liberté contraceptive ou planification ?
La pilule contraceptive est âgée de 50 ans aux Etats-Unis (autorisation en mai 1960). Liberté de contraception ? Planification indicative ou impérative ? En France, la loi Neuwirth de 1967 stipule : « Nous estimons que l’heure est désormais venue de passer de la maternité accidentelle et due souvent au seul hasard à une maternité consciente et responsable. » Un enfant quand je veux, si je veux ? Les naissances planifiées sont passées de 59 % en 1970 à 83 % en 1995. Mais cette « planification » repose majoritairement sur des choix personnels. (LeMonde du 13 mai 2010). Pour l’instant, la maîtrise de la fécondité ne résulte que d’un choix de la femme, la pilule participe de sa libération, de la libre disposition de son corps. C’est un progrès énorme pour les femmes, pour la liberté sexuelle, pour la limitation volontaire des naissances. Cela ne suffit pas.
Il s’agit aujourd’hui de reprendre le contrôle des conditions d’existence de nos sociétés. Avec les moyens contraceptifs, nous avons une certaine prise sur la croissance démographique alors que nous avons toujours le problème des ventres creux : plus d’un milliard de personnes ne mangent pas à leur faim. Les démographes pensent que nous allons passer de 6 milliards à 9 milliards en moins de 40 ans. Yves Cochet a un point de vue contraire : « Il existe une corrélation historique entre la quantité totale d’énergie dans le monde et, d’un autre, le niveau démographique et le niveau de vie. Cette corrélation est si forte qu’on peut émettre l’hypothèse d’une causalité : moins il y aura d’énergie disponible, moins la planète pourra accueillir d’individus à un certain niveau de vie. Si cette hypothèse est vraie, comme je le crois, le nombre maximal d’humains sur terre, au niveau de vie moyen actuel, déclinera d’environ 7 milliards vers 2025 à environ 5 milliards en 2050, puis 2 à 3 milliards en 2100. » Que ce soit à la hausse ou à la basse de la population mondiale, il n’y a pas de fatalité puisque nous avons la pilule, le préservatif, le stérilet, etc.
La contraception n’est pas qu’un moyen de libérer les femmes, c’est aussi un moyen de maîtriser l’évolution démographique. Au début des années 1970, Paul Ehrlich proposait de créer aux USA un organisme de planification, un « bureau de la Population et de l’Environnement » qui apprécierait le niveau de peuplement optimal, et préconiserait les mesures permettant d’y arriver. Pour Paul Ehrlich, l’éducation sexuelle, c’était la présentation de la fonction reproductrice comme une composante parmi d’autres de l’activité sexuelle, qui demande à être maîtrisée selon les besoins de l’individu et de la société. Il aurait voulu que les Etats-Unis inaugurent une politique malthusienne pour avoir la possibilité d’exporter l’idée à l’échelle mondiale. Les Etats-Unis ont préféré exporter Walt Disney, Coca Cola, McDo et les GI’s ! Et la population de grimper…
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