Malthus avait raison, la faim existe !
Un peu plus de 820 millions de personnes, soit 10,8 % de la population, étaient sous-alimentées en 2018. L’objectif « faim zéro d’ici à 2030 » que s’est fixé la communauté internationale dans ses objectifs de développement durable était un leurre. Dans son dernier rapport, la FAO a mis au point un nouvel indicateur, « l’insécurité alimentaire ». Alors que la sous-alimentation est calculée selon un rapport calories/dépenses énergétiques, l’insécurité alimentaire est une notion plus vaste qui fait référence à l’accès régulier à une nourriture équilibrée. Lorsque la sécurité alimentaire fait défaut, les personnes concernées font des compromis sur la qualité de leur alimentation, avec des conséquences en termes de carences nutritives, ou de surpoids et d’obésité. Elle touche 2 milliards de personnes, soit 26,4 % de la population. Les chiffres, nous sommes submergés par eux. Les solutions, ça peut attendre !
Comme d’habitude l’analyse du MONDE* ignore le rôle de la surpopulation dans la famine pour faire un catalogue : « rôle des conflits armés et du dérèglement,les récessions et ralentissements économiques, instabilité économique et politique au Venezuela, pauvreté et inégalités sociales, dépendance envers les marchés internationaux de matières premières, spécialisation sur des monocultures agricoles (cacao, coton, huile de palme…). Les commentateurs sur lemonde.fr ne sont pas dupes :
Démographie Responsable : Même si l’arrêt de l’explosion démographique ne résoudrait évidemment pas le problème dans sa globalité, notons que ces 820 millions de personnes correspondent à seulement 10 ans de croissance de la population. En conséquence, quand on traite de ce sujet, faire l’impasse sur cette question semble assez étonnant.
gbouvier : Toujours hallucinant de lire un article sur la faim dans le monde sans que le rôle de la démographie non contrôlée soit seulement évoqué. Il est vrai que les conflits armés sont notoirement de la faute de l’Occident (par des mécanismes inconnus, mais peu importe), que le dérèglement climatique est de la faute de l’Occident (le point le moins invraisemblable du tableau), les inégalités (fortement réduites en Occident), le modèle productiviste (qui a permis à l’Occident de sortir des famines) qui affament, c’est la faute de l’Occident (là aussi par des mécanismes mystérieux). En fait, la réduction de la mortalité, c’est aussi la faute de l’Occident. Ah, il reste le maintien d’une natalité délirante, fortement corrélée avec la faim et la famine. Ce qui n’est pas vraiment de la faute de l’Occident. On lutte contre le changement climatique, la pauvreté, la faim, les inégalités ou contre l’Occident ?
Lomcha : Les espèces animales adaptent leur taux de reproduction à leur environnement de gré ou de force. Pas l’homme, en tout cas dans une partie du monde. Conséquence: démographie insensée de populations que la raison ne semble pas atteindre, destruction massive de l’environnement. Donc la régulation se fait « naturellement », par la faim, les guerres et les épidémies. Pensez à Malthus !
Quincampoix : Population africaine, 300 millions en 1959, 600 millions en 1989 et 1,3 milliards en 2019 + dérèglements climatiques + du chaos politique = désastre en cours => l’apocalypse dans 30 ans.
Malthus : Substituons à la Grande Bretagne la surface entière de la Terre ; et d’abord on remarquera qu’il ne sera plus possible, pour éviter la famine, d’avoir recours à l’émigration. Portons à mille millions d’homme le nombre des habitants actuels de la Terre : la race humaine croîtrait selon les nombres 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256 ; tandis que les subsistances croîtraient comme ceux-ci : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Au bout de deux siècles, la population serait aux moyens de subsistance comme 256 est à 9 ; au bout de trois siècles, comme 4 096 et à 13, et après deux mille ans, la différence serait immense et comme incalculable. Le principe de population, de période en période, l’emporte tellement sur le principe productif des subsistances que, pour que la population existante trouve des aliments qui lui soient proportionnés, il faut qu’à chaque instant une loi supérieure fasse obstacle à ses progrès.Les obstacles à la population qui maintiennent le nombre des individus au niveau de leurs moyens de subsistance, peuvent être rangés sous deux chefs. Les uns agissent en prévenant l’accroissement de la population, et les autres en la détruisant. Les obstacles destructifs qui s’opposent à la population sont d’une nature très variée. On peut ranger sous ce chef l’insalubrité des grandes villes, toutes les espèces de maladies et d’épidémies, la guerre, la peste, la famine.
* LE MONDE du 16 juillet 2019, Pour la troisième année d’affilée, la faim progresse dans le monde
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