démographie

l’affreux Malthus

Critique d’un vieux livre, dix ans déjà, de Jean Ziegler, la faim dans le monde expliqué à mon fils. Il est vraiment  dommage que notre société ne se rende pas compte à quel point les thèses malthusiennes ont aujourd’hui toute leur validité. 

Le dialogue commence fort mal :

« – Je n’arrive pas à comprendre comment, à l’approche de l’an 2000 et sur une planète si riche, tant de gens continuent à mourir de faim.

« – Tu as raison, Karim. » 

Jean Ziegler suppose que son fils Karim sait de source sûre que notre planète est riche. Mais la richesse est-elle d’argent ? On peut déjà douter : notre planète regorge de monnaie, mais cela ne veut pas dire grand chose quand on a connu le tsunami financier de 2008. La richesse est-elle celle de la productivité des sols ? Notre biosphère connaît un déséquilibre croissant des écosystèmes, la détérioration de la biomasse, l’épuisement des ressources fossiles qui comptent tant dans le rendement agricole actuel, la pénurie croissante d’eau dont l’agriculture a pourtant tant besoin. Notre planète n’est pas riche, elle est percluse de dettes monétaires et écologiques : les pauvres survivent dans l’économie informelle, les riches vivent à crédit, l’empreinte écologique de l’humanité dépasse déjà les possibilités de la planète. D’ailleurs Ziegler termine son ouvrage sur les réfugiés écologiques suite à la désertification, la déforestation et le déséquilibre climatique.  

Jean Ziegler se situe a priori du côté de Marx contre Malthus : « Les capacités de production – y compris agricoles – de l’humanité sont développées d’une façon extraordinaire. Il n’y plus aujourd’hui un manque objectif de biens, comme le disait Marx, il y a surabondance ». Son attaque contre Malthus est proche de la diffamation : – Ziegler : Une théorie fait des ravages en Occident : celle de la sélection naturelle. C’est une théorie perverse ! Le nombre des hommes sur Terre augmentant sans cesse, les famines assureraient une sorte de fonction régulatrice. 

– son fils : Qui a inventé une théorie aussi affreuse ?

– Ziegler : C’est un pasteur anglican du nom de Thomas Malthus qui a vécu en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle.

– Comment a-t-on pu croire à la théorie de ce Malthus ?

– La réponse est simple, Karim. Cette théorie est archi-fausse, mais pour calmer leur mauvaise conscience, certains se raccrochent à la pseudo-science de Malthus qui permet de refouler l’horreur. »

Avec cette présentation, Jean Ziegler montre une méconnaissance totale de Malthus. Il suffit d’ouvrir le petit Larousse illustré de 2000 pour s’apercevoir que le terme malthusianisme veut dire simplement « Toute doctrine préconisant une restriction de la procréation ». Malthus veut éviter les « obstacles destructifs » ou mode naturel de régulation comme la famine, les guerres et les épidémies. En termes modernes, Malthus préfère la prévention et serait un chaud partisan du planning familial ! De plus la sélection naturelle dont parle Ziegler n’est pas de Malthus, c’est l’idée centrale de Darwin*. Paradoxalement, Ziegler lui-même trouve qu’une sélection est parfois inévitable, par exemple en Ethiopie pour faire le tri entre ceux qui avaient une chance de survivre et ceux qui allaient mourir à brève échéance :

– Comment ose-ton refuser de la nourriture à un enfant qui meurt de faim ?

– La sélection, Karim ! Ce petit ruban de plastique qui se referme autour du maigre poignet du petit squelette. Et l’infirmière qui doit dire à une mère : « Ton enfant est trop atteint, nos rations sont en nombre limité, et je ne peux lui donner le bracelet ». Ce que j’ai vu, il y a quinze ans, en Ethiopie, se reproduit actuellement tous les jours, du Tchad au Soudan, de la Sierra Leone à la Somalie. 

Quant à l’idée de Ziegler de « calmer la mauvaise conscience », elle est extraite quasi-directement d’un commentaire de Karl Marx en 1848 : « La théorie malthusienne, appelée volontiers loi naturelle, à savoir que la population croit plus vite que les moyens de subsistance, a été accueillie par le bourgeois avec d’autant plus de faveur qu’elle tranquillise sa conscience, qu’elle fait de la dureté de son cœur un devoir moral, transforme des conséquences sociales en conséquences naturelles, et qu’elle lui fournit enfin l’occasion de regarder sans remuer le petit doigt la ruine du prolétariat du fait de la famine avec la même tranquillité que d’autres événements naturels. Elle lui permet de considérer la misère du prolétariat comme étant de sa propre faute ; le prolétariat n’a qu’à mettre un frein, n’est-ce pas, par sa raison, à l’instinct de nature et empêcher par son contrôle moral la loi naturelle de prendre un développement pernicieux. »

Marx croyait qu’il suffisait de faire la révolution en supprimant le capitalisme pour que chacun puisse obtenir selon ses besoins. Nul besoin de se préoccuper de savoir si les rendements agricoles seront durablement suffisants pour nourrir une population croissante. Nul besoin pour Ziegler de mesurer le potentiel agricole de la planète. Or nous ne pouvons parler de la faim dans le monde que si nous analysons en même temps l’évolution des ressources alimentaires et l’évolution de la démographie humaine. Et je ne dirai rien de plus sur le fait que l’anthropisation des sols nécessaire à l’activité humaine réduit dangereusement la biodiversité. L’ouvrage de Ziegler est seulement centré sur le constat de famine ici et là dans le monde pour affirmer que la faim n’est pas une fatalité « si la distribution des aliments sur la Terre était juste ».

Selon Ziegler, s’il n’y avait plus de seigneurs de la guerre, s’il y avait des gouvernements dignes de ce nom, s’il n’y avait pas une oligarchie avide… les forces de production agricole pourraient nourrir sans problème plus de 12 milliards d’êtres humains. Il n’y a aucun démonstration d’une telle générosité de la Nature car pour Ziegler, ex-rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation, le Programme alimentaire mondial de la FAO pourrait assurer une distribution équitable de la nourriture sur terre. Mais il ajoute qu’en 1998, le PAM a dû interrompre son aide dans certains lieux faute de moyens. Il précise qu’un quart de la récolte céréalière mondiale est chaque année utilisé pour nourrir les bœufs des pays riches et que les spéculateurs de la Bourse de Chicago manipulent les prix des céréales à leur guise. Mais Ziegler ne fait aucun publicité pour les végétariens et se garde bien de condamner le système capitaliste libéral.

Il pense même que les combattants de la faim prolongent les guerres et nourrissent les assassins. La nourriture n’arrive pas toujours aux plus démunis, elle est détournée. Mais « la vie d’un enfant n’a pas de prix. Et tant pis si les assassins prélèvent leur part sur le chargement d’un  cargo ». Le problème avec ce type de raisonnement, c’est qu’on panse quelques plaies à court terme, mais qu’on laisse les causes de la famine amplifier leurs effets. Notons aussi avec Ziegler que l’arme alimentaire est utilisée autant dans les pays pauvres que par les pays riches ou des sociétés multinationales. C’est tout l’ensemble des rapports géopolitiques qu’il faudrait revoir. Distribuer quelques sacs de farine ne sert à rien ou presque. 

L’ouvrage de Ziegler est incantatoire, comme le fut le rapport de la FAO en 1974 qui se terminait par cette promesse : « Dans dix ans, sur cette terre, aucun homme, aucune femme, aucun enfant n’ira au lit le ventre vide ». La famine est devenue structurelle, les solutions ne peuvent que passer par la mise en œuvre de tous les moyens d’y remédier. L’héritage de Malthus et de Marx n’est pas contradictoire, il est complémentaire : lutte contre les inégalités, lutte contre les gouvernements corrompus, lutte contre l’appropriation privée des biens communs, mise en place du planning familial, de la liberté de contraception et de l’interruption volontaire de grossesse, éducation des citoyens qui doivent connaître l’état désastreux de la planète que la surconsommation des pays riches arrive si bien  à cacher. Et le message essentiel à défendre doit être fortement exprimé :

Il ne sert à rien de donner aux affamés du poisson quand on fait en sorte de leur interdire de pêcher. 

* Pour être plus précis,  Darwin écrit dans Life and letters que l’idée de la sélection naturelle lui est venue en lisant L’Essai sur le principe de population de Malthus. En effet, on peut retrouver dans les thèses malthusiennes les prémices du concept de « struggle for life ». Le révérend Malthus applique l’idée de lutte pour la vie à la lutte des populations pour l’espace : c’est un penseur de la rareté et la rareté fait pression, elle sélectionne. De son côté, Darwin fait de la lutte pour la vie, la lutte des populations pour l’espèce : la lutte pour l’existence chez les animaux et plantes amène une sélection naturelle ou encore la survivance des espèces les plus adaptées. En fait, Malthus avait mis l’accent sur l’aspect quantitatif de la population.

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ils préfèrent le H1N1

En 2006, le directeur de l’OMS pour l’Europe Marc Danzon, en était sûr : « Aucun expert n’a laissé espéré que la pandémie aviaire n’arrivera pas un jour. L’incertitude porte sur le degré de sévérité qu’elle revêtira. Dans les dix ans à venir, il y aura une pandémie due à un virus qui se sera échappé du règne animal. » Mais qui est responsable ? Les oiseaux sauvages ont été accusés d’être la source du H5N1 aviaire. En fait le responsable était l’élevage des volailles en batterie. Maintenant surgit un H1N1 porcin. Le risque pandémique lié au H1N1 actuel est lié comme celui du virus aviaire de la trop grande concentration des cochons en batterie. La source de l’épidémie actuelle serait en en effet les élevages de porcs aux conditions d’hygiène scandaleuses, charognes pourrissant à l’air libre, excréments polluants directement les environs (dixit LeMonde du 29 avril).

Cette vie de cochons est à l’image de la vie des poules qui est à l’image de la vie des humains comme l’exprimait si bien  Armand Farrachi dans son livre Les poules préfèrent les cages : « L’objectif à peine dissimulé de l’économie mondialisée est de soumettre le vivant aux conditions de l’industrie. En ce sens le sort des poules en cage, qui ne vivent plus nulle part à l’état sauvage, qui n’ont plus aucun milieu naturel pour les accueillir, augure ainsi du nôtre. Il est possible dans notre monde actuel de prouver que les poules préfèrent les cages, que les otaries préfèrent  les cirques, les poissons les bocaux, les Indiens les réserves, les humains les cités. Si les poules préfèrent les cages, on ne voit donc pas pourquoi les humains ne préfèreraient pas les conditions qui leur sont faites, aussi pénibles, aussi outrageantes soient-elles, à une liberté dont ils ne sauraient faire bon usage et qu’ils retourneraient contre eux-mêmes. Les instituts de sondage, les enquêtes d’opinion et les études de marché prouvent statistiquement qu’un citoyen normal préfère l’anesthésie des jeux télévisés et des parcs de loisirs pour se sentir en sécurité, ne pas éprouver de douleur, ne pas présenter de symptômes d’ennui et de frustration. Il importe peu de savoir comment la volaille humaine s’épanouirait au grand air, mais à quel prix elle préférerait une cage.  »

Concentration des poules, concentration des porcs, concentration des hommes, camps de concentration. Pourquoi avoir refusé de voir cette continuité ? Pourquoi la génération actuelle admet-elle l’inadmissible ? Les humains mettent en place tous les ingrédients d’apparition d’un virus mortel. Les humains préfèrent le H1N1 !

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mettez un préservatif

Pour qui réfléchit, il est absolument anodin que le pape ait dit ceci ou cela. Benoît 16 n’est qu’un humain ordinaire qui dit comme tout un chacun des conneries : « On ne peut résoudre le problème du sida en distribuant des préservatifs : au contraire, cela augmente le problème » (LeMonde du 21 mars). Il dit même des conneries sur une question dont il savait à l’avance qu’elle lui serait posée. Josef Ratzinger est vraiment un humain ordinaire.

Moi, ce qui m’horripile vraiment, c’est que tout le monde semble oublier que le préservatif n’a pas été inventé pour lutter contre le sida ! Le préservatif est d’abord un moyen de contraception. Mais la propagande antinataliste est interdite, que ce soit par l’Eglise catholique, le culte musulman ou la plupart des pays dont la France. Je rappelle l’article 5 de la loi n° 67-1176 du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances : « Toute propagande antinataliste est interdite. Toute propagande et toute publicité commerciale directe ou indirecte concernant les médicaments produits ou objets de nature à prévenir la grossesse ou les méthodes contraceptives sont interdites, sauf dans les publications réservées aux médecins et aux pharmaciens ».

Je rappelle que le premier fléau qui pèse sur la biosphère, c’est la pullulation humaine. Frères humains de tous les pays, mettez un préservatif à défaut d’autres moyens de contraception. Frères humains, limitez le nombre des naissances et la planète en sera soulagée…

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Alzheimer et DMD

En ce jour où Le Monde ne paraît pas pour cause de grève, je m’interroge sur le DMD, droit de mourir dans la dignité. Qu’en est-il de ce problème philosophique que pose la maladie d’Alzheimer ? Les patients  restent-ils des « êtres sociaux » comme le postule le livre de Fabrice Gzil (LeMonde du 18 mars) ?

Le témoignage d’un ami : « En ce qui concerne ma femme, elle a commencé à « débloquer » à qq occasions (hallucinations devant la télé, perte d’objets qu’elle accusait tel ou tel de le lui avoir volé, avant de le retrouver sans en informer ou s’excuser, expulsion d’amis sans motif) dès 1996. Dès 97 j’avais fini par m’inquiéter de ses clashs, et après une émission TV sur le sujet je n’avais plus de doute et en janvier 98, tous les examens (scanner et autres) ne permettaient plus de doute. Même après le diagnostic, Annie n’a jamais fait allusion à sa maladie, attribuant ses absences de mémoire à « sa tête de linotte », et sa non-activité extérieure et intérieure à de la « fatigue ».

A partir de 98, Annie a progressivement et en douceur, sans qu’on s’en aperçoive et qu’elle le signale, arrêtez toutes ses activités habituelles : religieuses (catéchismes, prières, messes quotidiennes, etc.) qui l’occupaient pq entièrement, courrier, téléphone, utilisation de la voiture, cuisine, pour finir par le repassage. Par contre, demande de promenades à pied quotidiennes et premières fugues en France et à l’étranger… En 2000, elle devient incontinente de nuit jq au jour où elle devient incontinente de jour dans des endroits (église, voiture) où cela pose pb. On finit par rester à la maison. Et en avril 2004 j’ai dû me résoudre, la mort dans l’âme, à la placer en maison de retraite. Au début, et pt 2 ans nous faisions le tour du parc en échangeant qq paroles : je l’informais de tt ce que faisait la famille. Puis les promenades se sont progressivement raccourcies car elle montrait de la fatigue, puis se sont arrêtées…

Dernière étape : avril 2007 crise d’épilepsie, phlébite et embolie cérébrale, hôpital où on « la sauve », alors que je n’avais cessé de demander, à notre médecin traitant, à la maison de retraite , à l’hôpital, « pas d’acharnement thérapeutique ni pour elle ni pour moi ». J’avais mm écrit un texte confirmant ma demande, mais personne n’a voulu accepter ce manuscrit (les médecins ayant même refusé de me donner le formulaire officiel pour une telle demande). Depuis on dit qu’« elle a oublié de marcher », elle est en fauteuil roulant, ne parle plus sinon en chantonnement monotone et refuse les bises. Je ne sais pas si elle me reconnaît, on me dit que si, et aussi qu’on ne peut savoir ce qui se passe pas dans sa tête, elle ne souffre pas, est souriante en général avec des passages au noir, où elle semble totalement absente. Depuis qu’elle est en maison de retraite ma psy que je vois une fois par trimestre m’encourage à ne plus aller la voir : « elle n’est plus là », me dit-elle. Mais elle ne m’a pas encore convaincu, d’autant plus qu’il y a tj des pb à régler, administratifs, paiements, vêtements etc.

Pour en revenir à la question posée par l’Alz. souvent je souhaiterais son absence plutôt que sa maladie. Et durant les 1ères années de sa maladie, durant les nuits, mon cerveau élucubrait toutes sortes de scénarios pour qu’on puisse partir ensemble sans souffrir et pt que l’amour nous faisait encore vivre. Mais je n’ai jamais réussi à trouver le bon, et malgré moi j’ai continué à tt faire sans réfléchir ni décider, pour profiter jq au bout des dernières étincelles de sa vie humaine, en espérant partir avant elle. Donc, quand aurait-il été judicieux d’abréger les souffrances qu’elles nous imposent par son état infra-humain ? Avant la mise en maison de retraite ?

Je me suis posé la question cruciale de savoir si les personnes atteintes d’Alzheimer se rendaient compte de leur atteinte et donc pouvaient préparer leur avenir, voire leur fin. La réponse est claire, et je l’ai déjà entendue qq part : la prise de conscience de la maladie est directement liée au niveau d’intelligence du sujet, à ses activités mentales, etc. Id est, plus on est « intelligent » et actif intellectuellement et plus on a de chances de découvrir son mal dès qu’il apparaît. Bruno Bettelheim, la grande référence en pédo-psychiatrie des années 60-70 s’étant aperçu qu’il était atteint d’Alzheimer, préféra se donner la mort. En résumé, soit on a, grâce à ses capacités et activités intellectuelles, les avertissements des premières atteintes et on peut à ce moment-là, si on le décide, mettre un terme à une vie qui, de toute façon va vers sa fin en perdant de jour en jour sa richesse d’humanité ; mais comment ? Cela reste pour moi le très grand problème, le problème n°1 en ce début du XXI° s, qu’aucune des sociétés précédentes n’a été capable d’affronter. Pour moi je revendique et le ferai jq au bout le droit à ma mort. En attendant que l’hypocrisie sociale, politique, médicale et religieuse prenne fin, en souhaitant à nos gouvernants actuels qui font barrage aujourd’hui, de crever de la pire des façons quand leur tour sera venu, et qu’alors ils ne trouvent pas plus de compassion qu’ils n’en montrent aujourd’hui.

Histoire complémentaire : Le romancier flamand Hugo Claus a choisi de mourir par euthanasie alors qu’il n’était qu’au premier stade de la maladie d’Alzheimer (LeMonde du 21 mars 2008). Il a déterminé le moment de sa mort, la Belgique ayant légalisé le droit à mourir. Mais il ne souffrait pas, il était loin du terme ultime de sa maladie, il était encore en pleine possession de ses moyens.

Encore une fois des questions fondamentales se posent : à partir de quel moment un individu peut-il disposer librement de sa vie ? Avec quelle aide de l’Etat de droit ? Et comment, avec une potion létale qu’on pourrait trouver en pharmacie ?

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la voix de Leridon

Enfer et abomination. Le titre qui barre la page du Monde du 7 mars ne fait pas dans la dentelle : « Les programmes de contrôle des naissances ne sont plus d’actualité ». C’est ainsi que s’exprime la voix ainsi officialisée du démographe Henri Leridon, premier titulaire de la chaire développement durable du Collège de France. Mais dans l’interview, nulle trace d’une quelconque préoccupation environnementale, pourtant au cœur de la problématique du développement durable. Comment gérer durablement une population qui a quasiment triplé en un demi-siècle, passant de 2,535 milliards en 1950 à 6,828 milliards en 2009 ? Comment la Biosphère va-t-elle pouvoir nourrir et faire consommer 9,191 milliards d’humains en 2050 ? La question demeure sans réponse ! Les démographes sont avant tout des spécialistes du dénombrement, pas des généralistes du développement durable. Mais ils restent, surtout en France idéologiquement anti-malthusiens. Henri Leridon ne fait pas exception :

– « La question du nombre optimum n’est pas d’une grande utilité pratique ».

Pourquoi donc s’interdire de réfléchir à ce qui serait la meilleure façon de concilier le nombre d’hommes et les possibilités de la Biosphère ? 

– « Le solde nécessaire pour un renouvellement des générations s’établit autour de 2,15 enfants par femme ».

Ah il y aurait donc un optimum, la stabilité de la population mondiale à 9 milliards après 2050 ! Combien de chômeurs et d’affamés ?

– « Les programmes de contrôle des naissances ne me semblent plus d’actualité ».

La Chine pourrait donc abandonner sa politique de l’enfant unique ? Les douze pays africains qui connaissent un taux de croissance de 3 % (doublement de la population en 23 ans) devraient-ils se croiser les bras ?

Richard Heinberg (Pétrole, la fête est finie !), est bien plus sérieux que Leridon : « Combien d’êtres humains l’agriculture post-industrielle sera-t-elle capable de nourrir ? Une estimation précautionneuse serait : autant qu’elle pouvait en faire vivre avant que l’agriculture s’intensifie, c’est-à-dire la population du début du XXe siècle, soit un peu moins de 2 milliards d’êtres humains. »

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euthanasie, le droit ultime

Le Monde du 6 mars, sous la rubrique le livre du jour, résume Pitié pour les hommes. L’Euthanasie : le droit ultime de Denis Labayle, écrivain et médecin engagé. Toute l’argumentation repose sur l’affirmation de la liberté de choisir sa mort, un droit consubstantiel à l’individu contemporain. La journaliste Cécile Prieur ajoute : «  Cette liberté de disposer de soi est récusée par les opposants de l’euthanasie. Au nom d’une certaine idée de la solidarité, et du fait qu’on ne saurait anticiper son rendez-vous avec la mort, ce moment ontologique ». Cela n’engage que cette journaliste.

La solidarité n’est certainement pas l’acharnement thérapeutique, il réside dans l’acceptation de quitter une communauté quand nous pensons ne plus pouvoir y trouver notre place. De plus, je ne vois pas pourquoi le suicide assisté ne serait pas prendre rendez-vous avec la mort de façon anticipée.  Enfin, parler d’ontologie ou « étude de l’être en tant qu’être » ne fait certainement pas avancer le débat. Les opposants de l’euthanasie ne sont pas très clairs dans leurs raisonnements ! Qu’ils acceptent de confesser que c’est seulement au nom de croyances religieuses qu’ils nous empêchent de naître et mourir volontairement. Denis Labayle remarque à juste titre que les opposants à l’euthanasie sont « les mêmes défenseurs de la vie à tout prix » que ceux qui s’opposent à l’avortement. Que les croyants se réservent à eux-mêmes leurs propres choix sans vouloir l’imposer aux autres !

Pour les défenseurs d’une vie paisible en harmonie avec les possibilités de la Biosphère, il paraît évident que le surpoids de l’espèce humaine dans les écosystèmes doit être combattue de façon délibérée, que ce soit par l’euthanasie librement choisie ou par l’interruption volontaire de grossesse.

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homoparentalité interdite

A propos de l’article du Monde du 5 mars, voici la participation de la Biosphère au débat sur l’homoparentalité :

Le 4 août 1982, l’homosexualité était dépénalisée, et le 17 mai 1990 l’OMS retirait l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Il faut saluer ces décisions, la préférence sexuelle de chacun relève de la vie privée quand elle est librement consentie. Mais jusque dans les années 1990, les gays et les lesbiennes faisaient de leur sexualité, stérile par définition, un élément censurant leur désir d’enfant. Au fil des ans, cette autocensure s’est affaiblie. De plus en plus fréquemment, les homosexuels ne sont plus avant tout des militants de la liberté, ils ne tiennent pas de discours politique global, ils ont tout simplement envie, comme beaucoup d’hétérosexuels, de fonder une famille. L’homoparentalité ne concerne encore que 24 000 à 40 000 enfants en France selon l’INED, bien que l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens revendique le chiffre de 300 000 enfants  aujourd’hui, 1 million demain !

Mais lorsque le désir d’enfant est là, encore faut-il pouvoir répondre à la question du comment ! Il faut bien plus de deux personnes quand l’homoparentalité reste adepte de la coparentalité, ou alors on utilise l’insémination artificielle avec donneur pour les femmes, ou un mère porteuse pour les hommes (pratique interdite en France). Pour ces adeptes de l’homoparentalité, ce n’est pas la nature qui fonde la filiation, c’est un choix libre et indéterminé de l’individu !

Pourtant quand on forme un couple homosexuel, il y a déni de l’autre sexe, donc impossibilité morale et matérielle de faire des enfants. Devant les circonvolutions socio-juridiques des humains, la Biosphère demande qu’il y ait un peu plus de respect pour les mécanismes naturels, en particulier celui de la procréation. Homosexuels de tous les pays, acceptez votre stérilité choisie, agissez pour la nécessaire décroissance démographique…

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retour au passé

Nous revenons au tramway et autres transports collectifs qui se substituent à la voiture individuelle. Retour au passé ! Nous savons qu’il faut des produits durables et simples à réparer qui se substituent au jetable. Retour au passé ! Même LeMonde (26 février) consacre un article aux techniques du passé pour que l’agriculture devienne plus verte : « Le constat de l’impasse de l’agriculture productiviste est dressé, faire pousser dans un champ deux cultures, aujourd’hui gagner en autonomie comme les fermes avant la mécanisation et la chimie de synthèse, limiter les achats d’alimentation animale en faisant au maximum pâturer les bêtes, il y a des choses que nous avons eu tort d’oublier. »

Nous avons eu tort d’oublier l’agriculture biologique d’autrefois. Comme l’exprime Richard Heinberg (Pétrole, la fête est finie !), la production agricole grimpante, basée sur des ressources énergétiques abordables, a rendu possible l’alimentation d’une population passant de 1,7 milliard à plus de 6 milliards en l’espace d’un seul siècle. L’énergie bon marché ne sera bientôt plus que de l’histoire ancienne. Combien d’êtres humains l’agriculture post-industrielle sera-t-elle capable de nourrir ? Une estimation précautionneuse serait : autant qu’elle pouvait en faire vivre avant que l’agriculture s’intensifie, c’est-à-dire la population du début du XXe siècle, soit un peu moins de 2 milliards d’êtres humains. » Retour au passé !

N’oublions pas que l’action sur l’alimentation est inséparable de l’action sur une démographie qui a trop librement galopée ; regards vers l’avenir…

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amourabi a dit

Amourabi a dit : Comme je l’ai déjà indiqué en réponse à un article récent du journal LeMonde dans lequel un démographe sur une pleine page disait que la planète pouvait supporter 25 milliards d’habitants, il faut s’entendre sur la définition du mot  » être humain « . Si l’on entend par là, des humanoïdes bipèdes que l’on peut entasser dans des villes tentaculaires, utiliser dans des usines comme des outils et les jeter après usage, les coller le soir devant des spectacles virtuels et favoriser leur reproduction avec des allocations familiales, nourrir avec des aliments inodores, sans goût, bourrés de pesticides, alors, oui on peut même aller jusqu’à 50 milliards. Mais il ne s’agit plus d’êtres humains mais d’animaux humains.

 Source : http://www.notre-planete.info/forums/read.php?29,56360

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octomom

Aux USA, Nalya Suleman, mère célibataire de six enfants, avait décidé de se faire implanter huit embryons congelés d’un coup ; elle constitue dorénavant une famille mononucléaire avec 14 enfants. Il a fallu 46 personnes pour l’assister dans soin accouchement, les nouveau-nés ont déjà coûté 300 000 dollars. La mère vivait déjà en partie de l’aide sociale, recevant bons alimentaires et pension d’invalidité pour ses deux enfants précédents handicapés. Comme conclut LeMonde du 19 février, Nalya Suleman « faisait des enfants au-dessus de ses moyens ».

Nous savons déjà que les USA vivent  globalement au-dessus des moyens de la planète. Si chaque habitant de la planète avait une empreinte écologique similaire à celle des Nord-américains en 2003, il nous faudrait l’équivalent de 5,2 planètes pour répondre de manière pérenne à nos besoins ! Avec un tel mode de vie américanisé, la population maximale que la planète pourrait durablement supporter serait de 1,5 milliard d’habitants (in L’empreinte écologique d’Aurélien Boutaud et Natacha Gondran). Si en plus les jeunes américaines s’amusent à faire autant d’enfants qu’elles le désirent, la fin du monde est proche.

L’octomom Nalya Suleman, quatorze bébés pour elle toute seule, n’est pas l’expression de la liberté individuelle, c’est le signe de l’irresponsabilité totale. En France la procréation assistée est réservée aux couples. En Chine la famille suit le modèle de l’enfant unique. Les Américains sont fautifs, ils doivent donc être punis. Nalya Suleman est fautive, elle ne devrait plus jamais recevoir d’argent de la collectivité. C’est là le véritable prix de la liberté individuelle. 

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relance à la con

Dans le plan de relance américain, les républicains s’esclaffent sur les fonds qui devraient permettre à Medicaid (l’assurance maladie des bas revenus) de rembourser les contraceptifs : « En quoi les préservatifs stimulent l’économie ? » Obama, en bon politique politicien, a immédiatement demandé aux démocrates de renoncer à cette disposition. Ce plan inclut aussi des mesures sociales, comme le refinancement public des associations du planning familial aboli sous W.Bush (LeMonde du 29 janvier 2009). Espérons que cette fois Obama va résister à la pression des conservateurs républicains qu’on peut à juste titre traiter de natalistes.

Ce n’est pas d’un plan de relance dont à besoin les Etats-Unis et les autres pays développés, mais d’un plan de refroidissement : le niveau de vie occidentalisé nous fait vivre au dessus des limites de notre planète, ce n’est pas durable. Obama entend refaçonner l’économie américaine, bâtir une croissance moins fondée sur l’endettement. Mais il ne peut pas tout faire, accroître la dette pour une relance préservant l’emploi et la consommation, et en même temps sortir les Américains de la mystique de l’endettement généralisé. C’est contradictoire. Il y a fort à parier qu’Obama va être victime des lobbies et des intérêts particuliers, comme son prédécesseur. Pourtant il y a quelques points positifs, Obama souhaite doubler en trois ans la production d’énergies renouvelables, faire baisser la consommation en carburant, soutenir par des crédits d’impôt les constructions respectant les normes environnementales. Cela va dans le bons sens, promouvoir une société qui s’engage dans un autre mode de vie.

La politique aujourd’hui consiste dans l’impérative nécessité de prendre conscience de la crise environnementale globale, elle ne saurait se borner à la recherche de compromis entre groupes humains ayant des intérêts contradictoires. Une véritable politique du long terme imposerait au pays un véritable état de guerre : lutter contre la croissance démographique nationale et internationale, sortir de la civilisation de la voiture individuelle, taxer le carbone de plus en plus fortement, viser à l’autonomie alimentaire de chaque région du monde, supprimer les centrales thermiques à charbon et sortir du nucléaire, etc. etc. 

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Casse-toi, pov con

Nicolas (Sarko) n’y était pas allé avec le dos de la cuillère en lâchant au salon de l’agriculture « Casse-toi, pauvre con ! ». Le procureur a requis 1000 euros d’amende à cause de cette agression verbale qui « n’exprime ni une opinion, ni une conviction, mais qui injurie ». Sauf que le prévenu n’est pas Sarko, mais un malheureux quidam qui l’avait recopié sur une pancarte pour le passage de Sarko  en voiture (LeMonde du 25 octobre). Dans notre beau pays, nous n’avons pas le  droit d’offenser le président de la République, bien que celui-ci ait le droit de nous offenser. Mais tel n’est pas mon propos, il concerne une autre page de mon quotidien préféré sur le thème « casse-toi, pauvre con » adressé par de plus en plus d’Italiens à l’encontre des immigrés : « Sale nègre », « Chinois de merde », sans parler des incendies, tabassage ou même meurtre. L’Italie, terre d’émigration, est devenue pays d’immigration et ne le supporte pas (comme d’ailleurs bien d’autres pays). Le temps des migrations se termine.

Si un pays interdit tout départ de sa population, ce que fait la Chine communiste, alors il est obligé de parvenir à la maîtrise de sa démographie. Il apparaît en effet un phénomène de cocotte-minute, de mise sous pression,  qui pousse les autorités à prendre des mesures conséquentes – à être responsable démographiquement -, d’où la politique de l’enfant unique. En revanche dans le cadre de liberté des flux migratoires, une permissivité totale est laissée au taux de fécondité du pays puisque le surplus, l’excédent d’êtres humains ne trouvant pas de travail sur le pays de départ, partira pour en trouver dans les pays d’accueil. Le phénomène de cocotte-minute ne peut jouer, ce qui libère l’autorité de la tâche de contrôler la démographie du pays, et accélère l’expansion démographique mondiale.

 Le droit de se déplacer selon son désir individuel empiète sur les capacités de la Biosphère, les humains ne peuvent continuer à cohabiter humainement avec des migrations de masse. Alors que les humains ont atteint les limites de toutes les frontières, y compris celles de la planète, ils doivent dorénavant se contenter du territoire où peuvent s’exprimer leurs solidarités de proximité. Les Inuits n’émigrent pas, leur terre recouverte de son manteau neigeux huit mois sur douze leur paraît trop précieuse.

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décroissance démographique

Selon LeMonde du 23.08.2008, il paraît que la France est en bonne santé puisque « le seuil de deux enfants par femme est de nouveau atteint ». L’éditorial titré « un atout pour l’avenir » est dithyrambique : « Taux de fécondité le plus élevé l’UE, signe d’une belle confiance dans les temps futurs » ou Performance qui nous donne la médaille d’or en Europe ». Le cœur du raisonnement postule qu’ « Il n’est de puissance que démographique. Ce qu’Alfred Sauvy enseignait, les géants chinois, indien ou brésilien nous le démontrent tous les jours. Ils doivent leur développement à leur population ».

 

Je n’ai pas peur de dire que les éditorialistes du monde déraillent. Ce n’est pas parce que depuis Jean Bodin (1530-1596) on répète bêtement en France qu’il n’est de richesse que d’hommes que cela devient une vérité. La puissance n’est jamais quantitative, elle est qualitative. Les pays émergents ne profitent pas de leur grand nombre de travailleurs, mais des transferts de technologie, du libre-échange, de l’exode rural, de l’exploitation de la main d’œuvre. Il faut voir aussi le prix négatif de ce « développement », entassement urbain, bidonvilles, explosion des inégalités, surconsommation et gaspillage, détérioration des ressources de la Biosphère et j’en passe.

 Il ne faut certainement pas comme le prône LeMonde renforcer les dispositifs natalistes, mais au contraire appliquer la politique chinoise de planification familiale. Il ne faut pas avoir  peur de dire que l’explosion démographique est le cancer de la Terre et que notre avenir est compromis : nous détruisons les écosystèmes qui nous font vivre. Des pays trop riches comme la France doivent montrer le bon exemple, la décroissance démographique. Les exemples à suivre sont l’Allemagne  (1,37 enfant par femme) ou les anciens pays du bloc soviétique dont les taux de fécondité ne dépassent par 1,35.

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génocide programmé

Kigali accuse Paris de complicité active dans le génocide des Tutsis. Il faut dire que l’intitulé officiel de la commission chargée d’enquête quatorze années les faits après donnait déjà le résultat : « Rassembler les preuves montrant l’implication de l’Etat français dans le génocide » (LeMonde du 7.08.2008). Mais je ne rentre pas dans la discussion du pour ou contre, mon quotidien favori s’en charge largement. Je voudrais simplement rappeler que si le Rwanda a été mis à feu et à sang, c’est d’abord pour des raisons démographiques.

            Prenons un livre déjà ancien de Jean Dorst  La nature dé-naturée 1965: « Nous ne craignons pas d’affirmer que le problème de la surpopulation est le plus angoissant de tous ceux auxquels nous avons à faire face dans les temps modernes. Et peu d’entre nous en avons conscience, du fait de sa nouveauté et de tout l’obscurantisme qui en masque encore la gravité. L’excédent de population ne risque pas seulement de compromettre le sort de la flore et de la faune sauvage, il menace bien plus la survie de l’humanité tout entière ». Pour ce naturaliste, l’accroissement démographique a les caractères d’une véritable pullulation. Il regrettait que le Rwanda ait une densité de 126.

Le chapitre de Jared Diamond (Effondrement, Malthus en Afrique ) explicite aujourd’hui les causes profondes du massacre rwandais en 1994: « La population rwandaise a augmenté à un taux moyen de plus de 3 % l’an (doublement en moins de 24 ans). Le Rwanda figure parmi les pays les plus peuplés de monde. La densité au Rwanda est le triple du Nigeria, troisième pays d’Afrique pour la densité. En 1990, elle était de 760 personnes au km2, soit plus que celle du Royaume-Uni. Le développement économique du Rwanda fut stoppé par la sécheresse et l’accumulation de problèmes environnementaux. Le pourcentage de la population consommant moins de 1600 calories par jour (niveau en dessous de celui de la famine) était de 9 % en 1982, 40 % en 1990). Il n’est pas rare, même après le génocide de 1994, d’entendre des Rwandais soutenir qu’une guerre était nécessaire pour diminuer une population en excès et pour la ramener au niveau des ressources en terre disponibles. »

 

            Alors que les malthusiens sont historiquement les premiers objecteurs de croissance, leur influence reste confidentielle. Les humains préfèrent se tuer que réfléchir, cela va plus vite…

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Malthus de retour

            « On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de la population. Lorsque tous les arpents ont été ajoutés les uns aux autres jusqu’à ce que toute la terre fertile soit utilisée, l’accroissement de nourriture ne dépendra plus que de l’amélioration des terres mises en valeur. Or cette amélioration ne peut faire des progrès toujours croissants, bien au contraire. » (Malthus, Essai sur le principe de population, 1798). Après des décennies d’agriculture intensive, l’analyse de Malthus des rendements  décroissants en agriculture se vérifie aujourd’hui.

Car en agriculture, la recette miracle qui permettait de conjuguer productivité maximale, protection de l’environnement et économies de carburant n’existe plus. Alors qu’ils n’avaient cessé d’augmenter depuis les années d’après-guerre, les rendements des grandes cultures plafonnent depuis une dizaine d’années. En France, abstraction faite des variations climatique, c’est le cas aussi bien pour le blé tendre et le maïs que pour d’autres céréales comme le blé dur et l’orge. Mais aussi pour les oléagineux, colza et tournesol. L’appauvrissement en matière organique, relevé par la Commission européenne sur 45 % des sols de l’Union, est un facteur explicatif prépondérant de la baisse des rendements (LeMonde du 28.06.2008)

 L’agriculture productiviste a fait comme si le dopage par les fertilisations, les pesticides et l’irrigation était une méthode durable. Il n’en est rien et la fin des illusions dans les pays riches s’accompagne d’une désertification mondiale des sols de par l’activité humaine. Il n’y a donc plus qu’une solution dominante, limiter la croissance démographique tant qu’il en est encore temps. Malthus avait déjà raison il y a plus de deux siècles…

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accepter sa stérilité

La France se dirige vers la légalisation de la pratique des mères porteuses (LeMonde du 26.06.2008). Rien de nouveau sous le soleil. Dans certaines populations africaines, il existe traditionnellement un mariage légal entre femmes. C’est le cas des Nuer soudanais chez lesquels la fille stérile est considérée comme un homme de son lignage d’origine. La femme stérile perçoit de la sorte une part des dots et avec ce capital, elle peut à son tour acquitter le prix de la fiancée pour une jeune fille qu’elle épouse légalement. Elle lui choisit un homme, un étranger pauvre qui gardera le statut de serviteur, pour engendrer des enfants. Cette histoire, rapportée par Françoise Héritier, montre que le statut de femme stérile engendre socialement des arrangements pour lui procurer un enfant. Il s’agit donc d’une société nataliste pour laquelle l’absence d’enfant est une tare. Les Nuers en arrivent même à procurer un enfant à un mort sans descendance.

 

En France, les vieux du Sénat proposent aujourd’hui de légaliser la pratique des mères porteuses pour éviter que les enfants nés à l’étranger se trouvent privés de filiation maternelle en France. La maternité pour autrui est en effet tolérée en Belgique et aux Pays-Bas, autorisée au Royaume-Uni au Canada et aux USA, interdite en France par une décision de la Cour de cassation en 1991. Quelques Françaises font donc du tourisme procréatif, par exemple pour 50 000 euros quand on utile les services d’une mère porteuse américaine. Pour les femmes qui ne peuvent mener à terme leur grossesse, par exemple par absence d’utérus, la loi future permettrait d’avoir des enfants en toute sécurité médicale. Mais les humains doivent retrouver le sens des limites, l’éthique est un moyen de mettre un frein à cette volonté occidentale de faire tout ce qu’on a envie de faire du moment qu’on a les moyens de payer. Le bébé n’est pas une marchandise.

 Une association défend la légalisation de la gestation pour autrui, la biosphère interdit de contourner la réalité d’une stérilité que la nature a donnée à une femme ou à un homme. D’abord parce que ces différentes pratiques dont les mères porteuses ne sont qu’une facette suppriment une sélection naturelle qui a ses avantages, ensuite parce que le fait de faire des enfants à n’importe quel prix n’est pas une obligation dans un monde déjà surpeuplé, enfin parce que la morale ne peut reposer sur le fait que d’autres pays (ou d’autres personnes) ont mis en place des systèmes qui mettent à mal la filiation.

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LeMonde, nataliste

LeMonde est nataliste et  ne s’en cache pas. Dans un éditorial du 12.04.2008, il analysait la fin des subventions pour la carte famille nombreuse comme « un mauvais signal », le symbole d’une politique familiale généreuse qui disparaissait. Dans un titre ce jour, « La pression démographique menace les forêts du Congo », LeMonde du 28.05.2008 souligne maintenant la problématique malthusienne. La population congolaise devrait presque doubler en vingt ans, passant de 65 millions d’habitants aujourd’hui à 125 millions. Dans un pays déjà mis à genou par des années de guerre (infanticide différé ?), la forêt reste la seule richesse qu’on puisse faire disparaître : bois de chauffage pour les citadins, déforestation pour l’agriculture des ruraux, forestiers plus ou moins certifiés. Une des populations les plus pauvres du monde dépend de la forêt pour assurer sa survie au détriment des arbres.

L’Union européenne cherche donc désespérément les moyens de protéger ces zones tropicales qui forment le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie. Alors on envisage une aide financière internationale, mais on ne sait pas encore à qui la distribuer dans un pays corrompu jusqu’à la moelle, où l’argent disparaît au fur et à mesure qu’il est versé. Le ministre de l’environnement congolais prévient d’ailleurs qu’il serait irresponsable de l’ignorer, lui qui est garant du respect de la biodiversité : les forêts congolaises abritent quelques gorilles et bonobos, sans compter des centaines d’espèces d’oiseaux et des milliers de plantes.

             La protection des forêts humides aurait un coût évalué à 3 milliards de dollars rien que pour la RDC. Mais jamais l’article du Monde n’a envisagé une possible diminution de la pression démographique au Congo. LeMonde est donc nataliste, qui ne dit mot consent. L’argent ne pourra jamais protéger la Biosphère contre une population humaine en constante progression…

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éloge de la dénatalité

Malheureusement je ne peux faire aujorud’hui de commentaire sur mon quotidien préféré puisque le facteur n’est pas passé. Aussi je vous donne quelques extraits d’un livre qui va peut-être créer le scandale : « Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) », éditions du Temps.

  

Michel Tarrier, entomologiste qui analyse depuis quinze ans les écosystèmes du Maroc, a déjà écrit Sauve qui peut la Terre avant de nous offrir cet éloge de la dénatalité avec Daisy. Ils se situent à la fois (sans le dire explicitement) dans la mouvance du malthusianisme (la limitation des naissances) et des amoureux de la Biosphère (l’écologie profonde), ainsi de ces extraits : « Pour ceux qui préfèrent la Nature à l’humain (ce n’est pas dissocié !), la préservation du biopatrimoine, le militantisme à la cause animale, etc., sont de louables activités aptes à compenser l’instinct de reproduction, justifiant socialement le fait de ne pas avoir enfanté. (…) Faire des enfants tue, tue la Planète. Posséder une famille nombreuse est un délit environnemental, une grave atteinte à la Planète et à notre avenir commun ». Les Tarrier citent même le fondateur de l’écologie profonde, Arne Naess : «  L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une diminution substantielle de la population humaine. L’épanouissement de la vie non-humaine requiert une telle diminution. » Nous avons donc classé les citations en deux parties :

  

1) Le malthusianisme

– « Nous n’habitons plus la même planète que nos aïeux : la leur était immense, la nôtre est petite ». (Bertrand de Jouvenel)

– Contrairement à toute logique, la décroissance démographique reste un énorme tabou qui n’ose pas dire son nom. Suggérer de modérer la démographie d’un monde en proie à la surpopulation semble relever de l’outrage, de l’infamie. Personne ne veut entendre que nous ne devons plus faire autant de petits. Mais sachez-le bien, ce qui semble radical aujourd’hui revêtira demain toute normalité.

– La puissance et la richesse nationales n’ont toujours été perçues que par le nombre de ses âmes. Souverains, dictateurs, tyrans n’ont pu qu’encourager la croissance démographique pour s’offrir ainsi la défense de leur territoire et de leurs privilèges.

– Le mouvement décroissant vise à alléger notre empreinte écologique en sortant de la prolifération nataliste, pour retrouver les traces d’un chemin qui ne mette plus en péril la biosphère, qui ne rompe pas les équilibres salutaires.

– Nous feignons d’ignorer la finitude d’un Monde dans laquelle notre multitude puise allègrement et sans relâche. Nous n’avons nul besoin d’une descendance qui ne recevra en héritage que des lambeaux et des restes.

– Il n’y a pas d’autre alternative que de faire globalement le moins d’enfants possibles, ce qui revient pour les privilégiés du Monde développé que nous sommes à ne plus en faire du tout, ou si peu que les statistiques mondiales n’en seront pas effleurées.

  Ressembler à sa mère ou à son père n’est pas une assurance-vie. Il faut quelque chose de plus qu’un couple pour faire un enfant, il faut au moins une planète viable. Les partants pour la procréation ne pensent que  rarement au-delà de l’enfant auquel ils vont donner le jour.

– Quand nous constatons que les couples homosexuels rêvent aussi d’un embryon, les bras nous en tombent.

– L’église catho s’oppose à la procréation médicale assistée, et là elle a toute l’estime des dénatalistes pourtant étrangers à la sainte famille.

– « La Terre vous vomira… », « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! », ce ne sont pas les pires intentions qui se dissimulent derrière ces déclarations agressives, mais bien au contraire les plus intelligentes, lucides et généreuses. Mais les cons qui font la désertification ne savent pas lire entre les lignes.

  

2) Les amoureux de la Biosphère

– « Un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres avant l’amour-propre ». (Claude Lévi-Strauss)

– Nos exigences égocentriques sont relayées par nos habitudes anthropocentristes et, dans la sphère occidentale la plus gourmande, sont confortées par les dérives électoralistes du jeu démocratique.

– Il faut faire preuve d’un esprit de prospective en acceptant ce banal paradoxe de stratégie collective : en ne donnant pas la vie, on respecte celle des autres.

– Mettre un terme au fléau démographique humain pour alléger la pression anthropique qui s’exerce sans commune mesure sur les ressources et redonner leur place aux autres espèces est une solution à adopter dans la plus grande urgence.

– Imaginons un monde où nous ne serions plus dominants mais dominés par une autre espèce de grande taille, où nous devrions fuir, nous cacher, ne plus respirer quand l’autre se manifeste. Imaginons 7 milliards de rhinocéros.

– Nous sommes la seule et unique espèce à avoir envahi la planète jusqu’à occuper les niches écologiques de la plupart des autres espèces, douteux privilège dû au volume encombrant de la merveilleuse éponge qui nous sert de cerveau.

– (A l’heure actuelle) il n’y a pour ainsi dire pas de fraternité interspécifique positive (commensalisme, mutualisme, symbiose…), mais strictement négative (prédation, parasitisme, pathogénie, antibiose…). Malheur à ceux qui ne savent pas partager.

  Dans ce petit livre, la notion anti-démographie n’est abordée que dans le contexte des intérêts universels de la Planète, toutes vies et tous écosystèmes compris. Il n’y a pas d’écologie humaine qui puisse ignorer les interdépendances et les équilibres.

– Nous nous sommes sciemment engouffrés dans un futur en impasse, il nous reste à partager le désert que nous avons conçu.

– Il faudrait, il faudra choisir entre l’homme et la Planète. Choix épineux, cornélien et auquel notre bonne conscience n’est guère accoutumée.

– Le bon chemin, celui qui ne porte pas un coup fatal aux interdépendances, qui ne met pas en péril l’ordre du cosmos est nommé homéothélique. C’est le chemin originel des peuples natifs. Il ne conduit ni à l’abondance, ni à l’appropriation et ne passe pas par la prolifération d’une espèce humaine arrogante et dominante. Les peuples premiers pouvaient tenir le rôle de sentinelles de notre Planète. Encore aurait-il fallu les respecter, ne pas dépecer leurs communautés.

– Pour les peuples autochtones, toute forme de vie induit le plus total respect et la Terre est l’incontournable mère nourricière. Sans un culte excessif de l’humain contre la biocénose, allant même jusqu’à recourir à l’infanticide, dans la résignation douloureuse de la mère amérindienne, pratique terrible et nécessaire lorsqu’il y va de l’intérêt général. Infanticide ou environnement, certains ont le courage de leurs choix, d’autres ont leurs jugements de valeur.

– Nous ne tuons plus nos nourrissons mais nous allons nous retrouver bientôt avec 3 ou 4 milliards de gens qui vont crier famine. Que ferons-nous ?

  

conclusions ?

– En République populaire de Chine « l’Etat encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social », c’est l’article 25 de la constitution chinoise et du malthusianisme ainsi constitutionnalisé.

 – Il semblerait que la sexualité serve d’abord à une fonction de lien social plutôt qu’à une fonction strictement procréatrice.

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oui à la nulliparité

Nous avions déjà écrit : « En quoi  la pénurie de dons de gamètes (LeMonde du 29.01.2008) peut-elle concerner la rubrique Environnement  & Sciences dans lequel il est inclus ? Bis repetita placent ?  En quoi un test sur les ovocytes (LeMonde du 24.04.2008) peut-il concerner la rubrique Environnement  & Sciences dans lequel il est inclus ? Pour quel « projet parental » sélectionner les cellules femelles les plus performantes ? En quoi la lutte contre la stérilité peut-elle concerner la Biosphère ?

Il est vrai que l’assistance médicale à la procréation est un vrai gaspillage, seulement 5 % des ovocytes mis en fécondation débouchent sur la naissance d’un enfant !  Mais pourquoi diable deux articles en trois mois seulement  sur l’AMP ? Mon petit doigt me dit que c’est le lobby des médecins spécialisés dans l’AMP qui s’agite pour qu’on parle de leur gagne-pain. D’ailleurs un article annexe s’intitule  « les PMA appelées à augmenter ».

Mais pourquoi s’inquiéter de la stérilité ? Louée soit en effet la stérilité qui permet la baisse de la population, le désir égoïste doit s’effacer devant les intérêts d’une Biosphère déjà surpeuplée. Au lieu de la lutte contre la stérilité, faisons la promotion dans la rubrique Environnement  & Sciences des nullipares, les femmes n’ayant jamais accouché. Il est significatif que le dictionnaire ajoute « se dit d’une femelle de mammifère avant sa première gestation ». Comme si une femelle humaine était vouée à la procréation ! Les femmes italiennes et espagnoles sans enfant représentent déjà 14 % des femmes, les Anglaises 20 %, les Allemandes 30 % et même 45 % lorsqu’elles sont diplômées de l’enseignement supérieur. Dans les pays anglo-saxons des associations de non-parents se sont même crées au milieu des années 1980 et ont imposé l’usage du mot childfree à la place de childless, histoire de montrer que leurs adhérents ne souffrent d’aucun manque.

             La Biosphère rappelle au journal Le Monde l’énorme responsabilité de donner la vie dans le monde tel qu’il est aujourd’hui. Une femme (un homme) devrait être terrifiée devant la décision de produire un être humain supplémentaire car ce n’est pas l’enfant qui donne un sens à la vie de ses parents ; ce qui compte, c’est la place que cet enfant va pouvoir assumer dans l’équilibre de moins en moins durable des écosystèmes.

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richesse des nations

Jean Bodin (1576) écrivait qu’il n’y a de richesses que d’homme. Adam Smith pensait en 1776 que la richesse des Nations découlait de la division du travail nationale et internationale. N.Baverez estime aujourd’hui (LeMonde du 23.04.2008, page 30), à  la suite de François Quesnay (1758), que les produits de la terre constituent les vraies richesses : « La planète redécouvre brutalement que l’agriculture reste un secteur stratégique. Un choc alimentaire prend corps alors que les politiques de développement ont sacrifié le secteur agricole au profit de l’industrie et des services ». Qui a raison ?

Les natalistes comme Bodin ont une vision quantitative de l’existence qui prolonge la parole biblique « Croissez et multipliez, recouvrez toute la Terre ». Bientôt 9 milliards de personnes et de plus en plus d’affamés, on sait déjà que Bodin plaisantait. Les productivistes comme Smith ont sacrifié les sociétés traditionnelles basées sur la reproduction sociale au profit (surtout financier) de la production sociale de biens et services marchands. Ce n’est pas l’abondance pour tous qui en résulte, mais l’accroissement des inégalités au Nord comme au Sud, l’épuisement des ressources au détriment des générations futures, les crises financières à répétition et le chômage de masse. Quant à Baverez, qui fait encore confiance aux prix du marché pour augmenter l’offre alimentaire et enrayer l’exode rural, laissons-le à ses illusions.

La richesse fondamentale des Nations repose en fait sur l’humus. Il faut trouver cette information au détour d’un article sur les agrocarburants (LeMonde du 23.04.2008, page 8) : «  Les stocks d’humus jouent un grand rôle dans la fertilité des sols, dépendent des résidus de cultures. L’humus a une capacité de stockage du carbone trois fois supérieure à celle des plantes terrestres ». La vraie richesse, celle qui permet de satisfaire nos besoins de base qui sont d’abord alimentaires, résulte de la productivité de la Biosphère, la quantité de biomasse produite par unité de surface. Elle s’exprime globalement en tonnes de matières sèches produites par hectare pendant une année. Elle atteint son maximum dans les forêts pluvieuses tropicales où elle présente une valeur moyenne de 2,2 kilos par m2. La seule énergie utilisée pour assurer cette productivité est celle du soleil, la biomasse constituant une forme transitoire de stockage de cette énergie. C’est pourquoi elle est essentielle pour les humains, bois de chauffe ou de construction, fertilité des sols, formation du charbon au carbonifère… La productivité de la Biosphère, la masse végétale, les décomposeurs, l’ensemble de la chaîne des espèces permet à toute vie de perdurer alors que la productivité de l’activité humaine n’est qu’un vaste pillage de cette richesse.

 Certaines espèces accroissent les possibilités de la vie sur Terre, l’espèce humaine s’ingénie à les gaspiller.

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