démographie

démographie et énergie, le couple infernal

Avec notre passage à 7 milliards d’habitants début octobre, beaucoup a été écrit sur l’eau, l’alimentation, l’éducation et tous les risques de conflits, mais presque rien sur les scénarios énergétiques. Or tout ramène à l’énergie. On peut en théorie dessaler l’eau de mer, mais il faut de l’énergie. L’alimentation dépend de la répartition des terres entre cultures vivrières et agrocarburants. Dans des villages en Inde, on lance l’unique générateur d’électricité pour que les élèves puissent faire leurs devoirs le soir. La natalité aussi est affaire d’énergie. Une femme qui accouche sans aide médicale aura consommé quelque 90 kWh en neuf mois. Une femme occidentalisée, après des visites médicales régulières, des échographies, un accouchement en maternité, consomme l’équivalent énergétique d’environ 4 000 kWh.

Pour Jacques Foos et Yves de Saint Jacob*, l‘avenir souhaitable est que toutes les femmes du monde bénéficient de 4000 kWh. Pour eux, l’évolution de la population mondiale va « – et doit – » se traduire par une augmentation considérable de la consommation en énergie plus importante que la croissance démographique : « Comment penser que le monde va consommer l’énergie à un rythme inférieur à celui du XXe siècle… Notre discours n’est en aucun cas catastrophiste… La science et les techniques vont progresser. Les besoins futurs rendent irresponsables ceux qui s’opposent par idéologie à certaines énergies, qu’il s’agisse du nucléaire ou des gaz de schistes. »

Oh que c’est marrant ces idéologues qui, par idéologie, font acte de foi en la technique et la multiplication des besoins !Ces idéologues vivent sur le passé et traitent les autres d’idéologues ! Ils militent pour la croissance de la production énergétique sans concevoir que nous buttons contre les limites géophysiques de la planète. Yves Cochet nous paraît plus réaliste : « C’est la disponibilité à bon marché des énergies fossiles qui a permis à l’humanité de vivre au-dessus de la capacité de charge de la planète. C’est-à-dire avec un si grand nombre d’humains pour un niveau de vie moyen. Cette époque s’achève avec l’arrivée du pic de pétrole, et vers 2025, du pic énergétique général. Il existe une corrélation historique entre la quantité totale d’énergie dans le monde et le niveau démographique lié au niveau de vie. Cette corrélation est si forte qu’on peut émettre l’hypothèse d’une causalité : moins il y aura d’énergie disponible, moins la planète pourra accueillir d’individus à un certain niveau de vie. Si cette hypothèse est vraie, comme je le crois, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards vers 2025 à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100. En résumant, dans l’expression « niveau de vie moyen » sur la Terre, le rapport entre la consommation d’énergie par personne et la population, on pourrait énoncer que plus le niveau de vie est élevé, moins la planète peut accueillir de personnes. »

En conséquence nous estimons sur ce blog pouvoir dire avec une certitude très probable que jamais toutes les femmes de la planète ne bénéficieront d’une échographie. Pour Jacques Foos et Yves de Saint Jacob, il s’agit en fait de préserver le niveau de confort d’une oligarchie mondiale en faisant croire que le nucléaire va sauver les plus pauvres « dans le futur ». Cela nous paraît plus qu’irresponsable, plus que mensonger, dégueulasse !

* Démographie et énergie, un couple indissociable, Point de vue | LEMONDE.FR | 10.11.11 |

** Antimanuel d’écologie d’Yves Cochet (Bréal, 2009)

NB : Comme c’est bizarre, le Professeur Jacques Foos a été titulaire pendant 25 ans de la chaire de sciences nucléaires du Conservatoire National des Arts et Métiers. Son livre co-écrit avec Yves de Saint Jacob « Peut-on sortir du nucléaire ? Après Fukushima, les scénarios énergétiques de 2050 » conclut comme par hasard que nous ne pourrons pas nous passer du nucléaire dans l’avenir…

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contagion virale, un risque élevé pour l’humanité

Contagion, le film de Steven Soderbergh, cartographie la propagation mondiale d’un virus qui tue rapidement ses victimes*. Très réaliste, trop ! En juin 1918, 70 % de la population madrilène fut contaminée en l’espace de trois jours par la grippe espagnole. De 1918 à 1919, ce virus de type H1N1 a fait mondialement entre 30 millions et 100 millions de morts. Or les pandémies se multiplient aujourd’hui. Un universitaire d’Atlanta a listé les facteurs favorisant les risques : augmentation des transports autour de la planète, l’urbanisation croissante, réchauffement climatique (migrations des moustiques…), vieillissement de la population, concentrations dans les élevages en batterie. Marc Danzon, directeur de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour l’Europe en est sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. »

Au cours des trois dernières décennies, 35 nouvelles maladies ont été recensées, dont 26 virales. L’épidémie de fièvre hémorragique aiguë due au virus de Marburg tue périodiquement en Angola, jusqu’à 90 % des personnes contaminées. En 2003 les Pays-Bas ont connu une épizootie de la variante H7N7 entraînant des contaminations humaines. Fin 2004, on recensait 6247 virus et les taxinomistes pensent que ce nombre n’équivaut qu’à 1 % de l’ensemble. En 2005, un échantillon du virus de la grippe H2N2 qui a fait cinq millions de morts en 1957, avait été envoyé à 3 747 labos de 18 pays différents ; erreur humaine vite réparée par une destruction dès réception ! La même année, on a pour la première fois observé que l’une des variantes de la grippe aviaire H5N1 avait acquis la propriété de pouvoir passer chez les humains. Alan Weisman envisage l’hypothèse qu’homo sapiens devienne « Homo disparitus » grâce à un virus mutant qui balayerait la population humaine de la surface de la Terre ? Ce serait alors la fin de l’anthropocène, un mal pour un bien ?

Certains qui paraissent cyniques décrivent l’espèce humaine comme le cancer de la Terre. La prolifération humaine rencontrant sur sa route la régulation naturelle ne serait que justice. Comme si la contamination virale naturelle ne suffisait pas, James Howard Kunstler** envisage que des régimes submergés par les pressions démographiques utilisent des virus « fabriqués «  contre les populations (après avoir bien sûr  vacciné une élite présélectionnée !)**. L’idée peut paraître insensée, mais pas plus que le massacre des koulaks par Staline, les carnages de Pol Pot au Cambodge, le génocide des Tutsis au Rwanda, la famine orchestrée des Nord-coréens sous Kim Jong Il. La machinerie de la Shoah a recouru à la technologie industrielle la plus avancée de l’époque, et a été réalisée par le pays le plus instruit de l’Europe. C’est pourquoi la menace des virus donne à réfléchir ! On se contente d’en faire un film…

* LE MONDE du 9 novembre 2011, Une mise en scène sobre et froide pour glacer le sang.

** La fin du pétrole (le vrai défi du XXIe siècle) de James Howard Kunstler

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les Amish de mes Amish ne sont pas mes Amish

Les Amish, communauté anabaptiste surtout implantée en Ohio et Pennsylvanie, vivent en autarcie et de façon simple. Leur première règle, plutôt sympa, est : « Tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entoure ». Les Amish ont conservé, contre vents et marées, le mode de vie et la langue qui les a vu naître en Suisse allemande sous la férule de Jacob Amman (d’où le sobriquet d’Amish) à la fin du XVIIe siècle. Les Amish, non soluble dans la modernité, ont même fini par obtenir de ne plus être imposables car ils ne coûtent quasiment rien à l’État : pas d’eau courante, pas de raccordement électrique, pas de sécurité sociale, pas de recours à la justice… Le rapprochement avec les militants de la décroissance est évidemment facile. On y retrouve une même critique des possessions matérielles, le refus du consumérisme et des dépendances techniques, une prééminence des valeurs de partage : « moins de biens plus de liens ». Les deux démarches sont en tout cas anti-progressistes, quasiment médiévale pour les uns, postindustrielle pour les autres.

Si les Amish ne nous ont pas attendus pour inventer la décroissance à la lettre, cela s’accompagne d’une doctrine invasive de progénitures. L’effectif des Amish, de 120.000 en 1992, a plus que doublé en moins de 20 ans ! De 1900 à 2008 la population Amish était déjà passée de 5.000 à 227.000 (+ 4440 %) ! Ce dynamisme démographique, proche de la génération spontanée, est celui d’une hyper natalité puisque la famille nombreuse est de rigueur, avec une moyenne de huit enfants par couple. Je comprends mal comment on peut en appeler à une décroissance économique sans sous-tendre conjointement l’idée d’un pacte dénataliste.  L’écologisme dénataliste est un urgentisme : des ressources en voies épuisement, les derniers restes des énergies fossiles, des sols biologiquement morts, une planète chauve et en déliquescence, des mers vidées de leur contenu, une première phase d’extinction massive des espèces provoquée par l’homme, une crise écosystémique qui ne fait que commencer…

J’ajoute que les Amish vivent en phallocratie niaise et triomphante.

Michel Tarrier, Écologue, écosophe, polémiste.

http://www.facebook.com/groups/ecoresistance/

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fête des morts ; où les enterrer ?

Quand la crise économique rencontre le souci écologique, ça donne une tendance do it yourself très américaine. Hélène Crié-Wiesner* a vu grandir ces dernières années aux USA la vogue des green burials (enterrements verts). L’augmentation fulgurante du chômage a généré le retour à une pratique ancienne : l’enterrement dans le jardin ou, au minimum, le traitement familial intégral des gestes et cérémonies consécutives à un décès. Dans le jardin ? Oui, aux Etats-Unis, c’est permis la plupart du temps en zone rurale ou semi-rurale. En France il est aussi possible de se faire enterrer dans une propriété privée, à condition qu’elle se trouve en dehors d’une zone urbaine et à plus de 35 mètres des autres habitations. Il faut au préalable une enquête hydrogéologique ainsi que l’autorisation du préfet de département.

Il est facile de trouver aux USA des cercueils très simples, conçus « pour le jardin », biodégradables. Les cercueils en carton arrivent aussi en France, plus « écologiques » que leurs ancêtres en chêne ou en sapin. Il s’agit de papier recyclé, dans lequel on injecte des fibres naturelles et de l’amidon de maïs pour le solidifier. Un cercueil en carton pèse environ sept kilos, et peut supporter un poids de 250 kilos. Mais nous avons rencontré beaucoup plus radical de la part de commentateurs sur lemonde.fr :

–          Pour ma part, je me fous de tout ça, je ne veux pas de cercueil, un trou, qu’on me balance à même cette terre sur laquelle je suis né.

–          Il existe d’autres solutions, au sein de ma lignée il est de tradition de mourir en mer ; croyez bien que, même si vous viviez à 300 km de la plus proche côte, l’Etat ne viendra pas fourrer son nez dans vos affaires.

* American Ecolo d’Hélène Crié-Wiesner (delachaux et niestlé, 2011)

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7 milliards d’humains, changeons nos habitudes culturelles

Nous avons franchi fin octobre le seuil des 7 milliards d’êtres humains, entraînant une pression croissante sur les écosystèmes et les ressources mondiales. A l’heure où nous voulons contrôler la planète dans la plupart de ses déterminants, cela ne paraît pas très sérieux de procréer sans y penser : l’être humain entre en interaction avec son environnement de façon plus intense que les autres espèces, il utilise une grande quantité de carbone, de nitrogène, d’eau et d’autres ressources ; nous sommes sur le chemin non seulement de changer le climat mondial et d’épuiser les ressources naturelles, mais aussi d’éliminer des milliers de plantes et d’espèces animales au cours des prochaines décennies. Pourtant bien des obstacles s’opposent encore à une maîtrise de notre fécondité.

Les pays nordiques connaissent un taux faible d’IVG grâce à une information très tôt à la sexualité. Au contraire  dans les pays Anglo-Saxons la sexualité n’est jamais évoquée et les taux de grossesse chez les mineures sont les plus élevés du monde occidental. En France, la sexualité comme la contraception sont des sujets dont on parle peu en famille, et avec gêne dans le cadre scolaire. A l’occasion de la dernière Journée mondiale de la contraception, le 26 septembre 2011, le Planning familial a publié un communiqué s’alarmant du fait que « la sexualité, dans notre société, est toujours taboue » et que « le manque d’informations, les difficultés d’accès, les coûts et les idées reçues restent des freins majeurs à la maîtrise de la fécondité ». En zone rurale, l’accès à une contraception gratuite et anonyme est encore difficile pour beaucoup de mineurs. Les jeunes filles ont les mêmes craintes, les mêmes problèmes qu’il y a vingt ans, mais amplifiés par Internet et la pornographie*. En Inde, cela ne peut aller mieux. Tout ce qui touche à la sexualité et à la contraception reste tabou dans les campagnes, en particulier chez les garçons. Plus de la moitié des femmes sont mariées avant l’âge légal de 18 ans et la belle-famille fait pression pour qu’elles fassent rapidement des enfants… de sexe mâle de préférence. Mais près de 50 % des couples utilisent une méthode contraceptive et le taux moyen de fertilité est de 2,7 naissances pas femme**.

LE MONDE se contente de constater, que disent les politiques de la question démographique ? Rien, même quand la population augmente de 1 milliards de personnes en douze ans. En France les seules interventions politiques, qu’elles soient de gauche ou de droite, sont pour s’inquiéter du paiement des retraites payable par les générations futures… Alors écoutons Worldwatch qui recommande deux approches principales afin d’atténuer les impacts de la croissance démographique humaine :

Permettre aux femmes de prendre leurs propres décisions quant à la maternité.

Consommer moins de ressources et gaspiller moins de nourriture.

* LE MONDE du 25 octobre 2011, La contraception toujours taboue chez les jeunes

** LE MONDE du 30-31 octobre 2011, En Inde, le difficile accès au planning familial

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Pierre Fournier et la décroissance démographique

Un rassemblement pour fêter les 7 milliards d’êtres humains aura lieu le dimanche 30 octobre 2011 à partir de 10 h, place Igor Stravinsky dans le 4ème arrondissement à Paris. Pierre Fournier y aurait assisté, mais il est mort à 35 ans en février 1973. En souvenir de lui :

Un fou à diplômes, qui se croit raisonnable, comme tous les fous, explique à ses étudiants, car il est professeur d’économie politique, comme beaucoup de fous, que le seul et unique problème actuel est celui de la croissance démographique. Or, c’est un fait d’expérience, le taux de natalité ne diminue qu’à partir d’un certain niveau de vie. Lequel niveau de vie ne peut ne peut être atteint que par l’industrialisation à outrance.  Laquelle industrialisation exige une main-d’œuvre abondante et donc un taux de natalité élevé. Le seul moyen de résoudre à long terme le problème de la surpopulation, c’est donc d’encourager (dans un « premier » temps) la surnatalité. CQFD. (Pierre Fournier, Charlie Hebdo du 12 février 1973)

Malthus, paraît-il, s’est trompé en prédisant la famine décimerait le genre humain : c’est oublier que chaque jour, déjà, 10 000 personnes meurent de « malnutrition » – pudique euphémisme – et qu’il s’agit là du tout début d’une tendance. 6 % des hommes accaparent 45 % des ressources mondiales. L’américain moyen consomme et pollue 100 fois plus que l’indien moyen. (Pierre Fournier, La Gueule ouverte, février 1973)

source : Pierre Fournier, précurseur de l’écologie (éditions Les Cahiers dessinés, 2011)

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démographie mondiale et capacité de charge planétaire

Nous nous multiplions comme des lapins sans chasseurs. Quelques chiffres à retenir de la population mondiale : 1 milliard en 1804, 2 milliards en 1927, 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1974, 5 milliards en 1987, 6 milliards en 1999, 7 milliards en 2011 et 15 milliards prévus en 2100. Selon les calculs de l’ONU, la population mondiale doit dépasser le seuil symbolique des 7 milliards le 31 octobre 2011. Un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) prédit que le nombre d’êtres humains sur Terre pourrait dépasser les 15 milliards d’ici 2100 si les taux de fertilité se révélaient à peine plus élevés que les prévisions actuelles. Alors, combien de gens notre planète peut-elle supporter ?

Aujourd’hui l’emploi vient déjà à manquer, c’est l’explication première du « printemps arabe ». Les mégalopoles continuent de s’étendre, de plus en plus de gens y vivant de façon infra-humaine. Les mouvements migratoires souvent forcés déséquilibrent les territoires. Le stress hydrique s’amplifie, on prévoit un déficit de 40 % entre demande et ressources disponibles en eau d’ici 2030. Il faut actuellement dix-huit mois à la Terre pour régénérer les ressources naturelles utilisées en une seule année, le jour du dépassement, c’était le 27 septembre dernier. Déjà plus d’un milliard d’êtres humains ne mangent pas à leur faim. N’oublions pas les autres formes de vie dont l’expansion humaine limite la niche écologique ; nous créons une extinction importante des espèces. La planète est de moins en moins agréable à vivre pour tous, 7 milliards c’est déjà trop !

Dans son Antimanuel d’écologie, Yves Cochet pense que la disponibilité à bon marché des énergies fossiles a permis à l’humanité de vivre au-dessus de la capacité de charge de la planète. Cette époque s’achève avec l’arrivée du pic de pétrole, et vers 2025, du pic énergétique général. Il existe en effet une corrélation historique entre la quantité totale d’énergie dans le monde et, d’un autre, le niveau démographique et le niveau de vie. Cette corrélation est si forte qu’on peut émettre l’hypothèse d’une causalité : moins il y aura d’énergie disponible, moins la planète pourra accueillir d’individus à un certain niveau de vie. En résumant dans l’expression « niveau de vie moyen » de la Terre le rapport entre la consommation d’énergie par personne et le nombre de la population, on pourrait énoncer que plus le niveau de vie est élevé, moins la planète peut accueillir de personnes. Si cette hypothèse est vraie, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100.

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Nous sommes 7 milliards, Ariel Sharon est de trop

Ariel Sharon survit depuis le 4 janvier 2006 sous respiration artificielle, à la suite d’un grave accident cérébral *. Ariel Sharon est un patient qui coûte cher : 1,5 millions de shekels (296.000 euros) par an. Ariel Sharon est-il de trop ?

Ariel Sharon a été un facteur important du conflit entre Palestiniens et Israéliens. Le 16 et 17 septembre 1982, dans un secteur « sécurisé » par le ministre israélien de la défense Ariel Sharon, eut lieu un génocide dans deux camps de réfugiés palestiniens (Sabra et Chatila). Le 26 septembre 2000, Ariel Sharon annonce son intention de se rendre sur l’esplanade des mosquées… il déclenche volontairement la deuxième Intifada. Le 6 juin 2004, Ariel Sharon fait adopter un plan de désengagement des colonies de la bande de Gaza… pour mieux poursuivre la colonisation en Cisjordanie. Pourtant les juifs ne sont pas chez eux en Palestine ! En 1880, il n’y avait là que 20 000 juifs installés de longue date. Depuis les immigrations successives ont changé la donne, et la colonisation de la Cisjordanie demeure dans la continuité du sionisme. Dans ces conditions, le conflit israélo-palestinien ne peut que perdurer et les violences dévaster les esprits, les corps et les territoires. Ariel Sharon aurait mieux fait de défendre la décision de l’Assemblée générale des Nations-Unies du 29 novembre 1947 qui recommandait l’établissement d’un Etat juif, mais aussi d’un Etat arabe. Il en est donc d’Ariel Sharon comme d’Hitler, ils auraient mieux fait de ne pas naître. Mais on ne peut revivre le passé.

Par contre on peut débrancher Ariel Sharon ! Le judaïsme reste intransigeant sur le thème de la défense de la vie « jusqu’à son terme naturel ». Mais Ariel Sharon n’était pas du tout religieux (dans un Etat juif !). Ariel Sharon pourrait donc être débranché. Et qu’appelle-t-on « naturel » ? La Knesset a voté à la mi-décembre 2005 un texte qui assouplit la loi religieuse juive. Ce texte autorise non pas l’euthanasie – le mot n’est pas prononcé -, mais l’arrêt des soins qui prolongeraient inutilement la vie humaine. Ariel Sharon pourrait donc être débranché. Autrefois, c’était la mort du corps qui avait de la valeur, aujourd’hui c’est la mort du cerveau. En France, la première déclaration d’un code sémiologique de la mort chez des personnes souffrant d’atteintes neurologiques sévères a été faite dès 1966. Comme tout fait social, la mort n’est qu’un problème de définition.  Et les définitions peuvent se modifier selon notre perception de ce qu’est le sens de l’existence humaine. Il nous faut sans doute accepter de laisser mourir dans la dignité, surtout si nous avons eu une vie indigne.

A l’heure où l’espèce humaine va dépasser 7 milliards de représentants sur une planète qu’elle a dévastée, l’arrêt des machines qui maintiennent artificiellement en vie Ariel Sharon aux frais des contribuables serait une bonne chose.

* LE MONDE du 23 octobre 2011, La dernière guerre d’Ariel Sharon

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Nous sommes 7 milliards, un communiqué de Worldwatch

Alors que la population mondiale dépassera les 7 milliards d’individus aux alentours de la fin du mois d’Octobre, relever les défis associés à une population mondiale en constante croissance nécessite une réponse en deux temps, selon les experts de l’Institut de Worldwatch*. Les mesures combinées octroyant aux femmes la possibilité de décider par elles-mêmes de la maternité ainsi que la réduction de façon significative de la consommation mondiale d’énergie et des ressources naturelles rapprocheront plutôt qu’éloigneront l’humanité vers une société durable au niveau environnemental répondant aux besoins de l’Homme.

Environ 4.5 milliards de personnes se sont ajoutés à la population mondiale au cours des 60 dernières années, selon les estimations des Nations Unies, entraînant une pression croissante sur les écosystèmes et les ressources mondiales. En raison du fait que l’être humain entre en interaction avec son environnement de façon plus intense que les autres espèces, et qu’il utilise une grande quantité de carbone, de nitrogène, d’eau et d’autres ressources, nous sommes sur le chemin non seulement de changer le climat mondial et d’épuiser les ressources d’énergie essentielles et autres ressources naturelles, mais aussi d’éliminer des milliers de plantes et d’espèces animales au cours des prochaines décennies. Dans une certaine mesure, ces conséquences sont à présent inévitables ; nous devons nous y adapter. Cependant afin de réduire la probabilité d’une catastrophe, nous devons travailler simultanément afin d’influer sur l’évolution future de la population et d’examiner les impacts environnementaux et sociaux de la croissance de la population.

« C’est précisément parce que la population humaine est tellement importante, et s’accroit aussi rapidement, que nous devons prendre soin en tant qu’individu, et en tant que nation, du manque de synchronisation face aux capacités environnementales, » dit Robert Engelman, Président du Worldwatch , un expert en population mondiale. « Le défi devient plus important encore à chaque génération, mais heureusement, il existe des moyens permettant de réduire de façon pratique et humaine la croissance de la population et réduire les impacts liés à cette croissance produite. » En début d’année, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a lancé 7 milliards d’actions, une campagne mettant l’accent sur des actions positives réalisées par des individus et des organisations faisant face à des défis liés au développement. En partageant ces innovations sur un forum ouvert, cette campagne à l’intention d’assurer la communication et la collaboration alors que la planète devient de plus en plus peuplée et interdépendante.

« Faire face à la croissance mondiale de la population n’est pas la même chose que ‘contrôler la population’ », déclare Engelman. « Le moyen le plus direct et immédiat afin de réduire le taux de natalité est de s’assurer que les grossesses dans leur plus grande proportion soit désirée, et de garantir que la femme soit en mesure de faire ses propres choix à savoir si elle désire ou non porter un enfant. Dans le même temps, nous avons besoin de rapidement transformer notre consommation d’énergie, d’eau et de matériaux grâce à une meilleure utilisation de conservation, d’efficacité et de technologies écologiques. Nous ne devons pas considérer ceci comme des efforts séquentiels,—-concernant tout d’abord la consommation, dans l’attente de changements liés à la dynamique démographique—-mais plutôt comme des tâches simultanées à réaliser sur des fronts multiples. »

Worldwatch recommande deux approches principales afin d’atténuer les impacts de la population globale en augmentation :

–          Permettre aux femmes de prendre leurs propres décisions quant à la maternité. Plus de deux grossesses sur cinq à travers le monde est involontaire par la femme la subissant, et la moitié ou plus, des grossesses entraine des naissances provoquant une croissance continue de la population. Engelman a calculé que si toutes les femmes avaient la capacité de décider par elles-mêmes du moment où elles désirent tomber enceinte, la moyenne mondiale de grossesse tomberait immédiatement sous la valeur de « fertilité de renouvellement » fixé à un peu plus de deux enfants par femme. La population prendrait alors un chemin menant vers un pic suivi d’un déclin graduel, probablement bien avant 2050. Les femmes doivent être en  mesure de prendre leurs propres décisions sur la liberté de grossesse, sans crainte ni coercition ou pression de la part de leurs partenaires, famille, et société. Elles doivent avoir un accès facilité à l’éventail de méthodes de contraception sûres, efficaces et abordables ainsi qu’à l’information et les conseils nécessaires concernant leur utilisation.

–          Consommer moins de ressources et gaspiller moins de nourriture. Les Hommes s’approprient partout entre 24 et près de 40 pourcents des productions photosynthétiques de la planète pour les besoins en  nourriture et autres motifs, en plus de la moitié des ressources accessibles en eaux de ruissellement  renouvelables de la planète. En plus du fait d’abuser des ressources limitées, les Hommes gaspillent de grandes quantités de nourriture chaque année. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, les pays industrialisés gaspillent 222 millions de tonnes de nourriture chaque année. Si moins de ressources et moins de nourriture étaient gaspillées, le monde serait en mesure de nourrir plus de personnes et utiliser moins de ressources. Avec près d’1 milliard de personnes souffrant de la faim à travers le monde, gaspiller moins de nourriture signifierait aussi l’utilisation des ressources existantes—-pas de nouvelles—-pour les nourrir.

Afin de poser des questions à Robert Engelman ou à d’autres chercheurs du Worldwatch, contactez Supriya Kumar sur skumar@worldwatch.org.

* Worldwatch est une organisation de recherche indépendante basée à Washington, D.C., travaillant sur les problèmes d’énergie, de ressource et de l’environnement. Le rapport de l’Etat du Monde de l’Institut est publié tous les ans dans plus de 20 langues. Pour de plus amples informations, visitez le site www.worldwatch.org.

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le nucléaire, Waechter et 7 milliards d’êtres humains

L’association démographie responsable  manifeste* à Paris pour notre passage aux 7 milliards ! Sur son site, une interview d’Antoine Waechter, un des rares leaders écologistes à s’exprimer ouvertement sur la question démographique :

Monde & Vie: Quelle solution peut-on alors envisager pour se passer du nucléaire ?

Antoine Waechter : La meilleure énergie est toujours celle que l’on ne consomme pas. Si nous voulons nous passer progressivement du nucléaire, la seule possibilité consiste à réduire notre consommation et pour cela nous ne pouvons jouer que sur un paramètre: la diminution de la population mondiale, qui atteindra bientôt 9 milliards d’êtres humains. Pour y parvenir, les pays industrialisés doivent cesser de valoriser la croissance démographique, de saluer en termes positifs l’accroissement démographique lors des recensements et de développer des politiques d’incitation à la natalité. Dans les pays en voie de développement, il faudra privilégier l’émancipation des femmes, développer la scolarisation et mettre en place une assurance vieillesse : la population diminuera alors naturellement.

M & V : Une société qui porte un regard négatif sur l’enfant glisse vite dans l’individualisme et l’égoïsme, sans parler des Etats qui adoptent des mesures coercitives pour empêcher les citoyens d’avoir de grandes familles.

A.W. : On ne peut pas approuver ces mesures coercitives et il ne s’agit pas de porter sur l’enfant un regard négatif, mais revalorisé. Quand les gens ont beaucoup d’enfants, ils ne portent pas sur eux un regard valorisé : n’y a-t-il pas là une forme d’égoïsme? Quand on a deux enfants, ce qui est devenu la norme dans nos sociétés, on peut leur consacrer plus de temps… Je suis moi-même issu d’une famille de six enfants et il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur les familles nombreuses, ni d’empêcher les gens qui veulent des enfants d’en avoir. Mais je constate que nous allons vers une catastrophe. Si nous voulons assurer un avenir à nos enfants, la seule solution consiste à s’adapter aux limites de la planète.

Les gens feront spontanément moins d’enfants lorsqu’on cessera de leur dire qu’il est bon d’en faire beaucoup. Les écologistes refusent de s’en remettre à la régulation par la catastrophe, à travers le triptyque habituel : famines-guerres-épidémies, auquel on se condamne lorsque la population excède les capacités de la planète.

Source : magazine monde&vie

* Le rassemblement aura lieu le dimanche 30 octobre 2011 à 10 h, place Igor Stravinsky dans le 4ème arrondissement à Paris (près du centre Georges Pompidou, côté Sud).

 

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manif le 30 octobre à l’occasion des 7 milliards d’êtres humains

Une manif à Paris pour notre passage aux 7 milliards ! Le rassemblement aura lieu le dimanche 30 octobre 2011 de 10 h à 17 heures, place Igor Stravinsky dans le 4ème arrondissement à Paris (près du centre Georges Pompidou, côté Sud). Selon l’association organisatrice démographie responsable  l’explosion démographique n’est pas une fatalité. Un ensemble de mesures est à même d’enrayer la marche vers l’abîme en Afrique ou ailleurs : éducation des jeunes filles, généralisation de la planification familiale (comprenant le libre accès à la contraception) et enfin diffusion de messages adaptés afin d’inciter à la modération de la procréation. En France, pays férocement antimalthusien, une manif sur la question démographique mérite d’être soutenue.

Même la journaliste Laurence Caramel* s’inquiète, le monde est passé de 6 à 7 milliards en douze ans seulement : « La démographie est une donnée première pour l’avenir des hommes »… « Le spectre de la surpopulation refait surface » … « La planète pourrait alors avoir à supporter 10 à 11 milliards en 2050 » … « La course aux ressources naturelles n’a jamais été aussi féroce » … « Surexploitation croissante des ressources » … « Sera-t-on en mesure de satisfaire les besoins vitaux de ces nouvelles générations ? »

Mais il nous paraît improbable que « pour les dirigeants africains, la question du développement restera intrinsèquement liée à celle de la maîtrise démographique ». Que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, au Nord ou au Sud, la question démographique tout le monde s’en fout sauf exception bienvenue comme en Chine. Ah, l’article 25 de la Constitution chinoise ! Nous laissons méditer Laurence Caramel qui rêve de « partage plus équitable des richesses », sur ce jugement d’Hélène Crié-Wiesner** : « Qui a envie de vivre dans un confort et une aisance moindres ? Le partage n’est pas naturel à l’échelle planétaire. Quand on a en effet beaucoup à partager, cela veut dire qu’on a aussi beaucoup à perdre ». Raison de plus pour manifester avec démographie responsable contre l’égoïsme généralisé…

* American Ecolo d’Hélène Crié-Wiesner (delachaux et niestlé, octobre 2011)

** LE MONDE du 21 octobre 2011, Fin octobre, le monde comptera 7 milliards d’humains

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bientôt 7 milliards d’humains, la Terre souffre de l’homme

Enfin une phrase forte dans LE MONDE* : « la Terre souffre de l’homme. » Manger va devenir hors de prix si, comme il est probable, priorité est donnée à la croissance économique et au bien-être immédiat des hommes. On multiplie les gaspillages alimentaires (40 % de l’alimentation disponible aux Etats-Unis est jetée chaque année) et les agrocarburants entrent en concurrence avec les cultures alimentaires. Habiter en ville va promouvoir les bidonvilles et dévorer jour après jour de nouveaux espaces agricoles. Sans compter que les villes ponctionnent déjà 75 % de la consommation mondiale d’énergie. La santé, l’école, tous les indicateurs virent au rouge. Les maladies cardiovasculaires arrivent en tête des causes de mortalité dans le monde, le  cancer progresse, le sida ne recule pas… Les deux tiers environ des enfants non scolarisés vivent dans des pays en conflit. Bien des pays en développement dépensent plus pour leur armée que pour l’enseignement primaire Depuis le jour du dépassement (27 septembre 2011), nous avons outrepassé le niveau des ressources naturelles que peut générer la Terre en un an sans compromettre leur renouvellement. La croissance démographique pèse de plus en plus sur nos ressources naturelles, rendant leur accès de plus en plus conflictuel et destructeur.

Mais cet article, descriptif, n’aborde pas vraiment le problème de la pression démographique. Avec 7 milliards d’humains dès le 31 octobre prochain, la situation de l’homme sur terre est devenue désespérée. Avec 9 milliards bientôt en 2050, le sombre diagnostic de Malthus sera validé : puisque nous ne voulons pas maîtriser notre expansion démographique, la guerre, les épidémies et les famines serviront de régulateur naturel. De la question démographique il n’est pas question dans le discours des présidentiables en France, même « verts »…

* LE MONDE du 21 octobre 2011, Face aux périls écologiques, les urgences d’une planète surpeuplée

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Malthus à la mode écolo

Ils sont du côté des patrons, du côté des machos, aux côtés des nationalistes, pour le pillage de la planète. Ils veulent la baisse des salaires, les corps usés par les grossesses, de la chair à canon, la perte de biodiversité. Qui sont-ils ?

Ce sont les natalistes, les repopulateurs, en bref les anti-malthusiens ! Malheureusement ils se disent aussi souvent socialistes. Pour eux, il suffirait de faire une société plus juste et tout le monde mangerait à sa faim. Le parti socialiste français veut encore une natalité vigoureuse pour la grandeur de la France et le paiement des retraites. Il oublie que c’est le nationalisme (et non l’internationalisme) qui accompagne la volonté de puissance. Il oublie que le problème actuel des retraites résulte du baby-boom d’après-guerre et qu’une fécondité forte aujourd’hui reporte encore plus de charges sur les générations futures. La droite et les capitalistes se frottent les mains, la gauche est du côté des traditions religieuses et de ses propres conceptions démographiques. Les malthusiens se retrouvent bien seuls ! Comme l’exprime Georges Minois*, « Face à cette coalition hétéroclite des populationnistes de tout bord, regroupant toutes les autorités morales, religieuses et politiques, détenant tous les leviers de la propagande et de la législation, la voix des néomalthusiens a bien du mal à se faire entendre ».

Mais la biosphère va donner raison aux malthusiens. La maîtrise de la fécondité devrait être valorisée à l’heure des grandes interrogations écologiques. Le raisonnement fondateur de Malthus sur la course entre croissance géométrique de la population (si rien ne l’arrête) et croissance seulement arithmétique des ressources alimentaires (à cause des rendements décroissants de l’agriculture) redevient d’actualité. L’agriculture intensive, basée sur l’énergie fossile et les méthodes mécanisées de l’industrie, n’est pas durable. De plus, nous comprenons mieux la nécessité de vivre en équilibre avec un écosystème, nous savons le poids des crises systémiques que forment le réchauffement climatique, le pic pétrolier, la sixième extinction des espèces, etc.

L’écologie donne raison à Malthus. Si le parti socialiste a complètement écarté la question démographique de ses interrogations actuelles c’est bien qu’il n’est pas encore écolo…

* Le poids du nombre de Georges Minois  (éditions Perrin, 2011)

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bientôt 10 milliards d’êtres humains

Notre planète, qui devrait passer le cap des 7 milliards de personnes le 31 octobre 2011, comptera 9,3 milliards d’individus en 2050 et 10,1 milliards en 2100.

La question de la démographie galopante interroge bien évidemment sur notre capacité à partager les terres, ressources et richesses, tout en limitant le changement climatique d’origine anthropique. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, le réchauffement planétaire ne peut être endigué que par une réduction massive de la population mondiale.

éco(lo)

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immoralité de la gestation pour autrui

La chronique* de Caroline Fourest « Que dire à un bébé sans papiers ? est un monument de mauvaise foi. Sa morale peut se résumer à une seule expression : « Parce que j’ai envie ». Caroline Fourest défend la possibilité des mères porteuses en laissant croire que le bébé n’a plus en France de filiation alors même que la loi française est claire, « La mère, c’est celle qui accouche ». Caroline Fourest prétexte de l’intérêt de l’enfant alors qu’il s’agit de la seule prétention d’une femme à avoir un enfant malgré sa stérilité, par pur égoïsme : « A cause de mes ovules, je ne pouvais pas avoir d’enfant. Mais papa si. Nous avions tellement envie de t’avoir… ». Parce qu’on a envie, on peut donc mettre au boulot une mère porteuse pour qu’elle nous délivre sa marchandise (et si ça ne plaît pas dans les six jours, retour à l’envoyeur). Caroline Fourest croit sortir de la loi du plus riche alors que prendre l’enfant d’une autre est un acte de riche dominant. Caroline Fourest se veut porteuse de la vérité, c’est son avis « que cela plaise ou non » ; mais le droit à l’enfant n’est pas un droit. Caroline Fourest croit sortir de l’ère de la jungle alors qu’elle y retourne : la morale dans une société ne peut reposer sur le seul désir de ses membres. Signalons aussi qu’une femme stérile peut très bien adopter un enfant abandonné au lieu de marchandiser le corps d’une autre femme (gestation pour autrui).

Les mécanismes psychologiques qui conduisent à l’exigence d’une filiation à tout prix ne sont que l’exacerbation actuelle de notre ego et non la perspective de l’épanouissement de l’enfant. Une personne ne fait pas un enfant pour son plaisir personnel, mais pour l’intégration durable de cet enfant dans la société. La stérilité est une réalité qui doit être acceptée dans une société qui retrouve le sens des limites imposées par la nature. Et nous avons bien besoin de limiter nos désirs-envies à une époque où nous pillons les richesses de la Terre et le ventre des femmes pour satisfaire nos moindres caprices de soi-disant maîtres et possesseurs de la nature.

* LeMonde du 9 avril, Sans détour

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face à face Claude Guéant/Malthus

Nous ne comprenons pas le Ministre de l’intérieur. Guéant tape sur les immigrés à bras raccourci, mais il se désintéresse de la surnatalité française. Pourtant dans les deux cas, il s’agit bien de la même chose, un accroissement démographique facteur de hausse potentielle du chômage, de désordres dans certaines banlieues et de pression immédiate et durable sur les ressources naturelles. La chasse aux immigrés clandestins ne se comprend que si elle s’accompagne de mesures malthusiennes de maîtrise de la parentalité. Nous conseillons donc à Claude Guéant de tester aussi bien la capacité des étrangers à être naturalisé qu’à vérifier les connaissances des candidats à la procréation. A quand un  diplôme de parent ?

                Claude Guéant peut lire dans « Le prix du bonheur » de Sir Richard Layard : « Concevoir un enfant est un acte impliquant de lourdes responsabilités. Pourtant la société ne se soucie guère de savoir qui doit avoir le droit ou non d’en procréer. Le psychologue américain David Lykken estime que les parents devraient passer un permis leur permettant de faire un enfant puisque les intérêts de l’enfant sont au moins aussi importants que ceux des parents. Alors que faire ? Il faudrait commencer par donner à l’école des cours d’éducation parentale afin d’expliquer aux élèves tout ce qu’implique, en termes de soins et de responsabilités, le fait d’élever un enfant. Il faudrait ensuite autoriser un couple à n’avoir un enfant qu’à condition que les deux parents soit réellement unis et prêt à s’occuper de leur progéniture. Par exemple, on ne devrait pas permettre que les parents fassent des enfants immédiatement après le mariage. Il faut en effet du temps, avant et après le mariage, pour apprendre à se connaître et à s’apprécier, et il n’est rien de pire pour un enfant que de naître sans être désiré par ses parents. C’est pourquoi les législations qui autorisent l’avortement ont permis de faire baisser le niveau de criminalité. (p.193, édition A.Colin) »

                Claude Guéant peut aussi lire : « Alors que tous les pédiatres et psychopédagogues admettent qu’il n’est pas de tâche plus difficile, plus complexe, que celle d’élever un enfant, le dernier des crétins peut s’essayer à fonder une tribu. Comment se fait-il qu’il n’existe à ce jour aucun permis de procréer ? Et pourtant, quel foisonnement, dans nos sociétés, de permis en tout genre : permis de conduire, de chasse, de pêche, de construire, de travail, de séjour, d’inhumer, etc. Sans oublier les permis de pratiquer une profession : les omniprésents diplômes. Tout le monde jugera indispensable qu’un médecin, ou un ingénieur ou un soudeur ou une puéricultrice n’obtienne guère licence d’exercer sans avoir démontré au préalable ses compétences, mais tout le monde juge naturel que le premier nabot venu puisse s’autoproclamer spécialiste en éducation en mettant simplement un enfant au monde ! Si nous souhaitons réellement faire aboutir l’indispensable projet de restriction des naissances, le geste le plus important serait de se lancer dans une politique d’éducation et de conscientisation systématique des jeunes générations : le goût de la nulliparité peut s’enseigner au même titre que celui de la non-violence et du respect d’autrui. Il va de soi qu’il appartient à l’Occident de montrer l’exemple au Tiers-Monde : nous devons enclencher les premiers le processus de contraction démographique ! » (L’art de guillotiner les procréateurs de Théophile de Giraud)

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manifeste anti-nataliste de Théophile de Giraud

Si vous cherchez à connaître le mobile ultime de notre surpollupullulation, interrogez plutôt les futurs parents sur le pourquoi de leur parentalité : ils vous répondront le plus naïvement du monde qu’ils font un enfant parce qu’ils en ont envie ! Ils engendrent pour satisfaire un prurit, une concupiscence ! Les enfants sont là pour empêcher les parents de s’ennuyer. L’enfant n’est rien d’autre qu’un cadeau que les parents se font à eux-mêmes…

Chaque minute, 100 personnes meurent, 240 naissent. L’inverse eut été mieux. Il y aurait d’abondantes raisons d’intenter procès aux populateurs puisque désormais la procréation est aussi un crime contre l’Humanité ! En effet deux menaces éléphantesques écrasent de tout leur poids le XXIe siècle vagissant : la Surpopulation et son corollaire immédiat, la Pollution, ici comprise en tant que destruction du biotope. On insiste trop peu sur cette vérité biomathématique : le prétendu « droit » à la reproduction semble un sujet intouchable… Et pourtant les spécialistes l’admettent désormais unanimement, la planète est en train de trépasser à petit feu. Lorsque l’on sait par ailleurs que les aspirations ultimes de la plupart des pays du Tiers-monde s’avèrent de s’aligner sur le niveau de vie occidental, on devine sans peine quelle catastrophe se profile dans les prochaines décennies…

Répondez sans dérobade. S’il existait une solution capable d’abolir la totalité des maux dont gémit notre désastreuse humanité, auriez-vous la macabre inintelligence de dédaigner un tel remède ? Non, cela va sans dire. Eh bien une solution existe : elle consiste tout bonnement à cesser de procréer… Qui regrettera que l’embranchement des primates, qui n’a encore jamais cessé de s’entretuer depuis qu’il s’est un peu différencié des autres singes, ait tout à coup cessé d’exister ? Les animaux que nous passons notre temps à exploiter, maltraiter, torturer, emprisonner et génocider ? Certes non.

Source : L’art de guillotiner les procréateurs de Théophile de Giraud

édition « Le mort qui trompe », 2006

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Dépopulation selon Michel Tarrier

DD*, Défaire le Développement, telle sera la tâche des prochaines décennies. Cela passe par la démondialisation, la désurbanisation, la dépollution des sols et des esprits, la décroissance du PIB et puis bien sûr la dépopulation. Voici une analyse de Michel TARRIER, reçue par courriel et propice à commentaires :

« Notre surnombre fait reculer les autres espèces et Homo sapiens ne survivra pas seul sur une planète sans fleurs et sans oiseaux. Surnatalité et productivisme agricole est un tandem infernal, sciemment provoqué par un choix de société. Alors, pour éviter les guerres d´appropriations, d´ailleurs déjà bien entamées, et ce, notamment pour les énergies fossiles en voie de tarissement, il faudra bien envisager une dépopulation

Si nous n´avions pas eu le malheur de connaître le pétrole, notre économie serait restée sagement et exactement sous le signe du soleil, et nous ne serions que deux ou trois milliards de Terriens. La fin des énergies fossiles ayant pour corollaire la fin des intrants agricoles que sont les engrais azotés, seulement deux de la dizaine de milliards de Terriens attendus pour l´après 2050 pourront, selon les experts les plus sérieux, tirer leur épingle du jeu et subsister. Suite à cet effondrement des rendements agricoles, imaginons donc une famine de 6 ou 7 milliards d´humains. La sélection ne se fera pas en douceur et les pires hostilités présideront à une telle crise. Le mammifère humain est un gros con avide, mégalo et cupide en raison de son ego très perso. Les mieux nantis devront reconstruire des châteaux forts pour se préserver des gueux, châteaux-forts aux nouvelles dimensions de la virtualité et de la mondialisation.

Un enfant par couple, c´est bien. Vous en voulez plus ? »

* DD, Défaire le Développement,

à ne pas confondre avec l’oxymore « Développement Durable » !

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l’écologie contre les migrations

Malthus avait une approche très contemporaine du phénomène migratoire : « L’émigration, en supposant qu’on en pût faire un libre usage, est une ressource qui ne peut être de longue durée. » Nous savons en effet qu’il n’y a jamais eu libre circulation des personnes. Partout dans le monde ancien, les peuples donnaient un caractère sacré aux portes de leur territoire, village ou ville : aller au-delà impliquait toutes sortes de précaution. Même le roi de Sparte s’arrêtait à la frontière de la Cité pour y effectuer des sacrifices. A l’extérieur était le domaine de l’étranger et  du combat. Jusqu’au XVIIIe siècle, seule une minorité de personnes se déplaçait : les soldats, les marchands, les aventuriers et les brigands. La masse de la population était peu mobile et le vagabondage proscrit ; on naissait, vivait et mourait dans le même village. Les frontières nationales érigées au XIXe siècle n’ont fait qu’actualiser cette constante humaine, la délimitation d’une appartenance territoriale.

Mais il est vrai aussi historiquement que l’expansion territoriale a été un déversoir pour l’expansion démographique. Les migrations étaient autrefois des guerres de conquête et la recherche de l’espace vital… jusqu’au Lebensraum des nazis. Comme aucune terre n’était libre d’hommes, que ce soit l’Amérique du nord ou du sud et la plupart des îles, il faut éliminer l’autochtone. Sur ce point aussi, Malthus était perspicace : « On ne peut lire le récit de la conquête du Mexique et du Pérou sans être frappé de cette triste pensée, que la race des peuples détruits était supérieure, en vertu aussi bien qu’en nombre, à celle du peuple destructeur. » (…) « Si l’Amérique continue à croître en population, les indigènes seront toujours plus repoussés dans l’intérieur des terres, jusqu’à ce qu’enfin leur race vienne à s’éteindre. » Nous ne savons que trop que la colonisation par des nations dominantes a été une succession de massacres et d’atrocités. L’impérialisme anglo-saxon à la conquête du monde a été une abomination.

Les migrations économiques et le tourisme de masse ne sont que des migrations temporaires et anormales découlant d’un pétrole « gratuit » et non renouvelable. En fait l’immobilité territoriale est une constante et l’émigration reste source de problèmes. Il n’y a pas de morale à mettre là-dedans : on ne peut vivre durablement que sur un territoire restreint dont on maîtrise collectivement les paramètres : potentiel alimentaire et énergétique, rapports humains de proximité et culture particulière. Si la population sur ce territoire délimité commence à excéder les possibilités du milieu sans qu’on puisse émigrer, c’est là une forte incitation à décider collectivement de la régulation des naissances. C’est ce qu’on peut appeler un phénomène de cocotte-minute, de mise sous pression, qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -.

Si l’émigration peut servir de soupape de sécurité, elle contribue alors à l’expansionnisme démographique mondial. C’est ce que n’a pas perçu M.Tarrier dans son dernier livre, « Faire des enfants tue… la planète » !

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Frontex et la chasse aux immigrés

Qu’on ne s’y trompe pas, la libre circulation des personnes n’a jamais existé et aujourd’hui l’Europe devient une forteresse. Frontex, l’agence pour la protection des frontières extérieurs de l’Union, acquiert de plus en plus de pouvoir : moyens de surveillance aérienne, coopération avec les gardes-côtes, interception par hélicoptère, prérogatives et indépendance de plus en plus grandes, etc. La commissaire européenne aux affaires intérieures, Cecilia Malmström*, estime que la quasi-totalité des récents immigrés en Italie seront renvoyés : « L’Europe devrait s’engager davantage. Elle devra adopter sa stratégie de voisinage, commencer un dialogue sur le long terme… » En termes clairs, l’Europe demandera aux autres pays de garder leurs concitoyens chez eux et ne sera accueillante que selon ses besoins. La puissance politique et économique de l’UE est déjà employée pour faire de pays du Maghreb des partenaires coopérant à la délocalisation de la violence. Presque tous les pays occidentaux doivent d’ailleurs leur forme actuelle d’Etats-nations à une politique d’homogénéisation ethnique dont l’envers est la purification ethnique ; c’est le côté caché de la démocratisation.

Harald Welzer** montre de façon argumentée la violence potentielle contenue dans l’être humain, acculé à des solutions extrêmes quand il se retrouve en situation de péril extrême. L’ère des Lumières pourrait même s’achever (temporairement ?) au XXIe siècle. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir. L’augmentation de la pression migratoire provoque déjà chez la population européenne des sentiments de menace et des besoins de sécurité, qui entraîneraient des exigences d’une politique migratoire plus rigoureuse.

Pourtant selon Harald Welzer, l’ennemi, ce n’est pas l’immigré, c’est nous-mêmes : «  Un individu  qui ne voit pas le moindre problème à gagner 70 fois plus que tous les autres, tout en consommant leurs matières premières et rejetant 9 fois plus de substances nocives dans l’environnement devient une personnalité pathologique. Cette personnalité psychopathologique se désintéresse de surcroît aux conditions de vie de ses enfants et petits-enfants. Un être pareil serait considéré, selon tous les critères normatifs, comme un dangereux parasite qu’il faudrait empêcher de nuire. » Pourtant c’est quelqu’un à imiter en cherchant à s’expatrier…

* LeMonde du 20-21 février 2011, La commissaire européenne

** Harald Welzer, Les guerres du climat (Gallimard, 2009)

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