2/4) agir personnellement sans attendre la COP.21
Les conférences internationales sur le climat ne servent à rien si l’ensemble des citoyens du monde ne prennent pas conscience que c’est par mes gestes quotidiens que je favorise ou non les émissions de gaz à effet de serre. Prenons ma façon de me déplacer et de consommer. Au niveau professionnel, j’ai toujours choisi d’habiter à proximité de mon lieu de travail (un lycée) de façon à pouvoir y aller à pied. J’utilise donc le moyen de déplacement le plus doux possible, mes jambes. Mais la plupart des lycéens sont obligés de prendre le bus ou une voiture pour me rejoindre. Mon action individuelle se confronte à des réalités structurelles difficiles à changer. C’est pourquoi la politique d’économies d’énergie va être politiquement une affaire sensible, sources d’affrontements et d’atermoiements. Mais si chacun décidait de se rapprocher le plus possible de son lieu de travail, cela faciliterait la transition énergétique.
Pour les déplacements de loisirs, je les limite au maximum. Après un voyage de tourisme en Egypte que je regrette encore, je me refuse désormais à tout voyage en avion même si ma belle fille est péruvienne. La fragmentation géographique des familles pose un véritable problème quant aux dépenses en énergie. A part des randonnées pédestres pour lesquelles nous faisons du covoiturage à deux couples, mes lieux de villégiature sont chez mes parents (à 200 km) ou chez mon fils (au moins 600 km). Mon ménage possède un seul véhicule. Ma femme voulait une Citroën C4, j’ai montré qu’une C3 nous suffisait amplement. Les économies d’énergie ne sont pas seulement le fruit d’une décision individuelle, c’est toujours un compromis familial, parfois difficile. Je respecte scrupuleusement toutes les limitations de vitesse alors qu’autrefois je roulais sans y penser à 140. Je sais que si j’allais jusqu’au bout de mes convictions, je roulerais bien en dessous des vitesses autorisées. Si j’étais encore plus proche de ce qu’il faudrait, je n’aurai pas de véhicule motorisé individuel. Mon loisir préféré est de marcher le long de la Charente ou dans les bois au sortir de mon domicile. Pour les dépenses courantes de loisirs, je n’achète que des livres d’écologie et mes sorties au cinéma se bornent aux films militants. Et je préfère une bonne partie de belote à une soirée télé.
Dès que j’ai eu mon propre logement, j’ai fabriqué mon lit avec un châlit de bois brut ; une caisse en carton servait de table de nuit. J’utilise depuis 1975 la bibliothèque que j’ai confectionnée en clouant quelques planches. Elle me sert toujours aujourd’hui, contenant uniquement des livres centrés sur l’écologie. Quant aux biens durables, je refuse le portable, mais j’ai un téléphone fixe et un ordinateur branché Internet : uniquement ou presque pour militer avec mon site biosphere. Nous avons une télé, nous pourrions nous en passer. Notre ménage possède aussi un réfrigérateur, souvent vide ; son usage devrait être discontinu, ce que je fais maintenant. Nous avons une machine à laver, mais le besoin de propreté pourrait être satisfait grâce à une laverie collective. Nous avons aussi des appareils électriques superflus, micro-onde, grille-pain, mixer… Mais, et là c’est un bon point, nous avons liquidé notre sèche-linge et notre congélateur. Je me refuse au vélo électrique dont le point faible est la batterie, source d’énergie extracorporelle et non durable. Je refusais jusqu’à récemment la carte bancaire, mais les commerçants acceptent de moins en moins le chèque. J’aimerais une société où ne circule que pièces et billets pour que la contraction monétaire limite les échanges. Pour le poste habillement, je fais au minimum, même si ma femme m’incite à m’habiller mieux que je ne le ferais personnellement. J’use ce que j’ai au maximum, les sirènes de la mode vestimentaire ne sont pas pour moi.
Michel Sourrouille
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