Quelle est loin la semaine sans écrans qui a eu lieu du 20 au 26 avril 2009. Depuis l’écran est partout, même en vélo on regarde son smartphone ! En Suède, près de la moitié des enfants de 3 ans utilisent quotidiennement Internet et 20 % des 5-8 ans avaient leur propre smartphone (2018). A partir du collège, les élèves passent de plus en plus de temps devant les ordinateurs, en général fournis par l’établissement : peu importent les matières, ils doivent se connecter à Internet. S’appuyant sur l’avis de médecins, le gouvernement suédois veut réduire le temps passé par les élèves devant les écrans et faire revenir les manuels scolaires dans les classes.
Anne-Françoise Hivert : Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? Depuis quelques mois, cette petite musique monte en Suède. Le 15 mai, la ministre des écoles a enterré la stratégie de l’agence nationale de l’enseignement scolaire (Skolverket) en faveur de la poursuite du numérique, présentée en décembre 2022 : « Que tous les élèves, durant leur scolarité, aient la possibilité de développer des compétences numériques est une question de démocratie et d’égalité, car c’est une condition préalable pour pouvoir participer à la vie sociale, aux études et à la vie professionnelle future », arguait le directeur de l’agence.
La ministre lui répond : « Attitude dépourvue d’esprit critique qui considère, avec désinvolture, la numérisation comme bonne, quel que soit son contenu ». Un chercheur : « On avait l’ambition d’être moderne. On a donné un ordinateur aux élèves, sans réfléchir à ce qu’on faisait et pour quelles raisons. La numérisation est devenue un objectif en soi, sans aucune vision d’ensemble. »
Le point de vue des écologistes pro-papier
Michel SOURROUILLE : En mars 2010, la chronique de Sandrine Blanchard « journée sans… » avait oublié la semaine sans écrans ! La journaliste du MONDE nous énumère, journée sans voiture, journée sans tabac, journée sans achat, journée sans viande, journée sans portable, journée sans baladeur. Sandrine croit que les « journées sans », c’est comme une punition… qui n’a pas beaucoup de prises sur les jeunes. C’est seulement souligner à quel point notre société a besoin de s’engager dans une désintoxication mentale.
Firesnake : Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? Oui. Un manuel est un objet physique limité et précis dont on peu maîtriser et évaluer la quantité d’information. Pas une tablette. Le savoir infini est un leurre.
Ced-Alexa : Je suis suédoise et j’ai vu le passage au tout numérique à l’école pour les plus petits. Et comme à la maison, c’est comme en France. Cela fait trop, beaucoup trop. Ici, en France, mes enfants ont appris l’écriture discursive (qui repose sur le raisonnement, par opposition à intuitif).
Pgayet : Le problème des jeunes suédois n’est pas tellement l’usage des ordi en classe à but pédagogique ( je suis prof en Suède depuis plus de dix ans), mais l’usage non stop de leur téléphone mobiles à l’extérieur et même à la maison !!! Mais personne ne remet en question les parents et leur éducation totalement laxiste !!! Du coup les gamins ne savent plus lire et écrire, ou réfléchir, parce qu’ils ne font jamais avec leur parents, trop contents de les laisser sur leur tik-tok et autre stupidités a longueur de journée et de soirée. C’est LA stricte vérité.
Morty la muse : Nous contrôlons strictement le temps d’exposition aux écrans de notre enfant… Il est évident qu’il y a un fossé socio-culturel dans l’exposition aux écrans que l’école ne devrait pas creuser encore plus.
Rose : L’ordinateur ne peut remplacer le livre. Il donne l’illusion que l’enfant se cultive. La masse d’informations doit être triée ce qu’il ne sait pas faire. Il faut développer l’esprit critique des élèves et la sérendipité (faire par hasard une découverte inattendue et à en saisir l’utilité) par l’écran est juste une perte de temps.
Dodiese : Moi, qui ne suis pas très intelligent, je pense qu’un écran c’est quelque chose qui empêche de voir derrière. Derrière l’écran, c’est le vrai monde. Mais, je le répète je ne suis pas très intelligent.
Kentel : Les écrans sont devenus une plaie pour la société et un ennemi pour l’intelligence: incapacité à se concentrer, culture générale très basse (très très basse…), recherche systématique de la facilité dans toutes les situations, effondrement des capacités d’analyse et j’en passe. Je suis prof et je vois les dégâts, c’est vraiment dramatique. Et au final, oui ça empêche de trouver un emploi: le candidat un peu cultivé, qui sait s’exprimer et qui a une vraie aisance sociale passera devant les zombies des écrans à tous les coups.
ti Gilou : Mon fils enseigne la programmation informatique et a plusieurs années d’enseignement de mathématiques avec des élèves très divers. Sa conclusion : il proscrit les écrans pour ses propres enfants pendant la petite enfance. Un petit enfant privilégie d’abord l’affect. Je me souviens encore des histoires que m’ont racontées ma grand mère et une monitrice de home d’enfants. Quand je vois des jeunes mamans coller leurs tout petits devant un téléphone au restaurant ou au salon de thé pour pouvoir papoter tranquillement avec leurs copines, je bous. Pour un enfant, rien ne remplace l’accompagnement de l’adulte.
Le Scribe : Les patrons et les hauts cadres des GAFA mettent tous leurs enfants dans des écoles privées sans écran mais avec presque un enseignant par élève.
Hein : La Suède envisage de réduire nettement l’usage des écrans à l’école, ayant constaté après expérimentation que le niveau des élèves baissait au lieu de monter. La Suède envisage de réviser drastiquement ses politiques d’asile et d’immigration, ayant constaté après expérimentation que la concorde sociale périclitait au lieu de s’améliorer. La Suède a radicalement changé de cap sur le terrain médical, proscrivant désormais certains traitement hormonaux sur mineurs, ayant constaté après expérimentation et sur la durée que cela faisait plus de gens malheureux qu’heureux.
Acétylsalicylique : Les abonnés au numérique vont-ils délaisser leur tablette pour partager leurs commentaires, préférant envoyer leur prose écrite au stylo plume au « courrier des lecteurs » ?
Michel SOURROUILLE : Acétyl, j’ai envoyé par lettre postale au courrier des lecteurs du MONDE avant l’existence de l’ordinateur et ma prose paraissait parfois dans les colonnes du Monde papier ! Il n’y a jamais eu de fatalité à passer au tout numérique, seulement la décision d’entrepreneurs de faire du fric avec l’engouement des personnes pour la nouveauté !!
Michel SOURROUILLE : L‘objet technicisé à outrance est à la fois la solution à un problème et la source d’un nouveau, conséquence de la résolution du premier. L’écran n’échappe pas au statut de pharmakon, remède et poison. En 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) intègre par exemple le jeu vidéo à sa classification internationale des maladies (« trouble de l’usage »). Dans notre société de l’excès, la numérisation des relations entraîne dégradations du cerveau par captation de l’attention, du sommeil, de la vue et même troubles du comportement. Le monde numérique est un cocon dont il est difficile de sortir, une source d’addiction à l’égal du tabac ou de l’alcool.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere
mai 2021, L’écran pharmakon, à la fois remède et poison
mars 2021, La génération des écrans, dégénérescence
octobre 2019, Écrans, décérébration à grande échelle
octobre 2019, La fabrique du crétin numérique
mai 2018, Démence digitale, l’addiction des petits aux écrans
février 2018, Les écrans contre la santé psychique des enfants
janvier 2018, L’addiction aux écrans, signe de folie technologique
octobre 2017, Libérons nos enfants de l’emprise des écrans
septembre 2016, Ecrans ou éducation, il faut choisir… le présentiel
janvier 2016, La génération de l’écran en perdition intellectuelle
novembre 2014, Est-il encore possible aujourd’hui de vivre sans écrans ?
Janvier 2013, l’enfant face aux écrans, l’interdit est nécessaire
décembre 2012, Noël, sans achat de tablette numérique pour enfants
octobre 2011, nuit gravement à la santé… la télé
juin 2011, pourquoi vivre sans écrans
juin 2011, vivre en famille sans écrans
mars 2011, TV lobotomie, de jeunes esclaves
février 2011, la télévision, mouroir de la pensée
juin 2011, vivre sans télé
mars 2010, Semaine sans écrans (22 au 28 mars)
mars 2010, l’invasion des écrans
mars 2010, vivre sans écrans, c’est possible
mars 2010, l’écran pervertit (les relations humaines)
mars 2010, l’écran chasse les livres
mars 2010, tout sur l’écran et rien dans la tête
mars 2010, l’écran est une drogue
mars 2010, Le quotidien « Le Monde » n’a consacré aucun texte à la Semaine sans écrans (22 au 28 mars 2010). Dommage ! Par contre les écrans ont été présents pratiquement chaque jour dans ses colonnes…(lire la suite)
avril 2009, semaine sans écran : Du 20 au 26 avril 2009 s’est déroulé la semaine sans écran ou encore « Semaine de la désintoxication mentale ».
mars 2009 l’emprise des écrans
septembre 2007, l’emprise des écrans
– « C’est la mode des « journées sans ». » ( Sandrine Blanchard )
Tout est dit. La mode c’est le vent, c’est du vent !
– « Etre dans le vent : une ambition de feuille morte » ( attribué à Gustave Thibon )
Sandrine Blanchard voit les « journées sans » comme des punitions. Elle compare aussi ça aux discours politiques, qui ne sont plus perçus que comme du blabla.
Je compare également ça au «vendredi, jour de poisson». Moi j’en mange quand je veux, du poisson. Comme du cochon, de la viande ou n’importe quoi. Et ce n’est pas parce que j’estime que je le veau bien. Ne nous laissons pas amuser ni abuser par les « journées sans » !
Ni par ces «conseils» à la con du genre «pensez à covoiturer», qui se doivent désormais de compléter les pubs de bagnoles. Tout ça ce n’est que du vent ! Du pipo !
– « C’est seulement souligner à quel point notre société a besoin de s’engager dans une désintoxication mentale. » ( Michel Sourrouille )
Quant aux écrans, je ne conseille évidemment pas de les casser. Ni de balancer la télé par la fenêtre, en se disant «un militaire, avec un peu d’bol, s’la mange en pleine tête». Non, ça c’est juste bon pour le énervés par la colère. Pas bon ! Là encore, tout n’est qu’une question de juste mesure. De modération ! Sur ce coup ce n’est pas Biosphère qui me contredira. 🙂
Ceci dit, que peut-on attendre de cette petite musique (sic Anne-F Hivert) qui monte en Suède ? « Est-on allé trop vite, trop loin, trop tôt ? »
Depuis le temps qu’ON le sait… que des tas d’études le disent… maintenant qu’ON voit les coui… voilà qu’ON se demande si c’est un mâle. Mais bon, c’est peut-être un peu trop tôt pour le dire. Est-ce que ce monde est sérieux ? ( à suivre )
– « Le 15 mai, la ministre des écoles a enterré la stratégie de l’agence nationale de l’enseignement scolaire (Skolverket) en faveur de la poursuite du numérique »
Très bien ! Super ! Et alors, en quoi sommes-nous plus avancés ?
Pour moi c’est comme la fumeuse «pause» au sujet de l’IA et de ChatGPT.
Comme celle des 100 jours pour Manu puisse se refaire la cerise.
Là encore du trompe-couillons, du vent, du pipo !
– « Le monde numérique est un cocon dont il est difficile de sortir, une source d’addiction à l’égal du tabac ou de l’alcool.» ( Michel Sourrouille )
En effet, et ça aussi on le sait depuis longtemps. Et qui sont ceux qui ont démocratisé (c’est comme ça qu’ON dit) le tabac, notamment la cigarette ?
Et notamment pour les femmes, féminisme oblige… (Voir Edwards Bernays).
– « « L’erreur de la Suède, c’est d’avoir voulu faire du tout numérique » […]
En Suède, le niveau moyen des élèves reste tout de même plus élevé que celui de ses voisins européens, [etc.] »
(Suède : après avoir délaissé les manuels scolaires au profit du numérique, le pays fait machine arrière – francetvinfo – 23/05/2023)
Eh ben voilà, maintenant ON sait qu’elle est l’erreur à ne pas commettre.
Quand j’vous dis que tout est une question de juste mesure ! Pas question donc de péter les écrans ! Ni de renoncer à toutes ces innovations à la con.
Quoique… Et si des fois c’était bon pour le Business, et le Système …
– La Suède veut un retour aux manuels scolaires jugeant le numérique responsable de la baisse du niveau scolaire. (businessbourse.com -22 mai 2023)
Mon dieu je sais plus quoi penser, misère misère ! Pareil c’est la Bourse qui va nous libérer. ON ne sait jamais ! Faut que j’demande à ChatGPT qu’il m’éclaire.