge de deux ans, et pas plus de deux heures de télévision « de haute qualité » après cet âge.

Frederick Zimmerman (non publié sur LE MONDE du 8 octobre 2011, supplément Science & Techno, « La télévision nuit gravement à la santé », mais sur lemonde.fr)

La connaissance de ce dossier peut être complété utilement par la lecture du livre TV lobotomie de Michel Desmurget…

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Avec Lancia, abandonnez le superflu, ne gardez que l’essentiel

Abandonnez le superflu, ne gardez que l’essentiel. » Message admirable qui passait à la télé. Mais il s’agit d’une pub pour la nouvelle Lancia Ypsilon qui poursuit : « redécouvrez l’élégance et laissez-la s’exprimer : l’élégance est un droit. » Il paraît donc que dans ces temps de crise, on a besoin d’une Lancia : « élégance à fort tempérament, feux arrière à LED, phares au xénon, système Magic Parking, Blue&Me Tom Tom Live… à bord l’équipement luxueux… côté motorisation, le tout nouveau bicylindre développant 85 chevaux… 17 colories dont 4 bicolores… 3 types de jantes en alliage… » Vraiment, Lancia aurait-il abandonné le superflu pour ne garder que l’essentiel ? En fait Lancia se fout de notre gueule, sa publicité devrait être interdite pour mensonge et bourrage de crâne éhonté.

Abandonner le superflu pour ne garder que l’essentiel ne se trouve pas du côté des margoulins d’automobiles, mais dans le silence des monastères*. Ils sont infirmier, retraité ou mère de famille… Lors de retraites au monastère, ils ont retrouvé le sens du présent, du silence, le goût de la simplicité. Écoute, simplicité, fidélité… le chemin des moines peut être parcouru par tous, croyants ou non. Se recentrer sur ce qui est important, ne pas se disperser, vivre chaque minute, nourrit la relation à soi-même, aux autres et à Dieu… La pauvreté pour les moines n’est pas nécessairement un état de misère matérielle. Elle manifeste la volonté d’aller à l’essentiel en abandonnant le superflu et en évitant de gaspiller.

Abandonner le superflu pour ne garder que l’essentiel se trouve du côté de la simplicité volontaire et bientôt de l’austérité obligée quand on s’apercevra que les réserves de pétrole ont une fin et que les publicitaires nous ont trompé et fait vivre un rêve sans lendemain…

* http://www.lavie.fr/hebdo/2011/3438/a-l-ecole-des-moines-pour-aller-a-l-essentiel-18-07-2011-18530_240.php

 

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artificialisation du sport et fin de la compétition

La pharmacopée dopante est prohibée et la combinaison de natation qui augmentait la vitesse des nageurs de 3 % est désormais interdite. Pourtant l’idéal du MONDE dans son dernier éditorial* est sans ambiguité : « Un jour historique pour Pistorius et pour le sport… L’intégration des sportifs dotés de prothèse est un défi enfin relevé. » Que cherche LE MONDE ? L’humain augmenté, artificialisé, transhumaniste ? Une humanité sans limites ?

Il est vrai que les sportifs de haut niveau ont atteint le niveau où il est presque physiquement impossible de progresser et de battre un nouveau record. Imaginons alors un athlète prometteur et ambitieux. Il se fait amputer au dessous des genoux comme Oscar Pistorius pour se faire poser une prothèse en lames de carbone : il y aura restitution de 30 % d ‘énergie en plus que le pied quand il était intact. Ajoutons un dosage non décelable de dopage bien adapté. Cet athlète monte alors à chaque fois sur la première marche des podiums. Bravo, il ne fait que concrétiser une humanité technologisée et hyper-performante ! Et tous les autres coureurs, pour pouvoir concourir et parader dans la société du spectacle, se font amputer les jambes au dessous des genoux, avec des laboratoires à leur service !

Comme l’exprime un commentateur perspicace sur lemonde.fr : « Encore une dérive du politiquement correct : on s’extasie sur un cas particulier (Oscar Pistorius) pour mieux ignorer les autres. La plupart des mutilés n’ont pas la chance d’avoir des prothèses aussi extraordinaires. J’aurais préféré que les progrès technologiques bénéficient à tous ceux qui en ont besoin et non à une seule personne qui monopolise l’attention. » Nous ajoutons que le sport de haut niveau a atteint non seulement ses limites physiques, mais aussi son utilité sociale. Nous avons dépassé les limites de la planète, nous devons retrouver le sens des limites et remplacer l’esprit de compétition par l’esprit de coopération. Cela nécessite entre autres de supprimer toutes les compétitions sportives «  de haut niveau » qui ne sont là que pour anesthésier les populations, promouvoir la marchandisation du monde et dénaturer les athlètes.

* LEMONDE du 28-29 août 2011

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Le MONDE n’est pas écolo, il est obscène

LE MONDE « Planète » nous informe que tout va mal : le plomb empoisonne le tiers-monde et la forêt tropicale pourrait libérer plus de carbone*. LE MONDE « L’œil du Monde » nous informe que jamais les riches n’ont été aussi riches**. Triste paradoxe que LE MONDE se garde bien de dénoncer. Alors, comment voulez-vous que les riches se responsabilisent et que la planète aille mieux ?

Pourtant l’article sur les vacances de milliardaires est saignant. Alors que « les têtes couronnées ont adopté une certaine frugalité », les happy few se déchaînent : « extravagances, fautes de goût, gaspillage, plusieurs résidences avec plein de chambres et autant de salles de bain, avidité, à ne pas contrarier… En résumé, l’enjeu pour les très riches se résume à faire toujours plus : plus spacieux, plus confortable, plus climatisé, plus insolent sur des yachts qui peuvent atteindre plus de 160 mètres avec sous-marin inclus. LE MONDE devient obscène avec photos du palace flottant de Roman Abramovitch, description imagée des 10 yachts les plus longs, photo sur le jetlev-flyer qui vous donne l’impression de voler. Oui, le quotidien qui a une époque refusait les images car elles ne signifiaient rien se met à imiter Paris-Match et le choc des photos.

Oui, LE MONDE devient obscène quand il célèbre l’univers des très riches qui se veulent sans limite alors que la bonne santé de notre Planète demanderait au contraire de retrouver le sens des limites. J’aurais aimé retrouver cette conclusion sous la plume des journalistes de « L’œil du Monde », Claire Gatinois et Marie-Béatrice Baudet… Mais au MONDE, on se contente de constater, on se refuse à juger. Il  est vrai que Claire Gatinois appartient au service Economie du MONDE et que les économistes n’ont pas encore compris qu’il y a une relation étroite entre effet de richesse et gaspillage des ressources de notre biosphère. Claire Gatinois est donc presque pardonnable. Par contre Marie-Béatrice Baudet est depuis la mi-janvier 2009, responsable du service Planète. Nous attendions d’elle autre chose que des photos de yachts !

* LE MONDE du 16 août 2011, page 6

** LE MONDE du 16 août 2011, page 8-9

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partir en vacances… ou pas !

Nous sommes partis en C3 pour une semaine de vacances dans les Pyrénées. Une petite virée de 900 kilomètres, soit avec 114g de CO2 par km, une émission de gaz à effet de serre de plus de cent kilos au total. Pourquoi se gêner, bientôt la Porsche Cayenne à 190g aura le même bilan carbone que la C3 ! En effet les Allemands veulent pondérer l’émission de CO2 en prenant en compte la masse du véhicule*. Les voies du lobbying automobile sont impénétrables. Pour éviter la mort sur la route, nous avons pris l’A65 entre Langon et Pau, autoroute qui a déchiré le milieu naturel et entraîné un nouvel appauvrissement de la biodiversité**. Nous étions seuls sur l’asphalte, 4000 véhicules par jour seulement en moyenne. Le péage est le plus élevé de France, mais pas assez : les collectivités locales prendront en charge les déficits de l’entreprise privée concédante : faut pas se gêner ! Après une semaine de sandwichs et de nouilles, nous nous sommes payé le restaurant  le dernier jour : choix de foie gras presque à tous les plats. La France pratique encore le gavage des canards, pratique désormais interdite dans la plupart des pays de l’Union européenne***. La France n’applique même pas l’exigence européenne de permettre la liberté de mouvement des animaux, et notamment celle de battre des ailes : on maintient encore la volaille en cages individuelles lors du gavage, faut pas se gêner.

Quand au retour nous avons pu admirer la longueur de l’embouteillage vers le Sud sur le périphérique autour de Bordeaux, nous nous sommes dit : pourquoi pratiquer la simplicité volontaire et marcher autour de chez soi quand tant de monde prend la route pour partir en vacances le plus loin possible de son habitat ! Alors, est-ce que nous partirons à nouveau pour randonner en montage ? Sans doute à vélo, en évitant les grandes routes et en restant végétariens… si nous sommes courageux.

* LeMonde du 9 juillet 2011, La Porsche qui voulait se faire aussi petite qu’une C3

** LeMonde du 13 juillet 2011, Péages au paradis (chronique d’Hervé Kempf)

*** LeMonde du 16 juillet 2011, Le foie gras français « non grata » en Allemagne

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Martine Aubry en sidération footbalistique

Soyons clair, un politique n’a pas à soutenir le foot-spectacle. Pourtant tout le monde parle du LOSC (Lille olympique sporting club) avec Martine Aubry… qui s’en réjouit*. Il paraît selon cette présidentiable que la victoire du LOSC « donne une immense fierté à Lille, rejaillissant sur l’énergie de tous ». Illusion de la société-spectacle ! Son premier adjoint est dithyrambique : «  Un LOST qui gagne a la même importance que nos pôles de compétitivité. Une équipe de premier plan est un agent économique majeur. » Illusion de la société-spectacle !

Il est intéressant de noter que celui qui préside le LOSC depuis 2002 est aussi un producteur de cinéma, administrateur de Pathé et membre du conseil de surveillance de Gaumont. Un spécialiste de la société-spectacle préside le foot ! Une arène toute neuve de cinquante mille places paraît nécessaire… le stade sera payé par Lille Métropole Communauté urbaine par le biais d’une redevance annuelle de 24,7 millions d’euros sur 31 ans au partenaire privé ! Comme d’habitude, ce sera les contribuables qui paieront pour la mégalomanie de nos dirigeants. L’entraîneur est d’abord un metteur en scène, le jeu de toque permet le spectaculaire. Et les spectateurs deviennent accro devant des types qui se contentent de pousser la baballe. La sidération du public, dans le sens d’effondrement d’une fonction vitale, devient totale.

La socialiste Martine Aubry devrait savoir que divertir, c’est dominer , c’est se mettre au service de l’idéologie libérale: « Les philosophes de l’école de Francfort avaient montré que le capitalisme produit des modes de comportements compétitifs, dont le sport est le modèle paradigmatique. Dans le numéro spécial de la revue Partisans (Sport, culture et répression de septembre 1968), on expliquait déjà que le sport est une structure politique d’encadrement des masses, et notamment de la jeunesse, un moyen de contrôle social que le fascisme a porté à son comble. On s’est heurté à la fois au parti communiste, qui défendait le sport dit socialiste, et à la bourgeoise gaulliste, qui souhaitait produire des champions. Le sport est une superstructure idéologique, pour parler comme Marx, qui a pour fonction de reproduire les rapports de production, de conformer les gens à la compétition de tous contre tous, à la servilité, l’aliénation et l’acclamation des héros. Le sport a la vertu de dissimuler sous son côté anodin, bon enfant, populiste, ses fonctions politiques réactionnaires. Le sport est un phénomène de manipulation de masse utilisé par la télé, la publicité, le discours politique. »

Plutôt qu’au foot, la socialiste Martine Aubry ferait mieux de s’intéresser aux sables bitumineux**.

* LeMonde du 22-23 mai 2011, Tout le monde parle football à Martine Aubry.

** LeMonde du 22-23 mai 2011, L’essor des sables bitumineux inquiète l’Europe.

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la télévision, mouroir de la pensée

Le diagnostic est simple, TV lobotomie*. La vie est dangereuse pour les hommes. L’alcoolisme, le bavardage et l’automobile en font déjà des abrutis. Pourtant on a rajouté la télé. Cela n’empêche pas des velléités de résistance aux émissions qui vident notre cerveau pour nous inciter à boire du coca cola. Ainsi passe cette semaine** à la télévision française :

          Prêt à jeter : le développement est insoluble dans la société de consommation, centrée sur l’obsolescence programmée.

          Capital Terre : les dégâts environnement et sociaux causés par la production massive de coton, de portables et de plastique.

          Manger peut-il nuire à la santé ? Un film qui devrait vous couper l’appétit.

          Paul Watson, un homme en colère. Ses bateaux Sea Sheperd font la chasse à la pêche illégale.

Mais c’est une goutte d’eau dans un océan de stupidités. Il ne s’agit pas de mettre Arte sur toutes les chaîne et d’imposer des préférences culturelles. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise télévision. Il est préférable qu’il n’y ait pas de télévision du tout. Les influences médiatiques sont subtiles, cumulatives, et interviennent sur une longue période de temps ; parents, pédiatres et éducateurs peuvent ne pas être conscient de leur impact. Il n’empêche que la possibilité de  penser par soi-même s’effondre. De nos jours, le complexe médiatico-publicitaire dépense des sommes pharamineuses pour manipuler les ressorts d’une dépendance cathodique. Psychologie, neuro-imagerie, éthologie, sociologie, aucune branche des sciences humaines n’est dispensée d’apporter son obole à la Cause mercantile.

Des voix commencent à s’élever pour réclamer l’extension, aux grands groupes audiovisuels, des poursuites pénales comme celles diligentées contre les industriels du tabac. L’analogie est loin d’être incongrue. En effet, l’industrie du tabac fut condamnée pour avoir indûment stimulé le caractère addictif de produits dont elle connaissait le danger. Alors, jetez votre télé par la fenêtre après avoir lu TV lobotomie.

* TV lobotomie (la vérité scientifique sur les effets de la télévision) de Michel Desmurget (Max Milo, 2011)

** LeMonde télévisions du 14 au 20 février 2011

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Noël sans ses skis (4/6)

La Biosphère espère que vous allez passer un bon Noël sans skis. On ne peut en effet maintenir la montagne « propre » quand on y multiplie les immeubles et les remonte-pentes. Ce n’est pas un loisir qui préserve la Biosphère que de déplacer des citadins en mal d’air pur vers de lointaines destinations où on va recréer la ville et poursuivre des activités sans intérêt.

Mais le greenwashing règne dans tous les  domaines. On veut dorénavant vendre la destination neige en l’inscrivant sur le registre du développement durable ! L’office de tourisme d’Avoriaz avait installé un « corner environnemental » qui invite à calculer son empreinte écologique ; Sainte-Foy en Tarentaise mettait en évidence l’habillage bois de ses bâtisses ; Val-d’Isère mettait l’environnement au cœur de l’organisation des championnats du monde de ski alpin prévu en 2009. Poudre de neige et de perlimpinpin ! Infinitésimales sont les sociétés de remontées mécaniques qui obtiennent la certification Iso 14001 avec la mise en place de tri sélectif, l’utilisation de produits biodégradables et une recherche d’économie d’énergie. Une seule station en France détient la certification QSE (qualité, sécurité, environnement).

L’association Moutain Wilderness rappelle que la consommation d’eau pour produire de la neige atteint 15 millions de mètres cubes pour 188 stations, un chiffre presque comparable aux 25 milliards de m3 qui servent au remplissage des piscines privées. Il faut aussi 108 millions de kWh pour les canons à neige, soit 0,023 % de la consommation française d’électricité, mais presque autant de proportion dans les déchets nucléaires. Signalons en passant qu’on peut agréablement passer un Noël sans ses skis, même si c’est sous la neige.

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trop de touristes prennent l’avion

Aujourd’hui nous ne parlerons pas du tourisme par avion qui profite d’un kérosène détaxé pour abîmer des contrées lointaines et détériorer le climat. Aujourd’hui nous ne parlerons pas du tourisme du troisième âge qui multiplie les « long-séjouristes » puisqu’ils ont tout le temps. Nous parlerons de l’article du Monde « les retraités jouent les oiseaux migrateurs »* qui n’est en fait qu’une publicité déguisée pour les agences de tourisme.

Le journaliste François Bostnavaron cite « Sangho, Meditrad, Look Voyages, Marmara, Fram, Thomas Cook » pour n’oublier personne ou presque. Cela constitue les 4/5 de son article, sans aucune ombre au tableau idyllique qui est tracé : « On le voit, toutes les formules sont tentantes ». Pour conclure, François Bostnavaron nous conseille d’éviter les mauvaises surprises « en découvrant que les massages et le spa ne sont pas inclus ». Faut vraiment tout avoir quand on accède au troisième âge ! Heureusement un article même page mais bien moins long nous ramène sur Terre : Près d’une personne âgée sur deux ne part pas en vacances… Mais c’est surtout pour parler du soutien par le secrétariat d’Etat au tourisme permettant l’accès aux vacances pour le plus grand nombre :

par avion ?

* LeMonde du 7 octobre, page 27

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Contador, t’as tort

Il y a la voix du peuple*, Contador est soutenu par tous les Espagnols, Contador est une personne propre, Contador nous explique le clenbutérol de façon convaincante, si la suspension pour dopage de Contador était confirmée, ce serait une injustice terrible… Et puis il y a la voix de la science**. Contador a affiché une puissance moyenne de 417 watts dans les cols, ce qui signe un dopage lourd avéré. Contador aurait besoin d’une VO2 (consommation maximale d’oxygène) de 99,5 ml/min/kg, un chiffre qui n’a jamais été atteint par aucun athlète dans aucun sport. Le clenbutérol*** trouvé dans les urines de Contador proviennent plus que probablement d’une transfusion sanguine avec son propre sang, extrait plusieurs mois avant alors qu’il utilisait du clenbutérol. La présence concomitante de résidus de plastique signerait la présence de la poche utilisée pour stocker le sang des transfusions. La voix du peuple contre la voix de la science, est-ce l’arrêt de mort d’une procédure démocratique sans consistance ?

                Notre époque est ainsi faite que la croyance religieuse s’effiloche alors que les croyances en n’importe quoi progressent. On croit que le cyclisme est la discipline reine et que ses champions sont au-dessus de tout soupçon. On croit que le réchauffement climatique est une pure invention. On croit que l’évidence n’a pas de raison d’être. Aujourd’hui l’irrationnel a changé de camp. Les thuriféraires de l’exploit sportif reflètent une société pervertie qui fabrique le consentement à l’inacceptable. On assiste au triomphe du sport spectacle, vivant sous la stimulation constante du culte des idoles. Le type d’être humain façonné par la société occidentale rend alors problématique tout engagement supposant une projection dans la durée.

                C’est pour cela, société du spectacle frelaté et société de consommation de tous produits, même les plus pervers, que le citoyen se retrouve dans l’incapacité de réfléchir vraiment aux enjeux écologiques du long terme. C’est pour cela que les procédures démocratiques ne reflètent que l’instant qui passe et non l’urgence écologique.

*L’Espagne fait bloc derrière son champion (LeMonde du 2 octobre)

**Les prouesses du coureur étonnaient les spécialistes (LeMonde du 1er octobre)

***Mauvais sang pour Alberto Contador (LeMonde du 2 octobre)

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AlterTour de France

Marre. A peine le Mondial commence-t-il à nous lâcher la grappe que le Tour de France tente de nous agripper. Marre de tous ces gens qui gueulaient « on veut gagner » alors qu’ils n’ont rien fait pour çà. Marre maintenant de Lance Armstrong, son jet privé à ses initiales, son érythtopïetine, ses transfusions sanguines et ses patchs de testostérone (LeMonde du 4-5 juillet). Nous préférons, et de loin, l’AlterTour, pour une Planète sans dopages, qui a lieu sans publicité mais dans la bonne humeur du  2 juillet au 14 août 2010. Cette manifestation itinérante est préparée par des bénévoles. En opposition avec l’esprit de compétition, les altercyclistes voyagent ensemble, partagent leurs bicyclettes et se relaient dans un esprit de solidarité. C’est un tour « à la carte », pour tout ceux qui souhaitent partager une belle tranche de vie collective, découvrir des terroirs préservés, avoir une activité physique source de santé, et dire ensemble : « Nous voulons un monde sans dopages ».

En 2010, les participants à l’Altertour partagent le rêve de l’escargot, symbole de biodiversité (plus de 200 espèces), de lenteur et de sensibilité à son environnement (il accumule dans sa coquille certains polluants ou toxiques présents dans son milieu).

http://www.altertour.net/

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bilan politique du Mondial

Le Monde a consacré beaucoup trop d’espace au Mondial. Désolé, mais le foot ne peut pas être un fait médiatique d’importance. Contrairement à ce que Thierry Henry affirme, l’équipe de France n’appartient pas au peuple français, elle ne représente que de simples joueurs de foot. C’est pourquoi la ministre des sports n’aurait jamais du déclarer « Je suis là pour être derrière eux, c’est mon équipe et je ne vais pas lui tirer dans le dos. » Il serait d’ailleurs absurde que l’image d’un pays à l’étranger soit amoindrie par le comportement de joueurs lors d’un Mondial. Nicolas Sarkozy n’aurait pas du recevoir Thierry Henry à l’Elysée le 24 juin, c’est ridicule de la part d’un chef d’Etat. Roselyne Bachelot n’aurait pas du traiter des joueurs de « gamins apeurés » et de « caïds », les joueurs de foot sont assez grands pour prendre leur responsabilité sans avoir besoin d’une ministre des sports pour leur faire la leçon. L’équipe black-blanc-beur n’est qu’un mythe, une invention grotesque qui ne change rien au comportement des uns et des autres en matière d’intégration. Au niveau international, le foot ne peut pas constituer un élément-clé dans la marche vers un Etat palestinien et l’équipe du Ghana ne peut pas constituer le « dernier espoir de l’Afrique ». Espoir de quoi, politiquement parlant ? Les Etats n’ont pas à se mêler de ce qui ne le regarde pas, le foot n’est qu’une histoire de gamins qui courent derrière un ballon, pas plus. Le foot est apolitique quand il se présente comme une rencontre amicale, récupération politique tendancieuse et inutile quand il s’agit du foot professionnel, déjà bien trop corrompu par l’argent.
Nous ne pouvons qu’être en parfait accord avec ce courriel de lecteur : « La prise en compte solennelle de l’élimination de l’équipe française dans un éditorial (Chronique d’une déroute annoncée) constitue une dérive du journal Le Monde. Sans doute notre journal se doit-il de rendre compte de la compétition ; il n’est pas obligé de lui donner une telle importance. En quoi la réussite ou l’échec de onze joueurs sur une pelouse constituent-ils des éléments de représentation d’un pays ? » (LeMonde du 27-28 juin) La seule bonne nouvelle de ce Mondial, c’est que l’élimination des Bleus fait baisser l’action TF1 qui ne pourra pas commercialiser le spot le plus cher de son histoire : 300 000 euros les trente secondes si les bleus étaient parvenus en finale. Pendant ce temps la Terre va continuer de tourner et les humains de déconner.
Le foot étouffe la visibilité d’événements importants comme la mise à sac probable de l’Arctique : Les hydrocarbures du Grand Nord suscitent les convoitises. Mais il ne suffit pas de développer comme le fait Le Monde sur les risques inhérents à une telle entreprise, il faudrait d’urgence transformer l’Arctique en sanctuaire comme l’a été l’Antarctique : « Persuadés qu’un traité réservant l’Antarctique aux seules activités pacifiques servira les principes de la Charte des Nations unies », treize Etats ratifient le traité de l’Antarctique le 1er décembre 1959. Ce traité fixe les bases de la non exploitation de ce continent, sauf à des fins scientifiques. L’Antarctique devient une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science. Toute activité minière y est interdite. Nous devons en Antarctique comme en Arctique retrouver le sens des limites…

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le Mondial fait grossir

Pour savoir ce qui compte vraiment dans ce Mondial, il faut vraiment chercher. Ainsi nous apprenons que les nutritionnistes donnent un carton rouge à la FIFA. Le fonds mondial de recherche sur le cancer accuse la Fédération internationale de football d’avoir mal choisi ses sponsors qui « vendent des produits malsains : Coca Cola, McDonald’s ou les bières Budweiser ». Ces firmes ont le droit d’afficher leurs publicités sur tous les sites du Mondial alors qu’elles encouragent le surpoids (LeMonde du 16 juin).

                Les supporters du Mondial sont des gogos qui entretiennent le piège à fric. Julio Grondana, le président de la commission des fiances de la FIFA, est clair : « En ces temps d’instabilité économique, la coupe du monde s’avère être une valeur sûre qui combine le suspense et le divertissement et constitue une excellente plate-forme pour les marques commerciales. » Les six partenaires privilégiés de la FIFA, Adidas, Coca Cola, Emirates, Hyundai, Sony et Visa ont permis de mettre en place médiatiquement cette folie footbalistique non pour la vision de petits joueurs qui courent derrière un ballon, mais d’abord pour gonfler leur chiffre d’affaires. La FIFA engraisse d’ailleurs les 24 membres de son comité exécutif, largement mieux rémunéré que n’importe quel grand patron d’une grande entreprise. Son président, Joseph Blatter, dont la rémunération est classée secret-défense, émargerait à près de 4 millions de dollars par an. Entre mafieux, on se comprend.

                Et pendant qu’on amuse les voyeurs du ballon rond, la planète crève sous le poids de la dilapidation des ressources naturelles par les firmes multinationales…

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le Mondial des gogos

Nous sommes inquiets, le virus se répand encore plus vite que celui de la grippe A. Déjà 26 milliards de Terriens intoxiqués en 2006, combien pour le Mondial 2010 ? (26 milliards, audience cumulée des retransmissions télévisées des matches du Mondial allemand, LeMonde du 10 juin 2010). Les Terriens n’éprouvent pas le besoin d’aimer le foot, mais les chaînes de télé et les puissances d’argent arrivent à les convaincre d’aduler le foot. Depuis 1998, les droits télévisés ont quasiment décuplé pour atteindre cette année un pactole estimé à 1,4 milliards d’euros. Comme la société de croissance arrive aux bouts de  ses possibilités étant donné l’épuisement des ressources de la planète, il lui faut trouver une alternative, il lui faut amuser le peuple, le divertir pour continuer à le dominer. Le culte du sport en arrive à copier les recettes de la religion pour anesthésier les gens ; et les gens croient atteindre le nirvana (factice et très temporaire, surtout quand « leur » équipe perd !) alors qu’ils sont devenus des victimes consentantes. Il n’y a pas de véritable liberté de choix, le supporter est pris dans un engrenage, l’adhésion à un groupe qui acquiert sa cohérence en voulant la déroute des adversaires, les signes extérieurs de reconnaissance (écharpe, maillots…) comme dans les systèmes fascistes, la beuverie pour sceller une amitié de connivence, les vuvuzelas qui vous percent les tympans ou la simple addiction en solitaire devant son poste retransmettant le match si attendu…

Cette addiction est non seulement véhiculée par les médias, mais soutenue par les politiques. Un président sud-africain pouvait même délirer : « Un jour les historiens évoqueront la Coupe du monde 2010 comme le moment où l’Afrique a redressé la tête et a résolument tourné le dos à des siècles de pauvreté et de conflits. » Nicolas Sarko, footeux 1er : « Qu’y a-t-il de plus fort que le football ? » Les dirigeants les plus puissants de la planète déroulent le tapis rouge devant les bureaucrates de la FIFA quand il s’agit de plaider la cause de leur pays pour obtenir le Mondial. Lorsque la FIFA prend une décision, elle est plus respectée que l’ONU qui empile des résolutions foulées au pied par les protagonistes. On n’a pas à s’aplatir devant la Fifa, on doit revaloriser l’ONU et ridiculiser la Fifa, fief des corrupteurs.

                Si les médias, les politiques et les Terriens avaient prêté autant d’attention au réchauffement  climatique qu’au Mondial de foot, le sommet de Copenhague aurait été un franc succès. Mais le capitalisme libéral préfère que les humains s’intéressent au foot-spectacle plutôt qu’à leurs conditions de vie présentes et futures…

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