Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG de 2022, Sea Shepherd Origins, lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Et pour le Japon amateur des baleines, c’est un homme à abattre… Le ministère de la justice danois continue d’étudier la demande d’extradition du Japon…Dans la prison de Nuuk, les conditions de détention de Paul Watson se sont récemment durcies, sans explication.
Paul Watson, l’activiste des océans
« J’ai vite compris que manifester pacifiquement ne servirait jamais à rien »
Son histoire
Paul Watson rejoint les premières campagnes de Greenpeace, au début des années 1970, notamment contre les navires soviétiques qui chassent la baleine pour leur huile, utilisée dans la construction de missiles balistiques en pleine guerre froide.Mais, en 1977, l’emblématique ONG le met à la porte. Le jeune homme est accusé de « vandalisme », après avoir confisqué les dangereuses matraques de chasseurs de phoque, dans le Grand Nord canadien. Avec quelques amis, Paul Watson décide alors de créer la Sea Shepherd Conservation Society, sa propre organisation, avec un logo, bientôt iconique, montrant un crâne, un trident et un bâton de berger sur un drapeau noir. En 2019, la notice rouge d’Interpol – qui autorise l’arrestation immédiate d’un suspect partout dans le monde – semble tracasser la direction de la branche américaine de Sea Shepherd comme celle de Sea Shepherd Global. Certains hauts gradés de l’ONG exigent la démission de Paul Watson. La passe d’armes révèle alors deux visions incompatibles de l’engagement pour la planète, entre l’action directe d’un côté et la recherche constante du compromis de l’autre. « Plusieurs dirigeants de l’organisation voulaient arrêter les confrontations en mer, pour nouer des partenariats avec des gouvernements et des entreprises plus ou moins recommandables », s’insurge Paul Watson.
La dispute a dégénéré en scission : le 27 juillet 2022, Paul Watson et Lamya Essemlali ont été évincés de la direction de la maison mère. Le fondateur de l’ONG a créé sa propre structure domiciliée en France, la Captain Paul Watson Foundation, où il a emmené les branches française, brésilienne et britannique de Sea Shepherd, qui lui sont restées fidèles. Depuis l’arrestation de Watson, la direction de Sea Shepherd ne s’est jamais exprimée publiquement pour dénoncer l’emprisonnement de son fondateur.
Ses actions
Pour ses opérations barrant la route à des chalutiers, l’ONG aux 3 millions d’euros de budget annuel peut mobiliser une dizaine de bateaux, un hélicoptère et des centaines de volontaires dévoués. Aux personnes qui souhaitent rejoindre son équipe, Paul Watson pose toujours la même question : « Etes-vous prêt à mourir pour une baleine ? »L’activiste se vante d’avoir fait sombrer dix navires dans sa carrière de sauveur de cétacés. Selon ses estimations, en cinquante ans, Sea Shepherd a sauvé environ 6 000 cétacés. Dans les mouvements écologistes, les méthodes de Paul Watson ont fait école. Ces trois dernières années, le sabotage d’infrastructures, que l’habile marin pratique depuis ses débuts, a été adopté par de nombreux groupes militants occidentaux comme Les Soulèvements de la Terre, en France, ou Just Stop Oil, au Royaume-Uni. Après la pandémie de Covid-19 et un regain mondial des investissements dans les énergies fossiles, beaucoup de jeunes ont abandonné les grandes manifestations lancées par Greta Thunberg entre 2018 et 2020, les jugeant peu efficaces. Ils assument de se « radicaliser », décrit Andreas Malm, auteur de Comment saboter un pipeline (La Fabrique, 2020). Quitte à risquer des peines de prison ferme, alors que la généralisation de ces modes d’action directe s’est accompagnée d’une criminalisation accrue de leurs auteurs, avec des condamnations d’une sévérité inédite.
Rencontré dans la prison de Nuuk, le 22 octobre 2024, Paul Watson s’exprime : « Tous les gens ayant accompli quelque chose dans leur vie ont un jour dû passer par la case prison, non ? Je suis adepte du concept de « non-violence agressive » ; j’ai vite compris que manifester pacifiquement ne servirait jamais à rien. Face à des actions illégales comme la chasse aux baleines à l’échelle industrielle, il faut s’interposer physiquement, tout en s’assurant de ne blesser personne. Et filmer l’offensive dans ses moindres détails. »
Sa sortie de prison ?
Aujourd’hui, de nombreuses personnalités appellent à la libération du célèbre détenu. Plus de 60 communes ont déjà affiché un grand portrait de Paul Watson, accompagné du hashtag #FreePaulWatson, sur la façade de leur mairie. Parmi elles, des municipalités de gauche comme Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), mais aussi Rassemblement national, comme Fréjus (Var), dirigé par David Rachline. Ce soutien de l’extrême droite dérange-t-il l’intéressé ? Pas du tout. « Je peux parler à n’importe qui, répond Paul Watson, dans sa cellule de Nuuk. Je ne pense pas que le clivage politique soit pertinent dans l’écologie. » Pour le fondateur de Sea Shepherd, la gauche et la droite sont les « deux côtés de la même pièce ». Il défend le biocentrisme, ce courant de l’éthique environnementale qui met l’homme sur le même plan que tous les autres êtres vivants, et préfère donc se définir comme « apolitique ». Le cas Paul Watson embarrasse la plupart des écologistes français. Leur soutien est discret, voire inexistant. Des collectifs, comme Action Justice Climat, ont relayé des posts sur les réseaux sociaux taxant explicitement Paul Watson de « racisme ». Lamya Essemlali responsable de la branche hexagonale de l’ONG parle de « couteau planté dans le cœur ». Ces accusations sont « totalement fausses », s’insurge-t-elle en précisant : « Paul est un idéaliste, ça le rend vulnérable. »
L’emprisonnement du chef n’a entravé aucune des campagnes : en Espagne, les bateaux de l’ONG quadrillent la mer pour protéger des tortues ; dans les îles Féroé, ils continuent de patrouiller contre la pêche à la baleine ; enfin, une opération est prévue en Polynésie française pour alerter sur les collisions entre les mammifères marins et les paquebots de croisière.
Le point de vue des écologistes activistes
Il faut bien voir qu’il est en taule depuis 4 mois sans raison autre que « la réflexion » de la justice. Sa détention est prolongée jusqu’au 4 décembre. Une sorte de punition sans le dire pour le punir d’avoir essayé d’agir aux îles Féroé qui massacrent les dauphins au nom d’une « exception culturelle ». Et puis, c’ est le Japon qui ne respecte pas la convention internationale d’arrêt de la chasse à la baleine sous couvert de recherches scientifiques et on connaît le système judiciaire japonais peu respectueux des droits de La Défense ! Greenpeace, au moment son éviction était dirigée par un homme en service commandé, parti aussitôt Paul Watson expulsé ! Mission accomplie. La See Shepard global a été noyautée par des gens qui veulent bien de la notoriété de l’association tout en faisant taire les activistes!
Sur le fond, les actions « diplomatiques » des écologistes ont-elles abouti ? Non ! Comment 0,1 % ou 1 % de la population peut-elle faire respecter la loi ou faire respecter ce qui est sacré pour elle (la terre, l’eau, l’air) ? En distribuant des tracts ? Foutaise. Israël, le Hamas ou Poutine ont compris que négocier pacifiquement ne servirait jamais à rien (etc.). La « non-violence agressive » ou ce qu’on préfère appeler la « contre-violence » s’attaque aux biens et pas aux personnes. N’est-il pas légitime de détruire des biens qui détruisent notre avenir ?
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
Contre-violence et rupture radicale
extraits : Triste monde qu’on fait revivre comme à une époque lointaine, avec du pain et des jeux, une abondance factice et des divertissements débiles. Divertir pour ne pas penser à l’essentiel ! Autant dire sauver le système : celui qui détruit les écosystèmes, bousille notre climat, détruit la vie sur terre, fait exploser les maladies chroniques, et mène l’humanité au désastre. Sortir de la soumission volontaire à son groupe d’appartenance commence toujours de façon marginale… Plutôt que de révolution, nous préférons parler de contre-violence par rapport à un système qui a anesthésié la population, qu’elle vive en France ou sous une dictature…..
Paul Watson nazi, fasciste, d’extrême droite !
extraits : Sur ce blog biosphere, nous essayons d’aider à l’intelligence collective et à la mesure des mots. Nous présentons Paul Watson comme un défenseur acharné de la nature et un non-violent dans l’âme. Mais pour dévoiler les méandres d’Internet par lesquels la pensée analytique devient inaudible, voici les dix premières « Recherches les plus fréquentes » pour accéder à notre site : paul watson extrême droite ; 3000 milliards divisés par 70 million ; paul watson extreme droite ; paul watson nazi ; gandhi pedophile ; isabelle autissier nicolas hulot ; jean kaweskars ; sédation douce ; biosphereinfo ; paul watson fasciste.
Beaucoup trop d’Internautes recherchent la merde là où il n’y en a pas…
Paul Watson, un écoguerrier pourchassé
extraits : Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG, Sea Shepherd Origins (2022), lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Pour le Japon, c’est un homme à abattre….
l’écoterroriste Paul Watson
extraits : Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril 2010 fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ?
Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson
extraits : L’ONG Sea Shepherd (« berger des mers ») a envoyé par le fond bon nombre de bateaux. Le capitaine Paul Watson et ses bateaux ont affronté des baleiniers soviétiques ou japonais, les braconniers sur toutes les mers du globe… sans jamais faire de morts. Mais pour les Japonais, dont il combat sans relâche la pêche à la baleine en Antarctique, c’est un « écoterroriste ». Prétextant des faits remontant à 2002, Paul Watson est arrêté en 2012 par les autorités allemandes à cause d’un mandat d’arrêt émis par le Costa Rica. Une nouvelle procédure sans doute totalement fabriquée par le Japon….
Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson
extraits : Certains le classent parmi les terroristes, il se décrit comme un pirate, il est pour nous un écoguerrier, un eco-warrior, un défenseur farouche des océans. Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre :
« Être écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. Agir avec Sea Shepherd (pour protéger les baleines)….
Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier)
extraits : « Nous, humains, ne sommes que d’humbles passagers du vaisseau spatial Terre. Nous passons le plus clair de notre temps à nous divertir. Nous y avons pris tellement d’aise que nous proliférons jusqu’au point de nuire au système terrestre de maintien de la vie. Plus précisément, nous détruisons l’équipage qui assure le fonctionnement du système : les bactéries, les algues, le plancton, les arbres, les plantes, les vers, les abeilles, les mouches et les poissons. Ils sont insignifiants à nos yeux. En réalité ils valent bien plus que nous. Les vers valent bien plus que les êtres humains. Les abeilles et les fourmis, les arbres et les poissons aussi. Pourquoi cela ? Parce que nous avons besoin d’eux pour survivre mais qu’eux n’ont pas besoin de nous….
Criminalisation des mouvements écolos, erreur
extraits : Un rapport des Nations unies publié le 28 février 2024 s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de désobéissance civile en Europe. Le rapport synthétise un peu plus d’un an de collecte d’informations dans les pays européens signataires de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.
À lire, Capitaine Paul Watson: Earthforce (manuel de l’écoguerrier)
extraits : « L’écologie est la cause la plus juste et la plus morale, elle représente les intérêts de tous les êtres vivants de la Terre. D’un côté il y a les priorités anthropocentriques à court terme. Nous choisissons d’être du côté de la Terre à long terme. L’écoguerrier est un biocentriste. Il sert la biosphère. La protection et la conservation de la Terre sont la priorité absolue de l’écoguerrier. Vous devez être prêt à tout risquer, y compris votre vie et votre liberté, pour défendre son intégrité sacrée. Vous pouvez y parvenir uniquement si vous croyez véritablement au caractère sacré de la Terre, de la nature et de la vie sauvage. Si les forêts de séquoias sont sacrées, alors nous devons considérer leur destruction comme blasphématoire. Pour un éco-guerrier, un séquoia est plus sacré qu’une icône religieuse, une espèce de papillon plus précieuse que les bijoux de la couronne, et la survie d’une espèce de cactus est plus importante que la conservation des pyramides. Politiquement, il n’y a pas de gauche ni de droite car les conséquences d’une catastrophe écologique globale affectent l’ensemble de l’humanité. Les militants écologistes sont peut-être pénibles et chiants pour les autorités en place aujourd’hui, mais, pour les peuples à venir, nous serons des ancêtres respectés. Les militants écologistes représentent la majorité des humains parce que nous représentons tous ces milliards de personnes qui doivent encore naître dans les dix mille ans à venir et plus. En outre les écologistes représentent les milliards d’individus des dix millions d’espèces également citoyennes de la Terre…. »
in Actes sud 2015, domaine du possible, 190 pages, 18 euros
Première version en 1993, Earthforce ! A Guide to Strategy for the Earth Warrior