sports et loisirs

Dieu n’aime pas le foot

Dieu n’aime pas le foot, c’est devenu un concurrent trop en vogue, un substitut trop parfait. Le foot est en effet une religion, habillé des mêmes oripeaux, une tenue spéciale sur le stade ou dans les gradins, des chants comme à la messe, le culte des sanctifiés du ballon rond, des trophées en forme de calice, la ferveur d’une communauté en transe, des foules de supporters confites en dévotion. Plus besoin d’aller à la messe quand on aime le foot.

Les politiques aiment le foot. La ministre Rama Yade, qui a paraît-il toujours maintenu sa confiance dans l’équipe de France, demande même aux Français de devenir le 12e homme de l’équipe de France et de s’abstenir de toute polémique. Le ministre François Baroin sera consultant sportif sur Europe 1 pendant la durée du Mondial. L’Etat va consacrer 150 millions d’euros dans la perspective de recevoir l’Euro 2016. On dilapide des fonds publics au bénéfice de kermesses commerciales (LeMonde du 12 juin). Les millions n’ont pas englouti l’émotion, ils l’ont entretenue. Un petit Africain ne veut plus qu’une chose, signer dans un grand club pour s’offrir une voiture de sport et des pages dans la presse people. Le sport est devenu un vaste spectacle agrandi à l’échelle de la planète : divertir pour dominer !

Pourtant les Français n’aiment pas le foot, ils sont 42 % à ne pas s’intéresser au Mondial contre 35 % à s’y intéresser. Mais comme les  croyants, les politiques et les médias transforment une activité d’enfant qui consiste à courir derrière un balle en une liturgie adulée, les raisonneurs n’ont pas droit à la parole. Le foot est un moyen utilisé par la société de croissance pour cultive la démesure, l’hubris, l’absence de limites portée par l’Occident au détriment des équilibres de la biosphère. Comme la plupart des activités humaines, les jeux de ballon ont besoin d’une relocalisation, de redevenir un jeu et pas un sport, de retrouver le sens des limites.

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finale Federer-Nadal, on s’en fout

Non, nous ne rêvons pas de la finale de Roland Garros. Non, les quarts de finale n’ont rien d’enivrant. Non, entre Söderling et Federer, nous n’avons aucune préférence. Oui, l’article de Bruno Lesprit sur le feuilleton de Roland Garros (« Tout le monde en rêve », leMonde du 2 juin) nous gonfle. A croire que pour ce journaliste, le tennis est une religion : « Des prières s’élèvent », « Apothéose espérée », « Eternel espoir », « Dimanche sublime ». Mais une religion qui a ses élus (Federer et Nadal) et son bouc émissaire (Söderling). D’un côté Nadal, el reconquistador et  Federer l’idole planétaire. De l’autre Söderling, le trouble-fête, son crime de lèse-majesté, un malandrin, sa 13ème défaite à la satisfaction générale, le gueux, une carte de visite miteuse, ses trophées risibles.

Supprimer le sport dans les colonnes du Monde pour ne garder que ce genre d’article ne va pas nous remonter le moral dans une société où le foot sert de faire-valoir aux politiques et le tennis de bouche-trou sur les chaînes publiques.

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Sarko, footeux 1er

La France désignée pour accueillir l’Euro en 2016. Nous n’en éprouvons aucune satisfaction, plutôt un écœurement devant la gestuelle politicienne. Sarko s’est personnellement impliqué dans la campagne de désignation en se rendant à Genève pour serrer la paluche des membres du comité exécutif de l’UEFA. « La présence de Nicolas Sarkozy a fait pencher la balance », s’exclame Michel Platini. Sarko déclare sans rire que « le sport est une réponse à la crise ». Il avoue même que parce qu’« il y a des problèmes, les politiques mobilisent tout un pays vers l’organisation de grands événements »… qui ne sont pas des solutions. Oubliée la crise, oubliée la rigueur, mais pour un moment seulement. La facture totale de l’évènement devrait s’élever à 1,7 milliards d’euros. Pourtant Le Figaro titrait son édito : « Une victoire politique », puisque Sarko avait mouillé le maillot. LeMonde du 1er juin se contente d’un « sur un petit nuage », mais n’exprime aucune critique de ce mélange du foot et de la politique. Même la socialiste Martine Aubry avait simulé « un grand bonheur » à l’annonce de la sélection de la France. On en reste toujours à la formule latine « panem et circens », du pain et des jeux pour divertir la foule et la dominer.

Le foot-spectacle n’est qu’une activité dont l’objectif est la sidération des masses, l’encadrement d’un troupeau dont chacun fait partie et auquel tous sont assujettis. C’est l’infantilisation d’une foule qu’on a rendu hystérique, qu’elle se rassemble dans les stades ou qu’elle reste avachi devant sa télé. Le foot est devenu le plus puissant des opiums du peuple, la collectivisation de toutes les illusions individuelles. Comme l’exprime un philosophe, « La tribalisation du stade se transforme en une communion nationale et procure une jouissance où l’amour nombriliste se fond dans l’amour communautaire. » Et aucun de nos intellectuels médiatiques ne réagit !

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l’OM champion de France, on s’en fout

La dernière mouture du quotidien LeMonde, lancée le 29 mars de cette année, a supprimé les pages sports. Un choix judicieux ! Selon la directrice de la rédaction, Sylvie Kauffmann, « Pourquoi rendre compte, avec 24 h ou 48 h de retard, d’une rencontre sportive déjà largement vue et commentée ». C’est pourquoi nous n’avons plus à supporter les résultats indigestes de résultats sportifs sans intérêts. Par contre LeMonde du 7 mai fait une analyse des dessous de l’OM, redevenu champion de France. On peut déduire de l’excellent article de Mustapha Kessous que le foot à Marseille est à la fois une religion, une addiction, un fait culturel global : « Dès la naissance, les enfants sont trempés dedans, l’OM se transmet familialement. » Cette messe footbalistique est entretenue par les politiques. Le maire s’exclame : « la ville est apaisée quand le club est victorieux… Au-delà de l’aspect sportif, c’est un véritable facteur d’intégration. »

                L’article contre-balance les avantages par les inconvénients. Le succès de l’OM est surtout un « moyen d’oublier que Marseille est une ville parmi les plus pauvres de France. Les gens qui ont des problèmes socialement compliqués s’accrochent à ce qui peut symboliser le succès et la   revanche ». Peu importe que les dirigeants du club se suicident ou finissent en prison, peu importe que les joueurs soient surpayés ou drogués, peu importe que le résultat des matchs soit truqué, les supporters supportent à cause de leur vie tronquée.

Avec la télévision, le tourisme et la publicité, le sport est un moyen de divertir pour dominer les masses. Comment des citoyens peuvent-ils oublier que le sport a un effet politique massif de diversion, d’illusion et d’abrutissement des travailleurs et des chômeurs. C’est une manière insidieuse et terriblement efficace de redoubler l’aliénation capitaliste. Il n’est pas étonnant que l’animateur de télé Jean-Pierre Foucault soit partie prenante dans l’organigramme de l’OM. Il participe de l’aliénation, ce qu’Engels a appelé la fausse conscience : la conscience d’un monde qui fait croire de façon illusoire que le football, c’est du jeu, de la joie et de la liberté.

 

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les Grecs n’iront pas à Botco

Les Grecs se serrent la ceinture, ils vont économiser sur leur consommation de bière et de cigarettes. Il y en a même un qui envisage de limiter ses sorties cinéma, un autre qui prévoit de ne plus partir en vacances à l’étranger. Ils sont comme des enfants qui se retrouvent privés de jouet. Ces informations absolument essentielles, si ce n’est existentielles, nous sont données par la journaliste Catherine Simon du Monde (6 mai 2010). Mais dans le même numéro, le quotidien nous vante les délices d’un voyage à Botco, archipel du Vanuatu : quelques heures de vol d’Athènes à Paris, puis 22 heures de vol de Paris à Sidney, puis 3 heures de vol de Sidney à Port-Vila ; bonjour les émissions de gaz à effet de serre ! Puis on grimpe dans un camion « cahotant » et on fait même une heure de marche pour finir ; bonjour l’angoisse ! Tout ça pour apercevoir à Botco quelques ossements exhibés par une tribu ex-cannibale ; bonjour le dépaysement ! Les Grecs ont autre chose à faire qu’à partir pour Botco. Les Grecs, mais aussi les journalistes du Monde feraient mieux de lire l’excellent recueil d’Offensive Divertir pour dominer (la culture de masse contre les peuples) :

« Le loisir conforte le travail, il permet d’y revenir détendu, reposé, défoulé. Nous voici prêt, de nouveau, à nous vendre à fond à notre activité productive, celle qui finance, justement, la gamme plus ou moins étendue de nos loisirs. Le tourisme est une compensation thérapeutique permettant aux travailleurs de tenir la distance. Avec les pénuries probables de carburant, le management du monde trouvera la solution : il donnera du signe en place et lieu d’une réalité. On nous vendra du virtuel, de l’espace de synthèse. Cela a déjà commencé. Notre époque est réduite au culte du divertissement plutôt qu’à la culture de la diversité. Le discours contemporain nous fait  croire qu’être libre revient à faire ce que l’on veut, quand on veut, indépendamment de toute considération éthique ou écologique. Tout au contraire, espérer être libre implique d’avoir conscience de ses chaînes, et non de vivre comme si elles n’existaient pas. »

                La société occidentale nous fait vivre à crédit pour nous offrir une vie rêvée par d’autres, y compris par  LeMonde. Ne partons pas à Botco et pratiquons la simplicité volontaire.

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divertir pour dominer

Voici une introduction pour un livre qui montre que la télévision, la publicité, le sport et le tourisme participe de la fabrication du consentement dans un système voué à sa disparition prochaine. Télévision, publicité, sport et tourisme n’ont pas d’avenir dans une société social-écologiste.

Selon Peter Reichel, les nazis auraient été les premiers à comprendre l’importance de la culture de masse. Avec tous les moyens à leur disposition, ils ont créé un monde d’illusions qui a entraîné un peuple entier au désastre avec sa complicité active. En fait, ce résultat n’est que la continuation logique de la Révolution industrielle. C’est en Angleterre, le berceau de l’industrialisation, que sont nés le sport et le tourisme avant que les Etats-Unis ne deviennent le cœur de la culture de masse. La naissance de la production de masse au début du XXe siècle correspondait l’émergence d’une consommation de masse. En coupant les travailleurs de leur base rurale et domestique, qui constituait leur principal moyen de subsistance et leurs réseaux de sociabilité, le capitalisme industriel a obtenu leur soumission. Cette domestication des travailleurs s’est accompagnée du développement d’une culture de masse. Elle se définit comme un ensemble d’œuvres, d’objets et d’attitudes, conçus et fabriqués selon les lois de l’industrie, et imposés aux humains comme n’importe quelle autre marchandise. L’impuissance et la malléabilité des masses s’accroissent en même temps que les quantités de biens qui leur sont assignées. A partir du moment où le salariat s’étend à une majorité de la population, les dominants ne peuvent plus se contenter uniquement des rapports de force bruts. A ceux-ci, toujours nécessaire en dernier recours, s’ajouter la fabrication du consentement.

                Au cours du XXe siècle, les modes de vie se sont uniformisés et l’imaginaire de la société de consommation s’est répandu sur toute la planète. Dans un même mouvement, le capitalisme désenchante le monde, détruit toute forme d’autonomie et d’authenticité tout en favorisant les intérêts d’une minorité. La culture de masse est un élément essentiel de la reproduction de la société dominante. Le divertissement a pris de telles proportions qu’il menace les racines anthropologiques d’une civilisation. La lutte contre le divertissement n’est pas marginale ou périphérique. Lutte de classe et contestation culturelle doivent donc aller de pair.

Source : Divertir pour dominer (la culture des masse contre les peuples)

Offensive, éditions de l’échappée 2010

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un avenir sans François Fillon

L’Homme de l’Année, ce n’est certainement pas François Fillon. Son engagement pour sauvegarder la filière automobile française (prime à la casse etc.), mais aussi sa passion affichée pour les sports mécaniques, le disqualifient durablement. Qu’il découvre la course des 24 heures du Mans sur les épaules de son grand-père n’en fait pas un bon analyste politique, mais simplement un intoxiqué des courses de vitesse. Que Fillon adolescent participe, en tant que figurant, au tournage du film « Le Mans », au côté de Steve McQueen ne devrait pas empêcher Fillon adulte et 1er Ministre de réfléchir sur la déplétion pétrolière. Il devrait savoir qu’un de ses prédécesseurs, Pierre Messmer avait décrété le 30 novembre 1973 l’interdiction du sport automobile sur le sol national. Mais Fillon n’y connaît rien en écologie, il n’espère qu’une chose, parvenir à ressusciter le Grand prix de France de F1 (« C’est un échec pour lequel je n’ai pas encore dit mon dernier mot »). Fillon voit derrière « ce débat qui fait rage autour de l’automobile deux conceptions de l’avenir qui s’affrontent : ceux qui sont favorables à une forme de décroissance, de retour en arrière et puis il y a ceux qui misent tout sur le progrès de la science, sur le progrès de la technologie qui nous permettra de relever les défis qui sont devant nous ».

Non monsieur Fillon, le « retour en arrière », c’est votre croyance qu’un mode de vie qui dilapide le capital naturel peut perdurer encore longtemps. Non monsieur Fillon, l’automobile n’est pas victime d’un « acharnement » au nom de la défense de l’environnement, mais une innovation technique obsolète dès que le prix du baril dépassera 200 euros. Non monsieur Fillon, il n’y a pas ceux qui, « au prétexte des dangers réels qui menacent l’individu nient sa liberté », il y a ceux pour qui la liberté, c’est la liberté de moins polluer, c’est la liberté de ne pas être coincé dans les bouchons. Non monsieur Fillon, l’automobile ce n’est pas «  le plaisir et la liberté », mais l’aliénation des individus et la dépendance envers le Moyen Orient.

Monsieur Fillon, l’automobile individuelle n’est pas la solution, elle est le problème. Monsieur Fillon, vous n’avez pas la capacité d’être président d’un pays qui connaîtra bientôt une profonde crise écologique.

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des avions cloués au sol, la bonne affaire !

Un petit volcan qui se réveille et c’est une grande partie de l’espace aérien européen qui reste fermé plusieurs jours (LeMonde du 18-19 avril). Pour nous, cela serait une bonne nouvelle si c’était volontaire et durable : l’avion est l’ennemi de la planète et des humains. Nous trouvons démesuré le fait de partir en vacances au loin, à Tahiti, en Tunisie ou ailleurs. Nous trouvons ridicule de la part des ressortissants européens de prendre l’avion pour aller dans un autre pays européen que le sien. A plus forte raison si on utilise les lignes aériennes internes à son pays. Les avions doivent rester définitivement cloués au sol.

Ce qui rend les voyages si faciles, les rend inutiles. Parce que l’individu moderne aime la virginité, s’il y reste un lieu vierge, il s’y porte aussitôt pour le violer ; et la démocratie exige que les masses en fassent autant. L’avion fait de Papeete un autre Nice et de la dune du Pyla un désert très peuplé ; les temps sont proches où, si l’on veut fuir les machines et les foules, il vaudra mieux passer ses vacances à Manhattan ou dans la Ruhr. Aujourd’hui sites et monuments sont plus menacés par l’administration des masses que par les ravages du temps. Comme le goût de la nature se répand dans la mesure où celle-ci disparaît, des masses de plus en plus grandes s’accumulent sur des espaces de plus en plus restreints. Et il devient nécessaire de défendre la nature contre l’industrie touristique.

Il fallait des années pour connaître les détours d’un torrent, désormais manuels et guides permettront au premier venu de jouir du fruit que toute une vie de passion permettait juste de cueillir ; mais il est probable que ce jour-là ce fruit disparaîtra. La nature se transforme en industrie lourde dont l’avion est le sinistre messager. Les peuples, leurs mœurs et leurs vertus sont anéantis par le tourisme par avion plus sûrement encore que par l’implantation d’un combinat sidérurgique.

NB : Rédigé avec l’aide de Bernard Charbonneau, Le jardin de Babylone, 1967)

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tourisme et goût du risque

On recherche en Égypte l’escapade sous escorte militaire qui s’écarte un peu du rail à touristes ; les voyageurs désœuvrés cherchent les destinations à risques. Fêtes de Pâques en Irak ou traversée du désert en Mauritanie, ils veulent filtrer avec l’enlèvement ou l’assassinat. On postule que le touriste aide une région à se développer, on veut surtout se faire plaisir et émettre du carbone. Mais les risques vont se multiplier au cours du XXIe siècle. Philippe Chalmain prédit une population de 10 milliards d’humains d’ici à 2070, dont les deux tiers vivront dans d’immenses (bidon)villes, comment survivre ? L’enlèvement pour obtenir une rançon, payé ou non par le quai d’Orsay, deviendra une généralité. Et comme il sera de plus en plus difficile de nourrir convenablement les foules dans un contexte de rareté des sols et des eaux, le voyageur ne sera plus le bienvenu. La tribu des Dongria Kondh semble aujourd’hui plus proche de l’extinction que du happy end du film Avatar, la richissime Vedanta Resources expropriant ses terres pour s’emparer d’un gisement de bauxite. Les survivants rejoindront les indiens Navajo qui se contentent pour l’instant de dénoncer en musique la colonisation et le génocide de leur peuple par le gouvernement des États-Unis et la cupidité généralisée.

Les militants de la Terre-mère ne seront pas tous non violents au XXIe siècle. Quand il n’y aura plus rien à piller et que la pauvreté aura été transformé en misère, la foule des exclus pourchassera ceux qui se risqueront encore dans leurs contrées lointaines. Les pays riches font déjà aujourd’hui la chasse aux immigrés, on ne voit pas pourquoi demain les habitants des régions déstabilisées par l’occidentalisation ne feraient pas la chasse aux touristes. Ils reprocheront aux ressortissants du Nord le pillage irrémédiable de leurs ressources, la destruction de leurs particularismes par le voyeurisme touristique et l’étalage ostentatoire des inégalités.

Cela n’empêchera sans doute pas les occidentaux de risquer encore leur vie à l’étranger, les jeunes du début de ce siècle jouaient déjà avec délectation au « Jetueunami.com » ; risquer la mort en vrai donnera du piment au voyage… Ainsi va la Biosphère en folie !

NB : toutes les informations de ce post sont issues du Monde du 11 février)

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ni foot, ni handball

Les médias, en exaltant le sport-spectacle, détournent l’attention des vrais problèmes. Le Monde (cf. le 2 février) consacre une pleine page aux sports qui n’ont aucune importance (la France, experte en handball, Roger Federer qui n’en finit plus de gagner, etc.) et une seule page Planète à des événements aussi considérables que « les négociations climatique en pleine confusion » ou « la nécessaire réduction de la consommation de pesticides ». D’où vient ce déséquilibre entre ce qui est et ce qu’il faudrait ?

Bien avant le néolibéralisme, dès l’école républicaine de Jules Ferry, l’industrialisme avait insufflé à l’école un état d’esprit odieux de concurrence entre nations ; aujourd’hui l’incontestable succès de l’équipe de handball sacre la France nouvelle championne d’Europe. L’école est devenue un lieu de confrontation des performances individuelles ; aujourd’hui l’équipe de France de handball est la plus performante au monde. Tout au long du XXe siècle, l’école a servi à légitimer la discipline nécessaire au travail mécanisé en usine ; aujourd’hui les sections sport-études « se sont mis à fabriquer une magnifique usine à champions » (Philippe Bana, DTN du handball). Le sélectionneur Claude Onesta en rajoute : « Non seulement on a aujourd’hui l’équipe la plus performante au monde, mais on se dit qu’il y aura encore des équipes de France de handball performantes. Parce que la machine continue à produire des joueurs de qualité. »

Ce n’est pas de cette idéologie de concurrence et de ses machines à fabriquer des champions dont la biosphère a besoin. Une École digne de ce nom devrait bannir toute apologie du sport-spectacle globalisé (coupe d’Europe, du monde…) et s’en tenir à des cours d’éducation physique dans un esprit de détente, de jeu et d’entretien de la santé, uniquement. Sans oublier l’indispensable éveil à la nature.

NB : réflexion inspirée par le livre L’enseignement face à l’urgence écologique de B.Legros et J.N. Delplanque

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supprimons les courses automobiles

Les experts ne savent plus quoi dire. Dans un même article, ils peuvent à la fois affirmer que la reprise économique va suivre (le cours des Bourses) en 2010 car c’est le sens de l’histoire et conclure avec Isaac Newton : « Je sais mesurer le mouvement des corps célestes, pas la folie des hommes. » (Jacques Marseille, Travailler plus, pour gagner plus, pour consommer plus, est dépasséLeMonde du 5 janvier). Jacques ne sait plus où nous pousse le vent de l’histoire puisque « si la Chine et l’Inde continuent sur le même rythme de croissance, d’ici quelques décennies, il faudra les ressources de quatre planètes pour soutenir la demande globale ». Mais dans le même numéro du Monde, le « Dakar » continue sa course folle. Comme l’exprime les premiers concernés (la Fundacion para la defensa del ambiente), cette course « est un amusement pour riches qui viennent jouer à l’aventure dans le tiers-monde ».

Les logiques économiques, sociales et culturelles qui président à la variabilité des actions humaines échappent à l’analyse de l’écologue : l’homme apparaît comme une population sujette à de perpétuelles mutations, une boîte noire particulièrement fantasque. Mais c’est aussi une personne à la recherche d’un bonheur partagé. C’est pourquoi nous avons besoin d’un chef d’Etat courageux qui dira au prochain sommet mondial :  

« Je suis là pour représenter les intérêts de ma patrie, mais je suis là aussi pour représenter les générations futures, tous les pauvres de notre planète, et notre Terre-patrie. C’est pourquoi je demande une mesure symbolique immédiate pour lutter contre nos émissions de gaz à effet de serre, l’arrêt de toutes les courses automobiles. En effet le temps n’est plus où des gens au volant n’avaient plus le temps d’admirer les paysages et de nouer des relations conviviales. Le temps n’est plus où il fallait forcer la reprise avec des plans de relance qui soutiennent des entreprises sans avenir comme les constructeurs automobiles. Le temps n’est plus où nous pouvions gaspiller en deux siècles la moitié de nos ressources fossiles. Le temps n’est plus où nous ne prêtions aucune attention aux équilibres écologiques de notre petite planète.  Faisons tous l’effort de comprendre les maux de notre société pour pouvoir y remédier. Vous pouvez compter sur moi : Yes, we can ! »

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Padak, pas d’accord

L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Ainsi, le 4 janvier  2008, c’était la joie dans la Biosphère, le rallye Lisbonne-Dakar 2008 avait été annulé. Padak, personne ne pouvait être d’accord avec le Dakar. Selon Al Qaida, il ne rassemblait qu’un ramassis de « croisés, d’apostats et de mécréants ». ; on était presque proche de la vérité quant aux participants.

En fait il s’agissait uniquement d’un événement spectacle qui n’existait que parce le début du mois de janvier est en général assez vide d’informations ; il faut donc meubler ce vide existentiel par l’essence de compétiteurs motorisés. En conséquence cette organisation mercantile, organisée depuis 1978 par l’ASO (Amaury Sport Organisation), gaspillait l’énergie fossile, agressait la flore et la faune, occasionnait nombre d’accidents et devenait la vitrine de l’idiotie occidentale. Ce jeu de grands enfants représentait une approche peu respectueuse des biotopes traversés et agressés par cette furie mécanique. Vélorution réclamait à juste titre l’abandon du Dakar… le « Dakar » a lieu depuis 2009 en Amérique du Sud !

Aujourd’hui Hervé Kempf s’interroge : « Le bilan carbone » du « Dakar » serait à plus de 20 000 tonnes de CO2. Faut-il interdire les courses d’autos ? » (LeMonde du 3-4 janvier 2009). A Copenhague, c’est une des mesures qui auraient du être prises, la lutte contre le réchauffement climatique manque de repères symboliques. D’autant plus que le sport automobile a bien d’autres inconvénients, bien analysés par Ellul et Illich :

« Il faut prendre divertissement non pas au sens d’amusement, mais au sens pascalien : l’homme est diverti, c’est-à-dire détourné de penser à soi-même, à sa condition humaine, mais aussi détourné des plus hautes aspirations, du sens de la vie, des objectifs supérieurs. L’importance du sport étant désormais dominante, il faut créer l’événement sportif, rien que pour le spectacle. On fabrique alors des monstruosités comme cette course de Paris-Dakar, insultante comme gaspillage au milieu des pays de famine, démonstration de la puissance occidentale parmi les impuissants du tiers-monde, parfaite vanité. » (Jacques ELLUL, Le bluff technologique, 1986)

« Entre des hommes libres, des rapports sociaux productifs vont à l’allure d’une bicyclette, et pas plus vite. » (Ivan Illich)

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Copenhague et la F1

Le mécanisme actuel des négociations climatiques est dans le coma (cf. communiqué de presse FNE + CFDT ce jour 18 décembre). Heureusement, loin des bavardages diplomatiques entre chefs d’Etat, la société civile commence à bouger : la formule 1, incitation vociférante aux émissions de gaz à effet de serre, est à l’agonie. L’industrie automobile  est dans l’impasse financière, Honda a abandonné la F1 en 2008, imité cette année par BMW et Toyota ; Renault suit la même voie, cédant la majeure partie du capital de son écurie. Mais cela relève de la crise financière, il y a plus grave pour l’avenir de la F1. Les protagonistes des sports mécaniques sont confrontés au glissement des valeurs. La crise écologique pousse à abandonner le culte de la vitesse, le culte du bruit, le culte de l’abrutissement des masses qui font vroom vroom au volant par procuration puisque maintenant le radar les attend au tournant.

Malgré l’échec de Copenhague, on se prépare à arrêter les courses automobiles. Le peak oil du pétrole conventionnel est déjà passé, dans cinquante ans il va falloir nous passer complètement de 85 % de dépendance aux énergies fossiles, nous allons (si tout se passe au mieux) vers la jouissance dans la frugalité. La croissance était synonyme de gaspillage, il faut économiser l’énergie pour ne pas dépasser 2 °C, la mesure symbolique par excellence serait l’arrêt des compétitions de F1.

Source documentaire : LeMonde du 18 décembre

Renault lève le pied en formule 1 

Il peut y avoir du plaisir à agir pour l’environnement (Jean –Louis Etienne)

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Johnny Hallyday est mort

Johnny est-il mort ? Je suis devant l’hôpital, de l’autre côté de la rue. Personne ne veut nous fournir la moindre information. Cet hôpital protège tant la vie privée des célébrités que nous ne savons toujours pas si Johnny est vraiment mort ou non. Mais en vérité je vous le dis, quand ça arrivera, un jour ou l’autre et c’est certain, la perte pour l’humanité sera immense. Heureusement que nos disques durs et nos cerveaux lents conserveront encore longtemps la trace de son immense talent. Ah, attendez ! Une personne digne de confiance s’approche de moi, nous allons enfin connaître l’état actuel de son état de santé. Non, ce n’est pas Les Fatals Picards, juste un communiqué de Johnny encore bien vivant qui nous fait dire :

« Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs, vous êtes tous suspendus aux dernières nouvelles de mon bulletin de santé. C’est une énorme erreur. N’ayez crainte pour moi, ma vie a été bien remplie, ma mort est de l’ordre de l’insignifiance. Par contre, vous savez tous que le débat public sur les nanotechnologies risque de tourner court. Déjà neuf réunions publiques de passé et presque personne n’est au courant. C’est lamentable, absurde, inconséquent. Vous êtes tous là à vous interroger « sa gueule, qu’est-ce qu’elle a sa gueule ». Mais putain de dieu, y’a autre chose que moi sur cette planète. Intéressez-vous aux nanotechnologies qui conduisent direct à une société totalitaire, ou au bonheur de l’humanité, j’en sais pas plus, le débat suit son cours, chaotique et soumis aux puissances financières… ou aux joies de la technoscience. De toute façon le débat ne sera riche et passionné que si vous me lâchez la grappe pour vous consacrer aux seuls débats qui comptent. A bon entendeur, salut… »

Pour en savoir plus sur le nano-débat, lire LeMonde du 11 décembre

ou renseignez-vous auprès de www.piecesetmaindoeuvre.com

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la main de Thierry Henry

La main de Thierry Henry lors du match de foot France-Irlande n’a qu’une importance secondaire. D’autant plus que le foot lui-même n’a qu’une importance très secondaire. Pourtant LeMonde du 28 novembre fait semblant de s’intéresser  à l’éthique du sport sur deux pages uniquement au travers du cas particulier de cette main coupable. Au-delà de l’affaire Henry, c’est la place du foot en particulier et du sport-spectacle en général qui doit être questionné. Le seul article qui s’interroge vraiment sur nos valeurs fondamentales est celui qui se demande s’il ne faudrait pas interdire le foot étant donné sa transformation en fanatisme, chauvinisme et haine de l’adversaire. L’enjeu n’est pas de savoir quelle place doit avoir l’arbitre ou qui doit l’emporter dans un match. L’enjeu est de voir que le fait de courir bêtement derrière un ballon quand on est entre adultes est devenu un phénomène planétaire et une aliénation collective.

Le foot-spectacle est devenu une activité dont l’objectif principal est la sidération des masses, l’encadrement d’un troupeau. Le Mondial n’est pas une épopée fraternelle et glorieuse, ce n’est qu’un business de plus. Le foot est devenu le plus puissant des opiums du peuple, la collectivisation de toutes les illusions individuelles. La société du spectacle n’est rien d’autre que l’ensemble des compensations mensongères offertes à ceux qui ne sont plus rien. C’est ainsi qu’on peut résumer le livre de JM Brohms et M.Perelman, Le football, une peste émotionnelle, sous-titré la barbarie des stades. Ils constatent que lors du Mondial 1998, toutes les forces politiques et tous les intellectuels s’étaient rués sur le devant de la scène pour célébrer sans la moindre retenue l’ivresse, la transe, l’euphorie, la liesse de l’événement… alors que le foot n’est qu’une politique d’encadrement des foules, un moyen de contrôle social, l’application de la formule de la Rome antique « panem et circenses » (du pain et des jeux). Je suis donc attristé de constater que même Cohn-Bendit puisse accepter de répondre à des questions à propos de la main de Thierry Henry. L’écologie se fout complètement de Thierry Henry et de son jeu de main.

La Biosphère constate qu’il y a une sorte de symbiose entre les amateurs de sport en chambre et les médias qui leur servent la soupe. Les humains croient qu’ils sont libres alors qu’ils sont programmés par l’industrie du spectacle à oublier qu’ils ont un cerveau. Comment redonner le goût de la Nature à des individus qui lisent l’Equipe (premier quotidien par la diffusion) et préfèrent passer leurs soirées et leur WE devant leur écran télé plutôt que de s’activer physiquement à l’extérieur de leurs linceuls ?

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à quoi servent les JO ?

La désignation du Brésil pour les JO de 2016 sert la popularité de son  président Luiz Lula. Les JO flattent en effet le nationalisme et les populistes. La non-désignation des USA dessert son président OBAMA, mais il s’en remettra parce que ce n’est certainement pas une défaite de l’Amérique. Les JO doivent aussi flatter les pays émergents en donnant pour la première fois sa place en Amérique latine. Les articles du Monde (4-5 octobre) nous montrent parfaitement que les JO sont d’abord un fait politique, mon quotidien oublie de dire que cela nous fait oublier l’aspect sportif, anodin par ailleurs. A quoi sert-il de savoir combien de secondes il faut pour parcourir 100 mètres ?

C’est aussi un fait économique, c’est-à-dire une dépense inutile. Les JO ne sont en aucun cas crucial pour le développement du Brésil. Cela ne va créer que quelques emplois temporaires, cela ne va pas faire diminuer l’ampleur des bidonvilles de Rio. Au Brésil, 36 % de la population urbaine habite déjà dans des taudis. Et les miséreux ne vont pas se loger dans les 25 000 chambres qu’il va falloir construire pour accueillir des spectateurs. Les mégalopoles (Rio, 11 millions d’habitants, la folie de la démesure) sont devenues des décharges où l’on rejette une population excédentaire à laquelle on permet de temps en temps de hurler et chanter pour une arène sportive : panem et circenses, du pain et des jeux. Alors, à quoi servent en réalité les JO ? A rien de bon.

« Plus vite, plus loin, plus fort », telle est la devise des jeux olympiques modernes alors que les principes de la Biosphère sont à l’inverse « Aller moins vite, aller moins loin, plus de douceur » : il faut respecter les écosystèmes, il faut supprimer les JO.

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il est permis d’interdire

Le diagnostic est partagé par tous ceux qui décryptent la vie de notre petite planète : le mode de vie à l’occidentale est obsolète, la droite sarkozyste comme la gauche socialiste nous disent qu’il faut changer de civilisation. Pourquoi ? A cause de la rupture entre la puissance technologique de nos économies et les limites physiques de la croissance. LeMonde du 23 septembre reprend d’ailleurs ce constat sarkozyste imparable : «  Le XXIe siècle sera le siècle de la fin du pétrole, il verra donc la fin de la voiture telle que nous la connaissons. » Malheureusement l’article à côté nous abreuve encore des péripéties de la formule 1. Comme si, en 2009, la F1 avait encore le droit d’exister ! Au moment du premier choc pétrolier, les pouvoirs publics avaient déjà arrêté cette compétition ridicule pour montrer le bon exemple de l’économie d’énergie.

LeMonde  ce jour est d’ailleurs beaucoup plus critique qu’à l’ordinaire : «  Le côté bling-bling de la F1 paraît plus que jamais has been. A l’heure où l’industrie s’interroge sur la nécessaire conversion à la voiture « verte », l’univers de la compétition, le culte de la vitesse, les consommations astronomiques de carburant, les victoires fêtées sous des douches de champagne et les jeunes femmes en bikini dans les paddocks, paraissent complètement décalés ».

 Si Sarkozy était vraiment conscient de l’urgence de réduire la vitesse de notre société thermo-industrielle, non seulement il imposerait une taxe carbone à 32 euros la tonne, mais pour mieux faire accepter la purge, il ferait en sorte que la F1 et les 4×4 soient interdits au niveau (inter)national.

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Usain BOLT à 9 »58

Il a fallu attendre les jeux de Mexico en 1968 pour que les sprinters descendent sous la barre des dix secondes (9’’95). Usain Bolt a même franchi à Pékin les 100 mètres en 9’’69 (LeMonde du 16-17 août). Mon petit doigt m’a dit qu’il vient de faire encore mieux aux Mondiaux de Berlin. Certains pensent qu’il y aura toujours une surprise quant à la vitesse à laquelle un humain peut aller. Mais on donne à ces records une importance qu’ils n’ont pas.

Le premier problème est celui de la définition du sport en lui-même. On le considère  comme positif alors qu’il n’est pas un jeu. Le sport est une activité organisée, de compétition, dont la logique est bien éloignée du jeu que l’on fait pour soi et avec d’autres. Le deuxième problème, c’est qu’on ne peut réduire l’analyse aux résultats sportifs sans dévoiler ses fonctions économiques. Le sport reflète le fondement des rapports de production capitaliste : individualisme, apologie de la compétition, du rendement et du dépassement de soi. Troisième problème, politique : le sport sert toujours la stratégie du pouvoir en place, il est du coté de l’ordre établi et de sa logique. Enfin ses implications sont idéologiques, le sport est une incorporation de valeurs, celles du toujours plus, mythe de la croissance ininterrompue des performances, croyance dans le « Progrès ».

Dans le monde des records perpétuels, il n’y a pas de décroissance possible, il n’y a plus de sens des limites. Croître encore et toujours est le maître mot de l’univers sportif qui, loin de servir d’exemple, devrait constituer un contre-modèle. Il faut prendre le temps d’aller lentement. Marcher des kilomètres sur des sentiers de randonnée devrait nous apporter infiniment plus de plaisir que le spectacle d’un autre que soi-même  avalant ses cent mètres.

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Mickael Jackson out !

Michael Jackson est mort. Les décomposeurs de la Biosphère n’attendent pas son corps dans la joie et l’allégresse : il apporte trop de médicaments avec lui. LeMonde lui consacre trois pages le 27 juin, encore deux articles le jour suivant : trop de papier (trop d’arbres) consacré à un tout petit évènement. Il était une « icône planétaire » : en fait il était resté un petit garçon formaté d’abord par son père, puis par la firme Motown, par Quincy Jones, par son docteur, par les médias… Michael Jackson était un pur produit de la société du spectacle c’est-à-dire de la société de l’aliénation. Michael Jackson est mort, il n’était d’aucune utilité. Ah si, peut-être,  son célèbre we are the world ?

– Il voulait « que le monde ne soit plus qu’un », mais il ne pensait qu’aux humains, certainement pas aux écosystèmes.

– Il disait qu’ « il est temps de venir en aide à la vie », mais il empruntait pour ses plaisirs personnels, pas pour sauver les derniers bonobos.

– Il croyait encore que « nous faisons tous partie de la grande famille de dieu », alors que notre vraie famille, c’est la Biosphère.

– Il affirmait que « ce monde, c’est nous, c’est nos enfants », mais qu’a-t-il fait pour les générations futures ?           

Il en sera de la ferveur mondiale après son décès comme de la mort de la princesse Diana, un feu de paille qui remplit les pages et certainement pas notre cerveau.

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la Grande Boucle, out

En matière sportive, il faut prendre la drogue dans le double sens de potion magique et de divertissement. Personne ne peut plus ignorer l’importance du dopage dans le sport de haut niveau. LeMonde du 18 juin peut même écrire que sur le dossard des coureurs qui vont bientôt prendre le départ du Tour de France, il faudrait mentionner « Nuit gravement à la santé ». Entre 1903 et 1939, l’espérance de vie des vainqueurs de la Grande Boucle était de 74 ans, largement supérieure à celle des Français (60 ans). Aujourd’hui les ex-champions vivent vingt ans de moins que la moyenne nationale. Mais finalement, si le sport de haut niveau ne faisait mal qu’aux sportifs, cela ne serait pas grave, Le problème, c’est que le vélo, le foot, le tennis, etc., servent de divertissement.

Il faut prendre divertissement non pas au sens d’amusement, mais au sens pascalien : l’homme est diverti, c’est-à-dire détourné de penser à soi-même, à sa condition humaine, mais aussi détourné des plus hautes aspirations, du sens de la vie, des objectifs supérieurs. Pour se rendre compte de l’énorme captation du public par le sport, il suffit de considérer la place qu’il tient dans les médias. Ce qui est le plus remarquable, c’est cet envahissement, toute l’année, cette façon de faire que chaque jour ait sa tranche sportive. Alors le dernier match devient bien plus important qu’un accord international. Bien entendu cette diffusion gigantesque est le support d’une publicité écrasante. Il en résulte que l’homme qui ne se passionne pas pour ces gesticulations n’est pas tout à fait normal ! Mais je suis fier de connaître le discours d’Ellul (Le bluff technologique, 1986) et de ne pas être dans la norme !!

Le sport d’élite n’est plus que pharmacopée ambulante pour spectateurs en manque d’efforts physiques personnels. La Biosphère mérite mieux que le détournement de ses mécanismes physico-chimiques par des humains imprudents et impudents qui veulent nous décérébrer.

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