biosphere

mondialisation destructrice

Les humains ont tressé la corde pour se pendre en inventant le libre-échange et la mondialisation financière. Les pays d’Asie ont été la cible de la première mondialisation commerciale : les Anglais colonisèrent d’abord le sous-continent indien, puis forcèrent la Chine à se soumettre à son diktat après les guerres de l’opium (1839-1842 et 1858-1860) menées au nom du « libre-échange ». Les usines de Manchester pillaient les matières premières pour les transformer en textiles industriels, mais le produit de ces ventes ne suffisaient pas à financer leurs achats de soie, thés ou porcelaines chinoises. Pour se procurer un excédent commercial, les Anglais développèrent alors la production de pavot sur une grande échelle au Bengale afin de vendre de l’opium aux Chinois. Les flux croissants des sorties d’or et les effets catastrophiques de la consommation d’opium sur la population poussèrent l’empereur de Chine à faire détruire les cargaisons anglaises en 1838. Il déclarait : «  Ce peuple (les Anglais), n’ayant pas de quoi vivre chez lui, cherche à asservir les autres pays dont il débilite d’abord les habitants. »

Malgré le bon sens de ces propos, il a du s’incliner devant les troupes britanniques. Juste retour des choses, les pays du Nord subissent maintenant l’offensive commerciale et financière provenant des pays du Sud, par exemple l’OPA en 2006 de l’indien Mittal Steel sur Arcelor. Aujourd’hui ArcelorMittal supprime 9000 emplois (LeMonde du 29 novembre).             Dommage que toutes les régions du monde ait abandonné le précepte maoïste « compter sur ses propres forces ». Mais la fin du libre-échange est programmée puisque ce sont les plus forts qui fixent les règles, et ce sont encore les pays occidentaux. Comme disait le Premier ministre Fillon, faut faire du patriotisme économique ! En fait la mondialisation prédatrice en matières premières et destructrice des équilibres sociaux locaux perturbe la Biosphère, donc les sociétés humaines. Il n’y a de solution durable que la relocalisation des activités ; il faut apprendre à vivre en symbiose avec l’écosystème le plus proche de soi.

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homo demens

Chaque fois que j’ouvre mon quotidien préféré, je peux m’attendre à apprendre un autre acte terroriste, une nouvelle bataille inter-étatique ou un désastre écologique. Le Monde du 28 novembre ne faillit pas à la règle : des groupes islamistes font plus de cent morts à Bombay, le régime chinois veut imposer un rapport de force avec la France, les glaciers fondent plus vite que jamais.

Est-ce le travail du diable ? Faut-il s’en prendre aux multinationales avides ? Une grande conspiration est-elle en marche ? Une analyse du lien entre l’homme et les ressources énergétiques suggère une explication plus prosaïque. L’agitation croissante qui se manifeste autour de nous est principalement la conséquence inexorable d’un mode de vie prédateur. La brutale augmentation de la population mondiale et de la consommation des ressources planétaires, caractéristique des sociétés industrialisées, accroît le chaos social. L’échelle des problèmes que nous devons affronter maintenant est unique dans l’histoire humaine et nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes. Face à l’abondance énergétique, les humains ne se distinguent pas malgré leur cerveau surdimensionné des autres organismes : leur population s’accroît et prolifère, il y a dépassement des capacités de l’environnement, puis chute brutale.

Les humains (se) détruisent, ils peuvent aussi changer. Avec la déplétion pétrolière, il est raisonnable d’espérer un monde futur dans lequel les collectivités seront plus réduites et égalitaires et au sein desquelles les individus vivront une harmonie avec leurs semblables et avec la Biosphère. Il est raisonnable d’espérer qu’homo demens pourra justifier un jour de son qualificatif d’homo sapiens. Est-il raisonnable d’espérer ?

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le futur du PS

Martine Aubry est la nouvelle « premier secrétaire » du Parti socialiste français à quelques voix près. Espérons qu’elle sera plus présente rue Solferino qu’elle ne l’était en tant que secrétaire nationale à l’emploi ! Espérons quelle arrêtera de vouloir flinguer Delanoë ou Ségolène ou tout ce qui lui porte ombrage !! De toute façon elle devra gérer l’absence de ligne politique du PS. L’éditorial du Monde (27 novembre) glose sur les deux PS et ses deux lignes antagonistes. Mais mon quotidien préféré est bien en peine de préciser un contenu idéologique dans un parti fragmenté en clans qui s’opposent sur les personnes et jamais sur les idées. L’ancrage à gauche volera en éclat à l’approche des prochaines présidentielles, et de toute façon la question demeure : Quelle gauche ?

En fait le PS a loupé son tournant idéologique en ne donnant que 1,58 % des voix à la motion « pour un Parti socialiste résolument écologique ». Les militants ont cru arbitrer la querelle des ego, ils se sont plantés. De toute façon cette gauche-là reste résolument productiviste alors qu’il faudrait dorénavant penser autrement. Face à la crise écologique globale qui marque la défaite du capitalisme, le socialisme pourrait manier de nouvelles armes : il n’y a pas d’opposition entre socialisme et écologie. Analysons :

Les niveaux de productivité atteints aujourd’hui sont extrêmement élevés. Pourtant les gains en productivité ne se traduisent pas spontanément en réduction du temps de travail. Prenons un exemple. Supposons qu’à la suite de l’introduction d’une nouvelle technique, il soit possible de produire un bien donné, disons une voiture, en deux fois moins de temps, toutes autres choses égales par ailleurs. La recherche de la valeur fera que l’on produira deux fois plus de voitures dans un temps resté inchangé plutôt que de réduire par deux la durée du travail dans cette industrie. Les gains de productivité sont attribués de préférence à l’accroissement de la production et non à la réduction du temps de travail. On comprend tout de suite pourquoi ce type de croissance a un impact négatif sur l’environnement. En effet chaque gain en productivité sera utilisé à produire plus et donc demandera plus de matières premières pour la production, ce qui produira plus de pollution.            

Martine Aubry a été le maître d’œuvre des lois de 1997 et 1999 sur les trente cinq heures. Elle devrait désormais revendiquer la semaine de 25 heures pour chaque partenaire d’un couple. Contre la doctrine sarkoziste du « travailler plus pour gagner plus », un non-sens dans le contexte de destruction des ressources de la planète provoquée par la croissance capitaliste, Martine Aubry pourrait suivre la seule ligne politique qui vaille, limiter toujours plus le temps de travail, limiter toujours plus les inégalités, limiter toujours plus les besoins, lier social et écologie.

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ADMD versus Axel Kahn

Dans son dernier livre, Axel Kahn critique sévèrement l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) pour l’usage qui est fait du concept de dignité : «  Cela signifie-t-il qu’il existe des gens qui meurent dans l’indignité ? Quels sont-ils ? Les grands vieillards ? Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? Sont-ce là des citoyens indignes ? » Il est tellement ulcéré qu’il propose de compléter ainsi la Déclaration universelle des droits de 1789 : «  Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droits. » (LeMonde du 26 novembre)

Le problème, c’est qu’Axel Kahn ne peut pas définir le concept de dignité parce que c’est indéfinissable. Il n’y a aucun caractère sacré de la vie humaine, il n’y a aucune définition avérée de la dignité de la personne humaine et de son caractère intouchable ; le droit de tuer est une constante de l’humanité que ce soit par l’intermédiaire de la peine de mort ou des guerres, des avortements légaux ou illégaux, sans parler des infanticides pratiqués en toute normalité dans certaines sociétés premières. Ni Axel Kahn, ni la religion ne peuvent dicter leur loi à une société démocratique qui définit de façon relative les normes qui la guident. En France, le programme présidentiel 2007 du parti socialiste était même explicite : « Nous saisirons le Parlement d’un projet de loi Vincent Humbert sur l’assistance médicalisée pour mourir dans la dignité. » La Biosphère te donne la vie, la croissance, la maturité, le déclin et te retire de toute façon le droit de continuer à vivre. A toi de répondre personnellement et politiquement à la question centrale de la philosophie : à quel moment la vie n’est-elle plus digne d’être vécue ?

Mais n’attends pas ton Alzheimer qui t’empêcherait de rédiger ton testament de fin de vie : « Sain de corps et d’esprit, je déclare ce jour que je n’accepte pas les soins palliatifs qui ne serviraient qu’à me maintenir en vie et non à me réinsérer dans la société. Je déclare accepter par avance une euthanasie passive si la conscience morte de mon cerveau m’empêche de percevoir mon état de légume humain. J’exige le droit  à l’euthanasie active si j’estime en toute conscience que ma vie ne vaut plus la peine d’être prolongée. »

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télé sans pub

La réforme de l’audiovisuel agite le landernau du spectacle médiatico-politique (LeMonde du 25 novembre 2008). Un député PS agite paradoxalement l’éternel chiffon rouge de la concurrence : «  La télévision privée, qui ne sera plus aiguillonnée par la télévision publique, dérivera vers ce qu’il y aura de pire. » Comme si ce n’était pas déjà fait, avec la dérive concurrentielle du privé et du public qui font le vide dans les cerveaux pour vendre les produits de la pub ! Comme souvent, c’est Bayrou qui a la phrase juste : «  La télévision publique n’appartient pas au pouvoir, elle appartient aux téléspectateurs qui en assurent la charge par la redevance ».

La réforme de l’audiovisuel public supprimera la publicité après 20 heures dès janvier 2009 et totalement à la fin 2011. Tant mieux, c’est la redevance du téléspectateur qui doit financer ses petits plaisirs (et pas une taxe sur la pub !). Mais réciproquement un politique digne de ce nom demanderait aussi que l’abonnement paye la totalité de chaque chaîne privée. Il faut en finir avec l’esclavage envers la société de consommation qu’entretient une publicité qui s’est immiscée dans tous les espaces de notre vie alors que nous n’avons rien demandé. Le mal date de quarante ans, il ne fait qu’empirer. Le 24 avril 1968, le Premier ministre Georges Pompidou annonçait l’introduction de la publicité à la télévision pour de fausses raisons: « La publicité est inéluctable, je n’ai rencontré personne qui me dise le contraire. Quand, d’ailleurs, a-t-on vu les hommes renoncer à user d’un moyen nouveau, né du progrès et particulièrement puissant. »  Pompidou  rajoutait même en toute inconscience de ce qui se tramait : « J’ai déclaré publiquement que nous n’accepterions pas de chaîne de télévision publicitaire remise à des intérêts privés. Aucun des programmes, qu’ils soient d’information, de culture et de distraction ne doit être patronné par un annonceur. Je déduis enfin de ces principes que le pourcentage du temps d’émission consacré à la publicité ne doit pas être tel qu’il dénature la succession des programmes, en abaisse le niveau global et gêne le téléspectateur.  »

Les politiques nous mentent hier et aujourd’hui, ils sont dorénavant au service des intérêts financiers. Seule une société sans publicité pourra devenir une communauté sobre et conviviale. 

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bien naître, bien-être

Selon LeMonde du 23-24 novembre, « être enceinte n’est pas une maladie ». La naissance est un processus physiologique naturel sur lequel il convient d’interférer le moins possible. Halte à la robotisation et à l’hyper contrôle, halte à la technique pour la technique, ne soyons pas esclaves des machines.

Oui, l’accouchement n’est pas une maladie, accoucher debout est plus physiologique que la station couchée, sentir ses contractions permet à une femme de ressentir son nouveau statut de mère, accoucher à toute heure est dans l’ordre des choses. Quand on le peut, il suffit de chauffer la pièce et de préparer des serviettes chaudes pour recevoir l’enfant.  On fait bouillir de l’eau pour désinfecter une paire de ciseaux, des nœuds dans le cordon ombilical et on masse le ventre pour faire sortir le placenta. Cela suffit pour réussir un accouchement. Dans la France de l’an 2000, il n’y avait plus que 0,4 % d’accouchement à domicile alors que plus d’un tiers des femmes néerlandaises font toujours confiance à la nature ; pourtant on constate que les taux de mortalité entre les deux pays ne sont guère différents. Toute sage-femme se doit de faire surtout de l’obstétrique, de ob-stare, se tenir devant. L’obstétricien, c’est celui qui attend, celui qui évite les interventions inutiles et qui ne fait des césariennes qu’à bon escient.

Si j’étais une femme, je n’accepterais ni la tradition ancestrale, ni le conformisme technologique. Si j’étais une femme, je voudrais pouvoir accoucher à ma guise entourée du père de notre enfant et de quelques personnes d’expérience. Si j’étais une femme, je voudrais retrouver la simplicité de l’acte naturel d’accoucher même si la Nature n’offre pas toujours la facilité.

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esclaves chinois

LeMonde du 22 novembre relate un évènement conjoncturel sur les affrontements entre paysans chinois et policiers à Longnan sur fond de crise sociale. Un simple épisode parmi d’autres de la violence dans les provinces chinoises. Si on en reste là, pas de quoi fouetter un chat. L’éditorial s’essaye pourtant à une véritable analyse de fond sur le flot de travailleurs migrants venus des  campagnes qui retournent chez eux suite à la crise financière : « La fracture sociale pourrait alimenter l’instabilité du monde paysan ». Je reste encore sur ma faim, il me faut donc apporter d’autres éléments de réflexion..

Leur statut de « rural » (le hukou) interdit aux paysans chinois de s’installer en ville. Par ce moyen, l’Etat avait pu pendant longtemps freiner l’urbanisation. Mais avec la conversion du communisme chinois au libéralisme industriel, il y a aujourd’hui quelque 150 millions de mingong, ces paysans-ouvriers privés de droit et de moyens de négociation dans les mines et les industries parce que sacrifiés à la croissance économique. Tout était bon pour les faire quitter la terre : en  2003, on pouvait estimer que 6,7 millions d’hectares avaient déjà été convertis en terrains constructibles et les paysans spoliés n’obtenaient que 10 % environ du prix du marché. Les potentats locaux continuent à escamoter chaque année 20 000 hectares de terres agricoles en ayant recours à la police ou à des hommes de main. Même le directeur de l’Institut du développement rural (Pékin) pensait il y a peu que la croissance économique est tirée par trois chevaux, l’investissement, l’exportation et la consommation interne. Même Le Monde nous laisse croire qu’il ne faut pas que la croissance chinoise tombe sous la barre des 8 % en 2009.

Dommage que les faux analystes nous cachent que c’est la croissance et l’urbanisation qui sont les causes des maux actuels. Le taux de croissance est un objet de culte, pas une solution. La réalité s’impose, les mingong n’étaient pas les bienvenus dans les rangs du capitalisme moribond ! Ils n’ont été que les esclaves temporaires  du système thermo-industriel.

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Comité invisible

Julien a dit un jour à son père : « Moi, je veux vivre dans la frugalité ». Il s’est installé avec des copains sur le plateau de Millevaches en Corrèze pour élever moutons, poules et canards. Le groupe voulait fuir la frénésie métropolitaine, s’éloigner du travail salarié, rejeter le  système capitaliste et l’hyperconsommation, bannir même les portables par refus de la sujétion et ravitailler les personnes âgées aux alentours. Ils ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». On les accuse de vouloir « bloquer la machine économique et créer un état de chaos régénérateur », objectif défini par un Comité invisible dont Julien serait le noyau dur. Mais dans les textes de Julien, nul appel à homicide ou violence contre un individu (LeMonde du 21.11.2008).

Pourtant c’est vrai que ce groupe voulait faire exploser la société. Vivre à la campagne, c’est vider les villes de leurs habitants, refuser la soumission salariée, c’est vider les entreprises de leurs travailleurs, bannir le portable, c’est mettre à mal toute l’industrie de la télématique, prendre directement en charge le troisième âge, c’est supprimer plein d’emplois d’assistanat. Ce groupe ne pouvait donc que terroriser une société de consommation, de spectacle et de services.

Pauvre société thermo-industrielle qui a oublié raison garder dans ses réactions policières…

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effet multiplicateur

Le célèbre économiste Keynes, père de la croissance continue des Trente Glorieuses à cause de sa volonté de relance économique par les bas taux d’intérêt et le déficit budgétaire (théorie générale, écrite en 1936), voyait dans le mécanisme multiplicateur une explication de la diffusion de la croissance. En effet un investissement supplémentaire, par exemple une nouvelle entreprise dans une ville, permet la création de revenus qui sont dépensés dans les différentes boutiques de la ville, ce qui permet la création d’une nouvelle vague de revenus qui sont à leur tour dépensés dans d’autres magasins et ainsi de suite. Malheureusement cet effet multiplicateur fonctionne à la hausse comme à la baisse. Si une ville perd une entreprise, les sous-traitants peuvent fermer leur porte, puis le boulanger et le boucher réduire leur personnel, puis… Les revenus baissent, donc les consommations baissent, il y a un effet en chaîne qui détruit les emplois.

C’est pourquoi la demande de l’industrie automobile aux Etats-Unis semble justifiée. Ils demandent 25 milliards de dollars à l’Etat américain car « il s’agit d’éviter à l’économie américaine une catastrophe dévastatrice » (Richard Wagoner de General Motors). L’automobile au sens large emploi treize millions de personnes, soit un emploi sur dix. Avec l’effet multiplicateur, tu devines déjà la catastrophe si on ne produit plus de 4×4. Mais l’essentiel pour la Biosphère n’est pas là. Examinons le discours d’Alan Mullary (Ford) : « Notre industrie automobile a-t-elle un avenir ? Est-ce qu’un prêt garanti par le gouvernement fédéral pour passer cette période difficile vaut mieux que l’inaction ? Je crois que la réponse à ces deux questions est oui » (LeMonde du 20 novembre).

En fait la réponse d’un politique digne de ce nom devrait être : « NON, l’automobile individuelle n’a pas d’avenir durable. Nous sommes en train d’atteindre le pic pétrolier, les réserves en pétrole vont fournir de moins en moins de carburant. Il n’y a pas de substitut possible pour mettre de l’énergie dans les moteurs à explosion. L’industrie automobile doit se reconvertir, la période du profit facile est terminée, l’Etat ne peut pas socialiser les pertes. Débrouillez-vous, c’est la seule loi du marché qui vaille ».

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occupation visuelle

La page planète (LeMonde du 19 novembre) nous présente des rapprochements saisissants. En demi-page en haut un article avec photo sur ces vieux qui vivent « sans incapacité » jusqu’à 68 ans dans l’UE. En dessous un graphique sur le thon rouge menacé d’extinction. Pendant combien de temps les vieux pourront-ils encore manger les espèces en haut de la chaîne alimentaire pour rester en bonne santé ? Pour le reste de la page, on apprend que les souris nourries au maïs Mon 810 se reproduisent moins bien que les autres. Y aura-t-il assez d’enfants pour faire encore des vieux en bonne santé ? La page suivante sur ma planète indique que des vieux comme Giscard d’Estaing entravent le développement de l’éolien. Les vieux auront-ils assez d’énergie à consommer pour pallier leur manque d’énergie ?

Le principal motif d’opposition de VGE à l’éolien, à part son soutien au nucléaire qu’il a contribué à lancer quand il était jeune, provient de son amour pour les beaux paysages. Il est vrai qu’à terme les éoliennes risquent d’occuper visuellement un dixième de la France, dixit mon quotidien préféré. Et jusqu’à 100 % ! Vraiment hallucinante cette expression d’« occupation visuelle ». Moi qui croyais que les fils électriques polluaient déjà les paysages, même au plus profond des montagnes. Moi qui croyais que c’était le bitume des routes et autoroutes qui non seulement occupait l’espace mais fragmentait aussi les écosystèmes. Moi qui croyais que la pollution visuelle principale, c’était le fait des villes qui envahissent les campagnes.

Jeunes et vieux, thonidés et OGM, éolien et paysages, énergie et infrastructures collectives, tout est relié mais on ne le sait pas encore, chacun enfermé dans sa bulle plus ou moins confortable. Ce que je pense, c’est que la courbe de l’espérance de vie s’inversera un jour, l’humanité fait aujourd’hui trop de conneries pour qu’il en soit autrement.

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un homme = un ver de terre

Selon l’article 10 de la convention européenne des droits de l’homme, « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de concevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières. » Désormais je pourrais donc dire que « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité » (LeMonde du 18 novembre). Mais je ne le ferai pas car les relations sexuelles entre identiques ne font pas d’enfant, ce qui est avantageux pour lutter contre la surpopulation mondiale. L’homosexualité semble même supérieure à l’hétérosexualité : si on la poussait à l’universel ce serait l’extinction de la race humaine et tout bénéfice pour les non-humains !

La liberté d’expression sans limites (sauf injures ou diffamation) est sans doute un fondement de l’amélioration des relations sociales, encore faut-il que la connerie reste limitée à la sphère privée. Ainsi le même numéro du Monde m’informe que « le créationnisme étend son influence en Europe ». Voici le véritable danger. Un professeur américain de biologie fut même condamné en 1925 à une amende pour avoir enseigné les théories de Darwin (l’évolutionnisme).  

Il a fallu attendre 1987 pour que la justice interdise définitivement, au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’enseignement du créationnisme (Dieu a créé l’univers et l’Homme). Il te faut dorénavant admettre que toutes les formes de vie existant aujourd’hui descendent d’un même organisme : les gènes qui mettent en place le plan de fabrication d’un être humain sont les mêmes que ceux fonctionnant chez un ver de terre ou une céréale. Maintenant on sait de source sûre qu’il n’y a ni plan préétabli par un dieu, ni dessein intelligent concocté par la nature, il n’y a que le hasard. Et l’homme en soi ne vaut pas beaucoup plus que le ver de terre, et trop souvent il est même beaucoup moins utile. Est-ce déroger à la libre-expression que de s’exprimer ainsi ?

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supprimons les JO

Yves Cochet, à l’époque où le baril approchait des 150 dollars prédisait que les JO n’auraient pas lieu en 2012. Mon quotidien préféré du 16-17 novembre fait de même, non pour des raisons pétrolières qui plombent le coût des déplacements, mais à cause du tsunami financier : « Personne ne se doutait que la Grande-Bretagne allait  connaître l’une des pires récessions de son histoire … Si nous avions su, il est quasiment certain que nous n’aurions pas postulé (dixit la ministre britannique chargée des Jeux)… Gordon Brown aurait préféré utiliser cet argent autrement … La crise risque de décourager les touristes ». La déclaration de Boris Johnson, maire de Londres, lors des jeux olympiques de Pékin, « Les Jeux de Londres ne seront pas les jeux de l’austérité » paraît dorénavant d’une inconscience folle ; aujourd’hui il promet de traquer les dépenses superflues !

Profitons du contexte actuel pour programmer la suppression des JO. Supprimons cette entreprise de décervelage qui nous assène tous les quatre ans un panégyrique de l’ethnocentrisme (nationalisme sportif) et une ode au commerce mercantile (on peut tout vendre lors des JO, mais pas parler politique). Notre futur n’a pas besoin de jeux et de télévision, mais de sobriété et de réflexion.

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l’avenir du PS

Le socialiste est un intellectuel qui ne pense pas. Le dossier du Monde (15 novembre) sur le Congrès du Parti socialiste enfonce le clou : « Un PS fracturé par le référendum européen de 2005 (…) Un PS gazeux, sans armature idéologique forte, ni base sociale marquée, ni socle militant puissant (…) Faute d’un affrontement sur les idées, on assiste à un affrontement hystérique sur les personnes (…) Un PS en panne d’idées parce qu’il est en panne d’une compréhension du monde. » J’en passe et des meilleures. Mais l’atonie du Parti socialiste est-elle due au fait que les intellectuels sont écoutés par les dirigeants du parti, mais pas entendus, ou l’atonie cérébrale vient-elle des intellectuels eux-mêmes, à commencer par les experts omnipotents qu’on nomme économistes ?

Prenons un exemple. La posture plus-à-gauche dans le parti socialiste (motion C de Benoît Hamon) est un regard vers notre passé, pas vers notre avenir. Ainsi l’indépendance de la banque centrale européenne (BCE) est critiquée. Cette gauche-là voudrait pouvoir relancer l’économie avec une baisse des taux d’intérêt. Non seulement une telle politique perpétue la vie à crédit (politique keynésienne de la Fed) qui a entraîné pour grande partie le tsunami financier, mais cela risque aussi de relancer l’inflation, donc de diminuer le pouvoir d’achat. Plus fondamentalement, toute politique de relance est artificielle et soutient un système économique qui vit déjà au-dessus des possibilités de la planète. C’est donc une erreur fondamentale car il n’y a pas là de vision d’avenir, seulement une gestion du système financier qui ne se démarque pas de celle de Sarkozy, cette droite adepte de la  relance économique et opposée à l’autonomie de la BCE. 

Aller vers l’idéal, comprendre le réel ? Il ne suffit pas de comprendre le monde tel qu’il fonctionne aujourd’hui, il faut porter un grand récit pour un avenir positif de l’humanité. Seuls les partisans d’une décroissance positive, alliant écologie et social, esquissent actuellement cette société durable. Ce n’est pas parce que le social-écolo René Dumont a obtenu seulement 1,32 % des voix en 1974 et le pôle écologique du PS pas beaucoup plus (1,58 % aujourd’hui pour la motion B), que l’utopie ne peut pas devenir une réalité : la planète œuvre aux côtés des objecteurs de croissance car les forces de la Biosphère s’épuisent et rendent obsolète chaque jour d’avantage l’idéologie croissanciste.

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l’indécence du luxe

LeMonde devient une vitrine permanente pour le luxe. Ainsi, aujourd’hui 14 novembre, les références de la gastronomie, les accessoires décoratifs pour les lieux d’aisance, le festival des meilleurs vins (çà, c’est une pub), mais cette fois pas de  dithyrambe sur les berlines. Par contre, trois articles sur ¾ de pages pour le secteur  du luxe qui « pourrait entrer en récession en 2009 ». J’en pleure déjà ! Le début du premier article a un sanglot dans la voix : « Même le luxe, que l’on pensait épargné par les aléas économiques, va pâtir de la crise mondiale ».

Pas un mot critique des journalistes sur la fonction immorale du luxe qui établit comme un fait acquis les inégalités de consommation. Tout au contraire, on détaille les baisses de chiffres d’affaires des différents pilleurs de la planète. Gucci ou Louis Vuitton connaîtraient une croissance de 3 % et non plus de 9 % comme en 2007. Qu’attend Sarko pour les subventionner ? Le style journalistique est puant de stupre. Les marques sont achetées pour les styles de vie qu’elles représentent, les seules qui devraient tirer leur épingle du jeu sont de super haut de gamme, l’élitisme devrait attirer les acheteurs les plus fortunés, les riches acheteurs sentiront-ils moins bons, dépenses des super riches (à la tête d’un actif net supérieur au million de dollars), etc. Le comble, c’est qu’il est bien indiqué à plusieurs reprises que les marques de luxe guignent les marché émergents, y compris la Mongolie ! La connerie doit se mondialiser.

Pourtant nous devrions savoir que le luxe est un processus de différenciation/imitation qui alimente la croissance pour la croissance et nous projette contre un mur. Autrefois le luxe, par exemple pour Charlie Chaplin enfant, c’était de recevoir une orange en cadeau de Noël. Jamais nous n’aurions du aller au-delà.

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l’insurrection qui vient

Dix personnes soupçonnées d’avoir saboté des  caténaires SNCF sont en garde à vue. Quelles seraient les motivations de ces terroristes ? Dans un livre, L’insurrection qui vient, il s’agirait de « tout bloquer, voilà désormais le premier réflexe de tout ce qui se dresse… Comment rendre inutilisable une ligne de TGV, un réseau électrique ». Tels seraient les moyens à utiliser, mais je ne vois pas l’objectif, à quoi sert-il de bloquer pour bloquer ? Cela se fait déjà, grève des pilotes d’avion un jour, des agents SNCF un autre jour, et les enseignants, etc. Les grévistes se croient dans leur bon droit de défense des acquis sociaux, mais quel but poursuivent les apprentis terroristes ? J’ai une réponse historique à leur fournir, bloquer le système, casser des machines, c’est le but des luddites.

Sale Kirkpatrick, dans La révolte luddite, briseurs de machine à l’ère de l’industrialisation, donnait quelques pistes de réflexion : « Comme l’anticipait le panneau surplombant les portes de l’Exposition universelle de Chicago en 1933, la science explore, la technologie exécute, l’Homme se conforme. Personne n’a voté pour ces technologies. Il semble même que les décisions qui concernent les hommes soient prises de plus en plus en fonction de la technologie, et non le contraire (…) La vie humaine est de moins en moins liée aux autres espèces, aux systèmes naturels, aux conditions saisonnières et locales. A revers, elle est de plus en plus rivée à la technosphère, aux milieux artificiels, aux conditions et aux protocoles industriels, et même aux formes de vie crées par l’homme (…) Les luddites (les objecteurs de croissance) ne sont pas opposés à toutes les machines, mais à toutes les machines préjudiciables à la communauté, comme le dit une lettre de mars 1812. »  

Dans ce contexte défini par les luddites début XIXe siècle, il me parait aujourd’hui toujours souhaitable de résister à l’emprise technologique. Ce n’est pas de transports à grande vitesse dont on a besoin, mais de moyens de cultiver les liens de proximité pour une société conviviale et respectueuse de la nature. Je comprends ceux qui s’enchaînent sur des voies ferrées pour bloquer un convoi chargé de substances nucléaires, je conçois qu’un jour ou l’autre des militants bloqueront des LGV ou des autoroutes. Le sabotage par la non-violence serait une arme de destruction massive si elle était utilisée à bon escient dans un pays démocratique. Mais il faut le faire à visage découvert car ce qui importe, c’est le fait de sensibiliser la population.

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développement de l’impuissance

Mon quotidien préféré est souvent critiquable pour avoir laissé passer sans les critiquer des informations sur des mecs qui n’en valent pas la peine. Mais parfois je peux lire la perle rare, le point de vue auquel j’applaudis avec les innombrables mains de la Biosphère. Ainsi du glaciologue Claude Lorius qui en appelle à un « sursaut de l’homme » (LeMonde du 12 novembre). Extraits :

            « On prévoit d’ici la fin du siècle un bond climatique qui pourrait être équivalent à celui que la planète a franchi en dix mille ans pour passer de l’âge glaciaire à l’holocène. La liste des impacts est impressionnante parce que tout est interdépendant. C’est sûr, nous aurons des catastrophes, des cataclysmes, des guerres, des inondations, des sécheresses, des famines. Mais l’impact humain ne concerne pas seulement le climat. L’occupation des sols, l’utilisation des ressources, la gestion de nos déchets sont autant d’agressions à la planète qui relèvent de l’homme et le menacent.             Au XXe siècle, alors que la population était multipliée par quatre, la consommation d’énergie était multipliée par quarante. La courbe de la consommation d’énergie n’a aucune raison de plonger, je ne vois pas comment on va s’en sortir. La moindre velléité de mettre une taxe sur les 4×4 rend les politiques fébriles de devenir impopulaires… et ce n’est pas en habillant Total en vert qu’on va changer quoi que ce soit. Le développement durable est une notion à laquelle je ne crois plus. On ne peut plus maîtriser le  développement. Et pour être durable, il faudrait être à l’état d’équilibre, or cet équilibre n’existe pas. C’est un terme trompeur. Avant, j’étais alarmé mais j’étais optimiste. Je pensais que les économistes, les politiques, les citoyens pouvaient changer les choses. Aujourd’hui je ne le suis plus… sauf à espérer un sursaut inattendu de l’homme. »

Et dire que le Parti socialiste français a gravé dans le marbre de sa Déclaration de principes les mots de « développement durable », et même celui de croissance économique ! La Biosphère ne sera pas sauvée par le PS maintenant que la motion B (social-écolo) a pris une veste au dernier vote des militants : 1,58 %, pas beaucoup plus que l’écologiste René Dumont aux présidentielles de 1974 !!

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la Chine, croissanciste

            Le capital naturel se dégrade et notre planète a besoin de moins d’activités humaines. Mais économistes et politiques s’acharnent à vouloir relancer l’économie. Hier c’était Obama qui voulait sauver l’automobile, aujourd’hui c’est la Chine qui s’inquiète d’un taux de croissance jugé insuffisant. Car un taux de croissance de 9 % ne suffirait pas à assurer la stabilité politique et à calmer les manifestations populaires contre l’inflation. Alors on adopte un plan de relance de 455 milliards d’euros (4000 milliards de yuans) avec déficit budgétaire et baisse des taux d’intérêt. On en revient aux vieilles méthodes keynésiennes qui, comme l’histoire nous l’a appris, sont durablement inflationniste. D’où les manifestations populaires contre l’inflation qui vont reprendre de plus belle.

Capitalistes ou communistes, je ne vois plus de différence en matière économique. Les conservateurs qui nous dirigent, c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas le sens des limites, en restent à la croissance économique comme solution à tous les problèmes qui rongent nos sociétés. Pourtant dans le cas de la Chine, sa transformation en pays-atelier du monde est déjà un fiasco. L’exode rural massif s’accompagne de l’exploitation des travailleurs, le libre-échange généralisé importe les pollutions dont les pays riches ne veulent plus, la pression sur les ressources naturelles accentue la raréfaction et entraîne la hausse des prix, les déséquilibres entre les territoires se multiplient. Imiter le modèle de développement occidental est un mauvais plan pour un pays émergent.

Seule la simplicité volontaire est grande, tout le reste est faiblesse…

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Obama, croissanciste

            Le capital naturel se dégrade et notre planète a besoin de moins d’activités humaines. Mais économistes, politiques et médias s’acharnent à vouloir relancer l’économie. Même pas encore rentré officiellement en fonction, le nouveau président des Etats-Unis envisage déjà d’agir pour l’emploi. Barack estime insupportable un taux de chômage de 6,6 %, un taux modéré comparé au chômage français, un taux minuscule comparé à des pays du Tiers-monde. Face à cette « urgence », la stratégie de relance devrait privilégier le secteur automobile. Le gouverneur de l’Etat-voiture (le Michigan) a  gagné, le fordisme a gagné, il faut sauver l’automobile en octroyant 25 milliards de dollars à taux préférentiel (LeMonde du 9-10 novembre).           

Démocrates et républicains, je ne vois plus de différence en matière économique. Les conservateurs qui nous dirigent,  tous ceux qui n’ont pas le sens des limites, en restent à l’auto comme colonne vertébrale de l’industrie. Comme disait une maman républicaine avant l’élection, il faut pour ses enfants un avenir positif, avec deux automobiles et deux garages, la grosse maison qui va avec et le chien. Mais seule la décroissance est positive pour les pays d’obèses qui consomment trop et ne partagent rien.

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Crichton est mort, enfin !

 Michael Crichton est mort, LeMonde du 8 novembre lui consacre deux-tiers de page. Est-ce mérité ? OUI si on en croit la vox populi mesurée par le nombre d’exemplaires vendus de ses romans comme Jurassik Park. NON si on possède un tant soit peu de rigueur intellectuelle et morale. Analysons son avant-dernier roman State of Fear (Etat d’urgence) publié en 2005.

Crichton y déblatérait à propos du changement climatique. Comme Bush junior, il pensait que le protocole de Kyoto était un mauvais choix parce que « personne ne peut en respecter les paramètres ». Mais surtout ne dites-pas de Crichton qu’il a écrit son livre pour soutenir la politique que Bush. Il n’a fait qu’obéir à une simple suggestion d’amis biologistes qu’il n’avait pas vu depuis trente ans. Grâce à eux, il s’est convaincu de sa lâcheté « à ne pas dire sa vérité ». Sa conclusion implicite : pas la peine d’agir contre l’effet de serre !!! Crichton se contentait de ce diagnostic fantaisiste :  « Si l’activité humaine n’était responsable que d’un degré de plus, faudrait-il que la planète entière renonce, dès demain, au pétrole et au charbon ? ». Il est vrai que Bush junior, celui dont l’histoire dira qu’il a mené une politique criminelle, l’a complètement conforté dans son analyse : « Nous sommes d’accord, les rapports des scientifiques ne sont pas toujours très solides. Mais comment en convaincre les gens ? » Ces deux lascars se voulaient donc beaucoup plus fort que les centaines de scientifiques qui ont participé au GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). La communauté scientifique converge pour annoncer un réchauffement moyen de la planète compris entre 1,5 et 4° d’ici 2100, Crichton se moque : « Si un gouvernement osait publier des projections budgétaires pour le siècle à venir, tout le monde rigolerait ».

Contre cette accumulation d’inepties, LeMonde se contente de cette phrase neutre : « Crichton conteste l’existence du réchauffement climatique avec force courbes et graphiques ». Encore une fois LeMonde a failli à son devoir de formation des lecteurs. Ce n’est pas parce qu’une personne est morte qu’elle doit échapper à la critique.

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encyclopédie des nuisances

Nous avons envoyé nos chroniques à l’encyclopédie des nuisances. Nous avons reçu cette réponse de Jaime Semprun : « Nous ne pensons pas du tout que le journal Le Monde – qu’il nous arrive aussi de lire pour les quelques informations qui peuvent s’y rencontrer mais surtout en tant que document sur la servilité intellectuelle – mérite le genre d’analyse détaillée que vous donnez. D’autant que vous la formulez d’un point de vue (disons « décroissant ») que nous trouvons largement insuffisant. »

On nous rend donc notre manuscrit en joignant aimablement un livre que nous avons déjà lu Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable. Il est vrai que dans ce livre, on condamne aussi bien la pensée dominante que les objecteurs de croissance : « On serait tenté de  n’accorder qu’une intelligence fort médiocre à Serge Latouche (…) Le fatum thermodynamique soulage heureusement du choix de l’itinéraire à emprunter (…) D’ailleurs les représentations catastrophistes massivement diffusées ne sont pas conçues pour faire renoncer à notre mode de vie si enviable, mais pour faire accepter les restrictions et aménagements techniques qui permettront de le perpétuer. » 

Il est vrai que nous n’allons pas très loin dans nos critiques, je me contente par exemple aujourd’hui de dire que LeMonde du  7 novembre ne nous a absolument rien apporté, sauf pour essayer de nous démontrer par A + B qu’il fallait absolument acheter un portable : « Les téléphones mobiles deviennent des consoles de jeux, sous-titré L’arrivée des nouveaux terminaux séduit un nombre croissant de joueurs ». D’un côté le livre d’excommunications de René Riesel et Jaime Semprun,  de l’autre les délires consuméristes du Monde. Ma planète est mal partie !

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