Dans le cadre du pacte vert, les véhicules à moteur thermique seront interdits de commercialisation dès 2035… Avec la voiture électrique, la solution existe… La voiture,va redevenir un produit cher… La place de l’automobile dans la société est remise en question… Seul un large débat de société permettra de reconfigurer l’usage de ce bien à forte valeur symbolique. (édito du MONDE)
Compléments d’analyse avec les commentaires sur le monde.fr
Marie81 : Combien de centrales nucléaires en plus pour alimenter tout ça ? Ou bien on pédale 🙂
jbfa : Le transport routier en France représente une consommation d’énergie avoisinant les 450 TWh/an. La production électrique en France est d’environ 525 Twh/an. Le doublement de la capacité de production électrique en France étant difficilement envisageable dans les 15 ans, il semblerait que la proposition politique (politicienne) consistant à laisser croire en creux que l’ensemble des véhicules thermiques seront à terme remplacés par des véhicules électriques est illusoire.
Pessicart : Edito où se déplacer semble être une fin en soi. La voiture électrique permettrait de confirmer le principe « je décide de me déplacer donc je me déplace par moi-même où je veux ». Même en électrique le coût d’un simple déplacement individuel est énorme. Quand on réfléchit à ses propres déplacements on voit assez vite qu’ils vont à l’encontre d’une vie équilibrée : dépendance à un véhicule, risques associés, temps gâché, prix du transport, infrastructures nécessaires… Comme le disait Pascal « tout le malheur des hommes vient de ne pas savoir demeurer au repos dans une chambre ». La finalité d’une société ne peut pas être de donner une voiture à n’importe qui pour aller acheter son pain, il est urgent de décourager les déplacements.
Michel Lepesant : L’automobile – électrique ou non – n’est utile que dans un monde de la mobilité. C’est donc cette mobilité qu’il faut remettre en cause : je travaille pour me payer une voiture qui me permet d’aller travailler puis de partir en vacances pour retrouver des forces pour retourner travailler pour payer ma voiture… Même un hamster saurait que c’est une histoire de fous. La voiture électrique est bien un défi, un pied de nez à notre intelligence collective (ou à ce qu’il en reste).
Sarah Py : L’analyse de cycle de vie d’une automobile. Voilà comment se mesure la pertinence de la comparaison entre véhicule moteur essence ou diesel et moteur électrique. C’est à dire intégrer l’ensemble des paramètres de la fabrication à l’utilisation, au recyclage. Ce choix de basculer l’ensemble du parc automobile vers l’électrique à t-il été le fruit d’une réflexion approfondie et objective et tenant en compte l’ensemble de ce cycle de vie, ou à t-il été pris sur des postures idéologiques ?
Observateur : Les Véhicules Électriques ne deviennent notablement plus propres que les classiques qu’en considérant un nombre élevé de km parcourus total : dévastateur pour la société, car on accroît encore la dépendance a la voiture. Vous voulez diviser par 2 les émissions de votre véhicule ? Divisez par 2 les km parcourus..
Requiem : Jeudi dernier en allant faire le plein d’essence je faisais le calcul suivant : devant moi il y avait 1 voiture qui se servait et 3 qui attendaient. Entre le moment ou je me suis mis dans la file et celui ou j’ai remis le contact pour quitter la station il s’est écoulé près de 30 mn. En rentant chez moi j’ai regardé quel était le temps de recharge d’une voiture électrique et j’ai trouvé qu’avec une recharge rapide une Renault Zoe ZE40 se charge en 2h40. Donc dans une situation équivalente mais avec des voitures électriques je serai resté 13 heures dans la station. Je crains que dans le futur, faire un voyage en véhicule électrique risquera de ressembler à ceux du temps de la traction animale ou il fallait laisser du temps aux chevaux pour se reposer et se nourrir.
pioch : la voiture électrique ne pourra jamais être la solution aux transports individuels. Le marché international du lithium et autres composés des batteries ne le permettra pas : trop limité et rapidement hors de prix. Quant aux besoins en électricité il impliquerait un fort investissement en centrale nucléaires, ce que nous sommes incapables de faire quand bien même la population accepterait ce deal, ce qui n’ est pas gagné.
Michel Brunet : La e-208 pèse 1450 kg contre la même en essence 75cv 1030 kg, les 420 kg de batteries à trimballer ne sont pas innocents dans ce bilan
DécroissantsDeLamourEtDuTofu : Vivre sans bagnole, un défi vital pour l’humanité. Pour lutter contre le dérèglement climatique, l’automobile doit rapidement disparaître, à l’exception des véhicules d’urgences, professionnels ou de location. Révolution pour les citoyens des pays industrialisés, cette relocalisation de nos vies dans un espace-temps à taille humaine, avec un rythme plus naturel, va aussi réduire les inégalités sociales, améliorer la santé, la qualité de vie et le pouvoir d’achat de tous.
Artemis purple : Illich avait compris depuis longtemps que la voiture, à essence ou électrique, nous mènerait dans le mur. L’utilisation de la voiture entraîne un allongement des distances dans les déplacements, entre lieu de vie et activité professionnelle. C’est la phénomène dit de la vitesse généralisée, plus on veut aller vite, plus on va lentement. Invitation à lire ou relire ‘Energie et équité’ de Ivan Illich.
MarcoPolo : Si on compare l’énergie que l’on peut tirer d’un kilogramme de carburant: Avec de l’essence on obtient environ 13 KWh/Kg Avec de une batterie Lithium-ion, environ 0.2 KWh/Kg Avec de l’hydrogène compressé, environ 34 KWh/Kg Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Densit%C3%A9_massique_d%27%C3%A9nergie On voit que le gagnant est l’hydrogène , qu’il faudra produire avec de l’électricité nucléaire…
PRC @Marcopolo : Oui mais la densité de l’hydrogène comprimé a 700 bar vaut environ la moitié de celle de l’essence. Comme ce qui compte c’est le volume du réservoir, nous voilà à égalité sauf que l’essence est liquide à température ambiante. Personnellement j’aurais quelques doutes à m’asseoir au dessus d’un réservoir d’hydrogène à 700 bars…
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
15 juin 2009, pour une société de non-voiture
17 septembre 2009, écolomobilité, non électrique
9 mars 2013, Zoé, véhicule électrique tout public, fiasco assuré
23 janvier 2014, Il n’y a sans doute pas de voiture vraiment « propre »
29 juin 2014, Ségolène Royal et le fiasco de la voiture électrique
9 février 2015, La voiture électrique de Ségolène Royal est très sale
24 octobre 2017, La voiture électrique nous empêche de voir l’essentiel (Alain Gras)
21 juillet 2019, Voiture électrique pour tous, faut pas rêver (synthèse)
20 juin 2021, Voiture électrique, le piège du cobalt
3 juillet 2021, Le rêve de l’automobile pour tous prend fin
26 juillet 2021, Fin du moteur thermique, dévoiturage obligé
– « Les voitures particulières sont responsables de près des deux tiers des émissions de CO2 du secteur des transports.» (édito)
À force de répétitions etc. on finit par penser qu’il suffit de verdir la Bagnole (individuelle) pour sauver le Climat. Le rapport CITEPA 2019 nous en dit plus sur les émissions CO2 en France :
– Transports : 29%. Dont 28% pour le transport routier (composé à 53% de voitures individuelles).
– Bâtiments résidentiels/Tertiaires : 20%. Dont 12.5% pour le résidentiel.
– Agriculture, sylviculture et gestion des sols : 19%. Dont 9% est liée à l’élevage bovin.
– Industries manufacturières : 18%
– Transformation de l’énergie : 11%
– Déchets : 3%
La Bagnole représente donc environ 15% des émissions totales de CO2.
Seulement 15% ça percute moins que 66%. Sauf que 15% ce n’est pas rien non plus. Et ça ne veut pas dire qu’il ne faille rien faire sur la Bagnole. N’empêche que le transport routier c’est aussi des millions de camions. Et qui transportent quoi ? Les bâtiments ce sont aussi des bureaux, des magasins, etc. Mais qui font et qui vendent quoi ? etc.
Peu importe, le Business et le Système sont bien plus importants que le Climat.
Et la Bagnole aussi, du moment qu’elle soit verte.
Cet édito nous renvoie vers une autre propagande.
– « Faire accepter la voiture électrique, un défi pour les industriels » (par Eric Béziat le 27 juillet 2021)
Convaincre plutôt que contraindre et patati et patata. En attendant, faut voir tout ce qu’on accepte (avec ou sans «»), faut voir tout ce qu’on nous met et comment on nous parle ! Alors on peut imaginer, sans mal, le mal que se donnent ces pauvres industriels qui ne veulent que notre bien, parce que nous le valons bien. Bref, que demande le Peuple ?
Eric Béziat aurait pu commencer son histoire (storytelling) avec «la voiture électrique la moins chère du marché» (Dacia Spring), ou avec une de celles en dessous disons des 20.000 … mais non, il a choisi une caisse à 43.600 euros.
Voilà donc ce qui doit faire saliver le pékin moyen, la Hyundai Ioniq 5 ! Celle là ou telle ou telle autre, pas une cacahuète ni une bagnole à pédales en tous cas.
Seulement, c’est trop cher… qu’il dit le con-sot-mateur. Qui à ce prix là préfère encore s’offrir une bonne grosse chaudière à fioul genre Béhèmeuh.
Le tchalaindge consiste donc à faire baisser le prix de 10.000 euros.
Parce qu’à 33.600 euros, la Hyundai Ioniq 5 sera enfin … acceptable.
Et la BMW iX à partir de 76 250 … encore plus acceptable !
Misère misère !
On aurait pu aussi mettre en avant l’ami de Citrohaine,
7000 neurones, 75km d’autonomie, 490kg, 45km/h (qui couvrirait la grande majorité des déplacements quotidiens).
Éloge de la lenteur!
Éloge du pouvoir d’achat!
Éloge du rapport poids voiture/transporté(s)
Toujours pas écologique!
Mais en remplacement (pas en +) d’une diesel/essence urbaine, j’hésite!!!
Et puisqu’ «avec la voiture électrique, la solution existe»… ça serait vraiment trop con de ne pas en profiter. Vraiment trop con pour tout le monde. À commencer pour les cons-tructeurs et les gros industriels (capitalistes), qui comme on sait font vivre des millions de travailleurs. Tout un tas d’innovateurs, de dessinateurs, de dizailleneurs, de fondeurs, d’usineurs, de monteurs, de vendeurs, de transporteurs, de réparateurs, d’assureurs et j’en passe. Disons plutôt des millions d’esclaves. D’esclaves notamment du Patron, du Banquier et bien sûr de la Bagnole. D’esclaves qui sans leurs chaînes et les coups de bâtons de leurs maîtres crèveraient sûrement de faim. La Boétie avait tout compris. Misère misère !
Alors en avant toutes vers l’«émancipation » et la «liberté», la Bagnole Électrique pour tous en 2022 ! Disons plutôt pour tous ceux qui auront les moyens de se la payer.
En attendant, dans leurs gros carrosses bien «propres», les Niel, Pigasse, Kretinsky et Compagnie resteront pour beaucoup les symboles de la «réussite».
Et pour beaucoup trop ! Et c’est bien là le Problème.
Avec cet édito Le Monde nous sert là un bel exemple de propagande.
N’oublions pas pour qui roule «le quotidien des affairistes Niel, Pigasse et Kretinsky», ce n’est pas pour rien qu’à La Décroissance on l’appelle aussi «La Pravda du système».
Le message est envoyé dès la première phrase : «Pour lutter contre le dérèglement climatique, l’automobile électrique doit rapidement remplacer la voiture à moteur thermique».
Il n’y a donc pas à discuter, ni à chipoter, Elle DOIT ! Et nous on se doit juste de dire amen. Et puis même pas, il n’y a rien à dire. Maintenant que les esprits sont mûrs et que cette «révolution […] a peu de chances d’être contestée politiquement», le moment est donc venu d’accélérer.
Quant à ce «large débat de société, assorti de solutions concrètes pour ceux qui ne peuvent s’en passer»… laisser moi rigoler.
Un large débat !!! Un référendum peut-être ? Ou bien un simple sondage ? Le Top serait une con férence citoyenne sur la Bagnole.
Des solutions concrètes !!! Un chèque de combien ce coup-ci ? Ou alors combien de tubes de vaselines, payés par le con tribuable ?
Hein… qu’est-ce qu’ils en pensent les zécolos ?