politique

big history

Christie’s vend à l’encan notre préhistoire, en particulier un imposant tricératops de 7,5 mètres de long et 65 millions d’années (LeMonde du 8.03.2008).  Au total, près de deux cents pièces provenant de trois collections particulières sont proposées au public. « Particulières », l’histoire de notre planète serait donc l’objet de possession de particuliers ! « Au public », les vestiges sur lesquels s’appuie la paléontologie de notre Terre pourraient donc être privatisés ! N’y a-t-il pas de limites à mettre à la primauté des riches à s’accaparer les richesses de notre passé ?

 Nous devrions abandonner l’histoire particulière des groupes ethniques particuliers au profit de la big history, une vision à large échelle qui démarre au moment du big bang et se déroule jusqu’au monde contemporain. C’est l’histoire globale qui seule devrait importer, l’histoire commune des humains et des non-humains, une histoire universelle qui ne se limite pas à l’histoire de la race humaine. Il s’agit d’appréhender le monde comme un tout, depuis l’origine de l’univers, des galaxies et du système solaire  jusqu’au sociétés agraires, l’émergence des villes et l’anthropisation de notre monde. Les tricératops appartiennent à notre histoire commune, ils ne devraient pas être privatisées.

big history Lire la suite »

unissons nos forces

Lettre ouverte au journal La Décroissance 

Je pense sincèrement que les attaques contre ceux qui vont dans le même sens que nous, les objecteurs de croissance, sont contre-productives. Un mouvement émergent comme le nôtre ne gagne rien à se déchirer, d’autant plus que nous savons pertinemment que chacun de nous est plus ou moins schizophrène, à la fois appâté par notre société de gaspillage et de plus en plus conscient du nécessaire changement. Je pense par exemple que le raisonnement ci-dessous de Nicolas Hulot est digne d’être présenté de façon neutre dans le journal la décroissance :

 

Question à Nicolas Hulot (dossier du Figaro sur le Grenelle de l’environnement) : D’après un sondage Ifop/Direct assurance, 61 % des Français sont opposés à une nouvelle réduction de la limitation de vitesse.

 

Réponse de NH : En posant cette question là, on donne l’illusion aux gens qu’ils ont le choix. Beaucoup n’ont pas encore réalisé que si l’on ne construit pas une société de modération, c’est une société de privation qui s’imposera de force. Et si vous ajoutez à ce sondage la question suivante : « Etes-vous d’accord pour que vos enfants se retrouvent dans une situation de pénurie de ressources, de conflits généralisés à cause du changement de climat ? », ils seront majoritaires à vous répondre non.

 Réponse d’un rédacteur de La Décroissance : Tant que Nicolas Hulot ne quitte pas son ancienne vie de préparateur de « temps de cerveaux disponible pour la pub », il peut dire tout ce qu’il veut, il peut même être « sincère » (Séguéla et M. Bouygues le sont sans doute aussi), il n’est pas pour nous légitime. Mais nous n’empêchons personne de chanter ses louanges !

unissons nos forces Lire la suite »

OCDE contre OCDE

En 2030, la population de la Terre atteindra 8,2 milliards de personnes. Je vous préviens, si nous ne faisons rien, le tableau de notre planète ne sera pas agréable à regarder. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le secrétaire général de l’OCDE (LeMonde du 7.03.2008). La même édition du Monde titre pourtant en p.22 sur l’inquiétant vieillissement de la population en Espagne. C’est aussi l’OCDE qui avait sonné l’alarme en 2007, l’Espagne pouvant devenir en 2050 la nation la plus vieille du monde après le Japon et la Corée. Notons d’abord la contradiction, en 2007 l’OCDE s’inquiète de la faible fécondité espagnole, en 2008 l’OCDE s’inquiète de la surpopulation. Il est vrai qu’il ne s’agit pas de la même population, la population mondiale d’un côté (surtout des pauvres), la population ibérique de l’autre, assez friquée. Mais ceux qui sont favorisés (les pays développés) doivent donner l’exemple à ceux qui sont en détresse (le tiers-monde).

 

Alors que faire ? Certainement pas ce qu’a fait Zapatero. José Luis avait alloué 2500 euros pour tout enfant né à partir du 3 juillet 2007 dans le but d’encourager une natalité jugée trop faible. Mais l’Espagne agissait ainsi comme si la multiplication des naissances allait résoudre les problèmes croissants de précarité du travail, comme si les futurs chômeurs allaient pouvoir financer les retraites du papy boom, comme si les grands-mères n’étaient pas de meilleures gardiennes d’enfant que des nounous rétribuées, comme si la démographie mondiale ne bouffait pas notre planète.

Nous allons étouffer la Biosphère de notre nombre et de notre voracité en ressources naturelles. Les familles espagnoles, proches aujourd’hui de l’idéal chinois d’un seul enfant par famille, devraient servir de modèle démographique et non de repoussoir. Que faut-il faire ? D’abord supprimer les primes à la naissance en Espagne et les allocations familiales en France…

OCDE contre OCDE Lire la suite »

Attali contre Attali

Dans un texte paru en 1973 (no 52 de La Nef), Jacques Attali expliquait combien le rapport du Club de Rome, The Limits of Growth était un livre « prudent ». Il soulignait ensuite les principaux écueils de la notion de croissance. Les modèles de croissance sont « incapables d’analyser les relations entre la croissance et le bien-être ». M. Attali 1er  attaquait ensuite l’indicateur de la croissance, le PNB : « Les grandeurs de la comptabilité nationale conduisent à mesurer la croissance par un indicateur unique, le PNB, dont il est devenu banal aujourd’hui de souligner l’inadéquation. » Troisième argument du jeune Attali, la croissance permet de masquer les inégalités de revenu. Si le gâteau augmente un peu pour ceux d’en bas, ils sont moins tentés de remettre en cause la part que s’allouent ceux d’en haut. « Il est un mythe savamment entretenu par les économistes libéraux, selon lequel la croissance réduit l’inégalité, écrivait M. Attali 1er. Cet argument permettant de reporter à « plus tard » toute revendication redistributive est une escroquerie intellectuelle sans fondement. »

 Les différentes analyses et constats statistiques ont amplement confirmé depuis 1973 la validité de ces trois critiques : la croissance ne fait pas le bonheur, elle ne mesure pas la destruction de  l’environnement, elle ne réduit pas les inégalités. Pourtant sur France Inter, le 16 octobre 2007, M. Attali II affirmait : « La meilleure façon de ne pas polluer est de revenir à l’âge de pierre. » Cette réponse caricaturale aux objecteurs de croissance ne fait pas honneur au débat. Il est vrai que J.Attali dirigeait une commission de « libération de la croissance » !!!

 Le mouvement de la décroissance connaît déjà la réponse à donner à Attali : pour sauver l’homme, il faut sauver la Biosphère. Pour sauver la Biosphère il faut pratiquer une économie conviviale qui pèserait le moins possible sur les ressources naturelles. Tout au contraire d’une libération de la croissance, il s’agit de définir une économie qui stoppe la dégradation de l’environnement tout en permettant un bien-être équitablement partagé.

Attali contre Attali Lire la suite »

l’avenir du présent

Lisons LeMonde de façon transversale.

 

L’insécurité galopante atteint les classes moyennes, la dégradation de l’emploi s’est aggravée, les allocataires du chômage ont augmenté de 20 %. Avec la désindustrialisation, le rêve s’est effiloché. Avec la crise, il s’est effondré. Des bandes de délinquants sillonnent les quartiers pour dévaliser les appartements saisis. Ils recherchent en priorité du métal, et ce parfois en plein jour. La police est débordée… On croirait lire le scénario d’un film catastrophe, c’est la réalité de l’Ohio aujourd’hui (Lemonde du 6.03.2008).

 

            Deux pages plus loin, LeMonde affiche la sollicitude du pouvoir chinois à l’égard des migrants. Les mingong (min pour paysans et gong pour ouvrier) sont 200 millions. Paysans chassés des campagnes, ils sont le plus souvent illégaux en ville et ne peuvent scolariser leurs enfants. Leurs employeurs oublient parfois de les payer durant de longs mois et le prix du logement sont au-dessus des moyens des migrants… C’est une poudrière sociale en augmentation constante, le scénario d’un film catastrophe.

 Le présent a un bel avenir à l’heure où nous dépassons les limites de la planète, il s’agit d’un avenir désastreux.  Il ne tient qu’à nous de limiter le désastre. Les Chinois doivent en revenir à la méthode maoïste de limitation de la croissance urbaine, les Américains doivent un peu plus se consacrer à leurs bassins d’emploi de proximité et beaucoup moins à une politique de puissance. Il paraît  ridicule que les constructeurs automobiles chinois débarquent en Europe (p.12) alors que l’Ohio souffre de la crise automobile et que le réchauffement climatique sonne à notre porte : on nous annonce deux degrés de plus en moyenne mondiale (p.7) vers 2050, une vraie catastrophe !

l’avenir du présent Lire la suite »

sauvons la Terre

Comme René Dumont, Lester porte sur le monde une démarche d’agronome, avec la même question fondamentale : Qu’est-ce qu’on va manger demain ? En 1948, Lester Brown n’a que 14 ans quand il se lance dans la culture des tomates. En 1957, quand Lester décide de passer à autre chose, sa récolte de tomates est de 700 tonnes ! Rattaché au ministère de l’agriculture, Lester étudie fin 1962 l’Asie en montrant qu’on ne peut faire abstraction de ses relations avec le reste du monde : toute vision juste est obligatoirement globale. Le résultat, un rapport qui montre qu’on va vers une crise alimentaire mondiale. Bluffé, le secrétaire d’Etat à l’agriculture en fait son conseiller économique alors que Lester n’a que 28 ans. Par la suite, Lester Brown fonde en 1974 le centre de recherches Worldwatch Institute, dont les études vont faire le tour du monde des écologistes. Son lieutenant, chargé des questions de l’énergie, fomente un putsch qui réussit ! Lester s’en va fonder aussitôt le Earth Policy Institute et continue de travailler sept jours sur sept, douze heures par jour.

 

Lester pense que nous allons vivre dans un monde très différent de celui que nous connaissons. Les sources d’énergie fossile se sont mondialisées en délocalisation nos vies. Avec les énergies renouvelables, les sources vont se relocaliser, et la relocalisation de l’énergie entraînera celle de la production alimentaire. Tout peut bouger très vite d’ici à 2020.

 Lester veut donc sauver le monde. Le problème, c’est que le monde ne le veut pas. Mais Lester reste optimiste, il a vu en 1944 combien une population est capable de se mobiliser et d’inverser le cours des choses ; comment les gens récupéraient l’huile dans laquelle ils avaient fait cuire œuf et bacon pour en faire des explosifs ; comment Théodore Roosevelt interdit la vente de voitures pour consacrer l’ensemble des chaînes de montage à l’effort de guerre. Aujourd’hui aussi, nous sommes en guerre, cette fois avec la Nature ! Il ne s’agit plus de produire autrement, mais de fabriquer beaucoup moins…

sauvons la Terre Lire la suite »

Des chercheurs trop nombreux

Le Parlement avait examiné (LeMonde du 28/01/2005) la loi d’orientation et de programmation sur la recherche. Le mouvement  » Sauvons la recherche  » dénonçait alors un projet de loi inacceptable, déjà un député PS passait en première ligne pour soutenir les OGM. Aujourd’hui encore, les scientifiques s’inquiètent de la baisse des crédits pour la recherche (LeMonde du 5.03.2008) et de « la politique de la terre brûlée » de Sarko.

 

Pourtant la question essentielle est ailleurs : il faudrait considérer la recherche non comme un tout dont l’objectif serait d’accaparer au moins 3 % du PIB, mais comme des études spécifiques dont les domaines d’application seraient réellement utiles et sans danger pour la société humaine et pour le reste de la planète. Par exemple, faut-il financer principalement la biologie moléculaire (et donc les OGM) ou faut-il favoriser la recherche des naturalistes sur les avantages de la biodiversité dont on nous rappelle parfois qu’elle est en péril extrême ? Faut-il consacrer plus de 80 % du financement de la France en matière d’énergie à la recherche nucléaire et laisser seulement quelques miettes pour les énergies renouvelables ? Faut-il toujours plus de recherche en tous genres sans s’interroger sur les risques pour la santé humaine de nos applications techno-scientifiques alors que nous accumulons déjà des tas de produits chimiques dans notre corps et nos appartements ?

 Finalement notre polarisation sur d’éventuels sauts technologiques dans la recherche à la mode (une mode déterminée par les industriels) nous empêche de consacrer toutes nos forces et notre attention à l’endiguement des dégâts que la techno-science inflige aujourd’hui à notre planète, donc à nous-mêmes. Le pilotage politique ne devrait pas porter sur une enveloppe financière globale qui va sauver quelques emplois de chercheurs, mais sur notre manière de penser et de vivre qui trop souvent pénalise le sort des générations futures. La Biosphère n’a pas besoin des chercheurs qui se foutent complètement de sauver la planète.

Des chercheurs trop nombreux Lire la suite »

limits to growth

« Notre problème est celui de la croissance matérielle dans un monde fini. Tant que la croissance humaine et industrielle se poursuivra, les symptômes (érosion du sol, déforestation, changement climatique…) continueront de se manifester sous une forme ou une autre et cela, de façon toujours plus intense. En 1972, nous avons publié, avec le club de Rome, notre premier livre (ndlr, Limits to growth, traduit en Français par Halte à la croissance) sur la dynamique de la croissance sur une planète finie. A cette époque, nous ne disposions que de nos propres analyses pour exposer les problèmes auxquels nous aurions à faire face. Nous avions fait l’objet à l’époque de nombreuses critiques car personne ou presque ne pouvait concevoir que l’activité humaine deviendrait suffisamment importante pour détériorer les processus vitaux essentiels de cette planète. Jour après jour aujourd’hui, les médias fournissent d’abondantes preuves de l’existence de problèmes qui n’étaient que mauvais pressentiment il y a un peu plus de trente ans. Un titre récent du journal allemand Die Zeit posait même la question suivante : « Peut-on encore sauver l’humanité ? » En 1970, la publication d’un tel article aurait déchaîné les foules partout en Europe. Cette idée est devenue si courante que presque personne n’y a fait attention.

 

Depuis trente-quatre ans, nos principales conclusions n’ont pas changé. Toutefois un changement considérable s’est produit. En 1972, l’humanité était en dessous des limites de la planète, maintenant nous sommes au-dessus. Selon les calculs de Wackernagel (ndlr, l’empreinte écologique), l’humanité avait atteint environ 85 % de cette limite en 1972, aujourd’hui la consommation humaine des ressources se situe à environ 125 % du niveau soutenable à long terme. En 1972, le but principal visait un ralentissement, A présent, le but principal est une diminution. Nous devons ramener la population mondiale et son économie en dessous de ce seuil et nous devons essayer de le faire sans endommager gravement les systèmes naturels de la planète, ni provoquer des conflits étendus. Quelles que soient les circonstances, l’exploitation des matières premières et des énergies déclinera, que nous le voulions ou non. La question est tout simplement de savoir si nous pourrons choisir la manière de procéder à cette réduction. Les nouvelles technologies ne sauraient suffire. Des changements seront également  requis dans les domaines de la culture et de l’éthique. »

 Extraits de Entretiens  du XXIe siècle, Signons la paix avec la Terre (éditions Unesco, Albin Michel, 2007)

limits to growth Lire la suite »

bravo DSK !

J’ai écouté DSK lors d’un meeting alors qu’il n’était qu’un des candidats PS aux élections présidentielles française. Il avait répondu aux problèmes écologiques par une seule idée : « Il faut plus de croissance ».

Maintenant il est devenu le grand manitou du FMI, et il n’a pas bougé d’un poil (LeMonde du 4.03.2008) :

– Pour lutter contre l’inflation, il prévoit une baisse du prix du pétrole. Bonjour le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources fossiles ! De plus, il n’a pas encore compris que la TIPP flottante n’incitera pas les consommateurs à économiser une ressource pétrolière de plus en plus rare.

– Pour lutter contre l’inflation, il préconise une « augmentation des surfaces cultivées ».  Bonjour la déforestation et la stérilisation de terres moins appropriées à l’agriculture !  Il ne fait aussi que constater la ruée sur les biocarburants alors qu’il devrait les condamner. Il n’a pas encore compris que les engrais sont  basés sur le pétrole et que cela n’est pas durable.

  Pour lutter contre l’inflation, il conseille des subventions à l’agriculture dans les pays pauvres. Mais qui va payer ces subventions ? Il n’a pas encore compris que la hausse des prix alimentaires inciterait les agriculteurs à accroître leur production alors que les subventions agricoles justifient l’urbanisation galopante.

– Contre le désordre monétaire, il préconise un contre-poids à l’indépendance de la BCE (dont il a quand même compris que cela permet de lutter contre l’inflation en Europe). Mais il préconise une relance budgétaire mondiale, ce qui ne peut que produire encore plus d’inflation. Comprenne qui pourra !

             L’interview se termine par ce que Dominique Strauss-Kahn croit être un changement de paradigme : «  Ce projet de stimulation mondiale prouve que le FMI ne demande pas systématiquement de se serrer la ceinture ». Mais DSK conserve ainsi la vision de l’économie dominante dont le seul refrain est « croissance, croissance, croissance ». DSK ne fait preuve d’aucune analyse transversale, il se garde bien de parler de tous les problèmes écologiques (et donc socio-économiques) provoqués par la croissance. Aux côtés des capitalistes, DSK va continuer à mener la Biosphère au-delà de ses limites,  droit dans le mur. Bravo DSK.

bravo DSK ! Lire la suite »

downshifters

Même le Figaro s’y met (15.10.2007) : « Au diable l’avion (trop polluant), la télé, les fast-foods, les vêtements de marque, le dernier sac tendance… Vive Emmaüs, les légumes bio, le recyclage, le vélo, la vie à la campagne et le savon de Marseille ! Baptisés downshifters aux Etats-Unis, nos décroissants prônent la « slow life », refusant l’« étouffement de l’individu dans cette société dévorée par les objets et la technologie ». Soixante-huitards sur le retour, militants alternatifs, libertaires, mais aussi économistes et universitaires, ces hédonistes frugaux se targuent de conjuguer solidarité et joie de vivre. Les «nonos» (ceux qui disent non) après les bobos ? ».

 

A un Président de la République qui répète à l’envie que « les Français veulent travailler plus pour gagner plus », certains ont envie de répliquer « Cherchons à travailler moins pour vivre mieux ! » Les adeptes de la décroissance, les désengagés (downshifters) travaillent moins et dépensent moins car ils veulent le faire de façon constructive. Ils déterminent ce qui est important et ce qui ne l’est pas dans leur vie. En travaillant neuf heures par jour, vous risquez de devenir directeur et ainsi de finir par travailler douze heures par jour. Voilà ce que disent les gens qui se considèrent downshifters. Ce terme est utilisé par les sociologues pour décrire une tendance à renoncer à sa carrière pour avoir une vie moins stressante mais « de meilleure qualité ». Si on prend un point de vue d’économiste, on constate que la défense du pouvoir d’achat dans les pays riches concerne essentiellement les nouveaux biens de consommation (écrans, ordinateurs, téléphones, gadgets divers) dont tous sont loin d’être indispensables. Alors, à quel moment déciderons-nous que les coûts marginaux de la croissance dépassent les bénéfices marginaux ? A quel moment considérerons-nous dans les pays riches que nous avons atteint le point auquel nous arrêter ?

 

Le révérend Billy (Bill Talen), de la church of stop shopping, a choisi. Il sillonne les Etats-Unis en baptisant des bébés pour les protéger de la société de consommation. Mais les gens aiment acheter. Alors seule une bonne récession pourrait les sauver…

  (pour en savoir plus, dossier Travailler moins pour vivre mieux in Courrier international du 2 au 9 janvier 2008) 

downshifters Lire la suite »

l’écologie, de droite ou de gauche ?

Selon LeMonde du 2-3.03.2008, l’environnement serait devenu la nouvelle coqueluche des maires : « Tous les partis s’y mettent alors que le sujet était autrefois porté seulement par les Verts. » Alors, l’écologie serait-elle désormais ni de droite ni de gauche ?

Examinons de plus près une étude de cas, Narbonne. Le maire étiqueté div. Droite se pose en défendeur acharné de l’énergie propre. Il est ainsi très fier de l’inauguration d’une crèche à énergie positive (qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme). Si ce maire avait fait réaliser l’analyse du cycle de vie des produits nécessaires à construire une crèche à énergie positive, il se serait vite rendu compte que la propreté de l’énergie est toute relative. Mais pour la droite, il s’agit de faire vivre les entreprises, toutes les entreprises, il s’agit de produire pour consommer, il s’agit de calculer le profit immédiat à tirer de la marchandisation des enfants.

Le candidat socialiste est fidèle à son image d’homme de gauche : « La crèche à énergie positive, c’est bien, mais en étant un peu moins exigeant en termes de performance, on aurait pu accueillir davantage d’enfants…ce qui devrait être la priorité. » Il veut donc ignorer presque totalement les émissions de gaz à effet de serre et le sort des générations futures qui vivent dans la crèche. Il a     même une optique nataliste, des enfants, encore plus d’enfants, encore plus d’ennuis dans le futur. Il postule la quantité plutôt que la qualité. C’est vraiment un homme de gauche.

 Maryse Arditi, la candidate des Verts, prend la seule position qui vaille, une analyse transversale : «  Le maire de Narbonne fait un quartier durable, mais continue d’urbaniser à 10 km de la ville et de bétonner la crête… ». Maryse est une écologiste historique, elle fait partie du courant vert des Verts, contre le courant noir des anarchistes verts et le courant rouge des opportunistes en vert. Car on sait à quel point les Verts sont divisés, ce qui entrave tout discours constructif et transforme Maryse Arditi en éternelle minoritaire dans son propre camp.

L’écologie n’est ni de droite ni de gauche, elle est ailleurs et partout à la fois, mais les politiques commencent juste à s’en rendre compte !

l’écologie, de droite ou de gauche ? Lire la suite »

Kirkpatrik Sale

Pour te donner envie de lire Kirkpatrik Sale, La révolte luddite, briseurs de machine à l’ère de l’industrialisation (éditions l’Echappée, 2006), quelques citations :

 

– La génération  vivant entre 1950 et 1990 a consommé plus de biens et de services, mesurés en dollars et à l’échelle mondiale, que l’ensemble des générations précédentes de l’histoire humaine.

 

– Le futur des futurologues n’est qu’une amplification grotesque du présent : surcharger encore plus notre environnement de cet amoncellement de déchets qu’est la civilisation industrielle.

 

– Le problème ne réside pas dans le fait d’utiliser une technique ou de s’en abstenir ; toutes les sociétés ont utilisé des outils et la parole elle-même fut l’une des premières techniques. Il réside plutôt dans le fait de savoir si cette technique est bénéfique ou nuisible à ses utilisateurs, à la communauté, à l’environnement, à l’avenir.

 – Comme l’anticipait le panneau surplombant les portes de l’Exposition universelle de Chicago en 1933 : « La science explore, la technologie exécute, l’Homme se conforme ».

– Le régime industriel se soucie peu de savoir qui gouverne l’Etat, pourvu que les dirigeants comprennent ce que l’on attend d’eux. Il s’accommode de la Russie marxiste, du Japon capitaliste, de la Chine soumise, de l’Inde déchirée, de l’Etat juif d’Israël, de l’Egypte musulmane…

 

– L’un des traits de l’industrialisme est de faire un usage intensif des trésors concentrés dans la nature sans égards pour la stabilité et la viabilité du monde qui les fournit. C’est un processus ratifié par des idéologies industrielles tels que l’humanisme, qui en donne le droit, le matérialisme, qui en donne l’explication, et le rationalisme, qui en donne la méthode.

 

– Quiconque est doué de la faculté de sentir ne peut ignorer la catastrophe inhérente à la lutte entre technosphère et biosphère.

 – Rétrospectivement, on ne se souvient pas des luddites parce qu’ils ont gagné, mais parce qu’ils ont résisté. Leur résistance fut dramatique, vigoureuse et suffisamment authentique pour faire entrer les questions soulevées par les luddites dans l’histoire, et intégrer leur nom à la langue.

Kirkpatrik Sale Lire la suite »

Combien sommes-nous ?

Je suis objecteur de croissance, je suis néo-luddite. Avec qui puis-je me révolter ?

 Les néo-luddites, qui remettent en cause la révolution industrielle, sont aujourd’hui plus nombreux qu’on ne l’imagine. Privés des moyens d’expression et du pouvoir dont jouissent les optimistes, ces pessimistes se font néanmoins entendre à l’aide de leurs piles de documents et grâce à un nombre croissant de disciples. On les trouve dans les groupes d’action directe des écologistes radicaux. A l’université, dans des groupes de recherche hérétiques en économie et en écologie, souvent liés au mouvement contre la décroissance (no-growth school). Ils sont dans toutes les communautés indiennes des Amériques qui opposent le biocentrisme à la norme anthropocentriste. Ce sont aussi les activistes qui luttent contre le nucléaire, la nourriture contaminée, la déforestation, l’expérimentation animale, les déchets toxiques, la chasse à la baleine, entre autres aspects du massacre high-tech. On pourrait compter les quelques millions de travailleurs des pays industrialisés licenciés pour motif de robotisation. Ajoutons les millions de personnes qui ont été exposées aux polluants, produits chimiques, poisons , et qui en subissent les conséquences dramatiques. On pourrait enfin trouver des néo-luddites parmi tous les gens qui, suite à l’introduction des nouvelles technologies au travail et à la maison, ont été déroutés, rabaissés, frustrés par des machines incompréhensibles que l’on peut de moins en moins réparer.

 

Partout où ils se trouvent, les néo-luddites tentent de fait entendre ce constat : quels qu’en soient les avantages présumés en termes de rapidité, de commodité, de gain de richesse ou de puissance, la technologie industrielle a un prix ; dans le monde contemporain, ce prix ne cesse de s’élever et de se faire plus menaçant. L’industrialisme, structurellement incapable de se soucier de la terre où il puise ses richesses ou de la destinée humaine (qui sont seulement des « effets externes » selon la  théorie capitaliste) semble vouée inévitablement à atteindre des sommets dans le bouleversement des sociétés et l’injustice économique, si ce n’est dans l’épuisement de la biosphère elle-même. Qu’adviendra-t-il des espèces et des écosystèmes détruits ? Quelles conséquences une fois que la frontière de la catastrophe écologique aura été franchie ?

 In La révolte luddite, briseurs de machine à l’ère de l’industrialisation (éditions l’Echappée, 2006) de Kirkpatrick Sale

Combien sommes-nous ? Lire la suite »

Sarko = Lula

Comme notre planète est de plus en plus malade, la catastrophe est en marche. Mais que font les politiques ? Prenons la déforestation sauvage qui s’aggrave en Amazonie (LeMonde du 1.03.2008). La journaliste pose clairement le dilemme : « Le gouvernement est écartelé entre deux défis, préserver la forêt tropicale et favoriser la croissance ». L’ensemble des pratiques met malheureusement en évidence qu’il ne s’agit pas de préserver la forêt, mais de soutenir la croissance. En effet le président brésilien Lula da Silva ne peut à la fois vouloir accroître l’exportation de biocarburants et préserver la forêt tropicale. Lula tient pourtant les deux discours, c’est un menteur ou un incapable.

 Mais la France ne fait pas mieux en la matière. Le président Sarkozy met en place un Grenelle de l’environnement qui impose de vouloir transformer le quantitatif en modération qualitative. Dans le même temps Sarkozy instaure une commission pour « libérer la croissance » dont il disait à l’avance qu’il respecterait toutes les indications. Sarkozy tient deux discours contradictoires, c’est donc un menteur et un incapable.

De toute façon les élections municipales en Amazonie font en sorte que la ministre brésilienne de l’environnement doit fermer les yeux sur la déforestation alors que le chef de cabinet de Lula reste responsable d’un plan d’accélération de la croissance. Les élections municipales en France ont fait oublier le Grenelle, il faut bien trouver un plan pour augmenter le pouvoir d’achat. Alors que notre planète est de plus en plus malade, les politiques ont tout intérêt à entretenir la schizophrénie ambiante : ils sont élus pour une courte période, pas pour gérer  le long terme. Le monde des humains est bien mal organisé !

Sarko = Lula Lire la suite »

ACV Coca Cola !

 L’analyse du cycle de vie ou ACV est une notion apparue aux Etats-Unis en 1969. Il ne s’agissait pas d’une découverte de théoriciens de l’écologie, mais d’une problématique stratégique initiée par l’entreprise Coca-cola : faut-il mettre la boisson dans une bouteille de verre ou lui préférer le plastique ? On avait pour la première fois comparé non seulement les coûts de fabrication respectifs, mais aussi l’énergie utilisée, la disponibilité des matières premières et la possibilité de recyclage après usage. La comptabilité environnementale s’est alors développée, elle permet désormais de comparer, pour chaque produit fabriqué, les gaz à effet de serre qu’il génère tout au long de sa vie, la pollution de l’air et de l’eau, le décompte des ressources naturelles utilisées, l’impact sur la biodiversité, le coût du traitement ou de la mise en décharge du déchet qu’il devient. Mais l’ACV ne mesure ni la toxicité pour l’homme, ni l’impact sur les paysages, ni le bruit et les odeurs émises, ni surtout l’utilité réelle du produit.

Coca-Cola avait donc découvert en 1969 que les contenants en plastique sont plus respectueux de la Biosphère une fois pris en compte l’essence utilisée pour rapatrier jusqu’aux lignes d’embouteillage le verre consigné. Depuis, les bouteilles plastiques ont conquis le monde entier et le pétrole qui sert à les fabriquer s’épuise. Alors la solution est simple, ajoutez toujours au calcul de l’ACV la démesure de nos besoins actuels, buvez de l’eau et non du coca cola, et vous économiserez la Biosphère.

ACV Coca Cola ! Lire la suite »

de la Boétie

Les textes anciens et inoubliables sont rares. Le texte d’Etienne de La Boétie (éditons arléa, 2007), publié pour la première fois en 1576 est un joyau rare. Extraits :

 

« Comment il peut se faire que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a de pouvoir de leur nuire sinon tant qu’ils ont vouloir de l’endurer, qui ne saurait leur faire mal aucun sinon lorsqu’ils aiment mieux le souffrir que le contredire (…) Plus ils pillent, plus ils exigent, plus ils ruinent et détruisent, plus on leur donne, plus on les sert, de tant plus ils se fortifient  et deviennent toujours plus forts. Si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point, ils demeurent nus et défaits, et ne sont rien, sinon que, comme la racine n’ayant plus d’aliment, la branche devient sèche et morte (…) Celui qui vous maîtrise tant n’a que deux yeux, n’a que deux mains, n’a qu’un corps, sinon qu’il a plus que vous tous : c’est l’avantage que vous lui faites pour vous détruire. D’où a-t-il pris tant d’yeux dont il vous épie si vous ne lui donniez ? Combien a-t-il tant de mains pour vous frapper s’il ne les prend de vous ? Les pieds dont il foule vos cités, d’où les a-t-il s’ils ne sont les vôtres ? (…) »

 

Même le régime démocratique a pour La Boétie ses insuffisances : « Il y a trois sortes de tyrans. Les uns ont le royaume par élection du peuple ; les autres par la force des armes ; les autres par succession de leur famille. Pour dire la vérité, je vois bien qu’il y a entre eux quelques différences, mais de choix, je n’y en vois point, la façon de régner est toujours quasi-semblable. Celui à qui le peuple a donné l’Etat devrait être, ce me semble, plus supportable, et le serait n’était que, dès lors qu’il se voit élevé au-dessus des autres, il délibère de n’en bouger point (…) La nature de l’homme est bien d’être libre et de le vouloir être, mais sa nature est telle que naturellement, il tient le pli que l’éducation lui donne. Disons qu’à l’homme toutes choses lui sont comme naturelles, à quoi il se nourrit et s’accoutume. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est la coutume ; on ne regrette jamais ce que l’on n’a jamais eu. »

 

Les textes nouveaux sont oubliables à 99,9 % et plus. Relisons les textes anciens inoubliables, ceux qui propagent un humanisme ouvert et nous offrent des armes pour défendre la Biosphère contre ceux qui l’agressent.

  

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

 

de la Boétie Lire la suite »

l’IDD de l’UE

Une tentative d’indicateur de développement durable :

 

Quelques 300 participants étaient attendus à la conférence « Beyond GDP » (au-delà du PIB, mesurer le progrès, la richesse et le bien-être véritable des nations). Cette conférence, organisée par la Commission européenne, en collaboration avec le Parlement européen, le Club de Rome, le WWF et l’OCDE, devait  avoir lieu du 19 au 20 novembre 2007. Un atelier d’experts organisé avant la conférence devait se pencher sur les difficultés communes présentées par l’identification d’indicateurs en complément du PIB. Il en existe plus de 600 au total. L’objectif était d’aboutir à une série d’indicateurs de prospérité économique et de santé environnementale qui soient aussi clairs et attirants que le PIB, à la fois pour le public et les décideurs. » [Source : L’environnement pour les Européens, n° 28 (septembre 2007) édité par l’Union européenne]

 La Biosphère attend toujours la médiatisation des résultats. Entre-temps, Sarko peut discourir ! 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

l’IDD de l’UE Lire la suite »

d’accord avec Sarko ?

Extrait de la conférence de Sarkozy (8.01.2008) : Croissance, changer notre instrument de mesure.

« C’est avec la même volonté de mettre en oeuvre une politique de civilisation que je souhaite engager une réflexion sur les moyens d’échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives. Car, si nous restons prisonniers de la vision restrictive du PNB (Produit national brut), nous ne pouvons pas espérer changer nos comportements et nos façons de penser. Si les critères, les indicateurs de la richesse restent les mêmes, comment allons nous changer notre façon de produire et de réfléchir ? (…) Si nous voulons favoriser un autre type de croissance, il faut changer notre instrument de mesure de la croissance.

 

« Là encore, la France veut donner l’exemple en prenant l’initiative de réunir un groupe d’experts internationaux de haut niveau pour réfléchir aux limites de notre comptabilité nationale et du PNB et à la meilleure manière de les surmonter pour que la mesure du progrès économique soit plus complète. Pour qu’elle prenne mieux en compte les conditions réelles et la qualité de vie des Français qui n’en peuvent plus de l’écart grandissant entre des statistiques qui affichent un progrès continu et des difficultés croissantes qu’ils éprouvent dans leur vie quotidienne. Deux prix Nobel d’économie qui ont beaucoup travaillé sur ces questions ont accepté de conduire cette réflexion. Amartya Sen a accepté de m’apporter ses conseils et Joseph Stiglitz de présider le comité d’experts. »

 

Dans la même conférence, Sarkozy estime qu’il faut « un changement profond dans notre civilisation, dans son rapport à la nature, dans l’idée qu’elle se fait de sa responsabilité vis-à-vis de la planète ». La Biosphère aurait donc un nouvel adepte, un élu-philosophe qui prône l’écologie profonde et qui est au sommet d’un Etat !!! Mais c’est un leurre, Sarko n’est pas écolo.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

d’accord avec Sarko ? Lire la suite »

urgence planète terre

Comme le problème du réchauffement climatique est de ceux dont la solution impliquerait plus d’efforts et de sacrifices que nous ne pouvons en imaginer, comme il apparaît que l’effort maximal de chacun serait impuissant à prévenir la tragédie, nous sommes tentés de couper le lien entre l’information et notre réaction. Nous regardons, mais nous ne voyons pas. Nous écoutons, mais nous n’entendons plus.

 

Dans son essence, la dénégation procède de la nécessité, pour les gens dépendants, de s’interdire de discerner un lien entre leur comportement de dépendance (fumeurs, alcooliques…) et ses conséquences destructrices. Or nous sommes devenus dépendants de la conquête de la planète, c’est pourquoi nous refusons de voir qu’elle est destructrice, c’est pourquoi nous trouvons à nos actions des justifications raffinées, c’est pourquoi nous accueillons avec hostilité ceux qui nous avertissent des conséquences de nos actes, c’est pourquoi nous les soupçonner d’intentions subversives. Quand les destructions deviennent quand même évidentes à nos yeux, la résignation s’installe. Mais ce rempart du refus n’est pas impénétrable, dans une démocratie la volonté politique est une ressource renouvelable.

 

Ainsi parle Al Gore dans son livre Urgence planète Terre. Il conserve la conviction qu’il faut faire de la sauvegarde de l’environnement l’épine dorsale de notre civilisation. Cela signifie « s’engager dans un effort pour que chaque décision et chaque traité, chaque loi et chaque institution, chaque tactique et chaque stratégie, en un mot tous les moyens soient employés pour sauvegarder et préserver notre système écologique ». La Biosphère applaudit de ses mains innombrables. Le problème, c’est que les êtres humains sont leurs propres ennemis, et en même temps leurs seuls alliés.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

urgence planète terre Lire la suite »

charbon de terre

Les centrales thermiques au charbon se multiplient en Chine. Les générations futures s’affolent : « Au secours ! ». La Biosphère en larmes : « Dieu ne viendra pas à votre secours ».

 

Le charbon de terre a été utilisé très tôt en Angleterre en remplacement du charbon de bois. Dès le XVIe siècle se crée à Londres un « Coal Exchange » géré par les marchands de charbon. En 1800, le monde produit 10 à 15 millions de tonne. Puis l’extraction s’amplifie à partir de la fin du XVIIIe siècle avec la machine à vapeur et les besoins de coke pour les hauts fourneaux. En 1865, la production britannique est déjà de 100 millions de tonnes. A la veille de la seconde guerre mondiale, le charbon s’est généralisée et on en extrait de l’ordre du milliard de tonnes. Le cap des 5 milliards de tonnes est dépassé en 2003 malgré une consommation de pétrole qui dépasse celle du charbon depuis 1967. La consommation des pays émergents, en particulier la Chine, pousse la production à 5,8 milliards de tonnes en 2005. Mais le monde ne dispose plus que de quelques deux siècles de réserve et la combustion de charbon entretient fortement l’émission de gaz à effet de serre et bien d’autres pollutions.

 

NB : Tous les articles pour la Biosphère sont archivés et classés sur Internet,

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?doc=2007/affichactu2

http://biosphere.ouvaton.org/page.php?fichier=2008/affichactu3

 

charbon de terre Lire la suite »