Lutter contre le carbone ou contre l’atome ?

Les Verts français font de la lutte contre le nucléaire une bataille à fois écologique et politique, les Verts finlandais ont franchi le pas et sont le premier parti « vert » pro-nucléaire depuis l’année dernière. EELV est-il dans l’idéologie ou dans la rationalité ? Le débat s’ouvre entre les pragmatiques rationnels, gérant les priorités, et de l’autre les idéalistes dogmatiques. Sauf que c’est de l’idéologie de préférer le court terme et son confort électrique, et du pragmatisme de penser à l’avenir des générations futures qui auront à traiter nos déchets sur une planète qu’on est en train de complètement vider de ses richesses.

Choisir le présent contre le futur, c’est bien une forme de rationalité, mais de courte vue : autant ne pas faire d’enfant du tout puisque leur sort importe peu ! L’urgence écologique n’est pas simplement climatique, c’est à la fois la sobriété énergétique et le refus de nouveaux EPR , la lutte contre l’atome va de pair avec la lutte contre le carbone.

Julie Carriat et Adrien Pécout : « L’engagement en faveur de la sortie du nucléaire », principe inscrit dans les statuts d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), suscite pourtant de plus en plus le déba le 10 ars, Il s’agissait de démonter l’argumentaire présentant l’atome comme une énergie décarbonée. Entre autres reproches faits à la principale source d’électricité dans le pays : la sûreté des centrales, les déchets radioactifs ou encore le coût de futurs chantiers.Ces derniers mois, des enquêtes d’opinion ont pourtant fait état de sentiments de plus en plus favorables à l’atome. Y compris chez une partie de sympathisants d’EELV : 46 % de ceux interrogés se déclaraient même pour la construction de nouveaux réacteurs, en complément d’énergies renouvelables « Il a été expliqué aux Français qu’il n’y aurait plus d’électricité cet hiver. Face à ce sentiment d’angoisse, vous vous accrochez à la branche », estime Yannick Jadot.

Le point de vue des écologistes rationnels

Frondaison : Le lobby nucléaire a infiltré tous les partis politiques ou presque, au tour des Verts à présent. Ce genre d’article cherche à enfoncer encore un peu plus le coin à coup de grand rouleau compresseur médiatique. Faisant fi du désastre industriel et financier que représente le nucléaire pour la France.

NewYann : On fait face à une énorme compagne de lobbying et de propagande. Les effets pervers de la politique nucléaire (sûreté, déchets, effet sur la société d’un système centralisé, autoritaire et opaque) ne sont pas abordés ou sont étouffés sous un discours faussement rassurants. Faudra-t-il un accident pour ouvrir les yeux des braves gens qui croient tout ce qu’on leur dit ?

Paco34 : Les Verts avec leur nouvelle pasionaria Marine Tondelier continuent à foncer dans le mur….Et avec une passionnée, cette nouvelle cheffe d’EELV, ça va être pire.… Des coups de gueule idéologiques (bassines, chasse à courre, avions privés, nucléaire…) mais aucun sens du compromis ni capacité à nous faire penser un nouveau mode de croissance.

Toutvabien : Paco, c’est vraiment marrant ce que vous dites : les interrogations des écologistes politiques et rationnels sur le nucléaire, sur l’accaparement de l’eau, le réchauffement climatique… tout ça c’est de l’idéologie ? Et en plus ce serait aux écologistes à « penser un nouveau monde de croissance » et pas à vos copains qui ont tout saccagé? … et alors que les écologistes pensent que c’est justement l’idée même de croissance qu’il faut remettre en cause ? Ça doit être un peut encombré chez vous là haut non ?

Geoval : Balayer une grande incertitude à long terme contre du confort à court terme, n’est pas très défendable d’un point de vue écologiste.

G. Delaurens : Il faut bien comprendre que pour un gouvernement européen, la lutte contre l’effet de serre n’est qu’un prétexte pour favoriser et subventionner une industrie nationale, « neutre en carbone » ! L’image transmise auprès de la population en reste à un a priori vertueux sans chercher dans les faits à obtenir le moindre résultat concret vis-à-vis des rejets globaux de CO2. Il s’agit de créer un besoin supplémentaire qui se rajoutera à ce qui existe déjà, sans chercher à « traiter » l’existant.

Pietro : De la puissance des lobbies.. Les derniers rapports de l’ASN sur le parc sont pourtant parlants sur le niveau de non-maîtrise de cette technologie. Et peut on aussi parler des constantes sous-estimations des coûts. Ou bien des déchets dont on ne sait toujours pas quoi faire. Etc. Le risque nucléaire est incompatible avec un financement normal, les compagnies d’assurance l’ont bien compris, c’e sera aux contribuables d’en faire les frais. Oui la priorité est la réduction des GES mais comment ? Fukushima a montré que cette technologie n’était pas maîtrisable dans l’absolu, même pour un pays réputé sérieux comme le Japon. Pourquoi la France s’entête t elle dans cette impasse ? Quels polytechniciens viendront présenter leurs excuses après le prochain accident ? Macron, responsable mais pas coupable ?

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5 réflexions sur “Lutter contre le carbone ou contre l’atome ?”

  1. Opposer la lutte contre le CO2 et contre le nucléaire est une impasse.
    C’est une manière de justifier le nucléaire et de masquer les dangers du nucléaire. Rappelons que la gestion des déchets nucléaires n’est toujours pas résolue depuis 50 ans et donc sans fin.
    Les 2 problématiques sont différentes
    Nous avons ici l’occasion de nous poser la question : le CO2 a t il un effet sur le réchauffement de l’atmosphère ?
    Quels arguments réels avant nous pour le prouver?
    Si vous y réfléchissez vraiment, vous verrez que nous ne faisons que répéter des éléments de langage sans justification réelle.

    L’absurdité de ce débat est au comble quand on comprend que le CO2 n’est pas toxique et que son impact sur le réchauffement de l’atmosphère est inexistant.

    On comprend mieux pourquoi le réchauffement climatique a été inventé vers 1990.
    Ce débat est un aboutissement de la manipulation des populations sur le CO2.

  2. – “Lutter contre le carbone ou contre l’atome ?”
    Les deux et en même temps, pardi !
    Et pour con cilier les deux, le meilleur moyen c’est de lutter contre le Système.
    Contre le Pognon, contre le Capitalisme… si vous préférez.

    1. Paco34 nous en sort là une bonne. Et Biosphère de le classer dans sa sélection intitulée pour l’occasion « Le point de vue des écologistes rationnels ».
      Et là je me dis : « Ça doit être un peut encombré là haut … »
      Heureusement, juste en suivant Toutvabien nous aide à retrouver la raison.
      Blague à part, il ne faut pas s’étonner que 46% des sympathisants EELV soient POUR la construction de nouveaux réacteurs. Comme le dit justement Jadot, la propagande (ce coup-ci encore l’épouvantail) produit ses effets. Et puis n’allons surtout pas croire que TOUS les sympathisants EELV sont des écologistes rationnels.

      1. PS : Et n’allons pas croire non plus, que ce serait mieux chez tous ces militants et sympathisants d’autres partis, mouvements, associations etc. qui se revendiquent écolos.
        En attendant, des écologistes rationnels… je n’en vois pas beaucoup.

  3. Didier BARTHES

    Les verts français ne cessent de proclamer leur lutte contre le CO2 et ne cessent de nous vanter le modèle allemand qui émet beaucoup plus de CO2 pour faire son électricité que le modèle français, on a l’impression d’être pris pour des imbéciles.

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