démographie

Il faut tirer sur les migrants pour contrer l’invasion

Cela a failli nous échapper, mais une tribune malthusienne paraît enfin dans LE MONDE*. En résumé : « Les articles dans les journaux se multiplient pour appeler les pouvoirs publics à engager une action vigoureuse et immédiate  : réduire notre consommation d’énergie polluante, accroître l’efficacité environnementale, etc. Mais il est frappant de constater que la croissance démographique est la grande absente de ces prises de position : on fait comme si démographie et environnement étaient deux sujets séparés, alors qu’ils sont indissociablement liés. Les effets combinés de la croissance à venir de la population et de l’augmentation inéluctable de la consommation par habitant conduisent à une véritable catastrophe pour notre planète : destruction de la biodiversité, ressources en eau menacées, montée des eaux par fonte des glaciers, raréfaction des ressources halieutiques, épuisement et salinisation des terres cultivées, réchauffement de plus de 5 °C en 2100 en France avec des pointes à plus de 50 °C, déplacements massifs de populations. On ne pourra pas faire l’impasse sur une réduction importante de l’accroissement de la population mondiale, elle est passée de 2 à 7,6 milliards entre 1950 et 2017 ! Comme il est clair que la démographie a un impact direct sur les augmentations de dioxyde de carbone, il est parfaitement légitime de consacrer une part significative de l’aide pour lutter contre le réchauffement climatique aux programmes de « santé reproductive », terme utilisé pour désigner la contraception et le planning familial. Freiner la croissance de la population est une nécessité absolue pour sauver l’habitabilité de notre planète d’un désastre annoncé. » Sur les 183 commentaires du monde.fr, nous retenons cet échantillon :

Edgar : Les Africains les plus pauvres n’ont rigoureusement rien à perdre. Ils traversent la Méditerranée sans considération pour les risques. Ils se moquent de vos problèmes environnementaux. Si vous voulez les contraindre à baisser leur natalité, il faudrait avoir quelque chose à leur offrir, un espoir de développement, une coopération fructueuse, des investissements dans la technologie et l’éducation.

Tacite @ Edgar : Ils n’ont en effet rien d’autre à perdre que la vie, c’est bien pour ça qu’il faut tirer dessus si on veut éviter l’invasion. (ndlr, étonnant que la modération du monde.fr ait laissé passer cette expression)

Débordements nauséabonds : Si je lis bien les thuriféraires de l’idée malthusienne, c’est les juifs, les arabes, les musulmans qu’ils veulent écarter. Leur argumentation ne repose que sur une idéologie xénophobe très orientée, raciste…. C’est vrai qu’en refoulant aux frontières le migrant passant les cols dans la neige, en poursuivant les bénévoles qui portaient assistance on pouvait penser que ce n’étaient pas des humains qui migraient, mais des moins que rien.

Etasseur @ Débordements nauséabonds : Le déni et le whataboutism, il n’y a que ça de vrai. Bien tartinés d’accusations de xénophobie et de racisme (où l’on apprend que l’islam est une « race »), ça évite de réfléchir et l’on se sent tout de suite dans le camp du bien. Mais sans beaucoup de cerveau.

le sceptique @ nauséabonds… : xénophobie mise à part, il est légitime de se demander si les religions ont un effet sur la démographie, non ?

Barnebie : La multitude croissante des humains sur la planète, de quelques pays qu’ils proviennent, me semble indiscutablement le problème majeur qui explique la destruction des ressources. Le nier pour des raisons idéologiques, c’est se voiler la face. Surtout lorsque toutes ces populations, comme c’est légitime, aspirent à plus de bien-être, de confort et de survie le plus longtemps. Tout cela demandent des ressources de toutes natures, alimentaires et énergétiques, qui existent en quantité limité.

ChP : L’équation est simple: Consommation mondiale = (consommation/hab pour un pays x Nombre d’habitants du pays). La résolution est impossible, car pour les pays riches il faut diminuer drastiquement la consommation/hab, et la population pour une part importante. Pour les pays pauvres il faut diminuer drastiquement la population et augmenter la consommation. L’équation est simple, mais elle n’a pas de solution !

le sceptique : Les Européens ont aussi rempli peu à peu leur espace de vie, puis déversé leur surplus dans des migrations (qu’ils appelaient fièrement « colonisation ») tout en se massacrant entre eux.

Alain Sager : Coucou ! Revoilà Malthus… Non pas sous l’angle du rapport entre population et moyens de subsistance. Mais sous celui de la préservation de la planète. C’est avec les vieux pots…

* LE MONDE du 10 octobre 2018, Freiner la croissance de la population est une nécessité absolue

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Immigration, l’écologie politique est-elle humaniste 

Une certaine gauche, plus ou moins écologique, prône l’ouverture sans frontières. Exemple, les rubriques exposées récemment par deux mouvements concordants :

Livre en préparation du mouvement Utopia, « Migrations (propositions) » : Abroger le délit de solidarité ; Sécuriser les parcours migratoires ; Refuser l’externalisation de nos frontières ; Garantir la liberté d’installation ; Instaurer une citoyenneté universelle de résidence : Accorder le droit de travailler à toute personne arrivant en France ; Abolir toute rétention administrative ; Réviser la position de la France en donnant la primauté à l’accueil sur l’ingérence…

Motion de la commission Immigration « en contribution au projet EELV pour l’élection européenne » (présentée au Conseil fédéral fin septembre 2018) : L’Europe ne doit pas être une forteresse, mais au contraire tendre vers l’ouverture des frontières ; La mise en place d’un titre de séjour européenne « résident.e étranger.e » doit permettre la libre circulation et libre installation de personnes étrangères au sein de l’UE ; Sortir de la logique sécuritaire qui régit actuellement les politique migratoires ; La Méditerranée n’est pas destinée à être un cimetière pour les personnes abandonnées au naufrage ; L’aide au développement doit viser à réduire les inégalités, et non à empêcher les migrations…

Bien entendu toutes ces propositions sont un idéal à atteindre, l’utopie se rêve avant d’être réalisé. Mais une écologie mise en acte tient compte des limites, doit gérer le long terme et ne pas s’appuyer sur de faux raisonnements. Prenons point par point l’exposé des motifs de la commission Immigration :

EELV : « Notre position découle d’une vision spécifique à l’écologie politique, celle d’un monde qui forme un tout par-delà le quadrillage national, et dont les parties se doivent d’être solidaires du fait d’un destin inévitablement partagé. »

Biosphere : Bien entendu la biosphère est un espace interdépendant, l’écologie scientifique considère que les parties et le tout sont indissociables au niveau biophysique. Mais les espèces qui constituent le Vivant ont un comportement migratoire qui est propre à leur espèce. Il y a des espèces qui migrent très loin, d’autres qui se contentent d’un territoire très réduit. Le trait commun, c’est l’adaptation à une niche écologique qui permet à chaque espèce de subsister durablement. La spécificité des migrations humaines, c’est qu’elles ont progressivement envahies le territoire de toutes les autres espèces, réduisant leur espace vital dans des proportions le plus souvent insupportables conduisant à l’extinction massive des espèces. Ces migrations ont même entraîné la disparition des autres hominidés, pensons aux Néandertaliens ou à la volonté d’éradication de peuples autochtones. Homo sapiens a historiquement résolu ses problèmes de surpopulation et d’approvisionnements défaillants pas l’invasion du territoire des autres. Or aujourd’hui notre espèce vit sur une planète close et saturée d’humains au point où on a même dépassé la capacité de régénération globale de la planète (cf. l’empreinte écologique). Dans ce contexte, la tendance que doit prôner l’écologie politique, c’est d’arriver à la concordance entre une population humaine et sa biorégion, son propre écosystème, son Lebensraum (espace vital). Actuellement la définition la plus institutionnalisée de cette obligation de vivre de ses propres ressources est le cadre national ou ethnique (une culture homogène). Échapper à ce cadre, c’est promouvoir des luttes interethniques, conflits souvent meurtriers qui se multiplient actuellement sur toute la surface du globe. Bien entendu l’écologie n’est pas nationaliste en soi, elle dit au contraire que le plus adapté à la durabilité est la constitution de communautés de résilience sur un territoire restreint, alliant l’autonomie alimentaire et énergétique à la décentralisation du pouvoir. L’écologie est pour une relocalisation, pas pour la libre circulation des hommes et des marchandises, idéologie à la base d’un libéralisme économique dévastateur.

EELV : « L’ambition de l’écologie politique est de faire humanité dans un monde commun. »

Biosphere : les mots sont trompeurs, « humanité » est mis à toutes les sauces, entre humanisme et humanitaire. Notons d’ailleurs qu’il s’agit de mettre l’anthropocentrisme au premier plan, ce que critique une écologie digne de son nom. Un « monde commun » est d’une complexité de définition encore plus effrayante : avec qui partager ce monde et quels sont ses contours ? Tant que l’espèce humaine n’aura pas acquis le sens des limites, à commencer par l’adaptation de son niveau de population aux capacités de charge de son milieu, définir un « monde commun » se révélera impossible. L’histoire humaine est une longue litanie de conflits de territoires, d’invasions, de colonialismes, d’impérialisme… Se dire « citoyen du monde » est bien sûr une option pour revendiquer son pacifisme, pas pour justifier les migrations humaines.

EELV : « Le droit à la mobilité de chaque individu est l’horizon vers lequel tendre. »

Biosphere : Prenons la Déclaration universelle des droits de l’Homme qui définit nos droits : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » Le philosophe Etienne Balibar a souligné le caractère ambigu de ce texte, il manque l’obligation pour tout État d’accepter l’entrée des étrangers ! Balibar estimait à juste titre qu’il existe « un point où la liberté non contrôlée se détruit elle-même ». Le droit à la mobilité est un facteur prépondérant de la dégradation de la biosphère et des relations humaines. Richard Heinberg lie conscience écologique et limitation des migrations : « L’opposition à l’immigration incontrôlée est souvent assimilée à tort à la xénophobie anti-immigrés. Mais dans une perspective écologique, l’immigration n’est pratiquement jamais souhaitable. Lorsqu’elle se fait massivement, elle ne fait que mondialiser le problème de surpopulation. De plus, ce n’est que lorsque les groupes humains se sont enracinés dans une zone particulière, au fil de plusieurs générations, qu’ils développent un sens des limites en termes de ressources. » Or la mobilité humaine est sans précédent. En 2012, nous cumulions déjà 214 millions de migrants internationaux et près de 1 milliard en comptant les migrations internes. Cela s’accompagne nécessairement de perception anxiogène et d’image négative des migrants, de manifestation de xénophobie et d’attitudes discriminatoires. Une attitude politique d’ouverture des frontière sans aucun filtre ne peut que nourrir la percée électorale de l’extrême droite et des partis nationalistes.

EELV : « Droits humains et droits de la nature sont indissociables. »

Biosphere : Notons que le discours d’EELV sur les migrations ne parle jamais de toutes les analyses écologiques que nous venons de faire. Dire que « Droits humains et droits de la nature sont indissociables » n’est donc qu’un discours auto-justificatif sans aucune réalité. Cette soi-disant « écologie politique » est hors sol, même pas utopique, complètement absurde. EELV devrait prendre exemple sur l’association suisse Ecopop (Ecologie et Population) qui s’occupe depuis 1970 de l’impact de la démographie sur la nature et les ressources naturelles. EELV devrait nuancer ses propos sur  les phénomènes d’émigrations et soutenir fortement les mouvements de relocalisation humaine.

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Le droit à l’enfant n’est pas un droit donné à toutEs

Deux lesbiennes qui ont des problèmes de fertilité veulent avoir un enfant. Deux raisons de ne pas en avoir, mais on en veut quand même ! Un pays sur-développé comme la France laisse aujourd’hui les fantasmes de totale liberté individuelle s’exprimer. Le Conseil d’État, interpellé par ce couple, mets les points sur les i : « Refuser d’accorder une procréation médicalement assistée (PMA) à deux lesbiennes n’est pas contraire au principe d’égalité devant la loi… Le principe d’égalité ne s’oppose pas à ce que le législateur règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général. »* Quelques réactions sur le monde.fr où lois de la nature et désirs individuels s’entrechoquent :

Bfree : Un couple de lesbienne n’est pas fertile, c’est la nature humaine et même bien au delà. Il n’y a rien à corriger dans cela. Quel est donc cet acharnement à vouloir se faire rembourser ce qui est contre nature ?

PHILÉMON FROG : Le sujet est le droit de toute femme à avoir un enfant quel que soit son mode de vie. La PMA le permet. Si l’on ne donne pas à toute femme le droit d’accéder à la PMA mais seulement à celle qui ont un conjoint, c’est là qu’on rompt le principe d’égalité des femmes. Le CE donne l’impression de se positionner idéologiquement et éthiquement en faveur des couples, indirectement certes mais, même indirectement, ce n’est pas son rôle.

René B. : On rompt (peut-être) le principe d’égalité des femmes, mais on respecte le principe d’égalité des enfants : chacun a droit à avoir un père et une mère.

Stan : En quoi discriminer les lesbiennes est-il conforme à « l’intérêt général » ? Bref, encore un combat d’arrière garde menée par de vieux réacs probablement bigots, qui sacrifient le principe d’égalité républicaine à leurs préjugés hors d’âge.

Zzxyz : C’est vrai que les lesbiennes ne sont pas discriminantes pour deux ronds !

MICHEL BRUNET : Pour moi cette décision du CE est « choquante » voire « idéologique » car rien ne justifie la différence de traitement entre les couples souffrant d’une infertilité médicalement diagnostiquée, selon qu’ils sont de même sexe ou de sexe différent.

Loriane : Jusqu’à présent, un enfant ne peut pas être procréé sans l’intervention d’un homme, à un moment ou à un autre. Les hommes sont par conséquent impliqués dans cette affaire dès le début. Il est hors de question de vouloir les éliminer, comme s’il n’existait pas, pour les remplacer égoïstement par de pauvres seringues anonymement inséminatrices.

Jean-Claude TIREX : Au fond, ce que le politiquement correct appelle la « procréation médicalement assistée » n’est pas autre chose que l’insémination artificielle que tous les éleveurs de bovins connaissent. Je serais une dame, je n’aimerais pas être traitée comme une vache.

Votre conscience qui vous parle : Elles devraient plutôt s’abstenir et s’assumer. Il n’y a pas de honte à être lesbienne, mais l’enfant a aussi droit à avoir un père. Par ailleurs, ce n’est pas comme si la planète était sous-peuplée. On ne peut pas nier la souffrance de ne pas avoir d’enfant, mais il y a pire comme sort.

Sonia Moriz : Le Conseil d’État consacre le droit de l’enfant à avoir un père. La légalisation de la PMA pour les couples de femmes conduirait en outre l’ensemble des assurés sociaux à prendre en charge les conséquences d’un choix sexuel qui n’est pas une maladie.

CHANTAL LAURENT : Dans toute cette histoire, on ne parle que des couples homosexuelles et on oublie les femmes seules. Comme quoi le débat est biaisé par une bande d’intégristes cathos et autres homophobes.

Bfree @ Chantal : Lol, on oublie « les femmes seules » … Et les hommes, tous les hommes ? Ah, oui, c’est vrai que l’égalité ce n’est pas dans les objectifs de la PMA, c’est juste pour faire plaisir au lobby féministe.

Asia : Il y a tellement d’enfants orphelins ici ou ailleurs abandonnés par tous. L’adoption pourrait être une solution. Une amie, veuve très tôt, l’a fait et ne le regrette pas.

* LE MONDE du 4 octobre 2018, Exclure les lesbiennes de la PMA n’est pas discriminatoire, selon le Conseil d’Etat

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L’immigration, question centrale des Européennes ?

Au lieu d’avoir des approches nuancés sur la question migratoire, la polarisation s’accentue entre contrôle aux frontières et ouverture à l’altérité. Ce sera sans doute la thématique prépondérante des élections européennes (26 mai 2019).

Viktor Orbani : « Il y a actuellement deux camps en Europe. Macron est à la tête des forces politiques soutenant l’immigration. De l’autre côté, il y a nous qui voulons arrêter l’immigration illégale. »*

Marine Le Pen dénonce la « submersion de l’Europe » sous le flot de « migrations d’une ampleur sans précédent », lesquelles provoquent « ghettoïsation, communautarisme, délinquance, ensauvagement de la société », voire « terrorisme domestique ».*

« Manifeste pour l’accueil des migrants » publié par Mediapart, Regards et Politis : « Il ne faut faire aucune concession aux idées que l’extrême droite a imposées, que la droite a trop souvent ralliées et qui tentent même une partie de la gauche. Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires. A vouloir le faire, on finit toujours par être contraint au pire ».**

Jean-Luc Mélenchon : « Oui, il y a des vagues migratoires, oui, elles peuvent poser de nombreux problèmes aux sociétés d’accueil quand certains en profitent pour baisser les salaires. Nous disons : honte à ceux qui organisent l’immigration par les traités de libre-échange et qui l’utilisent ensuite pour faire pression sur les salaires et les acquis sociaux !  Je ne suis pas d’accord pour faire de l’immigration la question centrale des élections qui arrivent, ce serait servir la soupe à Macron et Le Pen. Je ne suis pas d’accord pour faire comme si l’immigration était quelque chose de naturel, de désirable, de souhaitable. »**

Benoît Hamon (Génération. s), Ian Brossat (PCF), Yannick Jadot (EELV) et Olivier Besancenot (NPA) affirment de leur côté leur soutien à l’initiative de Regards, Politis et Mediapart.**

Devant cette cacophonie, quel pourrait être le point de vue des écologistes qui pensent « l’écologie d’abord » ? Pour aider à la réflexion, voici quelques extraits de notre blog :

Immigration, l’Union européenne à l’heure des choix : … L’humanité est une seule race, tous les hommes sont égaux. Cependant l’homme reste un animal territorial. Les Grecs avaient compris que tout pouvoir s’inscrit dans des frontières. A l’intérieur des limites historiques se sont bâties des sociétés et des cultures différentes et dont la différence même fait la richesse de la terre. Notre planète est propriété commune, mais la terre est trop grande pour constituer un territoire aimé. La construction abstraite de l’Europe rend l’assimilation impossible car elle transforme le continent en un vaste terrain vague. Il est difficile d’émigrer, de quitter définitivement son pays pour s’établir dans un pays étranger. Cela, les faux-amis des immigrés ne le comprennent pas. Pour les anciens Grecs, la peine capitale n’était pas la mort, c’était l’exil. Émigrer est un déchirement. »…

Le débat entre écomalthusiens et écosocialistes : … En janvier 1972 le manifeste « un programme de survie » fut le premier écrit médiatique valorisant l’idée de « communauté protégée ». Les gouvernements doivent faire cesser la croissance démographique et cet engagement devrait inclure un arrêt de l’immigration. Dans son article de 1974, « Lifeboat Ethics : The Case against Helping the Poor », Garrett Hardin comparait les Etats-Unis à un canot de sauvetage où l’espace vient à manquer : « Une immigration sans restriction revient à faire venir les populations là où est la nourriture, cela accélérant la destruction de l’environnement des pays riches. » Paul et Anne Ehrlich publièrent en 1979 un ouvrage sur la question frontalière américano-mexicaine, The Golden Door : « Le nombre accru d’Américains résultant de l’immigration accroîtra l’impact total des Etats-Unis sur les ressources du globe et sur l’environnement, tout comme un accroissement naturel le ferait. »…

La capacité d’accueil de l’Union européenne : … Il ne s’agit plus de savoir si l’UE est ou non une terre d’asile. Le temps n’est plus où le surplus de population européenne pouvait librement émigrer en Amérique du nord, du sud et dans tous les autres pays. Nous nous apercevons que l’expansion effrénée de la population et de la consommation mondiale depuis la révolution industrielle a entraîné des contraintes écologiques quasi insurmontables presque partout. Alors que la planète est close et saturée d’humains, les problèmes socio-économiques touchent l’ensemble des pays, exacerbant les désirs de migrations. Il deviendra de plus en plus difficile de différencier réfugiés politiques, réfugiés du climat et migrants économiques. C’est pourquoi il est essentiel que chaque pays établisse ses capacités d’accueil en fonction de sa richesse, de sa population, de son taux de chômage et du nombre de personnes déjà accueillies…

* LE MONDE du 3 octobre 2018, La bataille de l’immigration

** LE MONDE du 3 octobre 2018, L’immigration continue de diviser la gauche

un livre de référence : Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie)

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Surpopulation africaine par une virilité mal employée

La population du Mozambique, 29 millions d’habitants, a augmenté de 40 % au cours des dix dernières années et le taux de fécondité, de 5,4 enfants par femme, aurait même légèrement augmenté. La pression des jeunes dont la plupart sont sans travail va croissante. Le gouvernement a fini par s’en inquiéter. Le contrôle des naissances n’a jamais été, jusqu’à une date très récente, une priorité des gouvernants. Le poids des traditions dans des sociétés rurales soumises à une grande pauvreté continue d’alimenter la machine à procréer. Pourtant le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) finance presque intégralement l’approvisionnement en contraceptifs et déploie depuis deux ans des brigades de « tutrices » dans les villages et les écoles secondaires pour convaincre les adolescentes de se protéger. Les moyens de contraception sont fournis gratuitement à celles qui le désirent. On peut proposer un « injectable » pour trois mois ou un implant qui assure la tranquillité pendant cinq ans.* Pour un peu de repos pour notre blogueur préféré, place maintenant aux commentateurs (éclairés) sur lemonde.fr, :

Laurent : Expliquons toutefois les trois grandes causes structurelles de la pauvreté absolue au Mozambique : un colonialisme portugais particulièrement dévastateur ; une indépendance prise en main par un régime communiste ; plus de deux décennies de guerre civile, soutenue par l’Afrique du Sud de l’Apartheid, Israël et l’administration américaine, causant la destruction des infrastructures.

Michèle de Dordogne : L’Europe du XVIIIème siècle raisonnait de la même façon : J.S. Bach a eu 20 enfants (avec deux épouses successives) pour en garder 9 vivants à sa mort à lui. Si on vaccine et si on soigne les petits Africains, les femmes souhaitent la contraception même si les hommes s’en fichent – c’est bien tout le problème.

Mdut : Les hommes ne s’en fichent pas du tout. Si l’épouse d’un homme cesse d’avoir des enfants, la virilité de ce dernier va être questionnée par le village. Donc, au-delà de l’assurance-vieillesse, il y a l’affichage de la virilité, et je crois que, au quotidien, c’est plus important que de penser aux vieux jours.

Samivel51 : Parallèle intéressant avec le Niger, dont la population a même quadruplé en 40 ans. Un des rares pays au monde où la natalité désirée est supérieure à la natalité réelle (surtout celle désirée par les hommes). Et dont l’ancien Président s’opposait à tout programme de planning familial au nom de la fierté de l’homme nigérien d’avoir 10 enfants. Résultat : une famine catastrophique tous les 5 ans.

Renaud : Et dire que la gauche ainsi que certains journalistes du Monde militent pour l’abolition des frontières et la libéralisation des flux migratoires. Le continent Africain risque de couler sous son poids démographique…

L.Leuwen : Le Mozambique n’est pas un « des rares pays d’Afrique où la transition démographique n’a pas encore gagné les campagnes ». Ce genre de contre-vérité nous est asséné depuis des décennies. La fameuse « transition démographique » est un leurre dans toute l’Afrique, y-compris l’Afrique du Nord. Comme elle est un leurre en Inde, Indonésie etc. La vérité est que nous vivons une explosion démographique dans le monde.

LeBret : Le danger du concept de transition démographique est de croire qu’une fois passée, tout est résolu. Rappel : pendant plus de 95% de son temps sur Terre, l’espèce humaine n’a jamais dépassé 10 millions. À partir de l’agriculture, en moins de 10 000 ans on passé à 1 milliard en 1800, puis à 7 milliards actuellement et 10 milliards prévus en 2100.

* LE MONDE du 25 juillet 2018, Le Mozambique peine à contenir l’explosion démographique

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LE MONDE confond-il humanisme et humanitaire ?

D’un côté l’éditorial du MONDE estime que ne pas défendre l’Aquarius marque le naufrage de l’Europe, de l’autre, parmi plus de 300 commentaires, certains sont de l’avis contraire. Si on est un écologiste, quel peut être le meilleur point de vue ? A nos lecteurs de commenter à leur tour sur ce blog…

LE MONDE : « Le Panama refuse l’immatriculation de l’Aquarius… On retire donc aux citoyens européens le droit de s’ériger contre une politique qui fait passer les intérêts continentaux avant la vie humaine. Dernier bateau humanitaire patrouillant au large des côtes libyennes pour tenter de sauver des migrants en détresse, on peut craindre qu’il ait sonné le glas de l’entreprise dont l’Aquarius est le symbole : assumer concrètement et courageusement le devoir humanitaire élémentaire de sauver des vies. Chaque vie mérite d’être sauvée. Rappelons aux indifférents que 1 700 personnes sont déjà mortes en Méditerranée centrale depuis le début de l’année. L’Aquarius empêché et désarmé, les responsables européens pourront mieux feindre d’oublier les indésirables qui se noient à proximité de leurs côtes. C’est indigne. »*

Sur lemonde.fr, des commentateurs avec un avis différent :

CLAUDE STENGER : Même bien intentionné, cet édito me semble mal titré : ce n’est pas l’Europe qui fait naufrage en Méditerranée, mais l’Afrique semble-t-il. Au sens propre. Si les interventions de l’Europe sur le plan international face à des questions aussi vitales que les guerres civiles et les faillites d’Etat sur tout un continent doivent se réduire à de l’humanitaire… et à un symbolique bateau… autant ne pas se poser en donneur de leçons.

Sonia Moriz : « On retire donc aux citoyens européens le droit de s’ériger contre une politique qui fait passer les intérêts nationaux ou continentaux avant la vie humaine. » Les citoyens européens étant à une majorité écrasante hostiles à l’immigration, on leur donne plutôt le droit d’exiger le respect des frontières et de la législation.

CYNIQUE DU BON SENS ET RAISON : Plus que les noyades, ce qui est indigne est que l’Europe et/ou l’Occident sont la cause de tous les déséquilibres du monde et qu’ils n’ont jamais rien fait de sérieux pour y remédier. L’égoïsme de nos classes dirigeantes et de nos populations soumises à l’addition de la surconsommation est le facteur premier de cette indignité. Les éditorialistes du Monde, habituels donneurs de leçons de salon, pointent l’écume et jamais les courants profonds…

RENE LAPOUYADE : On ne fait pas de la politique avec de bons sentiments au moins lorsque ceux ci sont hors d’atteinte.

William James : On peut s’indigner mais il faut respecter la décision souveraine du Panama. Ce bateau, comme les autres, donnait un effet d’aspiration à tous les migrants. Il faut au maximum bloquer les départs de façon à minimiser le nombre de morts dans la Méditerranée. Ce doit être l’objectif premier.

Hipparque : L’« Aquarius » est complice des passeurs-exploiteurs libyens à hauteur de 29 523 migrants fois de 800 euros et 1700 euros le passage. Soit entre 23 millions d’euros et 50 millions d’euros de rançons en cash. Voici ce que l’« Aquarius » a permis d’empocher aux passeurs libyens, sans qu’on en parle clairement, pour se donner bonne conscience. Ce qui n’empêche pas cet éditorial du Monde de donner des leçons à la terre entière, une fois de plus, en pensant avoir raison tout seul.

EL GRINGO : Le Monde dit que limiter l’immigration, c’est être d’extrême-droite, et que ça détruit l’Europe. On ne peut pas vouloir les causes et refuser les conséquences. La question n’est pas de savoir si les intentions sont bonnes, mais si les conséquences sont acceptables. Les conséquences, c’est la montée très concrète du communautarisme et de l’extrême-droite avec le risque, à terme, d’une désagrégation des démocraties libérales face aux nationalismes, et la fin de l’UE. La question est donc de savoir si nous acceptons de payer un tel prix en échange d’un humanisme compassionnel. Ma réponse, comme la majorité des Européens, c’est que non.

Hervé S. : El Gringo considère que pour éviter que les racistes n’arrivent au pouvoir, il faut cesser d’être humaniste.

GEOFFREY BASSET@ Hervé S : Cessez donc cet amalgame fallacieux consistant à confondre humanisme et immigrationnisme SVP !

Potard Clément : Seul un monstre peut se réjouir de pertes humaines… mais seul un naïf peut croire que l’Aquarius représentait un modèle viable de gestion des migrations. L’humanité n’a pas trouvé de solutions pour un avenir durable. L’homme ne reste qu’un animal précaire, et l’Europe n’est qu’un colosse aux pieds d’argiles. Il ne faut pas se fier à notre pseudo abondance…

*LE MONDE du 25 septembre 2018, L’« Aquarius » dégradé de son pavillon ou le naufrage de l’Europe

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LFI hésite à parler vrai sur la fin des migrations !

Djordje Kuzmanovic, membre de LFI :  « La bonne conscience de gauche empêche de réfléchir concrètement à la façon de ralentir, voire d’assécher les flux migratoires. Plutôt que de répéter, naïvement, qu’il faut “accueillir tout le monde”, il s’agit d’aller à l’encontre des politiques ultralibérales. Lorsque vous êtes de gauche et que vous tenez sur l’immigration le même discours que le patronat, il y a quand même un problème. Ce que nous disons n’a rien de nouveau. C’est une analyse purement marxiste : le capital se constitue une armée de réserve. » Tous les adversaires de gauche de LFI − de Génération. s au Nouveau Parti anticapitaliste en passant par le PCF − condamnent les propos de cet ancien militant humanitaire. Jean-Luc Mélenchon précise : « Le point de vue que Kuzmanovic exprime sur l’immigration est strictement personnel. Il engage des polémiques qui ne sont pas les miennes. »*

Rob Harding, un écologiste décroissant : « Je m’inquiète de ce qui semble être un consensus naissant au sein du mouvement de décroissance en faveur d’une politique d' »ouverture des frontières » en matière de circulation des personnes. Cette position semble aller à l’encontre d’une relocalisation que le mouvement de décroissance préconise. De plus, l’ouverture des frontières ne semble pas tenir compte du fait que les pays développés sont déjà manifestement surpeuplés (c’est-à-dire qu’ils dépassent leur capacité de charge, comme l’indique l’analyse de l’empreinte écologique et d’autres mesures), et contribuent énormément à l’écocide ainsi qu’à la menace qui plane sur les réserves alimentaires du monde. Le principal problème de la position d’ouverture des frontières semble être la priorité accordée à la justice sociale à l’exclusion de l’éco-justice ; pourtant, il n’y a aucune possibilité de justice sociale sur une planète morte. Les sociétés doivent avant tout vivre dans des limites écologiques. Premièrement, si la décroissance estime que les choses qui comptent comme « croissance » (autoroutes, ponts, armées, barrages) sont mauvaises, alors pourquoi le mouvement de décroissance préconiserait-il l’immigration massive qui renforce la demande pour la croissance et ses infrastructures correspondantes ? Deuxièmement, lorsqu’il s’agit de promouvoir une transition vers un avenir écologiquement durable, il semble essentiel de limiter la taille des populations humaines locales ; nous avons besoin de plus petites empreintes de pas, mais nous avons aussi besoin de moins de pieds. La distribution spatiale et la densité des populations humaines sont des considérations clés de durabilité pour un monde  » post-croissance « , mais certains décroissants semblent ignorer l’utilité marginale décroissante d‘une densité démographique toujours croissante.

Enfin, comme la croissance démographique à l’infini est impossible sur une planète ou une nation limitée, les rétroactions garantissent que la population ne croîtra pas indéfiniment.  Ne peut-on considérer que l’opposition généralisée à la poursuite de l’immigration de masse est l’un de ces retours d’information ? Le malthusianisme nous enseigne que la croissance de la population sera de toute façon freinée par l’effondrement ; cependant, un tel effondrement causerait beaucoup de misère humaine ainsi que des dommages massifs aux écosystèmes. Par conséquent, je crois que tout le monde, y compris le mouvement de décroissance, devrait préconiser des limites à l’immigration comme une question de politique publique ; nous ne pouvons ignorer l’équation fondamentale I = PAT. »**

* LE MONDE du 14 septembre 2018, Mélenchon désavoue son porte-parole, et ses propos sur l’immigration

** https://mahb.stanford.edu/blog/response-giorgos-kallis-re-degrowth-movement-open-borders-migration/

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L’invasion migratoire de l’Europe est-elle probable ?

Depuis sa chaire Migrations et sociétés, François Héran se saisit du débat au nom de la « véracité scientifique ». Ce sociologue, anthropologue et démographe, statisticien à l’Insee et meilleur spécialiste français du sujet, répond aujourd’hui que l’invasion de l’Europe par la population d’Afrique subsaharienne est un mirage. « Les Subsahariens, qui représentent 1 % de la population européenne [1,5 % de la population française] représenteront tout au plus 3 ou 4 % de la population des pays du nord en 2050 », ajoute-il dans le dernier numéro de Population et Sociétés, la revue de l’Institut national d’études démographiques (INED). Les commentateurs sur le monde.fr sont très nombreux, en voici un échantillon :

Allons bon : Ce n’est pas un article objectif qu’écrit la journaliste du MONDE Maryline Baumard, mais un texte publi-rédactionnel ou de propagande : « …la démonstration de l’universitaire a séduit jusqu’au sommet de l’Etat… », « …ce sociologue, anthropologue et démographe, meilleur spécialiste français du sujet… », « …ces analyses, qui s’appuient sur des statistiques de plus en plus fiables qui autorisent à se passer des états civils parfois lacunaires… », « … le chercheur, qui a aussi une casquette de statisticien à l’Insee… ».

Angel : Maryline Baumard, la prêtresse de l’Aquarius…

GERONIMO : Si les démographes prédisent qu’ils ne se passera rien, un seul conseil : Tout le monde aux abris !

Marc D : Demander à l’INED une expertise sur l’immigration, c’est comme demander au CEA une expertise sur le nucléaire. Les experts de ces instituts ont été recrutés pour leur adhésion à l’idéologie dominante. Un exemple célèbre était M. Le Bras, de l’INED.

Rantanplan : Il y a des lecteurs qui sont suffisamment informés pour savoir qui sont les démographes de l’ined et la confiance qu’on peut avoir dans leurs « études », et surtout qui savent que l’on peut faire dire tout ce que l’on veut aux chiffres lorsque les données sont biaisées – ce qui est le cas ici. Relisez soigneusement les réactions, vous en apprendrez plus qu’en lisant cet article trop partisan pour être scientifique et honnête…

Marius : Nous voilà éclairés, comme nous l’avons été quand aucun économiste ne prédisait la crise de 2008. Qu’ en pense madame Irma ?

Jean Doute : Les statistiques c’est mieux que rien mais c’est un outil prédictif défaillant à long terme, puisqu’il se base sur une situation politique figée…sinon cela voudrait dire qu’on sait lire l’avenir.

Fourmaintraux Alain : L’article du Monde ne fait pas allusion aux modifications climatiques. Que sera la production agricole en 2050 en Afrique et les ressources en eau ?

Duck Duck : Il ne faut pas oublier que la faim peut amener à des invasions massives. La fuite face à l’extension du désert se fera forcément vers le nord !

JACQUES BUTY : Et que se passera-t-il si, comme certains modèles le laissent supposer, le changement climatique provoque un effondrement des rendements agricoles, de l’ordre de 30 % ? Dans ce cas de figure, les affamés fuiront. Mais effectivement, ils risquent de fuir chez leurs voisins qui ne seront pas nécessairement mieux lotis… Le bon sens serait évidemment de nous attaquer sérieusement à la question climatique et d’encourager des politiques de planning familial en Afrique.

mike Havel : Ce démographe ne fait que prolonger des tendances et ne prend pas en compte les ruptures et les crises. Pour l’instant ça tient à peu près, mais dans 30 ans? Sous l’effet conjugué d’une démographie hors de contrôle, d’une sur exploitation des ressources naturelles par les chinois et du réchauffement climatique, ne peut on pas prévoir que les conflits inter africains se multiplieront, avec leurs cortèges de malheurs ? Et comment penser que cela n’aura pas de conséquences pour l’Europe ?

MAX VELLUTI : Analyse scientifique étayée ou propagande ? Faire des hypothèses sur le comportement d’un milliard d’individus qui ne sont pas encore nés , dans un environnement dont la dégradation est probable, relève d’un bricolage statistique, sinon d’un optimisme difficile à partager !

Mba : L’article traite des subsahariens. Bien. Mais que feront 70 Millions d’Algériens quand ils n’aurons plus de pétrole ? Que feront 100 Millions d’Egyptiens quand leur Etat ne pourra plus subventionner leur blé ?

Furusato : Article d’un immigrationniste camouflé, il manque toutes sortes de dimensions dont celle-ci : l’Afrique et le Proche Orient se concentrent dans certains pays européens, inclure alors l’Europe en général pour se faire une idée du remplacement c’est biaiser le problème. D’où d’ailleurs l’autre biais dans le chiffre français, les descendants et leur poids ne sont pas évoqués, ni la fécondité de la première génération africaine.

Curieux : Démographie, science exacte ?

FTG @ Curieux : Bien plus exact que le doigt mouillé d’un raciste

ABC @ FTG : Le seul argument des bas du front c’est : Raciste. Après, plus rien, ils ont tout dit. c’est l’insulte suprême à leurs yeux, ça justifie tout. ça renforce surtout les extrêmes (droite, mais maintenant gauche réaliste aussi).

MICHEL SOURROUILLE : Sur une planète close dont on a transgressé toutes les frontières, une planète saturée d’humains étant donné l’expansion exponentielle de l’espèce, une planète souillée dont on retire les dernières miettes de richesses sans recyclage possible, l’avenir est à la fin des migrations ou bien alors aux chocs violents entre différentes « catégories sociales ». La colonisation n’a été possible qu’au prix de anéantissement des peuples autochtones à l’effectif limité, ce n’est plus possible aujourd’hui.

L’identité perdue : Il s’agit de savoir la différence faite entre une hausse et une invasion. Depuis quelques années, il y a des migrants partout à Paris. En province, dans presque toutes les grandes villes, c’est pareil. Dans certains coins, en été lorsque les parisiens sont en vacances, la périphérie de Paris ressemble à une ville Africaine.

TH : Pas venu en France depuis dix ans, j’ai été frappé par l’évolution ethnique de certains quartiers en banlieue parisienne, pourtant dits « privilégiés ». Le changement est sidérant par endroit. Les pubs locales s’africanisent, comme celles des grands distributeurs. Le cadre de vie se dégrade. Aucune étude démographique ne remplacera ce ressenti : la population change qu’on le veuille ou non.

LAURENT CARDONA : Bon, les migrations pourraient être limitées nous disent les démographes… Mais est-ce que le racisme et la xénophobie seront contenus eux ? C’est la question qui se pose à nos sociétés et ce ne sont pas les démographes qui vont y répondre…

Xabert : De toute façon « être français » ne signifie plus grand chose Quand on voit que des « jeunes alsaciens ou normands » qui sont en fait subsahariens ou maghrébins musulmans qui rêvent de djihad, on se dit qu il y a un problème …

Kobold : En fait, ce n’est pas rassurant du tout car l’auteur ne prend pas en compte les problèmes d’intégration qui se répercutent à la seconde génération, française de par le droit du sol.

* LE MONDE du 12 septembre 2018, Immigration : faut-il s’attendre à une « ruée vers l’Europe » ? La réponse des démographes

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John Magufuli le fou et Antonio Guterres le sage

John Magufuli, le fou : « Vous avez du bétail, vous êtes de grands fermiers, vous pouvez nourrir vos enfants. Pourquoi alors recourir au contrôle des naissances ? J’ai voyagé en Europe et ailleurs, et j’ai vu les effets néfastes du contrôle des naissances ; certains pays font face à un déclin démographique, il leur manque de la main d’œuvre… Il est important de se reproduire ! Les femmes peuvent désormais abandonner les moyens de contraception. »* C’est le discours hallucinant prononcé le 9 septembre 2018 par le président tanzanien. Notons que le taux de fécondité en Tanzanie est de 5,2 enfants par femme, supérieur au taux moyen africain de 4,6 ! La Tanzanie comptait 7,7 millions d’âmes en 1950, 12,5 millions en 1967, 30 millions en 1994 et aujourd’hui elle en accueille près de 56 millions. Selon l’ONU, les projections sont de 138 millions pour 2050, et de 316 millions pour 2100. Cette multiplication par 41 en un siècle et demi équivaudrait à atteindre 1,7 milliards de français ! C’est sûr, la Tanzanie sera bientôt peuplée de crève la faim et de bandits, alors que ses lions et chimpanzés seront devenus espèces disparues.

Antonio Guterres, le sage : « Si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent. Il est impératif que la société civile — jeunes, groupes de femmes, secteur privé, communautés religieuses, scientifiques et mouvements écologiques dans le monde — demande des comptes aux dirigeants. » C’est l’avertissement donné le 10 septembre 2018 par le secrétaire général des Nations unies. En dressant un tableau noir des menaces pesant sur la chaîne alimentaire et l’accès à l’eau, M. Guterres a jugé que le monde faisait « face à une menace existentielle directe » et au « plus grand défi » de notre époque : « Nous devons arrêter la déforestation, restaurer les forêts détériorées et changer notre manière de cultiver. Il faut aussi revoir la manière de chauffer, de refroidir et d’éclairer nos bâtiments pour gaspiller moins d’énergie. ».**

Bien entendu niveau de population et niveau de consommation sont reliés, on ne peut parler de bombe démographique en ignorant la croissance démographique et réciproquement. C’est ce que démontre l’équation de Kaya au niveau climatique :

CO2 = (CO2 : KWh)  x (KWh : dollars) x (dollars : Population) x Population = CO2

* http://lesinfos.online/2018/09/10/tanzanie-il-faut-abandonner-la-contraception/

** LE MONDE du 11 septembre 2018, Climat : « Nous devons rompre avec la paralysie », dit Antonio Guterres

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The End, BD de Zep qui nous annonce l’apocalypse

Dans The End*, Zep nous parle des nécessaires écoguerriers : « Un gros projet industriel de déforestation à Podilsky, une catastrophe écologique ! Beaucoup d’associations et des locaux se sont interposés, mais la société Grüner Notfal a arrosé le gouvernement ukrainien… Un groupe radical allemand, Grüner Notfal (Urgence verte), a décidé d’intervenir de manière plus offensive. On a fait exploser des bulldozers, il y a eu des blessés, beaucoup de gens arrêtés, emprisonnés… »

Zep nous annonce aussi la destruction de la surpopulation  : « La forêt n’a pas besoin de nous pour la défendre, elle était là avant nous, elle le sera encore après nous… Nous mesurons les messages que les arbres nous envoient sous forme gazeuse. Je pensais que nous étions là pour observer la forêt. Mais en fait c’est elle qui nous observait… La Terre avait décidé de se débarrasser des dinosaures, c’est notre tour. Des champignons se sont gorgés d’une substance, un truc dangereux qui se fixe sur les récepteurs humains. Nous avons analysé les champignons sans les relier aux arbres alors qu’ils travaillaient pour eux. Ils n’étaient là que pour les approvisionner en kereol, une arme chimique utilisée en Syrie. Le programme d’extinction de l’espèce humaine commençait, en utilisant les arbres pour nous empoisonner. Mais les arbres n’avaient pas anéanti l’humanité, ils l’avaient régulée, épargnant un individu par million. Survivant, je n’étais ni l’élu, ni un oublié, je n’étais simplement qu’un point dans leur statistique… Tout était à recommencer. Mais nous avions appris l’essentiel, nous ne sommes pas les maîtres de la terre, nous n’en sommes que les hôtes et la Terre nous laisse une seconde chance. »

* éditions rue de sèvres, 94 pages pour 19 euros

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Hans Jonas confronté au problème de l’euthanasie

Hans Jonas (1903-1993) est le philosophe qui, en 1979, a opposé « Le principe responsabilité  » au « principe espérance » : sans changement de mode de vie, nous courrons au désastre. De bonnes analyses qui débouchent sur une nouvelle éthique et même une certaine conception de l’euthanasie. En 1989, voici ce qu’il répondait à la question suivante : « Estimez-vous que le débat sur l’euthanasie et nécessaire, admissible ou interdit ? »*

Hans Jonas : Je n’estime en aucun cas qu’un tel débat soit interdit. L’euthanasie constitue, dans des cas extrêmes, une forme d’intervention justifiée, mais que je déconseillerais de façon pressante. On doit parler d’un « droit de mourir » alors que, jusqu’à présent, toutes les discussions aussi bien éthiques que juridiques traitaient d’un « droit de vivre ». L’évolution de la technique médicale, c’est-à-dire l’accroissement de notre puissance grâce à l’appareil technique, a rendu possible ce droit de mourir. On maintient en vie des moribonds en dépit de leur propre décision et souvent au mépris de la volonté de ceux qui leur sont proches. Mais le fait de laisser mourir, par exemple en débranchant le respirateur artificiel, conduit aux cas limites. Il est difficile de décider si l’on se contente d’omettre quelques choses ou si l’on fait effectivement quelque chose. La frontière entre euthanasie active et euthanasie passive est flottante. L’interruption du traitement après que l’on a constaté de façon irréfutable qu’on ne pouvait plus escompter un retour à la conscience est tout autre chose que la délivrance d’une piqûre mortelle. La décision de la mort ne doit pas échoir au médecin car cela mettrait en danger le rôle du médecin dans la société. Le médecin peut guérir, soulager, adoucir, mais la mort ne doit pas relever de ses prérogatives. Mais voici un exemple de ce qui est possible et de ce qu’on ne peut inscrire dans aucun code législatif : l’époux ou l’épouse aimante qui connaît les souffrances de son conjoint peut éventuellement abréger ses souffrances au risque d’une peine d’emprisonnement.

On ne doit pas se laisser conditionner par le point de vue d’une éthique de la compassion, mais uniquement par la responsabilité des conséquences qui découlent de notre manière de voir. C’est là mon opinion, mais je conçois fort bien qu’on puisse en avoir une autre. Quel est le critère qui permet de dire « cela ne vaut plus la peine de vivre » ou bien « cela vaut encore la peine de vivre » ? Ma réponse est : je ne sais pas. Que sommes-nous autorisés à imposer au nouveau-né, jusqu’à quel degré pouvons-nous contraindre un être à l’existence lorsqu’il est amené à mener une vie complètement étiolée ? Le concept de vie « indigne d’être vécue » entre naturellement en jeu, mais aux yeux de qui cette vie est-elle « indigne d’être vécue » ? Il peut également s’agir de l’État. Il faut donc entendre : qui ne vaut pas la peine d’être vécue par cet être lui-même. Les considérations en vertu desquelles ce maintien en vie serait trop coûteux alors que l’argent pourrait être consacré à de bien meilleures choses ne devraient jouer aucun rôle. Si nous avions décidé de faire de l’épilepsie le critère de l’avortement, nous n’aurions pas eu un Dostoïevski. L’enfant nous est d’emblée confié comme quelqu’un dont la personnalité doit se développer sous notre protection.

* Hans Jonas, la compassion à elle seule ne fonde aucune éthique (dans Une éthique pour la Nature – Arthaud poche 2017)

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Mettre au monde dans un monde qui se fout du monde 

Le livre de Philippe Annaba percute : Pourquoi mettre au monde dans un monde qui se fout du monde ? Voici un résumé de son livre par l’auteur, avec son aimable autorisation.

« Jacques-Yves Cousteau et Albert Jacquard regrettaient que la société humaine ne se soit pas stabilisée à sept cents millions d’habitants. De Georgescu-Roegen Nicholas à Bernard Charbonneau (Le jardin de Babylone), de nombreux objecteurs de croissance ont noté que la croissance démographique incontrôlée participait à la destruction des équilibres naturels. De l’extrême droite à l’extrême gauche et même au sein des « décroissants », c’est le tabou le plus absolu parmi toutes les incohérences que l’humanité multiplie depuis la seconde guerre mondiale. L’on ne peut rien attendre d’un système économique mondial productiviste et libre échangiste, dont l’objectif est le profit sans fin, ne pouvant résulter que d’une croissance perpétuelle, dans un monde fini, aux limites pourtant si évidentes. L’humanité est donc plongée dans une schizophrénie de plus en plus délétère. On subventionne le remplacement des énergies fossiles par l’électricité ainsi que les travaux permettant des économies d’énergie, mais en même temps on promet de réduire le nucléaire sans une politique efficace de recours aux énergies renouvelables. Or tout un chacun sait que ces dernières ne pourront jamais compenser à la fois le nucléaire, le pétrole et le gaz. Chacun devrait également savoir que pour une population sans cesse en augmentation, ces énergies renouvelables exigent une extraction de métaux rares que le sous-sol ne renferme pas. En fait, toute la politique de transition énergétique permet surtout de faire gagner un demi-point de croissance, en multipliant les normes aussi contraignantes qu’inefficaces, et en ponctionnant fiscalement toujours plus la classe moyenne. Pendant ce temps, l’Internet, le numérique, ses algorithme, ses « Data-center » et les futures « Smart-City » si chéries des élus, seront de plus en plus énergivores, dépassant l’aviation civile. Pas un mot non plus sur le boom que connaissent l’Europe et les pays émergents, après les États-Unis, en ce qui concerne la climatisation également très énergivore. En fait, chaque année révèle une augmentation notable de la consommation d’énergie, et pour très longtemps encore.

Les découvertes de la pénicilline (par hasard), puis des antibiotiques, ont quasiment éradiqué, dans le monde, la mortalité infantile et celle des femmes en couche. Pourtant, hormis en Chine durant une cinquantaine d’années, aucun pays n’a mis en œuvre une politique de limitation des naissances. Et le développement des méthodes de contraception n’ont en rien enrayé la croissance continue de la population mondiale. Si les religions avaient besoin de nombreux fidèles, l’agriculture et l’industrie de nombreux bras, aujourd’hui le tabou de la surpopulation paraît sans objet, la religion ne faisant plus recette, du moins en Occident, et l’industrie préférant l’automation. Quel anachronisme aujourd’hui, cette injonction divine : « Croissez et multipliez, remplissez la terre, assujettissez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre… » (Genèse 1, 28). En fait, depuis Hégésias (IIIè siècle av. J.-C.), dont les œuvres furent brûlées sous Ptolémée 1er, un certain nombre de nos meilleurs penseurs, de Diogène de Sinope à E. L. Cioran, en passant par Arthur Schopenhauer, ont écrit de belles sentences sur ce sujet, mais toujours consciencieusement cachées et oubliées. Il n’y a donc aucun débat public sur la première question que devrait se poser la philosophie : Naître ou ne pas naître ?

Alors que la problématique de la naissance peut enfin se poser aujourd’hui dans tous ses aspects, il est sans doute bien trop tard. Hans Jonas en avait déjà exposé les prémices dans Le Principe Responsabilité (1979 !). Cet essai montre crûment et sans état d’âme, l’irresponsabilité de la quasi-totalité des parents (chapitres Naissances par inadvertance et Naissances sans discernement).

Cette frénésie de mettre au monde fait d’homo sapiens un oxymore, et révèle la profonde bêtise de cet animal dénaturé qu’est l’homme. Les animaux semblent bien plus sages, tout en étant ses premières victimes (chapitre Le rocher de Sisyphe, la punition de naître ?). Enfin, mettre un enfant au monde, quelle prétention, alors que l’observation de la nature nous montre que le monde vivant ne perdure que par la confrontation des dominants et des dominés, que la vie se nourrit de la mort, et que sa fin n’est le plus souvent que déchéance ! Mettre un enfant au monde c’est oublier un peu trop facilement, par égoïsme, les souffrances et les tourments inéluctables que sa progéniture devra endurer. Enfin, à la différence des générations précédentes, où les sociétés changeaient lentement, qui peut imaginer aujourd’hui, dans quel monde va échouer cet enfant ? Personne. Que va devenir l’homme à l’heure de la physique quantique, et où les propagandistes du transhumanisme investissent des sommes faramineuses dans l’allongement de la vie et l’Intelligence artificielle ? Pour qui ? Pour dix ou quinze milliards d’individus ? Qui est assez sot pour le croire ? Il faut avoir été rendu aveugle et sourd par l’endoctrinement médiatique et les mensonges d’État, pour ne pas voit venir l’avènement d’une élite de démiurges arrogants régnant sur une masse de sous-hommes. »

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Cet animal raté au natalisme débridé, homo « sapiens »

Plus personne ne peut de nos jours contester que l’humanité est confrontée à une crise écologique globale d’ampleur inégalée. Elle résulte en premier lieu d’une croissance démographique explosive de l’espèce humaine, d’une telle ampleur qu’E.O. Wilson a pu pertinemment écrire que l’accroissement de ses populations se fait beaucoup plus selon un mode bactériel que selon les modalités démo-écologiques propres à une espèce de primate évoluée ! Comment ne pas être atterré de constater que l’effectif du genre Homo, a plus que quadruplé en moins de cent ans au cours du seul XXe siècle, sa population ayant dépassé les 6 milliards en l’an 2000 ! Comment ne pas être consterné quand l’on constate que des démographies et des sociologues, adoptant une attitude de nataliste attardé, affirment aujourd’hui encore que l’explosion démographique n’aura pas lieu ! Il s’agit d’un refus du réel que l’on observe parmi ceux que Pierre Jouventin appelle de façon courtoise des « rêveurs optimistes ».

A la différence des autres prédateurs, l’homme chasseur-collecteur a exterminé une à une de très nombreuses espèces qu’il chassait en meute comme les loups, alors que l’écologie enseigne que dans la nature existe un équilibre permanent des populations de prédateurs et de proies. Cette constatation a fait dénommer par les démo-écologues le couple proie-prédateurs comme le binôme « prédateur prudent et proie efficace ». Notre espèce a éradiqué peu à peu toutes les autres espèces de grande taille qui lui étaient proches, les autres Homo comme la grande faune. En outre, autre indice d’une animalité incomplète, l’homme n’a plus régulé ses effectifs à partir du néolithique, à l’opposé de ce que font les autres espèces animales supérieures qui représentent ce que l’on dénomme en écologie des espèces K, que privilégient le développement au détriment de la reproduction. La stratégie r est adoptée normalement par des petits mammifères de faible longévité et de croissance rapide. L’homme constitue la seule espèce de grand Primates qui se comporte depuis le néolithique comme un stratège r. Par ailleurs, à la pression insensée qu’exerce depuis déjà longtemps la surpopulation humaine sur la nature et ses ressources, se sont ajoutées les conséquences parfois calamiteuse du développement de technologies pas toujours maîtrisées, ce qui a accru de façon exponentielle l’impact effectif de nos espèce non seulement sur la biosphère, mais bien au-delà sur l’écosphère.

Si seulement la population mondiale était régulée, tous nos problèmes présents et futurs seraient écologiquement résolus en quelque dizaines d’années puisque notre pression sur le milieu de vie redeviendrait faible. Une décroissance des populations humaines pourrait maintenir dans son intégrité la biosphère et l’écosphère. Ne pas agir ainsi est d’autant plus aberrant que le fait de contrôler sa natalité est une question de simple bon sens accessible à quiconque est doté de raison.

François Ramade, dans sa préface au livre de Pierre Jouventin « L’homme, cet animal raté (Histoire naturelle de notre espèce) » aux éditions Libre & Solidaire (2016).

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Quelques aphorismes à propos de la surpopulation

Jean-Luc Mélenchon : « Le plus grand bouleversement qui se soit produit dans notre monde vient de l’accroissement du nombre des êtes humains qui le peuplent. C’est cependant le fait le moins pris en compte et le moins discuté dans l’espace politique. Et pourtant le nombre d’êtres humains a explosé sous nos yeux… Selon moi, l’histoire des sociétés humaines dépend directement de cette donnée : le nombre. » (Incipit, page 7- L’ère du peuple, 2014)

Yves Cochet : « Dans la décroissance démographique que nous soutenons, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème de financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. e ou considérée comme mal posée: l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. D’une façon générale, la question est tabou… » (in Moins nombreux, plus heureux, l’urgence écologique de repenser la démographie, 2014)

Paul Sears, une possible réponse à Pierre Rabhi : « La terre est biologiquement capable de nourrir une humanité plus nombreuse? Admettons, il serait néanmoins plus agréable de ne pas être obligé de manger debout »

Jean Dorst : « Nous ne craignons pas d’affirmer en liminaire que le problème de la surpopulation est le plus angoissant de tous ceux auxquels nous avons à faire face dans les temps modernes. Et peu d’entre nous en ont conscience, du fait de sa nouveauté et de tout l’obscurantisme qui en masque encore la gravité. L’excédent de population ne risque pas seulement de compromettre le sort de la flore et de la faune sauvages, (la biodiversité), il menace bien plus la survie de l’humanité tout entière, avec ce qui la civilisation et la dignité même de l’homme. » (Avant que Nature meure, 1965)

Claude Lévi-Strauss : « La population mondiale comptait à ma naissance 1,5 milliard d’habitants. Quand j’entrai dans la vie active, vers 1930, ce nombre s’élevait à 2 milliards. Il est de 6 milliards aujourd’hui, et il atteindra 9 milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Ils nous disent certes que ce dernier chiffre représentera un pic et que la population déclinera ensuite, si rapidement, ajoutent certains, qu’à l’échelle de quelques siècles une menace pèsera sur la survie de notre espèce. De toute façon, elle aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d’espèces animales et végétales. » (mai 2005, méditations)

Alain de Benoist cite Bossuet : « Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets tout en continuant à chérir les causes ». Faudrait-il s’interdire d’y inclure la cause démographique ? (Demain la décroissance ! Penser l’écologie jusqu’au bout, 2007)

Pascal Sevran : « Au Niger, le taux de fécondité des femmes est le plus élevé au monde. Neuf enfants en moyenne par couple. Un carnage. Les coupables signent leurs crimes en copulant à tout va. La mort est au bout de leur bite. Ils peuvent continuer puisque ça les amuse… »  (Le Privilège des jonquilles, éd. Albin Michel)

Emmanuel Macron : « 70 % de jeunes, c’est ça l’Afrique. Alors oui c’est une chance, je vous l’ai dit. Mais la démographie renvoie à des choix personnels, intimes. Cela doit être un choix, en particulier pour les jeunes filles et pour les femmes. Partout où vous avez 7 ou 8 enfants par femmes, est-ce que vous êtes sûrs que c’est le choix des femmes ? Je veux le choix pour une jeune fille, si elle le souhaite, de faire ses études. Elle doit pouvoir faire ce choix, elle. Je veux qu’une jeune fille ait le choix de ne pas être mariée de force à 13 ans et de faire des enfants. Non pas parce qu’un président de la République l’aura voulu, parce que vous l’aurez voulu. Nous devons avoir ce débat responsable. »

Michel Tournier : « Le drame, c’est le nombre d’êtres humains sur Terre. Il faut voir l’évolution de la population du globe : c’est effrayant ! Ça double tous les 25 ans et on ne sait pas où l’on va à ce régime là. Quand on est une poignée, on peut faire tout ce qu’on veut ça n’a aucune importance, mais quand on est une masse énorme, il faut faire attention et ne pas tout détruire ou planter n’importe quoi. Si un peuple double tous les 25 ans, ce qui est une règle générale en Afrique, il est voué à la misère, à la violence et à la guerre.»

(recension de Patrick Pellet)

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L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Claude Lévi-Strauss en 1955 : A Calcutta, la vie quotidienne paraît être une répudiation permanente de la notion de relations humaines. La mendicité générale trouble, on n’ose plus croiser un regard franchement, par pure satisfaction de prendre contact avec un autre homme, car le moindre arrêt sera interprété comme une prise donnée à l’imploration de quelqu’un. On est contraint par le partenaire à lui dénier l’humanité qu’on voudrait tant lui reconnaître. Une seule hantise, la faim, qui a chassé les foules des campagnes, faisant en quelques années passer Calcutta de 2 à 5 millions d’habitants (ndlr, 100 000 habitants en 1735, près de 15 millions en 2006). Les grandes villes de l’Inde sont une lèpre, l’agglomération d’individus dont la raison d’être est de s’agglomérer par millions, quelles que puissent être les conditions de vie : ordure, désordre, ruines, boue, immondices, urine. Ils forment le milieu naturel dont la ville a besoin pour prospérer. Dans de telles conditions, il n’est pas surprenant que des relations humaines incommensurables à celles dont nous nous complaisons à imaginer (trop souvent de façon illusoire) qu’elles définissent la civilisation occidentale, nous apparaissent alternativement inhumaines et subhumaines. L’écart entre l’excès de luxe et l’excès de misère fait éclater la dimension humaine ; les humbles vous font « chose » en se voulant « chose » et réciproquement. Ceux qui n’ont rien survivent en espérant tout et ceux qui exigent tout n’offrent rien. Ce grand échec de l’Inde apporte un enseignement : en devenant trop nombreuse et malgré le génie de ses penseurs, une société ne se perpétue qu’en sécrétant la servitude. Lorsque les hommes commencent à se sentir à l’étroit dans leurs espaces géographiques, une solution simple risque de les séduire, celle qui consiste à refuser la qualité humaine à une partie de l’espèce. Ce qui m’effraie en Asie, c’est l’image de notre futur, par elle anticipée. (Tristes tropiques – édition Plon, 1955)

Ariane Mnouchkine en 1963 : je suis arrivée à Calcultta le 24 décembre 1963. J’ai été tellement horrifié par la misère qui y régnait que je me suis littéralement enfuie au Népal. Après avoir marché dans l’Himalaya, je suis redescendue vers l’Inde et j’ai parcouru plus calmement les villages plutôt que les villes. Nehru était encore vivant, et il y avait plus de 400 millions d’habitants. Aujourd’hui il y en a plus d’un milliard deux cent millions. La grande différence, c’est cela au fond. Et c’est ce qui fait que, malgré les progrès immenses de l’Inde, le chaos et la misère restent insupportable sur ce continent où se mêlent la splendeur et l’horreur. (LE MONDE du 23 février 2018)

René Dumont en 1974 : Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières premières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse. L’homme attaque la nature depuis 100 000 ans par le feu, le déboisement, le défrichage, etc. Nourrir plus d’homme implique la destruction du milieu naturel. Du reste, si nous nous multiplions inconsidérément, le phosphore nécessaire à l’agriculture manquerait bientôt. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France. Les propositions du mouvement écologique : la limitation des naissances ; la liberté de la contraception et de l’avortement. Nous luttons pour le droit absolu de toutes les femmes de régler à leur seule convenance les problèmes de contraception et d’avortement. (L’écologie ou la mort, à vous de choisir – la présidentielle de René Dumont chez Payot)

René Monet en 2004 : Supposons que la France s’ouvre totalement à l’immigration et autorise, par exemple, 13 millions d’immigrants indiens. Si l’on rapportait cette population migrante à l’ensemble des Indiens, il y aurait à peine un peu plus d’un migrant sur 100 Indiens. L’Inde aurait du mal à se rendre compte que 13 millions d’entre eux ont émigré. En revanche, pour la France, sa population augmenterait de plus d’un sixième, avec tous les problèmes que l’on peut imaginer du point de vue économique et social mais surtout du point de vue environnemental : extension des terres agricoles, de l’habitat, des voies de communication etc. (ENVIRONNEMENT, l’hypothèque démographique – édition L’Harmattan)

Jean Aubin en 2010 : L’état actuel des sociétés occidentales ne peut constituer le but de l’histoire humaine car le développement tel qu’il est proposé est impossible à généraliser à l’ensemble des pays du monde. On nomme développement l’accès d’une frange infime de la population de l’Inde à la voiture individuelle et à la maison climatisée. On nomme développement l’élargissement de la fracture sociale entre cette infime minorité qui accède à une richesse parfois insolente, et la masse de la population confinée dans la misère. La place étant prise depuis longtemps, le rêve clinquant venu d’Occident n’aura été qu’une escroquerie. (Croissance infinie, la grande illusion – éditions LME)

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Démographie africaine et migrations vers l’Europe

nota bene : cet article est le 4000ème… Nous n’avons pas la prétention de bouleverser la société avec ce blog biosphere, mais nous espérons contribuer à améliorer (de façon infinitésimale, nous sommes ce jour plus de 7 600 000 000 d’humains) les interrelations qui forment nos dépendances réciproques.

Selon The World Population Prospects : The 2017 Revision, l’Afrique compte 1,256 milliard d’habitants, contre 640 millions en 1990. Sa population a donc doublé en un quart de siècle. On note que son taux moyen de fécondité est de 4,7 enfants par femme (contre 2,2 en Asie et 2,1 en Amérique latine). Mais il atteint 7,4 au Niger ou encore 6,6 en Somalie et 6,3 au Mali. La pyramide des âges affiche une base très évasée, puisque 60 % des Africains ont moins de 25 ans. À ce rythme, on estime que l’Afrique comptera 1,704 milliard d’habitants en 2030, 2,528 milliards en 2050 et 4,468 milliards en 2100. Soit à cet horizon 40 % de la population mondiale, contre 17 % en 2017.

Toutes ces données ont été enfouies dans le non-dit parce qu’elles génèrent un malaise dans les opinions publiques, et plus particulièrement dans les milieux scientifiques. On se souvient des critiques récurrentes formulées contre le Population Council, créé par John D. Rockefeller III en 1952 dans le but d’encourager la contraception dans les pays « sous-développés ». Parallèlement, les chercheurs et les politiques adoptaient trois types d’attitude dans la seconde moitié du XXe siècle : « l’inattention » (très peu d’études étaient consacrées au lien entre démographie et pauvreté au sud du Sahara), mais aussi le déni, et enfin la maladresse (wealth in people, la population est une richesse). Ces réactions demeurent d’actualité, ainsi qu’on a pu le constater lorsque Emmanuel Macron a déclaré, en marge du Sommet du G20 en juillet 2017 : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » Outre les commentaires indignés de ses opposants traditionnels, il s’attira les foudres d’Angélique Kidjo : « Moi ça ne m’intéresse pas qu’un Président, d’où qu’il vienne, dise à des millions [d’Africains] ce qu’ils doivent faire dans leur chambre à coucher ». De la part de l’ambassadrice de l’UNICEF, cette déclaration montrait bien à quel point l’incompréhension demeurait grave sur les enjeux démographiques africains.

En fait, le premier grand malentendu porte sur la réalité de la transition démographique, dont le moins qu’on puisse dire concernant l’Afrique subsaharienne est qu’elle demeure inachevée, bloquée en fin d’étape 2, avec des taux de natalité qui ne baissent que très lentement. Certains pays avaient pris conscience de la nécessité de mettre en place des politiques de planning familial, le Kenya en 1967, le Ghana en 1970, le Sénégal et le Nigeria en 1988. Mais la plupart de ces campagnes de sensibilisation échouèrent face aux résistances des milieux religieux et faute de moyens. Le second grand malentendu porte sur la notion de dividende démographique, que les opinions publiques associent souvent à un bénéfice garanti dès lors que la population dite active (comprise entre 20 et 65 ans) est plus nombreuse que la population dite dépendante (moins de 20 ans et plus de 65 ans). Pour que les 30 millions de jeunes Africains qui arrivent chaque année sur le marché du travail rendent le dividende démographique bénéficiaire, il faudrait créer autant d’emplois dans le secteur formel, soit 30 millions par an d’ici à 2035. Nulle amorce de ce processus n’est actuellement visible dans le paysage économique africain, qui continue à être largement dominé par l’emploi informel. Alors la tentation de la migration risque d’être forte. L’hypothèse de la soupape migratoire a longtemps été considérée comme inutilement alarmiste.

En 2015, Serge Michaïlof s’est affranchi du déni : « L’Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ? ». En reprenant les courbes de la démographie africaine, il rappelait que si l’on ne faisait rien, au plan de la démographie et du développement, on s’exposerait aux migrations massives vers l’Europe. Dans son dernier essai (La Ruée vers l’Europe, 2017), Stephen Smith va encore plus loin. L’ancien journaliste de Libération et du Monde, établit un parallèle entre l’Afrique et la situation européenne au XIXe siècle : entre 1850 et 1914, alors que la population de l’Europe passait de 200 à 300 millions, plus de 60 millions d’Européens migraient vers les États-Unis (43 millions), l’Amérique latine (11 millions), l’Australie (3,5 millions) et l’Afrique du Sud (1 million). Sur cette base, Stephen Smith fait l’hypothèse qu’une vague migratoire analogue entre l’Afrique et l’Europe pourrait atteindre des proportions telles qu’on compterait 150 à 200 millions d’Afro-Européens en 2050. Faut-il négliger ce sondage Gallup (2016) indiquant que 42 % des Africains âgés de 15 à 24 ans (et 32 % des diplômés du supérieur) déclaraient vouloir émigrer ? Il semble de plus en plus clair que les opinions publiques européennes nen veulent pas, si l’on en juge par les résultats des élections les plus récentes en Italie, en Pologne, en Grande Bretagne, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie. La crise migratoire a retourné l’opinion publique européenne. C’est pourquoi la démographie africaine doit être abordée sans tabou, en rappelant que deux des plus grandes puissances mondiales actuelles ne le seraient sans doute pas aujourd’hui si elles n’avaient pas conduit, en temps utile, des politiques de population drastiques.

Christian Bouquet, professeur de géographie politique, Université Bordeaux Montaigne

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Ceux que l’explosion démographique ne fait pas sourire

Le 6 octobre 1999 est une date qui a symbolisé  le passage à 6 milliards de terriens ; lors de l’émission « Le téléphone sonne » de France Inter, tous les invités étaient unanimes tant pour éluder la catastrophe malthusienne qui s’annonçait que pour brocarder ceux qui s’en inquiètent. Et ils enchaînèrent sur « certains prochains progrès de l’Humanité qui allaient pallier les inconvénients de cette croissance démographique exponentielle… »

La pensée populationniste estime que l’explosion démographique n’est pas un problème. Voici les réponses qu’on peut leur faire :

« La population, en 2020, cessera de croître… » peut-être, mais pour stagner à 12 milliards d’habitants, c’est-à-dire le double de 1999 ! Si on tenait un raisonnement analogue pour le chômage !

« Dans les années 70, les spécialistes pensaient que ce serait 15 milliards, vous devriez être soulagés avec « seulement » 12milliards … » bref, si votre conjoint(e) vous trompe 12 fois au lieu des 15 fois prévisibles, estimez-vous heureux (se) ! 

« La planète peut accueillir ces 12 milliards d’habitants, il y a encore de la place inoccupée… » Certes, mais en Sibérie, au Sahara, ou dans l’Antarctique ?

« Un médiatique scientifique chéri des marxistes estime que la Terre pouvait accueillir sans problème jusqu’à 50 milliards d’habitants… ! »… un argument d’autorité qui ne vaut que par son toupet de désinformation !

INED, Institut National d’Etudes Démographiques : « C’est une idée reçue de penser qu’en étant moins nombreux, nous allons mieux vivre. Nos ancêtres de 1800, qui étaient un milliard, vivaient très mal et souffraient de famine. Leur espérance de vie plafonnait à 25 ou 30 ans. En deux siècles, nous avons fait d’énormes progrès, tout en nous multipliant par 6,5. » Bravo pour le sophisme ! Ces progrès n’ont rien à voir avec cette démographie galopante et seraient accompagnés d’une bien meilleure qualité de vie pour les pauvres comme pour les riches si la population mondiale n’avait justement pas été multipliée par 6,5 depuis 1900 ! (…et le sera par 12 d’ici 2020…)

«Vous devez vous réjouir des épidémies de sida ou de paludisme qui frappent l’Afrique… » Bien au contraire, plus la population sera nombreuse, plus il y aura de victimes de ces épidémies. Le doublement de la population africaine d’ici 2050 décuplera les victimes.

« Vous êtes de ceux qui souhaiteraient une bonne guerre… », comme si les convoitises légitimes d’avoir un espace vital minimum, ou de répondre à ses besoins alimentaires, dans un monde densifié, ne constituaient pas des causes de multiplication des guerres. Ce sont ceux, au contraire, qui refusent de considérer la gravité de la situation démographique qui ferment les yeux sur de nombreuses causes de conflits.

« Plus il y aura d’individus, plus les besoins de consommation augmenteront, et plus la croissance économique sera favorisée… », curieusement, ce sont certains détracteurs du libéralisme qui tiennent aussi ce type de discours…

« Les technologies du futur pallieront les manques de ressources de la Planète… » A la cantine, on sera serrés, mais y’aura quand même de quoi survivre, grâce aux gélules!Curieusement, ce sont ceux qui se prétendent néo-humanistes qui défendent ce type de qualité de vie.

« Il suffit que la société planétaire devienne égalitaire, pour que, même avec une population double de celle d’aujourd’hui, le monde puisse vivre en harmonie… » On peut toujours rechercher une surenchère dans l’ augmentation des « moyens », il est pourtant plus facile de partager quand on est moins.

« Quand le niveau de vie s’élève, les gens ont moins d’enfants » On peut toujours rêver que dans quelques siècles, la planète sera conforme à cet idéal, mais malheureusement, d’ici là, la surpopulation l’en aura empêché…

Patrick Pellet

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Le combat démographique analysé par une écoféministe

Les riches oscillent entre le besoin qu’ils ont de la main d’œuvre pour servir les intérêts du patronat et les idéaux patriotiques, et la crainte de voir les prolétaires se multiplier de façon menaçante ; attitude reconduite aujourd’hui par les pays d’économie développée face au tiers-monde. Là où l’homme ne considère en la femme que la « matrice » au sens mécanique du terme, qui désigne les machines fabriquant des machines semblables, la mise à la ferraille de cette surproduction démographique ne peut être que le conflit armé. Les femmes manifesteront le désespoir de voir périr de famine ou sous les coups de la guerre ce qu’elle eurent tant de souffrance et de soins à façonner. La société mâle n’entendra jamais ces plaintes et continuera à gaspiller dans le potlatch guerrier ce « capital le plus précieux, l’humain » qu’il est si facile de refaire puisque son inlassable réapparition ne dépend que du bon plaisir de l’homme et du mépris de la femme écrasée.

La fameuse loi de 1920 votée par la Chambre bleu horizon contre l’avortement et la contraception porte, jusque dans son excès nataliste, la marque de l’idéologie patriarcale ; la seule contraception totalement interdite est la féminine. Les préservatifs restent en vente libre, sous la restriction hypocrite de publicité défendue, ce qui était aisément tourné par la métaphore « d’articles d’hygiène ». En 1953 la loi Bleu horizon a été incorporée dans le Code de la santé publique, avec l’appui enthousiaste du très pétainiste Ordre des Médecins. En 1962, le général de Gaulle revenu au pouvoir souhaitait que la population française atteigne 100 millions. L’année suivante, c’est Michel Debré qui invoquait la compétition démographique en reprochant à la France ses pauvres petits 48 millions d’habitants, à côté des 50,5 de l’Italie et des 55,5 de lAllemagne de l’Ouest. A la même époque, dans le seul hôpital de Grenoble, il était établi que 61 % des femmes enceintes l’étaient contre leur volonté. En février 1969, au moment où un congrès de savants réunis au musée de l’Homme déclarait que le monde entrait dans une période irréversible de destruction écologique et tandis que l’affolement commençait à se manifester avec les travaux du Club de Rome, le gouvernement français relève les allocations familiales et abaisse le prix des transports familiaux.

L’avortement devient légal le 14 novembre 1974. Des journaux, y compris LE MONDE, pleurent sur la perte des grandes ambitions démographiques d’antan : qui soignera plus tard les rhumatismes des journaleux d’aujourd’hui ? Au moment où débute la crise mondiale (de 1974) accompagnée de restrictions de chauffage, de problème d’énergie et de hausse en flèche du coût de la vie, la presse française prédit paradoxalement que les berceaux vides nous menacent d’une catastrophe économique et sociale sans précédent. Or la destruction des sols et l’épuisement des ressources signalées par tous les travaux écologistes correspondent à une surexploitation parallèle à la surfécondation de l’espèce humaine. L’appropriation patriarcale de la fertilité a donc bien abouti, directement, à la destruction des ressources.

Françoise d’Eaubonne, « Écologie et féminisme (révolution ou mutation ?) », première édition en 1978, réédition 2018 aux éditions Libre & Solidaire

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Pour préserver la planète, arrêtons de faire des enfants

L’opinion de RSE* : « Faire un enfant de moins, ça ne change rien globalement. Les préconisations écologiques individuelles adressées aux citoyens (faites un enfant de moins, mangez moins de viande, recyclez vos déchets) présuppose toujours qu’un nombre significatif d’individus vont les suivre, et que ce nombre soit suffisant pour être de nature à faire changer le système socio-politique et économique global. Or dans le cas de la question de la natalité, cette présupposition pose deux problèmes très sérieux. Le premier, c’est la question de savoir si ce « nombre significatif » peut être atteint. Car on ne parle pas ici d’un geste anodin comme éteindre une lumière ou réduire la durée de sa douche. On parle d’un geste extrêmement contraignant, ne pas avoir d’enfant, c’est-à-dire renoncer à une facette centrale de notre vision de la vie, renoncer même à une chose qui est « naturellement » inscrite dans notre patrimoine génétique (la reproduction). Peut-on sérieusement imaginer qu’en dehors de quelques écolo réellement engagés, de nombreux individus renoncent spontanément à avoir des enfants pour la bonne cause ? (…) Éduquer les enfants est sans doute plus importants que de ne pas en avoir. »

Le commentaire de biosphere : il est vrai que le collectif passe par la somme des engagements individuels et qu’il n’est pas facile de convaincre dans un environnement anti-malthusien où on fait souvent des enfants sans y penser, c’est si facile de baiser. Encore faut-il ne pas user de faux arguments. Tout changement culturel commence par être minoritaire et parfois cela fait boule de neige. Les chrétiens étaient au départ une minorité persécutée et l’islam s’est fabriqué à partir d’un seul homme. Il suffit que le contexte s’y prête pour que la mayonnaise prenne, mais cela peut mettre beaucoup d’années pour investir des consciences multiples. Quant aux contraintes, les manières d’éviter d’avoir des enfants sont pratiquées de tous temps, sinon chaque femme aurait en moyenne une douzaine de marmots en moyenne. Même des actes très contraignants comme l’avortement sont pratiqués à grande échelle.

Ce texte déraille surtout par son côté « naturaliste », la reproduction serait inscrite ad vitam aeternam dans notre « vision de la vie ». N’oublions pas que certains peuvent faire le vœu de chasteté et ainsi agir contre leur « nature ». Tout notre comportement est construction culturelle, nous pouvons donc aller librement, de façon non déterminé une fois pour toutes, dans une direction ou dans le chemin contraire. Comme le dit le texte, tout est affaire d’éducation, et d’abord de socialisation primaire, les valeurs et les normes données par le milieu familial. Nos valeurs de référence se modifient principalement avec le contexte géo-politique et bio-physique de notre environnement. Les écologistes pensent que dans un milieu de plus en plus contraint par la surpopulation, la limitation des naissances deviendra plus ou moins progressivement « naturelle », c’est-à-dire considérée comme normale par la plus grande partie des humains. Cela passera par une éducation dès le plus jeune âge aux contraintes terrestres d’une humanité qui cultive aujourd’hui la démesure alors que notre milieu de vie est saturé de tas de choses malsaines. De plus en plus de personnes vantent la sobriété et la décroissance, la limitation des naissances est déjà un des aspects de cette approche. Nous prévoyons même qu’il y aura dans certaines zones du monde des examens pour savoir si les volontaires à être parents malgré tout pourront physiquement et pédagogiquement être capables d’avoir des enfants, un permis de procréer, un diplôme pour enfanter qui servira réellement l’intérêt collectif….

* https://e-rse.net/arreter-avoir-enfants-ecologie-climat-270514/?utm_source=NL#gs.tOd3ooU

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peine de mort, partisans et abolitionnistes aux USA

Difficile d’avoir un point de vue écolo sur cette question, sauf à se rappeler ce qu’écrivait Jean-Marc Jancovici : « Entretenir une population en prison, c’est utiliser de la nourriture, des ressources et de l’énergie pour le bénéfice d’improductifs mis au ban de la société. Jusqu’à une époque somme toutes assez récente, on ne s’encombrait pas de ces bouches à nourrir : le sort commun de l’assassin était la mort dans des délais assez rapides. Il est évident que, en univers énergétiquement contraint, ces mauvais souvenirs risquent de redevenir d’actualité. » [Changer le monde, tout un programme ! ( 2011)] Voici un résumé d’un article du MONDE* sur l’état actuel des débats aux USA :

Argumentation (du procureur Bill Montgomery) : « Ma position pour la peine de mort n’est pas un a priori idéologique, ni une réaction émotionnelle face à certains crimes odieux. Elle est le fruit d’un raisonnement juridique rationnel : la société doit tracer une ligne rouge, au-delà de laquelle les crimes sont considérés comme impardonnables, c’est essentiel pour la cohésion sociale. Quand on supprime la peine de mort, cela crée un trou dans la gamme des châtiments, alors qu’ils doivent être proportionnés aux crimes ».

Condamnés : C’est à l’Arizona Prison State Complex que sont détenus les 122 hommes et 3 femmes condamnés à mort. Les condamnés, tous déclarés coupables de meurtre avec circonstances aggravantes, attendent en moyenne dix-sept ans avant d’être exécutés, le temps que soient épuisées toutes les voies de recours.

Démocratie : Selon un sondage récent, 71 % des 7 millions habitants de l’Arizona sont favorables à la peine de mort (87 % des électeurs républicains et 54 % des démocrates). Seuls des jurés (représentants de la population) peuvent prononcer une peine de mort.

Droit de la défense : La loi stipule que les accusés risquant la peine de mort doivent disposer d’une défense aussi efficace que possible. Comme ils sont presque tous pauvres, l’Etat a créé des administrations spéciales composées d’avocats salariés, les « défenseurs publics ». A lui seul, le comté de Maricopa possède trois agences de ce type, employant au total près de 600 juristes, dont une cinquantaine spécialisés dans la peine de mort. Quand l’une d’elle est requise, un procès coûte à l’Etat au moins 1 million de dollars (810 000 euros), souvent plus. Chaque accusé risquant la peine capitale dispose ainsi d’une équipe composée de deux avocats spécialisés et de leurs assistants, d’un psychologue chargé de trouver des circonstances atténuantes dans son passé, d’un investigateur menant des contre-enquêtes, d’un expert en preuves matérielles et en ADN…

Evolution juridique : Au Nebraska, l’assemblée a supprimé la peine capitale en 2015, mais elle a été rétablie dès l’année suivante grâce à un référendum d’initiative populaire [61 % des voix pour]. De même, en Californie, État pourtant réputé très libéral, deux référendums ont confirmé, fin 2016, l’attachement des électeurs à la peine de mort : le premier, qui visait à l’abolir, a échoué, et le second, proposant au contraire d’accélérer les exécutions, a été un succès. Dans l’Oklahoma, les électeurs ont adopté un amendement à la Constitution de l’État affirmant que tous les modes d’exécution non prohibés par le gouvernement fédéral étaient légaux – ce qui permettra d’utiliser d’autres méthodes que l’injection, en cas de pénurie prolongée de substances létales. Au Nouveau-Mexique, où la peine de mort a été abolie en 2009 par les démocrates, la nouvelle gouverneure républicaine tente de la rétablir. Dans le Mississippi, les élus étudient un projet de loi qui autoriserait les exécutions par asphyxie à l’azote, facile à utiliser et bon marché.

Modalités d’exécution (selon Bill Montgomery) : « Il y a quelques années, j’ai assisté à une exécution. J’ai été déçu, j’ai trouvé ça trop aseptisé. Je m’attendais à vivre un instant décisif, ce moment clé où justice est faite, mais il n’a pas eu lieu. Le condamné s’est endormi paisiblement, et ne s’est pas réveillé, c’est tout. J’étais désolé pour la famille qui n’a pas eu droit à une justice visible. » … « Il suffit de revenir aux méthodes antérieures, comme la chambre à gaz ou la chaise électrique. Personnellement, je préférerais le peloton d’exécution. »

Transparence : Les exécutions ont lieu en présence de divers magistrats et avocats, des familles des victimes et de leurs invités, de celle du condamné et de ses invités, et de cinq journalistes de l’Arizona, chargés de témoigner du bon déroulement de l’opération.

* LE MONDE du 12 avril 2018, En Arizona, l’autre vallée de la mort

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