biodiversité

Ecologie radicale, droit des animaux, devoirs de l’homme

De la part de notre correspondant Gérard Charollois :

« En un temps où l’humanité massacrent des milliards d’animaux d’élevage « produits » sur un mode industriel pour leurs viandes, où certaines religions perdurent à exiger de la souffrance préalable à la mort pour satisfaire les dieux, où des pays tolèrent encore la chasse loisir et des spectacles cruels impliquant des animaux, les législateurs promulguent, dans tous les pays, des lois proclamant que l’animal est un être sensible.

 Si l’animal d’élevage et l’animal sauvage sont ainsi sacrifiés, maltraités, réifiés, pour le profit ou l’arriération, les animaux de compagnie voient leur sort s’améliorer. Il y a, ici et maintenant, contraste entre l’affection prodiguée aux chiens et chats peuplant le foyer et l’indifférence nourrie d’une ignorance entretenue à l’égard des bovins, porcs, volailles, mais aussi renards, blaireaux et autres hôtes de nos bois. Rien ne permet de justifier cet écart croissant entre les attentions bienveillantes portées aux premiers et cette coupable méconnaissance de l’enfer réservé aux seconds.

La pince métallique saisissant le blaireau ensanglanté par les morsures des chiens pour l’extraire de son terrier, dans la «vénerie sous terre » susciterait une juste indignation généralisée si elle perforait l’un de nos animaux de compagnie. Or, le blaireau ou le renard ne souffrent pas moins qu’un chien ou qu’un chat, pas moins qu’un homme. Tous ces êtres vivants possèdent un système nerveux leur permettant d’éprouver la souffrance, caractéristique essentielle fondant un droit à ne pas être maltraité.

 Un droit ? L’animal a-t-il des droits ? Nos essayistes contemporains débattent ici sur le sexe des anges.

 D’aucuns diront : « il faut certes protéger les animaux et considérablement améliorer les traitements que l’homme leur inflige. Mais, si l’homme a des devoirs envers eux, les animaux n’ont pas de droits, car, pour avoir des droits, il faut pouvoir contracter ». Renvoyant à la théorie du contrat social de Jean-Jacques ROUSSEAU, ces penseurs au nombre desquels figurent certains amis des bêtes, soutiennent que la loi, le droit, sont produits d’une volonté générale.

 Or, l’animal ne peut pas vouloir un droit. Il ne peut pas contracter avec une société politique.

 Pour eux, l’homme, en revanche, par sa domination, sa maîtrise, contracte des devoirs envers les animaux.

 Pour d’autres penseurs, l’animal possède bien des droits quand bien même ceux-ci nepeuvent lui être reconnus que par l’humain.

 Vous lirez, dans les ouvrages et articles consacrés au sujet, les termes de cette querelle sémantique.

 Je la trancherai, pour ma part, en lui retirant tout intérêt pratique et théorique.

 En effet, si l’animal ne peut pas contracter avec quiconque, on pourrait en dire autant de l’enfant en bas-âge, du vieillard dément et pourtant, nul ne songerait à contester qu’ils aient des droits. D’ailleurs, les nations-unies adoptèrent, en 1990, une convention internationale relative aux droits de l’enfant, convention ratifiée par la France qui édicta d’autres textes, dont une loi du 5 mars 2007 dite « relative aux droits de l’enfant ». Certains répliqueraient, dans un esprit anthropocentrique que si l’enfant en bas-âge et l’animal ne peuvent pas contracter, le premier est d’essence différente et que cela suffit à justifier une différence d’approche de la reconnaissance d’un droit.

 Reconnaître un droit aux animaux ne retire rien aux droits de l’enfance. D’un point de vue logique, la théorie du droit de l’animal et celle du devoir de l’homme envers l’animal se rejoignent.

 Le premier dira :

 « l’animal possède le droit de ne pas être maltraité, car il est un être sensible ».

 Le second répondra :

 « L’homme a le devoir de ne pas maltraiter l’animal être sensible ».

 Alors, fermons cette querelle abstraite pour condamner, tant sur le fondement du droit que sur celui du devoir, la tauromachie, la chasse, l’élevage concentrationnaire, es abattages rituels. Ces pratiques méritent, non pas des réformes, des adoucissements, des atténuations, mais une abolition. En rehaussant le statut de l’animal, on conforte les droits de l’homme en développant les qualités d’empathie qui font une civilisation digne et viable. »

 Gérard CHAROLLOIS (16 novembre 2014)

 www.ecologie-radicale.org

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Un enfant a-t-il vraiment plus de valeur qu’un bouquetin ?

Stéphane Foucart dit juste dans sa chronique* : « Pourquoi a-t-on finalement déployé des moyens d’éradication de Capra ibex (bouquetin des Alpes) aussi inversement proportionnels à la menace qu’il représente ? La réponse tient sans doute à la nature même de ce risque. Un péril nous semble souvent bien plus intolérable lorsqu’il est le fruit de la nature que lorsqu’il est le produit de la société. Qu’un loup vienne à tuer un enfant et de nombreuses voix se lèveront pour exiger l’éradication du grand carnivore. Imaginons qu’un tel régime s’applique à l’automobile ou au chien, et on comprend aisément que ce qui est ici en jeu n’est pas le risque lui-même, mais notre rapport compliqué à la nature sauvage. »

Ce message est si clair que nous pouvons déjà conclure avec Claire Benard : « Nous sommes co-locataires de la planète. Pourtant nous nous comportons, en flinguant tout ce qui nous gène, comme les seuls occupants qui comptent. Comme nous sommes les plus forts on va finir par réussir à…être seuls ! » (commentaire de l’article sur lemonde.fr)

* LE MONDE du 6-7 septembre 2014, Guerre sur le Bargy

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Si tu tues les loups, tu dois aussi tuer les cerfs

Jack Ma (de son vrai nom Ma Yun, « Cheval Nuage »), le fondateur d’Alibaba, un des géants chinois du Net, avait loué quatre hélicoptères, au prix de 1 000 livres par heure chacun, pour se rendre dans une série de domaines de chasse où son groupe d’amis a tué 17 cerfs et autres animaux sauvages ». Certains ont accusé M. Ma de ne pas mettre en pratique ce qu’il professe depuis de longues années, le respect de la nature, puisqu’il est un des membres émérites de l’ONG américaine The Nature Conservancy (La préservation de la nature, TNC). Jack Ma s’explique : « Il faut maîtriser régulièrement le nombre de kangourous d’Australie, de lapins, de vieux cerfs malades en Europe et en Amérique (…). C’est scientifique, mais c’est aussi une responsabilité pour la protection de la nature (…) Actuellement en Chine, il y a beaucoup d’endroits où les sangliers causent des dégâts, d’un côté c’est un progrès pour l’écologie, mais de l’autre une reproduction excessive provoque des inconvénients et on doit régler ce problème »*. Il aurait donc compris les vertus d’une chasse au service de la protection de la nature afin de réguler des espèces sauvages qui n’ont plus de prédateurs naturels.

                 Apparemment Jack Ma serait même conforme à l’éthique de la terre telle que formulée par Aldo Leopold : « Dans le Wisconsin, il y avait des loups, et ceux-ci se chargeaient de réduire les hardes de cerfs. Mais lorsque les broussailles firent leur apparition, les loups avaient été éradiqués et l’Etat avait promulgué une loi pour protéger les élans. Tout était prêt pour que commence l’invasion du cerf. Cette immense population de cerfs mangeait des broussailles de bon appétit. Qu’y avait-il dans ces broussailles ? On y trouvait essentiellement des essences de lumière, à la durée éphémère, et des arbustes qui préparaient l’avènement de la future forêt. Au cours d’une évolution normale, les broussailles finissent par être dépassées par la croissance des arbres. Mais les cerfs mangeaient la forêt naissante. Il semblait évident que si nous ne réduisions par leur population nous-mêmes, la famine s’en chargerait et nous finirions par perdre à la fois forêt et cerfs. Les protecteurs de cervidés, interdisant les tentatives pour réduire la population de cerfs, sont prêts à sacrifier la future forêt. L’erreur fondamentale de cette forme de « protection de la nature », c’est qu’elle cherche à protéger une ressource en en détruisant une autre. Ces « protecteurs » sont incapables de considérer la terre comme un « tout ». Ils sont incapables de penser en termes de bien-être à long terme pour l’ensemble de  la communauté biotique. »

                 Conclusions de Biosphere ? D’abord la maîtrise des équilibres écosystèmiques sont difficiles à réaliser par la seule action humaine. Ensuite Jack Ma n’a pas compris que faire de la régulation des hordes sauvages un sport de riches ne résout pas le problème structurel. Enfin les loups français auraient leur utilité s’ils savaient distinguer le gibier sauvage dont la population doit être régulée et les ovins domestiques, propriété privée, donc intouchables…

 * LE MONDE du 20 août 2014, un milliardaire chinois piégé par une partie de chasse

** Aldo Leopold, la conscience écologique (éditions wildproject, 2013) p. 154-156

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La couleur de l’écologie n’est pas le vert, mais le blanc

La couleur de l’écologie n’est pas le vert, mais le blanc.. aux Etats-Unis. Alors que les minorités (Afro-Américains, Latinos…) comptent aujourd’hui pour 36 % de la population américaine, elles restent faiblement représentées dans les organisations de défense de l’environnement, qu’il s’agisse d’ONG, de fondations ou d’agences gouvernementales*. Pourtant la pollution ne frappe pas de manière similaire les différentes classes sociales. Les minorités qui appartiennent en grande partie aux classes modestes sont plus exposées que les classes les plus aisées à la pollution industrielle.

                Entre racisme environnemental et guerres vertes, le 21ème siècle sera empli de bruits et de fureurs. Nous passerons de la catastrophe au cataclysme**. C’est ce que montre Razmig Keucheyan dans son livre, La nature est un champ de bataille***. Le chapitre sur le « Racisme environnemental » bat en brèche l’idée que l’humanité subit uniformément les conséquences de la crise écologique. Tout comme il existe des inégalités économiques ou culturelles, on en trouve dans le rapport des individus ou groupes d’individus aux ressources qu’offre la nature aussi bien qu’à l’exposition des effets néfastes de la croissance, pollution, dégradation de la qualité de l’eau, inégalités d’accès à l’énergie, etc. Les catégories populaires et les minorités raciales ont une propension moindre à recourir à la loi pour empêcher l’enfouissement des déchets toxiques à proximité de leurs quartiers. Les possibilités d’évitement de sacrifices privés ne sont pas équitablement distribuées dans la population. Le Sierra Club, grande organisation environnementale, mena une enquête parmi ses membres pour déterminer s’ils souhaitaient que l’association développe des politiques spécifiquement destinées aux pauvres et aux minorités. Deux tiers de ses membres répondirent par la négative. L’écrasante majorité de ses membres étaient blancs, de classes moyennes et supérieures.

Les gouvernements soutiennent ausi un capitalisme prédateur et inégalitaire. Il est symptomatique que le président François Hollande et son gouvernement acceptent l’influence du lobbying des entreprises. Il est significatif qu’après la constitution de son nouveau gouvernement, Manuel Vall reçoive une standing ovation lors des journées d’été du MEDEF (syndicat des patrons). Il est vrai que le Premier ministre s’est livré à une véritable déclaration d’amour à l’entreprise. L’écologie politique n’aime l’entreprise que si elle ne pollue pas et répond aux besoins fondamentaux de tous, riches et pauvres. Il ne s’agit pas simplement de protéger des espèces emblématiques comme l’ours blanc, il s’agit de montrer que nous partageons le même vaisseau spatial, la Terre ; ce qui n’est utilisé que par quelques-uns l’est au détriment de tous les autres. C’est en ce sens que le combat écologique est aussi un combat social, c’est un combat pour l’égalité des conditions. Les riches savent se défendre contre les atteintes environnementales que ce soit aux Etats-Unis ou en France. Cela ne devrait pas être.

* LE MONDE du 27 août 2014, l’écologie, chasse gardée des Blancs aux Etats-Unis

** Dans la littérature assurantielle, est dit catastrophique un événement dont les dommages s’élèvent à plus de 25 millions de dollars (en 1997). Au-delà il est cataclysmique.

*** La nature est un champ de bataille (sous-titré « essai d’écologie politique »)

éditions La Découverte 2014, 206 pages, 16 euros

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Tuez-les tous et restons bien seuls entre criminels

Les Hirondelles salissent ma façade, les Loirs font du bruit sous mes tuiles, la Fouine court dans mes combles, les Chauves souris font des saletés dans ma cave, la Chouette effraie salit mon grenier (et fait peur à mes petits enfants !)…
TUEZ LES TOUS !
Les Chevreuils mangent mes salades, les Sangliers déterrent mes patates, les Limaces mangent… tout, les Castors tronçonnent mes arbres, les Corneilles, les Pies, les Geais se liguent pour manger mes cerises…
TUEZ LES TOUS !
Les Blaireaux sont malades et font des trous partout, les Campagnols et les Taupes aussi… Les Bouquetins sont malades et ne font pas de trou…
Tuez les tous !
Le Renard mange mes poules, la Fouine (encore elle) les saignent, les Serpents et les Guêpes me font peur…
TUEZ LES TOUS !
L
es Tourterelles me réveillent, les Rossignols m’empêchent de dormir et les Grenouilles aussi, et les Moustiques aussi…
                                    Tuez les tous !
Les Requins mangent les baigneurs, les Flamands roses le riz, les Phoques, les Hérons et les Cormorans le poisson…
TUEZ LES TOUS !
Les Loups égorgent les brebis, les Lynx et les Ours aussi…
Tuez les tous
Les Mésanges, les Lézards, les Papillons, les Rougegorges, les Libellules… Ne font rien, mais pourraient faire !…
TUEZ LES TOUS !  Tuez les tous ! TUEZ LES TOUS !
Vivons enfin en paix !

L’Homme a le droit de se multiplier, proliférer, gaspiller, piller, se gaver … EN PAIX !

(texte qui circule sur le net…. et à lire au second degré !)

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Encore une connerie de « l’écologiste » Ségolène Royal

La population de Canis lupus a atteint 301 individus dans l’Hexagone. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a décidé, samedi 28 juin, de prendre en considération « La détresse des éleveurs et de leurs familles » en facilitant les tirs contre ces animaux protégés. Laissons la parole au commentateurs* :

William Markham : 300 ? Il y a 7 milliards d’êtres humains, dont 60 millions seulement en France…. Quelle initiative malheureuse. Laissez-les vivre !

Michel Sourrouille : Le loup est un prédateur, les humains aussi. La population de Canis lupus en France atteint un peu plus de 300 individus, la population d’Homo sapiens en France métropolitaine atteint plus de 66 millions. Quelle est la population la plus invasive ?

Auguste : C’est lamentable et écœurant. 300 loups, 65 millions d’habitants, et une ministre de l’écologie qui aurait plutôt du postuler pour l’agriculture…

Nija Nij : Génial ! Tuons une espèce protégé pour avoir un vote.

Jeanmarcd : Dans la catégorie démago-populiste, Ségolène Royal va bientôt se retrouver sans rivale. Hélas les idées intéressantes qu’elle a pu avoir il y a quelques années ont aujourd’hui disparu.

Vince38 : Mince, moi qui commençais à raconter à mes enfants que, dans l’histoire des trois petits cochons, le loup est injustement stigmatisé et discriminé…

Tramb : Dans un pays où le lobby agricole est prompt à tout casser, cette augmentation de l’abattage démontre le manque de courage des autorités. Elle est contraire à la volonté européenne de renforcer la biodiversité, traduite en droit français par les schémas régionaux de cohérence écologique. La biodiversité, c’est toute la chaîne alimentaire et pas seulement les insectes et les lombrics !

Alain B. : Une ministre de l’écologie qui donne l’autorisation de tuer des animaux sauvages pour faire plaisir à des pollueurs (car les agriculteurs sont les principaux pollueurs) ! Décidément, ce gouvernement, sans courage aucun, aura toutes les reculades et se montre capable de tout (définition d’Audiard) ! Pour parler des moutons « égorgés », il y en a, et beaucoup, depuis très longtemps, bien avant le retour des loups, mais c’est tellement facile (et rentable) aujourd’hui de le leur mettre sur le dos.

Visiteur Londonien : MM Hollande & Valls, pouvez-vous changer le titre du mandat de cette dame : Ministre des éleveurs suffirait. Il est évident que les socialistes ne connaissent rien à l’écologie.

Pierre Guillemot : Canis lupus, dans son rôle de prédateur bienfaisant, pourrait, en consommant les individus les plus faibles, améliorer la qualité de la population d’homo sapiens. Mais je m’égare. La niche écologique de homo sapiens est dans les grandes villes et le loup n’aime pas les grandes villes.

Guillaume Desjonquères : yaka mettre des drones au dessus des troupeaux !

Claire Bernard : Nous n’avons d’autres choix raisonnables que de vivre avec les autres êtres vivants de la planète même lorsqu’ils nous gênent. Que dire aux paysans Africains ou Asiatiques, tuez les éléphants, les lions, les tigres? Tous ces animaux doivent être bien gênants. Nos politiques ne cherchent par à résoudre les vrais problèmes mais à être réélus en flattant le bon peuple. Consternant! Et plus encore venant de la gauche et d’une prétendue ministre de l’écologie.

Eliot : Décision stupide et rétrograde. La plupart de nos voisins ont des effectifs de loup bien plus important que nous (Espagne Allemagne, Italie). Mais on est les seuls à proposer le retour aux battues de la fin du 19ème. De toute façon on peut le chasser mais il reviendra tout seul, car la France a un environnement fait pour lui, il y a toute sa place, il est naturel qu’il y soit. Et les mesures de protection des troupeaux on s’y met quand ? Ca se passe pourtant très bien chez nos voisins.

Narta : Elle est vraiment ministre de l’écologie, Ségolène Royal ?

* Ségolène Royal crie au loup (Le Monde.fr | 30.06.2014)

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Du loup ou des humains, quel est le super-prédateur ?

Le loup est un prédateur, les humains aussi. La population de Canis lupus en France atteint plus de 300 individus, la population d’Homo sapiens en France métropolitaine atteint plus de 66 millions. Quelle est la population la plus invasive ? Le taux de croissance des loups est de 20 % en moyenne annuelle, ils ont beaucoup de retard à rattraper sur la population humaine d’autant plus qu’ils avaient été complètement exterminés. Les loups colonisent de nouveaux territoires, en cela ils ne font qu’imiter les pratiques humaines. Les jeunes loups quittent leur meute quand il y a concurrence pour l’alimentation, les jeunes humains quittent leur cercle d’appartenance quand il faut s’expatrier pour chercher un emploi. Les loups peuvent parcourir 40 à 50 km en une nuit, des hommes prennent l’avion et font des milliers de kilomètres en peu de temps. Il n’y a pas grand-chose qui arrête le loup, il n’est pas inféodé à un écosystème, il s’adapte à tous. Les humains ont la même plasticité. Le nombre de brebis tuées ou blessées par des loups s’est progressivement alourdi au fil des années (1 500 en 2000, jusqu’à 6 786 en 2013). Les Français ont mangé 203 000 tonnes (équivalent carcasse) d’ovins en 2012, soit plus de 3 kilos par habitant bébés compris. Les loups sont une espèce protégée depuis la convention de Berne de 1979. Depuis 1982, les éleveurs ovins ont bénéficié de primes à la tête de bétail, puis de la Prime à la Brebis, et les éleveurs ovins situés dans les zones défavorisées ont bénéficié d’autres aides.

La régulation du nombre de loups est strictement encadrée par l’Etat, 24 loups peuvent être tués chaque année. La régulation du nombre d’humains se fait à la hausse en France, l’Etat multiplie l’aide aux familles nombreuses, allocation familiales, quotient familial pour alléger l’impôt, etc. Mais il ne faut tuer aucun être humain. Comme dit un commentateur sur lemonde.fr* : « 300 loups, 66 millions de cons-sommateurs. C’est sûr, il y a surpopulation; mais de quelle espèce ? »

* Le Monde.fr | 10.06.2014, La population de loups en France atteint plus de 300 individus

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Les méduses (et les insectes) seront l’avenir de l’homme

« En Namibie, les quelque 10 millions de tonnes de sardines et d’anchois ont été surexploités. Leur population déclinante a laissé la place à 12 millions de tonnes de méduses. Partout les excès de la pêche ont décimé les grands prédateurs de la méduse – requins, thons, tortues luth – alors qu’elle-même dévore d’énormes quantités d’œufs et de larves de poissons. Les méduses sont des carnivores qui ne connaissent pas la satiété. En masse compacte, elles obstruent les prises d’eau destinées à refroidir les centrales nucléaires installées près des côtes, elles se sont illustrées par plusieurs « attaques » spectaculaires de fermes aquacoles. Les cnidaires résistent à l’acidification des océans.… »*.

 Ces pullulations sont un symptôme que nos océans sont malades… de l’homme : surpêche, émissions de  gaz à effet de serre (qui acidifient les mers), déchets de plastique (support idéal du polype au début du cycle de vie de certaines méduses), etc. « Peut-être le destin de l’homme est-il d’avoir une vie brève, mais fiévreuse, excitante et extravagante, plutôt qu’une existence longue, végétative et monotone. Dans ce cas, que d’autres espèces dépourvues d’ambition spirituelle – les méduses par exemple – héritent d’une Terre qui baignera longtemps encore dans une plénitude de lumière solaire ! »**

 Sur terre, les insectes étaient là bien avant l’homme, qui a trop souvent tendance à croire que la planète est pour lui et pour lui seul. Sur 1 200 000 espèces animales connues à ce jour, 830 000 sont des insectes. Petits, voire minuscules, les insectes ont su s’adapter à une infinité de milieux particuliers. L’homme pense dominer la planète. Pourtant, à y regarder de plus près, les vrais maîtres du monde à venir sont les insectes***… et les  méduses.

 * LE MONDE du 25-26 mai 2014, Les « attaques » de méduses se multiplient partout dans le monde

 ** La décroissance (entropie, écologie, économie) de Nicholas Georgescu-Roegen, 1979

*** Les insectes ont-ils un cerveau ? de Vincent Albouy

 

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Les humains préfèrent leur cage, le casque sur la tête

Imaginons un casque à réalité virtuelle lié à un jeu de simulation et appliqués au monde des volailles*. Des poulets de batterie pourraient ainsi avoir l’illusion d’être des volailles fermières élevées en plein air avec herbes, buissons et beau coq. Le concepteur de ce délire technologique trouve cependant une similitude avec « la façon dont nous nous traitons. Nous vivons dans des petites cages, comme les poulets ». Austin Stewart n’avait pas besoin de faire appel à la high technology pour arriver à cette conclusion ; Armand Farrachi écrivait déjà dans « Les poules préfèrent les cages » : « L’objectif à peine dissimulé de l’économie mondialisée est de soumettre le vivant aux conditions de l’industrie. En ce sens le sort des poules en cage, qui ne vivent plus nulle part à l’état sauvage, qui n’ont plus aucun milieu naturel pour les accueillir, augure ainsi du nôtre… » Voici en guise de dessert quelques commentaires sur lemonde.fr :

Nathalie G : Ce n’est que justice. Pourquoi les poulets auraient-ils le droit de vivre en plein air alors que nous vivons en batterie ?

Hazukash : Je pense sincèrement que pas mal de gens dans ce pays attendent avec impatience le jour où ils pourront vivre dans un jeu vidéo géant.

Nestor : Pourquoi s’emmerder à fournir des technologies hors de prix aux animaux qui n’en ont que faire, alors qu’il est beaucoup plus simple de développer des aliments directement en laboratoire sans tous les emmerdements que sont la peau, les entrailles et les os. Ca coûterait moins d’argent en entretien et en réparation qu’un écran plat, et cela faciliterait grandement la distribution et le rangement des denrées dans nos placards.

Marie : Marrant comme les médias nous sortent des trucs délirants. Mais pour l’info, la vraie (combien de poulets en cage, combien d’antibiotiques, comment on leur donne des anti-dépresseurs et des sédatifs pour diminuer leur torture, etc….) : rien, absolument rien. C’est d’ailleurs comme en politique ou en économie : aucune analyse, juste des petits flashs, aucune question autre que la pensée unique des élites.

Millionaire : C’est une très belle initiative. La réalité augmentée a donc aussi des débouchées dans l’agro-alimentaire. Un nouvel horizon économique se dessine avec des perspectives de profit et d’emploi ultra-intéressantes. La diversification de cette technologie est sans limite : les mal logés, les prisonniers, les affamés, etc. tout ce petit monde désormais apaisé et plus productif. Etant possesseur de Google glass, je peux témoigner de l’énergie et de la motivation qu’elles procurent. Le progrès est magnifique !

Noé : Niveau confort, les poulets élevés « en plein air », qui doivent par conséquent se taper le tonnerre, la pluie, la neige, le froid, le chaud, demanderont d’eux-mêmes une batterie industrielle « sous casque ».

Jahawai : Merci pour votre second degré, il fait du bien à lire. On dirait presque le message d’un robot tellement il est parfait !

Un mec : Déjà qu’il est difficile de se loger, on ne va pas faire des courbette devant des poulets afin de satisfaire leur désir de gigoter. Une volaille, ça fini dans un four. Il faut donc l’habituer à prendre sa place dès son plus jeune âge.

Max069 : Et vous comme moi, nous finirons dans un cercueil. Prêt à s’habituer ?

Dfg : J’ai envie de proposer une solution complètement folle et utopique : devenir végétarien.Mais nan, je déconne… tout le monde sait que c’est impossible, on va faire des carences et perdre toutes nos dents. Tout le monde le sait.

Marc : Il reste encore d’autres défis à relever ; car ces poulets là, bien que désormais heureux grâce à cet environnement naturel virtuel, continueront probablement à devoir manger, boire, respirer, bouger, faire des fientes, etc… et attraperont toujours des tas de maladies, ce qui ne laissera pas de poser de nombreux problèmes économiques à nos éleveurs.

Josef : Un savant français vient d’inventer un casque virtuel qui donne l’impression à un blaireau qui mange de la merde qu’il déguste un poulet fermier.

M.S.: Déjà inventé : ça s’appelle la télévision et le programme diffusé se nomme Publicité…

* http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/05/19/realite-virtuelle-lillusion-dune-vie-en-plein-air-pour-les-poulets-de-batterie/

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Entre tuer les insectes ou les humains, comment choisir ?

Le DDT (DichloroDiphénylTrichloroéthane) est un produit chimique organochloré, insecticide très utilisé à partir de la seconde guerre mondiale. Il tue en ouvrant les canaux sodiques des neurones des insectes, ce qui les détruit instantanément, conduisant à des spasmes, puis à la mort. Il est classé comme POPs, polluant organique persistant aux effets écosystémiques. En effet le DDT se concentre dans les systèmes biologiques, principalement les corps gras. Ainsi il se bio-amplifie le long de la chaîne alimentaire, atteignant sa plus haute concentration pour les superprédateurs, comme les humains ou les rapaces. Voici quelques points de vue sur cette question controversée :

« Quand j’allais à la Maison Blanche lorsque j’étais enfant, je regardais toujours l’ancienne porte au bout de Pennsylvania Avenue, où des générations de faucons pèlerins nichaient sans discontinuer depuis la présidence d’Abraham Lincoln. C’était l’oiseau de proie le plus spectaculaire d’Amérique du Nord, qui pouvait voler à plus de trois cents kilomètres à l’heure. Or mes enfants ne verront jamais cette espèce qui, empoisonnée par le DDT, s’est définitivement éteinte en 1963, année où mon oncle a été assassiné. Cette créature, dont l’évolution avait exigé un million d’années, disparut en un clin d’œil à cause de l’ignorance et de la cupidité … » (Robert F Kennedy Jr.)

« D’après James Lovelock (A Rough Ride to the Future), l’activisme « vert » serait directement responsable de plusieurs millions de morts dans les pays en développement. Pourquoi ? Parce que, explique M. Lovelock, l’inconséquence écologiste aurait, dans les années 1970, poussé à l’interdiction d’un insecticide-miracle – le célèbre DDT –, rendant ainsi impossible la lutte contre l’anophèle, le moustique vecteur du paludisme. Le problème est que cette histoire est parfaitement imaginaire. L’interdiction mondiale du DDT ne concerne que ses usages agricoles et l’une des raisons à cela est d’assurer que les moustiques ne deviennent pas résistants à cette substance : en d’autres termes, la réalité est exactement à l’opposé des affirmations de M. Lovelock. Empêcher un usage massif du DDT a vraisemblablement sauvé des vies plutôt qu’il n’en a détruit… En France, c’est l’Association française pour l’information scientifique (AFIS) qui a popularisé cette fable du DDT » (Stéphane Foucart, LE MONDE du 27-28 avril 2014)

« En 2006, l’Organisation Mondiale de la Santé va de nouveau recommander l’usage du DDT, constatant que « de nombreux tests et travaux de recherche ont montré que la pulvérisation de DDT à l’intérieur des habitations dans le cadre de programmes bien gérés n’est dangereuse ni pour l’homme ni pour la faune et la flore ». Cette histoire est contestée par certaines associations écologistes, et à leur suite, par le journaliste du Monde Stéphane Foucart qui parle à ce propos d’une « légende forgée et diffusée par les milieux néoconservateurs américains » et d’une « fable dépourvue de tout fondement »… Le paludisme est encore responsable, selon l’OMS, d’environ 600 000 décès chaque année. » (Jean-Paul Krivine pour l’AFIS)

«  C’est la façon de répandre le produit qui a posé problème : dans la fin des années 40, l’épandage par avion sur certaines oasis a détruit non seulement les moustiques mais aussi les insectes pollinisateurs, du coup : plus de dattes les deux années suivantes… Or c’était un des aliments-clés de la population. Dans la même veine on a fait le même genre d’erreur en Camargue ce qui a impacté les flamands. A chaque fois, ce qui est en cause est plus la méthode massue. » (un commentateur sur lemonde.fr)

« Les insectes, dans une splendide confirmation de la théorie darwinienne de la « survie du plus adapté », ont évolué vers des super-races immunisées contre l’insecticide utilisé ; il faut donc toujours en trouver un nouveau, encore plus meurtrier… Le tir de barrage chimique, arme aussi primitive que le gourdin de l’homme des cavernes, s’abat sur la trame de la vie, sur ce tissu si fragile et si délicat en un sens, mais aussi d’une élasticité et d’une résistance si admirables, capables même de renvoyer la balle de la manière la plus inattendue…Vouloir contrôler la nature est une arrogante prétention, née des insuffisances d’une biologie et d’une philosophie qui en sont encore à l’âge de Neandertal. » (Rachel Carson dans Le Printemps silencieux)

NB : pour avoir une vue synthétique du DDT,

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dichlorodiph%C3%A9nyltrichloro%C3%A9thane

Entre tuer les insectes ou les humains, comment choisir ? Lire la suite »

Eradiquer la dengue, transgéniques ou insecticides ?

Un journaliste scientifique comme Stéphane Foucart prend rarement parti. Pourtant les moustiques OGM, Stéphane est pour. Puisqu’il faut éradiquer ces insectes qui transmettent aux humains le virus de la dengue, mieux vaudrait une souche d’Aedes aegypti génétiquement modifiée plutôt que l’utilisation massive d’insecticides organophosphorés : « Une technologie qui permet de se passer de ces produits et qui, contrairement aux biotechnologies végétales, n’a pas comme corollaire la privatisation du vivant, devrait être applaudie par les défenseurs de l’environnement. »*

Entre Charybde et Scylla, que faudrait-il choisir ? Audrey Garric, journaliste au service Planète du MONDE, est beaucoup plus précise sur son blog** que Stéphane Foucart : « La pulvérisation de pesticides présentent des risques pour la santé humaine et induisent des phénomènes de résistance… Oxitec produit déjà des milliers de moustiques transgéniques… Le problème, c’est que les ONG dénoncent le « manque de transparence » de la firme et le fait qu’aucune étude indépendante n’ait été réalisée pour contre-vérifier ces résultats. Si le moustique transgénique est relâché dans l’environnement, il faudrait réaliser un suivi précis des populations pour savoir si le gène modifié est efficace et s’il se transmet aux populations sauvages. En réalité, les moustiques ne sont pas tous stériles, dans les eaux usées les larves ont un taux de survie de 15 % environ. Autre risque, pointé par l’agence de surveillance sanitaire brésilienne : l’extinction de l’espèce d’Aedes aegypti pourrait favoriser un moustique concurrent, le moustique-tigre (Aedes Albopictus), lui aussi vecteur des virus de la dengue ;en détruisant une espèce, on libère une niche écologique pour une autre… »

Que ce soit l’usage d’insecticide ou d’un mutant transgénique, il s’agit d’instaurer une sorte de contrôle des naissances pour les moustiques. Mais laisser la dengue faire son œuvre, ne serait-ce pas un bon moyen de sélectionner les souches de l’espèce humaines les plus résistantes, laissant ainsi la nature faire son œuvre ? Voici ce que disait Alain Hervé, co-fondateur des Amis de la Terre : « L’homme a été doté d’une capacité de transformation trop brutale de l’environnement. Nous sommes devenus des dictateurs assassins du vivant. Nous échappons aux régulations naturelles comme les épidémies. Pasteur a conjuré la mortalité infantile naturelle. Il ne savait pas qu’il contribuait ainsi à rompre l’équilibre démographique. » Choisir un avenir durable est devenu un exercice très compliqué !

* LE MONDE du 20-21 avril 2014, un moustique génétiquement modifié dans la nature

** Le Brésil va lâcher des millions de moustiques OGM contre la dengue

Eradiquer la dengue, transgéniques ou insecticides ? Lire la suite »

Pour respecter les êtres sensibles… et tous les autres

Alors que le Code civil considérait les animaux comme « des biens meubles », les animaux seront désormais considérés en France comme des « êtres vivants doués de sensibilité »… comme le faisait déjà code rural et code pénal. Autrefois la femme était à peu près considérée comme un « bien meuble », il en était de même des esclaves et des noirs. Et puis ce fut la fin du sexisme dans beaucoup du pays, la fin du racisme dans beaucoup de têtes. Aujourd’hui cette ouverture d’esprit se porte sur certaines espèces vivantes, nous nous dirigeons vers la  fin du spécisme. Demain marquera peut-être la grande réconciliation de l’espèce humaine avec toutes les autres formes de vie  et la fin de l’anthropocentrisme… Voici quelques commentaires avisés sur lemonde.fr* :

Champollion : Il faudrait peut-être préciser qu’il s’agit, si je ne m’abuse, des animaux domestiques et non des animaux sauvages – puisque l’amendement en question modifie le livre II du code civil qui traite de la propriété. Non ?

Etlès : Quels animaux ?!? Le règne animal c’est large, très large ….Entre notre chien-chien adoré et le moustique qui nous empêche de siroter notre pastis sous le soleil du midi il y a tout un monde, non ? Adieu les bombes insecticides et autres horreurs !

Anima : Dommage que l’on assiste encore au concert des pseudo-comiques qui font semblant de ne pas voir la différence entre un poux et un chien. Entre des êtres vivants primitifs et des êtres vivants dits supérieurs, à savoir des mammifères, des oiseaux ou des reptiles. Pour faire simple, plus ça vous ressemble et plus c’est sensible comme vous. De manière générale, ôtez la vie d’un être vivant ne devrait jamais être considéré comme un geste anodin.

Grouic : Le Monde illustre cet article avec deux photos de jolis minous. C’est sans doute pédagogique, mais ça permet d’encore « oublier » que l’immense majorité des animaux en France sont des animaux d’élevage industriel, qui vivent une (courte) vie qui n’est faite que de souffrance : leur bien-être est soigneusement minimisé pour que trop n’en meurent pas avant d’arriver à l’abattoir. Espérons que ceux-là seront un jour aussi reconnus comme animaux sensibles.

Lucine : Essayez de vous souvenir que votre tranche de jambon était, trois jours plus tôt, un être vivant et sensible. Que par ailleurs l’élevage est fortement responsable de la hausse des émissions de gaz à effets de serre du secteur agricole. Et qu’enfin toutes les protéines nécessaires à l’alimentation humaine sont présentes dans les plantes, à condition d’associer céréales et légumineuses (lentilles, pois chiches).

Gilles : Je ne partage pas la vision de Lucine. Ma mère élève pour ses besoins propres poules et poulets. Et bien ces bestioles sont heureuses (et en plein air), bien nourries, jusqu’au jour où elles finissent à la casserole sans guère sans apercevoir et sans souffrance inutile. L’alternative c’est quoi ? mort naturelle et bouffé par les vers ? Oui les animaux sont des être sensibles, mais non à la sensiblerie. Le vrai problème c’est l’élevage industriel.

Taxalot : Souvenez-vous également qu’un animal, être sensible, bouffera à la première occasion le premier animal comestible et sensible qui se présente.

* Le Monde.fr | 15.04.2014, La France reconnaît aux animaux la qualité d’« êtres sensibles »

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Une tour de 60 m de haut portant une surface de 15 ha

Supposez que j’aille frapper à la porte d’un architecte célèbre, imaginez ma demande :

« Bonjour, maître. Je voudrais une tour de 60 mètres de haut, une tour pleine dont la surface au sol doit être circulaire et d’un diamètre de 2 mètres. »

– Holà! comme vous y allez … Voyons, laissez-moi réfléchir … 60 mètres de haut et 2 mètres de diamètre basal…, votre tour, elle va ressembler davantage à une antenne des télécoms qu’à un vrai immeuble !

– Pas du tout, j’ai omis de vous dire que la partie haute – disons, les 20 mètres supérieurs – doit porter une vaste surface, souple, finement découpée mais solidement fixée et se montant à un total d’environ 15 hectares pour un diamètre d’environ 30 mètres. »

A ce moment précis, j’ai senti que le dialogue basculait.

« Quoi, hurle l’architecte en chef, imaginez un peu la prise au vent que va occasionner une telle superstructure ? Il va falloir que je creuse des fondations à plus de 15 mètres de profondeur.

– J’en suis désolé, maître, mais la profondeur des fondations ne doit pas excéder 3 mètres. J’ajoute que j’ai l’intention d’établir ma tour sur un sol meuble et très humide.

– Quoi? Vous êtes fou! Je ne la sens plus du tout, votre construction. Vous imaginez les corrosions, avec une pluviométrie pareille ? Je vais devoir faire appel à des matériaux ultra-sophistiqués, genre composite de titane et de plastique enrichi au tungstène, donc excessivement coûteux. Cela va vous coûter la peau des fesses, vous y avez pensé ?

– Bien sûr que j’y ai pensé. Hélas pour vous, maître, le matériau doit être banal, léger, capable de flotter sur l’eau et d’un prix réellement attractif, quelque chose comme 500 euros le mètre cube au maximum, et beaucoup moins si c’est possible.

– Un tel édifice n’existe pas et n’existera jamais, rugit le maître. Assez ! vous me faites perdre mon temps ! Allez-vous-en … »

Je suis parti ; ce n’était pas la peine de le pousser à bout. D’autant plus que je ne lui avais pas encore avoué le plus extraordinaire : si par malheur le vent abîmait ses superstructures, ma tour devait être équipée pour s’auto-réparer dans un délai de quelques mois. La morale de cette histoire, c’est que l’être humain, en dépit de toutes les prouesses technologiques dont il est si fier, est toujours incapable, en ce début de troisième millénaire, de construire un grand arbre ; un petit aussi d’ailleurs. Pour l’instant, tout ce qu’il sait faire, c’est de l’abattre, et ça il ne s’en prive pas.

Francis Hallé in Plaidoyer pour l’arbre, ACTES SUD, 2006 (résumé)

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toute vie est sacrée, mort à l’insecticide

Jean-Marc Drouin a écrit un livre « Philosophie de l’insecte »*. La vie d’un insecte n’appelle aucune pitié, sauf s’il s’agit d’espèces utiles à l’homme comme les abeilles et les coccinelles. L’insecticide nous rassure alors que l’homicide nous effraie et appelle condamnation. Suscitant le rejet plus souvent que la compassion, une réflexion sur le statut de l’insecte peut contribuer au débat sur les fondements d’une attitude éthiquement réfléchie envers les animaux. D’autant plus que les insectes ont un cerveau. De nombreux animaux comme les vers par exemple possèdent un système nerveux décentralisé. L’ancêtre des insectes était proche des vers. Le premier insecte se caractérise par la fusion des six premiers articles du corps pour former la tête. Les ganglions nerveux qui étaient indépendants se sont agglutinés en une masse comparable au cerveau humain. Contre un anthropocentrisme assez ignorant des choses de la vie, peut-on envisager l’impératif du respect de toutes les formes de vie ? Voici par exemple ce que disent des moustiques les deux meilleurs penseurs en la matière :

Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix en 1954, a contribué à l’éthique animale. Il possède de l’éthique une vision large, englobante et cosmique qui ne se limite pas à la relation que les hommes ont entre eux, mais intègre l’univers tout entier. Schweitzer identifie l’éthique au respect de la vie. Toute vie est sacrée, même celle des êtres que l’homme considère comme inférieurs. Le seul cas où l’on peut être amené à sacrifier une vie est de le faire pour en sauver une autre que l’on considère plus importante. Il donne l’exemple suivant : « Je viens de tuer un moustique qui voletait autour de moi à la lumière de la lampe. En Europe, je ne le tuerais pas, même s’il me dérangeait. Mais ici, où il propage la forme la plus dangereuse du paludisme, je m’arroge le droit de le tuer, même si je n’aime pas le faire (…) Un grand pas sera franchi quand les hommes commenceront à réfléchir et parviendront à la conclusion qu’ils ont le droit de tuer seulement quand la nécessité l’exige. »  Notons que le critère de considération morale de l’éthique n’est pas pour Schweitzer la sensibilité, ou capacité de souffrir, comme c’est généralement le cas en éthique animale, mais le fait d’être vivant. A ce titre il préfigure le biocentrisme qui ne fait pas de rupture entre l’animal et le végétal.

– Le discours d’Arne Naess selon wikipedia « Nous ne disons pas que chaque être vivant a la même valeur que l’humain, mais qu’il possède une valeur intrinsèque qui n’est pas quantifiable. Il n’est pas égal ou inégal. Il a un droit à vivre et à prospérer (blossom). Je peux tuer un moustique s’il est sur le visage de mon bébé mais je ne dirai jamais que j’ai un droit à la vie supérieur à celui d’un moustique. »

L’homme pense dominer la planète. Pourtant, à y regarder de plus près, les vrais maîtres du monde sont les insectes. Les insectes étaient là bien avant l’homme, qui a trop souvent tendance à croire que la planète est pour lui et pour lui seul. Sur 1 200 000 espèces animales connues à ce jour, 830 000 sont des insectes. Si nous disparaissons, la vie sur Terre n’en serait pas changée. Sans les insectes, elle deviendrait quasiment impossible. Ils sont indispensables au recyclage de la matière organique morte, et donc à la fertilité des sols comme à la pollinisation des fleurs. Petits, voire minuscules, les insectes ont su s’adapter à une infinité de milieux particuliers. Et même à résister à nos insecticides et autres pesticides…

* Seuil, « Sciences ouvertes », 254 pages, 19,50 euros

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Les abeilles manquent à l’homme et à la nature

L’Europe affiche un déficit de 13,4 millions de colonies d’abeilles, soit 7 milliards d’individus, pour correctement polliniser ses cultures. La cause ? Le développement des cultures oléagineuses notamment utilisées dans les agrocarburants. Une seule cause ? Les commentateurs de cet article* précisent :

– Comment peut-on rédiger un article sur un déficit d’abeilles sans aborder à un moment ou un autre la question des pesticides et de l’industrie chimique? C’est cette industrie qui à travers ses produits « phytosanitaires » est responsable d’une véritable hécatombe parmi les colonies d’abeilles d’élevages et aussi probablement parmi les pollinisateurs sauvages.

– On ne peut que regretter la demi-mesure d’interdiction des pesticides aux nicotinoides, pour deux ans seulement.

– Il faudrait des abeilles OGM, résistantes aux pesticides, aptes à polliniser de grands champs d’oléagineux en un minimum de temps, et qui fassent un miel qui n’ait pas un goût de pétrole……..

– Savez vous qu’il faut payer pour être certifié « agriculteur bio » alors que l’agriculture intensive est considérée comme la norme de base … gratuitement.

– L’Homme est comme est un fumeur qui voudrait cesser la clop. Conscient du danger mais incapable de se séparer de son accoutumance

– Loin de la nature le cœur de l’homme devient dur disait le sage.

Pour compléter, voici les liens Internet de notre blog sur la problématique des abeilles :

–  écologie du risque et course contre le temps (10 mai 2013)

…Nous sommes entrés dans le temps du délai… insuffisant ! Prenons un exemple, les insecticides. La suspension pour deux ans par Bruxelles de trois insecticides néonicotinoïdes impliqués dans le déclin des pollinisateurs peut être interprétée comme une cuisante défaite…

Les tueurs d’abeilles vus au prisme de la démocratie (3 mai 2013)

…Nous ne sommes plus en démocratie. Nos décisions finales ne sont plus le résultat de la raison, de la science et de l’éthique, elles résultent d’un rapport de force : lobbying des firmes agrochimiques contre mobilisation du secteur apicole. Comme si les intérêts des personnes engagées dans les firmes n’était pas les mêmes que ceux qui s’occupent des abeilles…

Gaucho, Regent, Cruiser, l’infernal trio anti-abeilles (12 février 2013)

…L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a fini par reconnaître, au printemps 2012, que les tests réglementaires qui ont conduit à l’homologation de ces molécules ne permettaient pas d’en évaluer les risques…

Les abeilles ne dansent plus (24 février 2009)

…Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l’eau, nos fumées dans l’air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu’on s’est bien amusés. Mais les abeilles ne dansent plus…

Le tueur d’abeilles, c’est nous (20 septembre 2008)

…Nous paraissons aussi surpris par les atteintes à la biodiversité que par un krach financier. Nous agissons comme si nous ne connaissions pas nos fondamentaux. Le respect de l’équilibre entre l’espèce humaine avec les autres formes de vie est une loi naturelle ; le respect de l’équilibre entre la sphère marchande et son évaluation monétaire est une loi économique. Mais nous n’avons plus aucune morale, ni en affaires, ni à l’égard de la Nature…

Le syndrome d’effondrement  des colonies d’abeilles (10 décembre 2007)

…Jusqu’aux années 1960, tout était simple, on ne bougeait pas les ruches, il y avait des fleurs partout. Puis les cultures spécialisées ont commencé, la transhumance des ruchers a suivi, ainsi que le cache-cache avec les pesticides…

* Le Monde.fr avec AFP | 09.01.2014, L’Europe en grave déficit d’abeilles pour polliniser ses cultures

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La défense des animaux, on s’en fout complètement

Sur Lemonde.fr du 23 décembre, la philosophe Corrine Pelluchon prend la défense des animaux : « Les fêtes de fin d’année ne sont guère réjouissantes pour les oies et les canards mulards qui, pendant trois semaines, doivent ingurgiter deux fois par jour 450 grammes de nourriture en quelques secondes afin que leur foie atteigne dix fois son volume normal… Jamais la condition des animaux n’a été aussi misérable… Il me semble que mes concitoyens pourraient s’abstenir de consommer du foie gras et de porter de la fourrure. » Aussitôt les commentateurs se déchaînent. Nous relatons quelques réactions qu’il nous semble inutile de commenter :

  • Sensiblerie boböisante. On pourrait tout aussi déplorer le cri d’agonie des salades qu’on égorge au fond des éviers.

  • Si, madame, votre position exprimée dans ce texte est en soi respectable, au nom de quelle Vérité et de quelle légitimité vouloir l’imposer à autrui, qui plus est par le biais pervers de la culpabilisation ? Ne mangez pas de foie si vous le souhaitez mais laissez les autres libres.

  • Les défenseurs des animaux seront crédibles le jour où ils prendront la défense des moustiques, espèce exterminée sans vergogne et pourtant indispensable à la chaîne alimentaire.

  • Tout à fait d’accord avec cette excellente tribune. Il faudrait également créer des camps de rééducation alimentaire pour les animaux cruels et de droite ! Les tigres et les lions doivent se mettre au quinoa et au thé vert !

  • Les animaux sont des choses. Point barre. Les humains sont des personnes. En tant que personne nous traitons comme nous voulons des choses. Si on se met à confondre choses et personnes cela ouvrira la porte à la négation de la spécificité humaine. Un retour en arrière inacceptable.

  • Comment cette prof de philo peut-elle rester insensible à la douleur du pissenlit qu’on arrache, de la salade qu’on coupe, de la pomme qu’on sépare de son arbre nourricier, de cette cruauté infinie que nous exerçons envers ces plantes, ces légumes, ces fruits innocents qui ne nous ont rien fait.

  • Si, pour commencer, on tirait moins fort sur le pis des vaches, des chèvres et des brebis, un grand pas serait franchi dans l’abolition des douleurs intolérables, pour ceux qui se sentent obligés de manger du fromage ou de boire du lait.

  • Non aux bouffeurs de viande, non aux manteaux de fourrure, non aux licenciements, non au capitalisme, non à la société de consommation. J’espère ne pas avoir trop oublié de « non » à mon inventaire de cette pensée philosophique. Belle démonstration de la philosophie quand elle est peinte en verte.

  • Mme la philosophe, votre métier consiste à nous aider à penser les tenants et les aboutissants des questions complexes, NON À JUGER LE COMPORTEMENT DES AUTRES, à leur faire la morale. Demandez-vous comment il se fait que les défenseurs de la cause animale soient si insensibles aux souffrances humaines, sociales, économiques et psychologiques, qui nous entourent, innombrables, omniprésentes ?

  • La condition animale me fait bien rire quand on pense que la faim n’est toujours pas abolie sur Terre, que des chinois ou bangladais bossent à en crever, et qu’il y a toujours des camps de travail en Corée du Nord. Qu’on pense d’abord à la condition humaine.

  • Elle n’a pas bobo à la tête, la dame ? Dans ce monde, où tant d’hommes et femmes sont en souffrance, l’intégrisme écologique, me fatigue.

  • Il est 20h45, ce 24 décembre, et la lecture de cet article m’a donné faim. Je vais aller de ce pas me resservir une tartine de foie gras.

– Vous me confirmez par vos propos que dans le monde animal, l’espèce humaine est le plus monstrueux ratage de la nature.

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Vaches en batterie : l’immonde étable à 1000 laitières

Même LE MONDE* se pose des questions sur les usines à vache : « La ferme des 1 000 vaches commence à sortir de terre… l’étable géante de 234 mètres de long… la production de lait passera de 9 000 à 11 500 litres par an et par bête… reste un problème de taille : que faire du « digestat », les résidus organiques chargés d’azote produits par le méthaniseur ?… l’inlassable mobilisation de Novissen contre cette « ferme-usine » son mot d’ordre : « Halte aux travaux. Exigeons l’abandon total du projet [de la société] Ramery »… la Confédération paysanne dénonce aussi « l’industrialisation de l’agriculture »… les interrogations sur le modèle agricole français se font pressantes…. l’Europe a opté pour une approche libérale de l’agriculture… la ferme des 1 000 vaches est en rupture totale avec ce modèle français d’élevage familial où la moyenne des troupeaux n’excède pas 50 à 80 bovins… l’élevage laitier, qui est souvent la seule activité agricole possible en montagne, emploie d’ailleurs aujourd’hui le plus d’agriculteurs. Combien seront-ils demain ?…

L’équipe d’Agir pour l’Environnement s’insurge : Cette ferme-usine est à l’élevage ce que le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes est à la mobilité durable… un non sens ! Associé à un méthaniseur, cet élevage laitier géant repose sur :

– Un univers concentrationnaire où la souffrance animale est banalisée ;

– Un système agricole où l’éleveur n’est plus qu’un exécutant à la merci d’investisseurs cyniques ;

– Une pollution de l’environnement et de l’eau engendrée par le rejet de lisiers ;

– Un déni de démocratie où les riverains sont fermement invités à accepter ce projet ou à déménager.

Parce qu’un autre modèle agricole est possible, le projet de ferme-usine de Drucat dit des 1000 vaches doit être abandonné. Nous exigeons l’arrêt immédiat des travaux. Vous pouvez signer la pétition suivante : http://www.1000vaches-nonmerci.fr/

* LE MONDE éco&entreprise du 29-30 septembre 2013, l’étable des multiplications

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Poules en batterie : maltraitance censurée par la justice

L’association  L214, spécialisée dans la défense des animaux d’élevage, a été condamnée à payer une somme conséquente à deux élevages de poules pondeuses en batterie, au motif… d’une « atteinte à la vie privée » : deux reportages vidéo ont été tournés de façon clandestine dans deux élevages en batterie qui détiennent « des milliers de poules enfermées dans des cages non conformes à la réglementation ». Mais les images ont été obtenues sans autorisation ! L214 déplore de se retrouver « criminalisée dans son rôle d’information » , s’étonnant que la justice qualifie d’atteinte à la vie privée « ce qui relève avant tout de l’intérêt général ». (http://animaux.blog.lemonde.fr/2013/09/27/889/)

Pour soutenir l’action de L.214, vous pouvez adhérer à L214. Vous pouvez aussi acheter des œufs qui ne sortent pas de cages, il y a un marquage : devant les lettres du pays d’origine (FR par exemple), un chiffre allant de 0 à 3 permet de savoir si cette poule vit en cage, au sol en bâtiment fermé, ou si elle a un accès au plein air. Le code 3 concerne 80 % des poules qui vivent enfermées dans des cages. Le code zéro est le bon choix, plein air et bio. Encore mieux, vous pouvez élever vos propres poules pondeuses.

Armand Farrachi pose le problème de fond dans son livre les poules préfèrent les cages : « L’objectif à peine dissimulé de l’économie mondialisée est de soumettre le vivant aux conditions de l’industrie. En ce sens le sort des poules en cage, qui ne vivent plus nulle part à l’état sauvage, qui n’ont plus aucun milieu naturel pour les accueillir, augure ainsi du nôtre. Si les poules préfèrent les cages, on ne voit pas pourquoi les humains ne préfèreraient pas les conditions qui leur sont faites, aussi pénibles, aussi outrageantes soient-elles. Il importe peu de savoir comment la volaille humaine s’épanouirait au grand air, mais à quel prix elle préférerait une cage : jeux télévisés et parcs de loisirs pour se sentir en sécurité, ne pas éprouver de douleur, ne pas présenter de symptômes d’ennui et de frustration. »

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pour en finir avec la chasse-loisir, chasse sans avenir

C’était l’ouverture de la chasse le 15 septembre, Corentin Mollot, 16 ans, va tirer sa première perdrix*. Le droit de tuer jusqu’au 28 février. Les chasseurs sont encore 1,3 millions. Trop de chasseurs, presque plus de gibier. Autrefois c’était une chasse de proximité, réservée aux paysans qui faisaient là une cueillette complémentaire. On fabriquait soi-même ses cartouches, le fusil se transmettait de père en fils. Et puis il y a eu l’industrialisation de la chasse, les fusils à répétition qui ne laissent aucun chance à la perdrix, la horde de chasseurs qui sortent de leur 4×4 pour encercler le lièvre, le productivisme agricole qui éradique le potentiel cynégétique, les sociétés de chasse qui lâchent les faisans d’élevage la veille de l’ouverture. On a vu des chasseurs suivis par des faisans affamés qui attendaient d’être nourris par eux ! Ce n’est plus la recherche d’un complément alimentaire, c’est le massacre à la tronçonneuse, c’est un loisir coupable qui se croit responsable. On aménage des jachères pour la faune sauvage, on équipe des tracteurs de barres d’effarouchement pour éviter que les animaux soient broyés, on indemnise les agriculteurs pour les « méfaits » des sangliers. Il paraît même qu’il y a des quotas… un chasseur qui tue une perdrix ne pourra en tuer une autre de toute la saison. Mais qui suivra à la trace Corentin Mollot ? Comment plus d’un million de chasseurs français peuvent-il évoluer à leur aise dans des paysages urbanisés, fragmentés et « désanimalisés » ? On « gère » une nature sauvage qui n’avait pas besoin de nous jusqu’il y a peu.

Comme l’exprimait Aldo LEOPOLD**, « le chasseur ne devrait pas être cette fourmi motorisée qui envahit les continents avant d’avoir appris à voir le jardin à côté de chez lui ». De son point de vue, toute créature est membre de la communauté biotique, et comme la stabilité de celle-ci dépend de son intégrité, elle doit avoir le droit d’exister. La land ethic implique le respect des membres de la communauté. Donc Aldo cultivait les vertus de l’autolimitation du désir de  capture. Il s’agit, par respect pour l’animal qu’on traque, d’imposer des freins à l’action des chasseurs ; il faut par exemple chasser léger, une cartouche seulement par animal, tirer les perdrix à la volée, etc. Mais l’éthique de la terre, qui l’a apprise aux chasseurs contemporains ? Les chasseurs sont devenus incompétents parce qu’ils ont enfreint la règle primordiale de tout bon parasite : ne pas tuer son hôte. En acculant à l’extinction espèce vivante après espèce vivante, ils sont tombés dans le piège de la perte de biodiversité et de la raréfaction du gibier.

Gérard Charollois*** a été vice-président du Rassemblement des opposants à la chasse. Pour lui, il existe des chasseurs conscients des excès et qui seraient prêts à les réformer, mais le problème français est que les plus radicaux sont parvenus à la tête des fédérations. Son livre traite de la chasse-loisir, personne en France ne chasse plus pour se nourrir. Il note que la chasse est abolie à Ceylan et dans la majeure partie du sous-continent indien. Pourquoi pas en France ?

* LE MONDE du 18 septembre 2013, Dans les champs et les bois de Baby, la nostalgie du chasseur face à la pénurie de gibier

** Almanach d’un comté des sables d’Aldo Leopod (première édition en 1949)

***  Pour en finir avec la chasse  (la mort-loisir, un mal français) de Gérard Charollois (Radicaux libres, 2009)

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Le droit absolu des crocodiles… à manger de l’humain

 Un ingénieur de 26 ans vivant à Darwin (Australie) a été attrapé et emporté par un crocodile dans la Mary River. Sean Cole, bien alcoolisé, avait ignoré tous les panneaux d’interdiction de baignade. Quatre crocodiles ont été abattus. Commentaires (judicieux) des internautes* :

– Pourquoi sommes-nous si arrogant ! Nous exterminons chaque jours des millions d’animaux pour nous nourrir mais nous ne supportons pas d’être les proies d’animaux pour qui, sur leur terrain de chasse, nous ne sommes que du gibier potentiel.

– Il s’est baigné dans une zone appartenant aux crocodiles, qui ne savent pas lire les pancartes interdisant de manger des hommes.

– Il y a 7 milliards d’humains… Comptez le nombre de crocos. Donc un imbécile (on peut être ingénieur et imbécile) de moins, ça manquera pas.

– Avec le nombre incroyable d’attaques d’humains sur les animaux, il est tant que le règne animal réagisse pour limiter la population de cette espèce nuisible qui détruit les ressources disponibles. Un écosystème c’est un état d’équilibre ou la chaîne alimentaire permet de réguler les populations en fonction des ressources. Et puis il y a l’humain, qui consomme tout et épuise désormais la production annuelle mondiale en 8 mois.

– Sur terre chaque espèce à sa place, si un ours vient dans une habitation on l’abat, si on va sur le territoire de lions ou de crocodiles ils nous mangent. Alors pourquoi jouer avec le feu ? Les crocodiles n’ont rien demandé à personne, si on veut leur servir d’appât, il ne faut s’en prendre qu’à soi.

– Ce bonhomme a joue a la roulette russe et il a perdu. Si tu ne veux pas te faire attaquer par un tigre, tu ne mets pas le nez dans sa cage. Que je sache le croco n’est pas allé attaquer notre nageur chez lui, en plein milieu de son lit. C’est triste ? Certainement, mais c’est la nature avec ses prédateurs.

– Nous sommes des prédateurs pas bien différents des crocodiles. Je suis sûr que vous avez déjà bouffé des animaux qui éprouvaient des sentiments envers des amis ou la famille.

– Il n’y aura bientôt plus la moindre parcelle de terre sans panneau, feu rouge, avertissement en tout genre, assurance obligatoire, et toutes ces imbécilités afin de rassurer nos petits aventuriers incapable de comprendre que le monde ne leur appartient pas.

– Aucune espèce de pitié ou tristesse à l’endroit de ce sinistre imbécile qui a causé l’abattage de 4 crocodiles par sa bêtise crasse. Si on était logique, ce serait à l’abattage d’êtres humains qu’il faudrait procéder, sur des critères transparents et objectifs – ce serait infiniment plus bénéfique à la planète entière par rapport à la mise à mort de 4 pauvres sauriens.

– Comme à la Réunion, dès qu’un nageur se fait croquer, on bute un requin ou deux…! Se poser la question de tenter de réguler ou non le nombre de crocodiles est une chose, mais organiser des expéditions punitives parce que certains ne réfléchissent pas, c’est lamentable… Soyons cohérent, puisqu’ils ne sont pas doués de raison comme nous, on ne peut pas les punir comme s’ils en avaient.

– Que faire pour les ivrognes qui se cognent contre des poteaux en roulant a 100 km/h ? On coupe tous les poteaux ?

– Il s’est produit un terrible accident de voiture faisant trois morts : suppression de tous les véhicules à moteur, sans sommations.

– J’ai un copain qui est allé visiter un volcan en activité, il est mort. Il faut éliminer tous les volcans, ils sont méchants.

– L’espèce humaine est la dominante, qui se dit la plus évoluée… on peut se poser la question !

* http://sydney.blog.lemonde.fr/2013/08/26/la-mort-dun-homme-relance-le-debat-sur-labattage-des-crocodiles/

Le droit absolu des crocodiles… à manger de l’humain Lire la suite »