biodiversité

Une bonne raison de ne pas éliminer les moustiques !

Les moustiques sont responsables chaque année de la mort de plus de 700 000 personnes. En compensation, le moustique a-t-il une réelle utilité pour la nature ? Faut-il éliminer TOUS les moustiques ? C’est la question que pose une vidéo*. Un journaliste scientifique comme Stéphane Foucart avait antérieurement pris parti pour des moustiques OGM : « Puisqu’il faut éradiquer ces insectes qui transmettent aux humains le virus de la dengue, mieux vaudrait une souche d’Aedes aegypti génétiquement modifiée plutôt que l’utilisation massive d’insecticides organophosphorés »**.  Plus récemment un autre article indique qu’on pourrait supprimer les moustiques en répandant un gène de stérilité après utilisation d’un ciseau moléculaire qu’on appelle Crispr-Cas9 ***. Efficace en laboratoire, le gene drive (forçage génétique) le restera-t-il dans la vie sauvage, avec une plus grande diversité de moustiques ? Sera-t-il aussi précis ? Ne risque-t-il pas de créer des mutations délétères ? Quid d’éventuels transferts à d’autres espèces ? De nouvelles résistances contre les « vaccins » génétiques, ou de nouveaux occupants, prêts à prendre la « niche » laissée vacante par l’anophèle ?

Soyons réalistes. Les Tourterelles me réveillent, les Rossignols m’empêchent de dormir et les Grenouilles aussi, et les Moustiques de même… Tuez les tous est-il une bonne réponse ? Seuls les humains auraient-ils le droit de se multiplier, proliférer, gaspiller, piller, se gaver … et s’entre-tuer ! Mais quand notre engeance se retrouvera seule sur cette terre, recouverte de béton et d’asphalte, n’ayant pour domestiques que les animaux « utiles », pourra-t-on dit que nous aurons créer le paradis sur terre ? Pourquoi vouloir épargner les morts causées par chikungunya, paludisme ou dengue ? Pourquoi pas ceux causés par les accidents de voiture… songe-t-on à éradiquer les automobiles ? Enlevez les moustiques, vous enlevez les oiseaux, les batraciens, les poissons, vous cassez la chaîne alimentaire… Et le principal intérêt du moustique, c’est quand même d’être mortel pour l’homme. Ça joue son rôle dans la régulation des populations. Attendons encore un peu que le réchauffement climatique rende l’Europe plus vivable pour les moustiques, et on aura une petite idée de ce que « régulation » veut dire…

En définitive la seule question qui importe, c’est : à quoi sert homo « sapiens » ? Nous n’avons trouvé aucune réponse valable à cette question de fond… Jean-Yves Vautrin affirme de son côté sur lemonde.fr : « Les 700 000 morts. Je veux bien être sur la liste pour débarrasser cette planète. »

* http://www.lemonde.fr/planete/video/2017/08/03/y-a-t-il-une-seule-bonne-raison-de-ne-pas-eliminer-tous-les-moustiques_5168205_3244.html#l2T7hw4K3DEWfDmA.99

** LE MONDE du 20-21 avril 2014, un moustique génétiquement modifié dans la nature

*** LE MONDE du 16 août 2017, Jusqu’où manipuler le vivant ?

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Végan, l’art de l’ersatz et de la confusion des valeurs

Les végans sont choyés par LE MONDE, ils peuvent dire merci à la journaliste Catherine Vincent*. Mais il est discutable de vouloir confondre les végétariens, les végétaliens un peu plus radicaux, et les extrémistes végans pour qui tout produit issu de l’exploitation animale est à bannir. Il est inconsidéré de prétendre que « le mouvement antispéciste n’est jamais très éloigné du véganisme ». Il est encore plus contestable de réduire le débat à la question qui tue : « Est-il loisible, recommandé ou condamnable de tuer des animaux pour les manger ? » Il est sans consistance aucune d’évoquer « des raisons morales » au choix végan. A force d’approximations, il s’agit pour cette militante du véganisme de laisser le lecteur dans l’ignorance de ce que veulent dire les mots et les pratiques.

Éclairons le débat. Le végétarisme exclut tout régime alimentaire basé sur la consommation de chair animale (viande, poissons ou crustacés). Le végétalisme s’interdit en outre tout produit issu des animaux, œufs, miel, laitages. Le véganisme va encore plus loin et récuse toute forme de contact avec les animaux, le cuir, la soie, la laine et tout produit contenant des matières animales. Autant dire que la tendance végane est soutenue de multiples manières par le marché des substituts aux produits animaux ! Lors d’un VeggieWorld**, un autre journaliste du MONDE JP Géné avait une présentation très réaliste du mouvement véga: « Le végan, ou l’art de l’ersatz. Adieu fruits, légumes et produits frais ! Le salon VeggieWorld s’est transformé en paradis du produit industriel. L’originalité n’est guère au rendez-vous  : hamburgers, cookies, bagels, nems, macarons… chips, barres énergétiques ou chocolatées se disputant les faveurs du public. Seule différence avec l’ordinaire du dehors  : la matière première a changé. Nous entrons au royaume du soja et du seitan (à base de blé). Dans un salon d’obédience strictement végétarienne, on pouvait s’attendre à une abondance de fruits et légumes, de denrées fraîchement sorties de la terre, si possible de proximité. Il n’en est rien. Les produits manufacturés règnent en maîtres dans les rayons, sous tous les emballages possibles  : plastique, carton, bocaux, tubes, sous vide, surgelés, etc. Avec des appellations à faire frémir  : filet de tofu à l’ail des ours, space bar apéro red hot chili peppers, vég’escalope à la viennoise, rôti campagne, bloc de fromage saveur intense, avec, chacun, une liste d’ingrédients longue comme le bras. Prenons l’exemple du fromage. Les végans s’interdisent d’utiliser tout produit laitier, fruit de l’exploitation de la vache ou de la brebis, mais ils en proposent pourtant une vaste gamme  : bloc fromage goût fort de Wilmersburger (made in Germany), mozzarella classique de Mozzarisella (made in Italy), cheddar style ou american style de la marque Tofutti (made in USA), et même camembert. En examinant leur composition, on apprend ainsi qu’on peut fabriquer du fromage avec de l’eau, du tofu, de l’huile de soja, de l’huile de noix de coco non hydrogénée, des flocons ou de l’amidon de pomme de terre, du jus de tomate, du riz brun fermenté, de la farine de caroube, de la gomme arabique, du vinaigre de pomme – tous garantis bio et avec les additifs, conservateurs, stabilisants, arômes et colorants «  naturels  » de rigueur  : agar-agar, xanthane, carraghénane, acide lactique, maltodextrine, bêta-carotène etc. »

En fin de compte, donner du lait de soja au nourrisson plutôt que le lait de sa mère, il faudrait quand même bien réfléchir… 

* LE MONDE idées du 25 août 2017, Véganisme, une révolution de palais

** LE MONDE magazine du 15 avril 2016, Le végan, ou l’art de l’ersatz

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Catastrophique, moins d’insectes sur nos pare-brise

« Mais où sont passés tous les insectes ? », s’interroge La revue Science*. Cette question inquiète les automobilistes de plus de 40 ans qui se souviennent que, jusque dans les années 1990, leur pare-brise était constellé d’impacts de bestioles. Il est aujourd’hui, le plus souvent, immaculé. La science a toutes les peines du monde à quantifier cette disparition continue. Au cours des dernières décennies, seules de très rares mesures de l’abondance des invertébrés ont été conduites. En 1989, raconte Science, des entomologistes posaient une série de pièges dans une zone humide, la réserve naturelle d’Orbroich Bruch (Allemagne), et mesuraient la quantité de bestioles récupérées. En 2013, le même dispositif expérimental indiquait une réduction de 80 % de la biomasse d’insectes piégés. En vingt-cinq ans, les quatre cinquièmes des insectes de la zone s’étaient volatilisés. Les entomologistes allemands, méfiants, ont suspecté que l’année 2013 était inhabituellement catastrophique. Ils sont donc revenus avec leurs pièges, sur la même zone, l’année suivante. Et ils ont retrouvé des résultats semblables… Que s’est-il passé, pour qu’un tel désastre se produise en si peu de temps ? Le principal suspect, note Science, est cette famille d’insecticides – les néonicotinoïdes – utilisés directement sur les semences et déployés de manière préventive et systématique sur des millions d’hectares de grandes cultures depuis le milieu des années 1990. Le déclin des abeilles n’est, de toute évidence, que la (petite) partie émergée d’un grand iceberg…

Cet article de Stéphane Foucart nous fait penser à un autre de ses articles** de 2013 que nous avions relaté dans « écologie et gestion du risque, la course contre le temps ». Nous sommes entrés dans le temps du délai… insuffisant ! Prenons un exemple, les insecticides. La suspension pour deux ans par Bruxelles de trois insecticides néonicotinoïdes impliqués dans le déclin des pollinisateurs peut être interprétée comme une cuisante défaite. Tardive et pusillanime, la décision de la Commission apparaît en effet comme le symptôme d’une formidable faillite des systèmes d’évaluation des risques. Les pesticides aujourd’hui sur la sellette auraient dû être retirés du marché voilà de nombreuses années. La politique ignore les limites temporelles du risque environnemental. Que ce soit avec l’accumulation durable des insecticides dans le sol ou l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère, nous pouvons franchir des seuils de basculement entraînant des ruptures systémiques irréversibles. Pour les éviter, il faudrait agir fortement et durablement. Or les mécanismes complexes de la décision « démocratique » dans nos sociétés (où la finance domine les rapports de force) empêche de réagir dans les délais alors que le compte à rebours a commencé dans de nombreux domaines : pollutions, épuisement des ressources, perte de biodiversité, réchauffement climatique, etc.

De 2013 à 2017, rien ne bouge politiquement alors que bientôt IL SERA TROP TARD. Il est déjà trop tard. Au secours Nicolas Hulot !

* LE MONDE du 30 mai 2017, « Mais où sont passés tous les insectes ? »

** LE MONDE du 5-6 mai 2013, Gaucho, Cruiser, Poncho… des insecticides retirés dix ans trop tard

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Plate-forme de l’ écologie profonde (5/8)

La crise des conditions de vie sur Terre peut nous aider à choisir une nouvelle voie. Nous, qui sommes responsables de cette situation, nous avons la capacité intellectuelle de réduire notre nombre consciemment et de vivre dans un équilibre durable et dynamique avec les autres formes de vie. A la fin des années 1970, Arne Naess a formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points. Voici le cinquième, explicité lors d’une conférence* prononcée en 1986 :

5/8) L’interférence humaine actuelle avec le monde non humain est excessive et nuisible, et la situation s’aggrave rapidement.

Dans les pays les plus riches, on ne peut pas s’attendre à ce que les gens réduisent leur impact sur le monde non humain du jour au lendemain. Réduire notre impact ne veut pas dire que nous ne pourrons plus modifier certains écosystèmes comme le font d’autres espèces. Les homme ont toujours transformé la terre et continueront probablement à le faire. Il s’agit de connaître la nature exacte et l’étendue de ces transformations. La biosphère a besoin d’immenses territoires sauvages pour que l’évolution et le spéciation des plantes et des animaux puissent s’y poursuivre. Les réserves de nature sauvage sont actuellement trop petites et trop peu nombreuses.

* in Arne Naess, la réalisation de soi (éditions wildproject 2017, 314 pages pour 22 euros)

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Plate-forme de l’ écologie profonde (4/8)

La crise des conditions de vie sur Terre peut nous aider à choisir une nouvelle voie. Nous, qui sommes responsables de cette situation, nous avons la capacité intellectuelle de réduire notre nombre consciemment et de vivre dans un équilibre durable et dynamique avec les autres formes de vie. A la fin des années 1970, Arne Naess a formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points. Voici le quatrième, explicité lors d’une conférence* prononcée en 1986 :

4/8) L’épanouissement de la vie et des cultures humaines n’est compatible qu’avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement des formes de vie non-humaine requiert une telle diminution.

La stabilisation et la réduction de la population humaine prendre du temps. Il faut donc mettre en place des stratégies provisoires. Mais cela n’excuse en rien la complaisance dont nous faisons preuve actuellement ; nous devons prendre conscience de l’extrême gravité de la situation présente. Plus nous attendons, plus nous serons obligés de prendre des mesures drastiques. Tant que des changements profonds n’auront pas été réalisés, nous courons le risque d’assister à une diminution substantielle de la richesse et de la diversité de la vie ; le rythme d’extinction des espèces sera dix à cent fois supérieur qu’à n’importe quelle autre période de l’histoire humaine. Mais si les milliards d’êtres humains qui vivent aujourd’hui sur Terre adoptaient un comportement écologiquement responsable, la vie non humaine pourrait elle-aussi s’épanouir.

* in Arne Naess, la réalisation de soi (éditions wildproject 2017, 314 pages pour 22 euros)

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Plate-forme de l’ écologie profonde (3/8)

La crise des conditions de vie sur Terre peut nous aider à choisir une nouvelle voie. Nous, qui sommes responsables de cette situation, nous avons la capacité intellectuelle de réduire notre nombre consciemment et de vivre dans un équilibre durable et dynamique avec les autres formes de vie. A la fin des années 1970, Arne Naess a formulé avec George Sessions une offre de « plate-forme de l’écologie profonde » en huit points. Voici le troisième, explicité lors d’une conférence* prononcée en 1986 :

3/8) Les humains n’ont pas le droit de réduire la richesse et la diversité biologique, sauf pour satisfaire des besoins vitaux.

Cette formule est peut-être excessive. Mais étant donné le nombre incroyable de droits que les êtres humains s’octroient, il peut être salutaire de formuler une norme sur ce que les humains n’ont pas le droit de faire. Il nous faut prendre en compte des situations dans lesquelles nous ne pouvons revendiquer aucun droit. Nous avons délibérément choisi de laisser le terme « besoin vital » dans le flou pour que chacun soit libre de l’interpréter comme il l’entend. Il faut prendre en compte les différences de climat ainsi que les différences d’organisation dans les sociétés telles qu’elles existent aujourd’hui. Il faut également prendre en considération la différence entre un moyen pour satisfaire un besoin et le moyen lui-même. Pour le baleinier, la chasse à la baleine est une moyen important d’éviter le chômage. Mais il faut pourtant de toute urgence contrôler le pêcheur et son bateau, pour éviter la surpêche et l’usage de méthodes barbares.

* in Arne Naess, la réalisation de soi (éditions wildproject 2017, 314 pages pour 22 euros)

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Le fleuve doit avoir aussi le droit de gagner en justice

Un fleuve considéré comme sacré par les Maoris a été reconnu par le Parlement néo-zélandais comme une entité vivante. Le Whanganui, troisième plus long cours d’eau du pays, s’est vu doter du statut de personnalité juridique, avec tous les droits et les devoirs attenants. Une décision qui pourrait être une première mondiale. La tribu locale luttait pour la reconnaissance de ses droits sur ce cours d’eau depuis les années 1870. « La nouvelle législation est une reconnaissance de la connexion profondément spirituelle entre l’iwi [tribu] Whanganui et son fleuve ancestral », a relevé le ministre de la justice,M. Finlayson. Ce statut aura pour traduction concrète que les intérêts du Whanganui (Te Awa Tupua pour les Maoris) seront défendus dans les procédures judiciaires par un avocat représentant la tribu et un autre le gouvernement.*

Quoi de plus normal ? Sur ce blog, notre article de juin 2013 estimait que « L’arbre doit aussi avoir le droit de gagner en justice ». En 1972, Christopher D.Stone se posait déjà cette question : « Désormais il n’est plus nécessaire d’être vivant pour se voir reconnaître des droits. Le monde des avocats est peuplé de ces titulaires de droits inanimés : trusts, joint ventures, municipalités. Je propose que l’on attribue des droits juridiques aux forêts, rivières et autres objets dits « naturels » de l’environnement, c’est-à-dire, en réalité, à l’environnement tout entier. Partout ou presque, on trouve des qualifications doctrinales à propos des « droits » des riverains à un cours d’eau non pollué. Ce qui ne pèse pas dans la balance, c’est le dommage subi par le cours d’eau, ses poissons et ses formes de vie « inférieures ». Tant que l’environnement lui-même est dépourvu de droits, ces questions ne relèvent pas de la compétence d’un tribunal. S’il revient moins cher au pollueur de verser une amende plutôt que d’opérer les changements techniques nécessaires, il pourra préférer payer les dommages-intérêts et continuer à polluer. Il n’est ni inévitable ni bon que les objets naturels n’aient aucun droit qui leur permette de demander réparation pour leur propre compte. Il ne suffit pas de dire que les cours d’eau devraient en être privés faute de pouvoir parler. Les entreprises n’ont plus ne peuvent pas parler, pas plus que les Etats, les nourrissons et les personnes frappées d’incapacité. Si un être humain, commençant à donner des signes de sénilité, est de jure incapable de gérer ses affaires, les personnes soucieuses de  ses intérêts en font la preuve devant les tribunaux. Le tuteur légal représente la personne incapable. Bien sûr, pour convaincre un tribunal de considérer une rivière menacée comme une « personne », il sera besoin d’avocats aussi imaginatifs que ceux qui ont convaincu la Cour suprême qu’une société ferroviaire était une « personne » au sens du quatorzième amendement (qui garantit la citoyenneté à toute personne née aux Etats-Unis).

Mais je suis sûr de pouvoir juger avec davantage de certitude quand ma pelouse a besoin d’eau qu’un procureur ne pourra estimer si les Etats-Unis ont le besoin de faire appel d’un jugement défavorable. La pelouse me dit qu’elle veut de l’eau par son jaunissement, son manque d’élasticité ; comment « les Etats-Unis » communiquent-ils avec le procureur général ? Nous prenons chaque jour des décisions pour le compte d’autrui et dans ce qui est censé être son intérêt ; or autrui est bien souvent une créature dont les souhaits sont bien moins vérifiables que ceux des rivières ou des arbres. »

* Le Monde.fr avec AFP | 16.03.2017, En Nouvelle-Zélande, un fleuve reconnu comme une entité vivante

** in les Grands Textes fondateurs de l’écologie, présentés par Ariane Debourdeau

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Une planète sans primates, seul restera le singe humain

LE MONDE du 20 janvier consacre un éditorial et un très long article à l’extinction de masse des primates d’ici vingt-cinq à cinquante ans. Nous laissons la parole aux commentateurs sur lemonde.fr, compilation qui résume tout ce qu’on peut en penser !

Cynique du bon sens et raison : Article fort juste et annonciateur. Mais demain, l’édito prônera la croissance du PIB et celui d’après-demain, se félicitera de la hausse des immatriculations, etc. Y aura-t-il enfin de la transversalité et de la cohérence générale ? L’équipe économique du journal devrait être repensée de fond en comble.

Deus ex Machina : L’humanité sait très bien faire des Holocaustes, soit des humains, soit de nos cousins ! Elle se suicide, mais ne sait pas qu’elle le fait. Elle, l’Humanité, ne se croit pas animale, mais elle l’est.

Zzxyz : Bah ! l’homme de Neandertal a bien disparu et cela ne semble guère avoir affecté Homo Sapiens… C’est le sens de la vie : des espèces apparaissent, se développent et disparaissent. Un jour, ce sera le tour d’Homo Sapiens.

RICHARD NOWAK : et plus vite qu’on ne le croit car sapiens pour le moment n’a pas fait beaucoup utilisation de sagesse.

Hobou durouleau : Hop hop, circulez, y’a rien à voir, c’est juste une bande de singes qui disparaît au profit d’une autre bande de singes.

Déméter : Regardons la carte ses extinctions de primates et superposons-la celle des densités humaines …

JP4921 : Le genre Homo se porte bien! Pleurer sur la disparition des cousins alors que l’on se flatte de la belle prolifération des humains, quelle hypocrisie! Le bon moyen d’éviter la disparition d’espèces ici et là, c’est de réduire « l’empreinte humaine » qui par sa seule présence fait le vide autour de lui.

Mark : En 1800, il y avait 1 milliard d’humains. 300 ans plus tard il y en aura 11 milliards, et qui tiennent beaucoup plus de place qu’au début du 19e siècle, avec leurs voitures, leurs avions, leurs routes, leurs usines et leurs trains.Qui peut s’imaginer que multiplier par 11 le nombre d’hommes n’aurait aucune conséquence ? Dans plusieurs pays africains, chaque femme continue à avoir 6 à 8 gosses, et curieusement, personne n’en parle. Pourtant, il n’y a pas que les singes qui vont disparaître !

Kickaha : d’après Jared Diamond, les 2 caractéristiques principale de l’espèce humaine par rapport aux autres espèces de singes sont… les génocides et les catastrophes écologiques. Il est probable que nous finiront en combinant brillamment les deux…

Jm Lustukru : Reste l’insecte qui se marre, car aura notre peau.

Ama75 : La conclusion de l’article est très claire et au fond nous la connaissons, peut-être même la souhaitons-nous. Vivre à fond avant de disparaître plutôt que vivre longtemps mais chichement, ce que la plupart d’entre nous ne savons plus faire, voilà notre futur annoncé. Une fois débarrassée du Vivant, la terre pourra enfin se régénérer pendant des millions d’années.

MF : Est-ce qu’on est obligés de rester spectateurs béats d’un génocide, ou est-ce qu’on agit ?

Malheur : quelle funeste présage ! Hélas la vie politique, réglée sur des mandats très courts (au regard du temps long que nécessitent certaines actions, notamment en matière d’écologie), ne se préoccupe pas de ces sujets pourtant essentiels !!

Sur ce blog, notre tout premier article abordait cette problématique des primates le 13 janvier 2005 sous le titre « solidarité avec les bonobos » : D’un côté le tsunami pourrait faire aujourd’hui 150 000 victimes humaines, de l’autre chimpanzés, gorilles, orangs-outans et bonobos risquent de complètement disparaître d’ici une ou deux décennies. D’un côté les soubresauts de la planète laissent en vie largement plus de 6 milliards d’humains, de l’autre l’activité de ces mêmes humains élimine leurs plus proches cousins par la déforestation, la chasse et la pression de la démographie humaine. D’un côté les aides publiques d’urgence en faveur des victimes du tsunami dépassent déjà 1,2 milliards de dollars (sans compter la générosité privée), de l’autre il faudrait seulement 25 millions de dollars pour enrayer l’irrésistible baisse des populations de primates… Il y a quelque chose d’absurde sur cette planète. L’espèce humaine ?

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La police de la biodiversité mise en place sans moyens

L’Agence française pour la biodiversité (AFB) est entrée en fonction depuis le 1er janvier 2017. Cet établissement public devient le bras armé pour mobiliser la société civile dans la lutte contre l’érosion de la biodiversité du ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer. L’AFB, issue de la fusion de quatre organismes existants – l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), l’Atelier technique des espaces naturels, l’Agence des aires marines protégées et les Parcs nationaux de France. Le budget est ridicule, 225 millions d’euros, soit la simple addition des crédits des organismes fusionnés. La pilule est d’autant plus amère que le gouvernement a ponctionné, par l’intermédiaire du projet de loi de finances rectificative, 70 des 160 millions d’euros du fonds de roulement de l’Onema. L’AFB compte seulement 1 220 agents. Le puissant Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) avec 1800 agents n’est pas inclus dans l’agence, résultat du lobbying actif des chasseurs*.

En novembre 2011, un questionnaire thématique prenant en compte l’ensemble des problématiques induites par l’érosion de la biodiversité avait été soumis aux candidats officiellement déclarés à l’élection présidentielle. Le constat est sévère, seule Eva Joly avait une ambition satisfaisante et une technicité correcte en matière de biodiversité. JL Mélenchon arrivait peu après, les autres candidats avaient un score insuffisant. C’est un sujet qui reste à la marge, il n’est pas considéré comme une opportunité pour porter un nouveau modèle social, on refuse d’imaginer notre futur au XXIème siècle. Il est difficile pour les politiques de réaliser combien le sort des humains est lié à celui des abeilles ou des vers de terre. Quand on regarde les détériorations de notre planète et les menaces qui pèsent sur l’avenir de nos enfants et petits-enfants, on reste effaré de la distance qu’il y a entre les propositions des politiques et la réalité qui se profile à l’horizon.

Les scientifiques démontrent qu’il n’y aura pas de planète de rechange, pourtant rien ne change politiquement. La superficie et la qualité des habitats naturels continuent à se dégrader presque partout. Au niveau mondial, le rythme auquel disparaissent les espèces est de 100 à 1000 fois plus rapide que ce qui s’est passé au cours des 500 derniers millions d’année. En France métropolitaine, 9 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens, 22 % des poissons d’eau douce et 32 % des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition. Que la vie dans les forêts, les océans et les écosystèmes de notre planète constituent les fondements de notre société et de notre économie, au fond tout le monde s’en fout : nous n’en voyons pas encore la réalité dans notre quotidien ! La perte de biodiversité est encore une abstraction aux yeux des travailleurs : le chômage d’abord, le pouvoir d’achat ensuite ! La perte de biodiversité est toujours un avantage pour les industriels et les consommateurs : tout le monde est complice ! Personne ne manifestera dans les rues pour protéger la richesse de la biodiversité. Le biocentrisme n’est pas une composante de notre sensibilité encore trop anthropocentrée.

* LE MONDE du 5 janvier 2017, L’Agence française pour la biodiversité, nouvelle arme au service de la nature

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Des chiffres, rien que des chiffres, à faire peur

le bétail et les humains représente 97% de la la biomasse des vertébrés de la terre ( il y a 10.000 ans les humains et leurs bétails représentaient seulement 0,01% de la biomasse des vertébrés terrestres .) 

99% des Rhinocéros ont disparu depuis 1914. 
97% des Tigres ont disparu depuis 1914. 
90% des Lions ont disparu depuis 1993. 
90% des tortues marines ont disparu depuis 1980.
90% des papillons monarques ont disparu depuis 1995.
90% des gros poissons marins ont disparu depuis 1950. 
80% des gorilles ont disparu depuis 1955. 
60% des éléphants de forêt ont disparu depuis 1970. 
50% des barrières de corail mondiales ont disparu depuis 1985.
50% des poissons d’eau douce ont disparu depuis 1987.
40% du phytoplancton des océans a disparu depuis 1950
30% des oiseaux marins ont disparu depuis 1995. 
28% des animaux terrestres ont disparu depuis 1970. 
28% de la totalité des animaux marins ont disparu depuis 1970. 
Les terres cultivées et les pâturages ont causé la perte de 80% de toutes les extinctions d’espèces de vertébrés terrestres. 
Les humains et le bétail mangent 40% de la production annuelle de la chlorophylle terrestre.
Nous devrons produire plus de nourriture au cours des 50 prochaines années que depuis les 500 dernières années. Pour ce faire nous avons besoin de 6 millions d’hectares de nouvelles terres agricoles chaque année.
Le cycle de l’azote est tellement corrompu par nos engrais chimiques qu’il tue la vie des fleuves et des rivières et la vie des océans.
Nous pulvérisons tellement d’herbicides et de pesticides que nos terres agricoles sont devenus de veritables «déserts verts».  
3 graines traitées aux néo-nicotinoïdes infusées dans un verre d’eau tuent un oiseau. les Nicotinoides sont solubles dans l’eau. 
Les monocultures provoquent la perte des insectes par un manque de bio-diversité et des sources de pollen. 
la moitié de tout le soja cultivé en Amérique du Sud dans les anciennes forets tropicales sert a nourrir les porcs consommés en Chine. 
50% des espèces de vertébrés restantes sur terre va disparaître dans les 40 prochaines années. 

http://naturealerte.blogspot.fr/2015/09/02092015monde-bon-voyons-des-chiffres.html

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Nous sommes saisis d’effroi, et ça ne va pas s’arranger

Le rapport Planète Vivante souligne la dégradation croissante et à vitesse accélérée de presque tous les écosystèmes. Pour dire les choses de manière plus directe, ils décrivent et prédisent la mort à très brève échéance de la quasi-totalité des grands animaux vertébrés avec qui nous partageons, ou devrions partager, la planète. En 42 ans, de 1970 à 2012, le nombre d’animaux vertébrés sauvages marins et terrestres a chuté de 58 %. Serions-nous bientôt seuls sur la Terre !

Nous sommes saisis d’effroi parce que 42 ans c’est un battement de cil. Nous sommes saisis d’effroi par l’ampleur de notre faute parce qu’il ne s’agit pas seulement d’une catastrophe, mais aussi d’un crime, nous tuons le monde. Nous sommes saisis d’effroi parce l’on peut encore ouvrir les médias et les voir parler d’autre chose, se déchirer pour savoir si le PIB l’an prochain progressera de 0,5 ou de 0,8 % ou si les sondages pour l’un ou l’autre des candidats au pouvoir ici ou là sont un peu meilleurs que ceux de la semaine dernière. Nous sommes saisis d’effroi par l’ampleur de notre aveuglement, les rapports « Planète Vivante » passant quasiment sous silence la cause essentielle de cet effondrement, à savoir l’explosion du nombre des hommes.

Les introductions de Johan Rockstöm et de Marco Lambertini (2) qui se terminent d’ailleurs par des propos d’un optimisme en contradiction absolue avec le contenu du rapport,  n’y font pas allusion, le sujet n’est que très rarement abordé dans l’ensemble du texte qui donne une priorité presque totale à la question du mode de vie. Le graphique p 78 et 79 : « Cartographie de l’empreinte écologique de la consommation » donne par exemple l’impression que le Canada ou la Russie sont catastrophiques pour la planète à cause de leur consommation, alors qu’au contraire, grâce à leur faible densité démographique se sont presque désormais les seules surfaces d’importance (avec quelques régions d’Afrique et d’Amazonie, justement peu peuplées) où subsiste une grande faune sauvage digne de ce nom. On voit bien d’ailleurs (p. 52) que globalement les sols les moins dégradés sont les sols des pays peu densément peuplés, c’est assez logique, le béton faisant mauvais ménage avec l’humus. Cette sous-estimation du facteur population, devrait d’ailleurs logiquement conduire à une conclusion sans doute non voulue par les auteurs, qui est que nous devrions maintenir une forte proportion de la population mondiale dans la pauvreté. Ne serait-il pas plus humain de laisser les gens les plus pauvres consommer un peu plus tout en faisant un effort de réduction de la fécondité ? Page 108, le graphique général : « Les meilleurs choix pour une seule planète » ne fait aucune allusion au problème alors que tout ce qui y est listé en dépend. Ces rapports qui acceptent et popularisent le terme d’anthropocène, font eux-mêmes preuve d’un anthropocentrisme inquiétant en insistant sur les services rendus par la nature à l’Homme, comme si c’était cela qui devait seul nous motiver. Cet utilitarisme doit être dénoncé, il laisse entendre que si la nature ne nous était pas utile nous aurions le droit de la massacrer, il laisse le respect de côté. Devrions-nous raser l’Amazonie si par hasard il était démontré que les nombreuses espèces végétales et animales qui la peuplent ne devaient nous être d’aucune utilité pour développer notre pharmacopée ?

Source : http://economiedurable.over-blog.com/2016/11/planete-vivante.html

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Antispéciste d’Aymeric Caron, la politique autrement

Aymeric Caron : «L’antispécisme est l’un des champs d’application de l’écologie essentielle, laquelle vise à repenser complètement la communauté qui compose la société. Cette écologie souhaite l’établissement d’une biodémocratie, c’est-à-dire une démocratie étendue à l’ensemble du peuple du vivant, auquel sont conférés de réels moyens d’expression. D’où le souhait de Michel Serres, «Donnons la parole à des hommes de long terme. La biodémocratie peut s’appuyer sur plusieurs propositions qui ont émergé ces dernières années afin d’imaginer de nouvelles instances à même d’exprimer une vision du long terme et de tenir compte des intérêts du vivant : le Parlement des choses de Bruno Latour (qui représenterait les non-humains), l’Académie du Futur de Pierre Rosanvallon, l’Assemblée du Long Terme de Dominique Bourg ou l’Assemblée de la nature et des vivants de Corine Pelluchon. Mais la proposition la plus novatrice qui émerge de la réflexion collective est celle d’une nouvelle chambre du Parlement. Elle représenterait les enjeux environnementaux étendus aux intérêts de animaux non humains. L’idée de ce collège chargé d’éclairer les décisions politiques et d’informer les citoyens, je choisirais de l’appeler Comité du Vivant.

Même si je ne considère pas, comme certains penseurs, que les animaux doivent obtenir le statut de citoyens, il convient néanmoins qu’en tant qu’individus leurs voix soient relayées. Comment ? Tout simplement par le biais d’humains qui auront pour tâche de représenter les intérêts de ces animaux non humains. Les membres du Comité du Vivant ne seraient pas élus. Une partie serait constituée de hauts fonctionnaires formés par l’Ecole de la Nature et des Animaux (ENA). L’autre partie serait composée d’experts et de représentants d’ONG qui défendent la nature et les animaux

Cette proposition* d’Aymeric Caron va dans le bon sens. Mais Aymeric ignore qu’il s’agit là de représenter les acteurs absents, ou, dans le vocabulaire anglo-saxon, les «affectés». Il n’a rien inventé. D’autre part son livre privilégie les animaux alors que les végétaux sont aussi nos cousins, issus de la même lignée biologique. Or nous détruisons les forêts et les sols avec le même entrain que nous abattons en masse les animaux. Le biocentrisme ne peut que s’accompagner de l’écocentrisme. Aymeric  n’avait pas lu notre blog, il lui manquait quelque chose…

* Antispéciste d’Aymeric Caron (éditions Don Quichotte 2016, 488 pages pour 20,90 euros)

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Biodiversité, un exemple de l’interdépendance des populations

La politique repose sur des « éléments de langage » que les membres de la classe dirigeante s’efforcent de propager dans la presse et d’inculquer à l’opinion publique. Michel Sourrouille propose aux électeurs dans son livre* un lexique pour pouvoir mieux se situer face aux jeux du pouvoir et mieux comprendre les enjeux de la démocratie. Exemple, l’Assemblée du futur :

« La population humaine doit être mise en comparaison avec la biodiversité, cette grande oubliée du principe de subsidiarité entre humains.

La superficie des terres habitables n’excède guère les 100 millions de km2, ce qui nous laisse une aumône de 1,5 hectare maximum par exemplaire d’homo sapiens. Un minuscule rectangle de 150 mètres sur 100 pour assurer votre subsistance et produire tout ce que vous consommerez durant votre existence.

1,5 hectare : voilà qui laisse songeur, d’autant que vous n’êtes pas seul sur ce timbre-poste. Vous êtes le seul primate homo sapiens, c’est entendu, mais… Mais ? À conditions que vous ne soyez ni spéciste ni raciste : l’homme n’est qu’un mammifère parmi d’autres et les autres mammifères ont eux aussi le droit d’occuper votre rectangle de 500 mètres de pourtour, non seulement vos animaux domestiques, non seulement vos têtes de bétail, mais aussi les loups, lions, taupes, tatous, gorilles et même éléphants. Vous vous sentez à l’étroit ? C’est normal, eux aussi. Encore n’avons-nous parlé que de mammifères, car votre rectangle de poche, il s’agit de le partager avec tous les autres animaux terrestres, reptiles, insectes, oiseaux et batraciens inclus. Diable et démiurge, j’oubliais les espèces végétales, dont ces précieuses forêts de moins en moins primaires que la poésie des technocrates chante sous le charmant nom de « puits de carbone »…

Vous voici à même de saisir physiquement, viscéralement, la cause de l’effondrement actuel de la biodiversité : cette cause n’est autre que le NOMBRE d’homo sapiens sur cette planète scandaleusement inextensible. »**

Que chacun imagine maintenant qu’il n’a à sa disposition qu’un minuscule rectangle de 150 mètres sur 100, et la perspective d’une action politique en sera complètement chamboulée. La gestion d’un territoire et de ses ressources devient en effet ardue.

L’écologie à l’épreuve du pouvoir » (Un avenir peint en vert pour la France ?)

(éditions Sang de la Terre, en librairie depuis juillet 2016, 370 pages pour 19 euros)

** Théophile de Giraud, « Save the Planet, make no baby ! »,

in Collectif, Moins nombreux, plus heureux – L’urgence écologique de repenser la démographie

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Laissons coasser là où les grenouilles se trouvent

« Froggate » ! En pleine Fête des mares, l’ironie du sort a voulu qu’un arrêt de la cour d’appel de Bordeaux impose un à un couple d’un petit village rural le comblement de leur mare au motif du caractère «insupportable» des coassements des amphibiens qui y barbotent (1) ! Les grenouilles coassent depuis des millénaires, y compris dans ce village de Dordogne où elles ne gênaient personne, pas même le voisin plaignant. Il semble que cette affaire vaseuse ne soit rien d’autre qu’un conflit de voisinage. Selon les époux condamnés, une mare a toujours été présente à cet endroit, leur seule action ayant été de l’éloigner – justement – de la maison de leur voisin. Ledit voisin avait lui-même une mare chez lui, qui aurait été comblée pendant le procès. Étrange. On ne sait d’ailleurs pas si elle contenait, elle aussi, des espèces protégées. En effet, les amphibiens sont des animaux utiles, en voie de raréfaction, et protégés par les lois de la République (2). L’association Cistude Nature a ainsi inventorié dans la mare incriminée au moins 4 espèces strictement protégées : alyte accoucheur, triton palmé, crapaud commun et rainette méridionale.

On ne peut accepter que certains estiment que les coassements d’amour des grenouilles au printemps ne représentent qu’un bruit, un trouble du voisinage empêchant de dormir la fenêtre ouverte par temps chaud. Ce qu’ils ignorent certainement, c’est que si l’air extérieur est rafraîchi, c’est grâce à la mare qui accueille les ébats de ces batraciens… Que dire alors des perpétuels bruits des tondeuses, tronçonneuses et autres débroussailleuses, qui sévissent toute l’année? On peut regretter qu’à l’heure où l’on tente de rapprocher l’Homme de la Nature, de renouer une culture du vivre ensemble au point de l’inscrire comme le premier objectif de la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) 2011-2020 (« faire émerger, susciter et partager une culture de la nature ») (3), la justice entérine le divorce de l’être humain et de son environnement.

Quelle est la prochaine étape ? Condamner le chant des oiseaux, ou encore le vent pour ses sifflements ? Force est de constater que le droit de l’environnement n’a pas été introduit dans les débats : les amphibiens incriminés étant protégés, l’on ne peut détruire leur habitat sans une dérogation accordée par le préfet. Heureusement, d’autres dossiers ont été mieux défendus, telle cette affaire présentée devant la cour d’appel de Paris en 2008, laquelle rappelle par ces mots très justes : « il a été sans doute depuis la création de leur espèce dans leur nature de coasser là où ils se trouvent » (4).

 (communiqué de presse de la SNPN (société nationale protectrice de la nature)

(1) CA de Bordeaux du 02/06/2016 n°14/02570.
(2) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000017876248
(3) http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/SNB_2011-2020WEB(2).pdf
(4) CA de Paris du 08/08/2008 n°08/14542

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Loi sur la biodiversité, un vrai parcours du combattant

Un projet de loi subit un long calvaire, première lecture par les députés, deuxième lecture par les sénateurs, deuxième lecture par les députés, seconde lecture par le Sénat, puis tenue d’une commission mixte paritaire (députés et sénateurs), enfin, en cas de désaccord, un dernier passage devant l’Assemblée, qui aura le dernier mot. Encore faut-il que les décrets d’application paraissent ! Non seulement la loi pour « la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages » subit ce processus (deuxième lecture part les députés les 15 au 17 mars *), mais comme toute loi de type écologique, elle subit un tir de barrage soutenu par nombre de parlementaires, par le ministre et par tous les lobbies de l’agrochimie qui s’agitent dans les couloirs ou dans la rue avec les manifs musclées de la FNSEA.

L’article 51 de la loi sur la biodiversité acte l’interdiction totale des néonicotinoïdes, une famille de pesticides reconnus nocifs pour les abeilles et les insectes pollinisations et, plus généralement, pour l’environnement et la santé. Introduit en première lecture à l’Assemblée en mars 2015, mais les sénateurs ont préféré une proposition bien plus floue : s’en remettre au ministère de l’agriculture pour déterminer leurs « conditions d’utilisation » en tenant compte des « conséquences sur la production agricole ». En deuxième lecture par les députés, pas moins de quarante-cinq amendements ont été déposés depuis une semaine en faveur de la suppression ou de la modification de cet article. Cerise sur le gâteau, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a adressé une lettre de près de quatre pages, pour inciter à ne pas voter l’interdiction totale des néonicotinoïdes. Pourtant Le Foll reconnaît la neurotoxicité, prouvée, des sept molécules de cette catégorie de pesticides qui donnent lieu à la commercialisation d’une centaine de produits aux appellations différentes. Les néonicotinoïdes persistent longtemps dans l’environnement, ils se retrouvent dans les sols, voire dans les fleurs sauvages autour des parcelles cultivées, deux ans après leur première utilisation. Le ministre évoque des risques de « distorsions entre les agriculteurs français et le reste des agriculteurs européens », La position des représentants de la FNSEA transparaît là jusque dans le vocabulaire employé : la politique française « doit se conduire au bon niveau, au niveau européen » et « les voies alternatives ne présentent aucune garantie supplémentaire pour les pollinisateurs, bien au contraire ».** C’est absurde, la France peut montrer l’exemple à suivre par le reste de l’Europe et il n’existe pas de pesticides plus toxiques pour les abeilles que les néonicotinoïdes.

Le silence des intellectuels en France sur l’urgence écologique est assourdissant. Il faut que Nicolas Hulot monte encore une fois au créneau pour percer le mur médiatique anti-écolo : « Osons le dire, nous sommes technologiquement époustouflants, mais affligeants à bien des égards. Le sujet santé-environnement reste le parent pauvre de l’action publique. Les pesticides néonicotinoïdes sont bien connus pour leur dangerosité. Ils ont une portée qui dépasse leur périmètre d’action initial, seul 2 % à 20 % du produit atteint réellement sa cible, le reste contamine les sols et l’eau. Les abeilles et autres pollinisateurs sont les symboles malheureux de ce désastre. A elle seule, et à titre gracieux, une ruche peut polliniser jusqu’à 3 millions de fleurs en une journée. La valeur économique de l’activité pollinisatrice des insectes est estimée par l’INRA à 153 milliards d’euros, soit 9,5 % en valeur de l’ensemble de la production alimentaire mondiale. Et pourtant, dans certaines régions françaises, près de trois quarts des essaims d’abeilles domestiques ont disparu. Nous empoisonnons la Terre autant que nos veines. Il est temps d’anticiper les problèmes, de parier sur la biodiversité et d’investir dans une agriculture saine. Mesdames et messieurs les Parlementaires, interdisons les pesticides néonicotinoïdes. »***

* Le Monde.fr | 15.03.2016, Le préjudice écologique et les néonicotinoïdes, enjeux de la loi sur la biodiversité

** Le Monde.fr | 15.03.2016, Le jeu trouble de Stéphane Le Foll sur les pesticides

*** LE MONDE du 15 mars 2016, Nicolas  Hulot : « Interdisons les pesticides néonicotinoïdes »

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La chimie ronge le cerveau de Ségolène Royal

L’inscription du préjudice écologique dans le code civil devait être l’une des avancées majeures du projet de loi pour la reconquête de la biodiversité. Or le gouvernement avait déposé un amendement qui remettait en question la reconnaissance du préjudice écologique, en sapant le principe même du pollueur-payeur. Suscitant un tollé parmi les défenseurs de l’environnement, il a finalement été retiré.*

Le texte initial introduisait dans le code civil le fait que « toute personne qui cause un dommage grave et durable à l’environnement est tenue de le réparer ». Il précisait que cette réparation « s’effectue prioritairement en nature », c’est-à-dire par une restauration du milieu aux frais de celui qui l’a dégradé. Ou, si cette remise en état est impossible, par « une compensation financière versée à l’Etat ou à un organisme désigné par lui et affectée (…) à la protection de l’environnement. »

Le premier paragraphe de l’amendement déposé par le gouvernement ne posait pas de problème : « Indépendamment des préjudices réparés suivant les modalités du droit commun, est réparable (…) le préjudice écologique résultant d’une atteinte anormale aux éléments et aux fonctions des écosystèmes ainsi qu’aux bénéfices collectifs tirés par l’homme de l’environnement. » Mais le deuxième paragraphe précisait que « n’est pas réparable, sur le fondement du présent titre, le préjudice résultant d’une atteinte autorisée par les lois, règlements et engagements internationaux de la France ou par un titre délivré pour leur application. » En clair, au motif qu’ils résulteraient d’activités autorisées, les dégâts causés à l’environnement, par exemple par un accident industriel, n’appelleraient pas de réparation. C’est comme si l’on disait que les victimes d’un médicament comme le Mediator, parce qu’il avait été autorisé, n’avaient droit à aucune indemnisation. Une sorte d’immunité pour cause d’autorisation administrative.  un texte destiné à réparer le préjudice écologique se transforme en texte protégeant ceux qui causent ce préjudice.

A qui obéissait la ministre « de l’environnement » Ségolène Royal en constatant le principe pollueur/payeur? Le Medef estimait que l’inscription du préjudice écologique dans le code civil allait « ajouter des contraintes supplémentaires à l’activité économique » et « créer des risques juridiques pour les entreprises. »  CQFD, ce qu’il fallait démontrer. Si on comprend bien, à droite comme à gauche, « l’écologie, ça commence à bien faire ». Faudra-t-il rappeler le résultat de cette enquête sur « la chimie qui ronge le sang des députés » pour que les politiques comprennent enfin qu’ils sont menacés comme tout le monde par l’avidité des industriels ?**

* Le Monde.fr | 01.03.2016, Le gouvernement rétropédale sur le préjudice écologique

** http://yonnelautre.fr/spip.php?article718

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loi sur la biodiversité, la mascarade de la compensation

En mars 2015 le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages avait été voté en première lecture à l’Assemblée nationale par 325 voix contre 189. La quasi-totalité des députés UMP a voté contre un texte pénalisant pour les agriculteurs et chasseurs. Les scientifiques démontrent qu’il n’y aura pas de planète de rechange, pourtant rien ne change politiquement ! Ce projet de loi n’arrive que le 19 janvier 2016 en première lecture au Sénat !! C’est peu de dire que la biodiversité n’est pas au centre des préoccupations du gouvernement socialiste. Cette loi n’aura pas les moyens de peser sur les grandes politiques agricoles, de transports ou industrielles qui portent le plus atteinte à la biodiversité. Tout l’enjeu réside dans la notion de compensation. Depuis la loi de 1976, l’idée est que tout maître d’ouvrage doit « éviter, réduire et compenser » les impacts de ses projets sur les milieux naturels. Le fait d’avoir commis un acte répréhensible se traduit par l’obligation de se rattraper dans un autre domaine. Cela permet de jouir plus longtemps de ce qui est contestable. Le monsieur qui offre un cadeau à sa femme après l’avoir trompée, c’est vieux comme l’adultère. Concrètement, le bétonneur Vinci pourrait financer la restauration de terrains ailleurs en France pour imposer son projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Audrey Garric dans LE MONDE* est claire : « Le projet de loi sur la biodiversité insiste surtout sur la compensation, en généralisant ce qui n’était alors qu’une expérimentation : des réserves d’actifs naturels, gérées par des acteurs privés, qui fourniront des mesures compensatoires « clé en main » aux aménageurs. Cela donne un droit à détruire la nature et laisse entendre qu’on peut remplacer ce qu’on a détruit à un endroit par un bout de nature supposé équivalent à un autre endroit. Or, nombre d’études scientifiques ont prouvé que la fonctionnalité des écosystèmes restaurés n’atteint jamais celle de ceux détruits, tant il est difficile de récréer des milieux constitués au fil des siècles. Au final, il y a « financiarisation de la biodiversité », banques de compensation, transfert des actifs naturels, reprise du vocabulaire de l’économie. »

La compensation carbone est un autre domaine, le réchauffement climatique, où ce trafic d’indulgence fait encore ses ravages. Le trafic des indulgences était une rémission totale ou partielle devant Dieu de la peine temporelle encourue en raison d’un péché pardonné, ce qui se faisait généralement contre espèces sonnantes et trébuchantes. L’économie se passe de la religion, mais utilise quand même ses artifices…

* LE MONDE du 19 janvier 2016, La nature, un bien marchand ?

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L’animal humain qui veut la mort des autres espèces

La biodiversité s’érode sous la pression des hommes sur les habitats ou par introduction d’espèces invasives. Au moins 130 000 espèces animales auraient déjà disparu. Depuis le XVIIIe siècle, environ 7 % de l’ensemble des espèces animales terrestres, plus de cent fois le rythme « naturel » des extinctions d’espèces. C’est suffisant pour parler d’une « sixième extinction ». S’en tenir à la Liste rouge de l’UICN conduit à sous-estimer considérablement le rythme d’extinction des espèces*. Dès fois je doute de l’utilité de l’existence de notre espèce sur cette planète… Il est vrai que les humains préfèrent s’intéresser à la « pub sans retouche pour montrer que la cellulite n’empêche pas d’être sexy sur la plage » ou à « Courtney Love prise à parti par les taxis grévistes ». Par contre sur ce blog nous parlons de 6ème extinction depuis 2005 :

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2005/02/02/2005_02_la_biodiversit_/
… Selon l’Union mondiale pour la nature, 12 à 52 % des espèces actuelles seraient menacées. Le manque de précision provient des lacunes de l’inventaire des espèces, mais on peut déjà penser à une sixième extinction (la dernière a vu la disparition des dinosaures il y a 85 millions d’années) et cette fois l’activité humaine en est presque le seul et unique responsable…

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2010/05/26/la-sixieme-extinction/
… Comment combattre la perte de biodiversité, 6ème extinction des espèces, quand on ne connaît pas la signification du mot biodiversité ? Selon un sondage récent, 79 % des Français déclarent avoir « entendu parler » de biodiversité, mais seuls 23 % en connaissent la signification (LeMonde du 25 mai 2010). En cette année mondiale de la biodiversité, y’a un manque ! …

http://biosphere.blog.lemonde.fr/2011/11/14/anthropocene-anthropocentrisme-anthropisation%E2%80%A6-extinction-des-especes/
… Plus d’un oiseau sur huit, plus d’un mammifère sur cinq, plus d’une espèce de conifère sur quatre, un amphibien sur trois sont menacés d’extinction… dans l’indifférence générale. Pourquoi ? La Liste rouge de l’UICN* ne donne lieu qu’à 2/3 de page sur LE MONDE**. Pourtant dans le même numéro, le contre-budget de la gauche prend une page entière et une vague affaire de 1997 presque une page. LE MONDE est orienté surtout vers l’événementiel des petites affaires humaines, pas sur les débats de fond. Ainsi va la vie, humain, trop humain ! Il n’y a que le nombril de l’Homme qui intéresse…

* LE MONDE du 27 juin 2015, 130 000 espèces animales auraient déjà disparu

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Parole de requin bouledogue… confrontée aux humains

Je suis un requin bouledogue et porte-parole de mes congénères, très fier d’avoir l’honneur des colonnes du MONDE*. Je dois d’abord dire que si ce gamin, Elio, a été tué à La Réunion par l’un d’entre nous, c’est qu’il l’a bien cherché. Il savait qu’une eau turbide était propice à une attaque. Il avait lu l’interdiction de faire du surf, affichée partout sur les plages, et même lue à l’attention des touristes dès l’atterrissage des avions. Il a voulu braver le risque pour pratiquer son sport. On peut avoir 13 ans et être inconscient, cela se comprend. Comme il est encore plus évident que nous sommes partie intégrante de la mer. Nous pouvons faire le tour de l’île en quatre jours, comme des touristes mais sans embouteillage. Nous pouvons nous éloigner des côtes d’au moins 300 km, pas besoin de moteur et de pétrole. Nous sommes écolos, un peu les éboueurs des mers. Mais la mer est aussi notre garde-manger même si les humains ne sont pas notre plat de prédilection : seulement sept personnes tuées depuis 2011à La Réunion. En effet une planche de surf n’est pas facile à digérer, je le sais de source sûre.

D’ailleurs nous respectons les plongeurs sous-marins qui vont parfois à notre rencontre et se contentent de regarder sans piller nos ressources. C’est pourquoi nous trouvons les réactions des humains disproportionnées. Pourquoi avoir massacré un requin-tigre qui ne vous avait rien fait lors de ce que vous appelez « opération post-attaque » ? Nous appelons cela une vengeance aveugle, la loi de Lynch au détriment de la justice inter-espèces. Vous voulez supprimer les squales de La Réunion alors qu’il y a eu plus de morts par ULM que de baigneurs tués ces quatre dernières années. Supprimez vos activités de loisirs débiles et vous aurez à déplorer moins de morts. Les 200 manifestants qui ont déversé de la peinture couleur sang devant la sous-préfecture pour dénoncer le « manque d’action de l’Etat » contre nous devraient être végétariens !

Il n’y a rien à faire contre les lois de la nature, il y aura toujours des prédateurs et des proies, mais vous ne savez pas partager. Il y a en effet de plus en plus d’humains et de moins en moins de requins. Au niveau mondial, nous faisons moins de 10 morts par an alors que les crocodiles en font 2000, les scorpions 3000 et les serpents 100 000. A comparer au nombre de meurtres perpétrés chaque année par les humains sur les vaches, cochons et poulets. Cela se chiffre en milliards. Rien que pour la demande internationale en squalane, substance hydratante couramment utilisée en cosmétique, on estime à trois millions le nombre de requins tués chaque année. Pour certaines espèces de squales, c’est près de 95 % de la population qui a été décimée. En nous supprimant, c’est toute la chaîne alimentaire marine que l’on déséquilibre. Pendant ce temps-là, la population humaine a triplé sur l’île de La Réunion, les maisons s’accrochent de plus en plus haut sur la montagne, les terres vivrières diminuent, l’industrie touristique a promu les activités nautiques… et Elio est mort à 13 ans en voulant faire du surf. Qui est responsable de sa fin tragique, les squales ou les humains ?

* Le Monde.fr | 17.04.2015, Comment La Réunion lutte contre les requins bouledogue après une nouvelle attaque mortelle

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