démographie

L’ADMD et la Convention « fin de vie »

L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980. L’ADMD revendiquait plus de 75 000 adhérents actifs au 31 décembre 2021. Elle s’intéresse à la dignité de la personne humaine face à la mort et entend « aider ceux qui vivent cette situation dans la solitude et l’angoisse, et agir auprès de l’opinion pour que cette dignité soit reconnue ». Dans un premier temps, l’association avait mené campagne contre l’acharnement thérapeutique et propose notamment de faire signer à ses membres un  « testament biologique », devenu aujourd’hui « directives anticipées ».

Attentes des Français à l’égard de la convention citoyenne sur la fin de vie

 Dans un très récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir. 78% des Français attendent de la convention citoyenne sur la fin de vie qu’elle légalise l’aide active à mourir ; 79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie ; 77% des Français se disent confiants dans un médecin qui déclarerait pratiquer des euthanasies ; 82% des Français considèrent l’euthanasie et le suicide assisté comme des soins de fin de vie à part entière (Oui, tout à fait : 39% ; Oui, plutôt : 43% ; Non, plutôt pas : 10% ; Non, pas du tout : 8%). Ce sondage permet de déconstruire une nouvelle fois les arguments des opposants à la légalisation de l’aide active à mourir.

Nous savions déjà que les soins palliatifs étaient parfaitement compatibles avec l’aide active à mourir. Ainsi, près de la moitié des euthanasies, en Belgique, se font en collaboration avec les soins palliatifs. Nous savions également que 71% des médecins étaient favorables à la légalisation de l’euthanasie ou au suicide assisté (sondage Medscape de juin 2020). Nous savons à présent que la position favorable d’un médecin au regard de l’euthanasie ne crée pas de situation de défiance à son égard, bien au contraire.

Fin de vie : Matignon précise la question posée à la convention citoyenne

La question est la suivante: « Le cadre d’accompagnement de fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d’éventuels changements devraient-il être introduits »? Fin septembre, le Cese avait dans un premier temps fait état d’une question portant sur « différentes situations individuelles ». Ce dernier mot n’a donc pas été retenu. La convention citoyenne sur la fin de vie, qui doit réunir une bonne centaine de Français afin d’orienter le gouvernement sur un éventuel nouveau changement de loi, commencera ses travaux le 9 décembre qui se termineront à la mi-mars.

Lire, Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes

Le point de vue des écologistes

Le libre choix des personnes devrait compter de plus en plus, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse IVV). Mais dans une société surpeuplée, le pire pourrait être mis en œuvre.

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Pour commander le livre « Alerte surpopulation »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

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Je veux choisir la date de ma mort

« Docteur, j’ai fait plein de recherches, si je tombe sur vous ce n’est pas par hasard. Je veux choisir la date de ma mort. Est-ce que vous êtes disposé à m’aider ? »…. La journaliste du MONDE Catherine Vincent livre quatorze récits intimes et autant de points de vue de personnes ayant eu à affronter la question de la fin de vie.

Lire, L’aide active à mourir gagne du terrain

Extraits de « La Mort à vivre » : Son diabète avait duré des années. Amputation au-dessus du genou des deux côtés. Cécité. Cette amie., s’est mise à vivre un enfer. Et quand cette femme de 60 ans a commencé à discuter avec l’équipe hospitalière en disant qu’elle souhaitait la mort, elle s’est fait rabrouer. Sur le mode « Pourquoi vous et pas les autres ? » Sous-entendu : si on vous écoute, ça veut dire qu’il faut qu’on en tue deux cent cinquante… « Mais pourquoi est-ce qu’on ne lui fait pas comme aux vieux chiens malades ? »… J’appelle toujours cela des soins curatifs, la mort étant une façon de se traiter et de guérir de quelque chose –. La méthode ? Très facile. Compote de pommes maison, dans un pot de confiture un peu fiorituré. Un petit pilon et mon mortier en marbre, que j’emporte avec moi. Et comme médocs : des benzos pour dormir, de la digitaline pour que le cœur dise « Merde », et de l’insuline – effet immédiat en stylo autopiqueur. Dans la compote de pommes, je mets les benzos et la digitaline. L’insuline c’est pour plus tard, quand la personne dormira, qu’elle sera vraiment bien sédatée. Une dose énorme : je donne un mois d’insuline en une seule injection, d’où une hypoglycémie qui crée la mort cérébrale…

Les réactions sur lemonde.fr sont contrastées

Jmb34 : Le militantisme pro-euthanasie du « Monde » est tellement décomplexé qu’il trouve seulement des limites dans la caricature que représente ce soit disant médecin .

FT3 : Vous faites semblant de ne pas comprendre mais c’est pourtant très clair ! Quant à moi je serais ravie d’avoir à faire à un super humain comme celui là, capable de prendre ses responsabilités en accord avec un unique patient et son point de vue unique!

Richard Nowak : Il faut séparer institutionnellement le métier de thanatopracteur de celui de médecin.
Il y a tout un encadrement législatif à réaliser afin que l’individu tout comme la société respectent les principes de la CEDH et notamment le premier : la dignité

Kotelk : C’est à chacun de définir sa dignité et d’agir en fonction de son choix, la CEDH n’a pas à intervenir, pas plus que le corps médical ou la famille. Deuxième envoi. Infraction ?

Citoyen désabusé : Cet article me laisse mal à l’aise. La loi Leonetti me paraissait suffisante.

Dump : Parce que, manifestement, vous ne la connaissez pas. Actuellement il est préconisé par cette loi, de laisser « la fin naturelle » advenir, et pour cela les patients ne sont ni nourris ni hydratés, vulgairement on les fait mourir de faim et de soif, vaguement insensibilisés en principe.

LNCL @ Dump – Vous dites absolument n’importe quoi. Selon la loi Léonetti, il est possible de sédater un patient, par paliers, ou en continu, si sa « souffrance est réfractaire », donc une définition large et interprétable. Maintenir une hydratation et une « nourriture » est absolument contre-productif. Une personne mourante n’a ni faim, ni soif par ailleurs, et s’entêter à vouloir nourrir/hydrater fait courir le risque de mourir étouffé les poumons remplis de liquides. Bref vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez. La loi Leonetti permet aux médecins d’agir dans le sens désiré par le patient. Quel que soit ce sens.

Claustaire : Si la loi Leonetti vous paraît suffisante, vous en profiterez le jour où vous en aurez éventuellement besoin. Mais n’interdisez pas à autrui d’estimer qu’elle ne l’est pas et de se mobiliser pour que notre pays offre à ses citoyens la possibilité de profiter de la même ultime liberté d’en terminer que certains pays voisins pas moins civilisés que nous ont déjà offerte aux leurs.

Lire, Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité

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Fin de vie et suicide, un débat actuel

Voilà tout juste quarante ans que le livre Suicide, mode d’emploi a été publié – avant d’être interdit neuf ans plus tard en application de la loi du 31 décembre 1987 tendant à réprimer la provocation au suicide. Et voilà encore plus longtemps que le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté est escamoté dans notre pays. Ce n’est jamais le moment. En France, aucun gouvernement, aucun Parlement n’a eu le courage d’aborder une question pourtant approuvée par près de 90 % de nos concitoyens.

Bernard Poulet : La médecine est capable de prolonger indéfiniment des vies qui n’en sont plus… Alors que triomphent les droits des individus, comment peut-on refuser à l’individu contemporain de déterminer les conditions de sa mort ? Il serait possible de choisir son patronyme, son genre, voire son sexe, d’avoir ou non un enfant, mais il serait interdit de choisir sa mort. C’est intenable. On a le « droit » de se suicider, mais il est interdit de se faire aider. Quelle est la logique ? Pourquoi opposer les soins palliatifs au suicide assisté ? Pourquoi ne pas autoriser chacun à exercer son libre arbitre ? La possibilité du suicide assisté, parce qu’elle contribue à la maîtrise de son destin, rend l’approche de la fin de vie moins angoissante. Elle ne cache pas la mort, elle la place même sur le devant, et permet de s’y préparer. On ne choisit pas de naître, mais on peut décider en toute lucidité de choisir comment quitter le monde. C’est là sans doute notre ultime liberté.

Luc Ferry dit que, « hors les cas infimes où c’est physiquement impossible », l’individu « se suiciderait tout simplement sans faire appel à autrui ». Mais comment faire ? Sauter du haut d’un immeuble comme Gilles Deleuze, se remplir les poches en entrant dans l’eau glacée comme Virginia Woolf, s’enfoncer un pistolet dans la bouche comme Montherlant ou Romain Gary, s’étouffer sous un sac en plastique comme Bruno Bettelheim ?

Lire, Suicide assisté, démocratie et libre-arbitre

Le point de vue des écologistes

Dans certaines conceptions religieuses la destinée de l’homme appartient à Dieu et le suicide constituerait alors une rupture dans la relation de l’homme avec la souveraineté de son Dieu. L’Église soutient traditionnellement « la vie, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle ». Pour les interprètes de la pensée divine, « ces principes éthiques ne sont pas négociables ». Mais rien ne dit dans l’Ancien Testament que les narrateurs désapprouvaient les suicides, les cas relatés ne font l’objet d’aucun jugement de valeur. Dans le Nouveau Testament, la crucifixion de Jésus peut même être présenté comme un suicide oblatif, qui fait passer les besoins d’autrui avant les siens propres : « Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. » Les représentants des religions ne sont donc qu’affabulateurs, prenant leurs fantasmes pour la réalité. En système démocratique, il en va autrement.

C’est la délibération du groupe social qui détermine ce qui est vrai ou faux, ce qui est bien ou mal. Les procédures démocratiques définissent à un moment donné, donc de façon temporaire, ce qui paraît le plus acceptable étant donné l’état présent de l’opinion publique. Ce consensus collectif découle normalement de la libre détermination des individus, c’est la responsabilité éclairée de chacun qui doit œuvrer au bien public. Les femmes ont obtenu la possibilité de disposer à leur guise de l’enfant à naître, c’est l’interruption volontaire de grossesse. Par analogie, on devrait faciliter l’interruption volontaire de vieillesse, ce qui se retrouve d’ailleurs dans certaines législations étrangères sous la dénomination de suicide assisté. L’avenir n’est pas à vivre 1000 ans comme certains transhumanistes le prônent, mais à savoir reconnaître et accepter quand vient l’heure de notre mort. Nous devrions avoir la lucidité sociale de pouvoir choisir les techniques qui nous mettent en conformité avec les lois de la nature.

Lire, Pour le suicide assisté en libre service

Comme le dit Bernard Poulet, « il serait possible de choisir son genre, voire son sexe, d’avoir ou non un enfant, mais il serait interdit de choisir sa mort. C’est intenable. » Des hommes et des femmes se font stériliser pour n’avoir jamais d’enfant à naître dans un monde de 8 milliards d’êtres humains qui déglinguent la planète et souvent s’entre-tuent. Pourquoi ne pas permettre aux personnes usées par la vie d’en finir avec du pentobarbital de sodium sans avoir à se jeter devant la rame du métro ?

Pour en savoir plus, le livre « Alerte surpopulation »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

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L’Homme vaut 8 milliards le 15 novembre 2022

À la radio aujourd’hui

Démographie : l’Homme qui valait huit milliards

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/demographie-l-homme-qui-valait-8-milliards-9415296

Le 15 novembre prochain, nous allons franchir la barre symbolique des 8 milliards de Terrien. Mais d’ailleurs, quel genre de science est la démographie ?

En 1820, le monde comptait 1 milliard de terriens. L’après 1945 est marqué par une augmentation à peine imaginable du nombre d’êtres humains : entre 1960 et aujourd’hui, on est passé de 4, 5, 6 à 7.95 milliard d’habitants. En seulement deux siècles, la population mondiale a été multipliée par 8. Mais est-ce possible de savoir combien nous serons en 2100, au XXIIe siècle ?

Retrouvez le thread de l’émission du jour sur le fil twitter de La Science, CQFD.

Nous avions le plaisir de recevoir Jacques Véron, Directeur de recherche émérite de l’INED (l’Institut National d’Études Démographiques), et l’auteur de Faut-il avoir peur de la population mondiale ? paru aux éditions du Seuil, Hervé Le Bras, directeur d’étude à l’EHESS et directeur de recherche émérite à l’INED et Cécile Lestienne, directrice de la publication de Pour la Science.

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Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

En juillet 2014, nous écrivions sur ce blog biosphere : Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité ?

En 1721 l’archipel japonais, qui ne pouvait compter que sur ses seules forces internes avant l’ère Meiji, était surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes, la maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. En 1980, la population est pourtant passée à 117 millions. Pourquoi ? L’ouverture du commerce international a favorisé la révolution industrielle et les importations de nourriture. En 1960, Le taux d’autosuffisance en base calorique était de 79 %, et seulement de 37 % en 2018. En 2020, le Japon était capable de produire moins de 40 % de la nourriture dont la population a besoin. La balance commerciale de l’agroalimentaire était donc déficitaire de 50 milliards de dollars. Les terres arables ne couvrent que 12 % du territoire, contre 54 % pour la France. La densité en 2020 est en moyenne de 346 hab./km². Ramené aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable, désespérant. Le caractère montagneux du Japon font en sorte que les  parties habitées sont en pratique entièrement urbanisées, constituant une mégalopole géante. Tokyo est la plus peuplée des préfectures du Japon, avec près de 15 millions d’habitants intra-muros en 2018 et 43 millions dans la conurbation. Retenons surtout que le Japon ne peut nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes seulement. Or les difficultés présentes de tous ordres poussent à la désindustrialisation, à la démondialisation, à l’autonomie alimentaire et énergétique des territoires.

Malgré ce constat objectif de surpopulation, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mis en avant aujourd’hui, mais le vieillissement. Ainsi Courrier international de novembre-décembre 2022 qui consacre les deux premiers chapitres de son numéro spécial à « la planète des vieux »,  puis au « laboratoire japonais ». En 2020 le Japon atteint 126 millions d’habitants, il est prévu 95 millions en 2050 et 48 millions en 2100. Dans l’Archipel, 30 % de la population est âgée de plus de 65 ans (en France, 18 %) et, dans dix ans, les plus de 75 ans représenteront un quart de la population. Le traitement des malades âgés, mourants en devenir, est un problème qui taraude a la fois les dirigeants et le corps médical.

Lire, Interruption volontaire de vieillesse au Japon

Le point de vue des écologistes malthusiens

Pourquoi s’inquiéter ? Face au vieillissement de la population, la pire des solutions serait d’encourager la natalité. Les enfants que l’on fait naître aujourd’hui auront la charge d’entretenir les effectifs pléthoriques de leurs parents, grands-parents, et même une bonne partie de leurs arrière-grands-parents, étant donné l’allongement de la longévité. Et cela dans un monde aux ressources raréfiées et à l’environnement saccagé. C’est suicidaire.

L’association « Démographie Responsable », répond ainsi à ce type d’interrogation : « Nos pays vieillissent, qui s’occupera des personnes âgées ? A cause de ce vieillissement, nos pays seront moins dynamiques. »

« Rien n’indique qu’un pays ayant une moyenne d’âge plus élevée soit moins dynamique. En effet, ce sont souvent les pays développés qui réussissent le mieux alors que leur population est généralement plus âgée. D’autant qu’il s’agirait là d’un avantage bien provisoire puisque les jeunes d’aujourd’hui sont nécessairement les vieux de demain (qui donc, à leur tour, nécessiteront des soins en plus grand nombre). Il est illusoire de vouloir lutter contre le passage du temps par une fuite en avant nataliste qui ne conduirait à terme qu’à l’aggraver. Dans un contexte de chômage chronique, il ne manque pas de travailleurs pour s’occuper des personnes âgées, il s’agit d’un problème de coût et d’attribution des ressources. »1

Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique où les échanges familiaux l’emportaient sur les forces du marché. La coutume de la retraite socialement financée a été le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que de telles économies domestiques redeviendront nécessaires.

Pour en savoir plus, le livre

« Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

1 https://www.demographie-responsable.org/argumentaire.html

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Risquer sa vie lors d’avortements clandestins

La France a évolué dans le bon sens en matière d’interruption volontaire de grossesse. Au Maroc, on est encore loin du compte.

Ytto (le prénom a été modifié) : « Quand j’ai rencontré Amir, il m’a promis le mariage, poursuit-elle. Je l’ai cru. Je me suis donnée à lui un soir. Juste un soir. Depuis, il a disparu. J’ai failli mourir d’un avortement clandestin. Un médecin m’a sauvée : il n’a pas signalé ma grossesse. Sinon, je serais vraiment morte. Si mon père ou mes frères l’avaient appris, ils m’auraient tuée. »

Gahlia Kadiri : La sexualité est un tabou tenace au Maroc, les relations hors mariage et l’avortement sont interdits sous peine de prison ferme. La société condamne les grossesses non désirées, synonymes de débauche. L’avortement est interdit même dans les situations les plus extrêmes : malformation ou danger pour la vie du fœtus, viol ou inceste. La femme qui avorte risque jusqu’à deux ans de prison, et les personnes qui pratiquent l’acte jusqu’à cinq ans. Une seule exception est tolérée lorsque la vie de la mère est gravement menacée. Chaque jour, entre 600 et 800 avortements sont donc pratiqués dans le secret, selon les estimations de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac). La violence engendrée par l’absence d’accès à l’interruption de grossesse médicalisée entraîne des complications parfois tragiques que les familles tentent de dissimuler. A l’hôpital, les soignants assistent chaque jour aux complications : blessures de l’utérus, délabrements génitaux, hémorragies internes, intoxications aiguës, septicémies, tétanos… « J’ai même vu des patientes qui se sont jetées dans l’escalier sur le ventre ou qui ont essayé de percer la poche des eaux à six mois de grossesse, confie le médecin, dépité. Vous n’imaginez pas jusqu’où la détresse les mène. Mais nous avons les mains liées. »En mars 2015, le roi Mohammed VI en personne intervient : une commission recommande d’élargir l’interruption de grossesse aux cas de viol, d’inceste ou de malformation du fœtus. Bloqué au Parlement depuis 2016, le projet est au point mort. Le président de l’Amlac, gynécologue, continue de se battre pour le droit à ce qu’il appelle « une interruption médicalisée de grossesse ». Une façon plus subtile de parler d’avortement dans une société où défendre l’idée que les femmes peuvent avoir le choix ne passe pas. Même si la pilule – y compris celle du lendemain – est disponible sans ordonnance dans les pharmacies et gratuitement dans les centres de santé, beaucoup de femmes n’osent pas y recourir.

Le point de vue d’un écologiste malthusien*

En France il a fallu un long combat pendant des décennies pour remplacer avec la loi Veil de 1975 celle de 1920 interdisant l’avortement. Aujourd’hui la montée en puissance des mouvements pro-life au niveau mondial est inquiétante. Le 25 juin 2022, la Cour suprême américaine a renvoyé aux États le soin de légiférer sur la question de l’avortement. Moins de deux heures après la décision de la Cour suprême, le ministre de la justice du Missouri avait activé l’interdiction de l’avortement dans son État.

Il est délicat d’intervenir sur un sujet qui concerne à la fois des législations nationales très diverses et une problématique morale ou religieuse. La promotion des mesures qui participent à une maîtrise de la fécondité comme l’accès à la contraception est une nécessité, mais un échec est toujours possible. Cas extrême, il y a des enfants issus d’un viol… alors l’avortement devient un dernier recours, mais des États interdisent pourtant l’avortement. C’est pourquoi contraception et avortement sont des explications conjointes de l’évolution démographique. La possibilité d’une IVG est basée sur la notion de liberté individuelle (pro-choice), il s’agit d’une interruption volontaire de grossesse. D’un point de vue à la fois démocratique et éducatif, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte non seulement à la liberté de la femme, mais aussi aux droits de l’enfant à exister dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante. Rappelons aux miitants du « pro-life » que le droit à l’avortement n’est pas une obligation d’avorter, celles qui veulent procréer sans limites le peuvent.

Le concept de « naissance désirée » est important. Au niveau mondial, près de la moitié des grossesses ne sont pas planifiées, soit près de 121 millions de femmes concernées. En définitive, 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement. C’est sur ce constat inquiétant que le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a choisi d’axer son rapport annuel1 publié le 30 mars 2022 sous le titre « Voir l’invisible ». Ces dizaines de millions de grossesses non désirées sont d’autant plus alarmantes, qu’au delà des drames individuels se joue aussi la tragédie collective de la surpopulation mondiale qui devrait nous faire condamner toute politique autoritaire, qu’elle aille dans un sens (avortements imposés) ou dans l’autre (avortement interdit).

* Extraits du livre « Alerte surpopulation »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

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INED, 8 milliards d’humains aujourd’hui

Voici ci-dessous un article de Gilles Pison labellisé Ined (Institut national d’études démographiques),  Huit milliards d’humains aujourd’hui, combien demain ? Cet article porte à commentaire…

Population & Sociétés n° 604 – octobre 2022

 D’après les Nations Unies, la population mondiale franchit le seuil de 8 milliards le 15 novembre 2022.  Elle ne comptait qu’un milliard d’habitants en 1800 et a donc été multipliée par huit au cours des deux derniers siècles. Elle devrait continuer à croître et pourrait atteindre autour de 10 milliards à la fin du XXIe siècle. Si la population mondiale continue d’augmenter, c’est en raison de l’excédent des naissances sur les décès – les premières sont deux fois plus nombreuses que les seconds. Cet excédent a débuté il y a deux siècles en Europe et en Amérique du Nord lorsque la mortalité a commencé à baisser dans ces régions. Il s’est étendu ensuite au reste de la planète, quand les avancées de l’hygiène et de la médecine, ainsi que les progrès socioéconomiques ont touché les autres continents.

Une fécondité réduite de plus de moitié depuis 1950

Aujourd’hui, cependant, la croissance démographique décélère. Elle a atteint un maximum de plus de 2 % par an il y a soixante ans et a diminué de moitié depuis (1 % en 2022). Elle devrait continuer de baisser dans les prochaines décennies en raison de la diminution de la fécondité : 2,3 enfants en moyenne par femme aujourd’hui dans le monde, contre plus du double (5 enfants) en 1950. Parmi les régions du monde où la fécondité est encore élevée, supérieure à 2,5 enfants, on trouve en 2022 presque toute l’Afrique, une partie du Moyen-Orient, et une bande en Asie allant du Kazakhstan au Pakistan en passant par l’Afghanistan. C’est dans ces régions-là que se situera l’essentiel de la croissance démographique mondiale à l’avenir.

Un humain sur quatre vivra en Afrique en 2050

L’un des grands changements à venir est l’important accroissement de la population de l’Afrique qui  pourrait tripler d’ici la fin du siècle, passant de 1,4 milliard d’habitants en 2022 à 3,9 milliards en 2100 d’après le scénario moyen des Nations unies. Alors qu’un humain sur six vit aujourd’hui en Afrique, ce sera probablement un sur quatre en 2050 et peut-être plus d’un sur trois en 2100. L’accroissement devrait être particulièrement important en Afrique au sud du Sahara, où la population passerait de 1,2 milliard d’habitants en 2022 à 3,4 milliards en 2100 d’après ce même scénario.

Lire aussi, brochure, sommes-nous trop nombreux ?

Le  point de vue des écologistes malthusiens

Cet article est seulement descriptif, sans apporter d’analyse de fond, sans tester l’hypothèse de « surpopulation » :

8 milliards, est-ce trop, acceptable à ce niveau ou peut-on croître encore ?

L’Ined et ses membres se refusent aujourd’hui de conclure sur cette question primordiale alors que cet organisme a été nataliste pendant plusieurs décennies : ils avaient bien pris partie à cette époque, et aujourd’hui ils mettent la tête dans le sable !

Un livre qui met des cailloux dans les souliers des natalistes,

« Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

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Infertilité volontaire… ou subie

Le Sénat a rejeté [dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 février 2021] la possibilité des couples de femmes homosexuelles et des femmes seules d’accéder à la procréation médicalement assistée (PMA). François Olivennes, spécialiste des traitements de l’infertilité, ne comprend pas cette décision. Comment s’y retrouver quant à l’infertilité ?

Lire, PMA, ce n’est pas l’affaire du siècle !

Anaïs Coignac : En France, un couple sur quatre ayant un projet parental serait actuellement touché par des problèmes d’infertilité. En 2022, l’infertilité demeure taboue, mal comprise. Dans l’imaginaire collectif, « la médecine résout tout », il suffirait de consulter et de réaliser une FIV (fécondation in vitro) pour avoir un bébé. La Sécurité sociale rembourse quatre FIV et six inséminations artificielles.Or, le taux de naissances vivantes par tentative dans les centres français de PMA (procréation médicalement assistée) atteint seulement 20 % en moyenne.

Et l’adoption, vous y avez pensé ? Cette phrase résonne comme s’il s’agissait d’une voie de garage. Mais, là encore, le projet relève du parcours du combattant. En 2020, en France, 9 576 agréments étaient en cours de validité (pour une durée de cinq ans) pour 250 adoptions internationales (contre 450 en 2019, et 4 136 en 2005) et 587 adoptions de pupilles de l’Etat français. Des chiffres en baisse constante, du fait de facteurs tels que le principe de subsidiarité établi par la convention de La Haye – qui favorise l’adoption au sein du pays d’origine –.

Marie (le prénom a été modifié), 40 ans : « J’ai pris conscience que j’avais pu être très heureuse sans enfant, que ce n’était pas la condition du bonheur. A partir de là, tsout a été plus simple. » Agnès considère que n’avoir pu être mère « a été une chance dans la vie. On a trouvé un autre chemin. »…« Et vous ? Pourquoi voulez-vous des enfants ? »

Lire, Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

Le point de vue des écologistes

A l’heure où la planète et sa biodiversité s’effondre sous le poids du nombre d’humains (8 milliards) et de notre niveau de vie, renoncer à transmettre son patrimoine génétique n’est pas une tare, c’est même souvent une grande qualité. Les ginks, green inclination no kids, pourtant fécondes, choisissent de ne pas avoir d’enfants pour des raisons écologiques : « On ne peut pas se reproduire à l’infini dans un espace fini » Et celles qui continuent de procréer sans y penser vraiment sont souvent incapables dénoncer leur véritable motivation d’avoir voulu des enfants.

Nous ne devrions plus être à l’époque où « être mère » était conforme au statut social de la femme. Comme l’écrivait Simone de Beauvoir en 1949, « on ne naît pas femme, on le devient ».

lire, Féminisme, on ne naît pas femme…

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Pour commander le livre « Alerte surpopulation »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

Infertilité volontaire… ou subie Lire la suite »

Démographie et biodiversité, l’incompatibilité

Le WWF (Fonds mondial pour la nature) avait publié le 10 septembre 2020 la mise à jour de son « indice planète vivante » (IPV) : Entre 1970 et 2016, les populations mondiales de vertébrés – oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles – ont décliné en moyenne de 68 %. Dans l’édition 2022 publié le 13 octobre, aucune amélioration : les populations de vertébrés ont chuté de 69 % en moins de cinquante ans.

article du MONDE : Les principaux facteurs d’effondrement de la biodiversité au niveau mondial sont connus et ont été classés par ordre d’importance par la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Le premier est le changement d’usage des terres et la fragmentation des espaces, principalement liés à l’agriculture intensive. Viennent ensuite la surexploitation (pêche intensive, chasse, braconnage…), les pollutions à égalité avec le dérèglement climatique, puis les espèces invasives. Si rien n’est fait pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement deviendra bientôt la principale menace pour la biodiversité.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Il y a une population de vertébrés qui a hélas augmenté : les êtres humains. L’ONU estime leur nombre au 15 novembre 2022 à 8 milliards. Si la biodiversité se meurt c’est bien la démographie du « sapiens » qui en est responsable. Comme à son habitude, LE MONDE occulte complètement cette donnée. Or le poids de notre nombre est bien la cause principale de notre expansion territoriale au détriment des espaces de toutes les autres espèces… sauf en ce qui concerne nos garde-mangers, vaches, cochons et couvées. Il y a actuellement plus de vertébrés sur terre qu’il n’y en a jamais eu. Simplement ce ne sont pas les mêmes qu’au paléolithique. On tue 800 millions de poulets et 80 millions de canards tous les ans. Parmi les ruminants, il y a certes moins de bisons, gazelles ou antilopes, mais il y a des millions de moutons et de chèvres. Une meute (10 loups maximum) a besoin de 150 à 300 km². Admettons qu’il y ait eu jusqu’à 30 000 loups adultes sur tout le territoire français : il y a actuellement 17 chiens au km² .

Si d’ailleurs il y a agriculture intensive, c’est bien pour essayer de nourrir notre multitude à grand renfort de pesticides. Les poisons qu’on appelle improprement produits « phytosanitaires « (insecticides, herbicides, fongicides, etc.) cause la disparition de bien d’autres espèces que les vertébrés. La surexploitation des ressources halieutiques et terrestres a bien une cause première, la surpopulation. Les espèces invasives sont véhiculées la plupart du temps par les activités humaines, non seulement les humains sont prolifiques, mais ils cultivent aujourd’hui le déplacement lointain. Enfin le réchauffement climatique est le produit à la fois de nos émissions de gaz à effet de serre et du nombre d’humains dont il faut satisfaire les besoins. Le nombre de voitures est obligatoirement lié au nombre de conducteurs.

Tant que la population humaine croîtra, celle des autres espèces chutera. Rien de durable ne peut être obtenu en négligeant la question démographique. Il ne faut pas être doctorant d’Harvard ou financer des études savantes pour comprendre que l’expansion incontrôlée du bipède se fait au détriment de la biodiversité. Dans la lutte Humanité/Nature, la nature mise sur la diversité, l’humanité sur la gestion, le contrôle, la simplification et l’uniformité. Et faisant cela, il transforme une planète vivante en une planète entièrement artificielle. Notre société thermo-industrielle a même construit une technologie qui est capable de faire vivre l’humain dans l’espace au milieu de rien d’autre de vivant que lui-même. Notre surnombre, notre surconsommation et notre technologie sans limites sont des fléaux qu’il nous faut combattre.

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

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Fin de vie, le débat confisqué

Refuser le débat, c’est parler d’autre chose qui paraît plus important que le débat lui-même. Ainsi cet avis d’un anesthésiste et « docteur en philosophie », une soi-disant égalité se dresse contre le principe de liberté :

Philippe Bizouarn : « Comme le suggèrent les membres du CCNE ayant émis à juste titre une réserve à l’avis présenté : « Il nous paraît éthiquement incontournable que tout soit prioritairement mis en œuvre pour remédier aux difficultés du système de santé, pour promouvoir une culture médicale appropriée aux enjeux particuliers de la fin de vie. » Le principe de solidarité vis-à-vis des invisibles souffrant dépasse alors largement le principe libéral d’autonomie de la personne. Les situations d’inégalité, et leurs conséquences désastreuses, s’accumulent : renoncement aux soins des patients précaires ; recours aux urgences – débordées – inadaptés pour les vieillards abandonnés par des structures fondamentalement incapables de prodiguer des soins de fin de vie acceptables ; fermetures de lits notamment de soins de longue durée, et insuffisance criante de lits de soins palliatifs.

Ne faudrait-il pas, en même temps, que soit ancré dans la loi le principe inaliénable de l’égalité devant la santé ? Il semble que les conditions d’une délibération collective demandée par le gouvernement, sous forme d’un débat public formalisé, ne sont absolument pas réunies.« 

lire, Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes

Des points de vue pour une démographie responsable

Moriarti : Ce monsieur Bizouarn essaie de repousser le débat comme il le dit sous le prétexte d’une inégalité sociale qui frapperait si j’ai bien compris l’accès à quoi d’ailleurs, aux soins palliatifs j’imagine. Cher monsieur en ce qui concerne ma mort je n’ai besoin d’aucun débat avec qui que ce soit. Il suffit que j’en débatte en moi-même et avec moi-même. Je dénie absolument et totalement à quiconque tout espèce de droit à interférer avec ma liberté. Qu’il soit curé ou psychiatre, et encore mieux philosophe.

MEKEDA : Voici une tribune qui prêche pour sa paroisse. Les médecins se prononcent à gogo sur la fin de vie. Il serait utile de leur rappeler qu’ils ne sont pas propriétaires de leurs malades et encore moins des bien portants. En réalité nous, personnes âgées, constatons que la vie est considérablement prolongée par les progrès de la médecine. Face à cette prolongation, aussi contre-nature que l’interruption volontaire, nous demandons le droit inconditionnel de dire stop quand tout cela a perdu son sens pour nous. Pas besoin de consensus, il n’est pas question de rendre le suicide assisté obligatoire, mais licite et dans de bonnes conditions.

Kiamb : On a l’impression que le débat est toujours confisqué par le corps médical et les «autorités» religieuses.. Le peuple n’est pas assez adulte, les gens pas assez mûrs pour décider du sort de leur propre vie. Il faut des bergers au troupeau. Assez d’infantilisation ! Laissez-nous choisir notre fin de vie !

Jefp : Il faut effectivement améliorer considérablement les « soins » palliatifs pour que personne ne soit contraint de vouloir que sa vie soit abrégée pour éviter de souffrir. Mais cela ne s’oppose en rien, comme on le laisse croire, à ce qu’on accorde le droit à ceux qui ne souhaitent pas prolonger leur vie d’obtenir une aide pour le faire : soit une aide au suicide (actuellement passible de prison) si la personne est en état de se donner la mort, soit une euthanasie dans le cas contraire. Sans qu’on mette de conditions comme l’a fait le Comité consultatif national d’éthique en limitant ces possibilité à une prévision de décès assez proche et à des souffrances ne pouvant être allégées. Par exemple, une personne devenue aveugle et considérant que sa vie est trop réduite pour être prolongée devrait pouvoir demander qu’il y soit mis fin. Il faut en finir avec l’hypocrisie de ceux qui trouvent tous les prétextes pour imposer leur propre conception de ce qu’est la vie.

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Suicide assisté, démocratie et libre-arbitre

Une Belge de 23 ans a eu recours au suicide assisté le 7 mai 2022 pour cause de « souffrance psychologique insupportable ». Shanti de Corte figurait parmi les rescapés de l’attentat-suicide ayant ciblé l’aéroport Bruxelles-Zaventem, au nord-est de la ville. Le jour des attaques terroristes en 2016, l’adolescente se trouvait à l’aéroport. En 2020, Shanti de Corte fait une nouvelle tentative de suicide. Elle est euthanasiée selon son souhait, entourée de sa famille. Sur Facebook, la jeune Flamande a laissé une épitaphe évoquant son « départ en paix ».

Le parquet d’Anvers a ouvert une enquête sur les faits suite à signalement, avant de classer l’affaire, concluant que la procédure avait été respectée. En Belgique, l’euthanasie est autorisée depuis 2002. Le texte de loi précise que la demande formulée par le patient doit être « volontaire, réfléchie, répétée », « sans pression extérieure ». Il souligne que le médecin « ne commettra pas d’infraction » dès lors que le patient, victime d’une « souffrance physique ou psychique constante et insupportable » des suites d’une « affection accidentelle ou pathologique incurable », « se trouve dans une situation médicale sans issue ». Comme dans le cas de Shanti de Corte, un second avis médical est nécessaire lorsque le décès du patient « n’interviendra manifestement pas » naturellement « à brève échéance ». Elle leur a raconté ses nuits sans sommeil, ses attaques de panique au bruit d’une ambulance dans la rue, sa dépression.

Le point de vue des écologistes

Arne Naess, un des penseurs de l’écologie, s’exprimait ainsi :

« La vie devrait être employée à quelque chose. Pour certains, il s’agit d’honorer Dieu. Ce n’est pas ça pour moi, mais,si elle n’était pas employée à quelque chose, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. La vie humaine n’a pas de valeur en elle-même. Ce sont les humains qui font la distinction entre vivre pour quelque chose et vivre tout simplement… Il ne me viendrait pas à l’idée d’étendre ça aux animaux. Dans certaines circonstances, on ne devrait pas décourager le suicide. Je veux parler des cas de personnes qui ont souffert très longtemps et dont il parait clair qu’elles préféreraient arrêter de vivre. Quand on est vraiment anéanti, on se suicide. De toute façon nous cesserons tous de vivre tôt ou tard, notre temps est limité, et cela ne devrait pas être une fin en soi que de prolonger sa vie aussi longtemps que possible. Des gens raisonnables, après avoir considéré les choses froidement, préfèrent s’arrêter, avoir une fin rapide.

J’ai donné une conférence à des étudiants de l’université d’Oslo sur le sens de la vie. Je leur ai dit : « Eh bien ! c’est facile, asseyez-vous auprès de quelqu’un qui éprouve une douleur extrême. » C’est extraordinairement simple, si l’on sait faire preuve d’empathie. »

Voici quelques commentaires sur lemonde.fr

Michel SOURROUILLE : Sur une planète de 8 milliards d’êtres humains, on peut s’interroger aussi bien sur les conditions de donner la vie comme sur les modalités de sa mort. Mais avec l’euthanasie, on risque fort d’ouvrir la boite Pandore, on ne sait jamais jusqu’où on ira… sauf que dans le cas de la démocratie belge, il s’agit bien d’une modalité encadrée par la loi et reposant sur le libre exercice d’une volonté individuelle. Rappelons qu’en démocratie, il s’agit par définition de la volonté du peuple ; on tourne résolument le dos aux arguments d’autorité donnés par la religion ou un totalitarisme. Le droit à la vie n’est pas un principe immuable, il est modulable selon l’évolution de la conscience sociale. Le commandement « tu ne tueras point » est d’ailleurs mis à mal de tous temps sur des champs de bataille le plus souvent sanctifiés par les tenants de telle ou telle religion, par exemple l’église orthodoxe qui soutient l’invasion de l’Ukraine  par Poutine !

Sauf qui Peut : Il faut bien comprendre le contexte religieux de la législation sur l’euthanasie en Belgique. La religion catholique a créé de profonds traumatismes dans la société, particulièrement en Flandre. Il n’y a jamais eu de séparation claire de l’église et de l’Etat. Le phénomène de rejet fut d’autant plus marqué dans ce pays. Cette législation fait partie de cette rupture d’avec cette chape de plomb religieuse qui vous impose de souffrir pour vivre et inversement…

Jean-Pierre M. : Au moins Shanti de Corte est morte proprement, ce n’est pas comme en France ou til y a près 10 000 suicides chaque année… après ce sont des personnes, souvent des proches, qui trouvent le corps et qui peuvent être traumatisés.

Socrates : Aucune vie n’est nécessaire et elle n’appartient qu’à l’individu. Si mourir semble plus simple que vivre, qui sommes-nous pour l’interdire ? Rappelons-nous que personne ne nous demande notre avis avant de nous mettre au monde, autant pouvoir s’exprimer sur sa propre fin de vie.

Bonemine : Cette jeune femme souffrait le martyre et la médecine ne pouvait pas la soulager… alors sans cette euthanasie, elle aurait été obligée de se jeter sous un train ou du 5ème étage.

Avenir65 : Ne condamnons pas ce geste qui lui appartient. La souffrance psychologique est sans aucun doute très compliquée à gérer. Les médicaments ne peuvent pas toujours nous accrocher à la vie. Nous ne choisissons pas de naître, laissez nous choisir l’heure de notre propre mort dans la dignité.

Sleepy Hollow : Complètement d’accord. C’est d’ailleurs toute la société occidentale qui n’est pas à l’aise avec le concept de la mort elle-même. Il y a même quelque chose de pervers à préférer garder des gens en vie contre leur gré et de les voir souffrir…et de s’en satisfaire !

Pascal 60 : J’aimerais vivre dans un pays comme la Belgique où une telle chose est possible. Sans nécessairement utiliser cette option, mais savoir qu’elle existe et que l’on sera écouté avec humanité et discernement. La vie à tout prix est un dogme aussi effrayant que stupide.

Pot-au-lard : C’est impressionnant à quel point les gens ne connaissent RIEN à la psychiatrie et s’expriment. Ils ne la voient qu’à travers le prisme de leur quotidien. Ce n’est pas parce qu’on parle de douleurs « psychiques » qu’elles ne sont pas réelles. En fait, les vrais médecins considèrent que la douleur psychique dépasse largement toute douleur physique, et c’est parfois ça qui amène aux décisions finales dans les soins palliatifs. Ensuite, cette belge de 23 ans, vu ses antécédents et les années passées sans amélioration, considérant la grande frilosité des psychiatres devant la mort, elle a probablement épuisé tous les recours de soins possibles, des combinaisons avec antipsychotiques jusqu’aux ECT. Penser que sa situation ne méritait pas l’euthanasie est juste du MÉPRIS envers son vécu.

Didier Dreyfuss : Un tel débat devrait s’inscrire dans une éthique de la discussion seule à même d’arriver, sinon à un consensus (trop souvent synonyme d’autocensure), du moins à une diminution de l’intensité du dissensus… Savoir qu’il est possible de recourir à une aide médicalisée pour mourir (dans les pays l’autorisant) permet à une personne d’affronter plus sereinement la fin de sa vie.

Lire, Suicide mode d’emploi, voici les nouvelles recettes

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Vieillissement démographique, faux problème

Les autorités chinoises s’inquiètent ces dernière années du vieillissement de la population, d’où la « politique des deux enfants » qui permettra de repousser (de six ans seulement) le pic de la population chinoise. Les plus de 65 ans, qui représentent aujourd’hui à peine plus de 10 % de la population, seront 18 % en 2030. Mais en France, le taux est aujourd’hui de 19 %, en Allemagne de 21 %, au Japon de 26 %. Alors, pourquoi s’inquiéter ? Face au vieillissement de la population, la pire des solutions serait d’encourager la natalité. Les enfants que l’on fait naître aujourd’hui auront la charge d’entretenir les effectifs pléthoriques de leurs parents, grands-parents, et même une bonne partie de leurs arrière-grands-parents, étant donné l’allongement de la longévité. Et cela dans un monde aux ressources raréfiées et à l’environnement saccagé. C’est suicidaire.

A cette interrogation : « Nos pays vieillissent, qui s’occupera des personnes âgées ? A cause de ce vieillissement, nos pays seront moins dynamiques. », l’association « Démographie Responsable », répond :

« Rien n’indique qu’un pays ayant une moyenne d’âge plus élevée soit moins dynamique. En effet, ce sont souvent les pays développés qui réussissent le mieux alors que leur population est généralement plus âgée. D’autant qu’il s’agirait là d’un avantage bien provisoire puisque les jeunes d’aujourd’hui sont nécessairement les vieux de demain (qui donc, à leur tour, nécessiteront des soins en plus grand nombre). Il est illusoire de vouloir lutter contre le passage du temps par une fuite en avant nataliste qui ne conduirait à terme qu’à l’aggraver. Dans un contexte de chômage chronique, il ne manque pas de travailleurs pour s’occuper des personnes âgées, il s’agit d’un problème de coût et d’attribution des ressources. »1

A la question du vieillissement, l’écologiste et homme politique Yves Cochet faisait aussi cette analyse :

« Nous croyons que la peur occidentale du vieillissement de la population doit être affrontée aujourd’hui. Une société âgée possède des qualités économiques, sociales et écologiques comparables, voire meilleures, qu’une société plus jeune. Même à la retraite, les personnes âgées contribuent de façon appréciable à la prospérité de la société, par tout le travail bénévole qu’elles assument, auquel il faut ajouter les contributions intellectuelles de la sagesse de l’âge. Les grands-parents européens assurent les deux-tiers des services de garde informels des enfants. La grande majorité des personnes âgées sont auto-suffisantes, elles ne sont pas un fardeau financier pour leurs enfants. C’est plutôt elles qui, bien souvent, soutiennent les jeunes générations, notamment les chômeurs. Tout compte fait, les jeunes sont plus coûteux pour l’économie, en temps et en argent pour leur entretien et leur éducation, que les vieux pour leurs pensions…»2 

Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique où les échanges familiaux l’emportaient sur les forces du marché. La coutume de la retraite socialement financée a été le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que de telles économies domestiques redeviendront nécessaires.

« La croissance de la quantité d’énergie consommée par personne, qui permet en termes purement physiques d’augmenter la productivité des gens qui travaillent, a pour conséquence d’assurer la nourriture, le logement, l’habillement, les loisirs, etc. des gens qui ne travaillent pas, dont les retraités et les étudiants. Retraites et études longues sont donc « assises » sur des consommations d’énergie importantes, et c’est bien ainsi que se lit la géographie actuellement : il n’y a beaucoup de retraités et d’étudiants que dans les pays qui consomment beaucoup d’énergie. Évidemment, ce lien de cause à effet est porteur d’une très mauvaise nouvelle pour tous ceux qui veulent régler le problème des retraites. En effet, la contrainte sur l’approvisionnement énergétique futur, qui va venir contrarier la productivité physique de manière forte, aura pour conséquence que le niveau relatif des retraites baissera, et que l’on va probablement pour partie revenir à un système de gestion des personnes âgées économe en énergie, c’est-à-dire… les garder chez leurs enfants. La question n’est pas de savoir si cette organisation est désirable ou non. Les bons sentiments sans kilowattheures risquent d’être difficiles à mettre en œuvre ! »3

Pour en savoir plus,

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

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Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Lire aussi, La Chine, mastodonte en voie de vieillissement

1 https://www.demographie-responsable.org/argumentaire.html

2 préface du livre « Moins nombreux, plus heureux », opus cit

3 JANCOVICI Jean-Marc, Changer le monde, tout un programme (Calmann-lévy, 2011

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vieillissement : bombe démographique ?

Courrier international1 fait un dossier sur « La bombe démographique » à partir d’une lecture de la presse étrangère. A l’heure du passage aux 8 milliards de terriens le 15 novembre prochain, cela semble dans l’air du temps.. sauf qu’il s’agit nullement de « Bombe P », explosion de la population, mais au contraire manque de naissances face au vieillissement de la population !

Nikkei Asia (Tokyo) : « Depuis 200 ans, une croissance démographique soutenue consume les ressources naturelles, dévaste l’environnement, engendre des guerres. Or l’humanité est sur le point de troquer une bombe démographique contre une autre. Décideurs politiques et scientifiques ouvrent les yeux sur une réalité nouvelle : le monde est au bord du déclin, voire de l’extinction. La population d’un pays commence à décliner lorsque la fécondité tombe en dessous du taux de remplacement de 2,1, avec à la clé des pénuries de main d’œuvre, une crise des fonds de pension et la péremption des vieux modèles économiques basé sur la croissance. Christophe Murray prévoit que les taux de fécondité convergent autour de 1.5, voire en deçà dans certains pays. Ce qui veut dire que l’humanité finirait par disparaître d’ici quelques siècles. »

Comme si 8 milliards d’humains et un chômage structurel n’étaient pas suffisants pour procurer aux entreprises une main d’œuvre servile et pour les États abondance de chair à canon. Les deux premiers chapitres du dossier sont consacrés à « la planète des vieux »  puis au « laboratoire japonais ». Par la suite on devient un peu plus proche de l’idée de surpopulation (sans utiliser le terme) avec « Les nouveaux déséquilibre » et « faut-il encore faire des enfants ? On trouve de (rares) informations de type antinataliste. Une petite colonne sur la stérilisation masculine qui explose aux États-Unis pour compenser l’interdiction de l’avortement dans certains États. Mais deux pages entières qui montrent que des pays font tout pour relancer leur natalité : PMA gratuite en Hongrie, Aides pour les jeunes couples serbes « face au danger de la disparition de la nation », Une taxe pour les Turcs sans enfants, La prime de mariage triplée au Quatar, La Russie qui récompense les « mères héroïnes » et L’Iran qui restreint à nouveau l’accès à la contraception et à l’IVG.

Donner la vie au milieu du chaos ? Est-ce sage et nécessaire ? Il faut attendre les deux dernières pages du dossier pour avoir des témoignages proches de la sensibilité des membres de l’association Démographie Responsable :

Vincent et Nathalie : « Nous allons doit dans le mur et nous sentons que ça n’ira pas mieux. Nous prônons le bien-être des humains qui sont déjà là… »

Lou : « Je suis tombée enceinte et je ne pourrais pas offrir à un enfant la vie que j’ai eue. Je m’étais plongée dans la collapsologie il y a quelques années, les chiffres sont clairs. J’ai décidé d’avorter. »

Laura : « Plus je me suis renseigné sur la gravité de la situation climatique, plus je me suis rendu compte que la question était dans quel environnement mes enfants allaient grandir… L’arrivée du Covid m’a encore plus inquiétée, la guerre n’en parlons même pas. Je ne me vois pas donner la vie dans un monde qui semble déterminé à aller à sa perte. »

Sabrina : « Nous avons abandonné l’idée d’une parentalité naturelle. Mon copain s’est fait stérilisé par vasectomie. L’adoption reste une option sans être d’actualité pour l’instant. »

Hadley Freeman : « Certaines femmes, pour des raisons bizarres, ont vraiment besoin d’avoir une descendance. Mais celles qui s’en passent très bien, je leur dis : ne t’embête pas avec tout ça… et félicitations ! »

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

Tu peux commander ce livre, 216 pages pour 17 euros

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Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

 

1 Courrier international (hors série novembre-décembre 2022)

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Surpopulation et pente glissante

Michel Sourrouille : j’avais envoyé le message suivant sur une liste de diffusion : Lors de ma naissance en 1947, il y avait « seulement » 2,3 milliards d’êtres humains, et l’ONU annonce 8 milliards pour le 15 novembre prochain, une multiplication par 3,5 en 75 ans. Cela me semble irréaliste, je ne trouve pas d’autres mots… De mon sentiment j’ai fait un livre qui vient d’être publié :

« Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable »

Si tu penses que la question démographique mérite d’être étudiée,

tu peux commander ce livre, c’est un tirage à la demande,

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : je reverserai mes droits d’auteur à l’association DR.

Réponse de Gérard D : : Pourquoi ne pas réintroduire un peu d’eugénisme pendant que nous y sommes, ou de planning familial dont l’un des pères était (entre autres) Rockefeller (via sa fondation) qui œuvra aux campagnes de stérilisation forcées en Inde notamment…

Michel @ Gérard : Ton discours s’appelle le sophisme de la pente glissante, une forme de pétition de principe consistant à affirmer sans preuves que ce que dit l’autre déclenchera une chaîne d’événements tous plus dommageables les uns que les autres, ici eugénisme et stérilisations forcées. On croit ainsi se dédouaner d’un dialogue, comme si le passage aux 8 milliards ne prêtait pas à réflexion collective…

Gérard @ Michel : Je ne sais pas lequel de nous deux est sur la plus mauvaise pente.

Dialogue avec un sourd. Comme quoi la meilleure réponse à Gérard était celle de Jean-Baptiste F: « Moi je propose qu’on tue tout les vieux a la naissance ! » La rnise en abîme par l’absurde montre l’absurdité de recourir à la pente glissante…

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Soleil vert 1973, la fiction devient réalité

New York 2022. Les ressources naturelles sont épuisées. La situation est d’autant plus dramatique que la surpopulation est impossible à endiguer dans une mégalopole de 44 millions d’habitants. Partout règne la canicule, la misère et la famine… Malgré la ressemblance frappante avec ce qui se passe un peu partout dans le monde d’aujourd’hui, il s’agit du synopsis du film de science fiction « Soleil Vert », du réalisateur Richard Fleischer. Ce film de 1973 sera visible sur Arte ce soir lundi 10 octobre à 20h50. Voyez ou revoyez cette dystopie si proche des temps qui courent.

LE MONDE du 21 décembre 2018 : Il aura fallu attendre le début des années 1970 pour qu’un film n’évoque pas une menace exogène, mais une catastrophe climatique et environnementale, dont l’homme est le seul responsable. Ce qui est aujourd’hui une problématique centrale dans le cinéma du XXIe siècle. Règne en permanence à Nex York une température d’au moins 33 °C. L’eau courante est une denrée rare. La végétation a presque disparu. La plupart des habitants ont accès à une unique nourriture, livrée un seul jour de la semaine : le soleil vert, un aliment en forme de tablette fabriquée croit-on à partir de plancton. Comme l’explique un bibliothécaire à l’acteur Charlton Heston : « Quand j’étais gosse, la nourriture, c’était de la bouffe. Là-dessus, nos magiciens de la science ont empoisonné l’eau, pollué le sol, détruit les plantes et la vie animale. De mon temps, on trouvait de la viande n’importe où. On achetait des œufs, du vrai beurre. On trouvait de la laitue fraîche à gogo ! » Et de poursuivre : « Est-ce que quelqu’un peut vivre dans un climat comme celui-là ? La canicule d’un bout de l’année à l’autre, on se croirait dans un four, on crève à force de transpirer. » Dans le dénouement final, voir Charlton Heston brandir le poing à la manière des Black Panthers pour révéler que le soleil vert est fabriqué à partir d’humains et non de plancton prend une résonance particulière aujourd’hui. Soleil vert est l’adaptation du roman éponyme de Harry Harrison, publié en 1966, qui se penchait sur la question de la surpopulation.

Serge Latouche (La Décroissance, octobre 2022) : Je reste impressionné par la justesse du roman de Harry Harrisson mis en image par Richard Fleischer, Soleil vert. Tout y est. La violence de la classe oligarchique, les derniers accès à l’alimentation naturelle comme un privilège inouïe, le nihilisme avec la généralisation de l’euthanasie pour les plus faibles… Cet écofascisme est en train de s’étendre partout sur le Terre. Il ne touchera pas toutes les populations de la même façon. Il y a longtemps je défendais dans mes conférences la décroissance pour empêcher la catastrophe ; désormais il s’agit de limiter celle-ci…

Le point de vue des écologistes

Le film, le livre et les commentaires occultent complètement la question démographique, pourtant une des causes principales de la catastrophe en marche, pourtant une variable indissociable de l’écologie. En 1970 avait eu lieu la Journée de la Terre, première manifestation environnementale d’envergure aux États-Unis. Pour la première fois en France est nommé un ministre à l’environnement en janvier 1971. La première Conférence des Nations Unies sur l’environnement s’est tenue à Stockholm en juillet 1972 ; l’humanité avait dépassé la biocapacité de la Terre en 1971-1972 (on le sait aujourd’hui).

Mais l’évolution exponentielle de la population était aussi une préoccupation à l’époque. En 1971 le livre de Paul Ehrlich, La bombe P, connaît un succès mondial. Le rapport sur les limites de la croissance en 1972, qui montrait la complémentarité entre l’explosion démographique et les autres problématiques, devient un best-seller. La première conférence des Nations unies sur la population est organisée en 1974… Mais aujourd’hui, on fait comme si le franchissement le 15 novembre 2022 du cap des 8 milliards était anodin, le seul problème étant le « vieillissement » de la population et le paiement des retraites.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique :

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

Tu peux commander ce livre, 216 pages pour 17 euros

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8 milliards, Alerte surpopulation !

Un livre de Michel Sourrouille

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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résumé : Nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette Terre. Non seulement il y a des famines, des guerres et des épidémies, mais aussi chômage de masse, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, extinction des espèces… Comme l’avait indiqué Malthus au début du XIXe siècle, notre nombre augmente tendanciellement plus vite que nos ressources.

Ce livre donne les moyens de bien comprendre ce message, inquiétant et toujours d’actualité.

C’est aussi un soutien à l’association « Démographie Responsable » qui milite pour une maîtrise raisonnée et raisonnable de la fécondité humaine.

Si les mots « surpopulation », « malthusien » et « engagement  individuel et collectif » faisaient irruption dans le débat public, ce livre aurait atteint son objectif. 

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

 

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brochure, sommes-nous trop nombreux ?

Jacques Véron, démographe membre de l’INED, avait publié un livre, « Démographie et écologie » en 2013. Il y écrivait :

« La stabilisation de la population mondiale apparaît comme indispensable, et il serait souhaitable qu’elle intervienne le plus rapidement possible. »

Aujourd’hui il vient d’éditer une brochure de 90 pages, « Parlons démographie en 30 questions » (la documentation française). Le premier thème traité, « Sommes-nous trop nombreux ?» Il ne répond pas à la question qu’il se pose, le mot surpopulation lui est inaccessible ! Il se contente de constater que nous sommes passés de 1 à 8 milliards en deux siècles et que la répartition spatiale est très inégale. Il fait quand même un dernier paragraphe intitulé «  l’indispensable stabilisation du nombre des humains , reprenant mot pour mot son antienne de 2013. Voici l’intégrale de son discours :

« La pression démographique ne peut accroître sans limites, mais les couples restent libres de déterminer le nombre de leurs enfants. Pour qu’une stabilisation de la population mondiale soit possible, ce qui implique que la fécondité poursuive sa baisse, il importe que les pays les moins développés puissent bénéficier de meilleures conditions de vie de manière à ce que les couples qui y vivent effectuent de véritables choix en matière familiale. Le maître mot est le développement. »

Il n’en dira pas plus ! Pourtant son livre de 2013 disait plein d’autres choses, en particulier au niveau des citations :

– Les hommes se multiplient comme des souris dans une grange s’ils ont le moyen de subsister sans limitation (Richard Cantillon, 1755)

– Le prince de Condé, après une bataille au cours de laquelle quelque 6000 soldats auraient péri dans ses rangs : « Une nuit de Paris remplacera cela. »( Mirabeau, 1759)

– Julian Huxley, le premier président de l’UNESCO, dénonçait en 1955 la pression sur les ressources de la planète exercée par la croissance de la population, qu’il qualifiait de « cancer de la planète ».

– Il est aisé de remontre l’enchaînement causal de la détérioration. Trop de voitures, trop d’usines, trop de produits détergents, trop d’insecticides, trop d’analgésiques, trop peu d’eau et trop de dioxyde de carbone – la cause de ces maux, on la retrouve aisément dans l’excès de population. (Paul Ehrlich, 1968)

– La liberté de reproduction est pour Garrett Hardin inacceptable puisque les familles ne dépendent pas de leurs propres ressources pour vivre, mais bénéficient des apports de sociétés tournées vers le bien-être de leurs membres. (1968)

– Il n’y a pas, dans la nature, de don gratuit (Barry Commoner, 1971)

– Ce que l’économie considère comme une « production » (l’exploitation des forêts primaires par exemple) est souvent considéré par l’écologie comme une « destruction ». (René Passet, 1979)

Et pour conclure cette pensée de Mr Véron en 2013 : « L’humanité est, en dernier ressort, confrontée à un dilemme. Si la population chinoise augmente moins vite en raison de la politique de l’enfant unique, mais que chaque Chinois change de mode de vie pour se caler sur celui d’un Européen moyen, il est à prévoir que la pression environnementale ne diminuera pas. »

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Alerte surpopulation, un livre de MS

Lors de ma naissance en novembre 1947, il y avait « seulement » 2,3 milliards d’êtres humains, et l’ONU annonce 8 milliards pour le 15 novembre prochain, une multiplication par 3,5 en 75 ans. Cela me semble irréel, je ne trouve pas d’autres mots… Comment nourrir suffisamment et faire vivre décemment 5,7 milliards de personnes de plus entre 1947 et 2022 ? Ingérable. Comment préserver la vie sauvage et les forêts primaires ? Impossible.

C’est pour cela que je n’ai eu qu’un seul enfant biologiquement parlant, que j’ai propagé la pensée malthusienne au niveau politique et médiatique… et que je me suis engagé au sein de l’association Démographie Responsable. Une action individuelle n’est presque rien si elle ne s’accompagne pas d’un engagement collectif.

De mon sentiment d’inquiétude, j’ai aussi fait un livre qui vient d’être publié le 1er octobre :

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

Tu peux commander ce livre, 216 pages pour 26 euros

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

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8 milliards d’humains, débat avec Emmanuel Pont

Alors que la Terre accueillera bientôt huit milliards d’humains, le rôle de la natalité pour l’avenir de l’espèce humaine interroge de plus en plus. « Faut-il arrêter de faire des enfants ? » Emmanuel Pont a sa réponse, marxiste bien entendu, deux membres de l’association Démographie Responsable lui répondent.

Emmanuel Pont : Il y a environ 5 % de gens en France qui font le choix de ne pas avoir d’enfant pour une multiplicité de facteurs : la carrière, la liberté, le fait de ne pas aimer les enfants… La raison écologique en est une, c’est dur de savoir si c’est un phénomène qui augmente. La question démographique paraît tabou, mais en fait tout le monde en parle. C’est un sujet délicat parce qu’on touche à la liberté individuelle, à l’intime, ça remet en cause la notion de droit à la procréation. D’un point de vue collectif, ça pose question sur ce qu’on peut imposer aux gens, en particulier aux femmes. Et on se retrouve à deviser depuis nos fauteuils européens sur le nombre d’enfants que devraient avoir les Africains. C’est un sujet qui crispe facilement.

A peu près 10 % de la population mondiale est responsable de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Les pays qui ont une fécondité élevée, c’est à peu près 3 % des émissions de l’humanité pour 20 % de la population. Bien sûr, si ces mêmes pays venaient à se développer, ça aggraverait la situation climatique. L’impact de renoncer aux enfants maintenant serait peu significatif en comparaison de l’effort demandé. Pas mal d’études démontrent qu’il y a plein de moyens de nourrir 10 milliards d’habitants de manière écologique. Bien sûr, si la population mondiale venait à se stabiliser, la répartition alimentaire serait plus facile à gérer. Mais on pourrait être deux personnes sur Terre, s’il y en a une qui détient tous les moyens de production, l’autre aura faim. Davantage que la natalité, c’est la transformation profonde du mode de vie et du système économique qui est véritablement important pour la planète. Le débat sur la démographie détourne de débats qui sont plus importants : Est-ce qu’on continuerait de détruire la biodiversité ? Est-ce que les gens sortiraient de la culture consumériste ? Le changement doit être entrepris avec les gens qui sont là et qui ont du pouvoir aujourd’hui.

Recension du livre d’Emmanuel Pont,

Moins d’enfants, planète préservée ?

Le point de vue de membres de l’association Démographie Responsable

Gilles Lacan : La surpopulation ne concerne pas que les pays pauvres. La population cumulée de l’Europe et de l’Amérique du Nord est passée de 490 millions d’habitants en 1900 à 1 122 millions en 2022 (+ 129 %). Si ces pays riches sont responsables de la moitié des émissions de CO2 dans le monde, leur surcroît de population est donc responsable de plus d’un quart de ces émissions. Emmanuel Pont parle très longuement du climat, quasiment pas de la biodiversité. Pourtant celle-ci s’effondre partout, y compris en Afrique où le niveau de consommation est très bas. Le problème est que, riche ou pauvre, l’espèce humaine est invasive lorsqu’elle croît, et qu’elle laisse un espace d’habitat de plus en plus congru aux autres espèces pour vivre et se reproduire. En mer, c’est encore autre chose : la surpêche est nécessaire pour nourrir une population de plus en plus nombreuse, étant précisé que les riches ne mangent pas dix fois plus de poissons que les pauvres. Il faut donc moins d’humains sur la planète pour sauver les autres espèces de la grande extinction.

Mr Pont affirme encore qu’il y a « pas mal d’études » qui démontreraient qu’il y a plein de moyens de nourrir 10 milliards d’habitants de manière écologique. Personne ne met en doute sa bonne foi, mais il n’est pas démontré qu’une agriculture sans pétrole, donc sans tracteurs, sans engrais azotés et sans pesticides, donc sans productivité, soit capable de nourrir durablement les 8 milliards d’habitants d’aujourd’hui. Il faut aussi tenir compte du stress hydrique et de la dégradation des sols,

Pour conclure, la matrice intellectuelle de Mr Pont apparaît dans sa parabole de l’humanité réduite à deux personnes, dont l’une détient « tous les moyens de production » et dont l’autre, en déduit-il, « aura faim ». A défaut d’être un bon démographe, ce chercheur est assurément un militant marxiste accompli. Il devrait lire Malthus. (réponse de à E.Pont)

Didier Barthès : Il est bien difficile de partager les raisonnements et l’optimisme de Monsieur Emmanuel Pont.

– Tout d’abord il parle essentiellement d’alimentation alors que le principal problème écologique de la planète est l’écroulement de la biodiversité qui est essentiellement dû à l’occupation de tous les territoires (hors déserts) par les hommes. La préservation de la faune semble tout à fait hors de ses préoccupations.

– Ensuite, le raisonnement selon lequel on pourrait nourrir plus d’hommes (alors qu’on ne sait pas nourrir les 8 milliards d’aujourd’hui) suppose que l’on construise une société parfaitement juste où tout le monde serait partageur, désireux de n’être pas trop riche, compétent et où aussi les accidents de production seraient quasiment exclus ce qui est est bien improbable au regard de l’histoire de notre espèce. On peut rêver et espérer, mais parier sur un monde paradisiaque me semble bien imprudent pour en faire un programme.

– Il argue ensuite de résultats qui seraient trop longs à obtenir si l’on agissait sur la fécondité. Il est quand même très curieux d’arguer de l’inertie d’un phénomène pour repousser le moment d’agir, intellectuellement, c’est plus qu’étrange.

– Enfin, bien évidemment quid de la qualité de vie et de l’entassement des hommes  ? Plus les hommes sont entassés, plus les problèmes et les contraintes sont fortes, plus aussi nos sociétés deviennent fragiles,  les populations devenant dépendantes de tant de réseaux, tous menacés par d’éventuels effondrements sociétaux. La violence aussi croit avec l’entassement, veut-on cela ?

Nous réduirions beaucoup de contraintes et rendrions la vie plus agréables en étant moins nombreux. Regardons d’ailleurs le passé. Sur les 30 ou 35 000 ans de la vie de l’homo sapiens (depuis que nous sommes la seule espèce d’homme présente sur  la Terre), nous avons été très peu nombreux et nous avons vécu ainsi. Nous sommes un milliard depuis 220 ans et désormais nous sommes 8 milliards, c’est une folie non durable, c’est une fuite en avant qui soumet toute la biosphère. Il n’est que temps de faire machine arrière et de revenir à des effectifs plus modestes.

Lire et écouter, Doit-on encore faire des enfants ?

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Débat «Fin de vie», noyé dans les parlottes

Les procédures dites démocratiques deviennent tellement complexes qu’on en oublie trop souvent le sujet posé. Le débat sur la Fin de vie atteint le summum du sac de nœuds que seul un coup d’épée pourrait trancher. Des zones d’ombre demeurent sur l’articulation entre les travaux citoyens et le débat politique. Voici les protagonistes de cette sombre affaire :

  • Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) : a rendu un avis sur la fin de vie le 13 septembre 2022, : il sera associés à la rédaction.de la future loi.
  • Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) : il attend encore sa saisine officielle.
  • Comité de gouvernance (« co-gouv ») de la convention citoyenne sur la fin de vie : réuni par le CESE pour la première fois le 29 septembre 2022.
  • Convention citoyenne de 150 membres : constituée dès octobre prochain, ses conclusions seront rendues en mars 2023.
  • La question qui lui sera posée : sa rédaction est encore dans les limes, il faut qu’elle soit intelligible pour l’ensemble des Français.
  • Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’organisation des professions de santé : responsable de l’animation du débat politique sur la fin de vie.
  • Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique : « j’ai vocation à porter le débat sur la fin de vie auprès des Français, à côté de la convention citoyenne dont je superviserai l’organisation  ».
  • Trois groupes de travail animée Agnès Fimin le Bodo à partir de la mi-octobre . Le premier réunira un représentant de chaque groupe parlementaire à l’Assemblée nationale et au Sénat ; le deuxième regroupera des professionnels de santé, dont des médecins spécialistes des soins palliatifs, et le dernier sera composé d’associations d’usagers. Les trois vont conduire des travaux en parallèle de ceux de la convention citoyenne. Ils devront les achever au printemps 2023.
  • Les représentants des cultes : écoutés par Agnès Fimin le Bodo

Le point de vue des écologistes malthusiens

Dans le contexte décrit ci-dessus, il est clair qu’avant même sa constitution, on sait déjà que la Convention citoyenne sur la fin de vie aura encore moins de poids que la Convention citoyenne pour le climat. En effet des citoyens tirés au sort, mais représentatifs de la population, vont se retrouver égarés parmi de multiples instances officielles déjà bien constitués. De plus il faut compter sur le lobby des soins palliatifs qui va s’agiter dans les couloirs de ces instances, un lobby majoritairement constitué de médecins pro-life. Nos députés et sénateurs devraient trancher en dernier ressort, mais adeptes de l’eau tiède et du conservatisme, on devrait aboutir très loin d’une autorisation du suicide assisté. C’est pourquoi il ne faut pas attendre grand chose de ce simulacre de concertation à la mode Macron.

Lire, Tout savoir sur la Convention Citoyenne

Alors parlons du fond du problème. Au niveau démographique, la maîtrise de l’accroissement naturel passe bien sûr principalement par l’action sur la natalité, mais aussi de façon marginale sur les conditions de la mortalité. Par exemple il y a Interruption volontaire de grossesse (IVG) d’un côté, et potentiellement interruption volontaire de vieillesse (IVV) de l’autre. Plus de 220 000 IVG contre un maximum de quelques milliers de personnes concernées par la sédation (personne ne connaît le chiffre exact). Notez qu’il existe par ailleurs 164 unités de soins palliatifs pour 1880 lits. Mais ce n’est pas l’essentiel de parler de nombre, il s’agit de réfléchir en termes de valeurs que nous voulons voir se propager dans la société.

Pour l’avortement, complètement illégal autrefois mais pratiqué de tous temps par les femmes, on a mis démocratiquement en évidence le principe du libre exercice de la volonté des femmes concernées par leur grossesse. Selon la loi (article L. 2212-1 du Code de la santé publique), toute femme enceinte qui s’estime placée dans une situation de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse, qu’elle soit majeure ou mineure. Seule la femme concernée peut en faire la demande. Pourquoi ne pas aboutir à une loi similaire pour la fin de vie, le suicide étant pratiqué de tous temps par les individus :

« Toute personne qui s’estime placée dans une situation de détresse peut demander à un médecin les moyens dune interruption de vieillesse » ?

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