démographie

Antonio Guterres, un incapable à l’ONU

Le niveau de compréhension par nos élites des mécanismes qui sont en train de nous broyer est au plus bas niveau. Exemple : dans une tribune au « Monde », le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies exhorte les pays développés à prendre des mesures pour « combler le gouffre » des inégalités mondiales, lors de la COP27 en Egypte et du sommet du G20 à Bali.

Antonio Guterres : Des milliards de personnes souffrent ; des centaines de millions sont touchées par la faim, voire la famine… La guerre en Ukraine exacerbe les crises alimentaire, énergétique et financière… De nombreux pays du Sud sont accablés de dettes colossales… Les pays les plus riches doivent apporter aux économies émergentes le soutien financier et technique dont elles ont besoin pour abandonner progressivement les énergies fossiles… L’Initiative sur l’exportation de céréales par la mer Noire est au centre de cette action… Forte de 8 milliards d’habitants, notre planète a les moyens d’offrir de vastes possibilités aux pays où la croissance démographique est la plus forte… Grâce à des investissements relativement modestes dans la santé, l’éducation, l’égalité des genres, les pays les plus pauvres d’aujourd’hui pourraient devenir les moteurs d’une croissance durable et verte… Je n’ai jamais douté de l’ingéniosité de l’humanité.

Commentaire des écologistes

Cette tribune est hallucinante, « demain tout ira au mieux » alors qu’on va directement vers 10 milliards de personnes entassés sur une planéte pillée et désertifiée. Nous ne laisserons rien des ressources fossiles à nos générations futures, nous ne leur laisserons qu’une planète en feu au sens propre et au sens figuré. Guterres rêve encore d’une croissance économique alors qu’il faudrait de toute urgence, étant donné l’inertie démographique, investir d’urgence dans le planning familial au niveau mondial. Un euro/dollar qui irait dans l’éducation à la contraception coûterait beaucoup beaucoup moins cher et aurait infiniment plus d’impact qu’une relance par quelques milliards distribués à on ne sait à quoi. Rappelons à Gutteres que nous avons augmenté de 1 milliard en onze ans seulement et que c’est déjà invivable et ingérable. On se dirige vers un monde déshumanisé dans une nature qu’on a tué.

Antonio Guterres, un incapable à l’ONU Lire la suite »

Nous sommes 8 milliards, stop ou encore ?

Dans les médias, la question démographique est restée totalement absente des débats contemporains. Pourtant nous passons aujourd’hui le cap des 8 milliards d’êtres humains sur la planète Terre. Selon le compteur démographique de Neodemos,1 site pour lequel collaborent plusieurs démographes italiens, on aurait déjà atteint les 8 milliards le 19 janvier 2022. En effet  les statistiques à l’échelle mondiale connaissent un degré d’incertitude important car certains pays n’ont pas eu de recensement depuis des années.  Celui de la République démocratique du Congo, approximativement 107 millions d’habitants en 2021, date de 1984. Il y a bien sûr des estimations, mais elles résultent d’approches indirectes, avec une une marge d’erreur plus ou moins importante selon les pays. Au niveau mondial, un écart d’évaluation de 100 à 200 millions de personnes semble donc tout à fait acceptable. De toute façon un seuil de 8 milliards n’indique pas s’il y a suffisamment, trop ou pas assez d’humains. Voici quelques réponse possibles.

La première remarque, c’est d’indiquer que la population humaine connaît une évolution exponentielle, très rapide, avec un doublement de la population de période à période. On estime qu’il y avait 1 milliard d’habitants sur Terre en 1800, nous sommes 7 milliards de plus, une multiplication par 8. Or une telle accélération est très difficile à gérer. C’est ce que montrait le rapport au Club de Rome en 1972 sur les limites de la croissance :

« Une population croissant dans un environnement limité peut tendre à dépasser le seuil d’intolérance du milieu au point de provoquer un abaissement notable de ce seuil critique, par suite par exemple de surconsommation de quelque ressource naturelle non renouvelable… La rapidité des progrès techniques nous a permis jusqu’ici de faire face à cette démographie galopante, mais l’humanité n’a pratiquement rien inventé sur le plan politique, éthique et culturel qui lui permette de gérer une évolution sociale aussi rapide. »2 René Dumont pouvait écrire un an avant sa candidature à la présidentielle de 1974 : « J’ai été saisi à la gorge par les perspectives qui s’offrent à nous si se prolongent les actuelles croissances exponentielles de la population et de la production industrielle. Jamais une société humaine n’a perdu à ce point le contrôle de sa démographie, de sa technologie, de son modèle de consommation. Non seulement nous nous acheminons vers une rupture brutale de notre type de civilisation au détriment de nos petits-enfants, mais nous privons définitivement les pays d’économie dominée de toute possibilité de réel développement… »3

A cette époque, la population mondiale était estimée à 4 milliards d’humains ; en 50 ans nous avons doublé notre nombre, donc multiplié considérablement les difficultés économiques et socio-politiques, principalement dans les pays qui connaissent un blocage de leur développement... Le taux de croissance mondial a certes diminué, un peu plus de 1 % au niveau mondial, mais il s’agit encore d’un doublement tous les 70 ans. De tels effectifs, toujours croissants au rythme de 1 milliard tous les 13 ans depuis 1960, nous conduisent à consommer toujours plus de ressources, toujours plus d’énergie, à émettre toujours plus de polluants et de gaz à effet de serre. Ils nous conduisent aussi à occuper presque tous les espaces au détriment de la vie sauvage, de très nombreuses espèces ont déjà disparu ou sont en grand danger d’extinction. Les sols connaissent une désertification, la COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probantComment nourrir, loger, transporter et faire vivre dans de bonnes conditions une telle multitude tour en respectant les limites de la planète ? Une étude du Conseil économique et social des Nations unies, publiée début 2011, mettait déjà clairement en garde :

« Sans un effort considérable pour abaisser le nombre de naissances, le scénario optimiste d’une population mondiale culminant à 9 milliards d’individus vers 2050 pour décliner ensuite pourrait être illusoire.4

Pourtant dans la presse ont fleuri récemment plusieurs articles exprimant une « inquiétude » démographique face à un risque de dépopulation. D’après une étude de l’université de Washington, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique en 2050. Et les commentateurs d’estimer que cela ne constitue pas une bonne nouvelle. Quid selon eux des retraites, de la place de l’immigration, des systèmes de santé et de protection sociale ? Dans plusieurs pays, y compris la Chine, on s’inquiète du niveau de vieillissement et pas du poids global de la population sur les écosystèmes.

Selon la banque mondiale, la densité moyenne mondiale était de 24 hab./km² en 1961, de 60 hab./km² en 2020. Bien entendu les situations sont diverses selon les pays, 235 hab./km² en Allemagne, 381 en Belgique, 464 en Inde, 1265 au Bangladesh. Ces chiffres globaux sont trompeurs, le cas de l’Égypte est particulièrement frappant ; il n’y a que 30 000  km2 de surface utile et les 100 millions d’habitant se massent autour du Nil. L’Égypte présente alors une densité utile de 3 300 /km2, une des plus élevée au monde.

Prenez pour référence parlante une densité de 100 hab./km² soit un carré de 100 mètres de côté (1 hectare) pour chaque personne. C’est un minuscule espace non seulement pour assurer notre subsistance et nos commodités, mais aussi pour produire tout ce que nous consommons, logement, vêtements, meubles, voiture, ordinateur… Alors la France, surpeuplée ou sous-peuplée avec une densité de 123 hab./km² ? Il faut sinquiéter du poids de notre nombre qui a déjà dépassé depuis longtemps la capacité de charge de la planète et de la plupart des territoires comme l’indique par exemple les calculs de l’empreinte écologique.

Pour en savoir plus, cette synthèse publiée début octobre

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

Présentation du livre par l’éditeur

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

2 édition Fayard, sous le titre Halte à la croissance ?

3 René Dumont, L’utopie ou la mort, Paris, Seuil, 1973

Nous sommes 8 milliards, stop ou encore ? Lire la suite »

Démographie Responsable fait un sondage

Pour les Français, la Terre est surpeuplée. Ils sont favorables à une nécessaire maîtrise de la natalité.

À l’occasion de la naissance du huit milliardième humain, fixée par l’ONU au 15 novembre 2022, deux associations, Démographie responsable et Écologie sans frontière, ont commandé un sondage IFOP pour connaître l’opinion des Français sur le niveau de la population en France et dans le monde. Les résultats du sondage vont à l’encontre des idées communément admises, véhiculées par les dirigeants politiques, les grands médias et même les organismes publics en charge de la démographie. Ils rejoignent en revanche les conclusions du GIEC et de la communauté scientifique internationale.

Oui, la planète est surpeuplée ; oui, cette surpopulation est une cause importante du réchauffement climatique et de la perte de la biodiversité ; oui, la France est aussi concernée et doit s’efforcer de stabiliser sa population plutôt que l’accroître. C’est du moins ce qu’affirment dans leur grande majorité les personnes interrogées par l’IFOP. Malgré le mantra nataliste asséné en permanence, le verdict est sans appel. Les réponses des Français aux six questions posées révèlent une convergence de vues que les initiateurs de cette étude n’avaient pas imaginée.

https://www.demographie-responsable.org/sondage-2022.htm

Certes, les électeurs écologistes sont plus sensibles que d’autres au réchauffement climatique et à la perte de la biodiversité, tandis que ceux d’Éric Zemmour se montrent plus soucieux du contrôle des flux migratoires. Certes, les jeunes envisagent plus facilement que les vieux une certaine diminution de la population française, quand les riches montrent moins d’intérêt que les pauvres au maintien des allocations familiales. Cependant, les différences entre les différentes catégories sociales et entre les différentes sensibilités politiques sont minimes. Ce qui frappe, au contraire, c’est la grande homogénéité des réponses, là où on ne l’attendait pas. Les clivages traditionnels de la société française sont ici presque résorbés. Preuve sans doute, deux siècles après Malthus, de la modernité et de la pertinence de la question démographique.

Les résultats du sondage sont disponibles dans leur intégralité sur le site web de l’association Démographie responsable.

Créée en 2009, Démographie responsable est une association écologiste qui a pour mission d’alerter sur les dangers liés à la surpopulation. Elle veut introduire la question de la population dans tous les débats sur l’environnement et milite pour une stabilisation, puis une diminution progressive de nos effectifs, dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement.

Créée en 1999, Écologie sans frontière a été l’une des ONG initiatrices du Grenelle de l’environnement en 2007. Elle a ensuite été l’une des premières à initier des actions judiciaires contre l’inaction des pouvoirs publics en matière de santé-environnement, en 2014. Elle s’efforce aujourd’hui de faire reconnaître la démographie comme un facteur clé dans la préservation de l’environnement.

Source : https://www.causeur.fr/le-malthusianisme-une-idee-neuve-en-europe-planete-surpeuplee-sondage-ifop-246162

Démographie Responsable fait un sondage Lire la suite »

Démographie Responsable accède au MONDE

Alors que la population mondiale dépassera les 8 milliards avant la fin de l’année, il est temps d’imaginer de nouvelles solutions pour diminuer la fécondité des humains, assure, dans une tribune au « Monde », l’association Démographie responsable.

Le comité scientifique de Démographie Responsable (extraits) : L’année 2022 est marquée par l’avancée régulière et implacable du réchauffement climatique, dû à la combustion de ressources fossiles accompagnée de l’augmentation de la concentration du CO2 et d’autres gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Derrière l’émission moyenne de gaz à effet de serre par personne, se cachent de très fortes disparités. Faire porter l’effort de sobriété sur les catégories les plus émettrices, et donc les plus aisées, paraît évident. L’année 2022 est aussi celle d’une prise de conscience. L’enjeu des ressources alimentaires se trouvait déjà au centre des travaux de Thomas R. Malthus, qui soulignait, en 1798, l’incapacité de la production de nourriture à augmenter à proportion de la population, et plaidait donc pour une limitation de la croissance de cette dernière. Cependant, l’explosion démographique mondiale (multipliée par 8 depuis Malthus) n’a pas produit la paupérisation massive pronostiquée ; mais l’accroissement de la productivité agricole, qui explique ce décalage, atteint aujourd’hui ses limites. De fait, la question de l’adéquation des ressources aux besoins est loin d’avoir disparu, en ce début de XXIe siècle. En France et ailleurs, les tensions montent sur les usages concurrents du sol : habiter, se nourrir, produire des biocarburants et de l’énergie renouvelable, conserver des zones sauvages. De même, le niveau et la répartition des ressources en eau suscitent des alarmes. La question des ressources se pose de façon brutale : en témoigne l’apparition répétée du mot « sobriété » dans le débat public.

Un facteur majeur du réchauffement est incontestablement le nombre des humains. Réduire la population contribuerait simultanément à son atténuation, en diminuant les émissions de gaz à effet de serre puis leur concentration atmosphérique, et à notre adaptation, par exemple en facilitant l’évacuation des zones du globe les plus affectées par le réchauffement et ses conséquences. C’est pourquoi le franchissement de la « barre » des 8 milliards d’humains annoncé par les Nations unies, le 15 novembre 2022, incite à considérer l’opportunité et la capacité à agir sur ce facteur. La communauté scientifique n’est nullement indifférente au rôle de la démographie dans les enjeux environnementaux. Ainsi, un avertissement public signé par 15 000 chercheurs de tous pays liste plusieurs actions-clés. Deux d’entre elles concernent directement la démographie : « réduire encore le taux de fécondité en faisant en sorte qu’hommes et femmes aient accès à l’éducation et à des services de Planning familial, particulièrement dans les régions où ces services manquent encore » et « déterminer à long terme une taille de population humaine soutenable et scientifiquement défendable tout en s’assurant le soutien des pays et des responsables mondiaux pour atteindre cet objectif vital ».

Au niveau mondial, consacrer une petite part des sommes promises à la COP21 pour financer l’accès à la contraception des femmes qui le désireraient et améliorer le système éducatif s’avérerait un effort particulièrement efficace. L’exemple des 17 pays africains qui se sont donné l’objectif en 2017, à Ouagadougou, de réduire leur fécondité à moins de trois enfants par femme en 2030 est à soutenir. En France, il conviendrait de réviser à la baisse la politique nataliste. Il faut atteindre la « sobriété démographique » ; cela conditionne l’avenir de l’humanité.

Premiers signataires : Jean-Claude André, météo-climatologue ; Gilles Bergametti, directeur de recherche au CNRS ; Jean-Loup Bertaux, planétologue ; Roger-Maurice Bonnet, ancien directeur scientifique de l’Agence spatiale européenne ; Richard Bonneville, ancien directeur scientifique du Centre national d’études spatiales ; François Forget, planétologue ; Marc Gillet, ingénieur météorologue ; Alain Hauchecorne, atmosphériste ; Rosine Lallement, astrophysicienne ; Alessandro Morbidelli, astrophysicien du Système solaire ; Philippe Waldteufel, géophysicien.

Retrouvez la liste complète des signataires sur https://demographie-responsable.org

Pour en savoir plus, un livre, Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus,

faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité,

à défaut commandez à la FNAC.

Démographie Responsable accède au MONDE Lire la suite »

Implosion démographique en vue ?

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Les anti-malthusiens ont cette caractéristique en commun, la mauvaise foi. Ils écrivent récemment : « Contrairement à ce qu’indiquent les projections des Nations unies, il y a de bonnes raisons de penser que la population mondiale cessera de croître vers 2065 avant de décliner. » La querelle de chiffres fait contre les chiffres de l’ONU par un article* n’ont aucun intérêt, on peut faire dire aux statistiques ce qu’on veut quand on ne précise pas toutes les données.

1er exemple : « Les Nations unies, qui prédisaient 163 millions d’Iraniens pour 2050, n’en prévoient plus maintenant que 103 millions après être descendues à 94 millions en 2014. »

biosphere : L’article ne donne aucune explication de cette baisse. Or elle s’explique aisément par des considérations de politique gouvernementale. Quand l’ayatollah Khomeyni est arrivé au pouvoir après la révolution islamique de 1979, les programmes de planification familiale mis en place par le Shah ont été démantelés. On a prôné le mariage précoce et la famille nombreuse. Khomeiny voulait renflouer les rangs des « soldats de l’Islam » pendant la guerre avec l’Irak (1980-1988). La population a donc augmenté de 3 % en moyenne annuelle et les estimations montraient que la population de l’Iran devrait atteindre 108 millions en 2006. En réalité, on ne compta cette année-là qu’environ 70 millions d’habitants. En effet le gouvernement iranien changea radicalement son orientation démographique en décembre 1989. Le coût social et environnemental du natalisme était devenu trop important, le discours des religieux au pouvoir a changé : la diminution du nombre d’enfants devenait une responsabilité sociale et 80 % des dépenses de planification familiale furent pris en charge par le budget de l’État. Environ 15 000 « maisons de santé » furent ouvertes pour permettre à la population rurale d’avoir accès aux services de régulation des naissances. Le planning familial fut institué ; l’Iran était devenu le seul pays du monde où l’on exigeait que les hommes et les femmes suivent un enseignement sur la contraception avant de pouvoir obtenir un certificat de mariage. L’indice de fécondité est passé de 7 enfants par femme en 1960 à 1,66 en 2016. Le taux de croissance de la population est donc passé de 3,2 % en 1986 à 1,2 % en 2001, rejoignant la moyenne mondiale.

2ème exemple : « La courbe d’évolution de la population mondiale depuis 1950 et son prolongement jusqu’en 2050 illustraient le péril démographique. Mais, après un taux de croissance qui culmine à 2,1 % en 1975 (soit un doublement en trente-trois ans), la décrue commence assez régulièrement pour arriver à 1 % aujourd’hui. L’évolution n‘est plus exponentielle mais plutôt linéaire. Si l’on prolonge la tendance, le taux de croissance devrait s’annuler vers 2065, et la population mondiale devrait donc commencer à diminuer. »

Biosphere : Pour les auteurs de ce texte, un taux de croissance annuel de 1 % montrerait une évolution linéaire alors que c’est toujours d’une évolution exponentielle qu’il s’agit, un doublement de la population tous les 70 ans. De plus on ose « prolonger la tendance » d’un taux d’accroissement, ce qui paraît osé étant donné l’inertie démographique : beaucoup d’enfants à un moment donneront beaucoup d’enfants en valeur absolue quand ils arriveront à l’âge de procréer, d’où un impact différé sur le taux de croissance. Enfin un taux de croissance de zéro % ne veut pas dire « diminution de la population mondiale », mais simple stabilisation, ni hausse ni baisse.

Il ne faut pas écouter les bonimenteurs qui nous font espérer que tout ira bien en 2065 puisque nous allons commencer comme par miracle à décroître en nombre. Pour eux pas besoin de politique de maîtrise de la fécondité, ils sont anti-malthusiens. Entre-temps, les animaux sauvages vertébrés seront tous morts, la planète stérilisée et le climat réchauffé. Mais ce n’est pas grave, nous aurons des voitures électriques, des éoliennes, des milliards d’animaux d’élevage et tout ce qui paraît indispensable à notre bonheur. Faut pas rêver….

* Publié dans le magazine Books n° 104, février 2020.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique :

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Implosion démographique en vue ? Lire la suite »

Le Sénégal deviendra-t-il malthusien ?

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Le Sénégalais Mohamed Dia s’exprime

Au Sénégal, le taux de fécondité est de 4,77 enfants par femme. La fécondité : voilà un sujet qu’aucun candidat n’évoquera de peur de se faire lyncher par la population, surtout par les guides religieux. Selon le rapport des Nations Unies « Aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique », 237 millions de personnes en Afrique subsaharienne souffrent de sous-nutrition chroniques. On peut blâmer l’esclavage, la colonisation et tout ce que nous voudrons, mais il est impératif que nous arrêtions de faire des enfants si nous ne pouvons nous en occuper. Des routes, des hôpitaux, la création d’emplois, tout cela ne sera pas visible si nous ne diminuons pas le taux de fécondité. Il est impossible d’instaurer une couverture sociale universelle, l’Etat n’en a pas les moyens.

Selon les malthusiens et les néo-malthusiens, une population qui s’accroît d’une manière exponentielle, sans aucun contrôle, ne pourra jamais se développer. Thomas Malthus écrivait, « si une population n’est pas freinée, elle s’accroît selon une progression géométrique, alors que les subsistances augmentent selon une progression arithmétique. » Les néo-malthusiens nous disent que c’est primordial de freiner la croissance de la population pour qu’il y ait assez de ressources pour tous. En augmentant les personnes disproportionnellement à la création de richesses, on notera une stagnation du niveau de vie, ce qui explique qu’au Sénégal, depuis l’indépendance, à part quelques infrastructures dans la capitale, le développement humain ne peut pas prendre place.

C’est pourquoi la théorie de la population optimale a vu le jour. C’est une limite au-delà duquel la population ne peut plus être favorable à l’essor socio-économique. Pour pouvoir se développer, Il faut miser sur la qualité et non la quantité. Les effectifs pléthoriques dans les salles de classe font de telle sorte que l’éducation est de mauvaise qualité. Notre taux de scolarisation est de plus de 90 % et paradoxalement, le taux d’alphabétisation est de plus de 56 %. Il faut que les filles aillent à l’école pour pouvoir appliquer certaines règles sanitaires comme le suivi de grossesses, pour réduire le taux de mortalité maternelle et infantile. Si elles sont éduquées, elles auront du travail, ce qui fera d’elles des actrices de développement pour qu’elles puissent réduire le taux de fécondité.

Nous savons tous que c’est un sujet tabou au Sénégal, mais nous constatons que tout est lié. Nous devons aider l’État à nous aider. Si nous réduisons le taux de fécondité, l’État sera en mesure de faire sa part. Dieu nous dit dans son coran qu’Il parle aux doués d’intelligence, utilisons cette intelligence pour savoir que Dieu n’a pas obligé une personne qui n’en a pas les moyens de se marier. Si le mariage n’est pas forcé en Islam, croyez-vous qu’avoir beaucoup d’enfants soit forcé ?

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique :

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Le Sénégal deviendra-t-il malthusien ? Lire la suite »

Péripéties d’un référendum sur l’immigration

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Peuple et cantons ont glissé dans l’urne le 30 novembre 2014 un non résolu à l’initiative « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles ». Le texte lancé par Ecopop et repoussé par 74,1% des Suisses voulait réduire drastiquement l’afflux de migrants et promouvoir la contraception dans les pays pauvres. Les sondages prévoyaient un score plus serré, autorités et milieux économiques ne cachaient pas leur soulagement à l’issue du scrutin.  Cet exemple nous montre que le point de vue des écologistes peut être dénaturé par l’appel au « peuple » ; les citoyens ne savent pas encore que ce qui est bon pour la planète est bon pour les humains :

3 novembre 2012, ECOPOP, limiter l’immigration pour protéger la nature ?

Avec une densité moyenne de 193 habitants par kilomètre carré de la surface productive, la Suisse est un pays très densément peuplé. Le groupe d’écologistes Ecopop a déposé vendredi 2 novembre devant les autorités une initiative en vue d’une « votation » pour limiter l’immigration*. Le but : protéger la nature et limiter le besoin de constructions nouvelles. Le texte « Halte à la surpopulation » propose donc de « limiter l’immigration nette en Suisse », à un taux de 0,2 % par an. La Confédération helvétique comptait fin août quelque 1,8 million d’étrangers, pour 8 millions d’habitants au total dans le pays, soit 3 % de plus qu’en août 2011. Les arguments sont scientifiques, ils reposent sur la formule mathématique, I = PAT, qui semble irréfutable :  l’Impact de l’espèce humaine est déterminée, à Technique donnée, par sa Population et par ses Affluences (Activités, niveau de vie). Pour réduire les impacts I, il est donc nécessaire d’agir sur l’efficacité technique T, l’Affluence (réduire le nombre d’unités de production ou de consommation par personne) et la population P (réduire le taux de natalité). Sauf à trouver immédiatement des solutions techniques extraordinaires, la décroissance matérielle devrait, sur un territoire dont on a dépassé la capacité de charge, s’accompagner d’une politique démographique qui agit tant sur la fécondité que sur les flux migratoires.

10 février 2014, Les Suisses ont voté halte à « l’immigration de masse »

Une proposition de l’Union démocratique du centre (UDC, majoritaire au Parlement suisse) visait à instaurer des quotas à l’immigration et à renégocier la libre circulation avec l’Union européenne. Elle a été soumise au vote des électeurs suisses le dimanche 9 février. Les Suisses ont voté oui à la limitation de « l’immigration de masse »…Les étrangers représentent déjà 23,5 % des habitants. Aucun pays n’atteint un tel taux en Europe. « Nous ne voulons pas fermer nos frontières, mais nous voulons les contrôler », affirmait le vice-président de l’UDC. Il y aura donc des plafonds annuels à l’immigration ainsi que des contingents pour les autorisations de séjour en Suisse. Cette initiative populaire n’est que la première d’une série. Le peuple devrait en effet être appelé par la suite à voter sur une initiative de l’association ECOPOP(Ecologie et Population)  intitulée « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles ».

17 juin 2014, En Suisse, le peuple devra trancher sur l’immigration

Le peuple pourra bientôt se prononcer sur l’initiative d’Ecopop (Ecologie et population) visant à freiner l’immigration*. La votation pourrait avoir lieu le 30 novembre prochain.Cette initiative présenterait pour certains de fausses solutions pour la préservation des ressources naturelles, poserait un cadre trop rigide à l’immigration, nuirait aux besoins de l’économie et serait incompatible avec de nombreux accords internationaux. Mais l’invalidation de l’initiative, réclamée par le PDC, a été rejetée par 120 voix contre 45.Il est vrai que les Suisses ont en effet déjà voté le 9 février** sur la question de l’immigration. Une proposition de l’Union démocratique du centre (UDC, majoritaire au Parlement suisse) visait à instaurer des quotas à l’immigration et à renégocier la libre circulation avec l’Union européenne. Les Suisses ont voté oui à la limitation de « l’immigration de masse » à une très courte majorité (50,3 %). Mais le taux de participation a été particulièrement élevé…

11 novembre 2014, Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

ECOPOP est une organisation non partisane de défense de l’environnement. Son idéal : maintenir, pour les générations à venir, les bases et la qualité de la vie en Suisse et dans le monde entier et, à cet effet, tenir compte du facteur Population. ECOPOP se démarque catégoriquement de théories xénophobes et racistes. L’association Ecologie et population (Ecopop) avait fait campagne pour son initiative « Halte à la surpopulation – Oui à la préservation durable des ressources naturelles ». Le texte sera soumis à référendum le 30 novembre 2014. Cette initiative veut limiter la croissance annuelle de la population due à l’immigration à 0,2 % sur une moyenne de trois ans. Il pourrait donc immigrer  env. 16 000 personnes/an de plus que celle qui émigrent. Actuellement, chaque année env. 95 000 personnes quittent la Suisse. Par conséquent, il pourrait encore immigrer  env. 110 000 personnes.

Ecopop demande aussi avec cette initiative que 10% des fonds de l’aide au développement de la Confédération soient consacrés à la planification familiale VOLONTAIRE dans les pays bénéficiaires. L’accès à la planification familiale volontaire est considéré depuis 1968 comme faisant partie des droits de l’homme des Nations Unies. Chaque année, il y a dans les pays en développement env. 80 millions de grossesses non désirées à l’origine d’un tiers de la croissance de la population mondiale. Cela montre que le droit humain à la planification familiale volontaire (c’est-à-dire de la planification familiale telle que nous la connaissons) n’est pas toujours considéré avec la même importance. ECOPOP veut changer cela. ECOPOP souhaite la fin de la surpopulation, en Suisse comme dans le monde entier.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Péripéties d’un référendum sur l’immigration Lire la suite »

Pression démographique, démocratie en berne

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

La démocratie est la principale victime de l’explosion démographique. Plus la densité de population augmente, plus fréquentes sont ses interactions, et ainsi se développe nécessairement des lois plus restrictives pour réguler ces interactions. La lutte contre la pandémie liée au SARS-Cov-2 dans une société urbaine et densément peuplée est passée par des mesures très autoritaires, confinement, suivi des personnes, contrôle par caméra, peines très sévères… un monde digne de la science-fiction.

Plus généralement, face à la pression du nombre, les États sont tentés de réagir par la force et, plus l’habitude se prend de restreindre les libertés face à un problème, plus la démocratie est mise à mal avec l’acceptation plus ou moins passive des populations. Il y a bien longtemps que cette incompatibilité entre pression du nombre et possibilité de démocratie a été mise en évidence. C’est ce que démontrait déjà Malthus en 1798, au moment de la révolution française :

« Ni avant ni après l’institution des lois sociales, un nombre d’individus illimité n’a joui de la faculté de vivre. Il est donc de la plus haute importance d’avoir une idée distincte de ce que le gouvernement peut faire et de ce qui est hors de sa puissance. Le peuple doit s’envisager comme étant lui-même la cause principale de ses souffrances. Peut-être, au premier coup d’œil, cette doctrine paraîtra peu favorable à la liberté. Mais il ne faut pas juger sur l’impression reçue au premier coup d’œil. Tant qu’il sera au pouvoir d’un homme mécontent et doué de quelque pouvoir d’agiter le peuple, de lui persuader que c’est au gouvernement qu’il doit imputer les maux qu’il s’est lui-même attiré, il est manifeste qu’on aura toujours de nouveaux moyens de fomenter le mécontentement et de semer des germes de révolution. Après avoir détruit le gouvernement établi, le peuple, toujours en proie à la misère, tourne son ressentiment sur ceux qui ont succédé à ses premiers maîtres. La multitude qui fait les émeutes est le produit d’une population excédante. Cette multitude égarée est un ennemi redoutable de la liberté, qui fomente la tyrannie ou la fait naître. Si les mécontentements politiques se trouvaient mêlés aux cris de la faim, et qu’une révolution s’opéra par la populace, en proie aux besoins d’être nourrie, il faudrait s’attendre à de perpétuels changements, à des scènes de sang sans cesse renouvelées, à des excès de tout genre qui ne pourraient être contenus que par le despotisme absolu.Le gouvernement est un quartier où la liberté n’est pas, ne peut pas être fidèlement gardée. Si nous nous manquons à nous-mêmes, si nous négligeons de donner attention à nos premiers intérêts, c’est le comble de la folie et de la déraison de s’attendre que le gouvernement en prendra soin. » *

Bernard Charbonneau (1910-1996) soulignait l’ambiguïté de la démocratie de masse qui est en fait orientée par un leader :

« Le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra plus faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance géreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir. L’écofascisme a l’avenir pour lui, et il pourrait être aussi bien le fait d’un régime totalitaire de gauche que de droite sous la pression de la nécessité. En effet, les gouvernements seront de plus en plus contraints. Déjà commence à se tisser ce filet de règlements assortis d’amendes et de prison qui protégera la nature contre son exploitation incontrôlée. »

Que faire d’autre ?

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

* Quel effet a sur la liberté civile la connaissance de la principale cause de la pauvreté / Malthus, Essai sur le principe de population (Flammarion 1992, tome 2 p. 237 à 249)

Pression démographique, démocratie en berne Lire la suite »

Earthshot et la catastrophe malthusienne

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Même le prince William, duc de Cambridge et futur roi d’Angleterre, prend conscience de l’urgence écologique. Il se révèle le digne héritier de sa grand-mère, Elizabeth II, qui lors de la COP26, avait montré son irritation pour ceux « qui parlent, mais n’agissent pas ». Du célèbre discours de John F. Kennedy en faveur du moonshot« Nous avons choisi d’aller sur la Lune », le prince retient l’idée d’un exploit jugé insensé une décennie auparavant. Pour le climat, rien n’est donc impossible. Côté moyens, la Fondation royale du duc et de la duchesse de Cambridge dote son prix Earthshot de 50 millions de livres sur dix ans. Soit 1,2 million d’euros remis chaque année aux lauréats dans cinq catégories : « protéger et restaurer la nature », « corriger le climat », « améliorer la qualité de l’air », « préserver les océans » et « construire un monde sans déchets ». Ces cinq thématiques définissent les cinq épisodes de la série de Discovery Channel, qui magnifient la nature à force de vues aériennes spectaculaires, de time-lapses naturalistes et de scènes animalières. Avec, en fil rouge, les prises de parole du prince William, du naturaliste David Attenborough et la présentation d’actions environnementales pionnières.

Dommage que la série documentaire « Earthshot, réparer notre planète » occulte complètement l’idée de surpopulation. Le prince William avait pourtant déclaré le 22 novembre 2021 : « La pression croissante sur la faune et les espaces sauvages d’Afrique en raison de la population humaine présente un énorme défi pour les écologistes… Il est impératif que le monde naturel soit protégé non seulement pour sa contribution à nos économies, nos emplois et nos moyens de subsistance, mais aussi pour la santé, le bien-être et l’avenir de l’humanité »

Lire, Démographie africaine et faune sauvage

De son côté David Attenborough est connu pour ses actions écologistes résumées par cette phrase « Au lieu de contrôler l’environnement de la planète pour le bénéfice de la population, peut-être devrions-nous contrôler la population pour assurer la survie de notre environnement ».

13 janvier 2020, David Attenborough | « The source of all our problems = POPULATION GROWTH« 

7 octobre 2020, David Attenborough’s A Life On Our Planethighlights the rampant destruction of nature caused by human population growth and unsustainable consumption, as well as the positive and urgently needed actions we must take to save our one and only planet. Population Matters Director Robin Maynard reviews the film.

Pour en savoir plus, découvrez l’expression « catastrophe malthusienne ».

Une catastrophe malthusienne désigne un effondrement démographique qui suit une croissance exponentielle de la population.En 1798, Thomas Malthus remarque que les populations vivantes tendent à avoir une croissance géométrique (ou exponentielle : la population double à intervalles donnés) alors que les ressources semblent ne pouvoir croître que de façon arithmétique (ou linéaire : chaque doublement demande un temps double du précédent). Du fait que toute croissance géométrique, aussi lente soit elle, finit toujours par dépasser toute croissance arithmétique, aussi rapide soit elle, il déduit qu’une catastrophe démographique est inévitable à moins d’empêcher la population de croître. Ainsi, à un taux de croissance annuel de seulement 1 %, une population initiale d’un seul couple donne naissance à plus de 40 000 descendants en un millénaire, à près d’un milliard de descendants en deux millénaires, et à près de 20 000 milliards d’individus en seulement trois millénaires.

Des catastrophes malthusiennes ont déjà été observées et étudiées dans des populations animales. Ainsi, en 1944, 29 rennes ont été introduits sur l’île Saint-Matthieu en mer de Béring. En l’absence de prédateur et en présence de ressources alimentaires abondantes, la population a explosé, atteignant 6 000 individus à l’été 1963, soit une croissance de 30 % par an. Six mois plus tard, toute la population exceptées 42 femelles était morte de faim et la végétation gravement et durablement dégradée.

Certains observateurs des sociétés humaines estiment que la notion de capacité d’accueil doit être appliquée également aux populations humaines, et qu’une croissance incontrôlée de la population humaine pourrait entraîner une catastrophe malthusienne où le nombre croissant d’humains (dans une zone particulière ou sur la Terre entière) viendrait à dépasser largement ladite capacité d’accueil. Ainsi, selon le World Wildlife Fund, dans un rapport daté de 2006 fondé sur la notion dempreinte écologique, les ressources biologiques de la planète sont exploitées à 25 % au-delà de leur capacité de renouvellement. En 2021, le jour du dépassement a eu lieu le 29 août, il faudrait dorénavant 1,7 Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale de façon durable.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Earthshot et la catastrophe malthusienne Lire la suite »

Manuel du « Savoir répondre » malthusien

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Les malthusiens sont souvent confrontés à des oppositions virulentes. Voici par exemple un de leurs éléments de langage mal intentionné :

« Pensezvous, comme Thanos dans «Avengers, Infinity Wars », que le seul moyen de sauver la planète de l’effondrement est de supprimer un humain sur deux ? Si oui, comment définir et qui définira la méthode et enfin qui exécutera ce grand allégement démographique ? »

rComment réagir ? Choisissez la répartie selon votre tempérament :

1. Ceci n’est qu’un procès d’intention, il n’y a aucune réponse à te faire. Rappelons que le procès d’intention est un sophisme consistant à porter le discrédit sur une personne en lui prêtant des intentions condamnables.

2. Adresser un contre-questionnaire à l’interlocuteur du type :

– Est-ce que tu penses aussi de ton côté qu’il y a un risque d’effondrement de la planète…

– si oui, quelle méthode à ton avis faudrait-il employer ?

3. Détourner la conversation : Ta question est pertinente, encore faudrait-il savoir pourquoi cet objectif de diviser la population par 2. Nous sommes 8 milliards, quel serait l’optimum de population ? Seulement 4 milliards, plus, moins ?

4. Révéler les intentions cachées de l’agresseur : « supprimer un humain sur deux », tu y vas fort ! D’où te viens l’idée que je serai un génocideur adepte d’une science-fiction devenue réalité ? Veux-tu faire en sorte qu’il n’y ait pas débat ?

5. Répondre par l’ironie en grossissant le trait : Oui je pense que le système démocratique est totalement absurde. L’urgence écologique est telle qu’il faut prendre les grands moyens, programmer l’éradication du surnombre, diviser par 3 ou 4 la population humaine. C’est la seule voie à suivre. Seul un dictateur à la poigne forte peut réaliser ce plan. Mon problème maintenant c’est d’élire un grand chef qui ne soit pas nataliste, mais je n’en trouve pas !

6. Montrer que tout peut être dit : Arriver à 4 milliards d’habitants en 2100, c’est la thèse que défendent trois économistes dans une étude de la banque HSBC en 2022. Cette hypothèse repose sur une forte baisse du taux de fécondité avec l’intégration des femmes dans le marché de l’emploi qui retarde l’âge auquel elles ont leur premier enfant. Ajoutons l’amélioration de l’accès à la contraception. Autre facteur , plus la population vieillit, plus le nombre de femmes en âge de procréer décline, accélérant automatiquement la baisse du taux de fécondité.

En fait, l’hypothèse d’un déclin démographique rapide n’est pas nouvelle. En 2019 le livre des Canadiens Darrell Bricker et John Ibbitson, intitulé « Planète vide, le choc de la décroissance démographique mondiale » , soutenait que le vieillissement et la faible fécondité entraîneraient une possible chute brutale de la population mondiale.

7. Contre-attaquer : En éludant le problème de fond, la surpopulation humaine, vous devenez nécessairement un(e) négationniste démographique. Car en empêchant de traiter le problème, en occultant le fait qu’il existe des solutions acceptables, vous vous rangez sans vous en rendre compte dans le camp des natalistes. Vous ressemblez à ces négationniste climatiques pour qui le réchauffement climatique provoqué par les humains n’existe pas et donc qu’il ne faut rien faire !

8. Montrer que c’est réciter du par coeur : Très caractéristique votre question, c’est un élément de langage qui se retrouve chez l’explorateur polaire Jean-Louis Étienne, mais aussi chez Pierre Rabhi, Aurélien Barrau ou même Yannick Jadot (lors de sa candidature à la présidentielle 2017). Elle se présent souvent sous cette forme : « On commence par éliminer qui ? »  

On ne dit rien du constat de surpopulation, on botte en touche ; la solution est nécessairement ignoble, mieux vaut ne pas en parler ! On fait comme si le planning familial, la contraception et l’interruption volontaire de grossesse n’existaient pas ! C’est un refus d’aborder la problématique du nombre alors que René Dumont en 1974 dans son programme de présidentiable écolo, avait une toute autre attitude, malthusienne.

9. Au niveau des solutions, Malthus dès 1798 indiquait ce qu’il fallait penser des solutions à la surpopulation : « si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. »

En clair, si on ne diminue pas volontairement la population humaine, elle sera de toute façon réduite de façon radicale et subie puisqu’on laisse libre cours à la violence de la nature et des humains… Une population divisée par 2, 3 ou 10, ça on ne peut rien en savoir à l’avance puisque cela échappe complètement à la décision raisonnable des humains !

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

Manuel du « Savoir répondre » malthusien Lire la suite »

8 milliards ! Informez-vous le 12 novembre

Rassemblement le samedi 12 novembre 2022 de 9h00 à 18h00 place Edmond Michelet à Paris (4ème)

Madame, Monsieur,

le 15 novembre prochain, la planète comptera 8 milliards d’habitants. Jamais notre planète n’aura été aussi peuplée et jamais un milliard n’aura été ajouté aussi rapidement à la population mondiale, en onze ans seulement. Alors que les menaces que fait peser l’humanité sur les équilibres naturels (biodiversité, climat…) sont unanimement reconnues, la question de nos effectifs reste un sujet bien peu évoqué même dans les milieux écologistes.

C’est pourquoi les associations Démographie Responsable et Écologie sans frontière vous invitent à assister au rassemblement qu’elles organisent le samedi 12 novembre 2022 de 9h00 à 18h00 place Edmond Michelet à Paris (4ème) afin de sensibiliser l’opinion à la question. Vous pourrez rencontrer les responsables de ces mouvements et leurs militants.

Vous trouverez par ailleurs via ce lien les résultats complets d’un sondage récemment réalisé par l’IFOP à l’initiative des deux associations (un résumé de ce sondage est également disponible ici).

Très cordialement

Didier Barthès, Porte-parole de Démographie Responsable

Contact : dr.barthes@yahoo.fr  tél : 06 86 62 48 00

Denis Garnier : Président de Démographie Responsable

Gilles Lacan : Président d’Écologie sans frontière

8 milliards ! Informez-vous le 12 novembre Lire la suite »

René Dumont, écolo ET malthusien en 1997

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

A travers son parcours historique d’agronome sans frontières, René Dumont (1904-2001) nous a rappelé constamment les grands moments de cette lutte incessante qu’il a menée contre le sous-développement et pour un monde plus juste. Il montrait les interrelations de trois variables-clés, démographie, épuisement des ressources naturelles et dégradation de l’environnement.

Résumé d’un livre de René Dumont,

Famines, le retour: Désordre libéral et démographique non contrôlée (1997)

Voici que ce «maudit» XXe siècle approche de sa fin (j’ai, sans le vouloir, écrit «faim»). C’est bien contre cette faim que je n’ai cessé de lutter – et je ne m’arrêterai qu’avec la fin. J’avais entre 10 et 14 ans au moment de la Grande Guerre et c’est au milieu de ses horreurs que j’ai, pour la première fois, connu les difficultés alimentaires. Dès que j’ai pu, je suis allé les étudier au Maroc et en Tunisie. Nous étions en 1923-1924 et ces pays faisaient alors partie de nos colonies. J’ai débuté dans mon métier d’agronome au Tonkin, en 1929-1932, et déjà, avant bien d’autres, j’ai signalé que la population y augmentait plus vite que la production alimentaire. Dans mon premier livre en 1935, La culture du riz dans le delta du Tonkin, j’ai souligné la nécessité du contrôle des naissances, ce qui a choqué bien des lecteurs, catholiques et même marxistes. Dans chacun des livres qui ont suivi, j’ai souligné le danger démographique.

En 1966, avec le regretté Bernard Rosier, nous avions écrit le premier avertissement «solennel» en français: «Nous allons à la famine.» Je concluais: «Il ne s’agit pas d’une vague menace: la famine atteint déjà les Indes, elle rôde en Afrique et en Amérique latine. La famine est inscrite dans les chiffres: depuis 1958, dans l’ensemble des pays du tiers monde, la production alimentaire augmente moins vite que la population. C’est un désastre planétaire qui s’annonce à l’horizon.» Et nous ajoutions: « Deux objectifs s’imposent simultanément: tripler la production alimentaire d’ici l’an 2000 et maîtriser l’expansion démographique. Les moyens sont à notre portée: stimuler la recherche et la production d’aliments nouveaux, répartir les excédents, distribuer les engrais, lever un impôt mondial de solidarité et, pour cela, instituer une autorité mondiale qui dirige la guerre contre la faim et ait aussi la possibilité de peser sur la natalité.»

Certes, la révolution verte (irrigation, engrais, génétique) a permis à la production céréalière (qui fournit plus de la moitié de l’alimentation humaine) de suivre largement l’explosion démographique jusqu’en 1984. Mais, depuis cette date, qui devient de ce fait historique, nous avons vu une démographie non maîtrisée, une urbanisation excessive et non préparée, un libéralisme économique non contrôlé se combiner aux déficiences en eau et autres ressources naturelles ainsi qu’à la «démolition» des climats par l’effet de serre. Ces éléments conjugués n’ont plus permis à la production alimentaire de suivre la courbe de la population. Fin 1985, dans un colloque de Libertés sans frontières, je fus accusé de propager le pessimisme, alors que j’étais surtout réaliste. Même si des tiers-mondistes me reprochaient en 1990 de propager d’idée d’un «bluff de la pénurie», les voici obligés enfin de reconnaître l’extrême gravité de la situation. Il n’est plus temps de dire «Nous allons à la famine», car cette fois nous y sommes et, à chaque année qui passe, pour une proportion croissante de la population du monde.

La FAO a été fondée à Québec le 10 octobre 1945. La première conférence mondiale sur ce sujet avait eu lieu, à la FAO également, en 1974. J’avais été présent – et fort actif dans «l’opposition» – au Sommet de 1974. On s’y inquiétait de la pauvreté, des famines qui ravageaient une large partie de l’Asie du Sud, de l’Afrique, surtout, et même de certaines régions de l’Amérique latine. Cette conférence mondiale se termina par un engagement solennel d’en finir avec la «faim». Henry Kissinger résuma la conclusion en une phrase: «J’en prends l’engagement solennel, au nom du Gouvernement des Etats-Unis, dans 10 ans, plus un seul enfant dans le monde n’aura faim.» J’avais dit haut et fort, au cours des réunions du Sommet, que jamais l’engagement de Kissinger ne serait tenu. Il faudrait pour cela une révolution politique et économique que le libéralisme ne permettrait jamais de réaliser.

J’écris cet essai au moment où la FAO vient de réunir, à Rome, du 14 au 18 novembre 1996, un Sommet mondial sur les problèmes de l’alimentation future des habitants de la planète. Le discours d’ouverture, confié au grand écologiste Lester Brown, animateur du Worldwatch Institute de Washington, a mis en évidence la gravité exceptionnelle de la situation alimentaire mondiale. Le Sommet mondial de Rome allait-il reconnaître cette gravité ? On a pris un engagement bien plus modeste, qu’en 1974. On s’y est engagé à réduire de moitié, dans un délai de 20 ans – pour l’an 2015 – le nombre des pauvres souffrant de la faim. La FAO estime à 900 millions le nombre d’humains qui souffrent gravement de la faim et estime que s’y ajoutent plus de 2 milliards d’humains présentant des carences alimentaires graves. Résoudre ces problèmes en 20 ans, période pendant laquelle est prévue une augmentation encore trop rapide de la population, est une tâche qu’il ne faudrait pas, une fois de plus, sous-estimer. A la fin de 1996, mon opinion est restée la même et je ne crains pas d’affirmer que, compte tenu des multiples obstacles qui s’opposent aux progrès agronomiques, jamais l’objectif proposé ne sera atteint. Si, de plus, on n’arrive pas à contrôler la démographie et à atteindre rapidement une croissance zéro de la population mondiale, je crains fort que le nombre des très mal nourris ne cesse d’augmenter.

La révolution doublement verte que l’on nous promet, celle du génie génétique, risque fort de manquer de terres fertiles, et surtout d’eau, pour se réaliser. De très loin, la plus grande menace qui pourrait annuler la majorité des progrès agronomiques est le risque d’accidents climatiques, de sécheresses, typhons et cyclones sans cesse accrus par l’effet de serre. Les pays développés ont pourtant pris l’engagement, au Sommet de Rio en 1992, de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre en l’an 2000 qu’en 1990. Ce qui n’est pas en train de se réaliser, loin de là ! En effet le contrôle des émissions de gaz à effet de serre remettrait en cause toute notre «civilisation économique», car celle-ci exige, pour se maintenir, des gaspillages intolérables; elle refuse les réglementations et préfère maintenir les privilèges et les inégalités. Les dirigeants de l’économie mondiale choisissent donc implicitement la mondialisation du modèle économique prévalent en pays riches. Dans cette optique, il y aura bientôt 200 à 300 millions de Chinois et peut-être autant d’Indiens qui vivront à l’occidentale. S’ils ne contrôlent pas le volume de leurs émissions de gaz à effet de serre, nous irons à la mort. Mais comment exiger de ces pays des mesures que nous ne parvenons pas à établir dans les nôtres ?

Nous allons donc considérer successivement: une démographie que le monde n’arrive pas à contrôler, l’épuisement des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement – en particulier les dégradations climatiques, et nous risquons d’aller vers une catastrophe mondiale sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Le libéralisme économique actuel est en train de réaliser ce que nous devons désormais appeler un véritable crime contre l’humanité. Ce qui requerrait, pour le juger, un autre Tribunal international.

Lire, René Dumont et la question démographique

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

René Dumont, écolo ET malthusien en 1997 Lire la suite »

Malthus, l’épouvantail des ultra-cons

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Malthus avait tenté à partir de 1798 de redonner à la société le sens des réalités. Il avait publié un essai sur le principe de population que personne ne lit et que tout le monde insulte. Pourtant tous ceux qui l’ont connu parlent d’un homme aimable, chaleureux, sensible, sincèrement ému par le sort de la multitude, et cherchant les moyens les plus efficaces de l’aider : « Ce n’est point pour l’homme un devoir de travailler à la propagation de l’espèce, mais bien de contribuer de tout son pouvoir à propager le bonheur et la vertu. » Mais, Cassandre du monde moderne, la raison lui a appris justement que l’homme n’est pas raisonnable. Son nom a déchaîne les passions, il sert d’épouvantail alors qu’il présentait un raisonnement incontestable : la population tend à augmenter plus vite que les ressources alimentaires, ce qui ne peut que conduire à des catastrophes si les classes les plus prolifiques ne se montrent pas plus responsables en limitant leur fécondité.

Chacun a ses raisons particulières de le détester. Bête noire des populationnistes de tous poil, des marxistes aussi bien que des catholiques, des tiers-mondistes comme des partisans de l’expansion économique, de certains décroissants et même des anarchistes : « Il n’y a qu’un seul homme de trop sur terre, c’est M.Malthus », écrivait Proudhon. Les attaques, d’une extrême violence, viennent des horizons les plus variés : romantiques, utopistes, socialistes, ceux qui brandissent le drapeau de l’humanisme comme ceux qui suivent les bannières religieuses. On ne décrète pas impunément qu’il y a trop de monde sur terre et qu’il faut arrêter de se reproduire comme des lapins : c’est se mettre à dos les défenseurs de la dignité humaine et ceux du plan divin. Les écrits de Malthus, déformés, caricaturés, font l’objet d’un déluge de réfutations dont la presque totalité témoigne de l’ignorance ou des a priori de leurs auteurs. William Godwin en 1820, dans un livre qui se veut réfutation des doctrines de Malthus, conclut les contre-vérités qu’il égrène par le grand refrain de l’optimisme humaniste : «  Il n’est pas de maux auxquels l’espèce humaine est soumise que l’homme ne peut guérir. L’homme, même placé dans la condition la plus abjecte qu’on puisse imaginer, garde en lui quelque chose qui lui murmure : Je suis dans un monde où cela vaut la peine de vivre » !!! On peut essuyer une larme, mais ce n’est pas cela qui prouve la fausseté de l’analyse malthusienne.

Dans les années 1840, ce sont les penseurs socialistes qui s’en prennent à Malthus. Cela est surprenant à première vue : la prolifération des ouvriers est un facteur de baisse des salaires. Mais ces bouches supplémentaires sont aussi des bras pour la révolution. Karl Marx n’a pas abordé le problème démographique pour lui-même. Il considère la thèse malthusienne comme une des branches du libéralisme capitaliste : opposition à l’intervention de l’État au profit du libre jeu de l’offre et de la demande. Il maintient les prolétaires dans la soumission en les persuadant qu’ils sont les seuls responsables de leur misère. Pour Marx, ce qui est en cause, ce n’est pas le nombre d’hommes, c’est la répartition des richesses. Dans le régime communiste, toutes les forces de la techno-science serviront à la production qui pourra croître de façon illimitée, et qui sera distribuée de façon égalitaire. Dans ces conditions, le surpeuplement serait impossible. Pourtant le problème de fond reste entier. Dans cette société d’abondance, la population va arriver nécessairement aux limites du supportable si elle continue de s’accroître. Refusant cette dure vérité, d’autres démagogues tentent de reporter la responsabilité de l’avenir sur l’État, le croissancisme ou la capacité adaptative du système capitaliste sans jamais s’interroger sur le libre arbitre en matière de fécondité humaine. La lucidité pessimiste contribue davantage au bien de l’humanité que l’aveuglement optimiste créateur d’illusions. 

Pour les idéologies, libéralisme, nationalisme, socialisme, communisme, fascisme, le surpeuplement est impossible dans le système qu’elles préconisent . Plus exactement, le surpeuplement est nécessaire dans un premier temps pour submerger l’adversaire et ensuite, avec l’avènement de la société idéale, le problème du nombre s’évanouira de lui-même. Le parti communiste français affiche traditionnellement des positions anti-malthusiennes : « Le néomalthusianisme, conception ultra-réactionnaire, remise à la mode par les idéologues de l’impérialisme américain, est une arme aux mains de la bourgeoisie pour détourner les travailleurs de la lutte pour les revendication immédiates, pour le pain, pour le socialisme (congrès du Havre, 1956). »

Le couple Ehrlich met le doigt sur l’illusion la plus dommageable des anti-malthusiens : « SI la distribution de ressources était organisée de façon équitable, SI les habitants des pays riches acceptaient de réduire leur niveau de vie, SI il y aurait largement de quoi assurer une vie décente à toute la population mondiale. Malheureusement il est aussi irréaliste de penser que nous allons devenir des saints végétariens que de penser que nous allons soudain troquer nos voitures pour des vélos ou aller nous coucher au crépuscule pour économiser l’électricité. La surpopulation et la capacité de charge de la planète sont calculés sur la base des hommes tels qu’ils sont, et non pas tels que nous souhaiterions qu’ils soient. » La victoire de Malthus, c’est celle de la responsabilisation des personnes, de l’éducation des enfants, du désir d’ascension sociale, ce qui est assez gênant pour les anti-malthusiens qui se retrouvent en position de défenseurs de l’ordre moral et d’ennemis des progrès intellectuels et matériels.

Mais de tous temps la critique la plus répandue consiste à qualifier de plan inique la proposition malthusienne d’abolition progressive des lois des pauvres. Quand je dis qu’ils n’ont aucun droit à être entretenus, réplique Malthus, je veux dire par là qu’il serait tout simplement impossible matériellement de pourvoir aux besoins d’une masse sans cesse croissante de population. Qu’est-ce qu’un droit dont on n’a pas les moyens d’assurer le respect ? Rien de plus qu’un non-droit.

La seule faiblesse du malthusianisme réside dans l’unique remède à la surpopulation qu’il propose, la contrainte morale : « Ne vous mariez que quand vous pouvez subvenir aux besoins d’une famille, conduisez-vous avec une vertueuse prudence ». Injonction qui s’adresse uniquement à la conscience individuelle, Malthus refusant absolument toute méthode artificielle, qualifiée par lui de « vice ». Cette lacune sera dépassée à la fin du XIXe siècle par les néo-malthusiens qui prônent la libération de la femme et les méthodes contraceptives. Il est plus facile de dénoncer Malthus que de le réfuter.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

 

.

Malthus, l’épouvantail des ultra-cons Lire la suite »

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Cuba : 109 hab/km2 (à peu près comme en France métropolitaine) – indice de fécondité :1,6 enfant par femme. Fermons tous les accès, autrement dit les possibilités d’entrée et de sortie. On appelle cela un siège, ou avec l’exemple de Cuba, un blocus de l’île par les Américains, un embargo. Le but de la manœuvre, comme lors d’un siège, c’est bien de faire crever tous ceux que l’on coupe du reste du monde, comme au Biafra. Et malgré ce blocus les Cubains ont tenu le coup. L’ingéniosité cubaine n’est plus à démontrer. Alors certes, Cuba n’a jamais été totalement coupé de l’extérieur et la Russie a apporté une aide conséquente. Mais cette analyse de cas mérite d’être approfondie.

Lire, l’exemple de notre avenir énergétique, Cuba

Le point de vue des écologistes réalistes

Prenons un autre exemple l’Île de la Réunion. Fermons les aéroports Roland-Garros et de Saint-Pierre Pierrefonds et coupons l’accès aux ports en eau profonde (Le Port) et de plaisance (St-Pierre, St-Gilles, Ste-Marie…). L’île, alors autonome permet de simuler un monde isolé comme l’est le globe terrestre dans l’espace, inévitable autarcie. Principaux caractères physiques de l’Île : Population = 870 000 hab. Superficie de l’Île = 2512 km² dont forêts, montagnes, roches, eau = 1250 km²… friches = 500 km²… cultures = 500 km²…. zones urbaines & artificialisées = 250 km², soit au total 1250 km2 habitables.

En 2022 la densité moyenne en zone habitable est d’environ 700 hab/km2 et il ne reste que 1000 km2 de terres agricoles ou éventuellement cultivables (friches), soit un ratio de 8,7 hab/ha cultivable. On peut aussi dire 1150 m2/hab (34 x 34 m). Si ce n’est pas de la surpopulation, çà ! Dans ces conditions, comment ne pas être tenté d’aller chiper les chouchous du voisin ? A croquer cru, car dans les conditions imposées ci-dessus : plus d’électricité sans pétrole (les éoliennes en zone cyclonique, bof), plus de gaz (d’importation), plus de bois à brûler, plus de cassoulet ni de camembert dans les supermarchés, plus de bagnoles (ouf !), plus de riz ni de poulet diesel pour le cari (zut)… Alors, quelle sera la densité humaine résiduelle quand tous les tangues et les rats de l’Île auront été boulottés ? Et quelle serait la densité humaine durable ?

Avec une densité de 10 hab/km², considérée par hypothèse comme viable à terme sur la surface habitable/cultivable de l’île, la population maximale admissible serait de l’ordre de 10 000 hab. C’est 87 fois moins qu’actuellement. Pour schématiser, on retiendra que la population adaptée à la dimension naturelle de l’Île, tout en autorisant la conservation d’une certaine biodiversité, devrait être divisée d’un facteur 100. Les Réunionnais s’en sortent à peu près aujourd’hui grâce à l’aide de la métropole, mais pour la planète, il n’y a absolument aucun secours à attendre de l’extérieur, la Lune ou Mars sont beaucoup trop loin ! Et nous sommes très bientôt 8 milliards de terriens !!!

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

 

Surpopulation sur l’île de la Réunion Lire la suite »

Michel Sourrouille, malthusien par nécessité

La démographie est à l’honneur chaque jour ce mois-ci sur ce blog puisqu’on va passer le cap des 8 milliards le 15 novembre. Toutes les personnes sans exception, en France ou ailleurs, devraient s’inquiéter du poids de notre nombre. Voici un texte envoyé par Michel Sourrouille.

« Pour fêter mes 75 ans aujourd’hui, voici quelques éléments qui peuvent vous permettre de mieux cerner ma conception personnelle sur la question démographique, L’année de ma naissance, la population mondiale était de 2,325 milliards, les statistiques pour 2047 prévoient 9,275 milliards d’êtres humains, soit une multiplication par 4 en un siècle. Insupportable. Comment nourrir suffisamment et faire vivre décemment 7 milliards de personnes de plus entre 1947 et 2047 ? Comment préserver la vie sauvage et les forêts primaires ? Impossible. C’est pour cela que je n’ai eu qu’un seul enfant biologiquement parlant, que j’ai propagé la pensée malthusienne au niveau politique et médiatique… et que je me suis engagé au sein de l’association Démographie Responsable. Une action individuelle n’est presque rien si elle ne s’accompagne pas d’un engagement collectif. »

Comment vous êtes-vous intéressé aux questions démographiques ?

Michel SOURROUILLE : « Comment s’est formé mon malthusianisme ? Progressivement, par accumulation de connaissances. En janvier 1971 je lisais dans « Partisans » un dossier, Libération des femmes, année zéro. Je prends quelques notes : « Du point de vue du danger, mieux vaudrait vendre les pilules dans des distributeurs automatiques et ne délivrer les cigarettes que sur ordonnance… L’utérus des femmes est la propriété de l’État… Actuellement en France à la suite d’avortements, il meurt tous les ans 5 000 femmes, 10 000 à 15 000 demeurent stériles à vie et 200 000 souffrent de maladies infectieuses… » C’était l’époque du MLF (mouvement de libération de la femme) : « Qui est le plus apte à décider du nombre de nos enfants ? Le pape qui n’en a jamais eu ? Le président qui a de quoi élever les siens ? Votre mari qui leur fait guili guili le soir en rentrant ? Ou bien vous qui les portez et les élevez ! » Je ressens déjà que la question démographique est très complexe et relève souvent d’injonctions contradictoires… »

En quoi concrètement la surpopulation va mener à la perte de la planète et par conséquence à la perte de l’humanité ?

Michel SOURROUILLE : « Mener à notre perte » dans le sous-titre de mon livre précédent ne veut pas dire que l’humanité va disparaître. Mais c’est un fait étudié par maintes études scientifiques que nous fragilisons par notre nombre et par notre emprise techno-économique les différentes composantes de la planète (climat, ressources renouvelables et non renouvelables, biodiversité…). La situation actuelle est telle que le support biophysique qui nous sert à assurer notre (sur)vie dans de bonnes conditions est en péril, et donc nous avec.

Quelle place tient l’économiste britannique Malthus dans votre pensée ?

Michel SOURROUILLE : « Ce sont mes études en faculté de sciences économiques à la fin des années 1960 qui m’ont fait découvrir Thomas Robert Malthus. Cet économiste et pasteur anglican a mis en évidence à la fin du XVIIIe siècle une sorte de loi démographique quand on laisse faire la nature : en l’absence d’obstacles, les couples peuvent en moyenne faire 4 enfants par génération, ce qui fait doubler la population tous les 25 ans. Par contre l’agriculture est contrainte par les rendements décroissants : « On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de la population. Lorsque tous les arpents ont été ajoutés les uns aux autres jusqu’à ce que toute la terre fertile soit utilisée, l’accroissement de nourriture ne dépendra plus que de l’amélioration des terres mises en valeur. Or cette amélioration ne peut faire des progrès toujours croissants, bien au contraire. » En conséquence, la population croit selon une progression géométrique très rapide et l’alimentation seulement comme une progression arithmétique bien plus lente. Comme la population augmente bien plus vite que les ressources alimentaires, il y a un déséquilibre qui se résout par des obstacles comme la famine, les épidémies et les guerres. Une seule solution, rationnelle, limiter les naissances… »

Cette prise de conscience des limites des ressources est souvent présentée comme inédite. Or, la pensée occidentale a toujours comporté un courant jugeant la prolifération démographique comme une menace. Et nous sommes en 2021…

Michel SOURROUILLE : La chronologie d’une idée est toujours affaire délicate. En matière démographique, sauf rarissimes exceptions, nous en sommes restés jusqu’à nos jours à l’aphorisme de Jean Bodin en 1576, « Il n’y a richesse ni force que d’hommes » ; cette conception implique qu’il ne faudrait jamais craindre qu’il y ait trop d’humains. C’est pourquoi « l’essai sur le principe de population » de Malthus était en 1798 une rupture par rapport à l’optimisme démographique. Il est d’ailleurs significatif qu’on ait eu besoin en France de faire rentrer le terme « malthusien »  dans notre dictionnaire ordinaire pour marquer une conception nouvelle par rapport aux termes « nataliste » et « populationniste ».

– Pourquoi ne pas privilégier le fait que le taux de natalité en France a baissé ces dernières années ?

Michel SOURROUILLE : Votre observation sur la baisse du taux de natalité (en France et dans d’autres parties du monde) ne veut pas dire que le taux d’accroissement démographique diminue. La population française continu d’augmenter et au niveau mondial le rythme d’accroissement conduit au doublement de notre nombre en moins de 70 ans. De toute façon, même avec une population stationnaire à un niveau donné, la question de fond subsiste : le poids du nombre d’humains en France ou dans d’autres territoires est-il compatible avec l’équilibre du milieu et la production durable de ressources ? La réponse est « Non » pour la majorité des territoires, la capacité de charge est dépassée. Par exemple aucune ville ne pourrait survivre sans l’apport des ressources alimentaires des campagnes. Au niveau mondial l’empreinte écologique de l’humanité est démesurée. Dit en termes simples, nous avons besoin de plusieurs planètes, ce qui est impossible, donc nous puisons dans le capital naturel, donc ce n’est pas durable.

Peut-on dire que la pression démographique a pesé sur l’émergence de la Covid 19

Michel SOURROUILLE : La fin des épidémies explique pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire. La concentration humaine accentue les risques de contamination. Quand l’épidémie de peste noire éclata en 1347, on vit disparaître les deux tiers de la population européenne. La cause apparente, ce sont les rats qui ont transporté le bacille. Mais en y regardant de plus près on s’aperçoit que dans les deux siècles qui précédent l’épidémie, une expansion fantastique des villes avait eu lieu sans que soient préservées les nécessités hygiéniques minimales dans un espace au peuplement dense. Le bacille de la peste trouva ainsi un terrain favorable dans une situation de saturation urbaine. L’événement « rats » fut l’effet de seuil qui déclencha la catastrophe. Or on se réjouit de nos jours d’une population urbaine qui atteindrait bientôt plus de 80% sur l’ensemble de la planète, avec des mégalopoles de plus de 20 millions d’habitants. Ne peut-on penser que nous sommes, au niveau mondial, dans une situation assez proche de celle du XIVe siècle en Europe ?…Les pandémies se multiplient aujourd’hui. A l’heure où je boucle ce livre, nous apprenons que la ville de Wuhan, 11 millions d’habitants, et épicentre d’un début d’épidémie de coronavirus similaire au SRAS, a été mise en quarantaine jeudi 23 janvier 2020. La transmission de personne à personne a été établie. L’ensemble des moyens de transports publics, trains, avions, et bus et métros, ont été suspendus et les autoroutes menant à la ville ont été coupées. Les habitants ne peuvent plus voyager en dehors de la ville, « sans autorisation spéciale »… A population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémies.

Pour lire le livre de Michel Sourrouille paru en octobre

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

Michel Sourrouille, malthusien par nécessité Lire la suite »

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Un commentaire sur ce blog : « Je ne mêle jamais les questions d’avortement à la démographie. »

biosphere : Cher correspondant, je voudrais savoir si les questions que posent la mortalité appartiennent ou non au domaine de la démographie et pourquoi. Ma question ne fait pas rentrer en ligne de compte le « qu’en dira-t-on », mais juste la définition de ce qu’est vraiment une étude démographique.

Commentateur : Bien sûr que la mortalité influe sur la démographie, mais je ne veux pas les inclure dans le débat. Je considère en effet que cela relève d’abord de la morale de chacun. Pour l’avortement, parce que je pense que c’est une solution pour sortir les femmes d’une situation impossible mais en aucun cas un mode de régulation de la natalité, pour ça il y a la contraception. Pour moi l’avortement reste la réparation de l’échec de la contraception, pas une méthode d’action à valoriser a priori.

Biosphere : ll paraît évident pour toute personne non intoxiquée par des considération religieuses que le droit à l’IVG est souhaitable pour les femmes du monde entier. La morale est une construction sociale, ce qui est jugé moral à un moment donné peut être jugé immoral dans d’autres circonstances. Se refuser de prendre partie sur la problématique de l’avortement, c’est en fait prendre parti et considérer que l’état de la législation à un moment donné s’impose. On se refuse de considérer la légalité du point de vue de la légitimité, de l’évolution de la conscience sociale. Avec un tel raisonnement, jamais en France il n’y aurait eu de droit à l’interruption volontaire de grossesse, et même de possibilité de contraception. La rupture a été préparé au début des années 1970 par des associations militant dans illégalité comme le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception). Rappelons que la France était très nataliste et répressive depuis la loi de 1920, considérant l’avortement comme un crime et assimilant la contraception à l’avortement. Dans un système démocratique, une loi n’est validée que si l’opinion publique lui attache une autorité, elle peut toujours être contestée. Aujourd’hui, à part les dictatures et les États religieux, la liberté d’avorter est devenue un droit fondamental. Ce n’est pas une question de morale, c’est une question de permettre aux femmes de ne pas avorter dans la clandestinité au prix souvent d’un dénouement fatal. Chaque année, 10 % environ des décès maternels peuvent être attribués à un avortement non sécurisé.

Michel Sourrouille dans son livre « Alerte surpopulation » à propos de l’avortement : Il est délicat d’intervenir sur un sujet qui concerne à la fois des législations nationales très diverses et une problématique morale ou religieuse. La promotion des mesures qui participent à une maîtrise de la fécondité comme l’accès à la contraception est une nécessité, mais un échec est toujours possible. Cas extrême, il y a des enfants issus d’un viol… alors l’avortement devient un dernier recours, mais des États interdisent pourtant l’avortement. C’est pourquoi contraception et avortement sont des explications conjointes de l’évolution démographique. La possibilité d’une IVG est basée sur la notion de liberté individuelle (pro-choice), il s’agit d’une interruption volontaire de grossesse. D’un point de vue à la fois démocratique et éducatif, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte non seulement à la liberté de la femme, mais aussi aux droits de l’enfant à exister dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante. Rappelons aux miitants du « pro-life » que le droit à l’avortement n’est pas une obligation d’avorter, celles qui veulent procréer sans limites le peuvent.

Le concept de « naissance désirée » est important. Au niveau mondial, près de la moitié des grossesses ne sont pas planifiées, soit près de 121 millions de femmes concernées. En définitive, 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement. C’est sur ce constat inquiétant que le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a choisi d’axer son rapport annuel1 publié le 30 mars 2022 sous le titre « Voir l’invisible ». Ces dizaines de millions de grossesses non désirées sont d’autant plus alarmantes, qu’au delà des drames individuels se joue aussi la tragédie collective de la surpopulation mondiale qui devrait nous faire condamner toute politique autoritaire, qu’elle aille dans un sens (avortements imposés) ou dans l’autre (avortement interdit).

Le livre de Michel Sourrouille vient d’être publié,

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ? Lire la suite »

Tanzanie, une surpopulation démente

Tanzanie = 7,5 millions d’habitants en 1950, 45 millions en 2012, 65 millions aujourd’hui et 151 millions de prévu en 2050. 

Ma grand-mère, bretonne, m’a toujours dit :  » quand on peut en élever qu’un, on n’en fait pas deux « ……

Pourtant ils continuent à enfanter, ils font comme tout le monde, peu importe les ressources, on rêve toujours, on assure les fins de mois à crédit dans les pays développés et on veut encore atteindre le niveau de vie à l’américaine dans les pays en voie de sous-développement. L’article suivant reflète parfaitement l’absence complète de rationalité malthusienne en Tanzanie.

31 octobre 2022, Le Parisien

La population de la Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est, est passée de 44,9 millions d’habitants fin 2010 à 61.7 millions, soit une augmentation annuelle moyenne de 3,2 % selon les chiffres du dernier recensement dévoilés par la cheffe de l’État depuis la capitale Dodoma. La présidente Samia Suluhu Hassan a commenté :

« Une telle population n’est peut-être pas un gros problème pour un grand pays comme le nôtre, mais c’est un fardeau quand il s’agit d’allouer des ressources et de fournir des services sociaux. »

« Nous avons besoin de stratégies de développement pour offrir des services ces gens », a-t-elle poursuivi, soulignant que la population du pays devrait atteindre 151,2 millions en 2050.

La capitale économique Dar es Salaam est par ailleurs sur le point de devenir une des villes les plus peuplées du continent. Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2019, Dar es Salaam est « l’une des villes qui connaît la croissance la plus rapide en Afrique et, avec un taux de croissance de 6,5 %, elle devrait atteindre 10 millions d’habitants d’ici 2030 ».

« En raison de cette croissance rapide, la ville est confrontée à de graves problèmes de mobilité, qui sont aggravés par un réseau routier insuffisant », selon ce rapport.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique :

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Tanzanie, une surpopulation démente Lire la suite »

L’avortement, personne ne peut l’interdire

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

L’avortement se pratique depuis très longtemps et l’infanticide depuis encore plus longtemps. Les Bochimans vivaient de chasse et de cueillette. Pour une journée de récolte, les femmes parcourent jusqu’à 45 kilomètres. Les enfants sont choyés, mais les familles nombreuses sont rares, car les femmes n’acceptent pas d’avoir un second enfant avant que le premier ne puisse suivre sa mère à la marche pendant les longs déplacements : deux enfant à porter rendrait la récolte impossible. Les femmes se résignent donc à l’infanticide de leur propre autorité, la régulation des naissances est assumée car conditionnée par la survie du groupe social. Rien ne semble justifier une condamnation de l’infanticide dans ce contexte particulier.

En France au début des années 1970 beaucoup de femmes avortaient, mais il fallait le faire en silence, c’était illégal. Ainsi Histoires d’A abordait en 1973 la question brûlante de l’avortement encore sous le coup de la loi répressive de juillet 1920*. Peu de temps après sa sortie, ce documentaire fut interdit de toute diffusion. Et pour cause, puisque y figure une scène décrivant dans le détail un avortement par aspiration (méthode Karman) à d’évidentes fins de pédagogie. Par la simple description d’une pratique, le film évacuait les postures morales ou métaphysiques qui embrouillent la question de l’avortement. Il s’agit de montrer et de dire, et donc de démystifier. Financé par le Planning familial, un visa est attribué à ce documentaire le 30 octobre 1973 mais le 22 novembre, l’interdiction tombe, ordonnée par le ministre des affaires culturelles, Maurice Druon.

En 2021, l’interruption volontaire de grossesse est toujours pratiquée en France, mais cette fois légalement. Au total, 223 300 IVG ont été enregistrées. Rapporté au nombre de femmes en âge de procréer, le taux de recours à l’IVG a atteint 15,5 pour 1 000. Dans les départements d’outre-mer, l’avortement est deux fois plus fréquent qu’en métropole, avec un taux moyen de 29,6 pour mille, contre 14,9. C’est en Guadeloupe que le taux le plus élevé a été relevé l’an dernier, avec 47,2 IVG pour mille femmes de 15 à 49 ans. Défenseurs du droit à la vie et partisans du libre choix devraient tomber d’accord sur le fait que l’état idéal serait celui où, grâce à l’utilisation généralisée de la contraception, plus aucune femme ne se trouverait dans la situation d’avoir à recourir à l’avortement.

En 2022, contre toute lucidité intellectuelle, l’Arizona a réactivé une législation du XIXe siècle qui interdit presque totalement l’avortement. Le personnel de santé risquera jusqu’à cinq ans de prison s’il remplit son devoir de soin ; des personnes ayant survécu au viol et à l’inceste seraient forcées de porter les enfants de leurs agresseurs ; et des femmes [enceintes] ayant des problèmes de santé seraient confrontées à des risques terribles. La juge Kellie Johnson s’appuie dans son jugement sur une récente décision de la Cour suprême américaine, qui a dynamité, fin juin, le droit à l’avortement que sa jurisprudence garantissait depuis 1973 sur tout le territoire américain.

Lire, Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

Le point de vue des écologistes

Tout est relatif, la loi dans un pays démocratique évolue avec l’opinion et le droit juridiquement appliqué n’est qu’un compromis entre des principes qui peuvent être en opposition totale. Mais selon le principe de respect de la liberté individuelle quand elle ne remet pas en question le bien commun, il paraît aberrant d’empêcher une personne d’arbitrer entre son impossibilité d’élever un enfant dans de bonnes conditions et son désir d’être mère. Les pro-choix n’empêchent pas les pro-life de faire des enfants, les intégristes n’autorisent pas la réciproque. Cette attitude réactionnaire est anti-démocratique, on doit respecter les différences.

Il est vrai que le droit à l’avortement repose sur des bases complexes. Ce n’est pas seulement le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est surtout le droit de l’enfant à s’insérer de façon harmonieuse dans une vie familiale et sociale, donc dans le long terme. Or on va franchir ce 15 nombre 2022 le nombre de 8 milliards d’êtres humains sur une planète que notre société thermo-industrielle a complètement dévasté. Dans ce contexte mortifère, tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif. Soutenez l’association « Démographie Responsable », la seule en France à penser, en voulant qu’on réduise notre fécondité, à l’avenir de nos générations futures et à la sauvegarde de la biodiversité.

Lire, Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

* Les lois natalistes en France

En 1920, l’Assemblée Nationale vote une loi qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est prohibée. Les jurys populaires se montrant trop favorables aux inculpé·e·s, l’avortement est désormais jugé en Correctionnelle. La loi de 1939 renforce la répression. Des sections spéciales de policiers sont créées. Les tentatives sont punies comme les avortements. Les avorteurs sont très sévèrement condamnés. En 1941, ils peuvent être déférés devant le tribunal d’État. En 1942, l’avortement devient crime d’État. Pour l’exemple, une avorteuse est condamnée à mort et guillotinée en 1943. Plus de 15 000 condamnations à des peines diverses sont prononcées jusqu’à la Libération. La Libération ne remet pas en question l’arsenal législatif répressif, avec son corollaire de décès ou de mutilations provoqués par les avortements clandestins. Les procès auront lieu contre les avortées et leurs complices jusqu’aux années 1970. Cette longue période répressive qui causa la mort de bien des femmes, ne prendra fin qu’à partir de la loi Neuwirth autorisant la contraception (1967), et la loi Veil autorisant l’IVG (1975).

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

L’avortement, personne ne peut l’interdire Lire la suite »

Novembre placé sous le signe des 8 milliards

Ce mois de novembre 2022 tous nos articles principaux seront consacrés chaque jour à la question démographique. En effet selon l’Onu nous franchissons  la barre des 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre. Ce nombre nous parait extravagant, incompatible avec les ressources limitées de la planète, avec la sauvegarde de la biodiversité, avec la stabilité du climat, avec des relations paisibles entre terriens, avec un fonctionnement économique durable. Pourtant les médias voient ce passage dans l’inconnu du petit bout de la lorgnette, minimisant les problèmes (et ignorant la critique) :

le taux de croissance diminue (mais il est encore positif)

il faut faire face au vieillissement (une pyramide de Ponzi démographique)

l’agriculture biologique nourrira le monde moins qu’il y ait famine)

la transition démographique fait son effet (sauf bien sûr en Afrique)

le dividende démographie l’emporte (quand il n’y a pas chômage structurel)

– c’est le nombre d’automobiles qui importe (peu importe le nombre de conducteurs)…

Pour avoir une vision plus réaliste, lire cette synthèse publiée début octobre

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

Présentation du livre par l’éditeur

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Résumé du livre

Nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette Terre. Non seulement il y a des famines, des guerres et des épidémies, mais aussi chômage de masse, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, extinction des espèces… Comme l’avait indiqué Malthus au début du XIXe siècle, notre nombre augmente tendanciellement plus vite que nos ressources. Ce livre donne les moyens de bien comprendre ce message, inquiétant et toujours d’actualité.

C’est aussi un soutien à l’association « Démographie Responsable » qui milite pour une maîtrise raisonnée et raisonnable de la fécondité humaine.

Si les mots « surpopulation », « malthusien » et « engagement  individuel et collectif » faisaient irruption dans le débat public, ce livre aurait atteint son objectif.

Novembre placé sous le signe des 8 milliards Lire la suite »

Nous sommes 8 milliards, grand bien nous fasse

Le magazine Pour la Science (PLS) daté de novembre 2022 (numéro 541) consacre sa une (avec illustration) au thème suivant : 

Démographie, agronomie. Nous sommes 8 milliards d’humains… Et après ?

A l’intérieur 19 pages sont consacrées au sujet, le tout regroupé autour de trois articles

– Le premier de Gilles Pison consacré à la croissance démographique

lire, Charlie-Hebdo ne croît pas à la surpopulation

– Le second  de Marc Dufumier consacré à l’agroécologie 

Lire, Tout savoir sur une agriculture durable

Le troisième est un dialogue entre…. Gilles Pison et Marc Dufumier !

Pour vous éviter une (pénible) lecture, je vous en fais un résumé (pardon d’avance de l’absence totale de surprise)

Article 1. Il n’y a pas de problème ça se calme très très vite et bientôt au contraire ça va descendre ce qui va poser des problèmes de vieillissement ;

Article 2. Pas de problème grâce à l’agroécologie on va nourrir tout le monde ;

Article 3 en forme de conclusion par le « dialogue » : Pas de problème ça se calme très vite et on va nourrir tout le monde grâce à l’agroécologie!

Bon, voilà, rien à ajouter, sauf que depuis la disparition de « La Recherche » (avalée par « Sciences et Avenir »), « Pour la Science » est un peu la référence en matière de vulgarisation. Une vulgarisation qui ignore l’existence de Démographie Responsable !!!

Pour agir avec l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Pour commander le livre « Alerte surpopulation »

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

Nous sommes 8 milliards, grand bien nous fasse Lire la suite »