novembre 2022

8 milliards ! Informez-vous le 12 novembre

Rassemblement le samedi 12 novembre 2022 de 9h00 à 18h00 place Edmond Michelet à Paris (4ème)

Madame, Monsieur,

le 15 novembre prochain, la planète comptera 8 milliards d’habitants. Jamais notre planète n’aura été aussi peuplée et jamais un milliard n’aura été ajouté aussi rapidement à la population mondiale, en onze ans seulement. Alors que les menaces que fait peser l’humanité sur les équilibres naturels (biodiversité, climat…) sont unanimement reconnues, la question de nos effectifs reste un sujet bien peu évoqué même dans les milieux écologistes.

C’est pourquoi les associations Démographie Responsable et Écologie sans frontière vous invitent à assister au rassemblement qu’elles organisent le samedi 12 novembre 2022 de 9h00 à 18h00 place Edmond Michelet à Paris (4ème) afin de sensibiliser l’opinion à la question. Vous pourrez rencontrer les responsables de ces mouvements et leurs militants.

Vous trouverez par ailleurs via ce lien les résultats complets d’un sondage récemment réalisé par l’IFOP à l’initiative des deux associations (un résumé de ce sondage est également disponible ici).

Très cordialement

Didier Barthès, Porte-parole de Démographie Responsable

Contact : dr.barthes@yahoo.fr  tél : 06 86 62 48 00

Denis Garnier : Président de Démographie Responsable

Gilles Lacan : Président d’Écologie sans frontière

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René Dumont, écolo ET malthusien en 1997

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

A travers son parcours historique d’agronome sans frontières, René Dumont (1904-2001) nous a rappelé constamment les grands moments de cette lutte incessante qu’il a menée contre le sous-développement et pour un monde plus juste. Il montrait les interrelations de trois variables-clés, démographie, épuisement des ressources naturelles et dégradation de l’environnement.

Résumé d’un livre de René Dumont,

Famines, le retour: Désordre libéral et démographique non contrôlée (1997)

Voici que ce «maudit» XXe siècle approche de sa fin (j’ai, sans le vouloir, écrit «faim»). C’est bien contre cette faim que je n’ai cessé de lutter – et je ne m’arrêterai qu’avec la fin. J’avais entre 10 et 14 ans au moment de la Grande Guerre et c’est au milieu de ses horreurs que j’ai, pour la première fois, connu les difficultés alimentaires. Dès que j’ai pu, je suis allé les étudier au Maroc et en Tunisie. Nous étions en 1923-1924 et ces pays faisaient alors partie de nos colonies. J’ai débuté dans mon métier d’agronome au Tonkin, en 1929-1932, et déjà, avant bien d’autres, j’ai signalé que la population y augmentait plus vite que la production alimentaire. Dans mon premier livre en 1935, La culture du riz dans le delta du Tonkin, j’ai souligné la nécessité du contrôle des naissances, ce qui a choqué bien des lecteurs, catholiques et même marxistes. Dans chacun des livres qui ont suivi, j’ai souligné le danger démographique.

En 1966, avec le regretté Bernard Rosier, nous avions écrit le premier avertissement «solennel» en français: «Nous allons à la famine.» Je concluais: «Il ne s’agit pas d’une vague menace: la famine atteint déjà les Indes, elle rôde en Afrique et en Amérique latine. La famine est inscrite dans les chiffres: depuis 1958, dans l’ensemble des pays du tiers monde, la production alimentaire augmente moins vite que la population. C’est un désastre planétaire qui s’annonce à l’horizon.» Et nous ajoutions: « Deux objectifs s’imposent simultanément: tripler la production alimentaire d’ici l’an 2000 et maîtriser l’expansion démographique. Les moyens sont à notre portée: stimuler la recherche et la production d’aliments nouveaux, répartir les excédents, distribuer les engrais, lever un impôt mondial de solidarité et, pour cela, instituer une autorité mondiale qui dirige la guerre contre la faim et ait aussi la possibilité de peser sur la natalité.»

Certes, la révolution verte (irrigation, engrais, génétique) a permis à la production céréalière (qui fournit plus de la moitié de l’alimentation humaine) de suivre largement l’explosion démographique jusqu’en 1984. Mais, depuis cette date, qui devient de ce fait historique, nous avons vu une démographie non maîtrisée, une urbanisation excessive et non préparée, un libéralisme économique non contrôlé se combiner aux déficiences en eau et autres ressources naturelles ainsi qu’à la «démolition» des climats par l’effet de serre. Ces éléments conjugués n’ont plus permis à la production alimentaire de suivre la courbe de la population. Fin 1985, dans un colloque de Libertés sans frontières, je fus accusé de propager le pessimisme, alors que j’étais surtout réaliste. Même si des tiers-mondistes me reprochaient en 1990 de propager d’idée d’un «bluff de la pénurie», les voici obligés enfin de reconnaître l’extrême gravité de la situation. Il n’est plus temps de dire «Nous allons à la famine», car cette fois nous y sommes et, à chaque année qui passe, pour une proportion croissante de la population du monde.

La FAO a été fondée à Québec le 10 octobre 1945. La première conférence mondiale sur ce sujet avait eu lieu, à la FAO également, en 1974. J’avais été présent – et fort actif dans «l’opposition» – au Sommet de 1974. On s’y inquiétait de la pauvreté, des famines qui ravageaient une large partie de l’Asie du Sud, de l’Afrique, surtout, et même de certaines régions de l’Amérique latine. Cette conférence mondiale se termina par un engagement solennel d’en finir avec la «faim». Henry Kissinger résuma la conclusion en une phrase: «J’en prends l’engagement solennel, au nom du Gouvernement des Etats-Unis, dans 10 ans, plus un seul enfant dans le monde n’aura faim.» J’avais dit haut et fort, au cours des réunions du Sommet, que jamais l’engagement de Kissinger ne serait tenu. Il faudrait pour cela une révolution politique et économique que le libéralisme ne permettrait jamais de réaliser.

J’écris cet essai au moment où la FAO vient de réunir, à Rome, du 14 au 18 novembre 1996, un Sommet mondial sur les problèmes de l’alimentation future des habitants de la planète. Le discours d’ouverture, confié au grand écologiste Lester Brown, animateur du Worldwatch Institute de Washington, a mis en évidence la gravité exceptionnelle de la situation alimentaire mondiale. Le Sommet mondial de Rome allait-il reconnaître cette gravité ? On a pris un engagement bien plus modeste, qu’en 1974. On s’y est engagé à réduire de moitié, dans un délai de 20 ans – pour l’an 2015 – le nombre des pauvres souffrant de la faim. La FAO estime à 900 millions le nombre d’humains qui souffrent gravement de la faim et estime que s’y ajoutent plus de 2 milliards d’humains présentant des carences alimentaires graves. Résoudre ces problèmes en 20 ans, période pendant laquelle est prévue une augmentation encore trop rapide de la population, est une tâche qu’il ne faudrait pas, une fois de plus, sous-estimer. A la fin de 1996, mon opinion est restée la même et je ne crains pas d’affirmer que, compte tenu des multiples obstacles qui s’opposent aux progrès agronomiques, jamais l’objectif proposé ne sera atteint. Si, de plus, on n’arrive pas à contrôler la démographie et à atteindre rapidement une croissance zéro de la population mondiale, je crains fort que le nombre des très mal nourris ne cesse d’augmenter.

La révolution doublement verte que l’on nous promet, celle du génie génétique, risque fort de manquer de terres fertiles, et surtout d’eau, pour se réaliser. De très loin, la plus grande menace qui pourrait annuler la majorité des progrès agronomiques est le risque d’accidents climatiques, de sécheresses, typhons et cyclones sans cesse accrus par l’effet de serre. Les pays développés ont pourtant pris l’engagement, au Sommet de Rio en 1992, de ne pas émettre plus de gaz à effet de serre en l’an 2000 qu’en 1990. Ce qui n’est pas en train de se réaliser, loin de là ! En effet le contrôle des émissions de gaz à effet de serre remettrait en cause toute notre «civilisation économique», car celle-ci exige, pour se maintenir, des gaspillages intolérables; elle refuse les réglementations et préfère maintenir les privilèges et les inégalités. Les dirigeants de l’économie mondiale choisissent donc implicitement la mondialisation du modèle économique prévalent en pays riches. Dans cette optique, il y aura bientôt 200 à 300 millions de Chinois et peut-être autant d’Indiens qui vivront à l’occidentale. S’ils ne contrôlent pas le volume de leurs émissions de gaz à effet de serre, nous irons à la mort. Mais comment exiger de ces pays des mesures que nous ne parvenons pas à établir dans les nôtres ?

Nous allons donc considérer successivement: une démographie que le monde n’arrive pas à contrôler, l’épuisement des ressources naturelles et la dégradation de l’environnement – en particulier les dégradations climatiques, et nous risquons d’aller vers une catastrophe mondiale sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Le libéralisme économique actuel est en train de réaliser ce que nous devons désormais appeler un véritable crime contre l’humanité. Ce qui requerrait, pour le juger, un autre Tribunal international.

Lire, René Dumont et la question démographique

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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COP27, un échec programmé

Jamais l’action climatique n’aura été si urgente qu’après cet été de catastrophes en cascade.Mais jamais le contexte géopolitique n’aura été aussi tendu, reléguant la bataille pour le climat au second plan.

Ainsi la guerre en Ukraine a conduit les Européens à relancer le charbon et à se ruer sur le gaz naturel liquéfié, La Chine construit toujours massivement des centrales à charbon, etc. etc.

Lire, COP26, un sommet pour VIP, bilan nullissime

Audrey Garric : la 27e conférence des Nations unies sur le climat (COP27) se tient du 6 au 18 novembre à Charm El-Cheikh, en Egypte. Plus de 120 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus, mais peu de représentants du G20, qui pèse pour 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’Afrique se veut le porte-voix de tous les pays vulnérables, criblés de dettes, qui n’ont pas les moyens financiers de faire face à la crise climatique et attendent une solidarité des pays dévelops. Mais certains membres du G20, dont la Chine, l’Inde ou le Brésil, s’opposent dorénavant à la mention du 1,5 °C acté à Paris (COP25). Sur le financement des pertes et des dommages, les pays développés n’ont pas honoré leur promesse, pourtant faite il y a treize ans, de mobiliser 100 milliards de dollars par an, dès 2020, pour aider ceux en développement à faire face au dérèglement climatique.

Les rejets carbonés continuent d’augmenter, les engagements des pays, s’ils étaient appliqués – ce qui n’est pas le cas à ce stade –, mènent la planète vers un réchauffement de 2,5 °C à la fin du siècle, selon l’ONU

La COP28 aura lieu l’an prochain à Dubaï !!!!!

Le point de vue des écologistes

Cette année, c’est COP27 à la plage. Greta Thunberg a déclaré qu’elle ne se rendrait pas à Charm El-Cheikh, en raison de « l’espace pour la société civile extrêmement limité cette année » et du « greenwashing des dirigeants ». Depuis 27 ans, rien, absolument rien ne sort de ces grands raouts qui offrent simplement l’opportunité aux dirigeants de tenir un discours suppléant leur absence d’action. Nous sommes entrés dans l’ère de la politique rhétorique, exclusivement rhétorique, afin de ne rien changer. « L’urgence climatique » est percutée par la rapacité des pays du Nord, qui ne renoncent toujours pas à leur impératif « l’argent d’abord », ni à leur consumérisme toxique, ni à leurs mythes du progrès et de la croissance infinis.

Par ailleurs le changement climatique a bon dos pour dissimuler les grandes causes des désastres dans les pays du sud : surpopulation, corruption, absence d’administration. u Pakistan par exemple, on construit dans le lit des rivières et en Égypte au milieu des champs cultivés. Dans la corne de l’Afrique, toutes les guerres à répétition sont une cause bien réelle des destructions du milieu naturel et social. A Madagascar, les forêts ont été vendues, les bandes armées tiennent le centre. Et les montagnes d’argent qui peuvent arriver se retrouvent trop souvent dans les comptes bancaires des dirigeants, ou à financer des éléphants blancs.

Tous responsables, tous coupables, des notables réunis autour de la table à Charm El-Cheikh jusqu’au petit Français qui manifeste pour sauvegarder son pouvoir d’achat. Il ne reste plus qu’à verser de la purée sur la tombe de Toutankhamon. Ce n’est que symbolique, mais c’est déjà ça !

Lire, Agir pour le climat, combat perdu d’avance

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Cassons la machinerie thermo-industrielle

Les coups d’éclat médiatiques, mais aussi les blocages, les occupations ou les manifestations ont fait partie de la boîte à outils de l’écologie politique depuis ses origines. On pense aux mobilisations contre le camp militaire au Larzac, aux occupations temporaires de sites nucléaires ou aux fauchages d’OGM. La désobéissance civile, le non-respect de règles légales comme moyen d’action, est vieille comme les mouvements d’émancipation qui ont inspiré les écologistes. Dernière action en date : un tableau de Vincent Van Gogh a été aspergé de soupe à Rome. Les quatre activistes, membres du groupe Ultima Generazione, ont visé l’œuvre pour protester contre le réchauffement climatique et les énergies fossiles. Le tableau, protégé par une vitre, n’a pas été endommagé.

Simon Persico : Les écologistes se divisent quant aux répertoires d’actions les plus appropriées pour faire entendre leur cause. Dernier exemple de ces divisions sur la méthode, les réserves exprimées par des personnalités écologistes visibles dans l’espace médiatique comme Hugo Clément ou François Gemenne envers les happenings muséaux de Just Stop Oil (contre un tableau de Van Gogh à Londres) ou Letzte Generation (contre un tableau de Monet à Potsdam). Dans ce cas, c’est au contraire la radicalité symbolique qui est mise en accusation : le goût du buzz de jeunes activistes décrédibiliserait le message aux yeux du grand public. L’histoire de l’écologie politique est marquée par la tension entre responsabilité et radicalité. Quand des activistes canadiens décidèrent de fonder Greenpeace en 1971, c’est bien parce qu’ils considéraient que les méthodes utilisées par les grandes ONG de l’époque étaient trop consensuelles pour être efficaces dans la lutte contre les essais nucléaires. La vigueur des mobilisations actuelles trouve son origine dans les doutes qui touchent un nombre croissant de militants, d’étudiants, de scientifiques et plus largement de citoyens quant à l’efficacité des formes d’action et de vie accommodantes avec le productivisme.

Le point de vue des écologistes

Liberté Egalite Fraternite et Republique : L’écologie politique paraît condamnée à la radicalité car les problématiques auxquelles elle répond résulte d’une réflexion d’ensemble portant sur un projet politique global de société nécessitant une révolution copernicienne que l’on pressent désormais inéluctable car conditionnant notre survie sur terre. Elle est, par ce seul fait condamnée à la radicalité par le libéralisme transnational actuellement au pouvoir qui est absolument opposé à cette démarche écologique qui met la préservation de la Vie, de toutes les vies sur le long terme comme unique objectif au Politique.

Le libéralisme transnational lui a pour unique objectif la surexploitation des ressources naturelle conditionnant les super profits immédiat d’une caste humaine ultra minoritaire au détriment de tout autre intérêt,fusse celui de la Vie. Le Libéralisme transnational, autiste, impose à l’écologie de s’exprimer par le seul élan Vital de la radicalité. Le Héros est un homme coincé contre un mur disait Sartre.

Ma tzu : Pas besoin d’être activiste pour avoir une conscience écologique naturelle. L’homme fait partie intégrante de la nature, il est dans la nature, et non pas en dehors, comme on a prétendu le faire avec ce dualisme corps et âme durant des siècles, un dualisme qui domine encore l’activité humaine. la destruction de la Nature, c’est la destruction de l’Homme. Déjà dans les années 70, on ressentait les effets toxiques d’une croissance effrénée, sans règles éthiques, et la mentalité collective était bien inconsciente des dégâts. Le chimiste Lovelock, le microbiologiste Margulis, et le philosophe Naess en discutaient longuement dans leurs ouvrages « Gaia Theory » et « Deep Ecology ».

Marine Tondelier (candidate à la direction d’EELV) : Quand Gérald Darmanin assimile les manifestants non violents à des terroristes, il ne fait pas mieux que celles et ceux qui assimilent toutes les forces de l’ordre aux bavures policières. Notre place était dans cette manifestation. Par ailleurs, pourquoi l’interdire ? Quand Darmanin parle d’écoterrorisme, cela signifie qu’il est terrorisé par des familles, des militants pacifistes, des paysans ? Il y avait selon lui 40 fichés S sur place, son travail aurait justement dû être qu’ils n’arrivent jamais jusqu’à la manifestation. Je note d’ailleurs que Léonore Moncond’huy, maire écologiste de Poitiers, a été verbalisée très loin du rassemblement tandis que des black blocs y sont arrivés sans difficulté. Tout cela m’interroge. Manipulation ?

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Malthus, l’épouvantail des ultra-cons

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Malthus avait tenté à partir de 1798 de redonner à la société le sens des réalités. Il avait publié un essai sur le principe de population que personne ne lit et que tout le monde insulte. Pourtant tous ceux qui l’ont connu parlent d’un homme aimable, chaleureux, sensible, sincèrement ému par le sort de la multitude, et cherchant les moyens les plus efficaces de l’aider : « Ce n’est point pour l’homme un devoir de travailler à la propagation de l’espèce, mais bien de contribuer de tout son pouvoir à propager le bonheur et la vertu. » Mais, Cassandre du monde moderne, la raison lui a appris justement que l’homme n’est pas raisonnable. Son nom a déchaîne les passions, il sert d’épouvantail alors qu’il présentait un raisonnement incontestable : la population tend à augmenter plus vite que les ressources alimentaires, ce qui ne peut que conduire à des catastrophes si les classes les plus prolifiques ne se montrent pas plus responsables en limitant leur fécondité.

Chacun a ses raisons particulières de le détester. Bête noire des populationnistes de tous poil, des marxistes aussi bien que des catholiques, des tiers-mondistes comme des partisans de l’expansion économique, de certains décroissants et même des anarchistes : « Il n’y a qu’un seul homme de trop sur terre, c’est M.Malthus », écrivait Proudhon. Les attaques, d’une extrême violence, viennent des horizons les plus variés : romantiques, utopistes, socialistes, ceux qui brandissent le drapeau de l’humanisme comme ceux qui suivent les bannières religieuses. On ne décrète pas impunément qu’il y a trop de monde sur terre et qu’il faut arrêter de se reproduire comme des lapins : c’est se mettre à dos les défenseurs de la dignité humaine et ceux du plan divin. Les écrits de Malthus, déformés, caricaturés, font l’objet d’un déluge de réfutations dont la presque totalité témoigne de l’ignorance ou des a priori de leurs auteurs. William Godwin en 1820, dans un livre qui se veut réfutation des doctrines de Malthus, conclut les contre-vérités qu’il égrène par le grand refrain de l’optimisme humaniste : «  Il n’est pas de maux auxquels l’espèce humaine est soumise que l’homme ne peut guérir. L’homme, même placé dans la condition la plus abjecte qu’on puisse imaginer, garde en lui quelque chose qui lui murmure : Je suis dans un monde où cela vaut la peine de vivre » !!! On peut essuyer une larme, mais ce n’est pas cela qui prouve la fausseté de l’analyse malthusienne.

Dans les années 1840, ce sont les penseurs socialistes qui s’en prennent à Malthus. Cela est surprenant à première vue : la prolifération des ouvriers est un facteur de baisse des salaires. Mais ces bouches supplémentaires sont aussi des bras pour la révolution. Karl Marx n’a pas abordé le problème démographique pour lui-même. Il considère la thèse malthusienne comme une des branches du libéralisme capitaliste : opposition à l’intervention de l’État au profit du libre jeu de l’offre et de la demande. Il maintient les prolétaires dans la soumission en les persuadant qu’ils sont les seuls responsables de leur misère. Pour Marx, ce qui est en cause, ce n’est pas le nombre d’hommes, c’est la répartition des richesses. Dans le régime communiste, toutes les forces de la techno-science serviront à la production qui pourra croître de façon illimitée, et qui sera distribuée de façon égalitaire. Dans ces conditions, le surpeuplement serait impossible. Pourtant le problème de fond reste entier. Dans cette société d’abondance, la population va arriver nécessairement aux limites du supportable si elle continue de s’accroître. Refusant cette dure vérité, d’autres démagogues tentent de reporter la responsabilité de l’avenir sur l’État, le croissancisme ou la capacité adaptative du système capitaliste sans jamais s’interroger sur le libre arbitre en matière de fécondité humaine. La lucidité pessimiste contribue davantage au bien de l’humanité que l’aveuglement optimiste créateur d’illusions. 

Pour les idéologies, libéralisme, nationalisme, socialisme, communisme, fascisme, le surpeuplement est impossible dans le système qu’elles préconisent . Plus exactement, le surpeuplement est nécessaire dans un premier temps pour submerger l’adversaire et ensuite, avec l’avènement de la société idéale, le problème du nombre s’évanouira de lui-même. Le parti communiste français affiche traditionnellement des positions anti-malthusiennes : « Le néomalthusianisme, conception ultra-réactionnaire, remise à la mode par les idéologues de l’impérialisme américain, est une arme aux mains de la bourgeoisie pour détourner les travailleurs de la lutte pour les revendication immédiates, pour le pain, pour le socialisme (congrès du Havre, 1956). »

Le couple Ehrlich met le doigt sur l’illusion la plus dommageable des anti-malthusiens : « SI la distribution de ressources était organisée de façon équitable, SI les habitants des pays riches acceptaient de réduire leur niveau de vie, SI il y aurait largement de quoi assurer une vie décente à toute la population mondiale. Malheureusement il est aussi irréaliste de penser que nous allons devenir des saints végétariens que de penser que nous allons soudain troquer nos voitures pour des vélos ou aller nous coucher au crépuscule pour économiser l’électricité. La surpopulation et la capacité de charge de la planète sont calculés sur la base des hommes tels qu’ils sont, et non pas tels que nous souhaiterions qu’ils soient. » La victoire de Malthus, c’est celle de la responsabilisation des personnes, de l’éducation des enfants, du désir d’ascension sociale, ce qui est assez gênant pour les anti-malthusiens qui se retrouvent en position de défenseurs de l’ordre moral et d’ennemis des progrès intellectuels et matériels.

Mais de tous temps la critique la plus répandue consiste à qualifier de plan inique la proposition malthusienne d’abolition progressive des lois des pauvres. Quand je dis qu’ils n’ont aucun droit à être entretenus, réplique Malthus, je veux dire par là qu’il serait tout simplement impossible matériellement de pourvoir aux besoins d’une masse sans cesse croissante de population. Qu’est-ce qu’un droit dont on n’a pas les moyens d’assurer le respect ? Rien de plus qu’un non-droit.

La seule faiblesse du malthusianisme réside dans l’unique remède à la surpopulation qu’il propose, la contrainte morale : « Ne vous mariez que quand vous pouvez subvenir aux besoins d’une famille, conduisez-vous avec une vertueuse prudence ». Injonction qui s’adresse uniquement à la conscience individuelle, Malthus refusant absolument toute méthode artificielle, qualifiée par lui de « vice ». Cette lacune sera dépassée à la fin du XIXe siècle par les néo-malthusiens qui prônent la libération de la femme et les méthodes contraceptives. Il est plus facile de dénoncer Malthus que de le réfuter.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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Eco-guerriers plutôt qu’éco-terroristes

Hier comme aujourd’hui, l’histoire montre que les premiers coups de canon d’une guerre ou d’une révolution sont toujours sémantiques. Selon M. Darmanin, la France serait menacée par des armées d’écoterroristes prêts à mettre le pays à feu et à sang au nom de leur dangereuse idéologie et de leur sectarisme. Rien de moins ! Que le ministre de l’intérieur d’un pays qui a été ensanglanté par une série d’attentats terroristes islamistes se permette d’établir un parallélisme de langage avec les actions des écologistes relève de l’indécence, du cynisme et d’une irresponsabilité confondante.

Lire, Les écoguerriers en vert sont-ils des terroristes ?

Noël Mamère : Dans le cas des bassines, c’est une faute que de jeter en pâture des militants et militantes qui n’ont d’autre souci que de préserver l’avenir de l’humanité. Cette qualification infamante adressée à des militantes et militants qui, dans leur immense majorité, ne font que s’inscrire dans une longue tradition de désobéissance à de grands projets inutiles, a été mûrement réfléchie au sommet de l’État. Avec un double objectif : nous imposer son vocabulaire, relayé par de nombreux médias et réseaux sociaux, pour dicter ses valeurs ; nous pousser à parler avec ses mots plutôt que de débattre des limites de notre modèle agricole dominant. Nous savons que parler et penser avec les mots de l’adversaire, c’est déjà rendre les armes. Il faut donc restituer aux mots leur véritable signification pour rendre à nos actes leur sens politique.

« l’écoterrorisme » est une invention des milieux conservateurs. Cette expression, aussi stigmatisante que révoltante pour les amalgames auxquels elle procède, vient de lobbys victimes d’activistes écologistes qui se qualifient d’« ecowarriors » ou d’« écoguerriers », principalement des Anglo-Saxons ayant recours à des actions qui n’excluent pas le sabotage écologique par l’atteinte à des biens matériels.Ce fut le cas du groupe radical Earth First !, créé aux Etats-Unis par le néoluddite Dave Foreman au début des années 1980 ; les tactiques militantes alliaient le refus de tout compromis et le recours à des actions illégales pour s’attaquer à des projets jugés nocifs pour le vivant. Son modèle était le Monkey Wrench Gang (Gang de la clef à molette), gang du roman publié par l’activiste américain Edward Abbey en 1975, qui contait les aventures d’un groupe d’activistes écolos n’hésitant pas à saboter les engins qui détruisaient le désert de l’Utah.

Lire, Le retour du gang de la clef à molette d’Edward Abbey

Le point de vue des écologistes

Réaliste : Le point de départ de ce conflit est que l’eau n’appartient pas à la FNSEA. De quel droit les nappes phréatiques seraient confisqués par quelques centaines d’agriculteurs au détriment des autres paysans et des autres usages de cette eau ?

Frog : Il n’y a évidemment aucun ecoterroriste, puisque le mot relève de la tactique de classer comme hors-la-loi de simples opposants politiques. Par contre je pense qu’on peut clairement parler d' »eco-bashing », pour reprendre une formulation chère aux lobbyistes… et au gouvernement, trop souvent à leurs bottes.

Liberté Egalite Fraternite : Qualifier d’écoterrorisme le mouvement d’opposition radicalisé qui tend à s’opposer aux projets gravement attentatoires à l’environnement souligne l’autisme d’un gouvernement insensible à une génération montante qui ne veut plus subir les dommages vitaux d’une politique libérale transnationale autiste qui les a sacrifié. Comment le pouvoir peut-il imposer à cette jeunesse l’irrationnelle justification de ses méga-bassines par des des études hydrologiques du secteur effectués de 2001 à 2011, hors l’actuelle sécheresse irréversible croissante découlant du réchauffement climatique ?

Sorel : ce que je trouve effrayant, c’est que nous vivons un incroyable défi, quelque chose qui devrait mettre toute la société en mouvement, nous mobiliser tous, afin de construire une société résilience et sobre, et nous voilà fracturés. Sur tous les sujets, la société se tend, ce ne sont qu’anathèmes, caricatures, violence. C’est sidérant. Que gagnent ceux qui, afin d’éviter tout débat, parlent de terroristes, de khmers, de pastèques etc ? De quoi ont-ils vraiment peur ? Il faut plutôt craindre que, face à l’enchaînement des conséquences du réchauffement, la crispation devienne de plus en plus violente.

Lire, Où sont les écoguerriers ? Partout et près de vous !

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Surpopulation sur l’île de la Réunion

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Cuba : 109 hab/km2 (à peu près comme en France métropolitaine) – indice de fécondité :1,6 enfant par femme. Fermons tous les accès, autrement dit les possibilités d’entrée et de sortie. On appelle cela un siège, ou avec l’exemple de Cuba, un blocus de l’île par les Américains, un embargo. Le but de la manœuvre, comme lors d’un siège, c’est bien de faire crever tous ceux que l’on coupe du reste du monde, comme au Biafra. Et malgré ce blocus les Cubains ont tenu le coup. L’ingéniosité cubaine n’est plus à démontrer. Alors certes, Cuba n’a jamais été totalement coupé de l’extérieur et la Russie a apporté une aide conséquente. Mais cette analyse de cas mérite d’être approfondie.

Lire, l’exemple de notre avenir énergétique, Cuba

Le point de vue des écologistes réalistes

Prenons un autre exemple l’Île de la Réunion. Fermons les aéroports Roland-Garros et de Saint-Pierre Pierrefonds et coupons l’accès aux ports en eau profonde (Le Port) et de plaisance (St-Pierre, St-Gilles, Ste-Marie…). L’île, alors autonome permet de simuler un monde isolé comme l’est le globe terrestre dans l’espace, inévitable autarcie. Principaux caractères physiques de l’Île : Population = 870 000 hab. Superficie de l’Île = 2512 km² dont forêts, montagnes, roches, eau = 1250 km²… friches = 500 km²… cultures = 500 km²…. zones urbaines & artificialisées = 250 km², soit au total 1250 km2 habitables.

En 2022 la densité moyenne en zone habitable est d’environ 700 hab/km2 et il ne reste que 1000 km2 de terres agricoles ou éventuellement cultivables (friches), soit un ratio de 8,7 hab/ha cultivable. On peut aussi dire 1150 m2/hab (34 x 34 m). Si ce n’est pas de la surpopulation, çà ! Dans ces conditions, comment ne pas être tenté d’aller chiper les chouchous du voisin ? A croquer cru, car dans les conditions imposées ci-dessus : plus d’électricité sans pétrole (les éoliennes en zone cyclonique, bof), plus de gaz (d’importation), plus de bois à brûler, plus de cassoulet ni de camembert dans les supermarchés, plus de bagnoles (ouf !), plus de riz ni de poulet diesel pour le cari (zut)… Alors, quelle sera la densité humaine résiduelle quand tous les tangues et les rats de l’Île auront été boulottés ? Et quelle serait la densité humaine durable ?

Avec une densité de 10 hab/km², considérée par hypothèse comme viable à terme sur la surface habitable/cultivable de l’île, la population maximale admissible serait de l’ordre de 10 000 hab. C’est 87 fois moins qu’actuellement. Pour schématiser, on retiendra que la population adaptée à la dimension naturelle de l’Île, tout en autorisant la conservation d’une certaine biodiversité, devrait être divisée d’un facteur 100. Les Réunionnais s’en sortent à peu près aujourd’hui grâce à l’aide de la métropole, mais pour la planète, il n’y a absolument aucun secours à attendre de l’extérieur, la Lune ou Mars sont beaucoup trop loin ! Et nous sommes très bientôt 8 milliards de terriens !!!

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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L’activisme écolo radical, une nécessité

Les gouvernements de nombreux pays occidentaux font face à des actions ciblées visant à alerter les populations sur le dérèglement climatique. « La désobéissance civile a été nécessaire dans de nombreuses périodes de l’histoire, affirme Aurélie Trouvé, députée La France insoumise (LFI) . Alors que ces cris d’alertes sont très anciens (démontage du McDonald’s de Millau, dans l’Aveyron, en 1999, fauchage des champs d’OGM, actions de Greenpeace et Sea Shepherd, etc.) et parfois couronnés de succès, sont-ils encore nécessaires alors que la cause climatique s’est propagée dans la population ? Ou peuvent-ils être contre-productifs en refroidissant une partie de la majorité silencieuse ?

Matthieu Goar : Plusieurs études américaines en sociologie politique et en psychologie sociale se sont penchées sur la question de l’efficacité de la radicalité. Dans un article publié en janvier 2020 dans le Journal of Personality and Social Psychology et réalisé sur la base de six expériences confrontant des observateurs à des gestes radicaux – contre les tests sur les animaux, contre la politique de Donald Trump, dans le cadre d’une marche Black Lives Matter (« les vies noires comptent »), etc. –, des chercheurs estimaient que les « protestations extrêmes réduisaient le soutien populaire aux mouvements sociaux ». « Des militants qui bloquent une autoroute peuvent non seulement amener les observateurs à moins supporter leur mouvement, mais aussi à leur faire moins prendre soin de l’environnement », écrivaient les auteurs, en résumant leur théorie sous le titre The Activist’s dilemma (« le dilemme du militant »).

Matthew Feinberg et Robb Willer, ont publié une autre étude en août 2022 dans la revue PNAS, réalisée à partir de deux expériences (confronter les panélistes à différents types de militantisme contre les conditions d’élevage et pour la défense de la cause climatique) où ils soulignaient que des actions radicales peuvent avoir un effet paradoxal : « Augmenter le soutien aux actions plus modérées qui défendent la même cause. » Un débat qui n’a pas fini d’animer le monde politique et climatique.

Lire, Tout savoir sur la désobéissance civile

Peut-on se déclarer CONTRE le point de vue des écologistes ?

Wotan : Pour l’instant le gouvernement a fait preuve de faiblesse et de mansuétude face aux écolos terroristes qui ne reculent devant rien. Peines de prison ferme , TIG et amendes dissuasives devraient les calmer.

Castanea : Que reste-t-il d’autre à la jeunesse face aux murs politiques qui préparent sa mort ? Ce n’est pas rien de priver les jeunes d’avenir !

Genius : Les terroristes verts sont maintenant soutenus par les khmers rouges. On en a assez des névrosés pathétiques du climat. La réalité, même si elle leur est insupportable c’est 95% des français ne veulent pas de leur monde de punitions et de leur idéologie mortifère. Il va falloir faire avec le réchauffement ! Si ça les traumatise, la psychiatrie est là pour eux. Rien ne leur donne le droit de faire leur loi et d’attaquer les forces de l’ordre !

Isa : Si l’état de droit est important pour vous et qu’il faut le respecter, merci de nous expliquer comment vous vous y prenez pour que l’état, déjà jugé coupable plusieurs fois pour inaction climatique et pour non respect des normes de pollution de se mette en conformité avec la Loi. Ensuite, sur le caractère inéluctable du réchauffement climatique… oui probablement… par contre rien n’est écrit sur qui va payer les frais d’adaptation.

Perkunas : Un gouvernement que préfère protéger le business agro-alimentaire et pas l’avenir de nos enfants est un gouvernement que mérite la révolution absolue et totale. Tous les moyens sont utiles pour arrêter l’écocide.

Michel SOURROUILLE : Ce n’est plus seulement nos guerres imbéciles qui m’interpellent, mais l’extinction des espèces, les chocs pétroliers, les émissions de gaz à effet de serre, la raréfaction halieutique, etc. Comment lutter sur une planète qui brûle ? Comment lutter contre un système techno-industriel qui soutient le capital fossile ? Comment faire réfléchir une population cernée par des moteurs thermiques ? Les manifestations pour le climat se sont essoufflées aussi vite que commencées, Greta Thunberg se contente de dire aux politiques qu’ils feraient bien d’agir, les Conférences internationales sur le climat depuis plus de 26 ans n’ont absolument rien changé aux émissions de gaz à effet de serre ! Pire, des irresponsables au pouvoir dans plusieurs pays font l’inverse de ce qu’il faudrait faire.

Je me demande maintenant si une action contre les biens qui causent notre perte ne serait pas une obligation pour qui le sort des générations futures importe. Il est beaucoup trop rare de rencontrer des personnes qui prônent une action radicale contre la violence anti-écologique des biens consommés et des infrastructures actuelles, une contre-violence qui irait au-delà d’une non-violence jugée trop paisible. Ce genre d’analyse est restée ultra-minoritaires chez les activistes écologistes.Il faut donc se rappeler les propos de Françoise d’Eaubonne au début des années 1970, le jour où elle fut scandalisée d’entendre un ami lui dire : « Le problème de la révolution passe au second plan devant l’urgence écologique. Le prochain acte réellement révolutionnaire sera l’attentat contre une centrale nucléaire en construction. Le Capital en est au stade du suicide, mais il tuera tout le monde avec lui ».

Il lui aura fallu plus d’un an pour assimiler la profondeur de cette vérité. Au nom de la « contre-violence », Françoise d’Eaubonne participera à la lutte contre l’énergie nucléaire en commettant avec d’autres un attentat à l’explosif le 3 mai 1975 contre la centrale de Fessenheim, retardant de quelques mois son lancement. Elle a assumé cette position radicale jusqu’au bout puisque dans ses derniers tomes de mémoires elle écrit  : « La contre-violence semble très indiquée comme retournement de l’arme de l’ennemi contre lui-même ; il va de soi que les attentats ne visent que des points de rupture précis du front ennemi, économisant au maximum les vies humaines, utilisant les moyens destructifs pour instruire le plus grand nombre possible d’abusés du sens de cette guérilla urbaine. »

Lire, Hymne au sabotage dans Le Guardian

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Michel Sourrouille, malthusien par nécessité

La démographie est à l’honneur chaque jour ce mois-ci sur ce blog puisqu’on va passer le cap des 8 milliards le 15 novembre. Toutes les personnes sans exception, en France ou ailleurs, devraient s’inquiéter du poids de notre nombre. Voici un texte envoyé par Michel Sourrouille.

« Pour fêter mes 75 ans aujourd’hui, voici quelques éléments qui peuvent vous permettre de mieux cerner ma conception personnelle sur la question démographique, L’année de ma naissance, la population mondiale était de 2,325 milliards, les statistiques pour 2047 prévoient 9,275 milliards d’êtres humains, soit une multiplication par 4 en un siècle. Insupportable. Comment nourrir suffisamment et faire vivre décemment 7 milliards de personnes de plus entre 1947 et 2047 ? Comment préserver la vie sauvage et les forêts primaires ? Impossible. C’est pour cela que je n’ai eu qu’un seul enfant biologiquement parlant, que j’ai propagé la pensée malthusienne au niveau politique et médiatique… et que je me suis engagé au sein de l’association Démographie Responsable. Une action individuelle n’est presque rien si elle ne s’accompagne pas d’un engagement collectif. »

Comment vous êtes-vous intéressé aux questions démographiques ?

Michel SOURROUILLE : « Comment s’est formé mon malthusianisme ? Progressivement, par accumulation de connaissances. En janvier 1971 je lisais dans « Partisans » un dossier, Libération des femmes, année zéro. Je prends quelques notes : « Du point de vue du danger, mieux vaudrait vendre les pilules dans des distributeurs automatiques et ne délivrer les cigarettes que sur ordonnance… L’utérus des femmes est la propriété de l’État… Actuellement en France à la suite d’avortements, il meurt tous les ans 5 000 femmes, 10 000 à 15 000 demeurent stériles à vie et 200 000 souffrent de maladies infectieuses… » C’était l’époque du MLF (mouvement de libération de la femme) : « Qui est le plus apte à décider du nombre de nos enfants ? Le pape qui n’en a jamais eu ? Le président qui a de quoi élever les siens ? Votre mari qui leur fait guili guili le soir en rentrant ? Ou bien vous qui les portez et les élevez ! » Je ressens déjà que la question démographique est très complexe et relève souvent d’injonctions contradictoires… »

En quoi concrètement la surpopulation va mener à la perte de la planète et par conséquence à la perte de l’humanité ?

Michel SOURROUILLE : « Mener à notre perte » dans le sous-titre de mon livre précédent ne veut pas dire que l’humanité va disparaître. Mais c’est un fait étudié par maintes études scientifiques que nous fragilisons par notre nombre et par notre emprise techno-économique les différentes composantes de la planète (climat, ressources renouvelables et non renouvelables, biodiversité…). La situation actuelle est telle que le support biophysique qui nous sert à assurer notre (sur)vie dans de bonnes conditions est en péril, et donc nous avec.

Quelle place tient l’économiste britannique Malthus dans votre pensée ?

Michel SOURROUILLE : « Ce sont mes études en faculté de sciences économiques à la fin des années 1960 qui m’ont fait découvrir Thomas Robert Malthus. Cet économiste et pasteur anglican a mis en évidence à la fin du XVIIIe siècle une sorte de loi démographique quand on laisse faire la nature : en l’absence d’obstacles, les couples peuvent en moyenne faire 4 enfants par génération, ce qui fait doubler la population tous les 25 ans. Par contre l’agriculture est contrainte par les rendements décroissants : « On n’obtiendra pas avec la même facilité la nourriture nécessaire pour faire face au doublement de la population. Lorsque tous les arpents ont été ajoutés les uns aux autres jusqu’à ce que toute la terre fertile soit utilisée, l’accroissement de nourriture ne dépendra plus que de l’amélioration des terres mises en valeur. Or cette amélioration ne peut faire des progrès toujours croissants, bien au contraire. » En conséquence, la population croit selon une progression géométrique très rapide et l’alimentation seulement comme une progression arithmétique bien plus lente. Comme la population augmente bien plus vite que les ressources alimentaires, il y a un déséquilibre qui se résout par des obstacles comme la famine, les épidémies et les guerres. Une seule solution, rationnelle, limiter les naissances… »

Cette prise de conscience des limites des ressources est souvent présentée comme inédite. Or, la pensée occidentale a toujours comporté un courant jugeant la prolifération démographique comme une menace. Et nous sommes en 2021…

Michel SOURROUILLE : La chronologie d’une idée est toujours affaire délicate. En matière démographique, sauf rarissimes exceptions, nous en sommes restés jusqu’à nos jours à l’aphorisme de Jean Bodin en 1576, « Il n’y a richesse ni force que d’hommes » ; cette conception implique qu’il ne faudrait jamais craindre qu’il y ait trop d’humains. C’est pourquoi « l’essai sur le principe de population » de Malthus était en 1798 une rupture par rapport à l’optimisme démographique. Il est d’ailleurs significatif qu’on ait eu besoin en France de faire rentrer le terme « malthusien »  dans notre dictionnaire ordinaire pour marquer une conception nouvelle par rapport aux termes « nataliste » et « populationniste ».

– Pourquoi ne pas privilégier le fait que le taux de natalité en France a baissé ces dernières années ?

Michel SOURROUILLE : Votre observation sur la baisse du taux de natalité (en France et dans d’autres parties du monde) ne veut pas dire que le taux d’accroissement démographique diminue. La population française continu d’augmenter et au niveau mondial le rythme d’accroissement conduit au doublement de notre nombre en moins de 70 ans. De toute façon, même avec une population stationnaire à un niveau donné, la question de fond subsiste : le poids du nombre d’humains en France ou dans d’autres territoires est-il compatible avec l’équilibre du milieu et la production durable de ressources ? La réponse est « Non » pour la majorité des territoires, la capacité de charge est dépassée. Par exemple aucune ville ne pourrait survivre sans l’apport des ressources alimentaires des campagnes. Au niveau mondial l’empreinte écologique de l’humanité est démesurée. Dit en termes simples, nous avons besoin de plusieurs planètes, ce qui est impossible, donc nous puisons dans le capital naturel, donc ce n’est pas durable.

Peut-on dire que la pression démographique a pesé sur l’émergence de la Covid 19

Michel SOURROUILLE : La fin des épidémies explique pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies. C’est ce qu’on appelle une causalité circulaire. La concentration humaine accentue les risques de contamination. Quand l’épidémie de peste noire éclata en 1347, on vit disparaître les deux tiers de la population européenne. La cause apparente, ce sont les rats qui ont transporté le bacille. Mais en y regardant de plus près on s’aperçoit que dans les deux siècles qui précédent l’épidémie, une expansion fantastique des villes avait eu lieu sans que soient préservées les nécessités hygiéniques minimales dans un espace au peuplement dense. Le bacille de la peste trouva ainsi un terrain favorable dans une situation de saturation urbaine. L’événement « rats » fut l’effet de seuil qui déclencha la catastrophe. Or on se réjouit de nos jours d’une population urbaine qui atteindrait bientôt plus de 80% sur l’ensemble de la planète, avec des mégalopoles de plus de 20 millions d’habitants. Ne peut-on penser que nous sommes, au niveau mondial, dans une situation assez proche de celle du XIVe siècle en Europe ?…Les pandémies se multiplient aujourd’hui. A l’heure où je boucle ce livre, nous apprenons que la ville de Wuhan, 11 millions d’habitants, et épicentre d’un début d’épidémie de coronavirus similaire au SRAS, a été mise en quarantaine jeudi 23 janvier 2020. La transmission de personne à personne a été établie. L’ensemble des moyens de transports publics, trains, avions, et bus et métros, ont été suspendus et les autoroutes menant à la ville ont été coupées. Les habitants ne peuvent plus voyager en dehors de la ville, « sans autorisation spéciale »… A population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémies.

Pour lire le livre de Michel Sourrouille paru en octobre

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

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Gérald Darmanin face à l’« écoterrorisme »

L’« écoterrorisme » n’existe pas à l’heure qu’il est. En effet le Parquet national antiterroriste (PNAT) n’a jamais requis, à ce jour, l’ouverture d’une information judiciaire dans les cas d’attaques de relais téléphoniques 5G ou de locaux d’EDF. Toutes ces infractions ont été traitées par la justice ordinaire. Le PNAT fait remarquer que « pour que des faits soient juridiquement qualifiés de terroristes et qu’[il] puisse se saisir, il faut apporter la preuve de l’existence d’une entreprise dont le but est de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Lire, Ecoterrorisme, les écologistes sont-ils coupables ?

Antoine Albertini et Christophe Ayad : La tendance du gouvernement à criminaliser la protestation écologiste est claire : Alternatiba Poitiers, une association qui forme à la désobéissance civile et milite contre les mégabassines, s’est vu opposer la loi contre le séparatisme afin de l’empêcher de toucher des subventions publiques. Mais le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, n’a pas prononcé une nouvelle fois le mot polémique du week-end, « écoterrorisme », utilisé pour qualifier les heurts de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) entre forces de l’ordre et manifestants opposés aux mégabassines : cette « notion n’existe pas en droit français » De fait, ce qui s’est passé à Sainte-Soline relève de la manifestation violente, tout simplement ; bilan de 61 gendarmes blessés, dont 22 sérieusement. Du côté des manifestants, 30 personnes ont été blessées et 10 prises en charge par les services de secours… Ce sont désormais 1 000 gendarmes qui œuvrent à lutter contre « l’installation d’une ZAD [zone à défendre] sur le terrain destiné à la bassine.

Le point de vue des écologistes

marredescPourquoi les moyens publics (1000 gendarmes ce n’est pas rien !) sont-elles engagées pour défendre des projets privés qui spoilent les communs ( les nappes phréatiques) ?

Yannoche : L’arroseur arrosé, cette définition d’écoterrorisme s’applique bien mieux à tous les créateurs de ‘bassine’ et autres non-sens écologiques.

Victor M : Pour moi l’écoterrorisme relève plutôt de l’écocide, la destruction de la planète, de la biodiversité, de la pollution … Détruire nos nappes phréatiques est un véritable attentat contre la nature !

Christophe Brocard : Défendre la planète et les générations futures en manifestant, de l ecoterrorisme? Sérieux?

Violette : En écho au subtil Darmanin, il y a la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, qui estimait hier que les actions des écologistes contre les tableaux, « c’est de l’écovandalisme ».

SpiritMick : Si Eco terroristes il y a, c’est bien de la part de notre gouvernement qui ne fait rien et se fait même condamner par Bruxelles pour son inaction climatique ! C’est grave !

Mainstreet : Certains milieux écolos et d’extrême gauche, désespérés et angoissés de la crise climatique, se radicalisent dans leurs approches et accumulent de la frustration, au nom d’une cause plus grande que chacun d’entre nous. On retrouve le ferment de ce qu’a été il y a 40 ou 50 ans le terrorisme d’extrême gauche en Europe, des brigades rouges à Action Directe. Quand ils comprendront qu’attaquer des bassines ou se scotcher par terre ne mène à rien, ils risquent de basculer vers plus de violence. Ce n’est évidemment pas une réalité aujourd’hui, mais on voit bien qu’on y va tout droit. Le nier est du déni.

Jim Tonic : Il peut être noté que l’article 461-28 du code pénal (relatif aux crimes de guerre) punit de 20 ans de prison « le fait de lancer une attaque délibérée en sachant qu’elle causera incidemment des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel, qui seraient manifestement disproportionnés par rapport à l’avantage militaire concret et direct attendu de l’ensemble de l’attaque » !!!

Jpw59 : Maintenant, le fond du problème est la politique agricole et la capacité des gouvernements à changer les modes de production agricole et c’est une autre paire de manches.

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Le débat sur l’IVG, bloqué par la morale ?

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Un commentaire sur ce blog : « Je ne mêle jamais les questions d’avortement à la démographie. »

biosphere : Cher correspondant, je voudrais savoir si les questions que posent la mortalité appartiennent ou non au domaine de la démographie et pourquoi. Ma question ne fait pas rentrer en ligne de compte le « qu’en dira-t-on », mais juste la définition de ce qu’est vraiment une étude démographique.

Commentateur : Bien sûr que la mortalité influe sur la démographie, mais je ne veux pas les inclure dans le débat. Je considère en effet que cela relève d’abord de la morale de chacun. Pour l’avortement, parce que je pense que c’est une solution pour sortir les femmes d’une situation impossible mais en aucun cas un mode de régulation de la natalité, pour ça il y a la contraception. Pour moi l’avortement reste la réparation de l’échec de la contraception, pas une méthode d’action à valoriser a priori.

Biosphere : ll paraît évident pour toute personne non intoxiquée par des considération religieuses que le droit à l’IVG est souhaitable pour les femmes du monde entier. La morale est une construction sociale, ce qui est jugé moral à un moment donné peut être jugé immoral dans d’autres circonstances. Se refuser de prendre partie sur la problématique de l’avortement, c’est en fait prendre parti et considérer que l’état de la législation à un moment donné s’impose. On se refuse de considérer la légalité du point de vue de la légitimité, de l’évolution de la conscience sociale. Avec un tel raisonnement, jamais en France il n’y aurait eu de droit à l’interruption volontaire de grossesse, et même de possibilité de contraception. La rupture a été préparé au début des années 1970 par des associations militant dans illégalité comme le MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception). Rappelons que la France était très nataliste et répressive depuis la loi de 1920, considérant l’avortement comme un crime et assimilant la contraception à l’avortement. Dans un système démocratique, une loi n’est validée que si l’opinion publique lui attache une autorité, elle peut toujours être contestée. Aujourd’hui, à part les dictatures et les États religieux, la liberté d’avorter est devenue un droit fondamental. Ce n’est pas une question de morale, c’est une question de permettre aux femmes de ne pas avorter dans la clandestinité au prix souvent d’un dénouement fatal. Chaque année, 10 % environ des décès maternels peuvent être attribués à un avortement non sécurisé.

Michel Sourrouille dans son livre « Alerte surpopulation » à propos de l’avortement : Il est délicat d’intervenir sur un sujet qui concerne à la fois des législations nationales très diverses et une problématique morale ou religieuse. La promotion des mesures qui participent à une maîtrise de la fécondité comme l’accès à la contraception est une nécessité, mais un échec est toujours possible. Cas extrême, il y a des enfants issus d’un viol… alors l’avortement devient un dernier recours, mais des États interdisent pourtant l’avortement. C’est pourquoi contraception et avortement sont des explications conjointes de l’évolution démographique. La possibilité d’une IVG est basée sur la notion de liberté individuelle (pro-choice), il s’agit d’une interruption volontaire de grossesse. D’un point de vue à la fois démocratique et éducatif, faire en sorte de mettre au monde un enfant non désiré est une atteinte non seulement à la liberté de la femme, mais aussi aux droits de l’enfant à exister dans une famille aimante et attentionnée alors que la planète subit une surpopulation humaine impressionnante. Rappelons aux miitants du « pro-life » que le droit à l’avortement n’est pas une obligation d’avorter, celles qui veulent procréer sans limites le peuvent.

Le concept de « naissance désirée » est important. Au niveau mondial, près de la moitié des grossesses ne sont pas planifiées, soit près de 121 millions de femmes concernées. En définitive, 60 % de ces grossesses non intentionnelles aboutissent à un avortement. C’est sur ce constat inquiétant que le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a choisi d’axer son rapport annuel1 publié le 30 mars 2022 sous le titre « Voir l’invisible ». Ces dizaines de millions de grossesses non désirées sont d’autant plus alarmantes, qu’au delà des drames individuels se joue aussi la tragédie collective de la surpopulation mondiale qui devrait nous faire condamner toute politique autoritaire, qu’elle aille dans un sens (avortements imposés) ou dans l’autre (avortement interdit).

Le livre de Michel Sourrouille vient d’être publié,

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Tanzanie, une surpopulation démente

Tanzanie = 7,5 millions d’habitants en 1950, 45 millions en 2012, 65 millions aujourd’hui et 151 millions de prévu en 2050. 

Ma grand-mère, bretonne, m’a toujours dit :  » quand on peut en élever qu’un, on n’en fait pas deux « ……

Pourtant ils continuent à enfanter, ils font comme tout le monde, peu importe les ressources, on rêve toujours, on assure les fins de mois à crédit dans les pays développés et on veut encore atteindre le niveau de vie à l’américaine dans les pays en voie de sous-développement. L’article suivant reflète parfaitement l’absence complète de rationalité malthusienne en Tanzanie.

31 octobre 2022, Le Parisien

La population de la Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est, est passée de 44,9 millions d’habitants fin 2010 à 61.7 millions, soit une augmentation annuelle moyenne de 3,2 % selon les chiffres du dernier recensement dévoilés par la cheffe de l’État depuis la capitale Dodoma. La présidente Samia Suluhu Hassan a commenté :

« Une telle population n’est peut-être pas un gros problème pour un grand pays comme le nôtre, mais c’est un fardeau quand il s’agit d’allouer des ressources et de fournir des services sociaux. »

« Nous avons besoin de stratégies de développement pour offrir des services ces gens », a-t-elle poursuivi, soulignant que la population du pays devrait atteindre 151,2 millions en 2050.

La capitale économique Dar es Salaam est par ailleurs sur le point de devenir une des villes les plus peuplées du continent. Selon un rapport de la Banque mondiale publié en 2019, Dar es Salaam est « l’une des villes qui connaît la croissance la plus rapide en Afrique et, avec un taux de croissance de 6,5 %, elle devrait atteindre 10 millions d’habitants d’ici 2030 ».

« En raison de cette croissance rapide, la ville est confrontée à de graves problèmes de mobilité, qui sont aggravés par un réseau routier insuffisant », selon ce rapport.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique :

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L’avortement, personne ne peut l’interdire

Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

L’avortement se pratique depuis très longtemps et l’infanticide depuis encore plus longtemps. Les Bochimans vivaient de chasse et de cueillette. Pour une journée de récolte, les femmes parcourent jusqu’à 45 kilomètres. Les enfants sont choyés, mais les familles nombreuses sont rares, car les femmes n’acceptent pas d’avoir un second enfant avant que le premier ne puisse suivre sa mère à la marche pendant les longs déplacements : deux enfant à porter rendrait la récolte impossible. Les femmes se résignent donc à l’infanticide de leur propre autorité, la régulation des naissances est assumée car conditionnée par la survie du groupe social. Rien ne semble justifier une condamnation de l’infanticide dans ce contexte particulier.

En France au début des années 1970 beaucoup de femmes avortaient, mais il fallait le faire en silence, c’était illégal. Ainsi Histoires d’A abordait en 1973 la question brûlante de l’avortement encore sous le coup de la loi répressive de juillet 1920*. Peu de temps après sa sortie, ce documentaire fut interdit de toute diffusion. Et pour cause, puisque y figure une scène décrivant dans le détail un avortement par aspiration (méthode Karman) à d’évidentes fins de pédagogie. Par la simple description d’une pratique, le film évacuait les postures morales ou métaphysiques qui embrouillent la question de l’avortement. Il s’agit de montrer et de dire, et donc de démystifier. Financé par le Planning familial, un visa est attribué à ce documentaire le 30 octobre 1973 mais le 22 novembre, l’interdiction tombe, ordonnée par le ministre des affaires culturelles, Maurice Druon.

En 2021, l’interruption volontaire de grossesse est toujours pratiquée en France, mais cette fois légalement. Au total, 223 300 IVG ont été enregistrées. Rapporté au nombre de femmes en âge de procréer, le taux de recours à l’IVG a atteint 15,5 pour 1 000. Dans les départements d’outre-mer, l’avortement est deux fois plus fréquent qu’en métropole, avec un taux moyen de 29,6 pour mille, contre 14,9. C’est en Guadeloupe que le taux le plus élevé a été relevé l’an dernier, avec 47,2 IVG pour mille femmes de 15 à 49 ans. Défenseurs du droit à la vie et partisans du libre choix devraient tomber d’accord sur le fait que l’état idéal serait celui où, grâce à l’utilisation généralisée de la contraception, plus aucune femme ne se trouverait dans la situation d’avoir à recourir à l’avortement.

En 2022, contre toute lucidité intellectuelle, l’Arizona a réactivé une législation du XIXe siècle qui interdit presque totalement l’avortement. Le personnel de santé risquera jusqu’à cinq ans de prison s’il remplit son devoir de soin ; des personnes ayant survécu au viol et à l’inceste seraient forcées de porter les enfants de leurs agresseurs ; et des femmes [enceintes] ayant des problèmes de santé seraient confrontées à des risques terribles. La juge Kellie Johnson s’appuie dans son jugement sur une récente décision de la Cour suprême américaine, qui a dynamité, fin juin, le droit à l’avortement que sa jurisprudence garantissait depuis 1973 sur tout le territoire américain.

Lire, Tout savoir sur l’avortement, l’IVG

Le point de vue des écologistes

Tout est relatif, la loi dans un pays démocratique évolue avec l’opinion et le droit juridiquement appliqué n’est qu’un compromis entre des principes qui peuvent être en opposition totale. Mais selon le principe de respect de la liberté individuelle quand elle ne remet pas en question le bien commun, il paraît aberrant d’empêcher une personne d’arbitrer entre son impossibilité d’élever un enfant dans de bonnes conditions et son désir d’être mère. Les pro-choix n’empêchent pas les pro-life de faire des enfants, les intégristes n’autorisent pas la réciproque. Cette attitude réactionnaire est anti-démocratique, on doit respecter les différences.

Il est vrai que le droit à l’avortement repose sur des bases complexes. Ce n’est pas seulement le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est surtout le droit de l’enfant à s’insérer de façon harmonieuse dans une vie familiale et sociale, donc dans le long terme. Or on va franchir ce 15 nombre 2022 le nombre de 8 milliards d’êtres humains sur une planète que notre société thermo-industrielle a complètement dévasté. Dans ce contexte mortifère, tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif. Soutenez l’association « Démographie Responsable », la seule en France à penser, en voulant qu’on réduise notre fécondité, à l’avenir de nos générations futures et à la sauvegarde de la biodiversité.

Lire, Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

* Les lois natalistes en France

En 1920, l’Assemblée Nationale vote une loi qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est prohibée. Les jurys populaires se montrant trop favorables aux inculpé·e·s, l’avortement est désormais jugé en Correctionnelle. La loi de 1939 renforce la répression. Des sections spéciales de policiers sont créées. Les tentatives sont punies comme les avortements. Les avorteurs sont très sévèrement condamnés. En 1941, ils peuvent être déférés devant le tribunal d’État. En 1942, l’avortement devient crime d’État. Pour l’exemple, une avorteuse est condamnée à mort et guillotinée en 1943. Plus de 15 000 condamnations à des peines diverses sont prononcées jusqu’à la Libération. La Libération ne remet pas en question l’arsenal législatif répressif, avec son corollaire de décès ou de mutilations provoqués par les avortements clandestins. Les procès auront lieu contre les avortées et leurs complices jusqu’aux années 1970. Cette longue période répressive qui causa la mort de bien des femmes, ne prendra fin qu’à partir de la loi Neuwirth autorisant la contraception (1967), et la loi Veil autorisant l’IVG (1975).

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

 

L’avortement, personne ne peut l’interdire Lire la suite »

Novembre placé sous le signe des 8 milliards

Ce mois de novembre 2022 tous nos articles principaux seront consacrés chaque jour à la question démographique. En effet selon l’Onu nous franchissons  la barre des 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre. Ce nombre nous parait extravagant, incompatible avec les ressources limitées de la planète, avec la sauvegarde de la biodiversité, avec la stabilité du climat, avec des relations paisibles entre terriens, avec un fonctionnement économique durable. Pourtant les médias voient ce passage dans l’inconnu du petit bout de la lorgnette, minimisant les problèmes (et ignorant la critique) :

le taux de croissance diminue (mais il est encore positif)

il faut faire face au vieillissement (une pyramide de Ponzi démographique)

l’agriculture biologique nourrira le monde moins qu’il y ait famine)

la transition démographique fait son effet (sauf bien sûr en Afrique)

le dividende démographie l’emporte (quand il n’y a pas chômage structurel)

– c’est le nombre d’automobiles qui importe (peu importe le nombre de conducteurs)…

Pour avoir une vision plus réaliste, lire cette synthèse publiée début octobre

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

Présentation du livre par l’éditeur

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.

Résumé du livre

Nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette Terre. Non seulement il y a des famines, des guerres et des épidémies, mais aussi chômage de masse, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, extinction des espèces… Comme l’avait indiqué Malthus au début du XIXe siècle, notre nombre augmente tendanciellement plus vite que nos ressources. Ce livre donne les moyens de bien comprendre ce message, inquiétant et toujours d’actualité.

C’est aussi un soutien à l’association « Démographie Responsable » qui milite pour une maîtrise raisonnée et raisonnable de la fécondité humaine.

Si les mots « surpopulation », « malthusien » et « engagement  individuel et collectif » faisaient irruption dans le débat public, ce livre aurait atteint son objectif.

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