Planification impérative écolo, notre destin

Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? Certes une planification centralisée est inopérante dans une société complexe, la variation des prix est un mode de régulation qui sert à échanger de façon décentralisée des informations sur les préférences de chacun : la loi de l’offre et de la demande détermine de façon presque automatique ce qu’il faut produire et consommer. Cependant la montée croissante des pénuries (eau, énergie, forêts, terres cultivables…) résulte de la guerre à la planète que l’économie libre et croissanciste a engendré. Alors il devient plus facile de déterminer les choix fondamentaux, le niveau des besoins à satisfaire absolument et les secteurs d’activité à abandonner. Après la simplicité volontaire d’une infime minorité, la sobriété partagée par tous, de gré ou de force !

Lire, Planification publique et carte carbone

Matthieu Goar : L’exécutif est au pied du mur. En quelques mois, le gouvernement va devoir réviser la stratégie nationale bas carbone (neutralité carbone en 2050) et projeter le tout dans une loi de programmation sur l’énergie et le climat. Jeudi 25 mai, Emmanuel Macron devait illustrer son engagement en consacrant un déplacement à l’environnement dans le Var. Et puis l’actualité de court terme a, comme trop souvent, bousculé le combat du siècle : le chef de l’État a choisi de se rendre, ce jour-là, à un hommage national consacré aux trois policiers tués dans un accident de voiture ! D’un côté, on a Macron qui n’a jamais intellectualisé sa pensée sur le sujet écolo. De l’autre, on a Mme Borne qui délivre un récit à la fois froid, technocratique et superficiel. Y aura-t-il des zones interdites aux voitures ? Comment sera réparti l’hydrogène entre les cimentiers et les avionneurs ? De combien de térawattheures disposeront les data centers, de plus en plus gourmands ?

Au pied du mur, il faudra bien tenter d’impliquer le maximum de citoyens malgré des contraintes impopulaires.

Le point de vue des écologistes plus ou moins réalistes

Floréal : A part une rupture avec le système capitaliste, difficile d’y parvenir. Et cela ne fait pas partie des schémas mentaux de nos élites politiques, E. Macron en particulier.

Réaliste : Après make our planet great again, le locataire de l’Élysée a parlé des amishs et a refusé de reprendre sans filtre plusieurs propositions parmi les 147 de la convention citoyenne sur le climat. Il demande leurs avis aux lobbies de l’automobile, du nucléaire, des chasseurs, de la FNSEA… et il macrone.

MarcRaph : Ce n’est pas le gouvernement qui doit affronter des choix difficiles, ce sont la population et les entreprises qui doivent le faire !

Seb75 : C’est aux entreprises de faire la transition écolo, pas l’État. De la même manière cette idée de planification écologique c’est n’importe quoi ! Pourquoi pas un plan quinquennal soviétique tant qu’on y est ?? On n’est pas dans le Gosplan ! On doit impulser des politiques publiques incitatives en faveur de la sobriété écolo en donnant des avantages fiscaux et sociaux pour les comportements écolos vertueux.

Ludo : Quand est-ce que la sobriété sera placée au cœur du débat ? A-t-on vraiment besoin de changer d’habits/de voiture/de téléphone/etc…aussi souvent ? Si nous, collectivement consommons moins mécaniquement on polluera moins et on ne sera pas plus malheureux !

Michèle de Dordogne : Le gouvernement ne sait pas comment faire. Chaque projet d’éoliennes (qui défigurent notre si beau pays), chaque projet de parc de panneaux solaire (qui détruisent des hectares de forêts) entraîne la fronde et des actions en justice de riverains qui n’en veulent pas et bloquent tout. C’est même une taxe (écolo) sur le gaz oil qui a déclenché l’épisode des gilets jaunes. Facile de donner des leçons : les Yaka faucon ne sont décidément pas une espèce en voie de disparition.

Rochefort : L ensemble des politiques , journalistes , hommes de savoir débattent doctement de méthodes pour réaliser telle ou telle choses. Pour moi c est prendre LE PROBLÈME à L’ENVERS. Il faut au départ DÉFINIR ce qu’un MAXIMUM DE FRANÇAIS souhaite dans les domaines , logements , nourritures , culture , temps libre , santé etc
ET a partir de
leur CHOIX, entériner par referendum pour passer aux réalisations.

Zoe4444 : la neutralité carbone ne veut rien dire pour la plupart d’entre nous concrètement dans nos vies quotidiennes. Il faudrait le décliner sur nos vies. ça va probablement nécessiter des changements drastiques qu’on ne perçoit pas et un grand risque de se retrouver piégés : voiture thermique invendable pour financer une électrique; nécessité de déménager pour être plus proche de son lieu de travail mais impossibilité de vendre son logement qui ne vaudra plus rien, etc…

Amiral Bragueton : Pourquoi ne pas organiser une grande Convention Citoyenne sur le Climat, qui pourrait faire des propositions ?

Quoicoubé : Beaucoup d’entre nous sont prêts à des efforts à partager par tous les acteurs, efforts qui nécessitent une remise en question aussi du modèle économique qui a conduit à cette impasse. Pour l’instant je ne vois que l’effet de gaz lacrymogène en réponse à l’effet de serre et la matraque en réponse aux manifestants conscientisés qui remettent en question les projets de bassines, d’ autoroute inutiles et interpellent les entreprises les plus en pointe en pollution environnementale.

ExtinctionRebellion : Je mets mon billet qu’il ne se passera rien. Ni sous Macron, ni sous le (la) candidat(e) de droite dure qui lui succédera. Et ensuite, il sera trop tard pour organiser l’atterrissage. Ce sera donc un gros crash…

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere

octobre 2022

Planification, faire de la France une « nation verte »

extraits : Les seules proposition qui font sens seront dures à avaler : faudrait revenir en arrière. Un exemple, le logement. Que dire des « passoires thermiques », que faire pour diminuer la dépense énergétique liée au chauffage ? La première solution est assez évidente : chauffer moins, beaucoup moins. En 1945, on ne chauffait que la cuisine qui était aussi la pièce à vivre. On trouvait normal que les pièces moins occupées telles les chambres, ne soient pas chauffées. Aujourd’hui il serait normal de sacrifier son confort afin de limiter le nombre de radiateurs et donc notre consommation énergétique. La deuxième solution est d’ordre culturel : accepter de vivre ensemble dans de plus petites surfaces…

Économie de guerre, planification, règle verte

extraits : Nous avons fait la guerre à la planète, épuisé ses richesses et ses potentialités, il est urgent de faire la paix. Mais cela veut dire aller à l’essentiel, pratiquer le rationnement pour une sobriété partagée et ce sur une période très très longue. Cela veut dire aussi entrer dans une « économie de guerre ». Ce terme revêt plus fréquemment un usage métaphorique qui a été utilisée au cours de la pandémie de Covid-19 pour justifier les confinements. Il s’agit de justifier un rôle plus fort de l’État dans l’économie, d’aller à l’encontre du libéralisme économique. Derrière la question de la guerre, c’est finalement le rôle de l’État dans l’économie qui fait débat..

Mai 2022

Planification écologique, notre synthèse

Planification écologique en Suède

Planification écologique, un gadget ?

Planification écologique, Macron hésite

Planification écologique, précisions

1 réflexion sur “Planification impérative écolo, notre destin”

  1. Bof…
    J’aime bien quand même le commentaire de Floréal. Auquel je rajouterais seulement qu’il n’y a pas que nos élites politiques qui ont besoin de nouveaux schémas mentaux.
    Et puis j’adooore celui de l’Amiral Bragueton. Ça oui c’est du bon réalisme ! 🙂

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