novembre 2022

Parlons clairement de surpopulation

Du haut de mes 75 ans j’ai trouvé que le passage aux 8 milliards avait été largement minimisé par les médias. Un évènement chasse l’autre, il ne reste rien de tangible. Il me serait donc agréable de voir reprises certaines des idées suivantes, que ce soit à titre personnel ou de façon médiatisée.

L’idée de surpopulation, la grande absente du passage aux 8 milliards

Le passage aux 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre dernier pouvait entraîner une prise de conscience. Mais l’idée de surpopulation démographique semble absente de nos médias, quand elle n’est pas rejetée d’emblée. Sur le site du Fonds mondial de l’ONU pour la population, on trouve cette réaction : « Le franchissement de ce seuil s’accompagnera sans doute de discours invoquant avec alarmisme le terme de « surpopulation ». Se laisser aller à de telles paroles serait une erreur. ». Il ne faut pas simplifier les problèmes complexes. Lors de ma naissance en novembre 1947, il y avait déjà 2,3 milliards d’humains ; il me paraît impossible de gérer de façon conviviale des milliards qui s’ajoutent aux milliards.

On récite en boucle ce type d’analyse: « il n’y a pas à s’inquiéter, ça décélère, et puis l’important c’est le mode de vie, certainement pas notre nombre » ! On vante la diminution du taux de croissance mondial, passé de 2 % à 1 %. Mais il s’agit toujours d’une évolution exponentielle qui s’applique à une plus grande valeur absolue : nous avons ajouté 1 milliard de personnes entre 2011 et 2022, ce n’est pas rien. Et toutes les prévisions indiquent que nous franchirons le cap des 10 milliards vers 2080. Or les deux milliards d’humains qui vont s’ajouter à la population mondiale feront beaucoup plus de dégâts que les milliards précédents car nous avons déjà utilisé les ressources les plus faciles à atteindre. Il est passé le temps où il fallait seulement un baril de pétrole pour en pomper 100. Dorénavant, il faudra encore plus d’énergie pour produire toujours moins d’énergie. Sans compter le fait qu’il faudrait laisser sous terre une bonne partie des ressources fossiles pour éviter l’emballement climatique.

D’autres pensent que nous avons les moyens de nourrir convenablement 10 milliards d’habitants. Nous connaissons des famines à l’heure actuelle, cela ne peut que s’amplifier par la suite. La loi des rendements décroissants s’applique à une agriculture industrielle qui a fragilisé les sols et épuisé les ressources nécessaires à son productivisme. La course entre croissance démographique et développement agricole ne peut se poursuivre indéfiniment. Norman Borlaug, initiateur de la révolution verte, lançait déjà en 1970 cet avertissement lors de son discours de réception du prix Nobel :

« Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a fait des progrès fantastiques, depuis quelques temps, pour ce qui est de maîtriser potentiellement ces deux puissance opposées. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine… Il n’y aura pas de progrès durable, dans la guerre contre la faim, tant que les gens qui luttent pour augmenter la production alimentaire et ceux qui luttent pour contrôler la fécondité humaine n’auront pas uni leurs forces. »

Le « jour de dépassement de la terre », calculé par l’empreinte écologique, a été franchi par l’humanité dès le 28 juillet cette année. Pourtant les spécialistes croient encore que ce n’est pas tant un problème démographique qu’un problème de mode de vie. C’est ignorer l’équation IPAT, l’impact écologique « I « résulte à la fois du niveau de la population « P », de son niveau de vie « A » et de la technologie « T » employée.  Diminuer notre poids sur la planète, c’est agir à la fois sur ces trois leviers sans en ignorer aucun. En d’autres termes, la population est toujours un multiplicateur des menaces. On mise aussi sur la transition démographique, ce moment où, grâce au développement économique, la natalité chute pour rejoindre la mortalité qui était déjà passée à un niveau peu élevé. Encore faut-il que le développement soit possible pour les pays surpeuplés où existe le cercle vicieux pauvreté, fécondité, encore plus de misère, familles nombreuses, etc. Sans compter que jamais les catégories à bas revenus n’accéderont à un niveau de vie convenable faute de possibilités de croissance économique durable sur une planète que nous avons déjà abondamment pillée. On nous suggère enfin que la bombe démographique, ce n’est pas notre nombre, mais la conséquence du vieillissement d’une partie de la population mondiale. Même la Chine s’inquiète. Or faire plus d’enfants pour payer les retraites, c’est en fait une pyramide de Ponzi démographique : plus de jeunes aujourd’hui veut dire encore plus de retraités dans l’avenir jusqu’à ce que la pyramide s’effondre. Et nous n’avons pas encore abordé la chute de la biodiversité. Notre expansionnisme, lié à la satisfaction de besoins qu’on croit illimité, détériore gravement le milieu de vie des non-humains. La chute de la biodiversité, le réchauffement climatique, le poids du nombre, tout est en interaction.

Soyons réaliste, qu’est-ce qui est le plus facile, agir sur la démographie ou agir sur le niveau de vie ? Certes il ne suffit pas d’adopter des politiques de contrôle des naissances pour voir la population mondiale baisser. A cause de l’inertie démographique, en particulier avec le poids des jeunes dans certaines pyramides des âges et le fait que le changement s’opère d’une génération à l’autre, il y a forcément un décalage entre la baisse de la natalité et la diminution de la population. Mais ce constat temporel devrait être un argument de plus pour dire qu’il est indispensable de prendre le plus rapidement possible les moyens de réguler la fécondité.

Quelque 214 millions de femmes des pays en développement ne disposent pas de méthodes de planification familiale sûres et efficaces. La plupart de ces femmes vivent dans les 69 pays les plus pauvres1. Le concept de « naissance désirée » est important. Et le coût de la santé reproductive est infiniment moins élevé que le coût d’une croissance « verte » ou de l’adaptation aux perturbations climatiques. Par contre il est beaucoup plus difficile de modifier la soif de consommation de la population vivant à la mode occidentale ou voulant y accéder : plus de 1 milliards d’automobiles individuelles dans le monde, plus de 5 milliards de personnes avec accès à Internet et des investissements publicitaires mondiaux de 1000 milliards de dollars prévus pour 2025.

Il ne faut pas simplifier les problèmes complexes.

Michel Sourrouille,

carrière de professeur de sciences économiques et sociales, coordinateur du livre « Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (éditions Sang de la Terre, 2014. Co-auteurs Yves Cochet, Alain Gras, Alain Hervé, Corinne Maier, Pablo Servigne…)

Mon dernier livre, « Alerte surpopulation – le combat de Démographie Responsable« , a été édité en octobre 2022 .

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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Novembre 2022 consacré à la démographie

Nous avons consacré chaque jour de ce mois de novembre à la question démographique. Le passage aux 8 milliards d’êtres humains le 15 novembre de ce mois était à notre avis l’évènement le plus marquant de l’année 2022. La surpopulation conditionne en effet tout le reste, la pandémie, les famines, la guerre en Ukraine, la montée des extrêmes en politique, des États impuissants, etc.

Sur ce blog biosphere, nous essayons de faire progresser notre intelligence collective. Les commentaires sont libres. Le point de vue écologique que nous essayons de décrypter a ceci de révolutionnaire qu’il repose sur une analyse systémique : tout est interdépendant, la réalité est complexe et souvent contradictoire, mais l’urgence écologique ET démographique rend nécessaire la formulation de solutions… et l’action!

Pour agir avec l’association Démographie responsable,

https://www.demographie-responsable.org/

Proposition de politiques démographiques

Ainsi cette perspective  proposée par Robert Engelman, président du Worldwatch Institute de 2011 à 2014, peut servir de proposition pour un programme politique. Voici les 9 stratégies qu’il préconise :

1. Garantir l’accès de tous à une large gamme d’options contraceptives pour les deux sexes

On estime que 40 % de toutes les naissances au niveau mondial sont non désirées. Si toutes les femmes pouvaient décider du moment de leur grossesse, le taux de fécondité à l’échelle du globe passerait sous l’indice de renouvellement des générations. Alors que le monde dépense quelque 42 milliards de dollars par an en nourriture pour animaux domestiques, il suffirait de 24,6 milliards pour financer les services de planning familial.

2. Garantir l’éducation pour tous avec une attention particulière pour les filles

Les femmes n’ayant pas été scolarisées ont en moyenne 4,5 enfants, 3 après quelques années à l’école primaire, 1,9 avec une ou deux années de cycle secondaire. L’éducation permet aux filles d’explorer d’autres aspects de la vie que celui de la maternité.

3. Éradiquer le sexisme dans tous les aspects de l’existence

Les femmes qui sont en mesure de gérer leurs biens, de divorcer et de participer à la vie sociale à égalité avec les hommes sont davantage susceptibles de retarder leur maternité. Cette égalité est d’autant plus nécessaire que les hommes, dans la plupart des pays, tendent à souhaiter plus d’enfants que leur partenaire.

4. Proposer à tous les étudiants une éducation sexuelle

L’ignorance des jeunes est un obstacle à la prévention des grossesses. Ils ne savent pas comment fonctionne leur corps, comment refuser la relation sexuelle non souhaitée, comment éviter la grossesse.

5. Mettre un terme à toutes les politiques qui récompensent financièrement les parents en fonction du nombre d’enfants

Des politiques subventionnent la fécondité de sur-remplacement (des taux au-delà de deux enfants par femme), contribuant à engendrer des populations plus nombreuses qu’elles ne le seraient autrement. Les gouvernements peuvent maintenir les avantages financiers sans les lier au nombre d’enfants, en les associant à la parentalité elle-même.

6. Enseigner les relations entre population et environnement

Peu de systèmes scolaires dans le monde comportent un enseignement qui explique aux jeunes les interactions entre la taille de la population, l’environnement naturel et le développement humain. Une formation sur l’influence du nombre d’humains pourrait constituer une bonne incitation à une transformation culturelle hâtant la fin de la croissance démographique.

7. Chiffrer les impacts sur l’environnement

Une taxe carbone permettrait aux parents de mesurer l’impact de chaque être humain, de chaque naissance donc, sur l’environnement. Une tarification environnementale pousse à réduire les taux de fécondité puisque les couples comprennent que le coût d’un enfant supplémentaire s’avère important.

8. S’adapter au vieillissement de la population plutôt que de le retarder

Les impacts du vieillissement sont moins importants et durables que ceux de la poursuite de la croissance démographique. En effet, si tel n’était pas le cas, les décideurs de demain se verraient contraints de prendre en charge le vieillissement différé à un moment où la densité de population et les problèmes qui lui sont associés rendraient encore moins attrayante et réalisable une incitation à la poursuite de la croissance démographique.

9. Convaincre les dirigeants de mettre un terme à la croissance démographique

La population est devenue un sujet tabou en politique, dans les affaires internationales, et même dans les médias et l’opinion publique. Or, un ensemble de politiques visant à améliorer la vie des femmes, des hommes et des enfants aurait pour retombée le ralentissement démographique. Plus les gouvernements retardent les politiques préconisées, plus le monde devra gérer des populations denses et des augmentations du taux de mortalité.

Pour en savoir plus,

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

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car les libraires ne peuvent retourner leurs invendus.

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Contre la faim, du fric ou un préservatif ?

Quand un homme a faim, mieux vaudrait selon certains lui donner du poisson que de lui apprendre à pêcher. Et même lui donner directement de l’argent ?

Julien Bouissou : « Les distributions de coupons ou d’argent représentent désormais un cinquième de l’aide humanitaire. Le Programme alimentaire mondial distribue par exemple 1,2 milliard de dollars chaque année directement sur le compte bancaire de bénéficiaires, ce qui permet de lutter contre la faim tout en soutenant l’économie locale. Un don de 1 dollar augmenterait en moyenne la richesse produite de 2,40 dollars. Ce mécanisme coûte aussi moins cher que l’acheminement de l’aide sous forme de marchandises. Et, si l’argent est transféré directement sur le compte du bénéficiaire, les risques de détournement diminuent considérablement.

Autrement dit, quand un homme a faim, mieux vaut peut-être lui donner du poisson que de lui apprendre à pêcher. Avec le ventre plein, il choisira la meilleure perspective qui se présente à lui, et qui n’est pas forcément de pêcher. Avec le succès des programmes de GiveDirectly, les riches n’ont plus d’excuse pour ne pas donner d’argent aux plus pauvres. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Jean Rouergue : En assistant continuellement un pays l’aide t’on vraiment ? Si notre aide se résume à expédier en Afrique des céréales, on tue les cultures vivrières locales, en débarquant sur les quais des denrées à prix cassés provenant de nos stocks d’invendus, ce qui fait que les paysans désertent leurs champs et vont grossir les bidonvilles.

mon pseudo : Un éloge de la civilisation du poisson rouge. Donner en un clic ne satisfait que la bonne conscience du nanti occidental. Encore et toujours plus vite, encore et toujours moins responsable. S’il n’y a pas de riz dans le coin, que va faire le receveur avec son argent ? Payer les intermédiaires habituels pour obtenir du riz à 100 fois le prix normal, comm d’hab.

Michel SOURROUILLE : Par analogie au peak oil, le peak fish ou pic de production des pêcheries, est dépassé. En 1995, la capture de poissons a atteint son tonnage maximum avec 95 millions de tonnes. Depuis, la pêche mondiale plafonne autour de 90 millions de tonnes. Les ressources halieutiques sont pourtant renouvelables, mais la surpêche a détérioré les chaînes trophiques. Alors donner de l’argent ne nourrira pas son homme quand il n’y a plus suffisamment de poissons, quand les sols sont désertifiés, quand l’eau potable manque, quand l’argent reçu sert de béquille à une famille nombreuse,… S’occuper uniquement des conséquences de l’appauvrissement sans s’attaquer aux causes profondes, souvent la surpopulation, ne résout aucun problème et même accroît les problèmes futurs.

Wotan : Eloge de l’assistanat. C’est un versement sans fin, donc inefficace… Il faut qu’ils apprennent à vivre en autonomie et non dans la dépendance éternelle.

Malthus : La suppression de toutes les grands causes de dépopulation ferait croître le nombre des habitants avec une rapidité sans exemple. Le principe de bienveillance, employé comme ressort principal de toutes les institutions sociales, paraît au premier abord un perfectionnement vers lequel doivent se diriger tous nos vœux. Mais les dons aux pauvres tendent manifestement à accroître la population sans rien ajouter aux moyens de subsistance. Ils contribuent à élever le prix des subsistances et à abaisser le prix réel du travail. Le plus simple, le plus naturel, semble être d’obliger chaque père à nourrir ses enfants. Cette loi servirait de frein à la population ; car l’on doit croire qu’aucun homme ne voudrait donner le jour à des êtres infortunés qu’il se sentirait incapable de nourrir ; mais s’il s’en trouve qui commettent une telle faute, il est juste que chacun d’eux supporte individuellement les maux qui en seront la suite et auxquels il se sera volontairement exposé.

Lire, assistanat destructeur

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Le choix démographique avant tout

Le 15 novembre 2022 dernier, nous avons dépassé selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Claude Courty, un correspondant de ce blog : On commence par quoi ? Par le réchauffement climatique, par la pollution, par les problèmes alimentaires, de santé publique, d’énergie … ? Et pour ce qui est de l’énergie et de la pollution, par exemple, faut-il commencer par réduire les transports aériens, maritimes, ou routiers ? Diminuer l’activité industrielle ou du bâtiment ? Réviser nos pratiques agricoles ? Adapter notre habitat ? …

Si tous ces aspects de la problématique à laquelle sont confrontés le vivant et la planète qui l’abrite et le nourrit sont cruciaux, ils n’en sont qu’autant de ses facettes. Ils ont la même origine globale et planétaire, de nature avant tout démographique. Toute autre considération ne peut être que d’un intérêt secondaire, quel que soit son poids écologique. Ne pas en tenir compte ne fait que distraire l’attention due à la cause de tous nos maux qu’est le nombre sans cesse croissant des premiers prédateurs de la planète, et ce n’est pas le caractère rassurant donné par l’ONU à ses dernières prévisions quant à l’évolution de la (sur)population humaine qui y changent quoi que ce soit.

C’est parce que les hommes sont toujours plus nombreux que leurs besoins sont toujours plus grands et plus diversifiés ; nécessitant toujours plus de ressources et d’énergie, avec les atteintes à l’environnement (ressources et pollution) qui en résultent. C’est parce qu’il y a toujours davantage d’êtres humains que leurs besoins de se nourrir, de se vêtir, de se loger, de se déplacer, etc. augmentent. Et il en est ainsi pour tout autre objet de leur consommation-production ; fonctions pour l’accomplissement desquelles ils naissent et existent.

Le binôme économie population est indissociable et doit être traité en tant que tel, alors que nous persévérons, implicitement ou non, à reléguer sa dimension démographique à l’arrière-plan de ce qui semble essentiel à chacun, selon la perception qu’il en a lorsqu’il s’en préoccupe. Dit autrement, si l’humanité est en voie de consommer à mi-année le double de ce que la planète lui offre pour une année entière, le seul moyen de rétablir l’équilibre dans les délais qui s’imposent, est de réduire de moitié le nombre de consommateurs-producteurs qui la composent. La dénatalité, de préférence consentie, peut y suffire l’éducation aidant et à condition de ne plus perdre de temps dans le désordre de nos efforts.

Ni exclusive ni obsession dans ce qui précède ; simplement la prise en considération de la priorité des priorités, faute de quoi toute manifestation d’inquiétude quant à l’avenir de l’espèce humaine et de la planète qui l’abrite est et demeurera vaine. Or nous vivons sous des pouvoirs, à commencer par le religieux, qui ont pour premier souci de voir toujours croître le nombre de ceux sur lesquels ils se fondent, pour le meilleur et pour le pire. Idem pour le politique, en quête permanente d’électeurs supplémentaires ou de substitution. Il est d’ailleurs permis de se demander s’il est des collectivités, associations, syndicats, etc. qui ne font pas passer le bien-être de leurs membres après leur nombre, considéré comme premier signe de leur propre prospérité ? Ce sont les hommes, encouragés à se multiplier par ceux qui les dirigent qui, par la conjugaison de leur nombre, de leurs besoins et de leurs activités améliorent sans cesse leur bien-être, mais en engraissant le veau d’or et sans se soucier des dommages en résultant pour l’environnement.

La simple observation de ce qui nous entoure de près ou de loin, nous apprend que l’humanité se rapproche d’une échéance inéluctable, au moins en ce qui concerne ses rapports avec la Terre, qu’elle pourrait achever de piller avant d’aller exercer ses talents ailleurs. Mais n’est-ce pas la conséquence du désir et de la capacité démontrée de toujours améliorer sa condition qui la distingue des autres espèces connues ?

Si les circonstances que nous traversons sont en grande partie imputables à la nature, elles sont aussi incontestablement la conséquence d’une hypertrophie de la société à laquelle a conduit une insuffisance d’éthique caractérisée de la part de pouvoirs préoccupés avant tout de leur puissance. Il appartient maintenant à ces pouvoirs d’assumer leurs responsabilités en corrigeant les erreurs passées, notamment en remettant en cause la croissance incessante des populations sur lesquelles ils se sont fondés et ont prospéré. Tout en dépend, y compris la survie de ces mêmes pouvoirs.

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

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Charlie Hebdo devient antinataliste

Les articles qui portent une regard réaliste sur la question démographique sont tellement rares que nous vous confions celui-ci, en libre service sur Internet, avec votre promesse de vous abonner à Charlie Hebdo…

https://charliehebdo.fr/2022/11/ecologie/enfant-fleau-pour-planete/

L’enfant, un fléau pour la planète

Antonio Fischetti · Paru dans l’édition 1583 du 23 novembre2022

Depuis la semaine dernière, l’humanité a franchi le cap des 8 milliards d’humains. Étrangement, les spécialistes sont partagés. Certains affirment que ce n’est pas grave pour la planète… tandis que d’autres ne sont pas d’accord, et ont signé plusieurs tribunes pour alerter sur les dangers de la surpopulation. En vérité, si l’enjeu écologique est incontestable, il est souvent minimisé à cause de valeurs morales qui sacralisent la natalité.

Pour sauver la planète, on nous enjoint de remiser nos vieilles bagnoles, scooters, motos et barbecues, pour rouler en trottinette nucléaire (euh, pardon, en électromobilité durable). Pourquoi pas ? En revanche, on entend rarement dire qu’il serait également souhaitable de faire un peu moins de gosses. Caca, la bagnole, mais la poussette reste sacrée.

Il n’empêche : nous voilà 8 milliards sur Terre. Nous étions 2,5 milliards en 1950, et même si les prévisions sont toujours hasardeuses, il est fort probable que le cap des 10 milliards soit atteint d’ici à 2050. Ce n’est pas que les femmes ­enfantent de plus en plus, mais les bébés meurent de moins en moins. On ne peut que se réjouir d’un plus grand accès à la médecine, mais, forcément, la planète en pâtit. Car tous ces humains mangent, émettent du gaz carbonique et impactent l’environnement. Or, qu’on le veuille ou non, notre planète est limitée. Si vous mettez deux poissons rouges dans un bocal, ça va. Mais avec 50 poissons rouges, à un moment donné, il va y avoir des problèmes.

Cela peut sembler évident. Et pourtant, certains scientifiques prétendent qu’il n’y aurait pas de quoi s’affoler. Par exemple, dans Le Monde du 14 novembre, on pouvait lire deux pages sous le titre : « Faire moins d’enfants ne répondrait à aucune des questions sur le climat ». L’article était basé sur les propos d’un certain Emmanuel Pont, ingénieur et auteur d’un livre sur le sujet1, expliquant que « savoir si on est trop nombreux, c’est une question très théorique […] ce n’est pas là que se pose la question aujourd’hui ». Un discours repris dans différents médias. Sauf que les spécialistes ne sont pas tous de cet avis.

En 2017, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays signaient, dans la revue BioScience, un manifeste appelant, entre autres, à la « stabilisation de la population ». Une initiative reprise par d’autres chercheurs, notamment à travers deux tribunes, toujours dans Le Monde : l’une en octobre 2018, et l’autre ­datant du 9 novembre dernier.

Pour y voir plus clair, penchons-nous sur les arguments de ceux qui minimisent l’impact démographique. Leur raisonnement est le suivant : la population des pays riches est stabilisée, alors que ce sont les plus gros pollueurs. Et la démographie n’explose que dans les pays pauvres, qui, eux, polluent beaucoup moins. Or, à mesure que les pauvres prospèrent, ceux-ci feront moins d’enfants, de sorte que la population finira par plafonner, il n’y a donc pas de quoi s’alarmer.

Le premier point est exact : il est vrai que les pauvres se reproduisent davantage que les riches (selon cette loi sociologique qui veut que plus on est démuni, plus on a besoin ­d’enfants pour ramener à bouffer à la maison ; et que plus on est riche et instruit, plus on ressent la nécessité de s’en passer). D’après la Banque mondiale (chiffres de 2020), le nombre moyen d’enfants par femme est de 3,9 dans les pays les moins développés, contre 1,6 dans les pays à plus hauts revenus (par exemple : 6,7 au Niger et 4,2 en Afghanistan, contre 1,8 en France et 1,6 aux États-Unis).

Le second point est également exact : les 10 % d’humains les plus riches polluent infiniment plus que le reste de l’humanité. Dix Africains qui se déplacent à vélo émettent moins de CO2 qu’un Américain qui prend l’avion toutes les semaines. Certes.

En revanche, ce qui ne va plus, c’est la conclusion qu’en tirent les pronatalité. D’après eux, les pays pauvres étant peu pollueurs, leur croissance démographique aurait peu ­d’impact écologique. Ce raisonnement ne tient qu’à condition que les pauvres restent pauvres. Or les pauvres ont un défaut : ils aspirent, et c’est légitime, au même confort que les riches. Dès qu’ils ont peu d’argent, ils achètent des climatiseurs, des téléphones portables et, évidemment, ils mangent aussi, ce qui détruit inévitablement l’environnement (la principale cause de déforestation de l’Amazonie est la production de soja destiné au bétail qui nourrit 1,4 milliard de Chinois).

Certains prétendent qu’il suffirait de changer les modes de vie occidentaux pour soulager la planète. Mais de nombreux scientifiques réfutent cette analyse. Par exemple, Gilles Bergametti, directeur de recherche au CNRS et cosignataire de l’une des tribunes du Monde : « Même en réduisant la pollution des 2 milliards les plus riches, ce ne serait pas une compensation suffisante pour permettre aux 6 milliards restant de polluer. »

Évidemment, le nombre d’humains n’est pas l’unique responsable de tous nos problèmes. L’impact écologique dépend aussi des modes de vie et des technologies utilisées. Mais ce n’est pas une raison pour négliger la surpopulation. C’est d’ailleurs écrit noir sur blanc dans les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), qui pointent respectivement la croissance démographique comme l’une des causes du réchauffement climatique et du déclin de la biodiversité2.

Ce dernier sujet touche particulièrement Bruno David, directeur du Muséum national d’histoire naturelle, et cosignataire de l’une des tribunes : « On ne peut pas avoir 8 milliards d’humains avec le même niveau de vie qu’un Américain ou qu’un Européen, sinon la planète explose. Et il y a aussi d’autres ­enjeux : par exemple, plus nous sommes nombreux, plus il y a de risques de pandémie. En tant que scientifiques, notre rôle n’est pas d’appor­ter des solutions mais d’attirer l’attention sur ce problème. »

Il est évident que, sur une planète par définition limitée, on ne peut pas augmenter la population indéfiniment. Prenons le fameux « jour du dépassement », défini comme le jour où l’huma­nité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an. Quelle que soit la façon dont cette date est calculée, force est de constater qu’elle se rapproche chaque année toujours plus du 1er janvier : c’était le 7 décembre en 1990, et le 28 juillet en 2022 !

Malgré tous ces arguments, la plupart des défenseurs de l’environnement deviennent frileux dès qu’il s’agit d’aborder des questions de natalité. Comme si le droit à la reproduction était tellement sacré que la simple idée de le limiter nous mènerait sur le chemin d’une dictature à la chinoise. Avec ce genre de logique, on pourrait aussi bien défendre le droit à polluer en bagnole thermique ! C’est ce que pense Jean-Loup Bertaux, ancien directeur de recherche au CNRS et membre de l’association Démographie responsable : « L’idée de ne pas toucher à la population est plus morale que scientifique. C’est comme le raisonnement néolibéral selon lequel il faut toujours plus de monde pour augmenter le nombre de consommateurs. Dans notre association, nous plaidons pour une sobriété démographique. »

Un autre argument récurrent des natalistes, c’est qu’il faut absolument faire des enfants pour financer les retraites. C’est dans cet esprit qu’un projet de loi visant à faire de la natalité une « grande cause nationale » avait été proposé (heureusement rejeté) par des députés LR en avril 2021. Mais, là encore, on n’est pas obligé d’ériger l’enfant en messie sauveur de nos vieux jours. C’est du moins l’avis de Michel Bourban, professeur d’éthique environnementale à l’université de Twente, aux Pays-Bas, et auteur de plusieurs articles sur le sujet : « La liberté n’est pas forcément le droit de faire autant d’enfants qu’on le souhaite. La plupart des droits individuels sont limités, je ne vois pas pourquoi il n’en serait pas de même pour le droit à procréer. Et pour financer les retraites, il y aurait d’autres moyens que d’augmenter la natalité, par exemple en taxant les superprofits. »

Voilà de quoi donner des idées aux militants écolos. Plutôt que de s’en prendre aux tableaux de Van Gogh, ils pourraient aussi se coller aux vitrines des magasins de poussettes, préalablement aspergées de soupe à la tomate. Ils seraient certes encore moins populaires, mais cela aurait le mérite d’attirer l’attention sur ce fléau négligé que constitue la surpopulation.

1. Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?, Emmanuel Pont (éd. Payot).

2. Dans une étude publiée en 2017, deux chercheurs de l’université de Lund, en Suède, ont estimé que le bilan carbone d’un enfant est de près de 60 tonnes équivalent CO2 par an. À titre de comparaison, une moto émet une centaine de grammes par kilomètre. Il faudrait donc rouler 600 000 km pour égaliser un môme ! Je ne sais pas ce que vaut ce calcul, mais, en tant que motard, je ne peux pas résister au plaisir de le signaler aux écolos de salon conducteurs de poussette qui me fusillent du regard quand je les croise sur ma Guzzi.

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Décroissance économique et/ou démographique ?

Le 15 novembre 2022 dernier, nous avons dépassé selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.

Michel Sourrouille : Ci-dessous une synthèse de la position d’une philosophe sur la question démographique. En tant que malthusiens, nous pouvons approuver beaucoup de ses phrases. Mais sa position est aussi significative de la contradiction interne de tous ceux qui disent que le problème, c’est le nombre de voitures, pas le nombre d’automobilistes. En effet Emilie Hache dit d’une part que la maîtrise de la fécondité est une « solution paresseuse », mais de l’autre elle constate qu’il est impossible d’obtenir un développement économique suffisamment généralisé pour qu’une transition démographique ait lieu. Soyons réaliste, nous devons montrer qu’il est aussi difficile de piloter une décroissance démographique que promouvoir une décroissance économique. L’opposition entre décroissance économique et décroissance démographique est factice et nous empêche de faire lutte commune. Il nous faut tenter l’impossible, et ce n’est pas en s’entre-déchirant que nous y arriverons.

Emilie Hache : La question démographique a entamé une seconde carrière avec l’émergence des questions écologiques. Cette nouvelle problématisation démographique connaît plusieurs variantes, s’ajoutant plus que s’opposant les unes aux autres. La première articule la diminution de la population humaine avec la possibilité de bien traiter les non humains. La formulation la plus célèbre de cette version se retrouve chez Naess, dont l’une des huit thèses de la plate-forme écologique concerne la « substantielle diminution de la population humaine », arguant que « l’épanouissement de la vie non humaine requiert une telle diminution ». De plus, le danger représenté par la surpopulation serait aujourd’hui tout autant alimentaire que lié à la pollution et aux catastrophes écologiques qui en résultent. Cette formulation s’exprime à travers la notion d’empreinte écologique. Si le monde entier venait à consommer comme les pays du Nord, ce serait comme si la population mondiale gonflait à 72 milliards d’individus. Mais au lieu d’en déduire la nécessité de diminuer la population, la majeure partie des partisans de la décroissance en conclut que c’est le mode de développement, plus que le nombre d’êtres humains, qui est source de danger pour les non-humains comme pour les humains les plus vulnérables. Pour autant, peut-on complètement éliminer la question du nombre ? Serge Latouche remarque que le mode de vie américain n’est soutenable qu’avec une population mondiale d’un milliard d’habitants, tandis que la taille optimale serait de 23 milliards si l’on adoptait le niveau de vie d’un Burkinabé. Est-ce que 23 milliards de personnes qui consommeraient comme des Burkinabé ne poseraient aucun problème ? Il me semble que l’échelle à laquelle nous sommes confrontés nous empêche d’évacuer le problème sous sa forme numérique.

A ces deux problématiques s’en ajoute une dernière : parler de surpopulation n’est souvent qu’une « solution paresseuse ». Il est en effet bien moins fatigant d’imaginer couper la tête du plus grand nombre. C’est la tentative de justification de ce fantasme que l’on retrouve dans les dérives autoritaires: « On peut se demander si la situation démographique n’a pas dès aujourd’hui atteint un niveau tellement dramatique que même les moyens coercitifs doivent forcément être considérés comme moralement justifiés » (Dieter Birnbacher). Mais contrairement à certaine allégations, les écologistes n’ont jamais appelé au meurtre d’une partie de la population mondiale et l’on peut se demander qui est habité par la fascination/répulsion d’une telle chimère développée dans le roman de Jean-Claude Ruffin, le parfum d’Adam.

Nous sommes effrayés devant l’effet boomerang du mode de développement que les pays du Nord ont cherché à imposer à tous et qui nous revient dessus. Comment les populations pauvres du Nord comme du Sud peuvent admettre que ce modèle de développement auquel elles ont eu peu ou pas accès n’est plus possible ? Jared Diamond :

«  Nous avons souvent promis aux pays en développement que si seulement ils adoptaient de bonnes politiques – par exemple la création d’un gouvernement honnête et d’une économie de libre marché – eux aussi pourraient jouir d’un mode de vie de pays développé. Cette promesse est impossible, c’est un canular cruel. »

Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique

Alerte surpopulation

Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

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à défaut commandez à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

  • Emilie Hache, « Ce à quoi nous tenons (Propositions pour une écologieprogrammatique» ( 1ère édition en 2011, réédition en novembre 2019 aux éditions La Découverte)

Décroissance économique et/ou démographique ? Lire la suite »

8 milliards, Gilles Pison à Radio-Vatican

Gilles Pison est anthropologue, professeur au Muséum national d’histoire naturelle et chercheur associé à l’INED. D’après nos recherches, son appartenance idéologique n’apparaît pas directement sur Internet, mais le lieu de ses interventions parle pour lui :

Gilles Pison à la bibliothèque cathotlique de Madagascar (1997)

Gilles Pison et Familles chrétiennes (juillet 2005)

Gilles Pison dans La Croix (articles de 2017 et 2018)

Gilles Pison à RCF, radio chrétienne francophone (novembre 2022)

Bien sûr ça ne prouve pas grand chose en soi car Gilles Pison intervient absolument partout par une multitude d’articles. Notons cependant cette réponse qu’avait faite le journal La Croix (28/02/2022) concernant une proposition de tribune : « La relecture des passages sur l’adaptation de la taille de la population nous ont gênés, peut-être trop éloignés des convictions chrétiennes d’une part importante de notre lectorat. » Poli, mais sans ambiguïté. Alors quand on passe au Vatican !!!

En novembre 2022, nous retrouvons Gilles sur Radio Vatican dont nous indiquons le slogan : « Soutenez-nous pour apporter la parole du pape dans chaque maison. » Que dit donc le pape de notre passage aux 8 milliards ? Il recopie la parole passe-partout de Pison, lire ci-dessous.  Gilles Pison est formaté pour ignorer tout problème de type malthusien. Il ne fait jamais le rapport entre notre nombre et nos ressources. Donc on peut faire autant d’enfant qu’on désire, et cela va très bien à la parole infaillible d’un pape.

https://www.vaticannews.va/fr/monde/news/2022-11/8-milliards-d-habitants-sur-la-planete-demographie-gilles-pison.html

8 milliards d’habitants sur Terre, sommes-nous trop nombreux ?

La planète compte désormais plus de 8 milliards d’habitants. Selon les prévisions des démographes de l’ONU, la population mondiale compterait 10 milliards d’humains d’ici quelques décennies, soit dix fois plus qu’il y a deux siècles…  En 2022, la croissance de population la plus spectaculaire a lieu sur le continent africain… Ceci promet de grands bouleversements au niveau des équilibres démographiques… Aujourd’hui on meurt vieux et, s’il demeure quelques inégalités en matière de mortalité infantile, celle-ci a beaucoup baissé… La population mondiale continue d’augmenter mais le rythme de cette croissance décélère…

La diminution de la fécondité a commencé il y a deux cent ans en Europe, avec la limitation volontaire des naissances… L’Italie, dépeuplé de bébés, a en revanche un nombre record de personnes âgées. Selon certaines analyses, ce pourrait avoir des conséquences sur ses capacités économiques majeures. Le pays passerait de la 9e à la 23e place sur la liste des puissances économiques mondiales. Dans certains pays vieillissants, les gouvernements s’inquiètent comme en Corée du sud où les femmes ont moins d’un enfant chacune. Le pays va manquer de main d’œuvre, et gérer une population âgée ou très âgée pose un certain nombre de défis…

Les pouvoirs exécutifs peuvent-ils avoir un impact sur la croissance ou la décroissance démographique de leur pays ?

L’exemple de la Chine est intéressant, c’est un pays qui a institué en 1979 la politique de l’enfant unique. La fécondité était de 3 enfants contre près du double dix ans plus tôt. Et si cela a baissé si vite, cela vient du souhait des Chinoises d’avoir moins d’enfants. On pense que la Chine aurait pu faire l’économie d’une politique si brutale avec un résultat final en termes de ralentissement de la croissance démographique qui aurait été peu différent. Et ce qui est intéressant, c’est qu’il y a 7 ans, inquiet du vieillissement rapide de sa population, ils ont supprimé la politique de l’enfant unique, visant trois enfants par femmes en 2021. Ils essaient de relancer la natalité mais le taux de fécondité n’a jamais été aussi bas.

La fécondité ne se décrète pas en conseil des ministres.

Sommes-nous trop nombreux pour la planète ?

Il est illusoire de penser que l’on peut agir sur la courbes démographique à court terme. L’humanité n’échappera pas à un surcroît de 2 milliards d’habitants sur Terre d’ici 2050, en raison de l’inertie démographique que nul ne peut empêcher. Mon conseil aux jeunes : faites autant d’enfants que vous souhaitez mais enseignez-leur à être plus respectueux de l’environnement et plus économes en ressources.

La vraie question, celle dont dépend la survie de l’espèce humaine à terme, est finalement moins celle du nombre que celle des modes de vie.

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Tendance GINK, Green Inclination No Kid

Certaines personnes, par souci écologique, ont fait le choix de ne pas avoir d’enfant. On les désigne par l’acronyme « Gink », pour Green Inclination No Kid en anglais. En France, Corinne Maier a publié No Kid, Quarante raisons de ne pas avoir d’enfant et le belge Théophile de Giraud Save the planet, make no baby.

Il est vrai que la stérilisation pour raison contraceptive n’est pas réservé aux femmes ou au hommes, ligature des trompes d’un côté, vasectomie de l’autre. Dans sept pays, la prévalence de la stérilisation masculine est supérieure à celle de la stérilisation féminine : en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Royaume-Uni, en Corée du Sud, en Espagne, au Bhoutan et aux Pays-Bas.

Plusieurs médias s’emparent actuellement de cette question, « faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? » Ainsi Ouest-France qui donne chiffres et témoignages : 30 % des Françaises sans enfant et en âge de procréer disent ne pas souhaiter en avoir  selon un sondage réalisé par le magazine ELLE en partenariat avec l’Ifop en 2022. En outre, la moitié de ces femmes sans enfant estime que ce n’est pas indispensable à leur épanouissement personnel, et 39 % d’entre elles expliquent ce choix par la crise environnementale et climatique, et 35 % par la crainte de la surpopulation.

« Dans quel monde on va laisser nos enfants ? s’interroge Margaux, 24 ans, étudiante en mode à Bordeaux, auprès de Ouest-France. La situation actuelle ne fait qu’empirer, il y a des incendies, des inondations, des ouragans… Ça fait peur. On se demande déjà comment ce sera pour nous dans vingt ans, alors dans soixante ans… » Émilie, étudiante en design à Paris affirme vouloir devenir mère mais préfère y renoncer tant que les questions concernant le réchauffement climatique ne seront pas prises au sérieux par les politiques. Loïc, 24 ans, étudiant parisien en photographie, est quant à lui décidé à ne pas avoir de descendance : « Je suis partisan de ne plus avoir d’enfants, si on veut que les choses s’améliorent, quitte à sacrifier toute une génération. » En France, 24 % de personnes de 18 ans remettraient en question leur désir d’enfant par crainte du réchauffement climatique et de ses conséquences, selon un sondage YouGovFR et Huffington Post, réalisé en octobre 2019.

Dans son livre « Alerte surpopulation », Michel Sourrouille fait une synthèse. En France, très peu de médecins acceptent de stériliser des jeunes gens de moins de 30 ans sans enfant. Certaines personnes font une fixation sur la stérilisation, considérée par eux comme obligatoirement forcée. Il est vrai que cela a existé historiquement. En 1934, les États-Unis lancèrent à Porto-Rico un programme de stérilisation de masse. Au niveau intérieur les USA ont pratiqué entre 1907 et 1949 des milliers de stérilisations forcées sur des aliénés, des épileptiques, des syphilitiques, des délinquants récidivistes, etc. En Suède, au moins 60 000 personnes ont été stérilisées de force de 1935 à 1975. En 1975, Indira Gandhi décréta l’état d’urgence démographique. On stérilisa des hommes en échange de postes de radio, on stérilisa des femmes à leur insu dans des conditions souvent catastrophiques.

Pourtant la stérilisation comme méthode de contraception peut être considérée aujourd’hui comme une pratique volontaire et courant en Inde. Selon la dernière enquête nationale sur la santé de la famille, 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer optent pour la stérilisation comme moyen de contraception ; c’est pour elles souvent synonyme de libération. A l’inverse, la stérilisation masculine, pourtant plus simple d’un point de vue chirurgical, stagne. Seuls 0,3 % des hommes y ont recours. En France, la stérilisation a été interdite en 1994 par la première loi de bioéthique1, elle était considérée comme une mutilation corporelle. Aujourd’hui la stérilisation à visée contraceptive est autorisée par la loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001. Un délai de réflexion de 4 mois est prévu avant une seconde consultation médicale au cours de laquelle vous donnez votre consentement par écrit2.

Mais quelle différence faire entre libre arbitre et soumission volontaire ? Difficile exercice de philosophie. Dans un système véritablement démocratique, les adultes sont considérés comme en mesure de décider ce qui est le mieux à la fois pour leur propre personne et pour le bien commun. Aujourd’hui surconsommation et surpopulation détériorent gravement les conditions de la vie sur Terre, l’avenir de nos générations futures est de ce fait gravement compromis, il semble donc normal que la question de la stérilisation choisie se pose.

Pour en savoir plus

Ginks, pourquoi ne pas avoir d’enfants ?

La stérilisation, moyen de contraception

Excision, circoncision, stérilisation et ginks

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La surpopulation n’est pas le problème

Il a été officiellement reconnu par l’Organisation des Nations unies (ONU) que depuis le 15 novembre 2022, la planète compte plus de 8 milliards d’êtres humains. Ce chiffre semble énorme, il est plus que cela, ingérable et invivable. La surpopulation est un fait. Pourtant certains en doutent encore malgré l’évidence.

Gabrielle Andriamanjatoson, le 25 novembre 2022 : La surpopulation n’est en aucun cas le problème de notre planète, voici pourquoi.

La surpopulation est un problème qui a été évoqué dès la révolution industrielle au 19e siècle ; les experts prévoyant alors des conséquences catastrophiques, notamment à cause du manque d’espace et de ressources pour faire face à la croissance démographique. Mais l’histoire a montré que, finalement, même s’il y a plus de personnes sur Terre, la qualité de vie des humains s’est généralement améliorée. Même si les humains ont déjà largement dépassé la capacité optimale de la Terre à pourvoir à leurs besoins, il reste assez de ressources pour qu’on puisse subvenir à nos besoins. En fait, la pire facette de la croissance démographique, c’est le vieillissement démographique. Du fait que les humains ont tendance à avoir moins d’enfants, la population a tendance à compter plus de personnes âgées. Autrement dit, il y aura de moins en moins de jeunes pour travailler, alors qu’il y aura de plus en plus de vieux qui auront besoin de soutien et de soins. Mais les experts estiment qu’avec une meilleure organisation et une bonne utilisation des ressources qui sont à notre disposition, ce problème peut être facilement réglé. Le véritable problème, c’est la manière dont on gère les ressources nécessaires, notamment le changement climatique. Or le changement climatique n’est pas une conséquence de la surpopulation, mais de la manière dont on a décidé d’utiliser les ressources et l’énergie jusqu’à présent. Lhumanité ne devrait arriver à 10,4 milliards d’habitants qu’en 2100, et à partir de là, la croissance démographique va se stabiliser ou décliner.

mais sur le même site, un article antérieur dit l’inverse !

Ida Junker-Ceretti, le 18 janvier 2017

Il est clair pour nous tous que notre planète n’est pas extensible. Il n’y a pas beaucoup d’espace sur la Terre, sans parler des ressources – nourriture, eau et énergie – indispensables pour ses habitants. Ainsi, il semble logique qu’une population humaine croissante constitue une sorte de menace pour le bien-être de la planète Terre. La croissance démographique a été si rapide qu’il n’y a pas de véritable précédent historique. En d’autres termes, alors que la planète pourrait accueillir plus de 11 milliards de personnes d’ici la fin du siècle, notre niveau actuel des connaissances ne permet pas de prédire si une telle population est durable, tout simplement parce que cela n’est jamais arrivé auparavant.

Des centres urbains à faible revenu pourraient quitter les trajectoires de développement à faible émission de carbone. Le vrai problème se poserait si les personnes vivant dans ces régions décidaient d’exiger des modes de vie et les taux de consommation actuellement considérés comme normaux dans les pays à haut revenu ; quelque chose que beaucoup considèrent comme juste. Mais cela conduit à une conclusion peu confortable : les personnes vivant dans les pays à revenu élevé doivent jouer leur rôle, si le monde devait soutenir une grande population humaine. Dans cette optique, il doit y avoir un changement radical dans les valeurs fondamentales des sociétés développées : loin de mettre l’accent sur la richesse matérielle, elles devraient se tourner vers un modèle où le bien-être individuel et sociétal est considéré comme le plus important. Même si ces changements se produisent, il semble peu probable que notre planète pourrait vraiment supporter une population de 11 milliards d’individus. Nous devrions stabiliser la population mondiale, si possible à environ neuf milliards, et ensuite commencer une longue et lente évolution de la population décroissante. Cela signifie la réduction des taux de fécondité. La fécondité par femme est tombée de 4,7 bébés en 1970-1975 à 2,6 en 2005-10. Cependant, cela pourrait encore prendre des siècles avant que des réductions significatives ne surviennent. Les tendances sont si profondes que même un scénario apocalyptique pourrait ne pas changer leur cours.

Combien de personnes, en théorie, la Terre pourrait-elle supporter ? Ce nombre est entièrement dépendant des technologies … et du nombre de personnes que nous sommes prêts à condamner à une vie de pauvreté ou de malnutrition. Nous sommes déjà bien au-dessus du nombre durable, compte tenu des choix de vie de beaucoup d’entre nous et de notre réticence à les changer. À l’appui de cette affirmation, les problèmes du changement climatique, l’extinction de la biodiversité en cours, la pollution de masse des océans, le fait qu’un milliard de personnes souffrent de la faim et qu’un autre milliard de personnes ont des carences en éléments nutritifs. En fin de compte, le véritable enjeu est de savoir comment nous choisissons de faire fonctionner notre société. Si certains d’entre nous ou tous consomment beaucoup de ressources, la population maximale durable sera plus faible. Si nous trouvons des moyens pour chacun de consommer moins, idéalement sans sacrifier notre confort, la Terre sera en mesure de supporter plus d’humains.

Pour l’avenir prévisible, la Terre est notre seule maison et nous devons trouver un moyen de vivre de manière durable. Il semble clair que cela exige une réduction de notre consommation, en particulier une transition vers des modes de vie à faible empreinte carbone, et l’amélioration de la situation des femmes dans le monde entier.

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Ehrlich, Borlaug, démographie et semences

La famine endémique, voilà ce que Paul Ehrlich commença à redouter dès 1966, après s’être retrouvé coincé avec sa femme et sa fille dans une rue surpeuplée de Delhli. Leur taxi semblait irrémédiablement paralysé au milieu d’une océan d’êtres humains.

Lorsque Anne et Paul comparent la spirale ascendante des chiffres de la population humaine avec les données des rendement agricoles, ils conclurent que la famine tuerait des centaines de millions de gens durant les années à moins, écrivirent-ils dans le prologue de leur livre La Bombe P, que n’apparaissent des solutions spectaculaires susceptibles d’augmenter le production agricole et d’élargir, en quelques sortes, la capacité porteuse de la Terre. Au moment même de la parution de leur livre en 1968, les hybrides miraculeux de Norman Borlaug commençaient à produire leurs premières récoltes en Inde et au Pakistan. Les famines que les Ehrlich avaient prévu pour les années 1970 furent évitées. « Mais les solutions agricoles, pouvait-on lire ensuite dans leur prologue, ne constituaient qu’un sursis si elles ne sont pas accompagnée de programmes volontaristes pour maîtriser le chiffre de la population. »

Borlaug lui-même, initiateur de la révolution verte, était du même avis. Il lançait cet avertissement lors de son discours de réception du prix Nobel :

« Nous sommes face à deux forces contraires, le pouvoir scientifique de la production alimentaire et le pouvoir biologique de la reproduction humaine. L’homme a fait des progrès fantastiques, depuis quelques temps, pour ce qui est de maîtriser potentiellement ces deux puissance opposées. La science, l’esprit d’innovation, la technologie lui ont livré des matériaux et des méthodes qui permettent d’augmenter de façon substantielle et parfois spectaculaires, les réserves alimentaires. L’homme a acquis les moyens de réduire avec efficacité et humanisme le rythme de la reproduction humaine. Il utilise ses pouvoirs pour augmenter le rythme et l’ampleur de la production alimentaire. Mais il n’exploite pas encore de façon adéquate son potentiel pour limiter la reproduction humaine… Il n’y aura pas de progrès durable, dans la guerre contre la faim, tant que les gens qui luttent pour augmenter la production alimentaire et ceux qui luttent pour contrôler la fécondité humaine n’auront pas uni leurs forces. »

Durant toute la fin de sa vie, alors qu’il continuait ses recherches pour nourrir les millions de bouches que son travail avait ajoutées au recensement global, Borlaug siégea aux comités de réduction et diverses organisations consacrées à la gestion de la population. « Au cours des cinquante prochaines années, nous devrons produire autant de nourriture qu’il en a été consommé durant toute l’histoire de l’humanité. » C’est ce qu’affirme le directeur du progrès mondial pour le maïs et le blé (CIMMYT)Hans-Joachim Brau depuis l’ancien bureau de Borlaug. Or les spécialistes des rendements s’attendent aujourd’hui à ce que les récoltes de céréales chutent de 10 % pour chaque degré Celsius d’augmentation des températures moyennes. L’essentiel de l’alimentation reposant en outre sur quelques monocultures cruciales, la planète pourrait n’être qu’à une maladie près d’une catastrophe susceptible d’ébranler notre civilisation, jusque que dans ses fondations. Le risque qu’une épidémie plus létale que le SrasCov2 ravage nos populations est bien moins élevé que celui de voir des pathogènes soufflé aux 4 coins du monde faire s’effondrer la production alimentaire.

Distinguer l’alimentation de la population, c’est comme prétendre que la surface d’un rectangle dépend davantage de sa longueur que de sa largeur. Autrement dit, alimentation et population sont les deux faces d’une même pièce. Ce n’est pas soit une chose, soit l’autre – la production agricole ou les chiffres de la population. Et leur impact total, c’est la multiplication de l’un par l’autre.

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8 milliards, « le sauvage » commente

Une recension sur mon livre « Alerte surpopulation » vient de paraître sur le site « Le sauvage ». En 1973 Claude Perdriel, avec le Nouvel Observateur, avait lancé un périodique, Le Sauvage ; Alain Hervé était à la tête de la rédaction. Ce périodique s’arrête en 1981, l’élection de François Mitterrand a fait croire aux lendemains qui chantent, on n’avait plus besoin de parler d’écologie. Le site du même nom, créé par Alain Hervé, est la continuité numérique de ce périodique. Cofondateur des Amis de la Terre en 1970, Alain a été un pilier des débuts de l’écologisme en France. En 1971, en tant que directeur de collection, il a fait publier aux éditions Fayard « la Bombe P » de Paul et Ann Erhlich.

Alain Hervé, était mon ami. Mort le 8 mai 2019, c’était un malthusien convaincu, un réaliste. Il pouvait écrire : « Le livre La Bombe P avait été vendu à deux millions d’exemplaires aux États-Unis, il ne trouva pas plus de quelques milliers de lecteurs en France. Le chœur des démographes pétris de philosophie chrétienne cria au scandale et annonça que la population humaine se stabiliserait naturellement. L’injure suprême fut clamée : « Malthusianisme »… Jamais je n’ai entendu un démographe dire que les humains se multipliaient excessivement. Ils annoncent avec un grand sourire, toujours le sourire, que « la transition » est en vue. »

Nous sommes en 2022, le diagnostic d’Alain est malheureusement toujours valide alors que nous venons de franchir le cap des 8 milliards de mammifères humains. Personne ne s’inquiète au niveau des « experts », bientôt 10 milliards, tout baigne !

Michel Sourrouille

lire, Alain HERVÉ, un malthusien historique

Voici la recension qui vient de paraître sur le site d’Alain Hervé

Sous le titre « Alerte surpopulation. Le combat de Démographie Responsable » vient de paraître aux éditions Edilivre un livre de Michel Sourrouille dont les droits seront reversés à l’association mentionnée dans le titre. « Démographie responsable » est une association écologiste et décroissante qui milite pour la stabilisation puis la lente diminution de la population humaine. Ce mouvement estime qu’une décroissance voulue de la population est préférable à une décroissance subie.

Les fidèles du Sauvage se souviennent peut-être avoir vu passer il y a presque 9 ans un livre multi-auteurs sur le même sujet, coordonné par Michel Sourrouille. Il ne s’agit pas avec ce nouvel ouvrage d’une simple remise à jour mais d’une étude plus cohérente de 214 pages fort bien documentée. Les 155 références permettront aux personnes intéressées de creuser le sujet mais l’auteur a fait une large place aux citations, qu’elles aillent dans le sens de son propos ou qu’elles soient contradictoires, ce qui en rend la lecture attrayante.

Pour Malthus, la fécondité humaine doit être maîtrisée pour rester en équilibre avec les ressources alimentaires et l’auteur revendique l’étiquette de malthusien, bravant la charge négative portée par ce mot. Malthusien mais pas antinataliste: un antinataliste est explicitement pour la baisse de la population, un malthusien ne fait que critiquer une augmentation en décalage avec les possibilités du milieu de vie. Être un écolo malthusien est encore de nos jours difficile alors que des partisans de la décroissance comme Paul Aries qualifient Malthus d’infâme curé.

8 milliards… Malthus est de retour, mais les médias ne le savent pas encore

Ce livre est comme il se doit plein de données chiffrées et je vais en relever une, qui m’a interpellé fortement. J’avais le vague sentiment que notre beau pays n’était pas spécialement surpeuplé… et pourtant.. Je cite : Est-ce à dire que la France est surpeuplée ? Avec une densité de 100 habitants au kilomètre carré, chaque habitant n’aurait à sa disposition qu’un carré de 100 mètres de côté, soit un hectare, à partir duquel il devrait satisfaire tous ses besoins d’habitat, de routes, d’alimentation, de loisirs, etc. C’est fort peu, c’est insuffisant. Or la France métropolitaine était déjà à une densité de 123 en 2021 selon la Banque mondiale.

Or le terrain qui m’a permis la rubrique « Aventures en permaculture » a un peu plus d’un hectare (11 000 m2 dont 3 000 de forêt) et depuis 2008 j’ai pu toucher du doigt et même des doigts des deux mains ce qu’on pouvait tirer d’un hectare. Du coup j’ai refait la division de la Banque Mondiale et il n’y a pas d’erreur, je tombe sur un chiffre très voisin, avec seulement une petite incertitude sur la nature des surfaces prises en compte. Alors quand on apprend que le Bangladesh a une densité de population dix fois plus importante et qu’il est presque pour moitié menacé à terme de submersion…

Un des intérêts du livre est de prendre des pays en exemple, des cas d’étude : le Brésil , l’Inde, l’Iran, le Nigeria, les Pays-Bas… J’ai regretté qu’il n’y ait pas une confrontation avec les données du modèle World 3 du rapport Meadows revu par Turner mais le sujet devait être délimité et c’est bien ainsi.

Je vous recommande ce livre sans hésitation, il est bien plus riche que les quelques lignes ci-dessus n’ont pu le suggérer.

Ghislain Nicaise

Éditions Édilivre, 216 pages, 17 € version papier, 8,99 € en numérique– www.edilivre.com
Contact : commande@edilivre.com. Tél.:  01 41 62 14 40

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8 Milliards, c’est pas un problème !

Tapez sur google « 8 milliards » « surpopulation », vous obtiendrez la liste ci-dessous où aucun média ne constate de surpopulation (excepté le petit blog biosphere). On récite en boucle les propos de Gilles Pison ou Emmanuel Pont, « il n’y a pas à s’inquiéter, ça décélère, et puis l’important c’est le mode de vie, certainement pas notre nombre » ! C’est la pensée unique à la sauce antimalthusienne.

1) https://www.france24.com/fr/france/20221115-avec-huit-milliards-d-individus-sur-terre-la-peur-de-la-surpopulation

Avec huit milliards d’individus sur Terre, la peur de la surpopulation

Pour certains, la réponse est simple : il faut diminuer la population humaine pour alléger la pression sur la planète. En France, l’association Démographie responsable milite ainsi, par exemple, pour plafonner les allocations familiales à deux enfants. Une solution balayée par Gilles Pison. « Pour arrêter la croissance démographique subitement, il n’y a que trois solutions : provoquer une hausse de la mortalité – ce que personne ne souhaite –, déménager sur une autre planète – ce qui est irréaliste – ou, effectivement, contrôler la natalité », explique-t-il. « Or, cette solution est tout aussi irréaliste… Pour le démographe, la solution ne se trouve donc pas dans un « contrôle du nombre » mais « dans un changement des modes de vie ». « Pour lutter contre le réchauffement climatique, il ne faut pas être moins, mais il faut tendre, tous ensemble, à plus de sobriété et à moins de consommation. »

2) https://aoc.media/analyse/2022/11/16/huit-milliards-dhumains-trop-sur-terre/

Huit milliards d’humains : trop sur Terre ?

Par Emmanuel Pont

Alors que le cap des 8 milliards d’êtres humains vient d’être franchi, il faut rappeler pourquoi les théories qui posent des équivalences entre surpopulation et crise écologique font fausse route. Outre que l’argument comptable sur lequel elles reposent confond des modes de vie très inégalement polluants, cet éco-malthusianisme projette également sur les populations des pays du Sud des angoisses migratoires qui n’ont rien à voir avec l’enjeu climatique.

3) https://www.letemps.ch/opinions/huit-milliards-dhumains-pose-un-probleme-consommation-surpopulation

Huit milliards d’humains? Cela pose un problème de consommation, pas de surpopulation

En pleine COP27, les démographes sont d’accord sur un point, essentiel: une planète de 20 milliards d’habitants sobres serait plus viable qu’une planète moins peuplée dépensant un niveau excessif de ressources, comme tous les Occidentaux

4) https://www.wedemain.fr/ralentir/8-milliards-dhumains-sur-terre-sommes-nous-trop-nombreux/

8 milliards d’humains sur Terre : sommes-nous trop nombreux ?

L’humanité n’échappera pas à un surcroît de 2 milliards d’habitants sur Terre d’ici 2050, en raison de l’inertie démographique que nul ne peut empêcher. Il est possible d’agir en revanche sur les modes de vie, et ceci sans attendre, afin de les rendre plus respectueux de l’environnement et plus économes en ressources. La vraie question, celle dont dépend la survie de l’espèce humaine à terme, est finalement moins celle du nombre que celle des modes de vie.

5) https://www.lemonde.fr/planete/live/2022/11/15/nous-sommes-8-milliards-d-etres-humains-sur-terre-la-population-mondiale-va-t-elle-croitre-indefiniment-posez-vos-questions-au-professeur-gilles-pison_6149958_3244.html

Nous sommes 8 milliards d’êtres humains sur Terre : « Le défi est de vivre demain à 10 milliards »

Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle et conseiller de la direction de l’Institut national d’études démographiques, a répondu à vos questions…

6) https://www.wedemain.fr/ralentir/8-milliards-dhumains-sur-terre-sommes-nous-trop-nombreux/

8 milliards d’humains sur Terre : sommes-nous trop nombreux ?

8 milliards d’êtres humains sur Terre en 2022 et 10 milliards en 2050 ? La question des modes de vie est cruciale dans la question de la survie de l’espèce humaine. Il est illusoire de penser pouvoir agir sur le nombre des hommes à court terme. Selon Gilles Pison, la diminution de la population n’est pas une option. Car comment l’obtenir ? Par une hausse de la mortalité ? Personne ne le souhaite. Par une émigration massive de la Terre vers la planète Mars ? Irréaliste. Par une baisse drastique de la fécondité et son maintien à un niveau très inférieur au seuil de remplacement (2,1 enfants) pendant longtemps. C’est déjà ce qui se passe dans une grande partie du monde, les humains ayant fait le choix d’avoir peu d’enfants tout en leur assurant une vie longue et de qualité.

7) https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/population-mondiale-nous-sommes-officiellement-8-milliards-humains-terre-population-va-continuer-augmenter-39860/

Nous sommes officiellement 8 milliards d’humains sur Terre et la population va continuer à augmenter

8 milliards d’habitants sur Terre le 15 novembre, est-ce trop ? Pas forcément, répondent les experts, qui alertent plutôt sur la surconsommation des ressources de la Planète par la partie la plus riche de l’humanité.

8) https://www.sudouest.fr/societe/8-milliards-d-habitants-sur-terre-nous-devons-changer-nos-modes-de-vie-12943886.php

8 milliards d’habitants sur Terre : « Nous devons changer nos modes de vie »

Le démographe Gilles Pison décrypte les ressorts de cette hausse historique et se projette sur la fin du siècle

9) https://biosphere.ouvaton.org/blog/8-milliards-dhumains-surpopulation-averee/

8 milliards d’humains, surpopulation avérée

Sur le site du Fonds mondial de l’ONU pour la population on trouve cette réaction : « Le franchissement de ce seuil s’accompagnera sans doute de discours invoquant avec alarmisme le terme de « surpopulation ». Se laisser aller à de telles paroles serait une erreur. ». Une erreur ?…. Non.

10) https://www.lebrief.ma/8-milliards-sur-terre-sommes-nous-arrives-a-la-surpopulation/

8 milliards sur terre : sommes-nous arrivés à la surpopulation ?

Le monde est en constante mutation et les tendances démographiques le sont aussi. Le grand défi des années à venir sera le vieillissement de la population, comme l’a indiqué Gilles Pison.

11) https://aoc.media/analyse/2022/11/16/huit-milliards-dhumains-trop-sur-terre/

Huit milliards d’humains : trop sur Terre ? Par Emmanuel Pont

Alors que le cap des 8 milliards d’êtres humains vient d’être franchi, il faut rappeler pourquoi les théories qui posent des équivalences entre surpopulation et crise écologique font fausse route. Outre que l’argument comptable sur lequel elles reposent confond des modes de vie très inégalement polluants, cet éco-malthusianisme projette également sur les populations des pays du Sud des angoisses migratoires qui n’ont rien à voir avec l’enjeu climatique.

12) https://actu.fr/societe/bientot-8-milliards-de-terriens-quel-impact-la-surpopulation-a-t-elle-sur-notre-planete_52718980.html

Bientôt 8 milliards de Terriens : quel impact la surpopulation a-t-elle sur notre planète ?

Alors que la population mondiale augmente de décennies en décennies, on associe parfois surpopulation et dérèglement climatique. Mais l’équation est bien plus complexe. Les 50 % les plus pauvres sont responsables de seulement 7 % des émissions de CO2 cumulées, soit 4 % du budget carbone disponible. Une conclusion que tire également Gilles Pison : « Une grande part du réchauffement climatique vient jusqu’ici des activités de la minorité d’un milliard vivant dans les pays du Nord. Leur nombre ne va pas beaucoup baisser dans les prochaines années en raison de l’inertie démographique. »

13) https://www.nouvelobs.com/notre-epoque/20221112.OBS65803/ce-15-novembre-nous-serons-8-milliards-d-humains-sur-terre-stop-ou-encore.html

Ce 15 novembre, nous sommes 8 milliards d’humains sur Terre… Stop ou encore ?

La population mondiale s’apprête à atteindre un nouveau palier record. De quoi relancer, à l’heure de la crise climatique, une vieille interrogation : sommes-nous trop nombreux ? A moins que la vraie menace ne soit l’extinction de notre espèce…

14) https://www.francebleu.fr/emissions/n-est-pas-a-l-abri-d-faire-une-bonne-emission/surpopulation-sur-terre-trop-c-est-trop

Surpopulation sur Terre : trop, c’est trop !

Globalement, nous, l’humanité, on utilise trop de ressources, on ne peut pas continuer sur ce rythme-là” explique Élise Naccarato, responsable climat et sécurité alimentaire à Oxfam France. Mais la vraie question est “qui dans l’humanité ? Car en fait, l’eau, l’énergie, les ressources alimentaires… sont consommées de façon très disparate selon les endroits dans le monde”. Le problème n’est donc pas le nombre d’humains sur terre mais plutôt notre mode de vie. Emmanuel Pont vient de publier… Pour cet auteur, ne pas faire d’enfants ne résoudrait en rien le problème écologique. “Le poids écologique va surtout _dépendre du choix de ses parents_, de leurs cultures, de leurs modes de vie”. “Aujourd’hui la majorité de la croissance de la population est en Afrique et dans les pays les plus pauvres. Donc le poids écologique de ces enfants est extrêmement faible. Cette croissance peut poser des questions écologiques locales sur l’eau, la déforestation ou encore l’occupation des sols mais pour des problèmes globaux comme le climat, c’est complètement négligeable”.

8 Milliards, c’est pas un problème ! Lire la suite »

La descente démographique en douceur

Un commentateur sur ce blog biosphere pose ces questions qui se veulent pernicieuses :

« Quels exemples, dans l’Histoire, avons-nous des politiques de contrôle des naissances à grande échelle ? Quelles sont celles qui, en douceur, se sont soldées par une baisse significative de la population ? »

Voici quelques éléments de réponse

Historiquement les grand groupes institutionnalisés ont pratiqué le natalisme à grande échelle, les individus étaient considérés comme de la chair à canon, des serfs à disposition, des esclaves pour manufactures, des enfants de Dieu, etc. La France au XIXe siècle a cependant pratiqué dans la paysannerie une période de baisse de fécondité. Le néomalthusianisme de Paul Robin, basé sur la liberté de la femme, l’éducation égalitaire des hommes et des femmes ainsi que les moyens de contraception de l’époque, a fait son apparition. C’était marginal. Mais la maîtrise de la fécondité s’est accélérée avec la disparition progressive des causes constitutives de familles nombreuses : baisse de la mortalité infantile, remplacement de l’homme par la machine, système de retraite, fin de la conscription avec l’armée de métier, disparition des conflits de masse en Europe. Ce n’était plus le nombre qui fait la force des nations.

Le mouvement a été amplifié par l’invention du stérilet (1928) et de la pilule (1956), l’abolition des lois répressives condamnant contraception et avortement, la libération de la femme accompagnée de la fin de la glorification du statut de mère, l’épanouissement de l’individu en dehors de la sphère familiale, etc.. D’où une baisse de la fécondité qui aboutit aujourd’hui à une diminution significative de la population au Japon, en Allemagne, en Italie, en Corée du Sud, etc. il s’agit d’une évolution en douceur de la société dans laquelle les politiques étatiques (qui restent le plus souvent natalistes) ne sont pour rien.

Notons qu’en Inde, la politique de stérilisation forcée décrétée en 1975 par Indira Gandhi a été abandonnée, et le gouvernement désavoué. En Inde aujourd’hui, les assistantes médico-sociales, accréditées par le gouvernement, présentent aux femmes toutes les options : les injections contraceptives, la pilule ou encore le préservatif. Elles sont présentes dans chaque centre de santé local des zones rurales et misent sur la responsabilisation des femmes et des hommes. Selon la dernière enquête nationale sur la santé de la famille, réalisée entre 2019 et 2021, en Inde 37,9 % des femmes mariées et en âge de procréer optent pour la stérilisation comme moyen de contraception ; c’est pour elles souvent synonyme de libération. A l’inverse, la stérilisation masculine, pourtant plus simple d’un point de vue chirurgical, stagne. Seuls 0,3 % des hommes y ont recours. L’Inde présente désormais un indice synthétique de fécondité de 2, au-dessous du seuil de remplacement, fixé à 2,1. Le contrôle des naissances se fait à la base, il ne vient pas du sommet. L’État doit accompagner le mouvement social, il ne peut le modeler à sa guise sur la longue période.

Laisser croire que parler de maîtrise de la fécondité, c’est obligatoirement aller vers une société contraignante allant contre le libre-arbitre des individus, c’est donc faire preuve de ce qu’on appelle le sophisme de la pente glissante. Il s’agit d’une forme de pétition de principe consistant à affirmer sans preuves historiques que ce que dit ou pense l’autre déclenchera une chaîne d’événements tous plus dommageables les uns que les autres. Emmanuel Pont, actuellement célébré par les médias, en est un spécialiste : « Dans l’histoire, les politiques de contrôle des naissances se sont toujours mal passées. Il y a un historique assez sombre d’abus de stérilisations forcées, d’eugénisme finalement. La frontière est ténue, entre décider qui a le droit d’avoir un enfant et qui a le droit de vivre… Et c’est aussi une politique qui serait imposée aux femmes, aux minorités, encore une fois…1

Notons au contraire que les régimes autoritaires imposent le natalisme, les exemples historiques sur ces pratiques lapinistes sont innombrables. Ainsi Mao, Ceaucescu, Khomeini, Erdogan, Bolsonaro et bien d’autres. Ce sont ces régimes politiques non démocratiques qui doivent être condamnés. Pas les malthusiens qui veulent que le niveau de la population soit conforme aux niveau des ressources naturelles et qui font confiance au sens de la responsabilité des personnes.

Un malthusien d’aujourd’hui applique la formule gandhienne « la fin est dans les moyens comme l’arbre dans la semence ». Il ne peut être accusé de vouloir instaurer la violence étatique. La dénomination de l’association « Démographie Responsable » va dans le bon sens ; nous conseillons à toutes les personnes inquiètes d’un monde de 8 milliards d’êtres humains d’adhérer.

https://www.demographie-responsable.org/nous-rejoindre.html

1. https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-11-14/faut-il-arreter-de-faire-des-enfants-pour-sauver-la-planete-voici-les-reponses-de-deux-experts-7964dc7d-93c2-4d61-9cbf-9d967546b9c4

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Surpopulation, tabou médiatique et lectorat

Il existe un important décalage entre la représentation de la question démographique par les médias, insouciante, et la perception du citoyen, inquiet dans ses commentaires. Par exemple un journal local, La Charente Libre, se contente le 16 novembre 2022 d’une infographie :

https://www.charentelibre.fr/international/infographie-2-5-milliards-en-1950-8-milliards-en-2022-les-chiffres-cles-de-la-population-mondiale-12997858.php

Les commentaires de l’article

Yukio : Et moi et moi et moi.

DCV @Yukio Sept cent millions de chinois à l’époque de Dutronc

vladimir : Quoiqu’on dise mais c’est quand même au génie humain du capitalisme si aujourd’hui l’humanité arrive à nourrir et à soigner 8 milliards d’humains. Il suffirait d’une période humide qui toucherait la Russie, La Chine et l’Ukraine pour voir une famine de 1 ou 2 milliards d’humains

אב בודד  : Bon de toute façon tout rentrera dans l’ordre, deux solutions, de façon douce par notre volonté ou de la façon qu’utilise la nature et là, il ne faudra pas dire, on ne savait pas, on a eu un avant gout avec le covid, la prochaine fois ça risque de ne pas être aussi calme, le jour où on va se prendre une pandémie genre fièvre hémorragique, on aura une coupe drastique dans la démographie, c’est surtout ça qui me fait peur parce que ce n’est qu’une histoire de temps.

Réactionman : C’est bien pour ça que nos hautes autorités cherchent un moyen pour faire de la sélection  » naturelle « . Le Covid aurait pu commencer, mais ce n’était pas suffisant alors va falloir retrousser les manches et trouver autre chose de plus …..J’ai bien quelques idées, mais…..

Dominique Mounier : La démographie en chute libre ? Normal, le sperme ressemble de plus en plus à du bouillon de moules marinières .

Ano120288 : Plus on est de fous plus on rigole.!!!!!—– Mais en 2080 avec une population de plus 30% , je ne pense pas que d’ici-là .La surface habitable du globe aura forci de 30 % .—Ne reste que deux deltas . Colonisations sur et sous les mers. Ou d’autre planètes . Et ils ne pourront qu’ écrire ; Ici il y a trop de fous ,et on ne rigole plus !!!

Orginal Casse Burnes : mouai.. ca va faire un sacré paquet de migrants ca encore..

Libre penseur Libéral : Je n’entends pas beaucoup nos écolos gauchos aborder le sujet. Et pourtant je me dis avec ma petite tête que si la population se stabilisait on laisserait plus de place à la diversité biologique. Le problème est que le côté gaucho de nos écolos et pris à revers…. Il est plus facile d’attaquer tel ou tel milliardaire qui utilise un jet.

Complément d’analyse

Sur ce blog biosphere, nous cherchons toujours à approfondir. Actualisons les paroles de Dutronc, chiffres arrondis à l’inférieur :

700 millions de Chinois en 1966 => 1,4 milliards en 2022

Trois ou quatre cent millions de Noirs => 655 millions

80 millions d’Indonésiens => 276 millions

Cinquante millions de Vietnamiens => 98 millions

Retenons aussi ce que les paroles de la chanson révélaient de notre inertie en matière démographique :

« Et moi, et moi, et moi, Avec ma vie, mon petit chez-moi, Mon mal de tête, mon point au foie, J’y pense et puis j’oublie, C’est la vie, c’est la vie

« Et moi, et moi, et moi, Avec ma voiture et mon chien Son Canigou quand il aboie J’y pense et puis j’oublie C’est la vie, c’est la vie

Cinquante millions de gens imparfaits Et moi, et moi, et moi Qui regarde Catherine Langeais À la télévision chez moi J’y pense et puis j’oublie

NB : La population mondiale en 1966 était de 3,3 milliards, en 2022 elle arrive à 8 milliards, plus du double…

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Pour une Démographie Responsable, les livres

L’association « Démographie Responsable » est la seule en France à militer pour une décroissance démographique. Plusieurs de ses membres ont publié un livre, en voici une présentation.

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable (Edilivre, octobre 2022)

de Michel Sourrouille, enseignant en sciences économiques et sociales

Nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette Terre. Non seulement il y a des famines, des guerres et des épidémies, mais aussi chômage de masse, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, extinction des espèces… Comme l’avait indiqué Malthus au début du XIXe siècle, notre nombre augmente tendanciellement plus vite que nos ressources. Ce livre donne les moyens de bien comprendre ce message, inquiétant et toujours d’actualité.

C’est aussi un soutien à l’association « Démographie Responsable » qui milite pour une maîtrise raisonnée et raisonnable de la fécondité humaine. Si les mots « surpopulation », « malthusien » et « engagement  individuel et collectif » faisaient irruption dans le débat public, ce livre aurait atteint son objectif.

Le défi du nombre (Baudelaire, 2e trimestre 2022)

de Didier Barthès, porte-parole de l’association« Démographie Responsable », avec Antoine Waechter, candidat des Verts à l’élection présidentielle de 1988

Quand la sixième extinction n’est plus discutable, quand c’est l’équilibre entier de la biosphère qui se trouve menacé, il n’est plus possible de passer sous silence la question du nombre des hommes. Parce que nos effectifs toujours croissants nous conduisent à occuper tous les territoires du vivant, parce que, sauf à imposer la pauvreté aux plus riches qui ne veulent pas y revenir et aux plus pauvres qui veulent y échapper, notre nombre est et sera toujours un facteur multiplicatif de toutes les pollutions, de toutes les empreintes de l’homme sur la Terre. C’est un défi colossal que de maîtriser notre démographie, que d’assurer en douceur un retournement des tendances, c’est à dire la stabilisation de nos effectifs puis leur décrue. Économiquement et démographiquement l’équilibre de nos sociétés est basé sur la croissance. Or, c’est aujourd’hui une option qui n’est plus envisageable : la Terre est saturée. 

C’est la maîtrise de nos effectifs qui conditionne nos chances de lutter efficacement contre l’effondrement qui s’annonce. Après avoir montré combien la situation démographique d’aujourd’hui constitue une exception, un pic forcément non durable dans l’histoire de notre espèce, et avoir également détaillé les situations très diverses que connaissent les différents pays, Antoine Waechter et Didier Barthès explorent les différents volets de la question, écologique, alimentaire, économique, religieux et politique. Il est urgent que la régulation se fasse de notre propre volonté plutôt que par la confrontation forcément brutale aux limites de notre planète.

Permis de procréer (Albin Michel, 2019)

d’Antoine Buéno, ESSEC et Sciences-Po

Le permis de procréer d’Antoine Bueno est proche des objectifs de l’assistance sociale avec suivi des enfants déjà là et pourrait aboutir à ce qui existe déjà dans les cas extrêmes, un jugement de déchéance parentale : « De même qu’il faut avoir une compétence pour conduire une voiture, il faut à l’évidence une compétence pour être parent. Il est donc nécessaire de fixer des critères pour être éligible à la parentalité (critères médicaux, d’âge, de moralité…)…

Tandis que les transitions énergétiques, agricoles et industrielles sont des mastodontes difficiles à remuer, la maîtrise démographique apparaît d’une simplicité évangélique. il suffit de préservatifs et de stylos. Cela pourrait être mis en place en finançant le planning familial mondial et ses besoins en contraception partout où il y a lieu, ainsi que la scolarisation des filles dans le monde entier : «  A lui seul, le financement du planning familial suffirait à réduire de 40 % l’accroissement de la population mondiale. En effet on dénombre plus de 30 millions de naissances non désirées sur la planète pour 80 millions de personnes en plus chaque année. Quant à la scolarisation des filles, son impact démographique est majeur. Plus les filles vont à l’école, plus le taux de fécondité baisse rapidement et fortement. Féminisme et environnement, même combat, accélérer la transition démographique revient à mettre en adéquation droits des femmes et droits de la nature. Comparé à ce que les transitions économiques réclameront, une telle politique aurait un coût dérisoire : 43 milliards de dollars par an selon l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population) dont 4 pour couvrir les besoins des femmes en planification familiale et 39 pour scolariser les filles jusqu’au secondaire »

Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (Sang de la Terre, 2014)

Collectif, dont Didier Barthès et Michel Sourrouille. Sommaire :

Annaba : « les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens ».

Didier Barthès : « Un droit contre tous les autres. »

Théophile de Giraud : « Save the planet, make no baby !»

Alain Gras : « La surchauffe de la croissance ».

Alain Hervé :  l’inconvénient d’être humain ».

Corinne Maier : « la grande baby-llusion ».

Jacques Maret: « Population, alimentation, agronomie et famines »

Jean-Claude Noyé : « contraception et avortement, ce qu’en disent les religions »

Pablo Servigne : « 9 milliards en 2050 ? Pas si sûr »

Michel Sourrouille : « la décroissance des migrations sur une planète close et saturée ».

Michel Tarrier : « Notre occupation indue des niches écologiques des autres espèces.

Jean Christophe Vignal : « Penser la dénatalité est un exercice difficile ».

La dénatalité pourrait favoriser le bonheur sur Terre, c’est l’aventure qui est proposée dans ce livre…

Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence (Fauves éditions, 2017)

de Jean-Loup Bertaux, docteur en géophysique

Avant le 19ème siècle, sur les 6 enfants en moyenne qu’une femme mettait au monde, seuls deux d’entre eux arrivaient à l’âge adulte. Mas ce fut bientôt 6 sur 6 qui se retrouvèrent en âge de procrée : d’où une croissance exponentielle depuis 1800 environ. Il faut libérer la parole en ce qui concerne la surpopulation. Bouchons sur les routes, entassement dans le métro, plages bondées, régions autrefois sauvages et maintenant bétonnées, air pollué dans les méga-cités, chaque jour nous donne des occasions de nous dire que si nous étions moins nombreux, la vie en serait beaucoup plus agréable. Plus cette période de surpopulation aura été grande, pire auront été les dégâts infligés à la planète, dont certains irréversibles comme la disparition des espèces. Mais quand j’entreprends d’expliquer mon point de vue, un bon nombre de personnes me demandent qui je veux tuer, et de quelle façon ? Ces interlocuteurs n’ont pas l’air de comprendre que pour baisser la population, il y a une autre manière, qui est la mort naturelle !

En avril 2016 lors du congrès de l’European Geophysical Union, j’interpelle : « Étant donné tous les problèmes que posent une population démesurée, et l’empreinte écologique globale qui dépasse déjà ce que peut produire la Terre, pouvez-vous nous donner un seul argument pour dire que l’humanité serait mieux à douze milliards qu’à 7 milliards. » Réponse de James Woudhuysen : « C’est grâce à la réflexion de ces 5 milliards de cerveaux supplémentaires qu’on trouvera comment les nourrir ! » Cette réponse consternante était une insulte à l’intelligence des 7 milliards qui existent déjà, qu’il déclare incapables de trouver ce que 5 milliards de plus trouveraient facilement. Parler de « développement durable » quand la planète en est déjà à plus de 7 milliards d’habitants (en 2011, 8 milliards en 2022), cela n’a plus guère de sens.

Parce que l’action sur la démographie est une action assez lente, il faut la déclencher dès maintenant. Tout retard sur ce chapitre sera chèrement payé par nos descendants. Le concept de famille nombreuse fut en son temps auréolé de prestige ; maintenant il faut le voir plutôt négativement. Un enfant, ça va ; trois, bonjour les dégâts !Il nous faut jouer simultanément sur les deux facteurs que sont le niveau de consommation individuelle et la taille de la population. Contraception maintenant ou massacre demain. Nous avons le choix entre supprimer de futurs migrants avant qu’ils ne naissent, ou les recevoir à la mitrailleuse lourde par nos descendants. En un mot comme en cent, pour que nos enfants soient heureux, il faut qu’ils soient moins nombreux.

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Le planning familial international, nataliste

Lire leurs textes est hallucinant, à 8 milliards la notion de surpopulation n’existe pas. Circulez, y’a rien à voir !

Journée des 8 milliards – Célébré en marge de la Conférence internationale sur le planning familial

Selon les prévisions, la population mondiale devrait atteindre 8 milliards d’individus le 15 novembre 2022. Huit. Si l’on fait pivoter horizontalement le chiffre (8), on obtient le symbole de l’infini (∞). Huit milliards d’entre nous, c’est la possibilité d’influer sur notre avenir commun. En protégeant les droits individuels, nous pouvons libérer le potentiel illimité des personnes du monde entier pour relever les défis auxquels les sociétés sont confrontées, ainsi que les difficultés globales qui nous mettent toutes et tous en danger. Ce seuil historique est à la fois une occasion de se réjouir et une opportunité d’appeler l’humanité tout entière à trouver des solutions aux problèmes que nous connaissons.

https://www.unfpa.org/fr/events/day-of-8-billion

Le 15 novembre 2022, notre monde comptera 8 milliards d’individus. Voilà un chiffre à célébrer, mais aussi une occasion de réfléchir : comment créer un monde où 8 milliards d’entre nous peuvent s’épanouir ? La croissance de notre population témoigne des progrès de l’humanité, notamment de réductions de la pauvreté et de l’inégalité des genres, d’avancées dans la santé, et d’un accès élargi à l’éducation. Cela a permis à un plus grand nombre de femmes de survivre à leur accouchement, à plus d’enfants de survivre au-delà des premières années de vie, et a eu pour résultat des vies plus longues et en meilleure santé, décennie après décennie.

(Mais) les taux de natalité varient d’un pays à l’autre : certaines populations sont toujours en croissance rapide, d’autres commencent à décliner. Derrière ces tendances, quelles qu’elles soient, se cache un très grand manque de choix pour la majorité des individus. La discrimination, la pauvreté et les crises, ainsi que des politiques coercitives portant atteinte aux droits reproductifs des femmes et des filles, privent bien trop de personnes de soins de santé sexuelle et reproductive et d’information en la matière, notamment de contraception et d’éducation à la sexualité. En tant que communauté internationale, nous sommes face à de grandes difficultés. Pour y répondre, pays et communautés doivent faire preuve de résilience. Cela passe par un investissement dans les individus et par des sociétés inclusives, pour que toutes et tous puissent bénéficier d’une qualité de vie leur permettant de s’épanouir dans un monde en constante mutation. Il nous faut investir dans l’amélioration des infrastructures, de l’éducation et de la santé, et garantir l’accès aux droits et à la santé sexuelle et reproductive.

  • Nous devons systématiquement supprimer les obstacles, qu’ils soient liés au genre, à la race, au handicap ou au statut migratoire.
  • Nous devons repenser nos modèles de croissance qui ont mené à la surconsommation et alimenté la dégradation de l’environnement et les changements climatiques.
  • Nous devons nous assurer que les pays les plus pauvres aient les ressources nécessaires pour assurer le bien-être de leurs populations en pleine croissance.

Toutefois, si les tendances démographiques peuvent guider les choix politiques que nous faisons en tant que sociétés, il existe d’autres choix – comme celui d’avoir ou non des enfants et à quel moment – que les politiques ne peuvent dicter, car ils appartiennent à chaque individu. Ce droit à l’autonomie corporelle sous-tend tous les droits humains et constitue une fondation solide pour des sociétés résilientes, inclusives et prospères, capables d’affronter les défis de notre monde.

Lorsque notre corps et notre avenir nous appartiennent,  nous sommes plus fort·e·s : #8MilliardsEnsemble. 

Pour avoir un autre discours,

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

A commandes à la FNAC

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

 

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8 milliards, le point de vue de Michel C

L’intégrale d’un commentateur, Michel C, à propos de notre dernier post :

8 milliards, crainte ou déni, deux expertises

Michel C : Analyse personnelle. Désolé, mais cette fois ce sera un peu plus long. En espérant donc ne pas être coupé au «montage». Les articles de Biosphère se suivent et se ressemblent. Ces «débats» aussi. La seule chose qu’ils puissent faire, c’est me conforter dans mes convictions. Le 19 NOVEMBRE 2022  (“Emmanuel Pont, un démo-sceptique”) j’ai commenté vite fait ce débat qui s’est tenu le 15 novembre sur ARTE. Mon résumé tient en une petite phrase : Débat courtois, qui ne m’a absolument rien appris que je ne sache déjà.

Je n’ai pas la prétention de me présenter comme un expert de quoi que ce soit. Comme toujours, j’essaie seulement de faire fonctionner ce qu’il me semble être mon esprit critique. D’être logique, méthodique, etc.

1) Le titre : « 8 milliards, crainte ou déni, deux expertises »
1.1) Comme si tout le monde, déjà, connaissait réellement ce chiffre. Et/ou mesurait réellement ce qu’il signifie. Comme s’il suffisait de dire à quelqu’un «La planète compte 8 milliards d’êtres humains», ou «la fortune de Jeff Bezos est de 144 milliards d’euros», pour que l’informé soit en mesure d’en penser quelque chose de forcément intéressant. C’est pourtant sur ce postulat que fonctionnent les sondages.
1.2) Comme si ce chiffre ne pouvait se traduire que par ces deux seules attitudes : la crainte OU le déni. C’est alors oublier l’indifférence, l’acceptation, la résignation et autres. Et bien sûr aussi l’obsession.

Pour ce qui est de la crainte (la peur), on ne peut pas faire comme si toutes les variantes se valaient (un peu, beaucoup, passionnément etc.).
Pour ce qui est du déni, de réalité je suppose, j’estime qu’on devrait déjà commencer par bien s’informer sur la chose.

2) « Le membre de l’association Démographie responsable […] est formel : en aucun cas, il ne faut imposer de mesures autoritaires. »
Le membre dont il est question ici est l’expert Michel Sourrouille. Dans le débat sur ARTE c’était Didier Barthès (porte-parole de l’association DR) qui parlait. Tous les deux sont donc, publiquement, sur la même longueur d’onde en ce qui concerne ces fameuses «mesures autoritaires». Très bien.

N’empêche que le discours de Michel Sourrouille, ainsi que son attitude, ses stratagèmes etc. notamment sur ce blog m’obligent à m’interroger. Nous pourrions alors remplir des pages, et leur poser une foule de questions. Juste pour bien cerner ce que tout le monde entend par «mesures autoritaires».

3) « Je trouve que c’est un débat qui devient rapidement glissant. » (E. Pont)
C’est notamment l’emploi de cet adjectif dans cette phrase qui a valu à Emmanuel Pont de se voir accusé par Biosphère (Michel Sourrouille) d’utiliser le fameux sophisme de la pente glissante. Autrement dit d’être malhonnête, un bonimenteur et autres «gentillesses» dont Michel Sourrouille affuble régulièrement et systématiquement tous ceux qui ne sont pas sur sa Ligne. Moi-même, par exemple.

Lire, Emmanuel Pont, sophiste de la pente glissante

4) 8 milliards… débat OU «débat» ?
J’ai bien sûr commenté cette histoire de glisse. Comme tout un tas d’autres éléments du discours malthusien, comme tout un tas d’autres points qui sont loin d’être clairs. Mais à quoi bon ? Et je ne compte plus les fois où j’ai dit que ce débat était pipé, «miné» comme disent d’autres, qu’il n’y a pas de débat à proprement parler. Et donc que ce type de «débat» ne peut, AU MIEUX, que tourner en rond. C’est à dire qu’il ne peut mener à RIEN. Rien de BON en tous cas.

Seulement en disant ça, je me vois moi-même qualifié de «sophiste de la pente glissante». C’est donc bien ce que je dis, nous restons condamnés à tourner en rond, à parler pour rien, si ce n’est pour faire monter la Pression, échauffer les esprits, toujours plus, comme s’ils ne l’étaient pas assez comme ça, etc. etc.

( Fin )

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8 milliards, crainte ou déni, deux expertises

Voici, dans Ouest-France du 14 novembre 2022, le compte-rendu d’un débat qui oppose Michel Sourrouille à Emmanuel Pont.

Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?

Voici les réponses de deux experts

Par Juliette BROSSAULT

La planète comptera 8 milliards d’êtres humains à partir du 15 novembre 2022, selon l’Onu. Certains observateurs tirent la sonnette d’alarme : il faudrait, selon eux, limiter la croissance de la population mondiale pour éviter la catastrophe climatique. D’autres estiment que ce n’est pas la solution, que seul un changement de nos modes de vie permettrait de s’en sortir. Décryptage avec les experts Michel Sourrouille et Emmanuel Pont.

Le 15 novembre 2022, le cap des 8 milliards d’habitants sur la planète sera franchi, estime l’Onu, l’Organisation des nations unies. Un chiffre qui pourrait atteindre les 9,7 milliards en 2050 et les 10,4 milliards dans les années 2080 ! À l’heure où les alertes sur le changement climatique se multiplient, cette démographie galopante est un problème, estiment certains experts. D’autres jugent au contraire que concentrer la lutte contre le changement climatique sur une baisse de la natalité serait une erreur. Les experts se divisent sur la question.

« Nous allons au désastre parce que la population augmente beaucoup trop vite », affirme ainsi Michel Sourrouille, auteur du livre » Alerte surpopulation : le combat de démographie responsable » (éditions Édilivre). L’homme de 75 ans se dit malthusien, une doctrine inspirée des travaux de l’économiste britannique Thomas Malthus, qui prône une baisse de la natalité pour que la croissance de la population ne surpasse pas celle des ressources. L’association Démographie responsable, dont il est membre, souhaite que « les personnes deviennent conscientes de leur capacité à changer la planète, qu’ils se sentent responsables ». Il ajoute : « Je suis très surpris que ce soit la seule association en France qui réfléchisse à la question démographique. »

Stabiliser la population, voire la diminuer, est la solution pour sauver la planète, pense Michel Sourrouille : « On ne peut pas vivre plus nombreux que les ressources que la planète nous donne. C’est la loi des rendements décroissants : plus on prend des ressources à la Terre, plus on l’épuise. »  En 2022, le jour du dépassement – la date à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en un an, calculée par le Global Footprint Network – a été établi au 28 juillet…

Pour Emmanuel Pont, ingénieur et auteur du livre « Faut-il arrêter d’avoir des enfants pour sauver la planète ? » paru en février 2022 aux éditions Payot, le problème est moins la hausse de la population que nos façons de vivre et de consommer. « Il faut changer nos modes de vies, les mécanismes politiques, économiques de la société, la répartition des pouvoirs et des richesses entre les pays, la culture consumériste », détaille-t-il.

Il rappelle aussi que la croissance démographique est surtout importante en Afrique – ce sont les « pays d’Afrique subsaharienne qui devraient contribuer à plus de la moitié de l’augmentation prévue jusqu’en 2050 », selon le département des affaires économiques et sociales de l’Onu – un continent au poids écologique très faible. Alors que dans les pays riches, les plus pollueurs, le taux de fécondité soit le nombre moyen d’enfants par femme, ne fait que diminuer. Il atteint moins de 1,5 enfant par femme, en Europe, en 2022. « En France, on est déjà en surnombre », estime pour sa part Michel Sourrouille.

Le géant asiatique, la Chine, plus gros pollueur de la planète, devrait aussi connaître une baisse démographique, avec 110 millions d’habitants en moins entre 2022 et 2050, ce qui représente 8 % de sa population, selon la projection de l’Onu. Au total, Emmanuel Pont rappelle que la population devrait se stabiliser sur Terre à 10,4 milliards personnes vers 2080 jusqu’à la fin du XXIe siècle. Prôner une politique de baisse de la natalité reviendrait à « imposer les conséquences de nos modes de vie au reste du monde », analyse-t-il.

Emmanuel Pont pointe aussi du doigt la chronophagie d’une politique de contrôle des naissances. « Il faut beaucoup de temps pour que la population évolue. J’avais fait le calcul, si on introduit la politique de l’enfant unique en France, il faudra attendre à peu près 2100 pour que la population soit divisée par deux, détaille-t-il. Sachant que l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2050, il sera déjà trop tard. » Il ajoute : « J’avais calculé le poids d’avoir un enfant dans une famille « écolo », c’est-à-dire qui fait des efforts pour réduire fortement ses émissions, et on arrivait autour d’une tonne par an. Ce n’est pas négligeable, donc je ne pense pas que ça soit absurde de ne pas avoir d’enfants pour cette raison. Mais cela ne me semble pas important par rapport au reste, ce n’est pas la priorité et cela ne suffirait pas. »

Michel Sourrouille pense au contraire que la croissance démographique et nos modes de vie sont liés : « Tout est interdépendant, il ne faut pas séparer les problèmes. » Il prend l’exemple de la voiture individuelle, source d’émissions de gaz à effet de serre. Pour chaque automobile, il faut un conducteur : « Donc s’il y a beaucoup trop d’automobiles, c’est qu’il y a beaucoup trop de conducteurs. Nous ne pouvons pas séparer la démographie de nos modes de vie. Il faut penser à réduire notre niveau de vie à l’occidentale et ne pas continuer à augmenter la population », souligne-t-il.

Le membre de l’association Démographie responsable déplore la politique nataliste du gouvernement français. Il pointe les allocations familiales qui favorisent les familles nombreuses ou le système des retraites qui est un « cercle vicieux », selon lui : « Il faut faire des jeunes pour payer les retraites… » Pour faire face à la croissance démographique en Afrique, il faudrait selon lui que les pays riches consacrent des aides au développement des plannings familiaux. Mais il est formel : en aucun cas, il ne faut imposer de mesures autoritaires.

Un avis partagé par Emmanuel Pont : « Dans l’histoire, les politiques de contrôle des naissances se sont toujours mal passées. Il y a un historique assez sombre d’abus de stérilisations forcées, d’eugénisme finalement. La frontière est ténue, entre décider qui a le droit d’avoir un enfant et qui a le droit de vivre… Et c’est aussi une politique qui serait imposée aux femmes, aux minorités, encore une fois. » Arrêter de faire des enfants « pour sauver la planète » pose aussi « des questions philosophiques sur le droit à procréation », poursuit-il. « On ne va pas mettre le fait de faire des enfants sur le même plan que des choix de consommation comme prendre l’avion ou manger un steak… Je trouve que c’est un débat qui devient rapidement glissant. »

Pour en savoir plus,

Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable

https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/

Pour te procurer ce livre, tu peux faire une commande ferme auprès de ton libraire de proximité, car les libraires ne peuvent retourner leurs invendus.

A défaut tu commandes à la FNAC qui référence ainsi le livre :

https://livre.fnac.com/a17437174/Michel-Sourrouille-Alerte-surpopulation

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Des éco-terrorisants au parlement !

La déconsidération de l’écologie prend souvent la forme du sophisme de la pente glissante : exagérer ce qu ’on dit ou prtique pour en dénier la validité. Ainsi le fait de traiter les écolos de Khmers verts, d’Ayatollahs de l’écologie, d’écoterroristes, et même au niveau de nos élus d’écototalitarisme. Ainsi des défenseurs de la corrida, un spectacle vivant qui remonte à la première moitié du XVIIIe siècle.

Dans une tribune du MONDE, plus de deux cents élus, dont Christophe Castaner et Bruno Retailleau, défendent la corrida et s’opposent à « l’écototalitarisme » : « Interdire la corrida, c’est interdire une culture et humilier une partie de nos concitoyens. Nous ne l’accepterons pas. Du sapin de Noël à la chasse, du barbecue amical aux rêves d’enfants de devenir aviateur, nous ne voulons pas interdire, normer, supprimer, effacer. Nous sommes des défenseurs acharnés de la liberté, et des opposants résolus à l’écototalitarisme. Nous croyons à la défense de la condition animale, mais cela ne doit pas servir d’alibi pour effacer nos singularités culturelles, nos marqueurs régionaux, bafouer le respect d’autrui et la fraternité qui fonde notre République »

Le point de vue des écologistes

CH TokTik : Ecototalitarisme..wow…et pourquoi pas éconazisme, ça sonne encore mieux.

lanceleaudulac : Déposer une proposition de loi au parlement pour l’interdiction de la corrida, c’est du totalitarisme ? Ouhaou ! Et ils sont 200 à avoir signé !

Thierry Reboud : Ecoterrorisme, écototalitarisme… Il faudrait peut-être suggérer aux zozos qui nous gouvernent d’arrêter les drogues dures. C’est à peu près aussi niais que les excités qui traitaient Macron de dictateur. Passé un certain point de logorrhée, il ne faut pas s’étonner que les mots n’aient plus aucun sens.

Vampyroteuthis : C’est quand même un signe qui montre que l’opposition à l’écologie s’essouffle de plus en plus. C’est la propension à associer de manière sémantique l’écologie à tout un tas d’horreurs pour conforter une réaction de rejet. Nous attendons avec impatience écotchernobyl, écholocauste, voire et ce serait un coup fatal écolibéralisme.

Lucy : Regardez un peu « les instruments qui ne provoquent pas la souffrance du taureau » : – lances à enfoncer dans la nuque pour couper les muscles du dos, obligeant l’animal à regarder le sol. – harpons à enfoncer dans la plaie mais pas trop pour que le spectacle dure un peu. – épée pour mettre à mort l’animal. Tout cela pour faire bander les vieux qui regardent en criant olé afin de couvrir les hurlements de douleur de l’animal (entendus dans mon appartement à Barcelone situé à coté des arènes, fenêtres fermées).

DTGE : Au nom de traditions dignes des jeux du cirque, la corrida, la chasse à courre ou celle d’espèces d’oiseaux menacées perdurent… « Panem et circenses » disaient les romains. Être responsable en démocratie ce n’est pas faire plaisir à des minorités qui s’accrochent à des pratiques d’un autre âge irrespectueuses du bien être animal…

Pythéas : Il ne reste plus qu’à réhabiliter les combats de gladiateurs. Après tout, c’est beau quand on est spectateur. Et puis, ça nous replongerait dans la culture et la tradition antique. C’est quand-même aussi notre héritage culturel, non ? Et puis tous ces élus retrouveraient un privilège jouissif : épargner la vie ou faire égorger le vaincu. Bandes d’éco-totalitaristes anti-corrida, vous voudriez nous priver de ça ?

Haïdouk : Sont-ils également pour rétablir le droit de fumer dans les espaces publics fermés ? Pour le rétablissement de la pratique si charmante du supplice de la roue ou de l’écartèlement ?

PRC : Bahhh. On peut dire que l’on tue sur Terre environ 100 milliards d’animaux de boucherie par an alors la corrida, ça ne représente pas grand chose. PM22 fait remarquer qu’en plus on commence par la corrida et dieu sait où ça se terminerait ? L’interdiction du foie-gras ? des huîtres que l’on mange vivantes ? Jusqu’à ce qu’un jour on autorise les émissions de téléréalité où les candidats désarmés sont poursuivis par des chasseurs (multiples versions de ce cauchemar en SF). Que les amateurs de corrida passent plutôt aux rapports sado-maso, au moins le partenaire est consentant.

Michel SOURROUILLE : J’ai fait un rêve, merveilleux rêve, qu’un homme beau et costaud se retrouve dans l’arène, tout nu. Nous avons sélectionné cet homme pour sa force et son intelligence, nous l’avons élevé avec d’autres dans l’ignorance de son sort funeste, nous l’avons choisi pour mourir aujourd’hui en public. Ainsi va la vie. Il entre sur le sable, aveuglé par les projecteurs, court à droite ou à gauche, ne sait où aller, ce qu’on attend de lui. Une clameur gonfle, un taureau entre à son tour, majestueux dans sa robe noire, il salue la foule en délire. L’homme comprend brusquement, ce sera une lutte à mort, il cherche comment se défendre, on lui lance un petit couteau. Le spectacle commence. Le taureau, mon frère, va sortir vainqueur, presque toujours. Mais mon cœur pendant le combat a comme d’habitude défailli pour les risques que le taureau devait prendre face à cet animai sur deux pattes bien armé de sa lame d’acier.

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COP27 : Vive les énergies fossiles !

La conférence mondiale sur le climat (COP27) s’est achevé ce dimanche 20 novembre 2022. Elle a reconnu pour la première fois la nécessité d’aider financièrement les pays les plus vulnérables, elle a échoué faute d’accord sur les énergies fossiles. La COP27 a répondu aux symptômes de la crise mais pas à ses causes. Le texte mentionne seulement que les pays s’engagent à accélérer la réduction de l’utilisation du charbon et la sortie des subventions « inefficaces » aux énergies fossiles, la même promesse que celle prise l’an dernier. Le pétrole et le gaz ne sont pas évoqués, alors que l’atteinte de la neutralité carbone implique de ne plus construire aucune installation fossile.

La présidence égyptienne a produit un texte qui protège clairement les pétro-Etats et les industries des combustibles fossiles alors que les promesses des Etats mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement climatique de 2,5 °C à la fin du siècle. La conférence avait accueilli un record de 636 lobbyistes de cette industrie et a donné lieu, en coulisse, à la conclusion d’une vingtaine de contrats de gaz.

Le point de vue des écologistes

Donc 27 années pour éviter sciemment de lutter contre le réchauffement climatique. Nos génération futures vont souffrir, et les plus vulnérables mourir de façon très prématurée.

Nos archives sur ce blog biosphere montrent que les parlottes diplomatiques ne servent à rien. A croire qu’on veut que des militants exaspérés fassent sauter des centrales thermiques…

Echec de la COP13 à Bali

le fiasco de Copenhague (COP15)

les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

2COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

COP25, des résultats insignifiants

COP26, un sommet pour VIP, bilan nullissime

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