démographie

L’Afrique est une bombe démographique qui va exploser

BOUM ! L’Afrique a 1,2 milliard d’habitants et en 2015 plus de 32 millions ont pris la route pour quitter leur pays d’origine. Ce continent arrivera à 2,5 milliard de personnes en 2050, une toute petite augmentation du pourcentage de projets de départ posera un problème majeur. « L’union européenne ne semble pas avoir vraiment pris la mesure du défi auquel elle pourrait avoir à faire face si la migration africaine continue sur sa lancée actuelle. Les dernières études scientifiques soulignent que le développement d’un pays permet, dans un premier temps, à plus d’individus de disposer des moyens de réaliser leur projet migratoire. »*

BOUM ! Le Sahel est une bombe démographique. La population des six pays francophones devrait être multipliée pas six : 89 millions en 2015, 240 millions en 2050, 540 millions en 2100. A cet horizon, le Niger à lui seul abriterait plus de 200 millions de personnes, contre une quinzaine aujourd’hui. Entre 3 et 5 millions de personnes ont quitté le Sahel depuis les indépendances. Elles seront probablement autour de 40 millions d’ici à la fin du siècle. Aujourd’hui, les frontières se referment partout. Pourtant les dirigeants de ces pays n’ont jamais considéré que maîtriser la croissance de la population était réellement important. Le développement devait permettre de régler tous les problèmes. Pour une fois LE MONDE** donne la parole à un malthusien, Michel Garenne, pour qui la maîtrise de la surpopulation doit devenir une priorité : « Il n’y aura pas assez de place et de ressources pour tout le monde… Dans l’Histoire, la surpopulation a toujours été résolue de la même façon : départs, guerres, famines, épidémies… Mais nous savons comment faire (pour y remédier) : la technique la plus efficace et éprouvée partout dans le monde est de donner accès à la contraception aux femmes en leur rendant visite chaque trimestre dans leur village… Même dans un pays en ruine, dès qu’on s’occupe des femmes, qu’on leur donne le choix, les résultats sont là. »

Les dirigeants occidentaux et la France en particulier, font comme si le sujet démographique n’existait pas. La question de la maîtrise de la fécondité n’est au programme d’aucun des candidats pour la présidentielle, de l’extrême droite à l’extrême gauche en passant par EELV. Un présidentiable qui préparerait un avenir plus durable dirait trois choses. D’abord la France doit montrer l’exemple et rejeter toute sa législation soutenant une politique nataliste. Ensuite l’éducation de tous devrait permettre à chacun de maîtriser des notions comme malthusianisme, population optimum, capacité de charge d’un territoire, choix éclairé du nombre d’enfant à désirer, etc. Enfin l’aide publique au développement devrait comporter une part importante consacrée au planning familial. Mais il est déjà trop tard, la démographie a un facteur d’inertie encore plus important que la politique. La bombe démographique africaine va éclater et toute l’Europe va recevoir des éclats. Le problème migratoire a déjà commencé, il ne peut que s’amplifier.

* LE MONDE du 17 janvier 2017, Migrations africaines, le défi de demain

** LE MONDE du 17 janvier 2017, « Le Sahel est une bombe démographique »

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Quelle agriculture en France, quel niveau de population ?

La situation actuelle est que la planète est déjà surpeuplée, même la France, pourtant « bénie des dieux ». Nous marchons sur la tête, car nous sommes dans une fuite en avant, entre ceux qui ne voient aucun problème tant qu’il ne leur explose pas à la gueule, ceux qui pensent qu’une bonne catastrophe est salutaire car ils pensent bien s’en sortir, ceux qui pensent que « Dieu y pourvoira » et qu’il faut laisser faire le destin et enfin ceux qui croient que Sainte Techno-Science nous tirera d’affaire « comme elle l’a toujours fait ».

Jusqu’à la Première guerre mondiale  38 millions d’habitants  se nourrissaient avec 70% de paysans et 60% de la surface du pays cultivée soit 33 millions d »hectares (8500 M2 par personne) et laissaient un excédent exportable d’environ 10 à 20%. L’élevage des chevaux et bœufs  servait pour les gros travaux des champs, les transports à faible distance, pour la fumure des champs et enfin pour le lait et la viande. La plupart des exploitations étaient autosuffisantes grâce au petit élevage. Les forêts fournissaient du bois de chauffe et du bois d’œuvre mais aussi de la nourriture et de la venaison. Les sols étaient riches car régulièrement fumés et amendés, et soumis à l’assolement triennal ou à la jachère. Sans produits chimiques, la densité en humus était élevée, ainsi que la richesse en matière vivante. A partir des guerres mondiales, l’industrie mécanique et chimique, les banques et les sociétés pétrolières, ont imposé l’agriculture industrielle. Aujourd’hui, la SAU (superficie agricole utile) française a diminué (29 Millions d’ha), la production a parfois augmenté (céréales, cultures industrielles) mais aussi diminué (vergers, maraîchage urbain et périurbain). Nous sommes maintenant dépendants des importations pour notre nourriture. Une partie des sols agricoles a été stérilisée par l’extension urbaine et l’artificialisation des sols  (routes, parkings, zones industrielles). Mais surtout la production agricole n’a augmenté qu’à coup de pétrole (machinisme à outrance), de fertilisants et de pesticides  représentent plus d’énergie fossile que la valeur de la production consommable ! Les sols s’épuisent et ils perdent leur capacité de rétention d’eau ce qui est ballot alors que le réchauffement climatique dérègle le climat avec des sécheresses et des fortes pluies plus intenses !

Dans la perspective de la déplétion pétrolière, l’agriculture devrait produire prioritairement l’énergie du machinisme grâce aux biocarburants. Il est en effet douteux que nous revenions totalement à la traction animale car il faut de la superficie pour nourrir ces bêtes. Il faudra aussi manger moins de viande pour diminuer le gros bétail et réintroduire les bêtes au champ. De plus les ceintures maraîchères devront être reconstituées tout autour des villes et les circuits courts valorisés. Et nous n’avons parlé que d’agriculture, un secteur où la France est favorisée. il n’en est pas de même pour l’industrie où notre sol est dramatiquement dépourvu des matières premières nécessaires à satisfaire nos besoins nationaux. Dans ces circonstances, quelle est la population que le territoire de la France peut « supporter durablement » ? L’empreinte écologique du français moyen étant de deux planètes, il faudrait donc diminuer sensiblement notre population et réduire fortement notre consommation. Pourtant la maîtrise de la fécondité reste un tabou pour tous nos présidentiables et on s’exprime encore en termes de croissance économique ! La « norme » devrait être un enfant vivant par femme. Qui pendant la présidentielle tient ce discours de vérité sur la réalité ? Pour François Fillon, « notre dynamisme démographique est une clé de notre vitalité. Par ailleurs, l’impact de ce facteur sur l’environnement est mineur en France. Pour réduire notre empreinte je préfère agir sur notre mode de consommation plutôt que sur le nombre de consommateurs… » Bruno Le Maire se félicite de la vigueur démographique de la France : « Une nation qui croit en l’avenir de ses enfants est une nation fière, pleine d’audace et d’espoir ! Ce n’est pas en faisant moins d’enfants que nous réglerons les problèmes d’environnement et de développement durable. L’impact d’une politique anti-nataliste serait catastrophique pour les perspectives de la France à long terme… » COCORICO !

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7,44 milliards de parasites au 1er janvier 2017 !

En 2016, nous avons ajouté sur cette planète un peu plus de 80 millions d’humains. Avec une population humaine de 7,44 milliards en ce début d’année 2017, le rythme de croissance d’un milliard tous les 12 ans est donc maintenu, soit entre 1,1 et 1,2 % d’augmentation annuelle. Cette poursuite d’un rythme élevé de progression de nos effectifs contredit certaines déclarations « optimistes » de nombre de démographes assurant la prochaine stabilisation de nos effectifs. Elle valide par contre les réajustements à la hausse régulièrement réalisés depuis quelques années par des organismes dignes de confiance tels l’INED ou l’ONU (voir ici article sur l’évolution récente des projections) . 

Notre espace vital va être de plus en plus restreint, d’où des conséquences que nous laissons à chacun le soin de deviner…

Source statistique :

http://economiedurable.over-blog.com/2019/01/ined-7-285-7-367-82-soit-1-1-us-census-bureau-7-215-7-296-81-soit-1-1-population-ref-bureau-7-282-7-368-86-soit-1-2-poodwaddle-7-183

 

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Féminisme, sensibilité écologique et refus de maternité

En cette période de festivités artificielles, voici un petit moment de réflexion ! «Si tu aimes tes enfants, ne les mets pas au monde, ce monde est une poubelle». C’est le slogan des GINKs – pour «Green Inclinations, No Kids» (Sensibilité écologique, pas d’enfants) ! Lisa Hymas, journaliste américaine spécialiste de l’environnement et pionnière du mouvement, joue les Cassandre sur son site Grist. org: «L’avenir promet des désastres sans précédent. Ces pensées ne sont pas paranoïaques. Selon les prévisions, tout enfant né maintenant pourrait, à la moitié de sa vie, voir New York noyée par les ouragans, les champs de blé transformés en poussière, la Californie frappée par des décennies de sécheresse. En 2050, il pourrait assister à des guerres mondiales menées pour la nourriture, l’eau, l’espace…» Dans son livre «Eco-Sex: Go green between the sheets and make your love life sustainable» (Soyez écolo sous vos draps et rendez votre vie amoureuse durable), Stefanie Iris Weiss, autre GINK américaine, explique ainsi les raisons de son choix: «J’ai grandi avec l’idée que je serais enceinte un jour […] Mais en faisant des recherches, j’ai découvert que, même si je passais ma vie à trier mes déchets, faire du compost et lutter contre le nucléaire, j’émettrais, via mon bébé, suffisamment de gaz carbonique pour réduire tout cela à néant.»

Certaines Ginks, pas totalement réfractaires à la maternité, préconisent l’adoption, comme Émilie : «J’adore les enfants, mais nous sommes déjà trop, et si je veux vraiment sauter le pas, j’adopterai : autant s’occuper d’enfants qui existent déjà. Hélas, mon refus de maternité est souvent mal jugé.» Car évidemment, ce parti pris suscite des débats houleux. «Penser à ne pas se reproduire, c’est suicider ses ancêtres» vitupère un anonyme sur un forum dédié au réchauffement climatique. «Je ne peux pas être GINK car j’ai déjà un enfant, mais malgré la pression de tous pour que j’en fasse un deuxième, le fait d’avoir jeté autant de couches Pampers pendant deux ans m’a fait vomir, rétorque une autre. Un jour, nos enfants nous demanderont quelle mouche nous a piquées de promouvoir cette natalité à outrance». C’est aussi l’exacerbation de l’idéal maternel que combattent les GINKs au nom de l’écologie: «Nous sommes actuellement dans un modèle de maternité très naturaliste, qui accompagne la montée d’élans conservateurs. La mère vantée est celle qui fait des petits pots maisons, et pourquoi n’arrêterait-elle pas de travailler, pour faire des économies d’énergie?», ironise-t-elle. «Face à ce courant, certaines revendiquent la réappropriation de leur corps, en y ajoutant une dose de nihilisme: le monde est trop moche…»

Dans toute l’Europe, de nouvelles associations «dénatalistes» préconisent des familles à deux, voire un seul enfant: «Population Matters» en Angleterre, «Rientrodolce» en Italie (dont le slogan est: «Pour un retour doux à deux milliards d’individus»), ou encore «Démographie Responsable» en France, dont le président Denis Garnier, père de deux enfants, confie: «On ne juge pas les familles nombreuses, et nous avons même une adhérente mère de huit enfants. Notre but est simplement d’encourager à penser à l’avenir, en sachant qu’au-delà de deux enfants, cela peut poser problème.» Surtout dans les pays industrialisés, comme l’explique la militante GINK Lisa Hymas: «En tant qu’Américaine aisée, mon empreinte écologique est 200 fois plus grande que celle d’un Ethiopien, 12 fois plus grande qu’un Indien, et deux fois plus grande qu’un Britannique… La meilleure contribution que je puisse faire est de ne pas concevoir de mini-moi.» Comme le constate aussi la psychologue Édith Vallée : «Je pense que les GINKs sont comme les autres «childfree»: elles n’ont pas envie d’être mères. Et même si cela n’enlève rien à la justesse de leur propos, brandir l’écologie est sans doute plus présentable socialement que le non-désir d’enfant…»

pour lire l’article complet : https://www.letemps.ch/societe/2016/12/13/femmes-ne-denfant-lecologie

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Féminisme et maîtrise de la fécondité sont inséparables

Voici un rappel historique sur un néomalthusien inoubliable, Paul Robin.

En 1871, la France se retrouve au quatrième rang démographique en Europe alors que l’Allemagne continuait de voir sa population croître. Le repopulateur Jacques Bertillon fonde l’Alliance nationale pour l’accroissement de la population française en 1896. Parallèlement, le néo-malthusien Paul Robin fonde en 1896 la Ligue de la régénération humaine dont la devise sera « bonne naissance-éducation intégrale ». Elle se propose de « répandre les notions exactes de science physiologique et sociale permettant aux parents d’apprécier les cas où ils devront se montrer prudents quant au nombre de leurs enfants, et assurant, sous ce rapport, leur liberté et surtout celle de la femme ». Paul Robin est aussi connu comme l’un des fondateurs de la pédagogie moderne. La nouveauté réside dans la coéducation des sexes, avec mixité et enseignement identique aux filles et aux garçons. Il va montrer qu’il y a une réelle convergence entre l’éducation et l’émancipation sociale des plus défavorisés, en particulier les femmes. Cela passe obligatoirement par le contrôle de la natalité, car seul un enfant désiré et élevé dans des conditions matérielles et morales suffisantes peut devenir un homme libre et responsable. Pour Paul Robin, parler de sexualité devient impératif dès la puberté des enfants afin de les préserver des grossesses non désirées et des maladies. Il introduit aussi la notion de plaisir féminin, la sexualité ne devant plus demeurer une jouissance uniquement masculine.

Paul Robin, isolé et sans moyens, entame une œuvre de propagande qui rencontre le plus souvent l’indifférence, voire railleries et injures. Même les théoriciens anarchistes de l’époque ont condamné et combattu sa doctrine, seuls les pédagogues libertaires sympathisent. Paul sème inlassablement les ferments du néo-malthusianisme dans les milieux les plus divers, socialistes, féministes, francs-maçons, etc. En 1902, sa rencontre avec Eugène et Jeanne Humbert, qui prennent en main l’organisation matérielle de la Ligue, apporte une impulsion nouvelle à son militantisme : une équipe d’orateurs brillants et populaires multiplie les conférences publiques. Mais la rupture survient entre Robin et Humbert en 1908  qui fonde son propre groupe, « Génération consciente ». Paul Robin saborde alors la Ligue de la régénération humaine, puis choisit en 1912 de se suicider : une fin digne d’un anarchiste en avance sur son temps, qui avait même tenté de créer un syndicat de prostituées et une agence d’union libre.

En définitive, plus portés par des individus que par des forces sociales, les néo-malthusiens ont été peu entendus. L’absence d’unité du mouvement le rend fragile face à une opposition des milieux conservateurs et cléricaux plus solide et moins divisée. L’arrivée de la première guerre mondiale met le mouvement en veilleuse. La propagande antinataliste est alors considérée comme une trahison. Les néo-malthusiens avaient plus de chances d’être suivis sur la notion d’éducation sexuelle. Le néo-malthusianisme prépare donc l’émergence du féminisme. Le Planning familial, le Mouvement de libération des femmes  (MLF) et le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) doivent beaucoup à Paul Robin.

source : http://biosphere.ouvaton.org/auteurs/1887-paul

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Le point de vue de « Démographie Responsable »

Pierre Blanc : Dans ce magazine Nature et Environnement, nous allons aborder une question un peu difficile, la démographie mondiale. A ce micro j’ai invité aujourd’hui le porte-parole de l’association Démographie Responsable, Didier Barthès.

Didier Barthès : J’anime aussi un blog sur le sujet, Economie Durable. La démographie est un facteur clef pour la protection de l’environnement mais c’est malheureusement le facteur négligé.

PB : Est-ce qu’il existe un lien entre la croissance très forte de de la population mondiale dont nous sommes témoins et la dégradation de l’environnement ?

DB : La démographie est un facteur qui agit sur tous les autres. Pourtant l’essentiel du militantisme écologique porte sur la façon de vivre. Nous ne pouvons pas dire « Consommez moins » à cette partie de la planète encore pauvre. Donc nous disons : « Si nous voulons avoir un peu plus pour chacun, faisons un effort pour ne pas être trop nombreux ». Autrement dit, nous ne serons pas à la fois riches et nombreux.

PB : Quel que soit le lieu sur la planète ?

DB : Quel que soit le niveau de développement, la présence des hommes exclut de fait la présence d’un certain nombre d’animaux. La consommation d’espace par l’humanité, c’est une source de destruction des différents biotopes sur la planète. Les humains doivent apprendre à partager la planète, mais c’est un message difficile à faire comprendre.

PB : Vous ne pensez pas que la planète a de quoi nourrir tout le monde ?

DB : On pourrait sans doute nourrir tout le monde, mais l’idée d’une planète où tout le monde soit gentil et partageur, je ne sais pas si cela arrivera. D’autre part le jour où il n’y aura plus de pétrole, il risque d’y avoir une très forte baisse de la productivité agricole. Enfin, est-ce que moralement on a le droit d’éliminer tout ce qui vit sur la planète ? Pour moi la réponse est non, tout simplement.

PB : Nous allons maintenant aborder la question du tabou, c’est courageux de l’aborder et notre radio le fait aujourd’hui. Pourquoi ce tabou ?

DB : Vous savez combien cet adjectif de malthusien a pris un côté péjoratif. Si vous prenez aujourd’hui le monde politique, presque tout le monde est nataliste. Il y a de rares exceptions, le leader du Mouvement Ecologiste Indépendant Antoine Waechter, l’ancien ministre de l’environnement Yves Cochet et plus récemment Nicolas Sarkozy. Or si vous discutez avec les gens dans la rue, une partie très importante d’entre eux vous disent : « Oui la question se pose ». Bien souvent les politiques autoritaires, que Démographie Responsable ne soutient pas, naissent d’une situation qui devient impossible. Essayons d’être raisonnables aujourd’hui pour éviter les catastrophes demain.

PB : Vous êtes en train de nous dire que si rien n’est fait, on risque d’arriver à des solutions impossibles et terribles.

DB : Oui parce que les projections sont actuellement dramatiques. Depuis quelques années et contrairement à ce que nous ont dit longtemps les démographes, le taux de croissance de la population ne baisse plus. Dans un certain nombre de pays la fécondité a même remonté. Le Nigeria, qui fait le dixième de la surface des États-Unis, aura entre 800 millions et un milliard d’habitants en 2100 au lieu de 200 millions aujourd’hui.

PB : On est tous d’ailleurs responsables. Comment s’y prendre pour éviter qu’il y ait une cassure brutale ?

DB : Il faut-être conscient que la démographie est une affaire qui présente beaucoup inertie. Quoiqu’on fasse, on aura les 9 milliards et demi à 10 milliards et demi en 2050, c’est quasiment acquis. Mais les situations sont contrastées. On ne va pas faire la même chose dans des pays riches et dans des pays pauvres. En France, nous avons un système d’incitation forte à la fécondité avec son système d’allocations familiales et son système d’aides fiscales. Démographie Responsable a proposé que les allocations familiales ne soient plus progressives avec le nombre d’enfants : « Au-delà de deux vous n’aurez pas plus que pour deux. » Pour les pays en voie de développement, nous pourrions imaginer que 25 % de l’aide au développement soit consacrée à ce que l’on appelle le planning familial.

PB : En quoi ces démarches sont-elles respectueuses de l’Homme, de la vie, d’une démarche humaniste ?

DB : Un monde dans lequel on ne puisse pas vivre, ça ce serait l’anti-humanisme par excellence. Le combat malthusien est un combat pour que le futur soit plus heureux.

PB : Je vous laisse conclure.

DB : Certains proposent que l’on aille voir les autres planètes et que l’on s’installe dessus. Eh bien non, ce qui nous manque, c’est de respecter la Terre ici-bas. C’est sur cette terre que les problèmes se posent, c’est là où nous devons trouver des solutions.

(Interview RCF Isère, le 14 novembre 2016 à Grenoble)

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200 000 ans d’explosion démographique en six minutes

Pour se rendre compte de l’incroyable croissance humaine, le musée américain d’histoire naturelle a publié une vidéo sur YouTube, où l’on peut voir les êtres humains coloniser petit à petit la terre entière, à partir de l’Afrique, il y a 200 000 ans. On y voit leur nombre augmenter lentement, pendant des millénaires, et puis tout cela change en 10 000 avant Jésus-Christ, avec le début de l’agriculture. « Il a fallu 2000 siècles pour que notre population atteigne un milliard, et seulement deux siècles pour qu’elle atteigne les 7 milliards », conclut la vidéo. Alors forcément, cela fait réfléchir.

Pourtant rare sont les livres qui abordent de front la prolématique malthusienne, c’est-à-dire la maîtrise de la fécondité humaine. Marie-Pierre Hage* a ce courage : « Après les années de guerre, les différents gouvernements en France ont incité les femmes à enfanter, c’était légitime. Mais depuis les années 1980 et l’augmentation du chômage, il aurait fallu faire le contraire : encourager les familles avec un ou deux enfants en augmentant les prestations, et régresser pour les suivants, quitte à ne plus rien accorder au-delà du troisième. Donnons du travail aux millions de chômeurs avant de penser à nos futures retraites. Stabiliser notre démographie est un acte d’écologie pure. Un accroissement de la natalité sur Terre, et les espèces sauvages, faune comme flore, reculent, c’est mathématique. Il n’y a pas de vie humaine à zéro effet. Si le développement économique et démographique n’est pas remis en cause, nous aurons beau colmater ici et là une brèche, cent autres s’ouvriront ailleurs. Le nombre d’habitants compte énormément sur l’impact écologique.

Le Fonds des Nations unies (FNUAP) a dit que « le moins sera le mieux » en conseillant vivement le contrôle de la natalité et un maximum de deux enfants par famille. Il est temps que nos têtes dirigeantes le disent publiquement. Il n’est plus question de se faire accuser de malthusianisme ou d’autoritarisme. Mais les politiques, ou même certaines organisations comme Greenpeace, ne veulent pas soulever le problème de la surnatalité. Au sommet de Copenhague sur le climat en 2009, le sujet était tabou ! On parle de montée des eaux, de réfugiés climatiques, peut-être 150 millions dans un premier temps, sans savoir quels pays les accueilleront. Mais jamais on ne parle de dénatalité ! C’est pourtant la première règle à adopter. La surpopulation humaine est incompatible avec la survie de la nature sauvage et de notre propre espèce, à très court terme !

* L’urgence écologique (avant qu’il ne soit trop tard) aux éditions Libre&Solidaire, 158 pages pour 14 euros

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Quelques propositions pour réduire la fécondité humaine

En France

– Les allocations familiales devraient ne pas être progressives et même s’arrêter à deux enfants. Ceci sans effet rétroactif pour ne pas mettre les familles actuelles dans l’embarras. Au-delà de deux enfants les allocations versées seraient de même montant que pour deux. Ainsi chacun pourrait reproduire sa famille à l’identique sans pour autant augmenter le nombre d’humains et sans que de trop forts prélèvements ne soient imposés à ceux qui n’ont pas d’enfant ou n’en ont qu’un seul (rappelons que toute allocation est aussi un prélèvement).

– Certaines allocations sont proportionnelles aux nombre d’enfants ce qui constituent une incitation à la fécondité. Il faudrait au moins réduire cette proportionnalité. Là aussi, sans effet rétroactif (les droits acquis le resteraient) mais il faut que ces règles cessent d’être incitatives.

– Rendre la taxe d’habitation partiellement proportionnelle aux nombre de personnes d’un foyer puisque les dépenses de la commune dépendent pour une large part du nombre d’habitants. Actuellement les personnes seules ou ayant peu d’enfants payent pour les autres. C’est aller vers la vérité des coûts.

– Permettre aux maires de refuser des permis de construire au-delà d’un certain chiffre de population ou de densité dans leur commune, cela permettrait aussi de faire prendre conscience du problème et éviteraient le développement d’immenses zones urbaines avec tous les problèmes que cela génère.

Au niveau international

– Mettre la démographie à l’ordre du jour des COP (Conférences sur le climat) et de manière générale de toutes les réunions internationales consacrées à l’environnement.

– Organiser des conférences internationales sur la démographie comme il y en a sur le climat. Réunions qui auraient aussi pour objet de demander aux Etats de s’engager en faveur d’une certaine modération démographique comme ils s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. D’ailleurs le nombre des hommes est lui-même un facteur déterminant du volume des émissions de GES.

– Demander que 25 % de l’aide au développement fournie par les grands organismes internationaux (notamment autour de l’ONU via le Fond des Nations Unies pour la Population ou en France par l’Agence Française de Développement soient consacrés à la planification familiale. Une partie de cette aide pourraient également être conditionnées à l’engagement par ces pays à agir en la matière. La gratuité et la facilité de l’accès à la contraception doivent constituer des priorités : 30 % des femmes des pays en voie de développement sont en attente insatisfaite de contraception, entre autre pour des raisons économiques. Il y a là une possibilité d’agir concrètement.

Didier Barthès, porte-parole de l’association « Démographie responsable »

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Les mamans aux mains des marchands, la GPA

La gestation pour autrui ou GPA se pratique sur tous les continents, mais reste très marginale. Compliquée, coûteuse, elle reste réservée à des couples hétérosexuels dont la femme ne peut porter d’enfant ou à des couples d’hommes. Qu’en penser ?

1/2) Quelques commentaires sur lemonde.fr :

– Le titre de l’article du MONDE est révélateur : « La GPA un «  »marché » » mondial » ! La GPA est le dernier avatar de l’esclavagisme, dans lequel des femmes – et maintenant des hommes homosexuels – exigeant leur « droit à l’enfant » louent le ventre d’une autre femme généralement dans un pays pauvre pour lui faire fabriquer « leur » enfant. En se moquant bien des sentiments que la « mère porteuse » pourra(it ?) avoir à l’égard du bébé qu’elle aura porté pendant neuf mois.

– Ce n’est pas parce que « les gens l’utiliseront de toute façon » qu’il faut le légaliser. Sinon, on autorise tout ! Drogue ? De toute façon il y a des drogués. Meurtre ? De toute façon il y a des assassins…

– A l’heure où on loue son appartement, sa voiture, ses outils sur Airbnb et consort, je propose de louer mes enfants pour quelques temps aux parents en manque d’enfant.

– Notre époque formidablement friquée pour des trucs inutiles connaît une obstination déraisonnable aux deux extrémités de notre ligne de vie : notre venue au monde et notre trépas. D’un côté, il y a acharnement thérapeutique en fin de vie. De l’autre, le désir d’enfant qui passe par la GPA. Pourquoi ces obsessions anti-nature ? Parce que notre système libéral veut nous faire croire que tout est possible, il suffit de vouloir, même contre la loi ou des décisions judiciaires.

– Il n’y a d’activités humaines complexes qu’au prix d’une ponction supplémentaire sur les ressources naturelles limitées de la planète. Ce qui est utilisé pour les uns l’est donc obligatoirement au détriment des autres. Pourquoi refuserions-nous de penser les limites dans la procréation et dans le même temps insisterions-nous sur la nécessité de prendre en compte les limites de la planète pour tout le reste ? PMA et GPA, des techniques de trop.

– Le brevet GPA avait été pris par Sara, épouse âgée d’Abraham, qui avait fait porter par sa servante Agar son fils Ismaël. La Bible (Genèse 16) nous raconte que cela s’était mal passé, la mère porteuse ayant voulu prendre la place de l’épouse dans la famille.

2/2) Article concerné dans LE MONDE du 25 novembre 2016, La gestation pour autrui, un marché mondial. En résumé :

En France, la GPA est un sujet tabou. Tous les responsables politiques affichent leur hostilité à cette pratique interdite. Les chercheurs ont livré des points de vue contradictoires. Ils décrivent la réalité d’un marché mondial de la procréation sur lequel les États ont bien du mal à avoir prise. « C’est une anomalie culturelle, relève Elly Teman, maîtresse de conférence en anthropologie. Elle ne correspond pas aux représentations connues de ce qu’est une famille, une mère, un corps. » D’autant que, le plus souvent, de l’argent est échangé, sous forme de rétribution ou de « compensation ». Pour répondre à la demande, l’Asie du Sud-Est et le Mexique ont développé une GPA commerciale à bas prix. La GPA se joue des frontières. Face à des scandales de femmes exploitées ou de bébés abandonnés, de nombreux pays tentent d’interdire le recours à la GPA aux couples étrangers. Mais un « marché noir » perdure.« L’abolition internationale n’est pas une option réaliste, estime Elly Teman. La technologie est disponible, les gens l’utiliseront de toute façon. »

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Le pape François devient réaliste sur les flux migratoires

Pour certaines personnes, il n’existerait aucun limite à mettre aux flux migratoires : vive l’ouverture internationaliste, faisons preuve d’empathie, accueillons toute la misère du monde. Mais sur un planète close et saturée, à la limite de l’indigestion face à nos diverses pollutions, propice à tous les populismes qui ont même triomphé aux Etats-Unis avec Trump, la qualité première d’un écologiste, c’est de faire preuve d’un sens argumenté des limites… Nous ne pouvons donc que féliciter le pape qui a changé de discours sur l’immigration.Jusqu’à présent le pape François exhortait l’Europe à ne pas se retrancher derrière des « murs ». Il avait appelé les catholiques à montrer l’exemple en demandant à chaque paroisse européenne d’accueillir une famille de migrants. Aujourd’hui le pape revient à plus de réalisme. Pour la première fois, il a affirmé le 1er novembre qu’il était du devoir des gouvernants d’observer une certaine « prudence » . Il a aussi établi une distinction entre deux situations : « Le migrant doit être traité avec certaines règles parce que migrer est un droit mais un droit très encadré. A l’inverse, être réfugié est dû à une situation de guerre, d’angoisse, de faim, une situation terrible, et le statut de réfugié nécessite plus d’attention, plus de travail. »

Le pape François a aussi mis l’accent sur la nécessité pour les États de s’assurer de leur capacité d’intégration. Il a explicitement reconnu que les États pouvaient être confrontés à des limites dans leur capacité d’absorption de migrants. « Je crois qu’en théorie, on ne peut fermer son cœur à un réfugié, mais il faut aussi la prudence des gouvernants, a-t-il développé. Ils doivent être très ouverts à les recevoir, mais aussi calculer comment les accueillir. Car un réfugié, on ne doit pas seulement le recevoir, on doit l’intégrer. » Et si un gouvernement commet une « imprudence dans ses calculs et reçoit davantage [de migrants] qu’il ne peut en intégrer », alors il peut le « payer politiquement », a-t-il insisté. Notamment parce que dans ce cas, des ghettos se forment, ce qui est « dangereux », car cela introduit la juxtaposition de cultures différentes, a affirmé le pape François. Mais aussi parce que des forces politiques hostiles à la venue de migrants peuvent trouver un puissant moteur dans cette absence de maîtrise. Mais cela, bien sûr, est resté implicite dans la bouche du pape François. (cf. LE MONDE du 10 novembre 2016, L’inflexion du pape François sur les migrants)

Il nous faut sortir de l’optimisme béat appelant à la libre circulation et installation des hommes à l’échelle mondiale. Le discours des écologistes est cohérent quand il prône la démondialisation des marchandises, la nécessité de protéger les marchés locaux, de favoriser les circuits courts. L’homme n’est certes pas une marchandise, mais les flux de population servent un marché de l’emploi qui met en concurrence tous les habitants de la planète. Cela devient insupportable et nous comprenons pour partie le vote pour Donald Trump qui se présentait comme protectionniste pour se protéger d’une mondialisation aveugle. Il faut surtout distinguer entre le racisme qui rejette la différence et la nécessaire maîtrise des flux migratoires pour raison écologique : un territoire ne peut raisonnablement dépasser sa capacité de charge. Le pape en est maintenant conscient.

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Nous sommes saisis d’effroi, et ça ne va pas s’arranger

Le rapport Planète Vivante souligne la dégradation croissante et à vitesse accélérée de presque tous les écosystèmes. Pour dire les choses de manière plus directe, ils décrivent et prédisent la mort à très brève échéance de la quasi-totalité des grands animaux vertébrés avec qui nous partageons, ou devrions partager, la planète. En 42 ans, de 1970 à 2012, le nombre d’animaux vertébrés sauvages marins et terrestres a chuté de 58 %. Serions-nous bientôt seuls sur la Terre !

Nous sommes saisis d’effroi parce que 42 ans c’est un battement de cil. Nous sommes saisis d’effroi par l’ampleur de notre faute parce qu’il ne s’agit pas seulement d’une catastrophe, mais aussi d’un crime, nous tuons le monde. Nous sommes saisis d’effroi parce l’on peut encore ouvrir les médias et les voir parler d’autre chose, se déchirer pour savoir si le PIB l’an prochain progressera de 0,5 ou de 0,8 % ou si les sondages pour l’un ou l’autre des candidats au pouvoir ici ou là sont un peu meilleurs que ceux de la semaine dernière. Nous sommes saisis d’effroi par l’ampleur de notre aveuglement, les rapports « Planète Vivante » passant quasiment sous silence la cause essentielle de cet effondrement, à savoir l’explosion du nombre des hommes.

Les introductions de Johan Rockstöm et de Marco Lambertini (2) qui se terminent d’ailleurs par des propos d’un optimisme en contradiction absolue avec le contenu du rapport,  n’y font pas allusion, le sujet n’est que très rarement abordé dans l’ensemble du texte qui donne une priorité presque totale à la question du mode de vie. Le graphique p 78 et 79 : « Cartographie de l’empreinte écologique de la consommation » donne par exemple l’impression que le Canada ou la Russie sont catastrophiques pour la planète à cause de leur consommation, alors qu’au contraire, grâce à leur faible densité démographique se sont presque désormais les seules surfaces d’importance (avec quelques régions d’Afrique et d’Amazonie, justement peu peuplées) où subsiste une grande faune sauvage digne de ce nom. On voit bien d’ailleurs (p. 52) que globalement les sols les moins dégradés sont les sols des pays peu densément peuplés, c’est assez logique, le béton faisant mauvais ménage avec l’humus. Cette sous-estimation du facteur population, devrait d’ailleurs logiquement conduire à une conclusion sans doute non voulue par les auteurs, qui est que nous devrions maintenir une forte proportion de la population mondiale dans la pauvreté. Ne serait-il pas plus humain de laisser les gens les plus pauvres consommer un peu plus tout en faisant un effort de réduction de la fécondité ? Page 108, le graphique général : « Les meilleurs choix pour une seule planète » ne fait aucune allusion au problème alors que tout ce qui y est listé en dépend. Ces rapports qui acceptent et popularisent le terme d’anthropocène, font eux-mêmes preuve d’un anthropocentrisme inquiétant en insistant sur les services rendus par la nature à l’Homme, comme si c’était cela qui devait seul nous motiver. Cet utilitarisme doit être dénoncé, il laisse entendre que si la nature ne nous était pas utile nous aurions le droit de la massacrer, il laisse le respect de côté. Devrions-nous raser l’Amazonie si par hasard il était démontré que les nombreuses espèces végétales et animales qui la peuplent ne devaient nous être d’aucune utilité pour développer notre pharmacopée ?

Source : http://economiedurable.over-blog.com/2016/11/planete-vivante.html

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Biodiversité en berne = beaucoup trop d’humains

Les populations de vertébrés ont chuté de 58 % entre 1970 et 2012. C’est sur ce nouveau constat alarmant que s’ouvre la onzième édition du rapport « Planète vivante », un vaste bilan de santé de la Terre et de sa biodiversité, publié jeudi 27 octobre par le Fonds mondial pour la nature (WWF). Au final, l’humanité avait déjà utilisé en 2012 l’équivalent de 1,6 planète pour vivre et avait donc entamé son « capital naturel ». Nous coupons des arbres à un rythme supérieur à celui de leur croissance, nous prélevons plus de poissons dans les océans qu’il n’en naît chaque année, et nous rejetons davantage de carbone dans l’atmosphère que les forêts et les océans ne peuvent en absorber. A ce rythme, en 2050, avec une population mondiale qui frôlera les 10 milliards d’humains, nous aurons besoin de 2 planètes*. C’est la (sur)vie à crédit, cela nous mène droit dans le mur. Voici quelques commentaires sur lemonde.fr :

Humeau Philippe : Le désastre écologique en cours en scandaleusement absent du débat politique français, et des grands médias TV et radio.

Gilles : Les Français vont défiler et manifester pendant des semaines pour ne pas travailler trois heures de plus par semaine mais en ce qui concerne l’environnement, calme plat dans les rues…

vora-cité : Notre système délirant de surconsommation de tout nous conduit vers une fin annoncée à vitesse grand V. Ni les études ni les alarmes tirées par les scientifiques et les associations ne semblent pouvoir stopper notre voracité collective au cœur de laquelle se trouve la course mortifère à l’argent. Cet argent qui salie, cet argent qui corrompt, cet argent qui tue, encore et toujours, à une échelle aujourd’hui industrielle.

Cynique du bon sens : Quand osera-t-on parler du cancer démographique humain ?

éducation & contraception : Faudrait peut-être qu’on arrête de se reproduire comme des lapins quoi qu’en disent les religions et autres cultes ancestraux adaptés aux nécessités d’une autre époque. Si l’Homme ne sait pas contrôler sa prolifération, la nature s’en chargera pour lui.

Lomcha : Les occidentaux ont une lourde responsabilité dans la dégradation de l’environnement depuis des décennies mais l’accélérateur actuel, c’est la pression démographique intolérable des pays du sud que personne n’essaye d’enrayer, paralysés que nous sommes par notre mauvaise conscience post coloniale. Dommage que la fondation Bill Gates vaccine mais ne s’intéresse pas au sujet. On est en train de comprendre que le malthusianisme, en fin de compte, se vérifie.

Dumont Pierre : De toutes façons notre ancienne espèce a déjà disparu, on a évolué de l’homo sapiens vers l’homo cretinus et personne ne s’en est rendu compte! Aussi bien nous serons homo roboticus dans un siècle, avant de disparaître totalement.

* En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2016/10/27/la-moitie-des-vertebres-a-disparu-en-quarante-ans_5020936_1652692.html#Vk5jCLyoePZzBtrZ.99

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L’espèce humaine, invasive telle un cancer

L’image de l’espèce humaine invasive telle un cancer qui étend ses métastases sur toute la planète Terre est critiquée par certains qui mettent de « l’humanisme » là où il n’y a qu’anthropocentrisme. Paul Jorion* évite ce piège sémantique : « Les biologistes caractérisent le genre humain comme une espèce colonisatrice : elle croit jusqu’à envahir entièrement son environnement. Un simple regard jeté en arrière sur le destin de notre espèce le confirme aisément : en un siècle, le chiffre de la population humaine a été multiplié par quatre et nous croissons aujourd’hui à raison de 77 millions d’êtres humains supplémentaires par an. Un fois son environnement entièrement envahi, une espèce colonisatrice l’épuise peu à peu. Que fait-elle quand il est totalement épuisé ? Elle se met en quête d’un nouvel environnement qui lui soit propice.

L’homme s’est conduit jusqu’à présent comme un lemming, envahissant la terre sans nul souci de rendre durable et renouvelable l’usage du monde qui l’entoure. Lui arriverait-il même de se préoccuper de celui-ci en énonçant des recommandations, ses efforts se révèleraient dramatiquement vains. Un seul exemple : depuis l’adoption en 1997 du protocole de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les émissions annuelles de carbone à l’échelle de la planète sont passées de 6400 à 8700 millions de tonnes.

Les limites d’un comportement colonisateur vont cependant de soi : une fois l’ensemble des habitats possibles colonises puis détruits, c’est l’extinction de l’espèce invasive qui menace. Quant à la main invisible d’Adam Smith, en ce qui nous concerne, elle assure notre survie a une condition sine qua non : pour autant qu‘il nous reste encore au moins une vallée à coloniser. »

Paul Jorion, Le dernier qui s’en va éteint la lumière (essai sur l’extinction de l’espèce humaine), Fayard 2016, 288 pages pour 19 euros

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Des compilateurs de la décroissance contre Malthus

L’absence de Malthus parmi l’anthologie « les précurseurs de la décroissance »* pose problème. Voici comment cette compilation aborde la question démographique :

p.61, En étendant la thèse des rendements décroissants de Malthus et Ricardo à l’industrie, John Stuart Mill conclut à la fin nécessaire de la croissance : le dynamisme de la vie économique vient butter sur rien d’autre que la finitude de la planète – l’insuffisance de terres fertiles, l’épuisement des mines, les limites de la planète.

p.69, Selon Serguei Podolinsky, si l’intuition des limites physiques de la croissance économique remonte sans doute à Malthus, elle ne trouve son fondement scientifique qu’avec Sadi Carnot et son esquisse de ce qu’on appellera le « deuxième principe de la thermodynamique ».

p.111, Pour Nicholas Georgescu-Roegen, il ne faisait pas de doute que, d’ores et déjà, la terre était surpeuplée et qu’il fallait organiser une sérieuse réduction de la population, transition démographique qui devrait être débattue démocratiquement et réalisée avec tous les ménagements et les délais nécessaires. Déjà en 1975, il proposait un programme dont le point 3 stipulait une « diminution progressive de la population jusqu`à un niveau ou une agriculture organique suffira à la nourrir convenablement ».

p.130, Apres avoir montré la menace que l’homme faisait peser sur la biosphère, Arne Naess proposa, en 1973, une thèse programmatique en huit points dont le cinquième a donné lieu à de vives controverses. Celui-ci affirmait que « l’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non humaine requiert une telle diminution ». Il précisait par ailleurs qu’« il n’y a aucune planète disponible » pour supporter huit milliards d’individus. Ce point de vue écocentrique est généralement critique par les objecteurs de croissance qui ne le reprennent pas à leur compte.

Il est significatif que certains écrits malthusiens soient complètement ignorés, comme « l’Explosion démographique » d’Albert Jacquard, analyste pourtant étudié dans cette anthologie. Nous renvoyons aux auteurs de cette compilation leur propre expression (p. 221) : « L’intransigeance dans les convictions politiques ne doit pas conduire à la fermeture de la pensée, ni au refus systématique du dialogue et de la confrontation sur le plan des idées ». Il faut attendre la page 203 pour qu’une régulation des naissances soit envisagée, sans doute parce que les compilateurs n’ont pas osé censurer les propos d’une femme féministe :

p.203, L’écoféministe Françoise d’Eaubonne fait une critique en règle du productivisme et dénonce l’imposture de la croissance démographique, en appelant carrément à la grève des ventres. Ayant dévore le rapport au Club de Rome sur les limites de la croissance, elle en tire la conclusion que cela implique une limitation de la population : « La destruction des sols et l’épuisement des ressources signalés par tous les travaux écologistes correspondent à une surexploitation parallèle à la surfécondation de l’espèce humaine. Cette surexploitation basée sur la mentalité typique de l’illimitisme est un des piliers culturels du Système male. » La surpopulation est donc, selon elle, la conséquence du « lapinisme phallocratique » La décroissance doit être aussi, voire surtout, démographique, mais néanmoins sélective : « Quand on sait qu’un petit Américain ou Suisse va détruire davantage que dix Boliviens, on mesure avec précision l’urgence d’un contrôle démographique mondial par les femmes de tous les pays. La seule solution a l’inflation démographique, c’est la libération des femmes, et partout à la fois. »

* Les précurseurs de la décroissance, une anthologie

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Je regrette vraiment d`avoir eu un enfant

Je me souviens avec émotion du témoignage d’une mère à la Fête des non-parents à Bruxelles en 2011.. elle disait qu’elle regrettait d’avoir eu des enfants. C’était courageux ! Un article de Libération développe aujourd`hui ce sentiment. Quelques extraits :

Elles aiment leurs enfants, mais regrettent d’être mères. A la question «si vous pouviez revenir en arrière dans le temps, avec la connaissance et l’expérience que vous avez aujourd’hui, seriez-vous une mère ?», elles ont toutes répondu non. L’étude «Regretting Motherhood : A Sociopolitical Analysis», publiée à l’hiver 2015 (1), a depuis été commentée partout dans le monde, de la Suisse au Brésil. Le hashtag #RegrettingMotherhood fait un carton auprès des Allemandes. Mais Orna Donath note un invariant : «une exhortation des femmes à se taire». En France, l’étude fait l’effet d’un d’une incongruité anachronique. Nous sommes dans un contexte opposé, les débats portent sur le droit à l’enfant, l’adoption pour les couples homosexuels, la PMA, les mères porteuses. On veut plus d’enfants, toujours plus. Dans un système d`exacerbation du désir, le regret est difficilement envisageable. En Israël, où la mère est une figure majeure, la politique nataliste affichée, le recours à la PMA facilité, le sujet a agité l’opinion une seule semaine avant d’être évacué.

Pour Orna Donath, si son travail choque, c’est aussi lié à la place accordée à la maternité. La dévalorisation sociale du regret, combinée à la survalorisation de la maternité, rend inacceptable le fait qu’une femme puisse regretter sa décision d’être devenue mère. Car, fondamentalement, ce regret indique qu’un autre chemin était possible. Celui de ne pas avoir d’enfant. Le regret, exprimé aujourd’hui, l’est dans un contexte de fécondité maîtrisée qui agit comme une circonstance aggravante. A partir du moment où on a donné le droit aux femmes de gérer leur fécondité, elles ont eu le devoir de le faire. La maternité doit être source d’épanouissement, une étape indispensable à la féminité. Les femmes sont censées aimer ça, il est impensable qu’elles le regrettent. Le message est clair : une vraie femme est nécessairement une mère heureuse

Comme le regret d’être mère, le non-désir d’enfant relève de l’indicible, facteur d’exclusion sociale. Le libre arbitre prend une claque. Voilà donc ce qui fâche, on pense que ce sont des modes de vie choisis alors qu’ils sont grandement déterminés.

(1) In Signs(Journal of Women in Culture and Society, vol. 40).

http://www.liberation.fr/debats/2016/07/10/le-regret-d-etre-mere-ultime-tabou_1465328

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Le tabou démographique face au choc climatique

Le journaliste Jean-Michel Bezat est un « spécialiste » du pétrole qui se contente de commenter au jour le jour l’état du marché, c’est-à-dire le jeu de l’offre et de la demande. Aucune perspective à long terme, aucune mention des dangereux rapports entre pétrole et réchauffement climatique. Il est un adepte du court-termisme. Alors, quand il s’aventure sur la question malthusienne, on parcourt son article* avec attention. On n’est pas déçu. En minimisant le péril démographique et en maximisant le climato-scepticisme de Sarkozy, Bezat empêche toute réflexion. Il est vrai que le candidat à la primaire très à droite brouille lui aussi les cartes : « La première cause de dégradation de l’environnement, c’est le nombre d’habitants sur la planète. » Il est absurde de donner un classement aux périls qui nous guettent, la démographie est toujours un multiplicateur des menaces. Si un Européen de l’Ouest émet 13 tonnes de CO2 par an et un Chinois 6 tonnes, il n’empêche qu’en multipliant cela par les populations respectives, la Chine émet globalement autant que l’Europe ! Même si l’Africain émet actuellement peu de CO2, soit 1,9 tonne, quel est le potentiel de réchauffement climatique quand ce continent comptera 4 milliards d’habitants en 2100 ?

Encore une fois nous constatons que la démographie reste un tabou pour les journalistes comme pour la plupart des politiques. Il est donc étonnant d’entendre Sarkozy insister sur « choc démographique dont l’homme est directement responsable » « Et personne n’en parle ! » Ce populiste s’appuie pour une fois sur des conséquences concrètes : la poussée démographique entraîne un exode accru des populations et un afflux de réfugiés entraînant à son tour une dilution de l’identité et une recrudescence de l’insécurité. C’est déjà une réalité présente que Bezat veut ignorer. Pourtant le journaliste effleure quand même les question qui fâchent : comment maîtriser notre fécondité de façon acceptable ? Comment remettre en question notre niveau de vie qui, multiplié par notre nombre, nécessite beaucoup d’énergies fossiles ? George H. W. Bush père prévenait que « le mode de vie des Américains n’est pas négociable ». M. Sarkozy semble dire que celui des Français ne se négocie pas davantage. On ne peut scinder les problèmes, tout est lié, c’est une des leçons de base de l’écologie politique. Une leçon que devrait méditer journalistes et politiciens !

La meilleure façon d’aborder les interrelations globales est l’équation de Kaya que nous avons déjà développé plusieurs fois sur ce blog :

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2016/09/17/etonnant-nicolas-sarkozy-serait-devenu-malthusien/

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2015/06/26/ges-linterdependance-entre-economie-et-demographie/

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2014/12/08/comprendre-lequation-de-kayaavec-un-blog-du-monde/

* LE MONDE du 19-17 octobre 2016, Climat : « Notre maison brûle » et M. Sarkozy…

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Le vieillissement de la Chine n’est pas un drame

Entre 1950 et 1970, la population est passée de 540 millions à 800 millions. Insupportable ! Pékin prend ses premières mesures malthusiennes au début des années 1970, ce qui a permis d’éviter la naissance de 400 millions de Chinois. Avec la politique de l’enfant unique, la Chine atteindrait quand même un pic de 1,4 milliard d’habitants en 2023. En 2050, les Chinois devraient être 1,42 milliard, contre 1,27 milliard en 2150 si les limitations actuelles de fécondité perdurent. Enfin la descente démographique ! Mais les autorités chinoises s’inquiètent du vieillissement de la population, d’où la « politique des deux enfants » qui permettra de repousser (de six ans seulement) le pic de la population chinoise. Les plus de 65 ans, qui représentent aujourd’hui à peine plus de 10 % de la population, seront 18 % en 2030. Simon Leplâtre, le journaliste du MONDE* s’inquiète : « Une progression fulgurante. » Mais en France, le taux est aujourd’hui de 19 %, en Allemagne de 21 %, au Japon de 26 %. Alors, pourquoi s’inquiéter ?

La prise en charge des personnes âgées par un surplus de population mène à l’impasse. Augmenter le nombre de naissances pour « payer les retraites » par plus d’actifs (système balbutiant en Chine) ne ferait que reporter le problème de financement dans le temps puisque un jour ou l’autre ces personnes supplémentaires deviendront des retraités… encore plus nombreux. Encore faudrait-il aussi que les actifs ne deviennent pas chômeurs, donc personnes supplémentaires à charge. Or la croissance chinoise, à base de charbon et d’exportations, est extrêmement fragile, avec des conséquences déjà très négatives au niveau social et environnemental. Le chômage menace. Tout surplus de population multiplie les risques.

Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique où les échanges familiaux l’emportaient sur les forces du marché. La coutume de la retraite socialement financée a été le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que de telles économies domestiques redeviendront nécessaires. La Chine n’a pas fait l’erreur d’une politique malthusienne de contrôle des naissances, elle fait l’erreur de promouvoir la croissance économique au prix de la destruction des communautés, de l’économie domestique et de l’environnement. Tout ce qui vient d’être dit pourrait aussi bien s’appliquer à la France.

* LE MONDE du 15 octobre 2016, Pourquoi la démographie chinoise ne se relèvera pas

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La légèreté des démographes en matière de démographie

La plupart des démographes trouvent que l’explosion démographique est sans conséquences néfastes! Exemple avec Hervé Domenach qui s’intéresse à la démographie comme « enjeu d’une planète viable »*. Son constat de départ est pourtant clair, il y a une « ascension verticale » (une croissance exponentielle) de la population mondiale à partir des années 1950-1970. Mais comme il prévoit un taux d’accroissement « peut-être nul » en 2050, pourquoi s’inquiéter ! Pourtant nous serons 9 milliards, bien plus que les 6,9 milliards en octobre 2010. Voyons quelques traits de son optimisme béat.

Un monde de bidonvilles ne lui fait pas peur. Il y avait 2 % de citadins en 1800, 10 % en 1900 et on franchit le seuil de 50 % en 2007. Il envisage sans sourciller 80 % de citadins en 2050 car, dit-il, « en concentrant la population sur moins de 3 % de la surface émergée, les villes offrent de bonnes perspectives de durabilité et de soutenabilité ». Domenach n’a aucune conscience de l’empreinte écologique : « Nous vivons dans des cités où nous oublions facilement que la nature travaille en cercles fermés. Imaginons ce qui arriverait à n’importe quelle ville si elle était enfermée sous une coupole de verre qui empêcherait les ressources matérielles nécessaires d’entrer et de sortir. Il est évident que cette ville cesserait de fonctionner en quelques jours et que ses habitants périraient… Ce modèle mental d’une coupole de verre nous rappelle assez brutalement la perpétuelle vulnérabilité écologique de l’espèce humaine. Nous sommes bien conscients que les grandes régions urbaines industrielles posent un énorme problème en termes de durabilité, même fondée en partie sur l’autosuffisance régionale accrue. »

Selon Domenach, la Terre peut supporter 9 milliards d’individus . Pourtant il rappelle entre autres qu’un milliard de personnes sont actuellement sous-alimentés et que plus de deux milliards et demi de personnes sont en dessous du seuil de satisfaction des besoins vitaux. Il reste d’un optimisme viscéral car selon lui, « en ce qui concerne le développement économique et les marges d’adaptation, nous avons les solutions techniques vers le tout écologique et la régulation planétaire planifiée. » Il veut ignorer que l’égoïsme des nations empêche toute action internationale concertée et que la lutte contre le réchauffement climatique est en échec depuis 22 ans. Notons qu’il n’a aucune idée sur l’évolution de l’alimentation alors que l’évolution démographique doit toujours être mis en perspectives avec nos capacis agricoles… qui seront déficientes au cours de ce siècle. Nous conseillons à Hervé Domenach de (re)lire L’essai sur le principe de population de Malthus, cela lui éviterait d’être si superficiel.

* chapitre du livre « L’homme peut-il s’adapter à lui-même ? » (Éditions Quae 2012, 190 pages pour 24,50 euros)

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Pour que la démographie soit évoquée à la COP 22

Du 7 au 18 novembre 2016 se tiendra à Marrakech la 22ème Conférence des parties (COP 22) consacrée aux questions climatiques. Depuis 1995 et la première réunion à Berlin, chaque année de telles conférences analysent les données scientifiques, proposent des mesures et engagent les Etats à les mettre en œuvre afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Hélas, une nouvelle fois, la problématique démographique devrait être complètement passée sous silence. Aussi avons nous décidé de lancer une pétition à destination des responsables de cette conférence pour qu’ils inscrivent la démographie à l’ordre du jour des négociations. N’hésitez pas à soutenir cette pétition en apportant votre signature et en la partageant avec toutes vos connaissances – amis ou groupes – susceptibles d’être favorables à cette démarche.

Pour que la démographie soit évoquée à la COP 22

Précisions : Depuis 1970 l’humanité a doublé ses effectifs et bien sûr, à comportement égal a de ce fait, doublé les sources potentielles d’émissions. Depuis 1995 la population mondiale a augmenté de 1,7 milliard (+ 30 %). Selon les projections de l’ONU nos effectifs devraient encore progresser de 3,8 milliards d’ici la fin du siècle, soit une nouvelle augmentation de 50 %. En deux siècles, de 1900 à 2100, la population humaine aura été multipliée par 7. A comportement égal, c’est donc aussi par 7 qu’aura, été multiplié notre potentiel d’émissions de CO2. Ce facteur ne peut être éternellement ignoré. Mais le sujet reste tabou et rares sont aujourd’hui les responsables politiques osant aborder le sujet. C’est contre cette aberration, prétendre s’occuper d’un problème tout en refusant d’aborder l’un de ses déterminants principaux, qu’a décidé de lutter l’association Démographie Responsable en lançant le 20 septembre dernier une pétition destinée aux organisateurs et participants à la COP 22 qui aura lieu prochainement à Marrakech et leur demandant de mettre la démographie à l’ordre du jour de leur discussions. Cette pétition a pour objet de proposer des mesures susceptibles de freiner la croissance continue de nos effectifs. Par exemple l’extension des moyens alloués à la planification familiale et à l’éducation dont on sait qu’ils constituent un élément fondamental en faveur de la baisse de la fécondité. De telles mesures auraient d’ailleurs d’autres conséquences favorables, sur le plan du développement, sur le plan de la justice sociale et sur le plan environnemental en réduisant l’ensemble de nos rejets comme notre pression sur les territoires.

Source : Association Démographie Responsable

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Euthanasie, un mot en vogue pour la mort douce

Les législations deviennent de plus en plus opposées au « droit à la vie à tout prix », la Belgique reste aux avant-postes.

L’euthanasie au détour des Jeux paralympiques de Rio (LE MONDE du 13 septembre 2016)

L’athlète belge Marieke Vervoort, médaille d’argent du 400 m aux Jeux paralympiques de Rio, avait exposé bien avant les JO ses projets de vie post-carrière sportive : voyager, écrire un deuxième livre, peut-être ouvrir un musée pour raconter son histoire. Et, quand les souffrances ne seront plus supportables et que son corps sera proche de la rupture, se faire euthanasier : « L’euthanasie ne veut pas dire “meurtre” pour moi, mais signifie “repos”. J’espère que mon cas prouve que l’euthanasie peut assurer la sérénité et même contribuer à prolonger la vie. »

Première euthanasie d’un mineur atteint d’une maladie incurable (LE MONDE du 20 septembre 2016)

Un mineur a, pour la première fois, été euthanasié en Belgique au cours des derniers jours. Le médecin qui a interrompu la vie de ce jeune Flamand de 15 ans a déposé la semaine dernière un dossier auprès de la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie. Cette instance doit vérifier si une euthanasie est conforme aux critères d’une loi adoptée en 2002 et étendue aux mineurs en 2014. Les médecins sont tenus de déposer des documents auprès d’elle pour chaque interruption de vie à laquelle ils procèdent.

La France reste bien en retard par rapport au droit de mourir dans la dignité. Plus de dix ans après la loi Leonetti, à l’issue d’un long et houleux processus d’élaboration entamé en 2012, la France s’est dotée en janvier 2016 d’une nouvelle loi sur la fin de vie : droit à la « sédation profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, et des directives anticipées contraignantes pour le médecin… sans être toutefois opposables. Ni euthanasie, ni suicide assistée, un « droit de dormir avant de mourir pour ne pas souffrir ». Encore faut-il être atteint d’une « affection grave et incurable », dont le « pronostic vital est engagé à court terme » et qui présente une « souffrance réfractaire aux traitements ». En fait le nouveau texte propose « pour seule issue la déshydratation et la dénutrition ». La sédation « palliative ou bientraitante » n’est pas responsable du décès !! Le soignant pourra en effet déroger aux directives anticipées « en cas d’urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation » et lorsqu’elles « apparaissent manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale ». Les partisans d’un « droit à mourir » et le statu quo défendu par les pro-vie sont donc renvoyés dos à dos. C’est la ligne médiocre, comme tout ce que font les politiciens actuels, mené par un président Hollande qui affecte le mou milieu… sauf quand il s’agit d’envoyer des soldats sur le front extérieur !

Euthanasie, un mot en vogue pour la mort douce Lire la suite »