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Le populisme contre l’État de droit

L’Etat de droit est le fruit de la réflexion des plus grands philosophes, comme John Locke (1632-1704), Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ou Charles de Montesquieu (1689-1755). Ce principe, qui fonde les démocraties libérales, est pourtant de plus en plus attaqué, notamment par une partie de la droite et de l’extrême droite. Ainsi, le nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, issu de l’aile la plus conservatrice des Républicains, a affirmé que l’État de droit n’était « ni sacré ni intangible ».

Certes l’État de droit n’est pas une conception figée. Elle évolue parallèlement aux sociétés, dans un processus « d’élargissement et d’approfondissement ». Mais les contempteurs de l’État de droit voient en lui un obstacle à l’expression de la « souveraineté populaire ». Revendication qui laisse grande la montée de régimes totalitaires au nom du populisme, de la « souveraineté populaire ».

Abel Mestre : L’Etat de droit est « un Etat qui, dans ses rapports avec ses sujets et pour la garantie de leur statut individuel, se soumet lui-même à un régime de droit, et cela en tant qu’il enchaîne son action sur eux par des règles, dont les unes déterminent les droits réservés aux citoyens, dont les autres fixent par avance les voies et moyens qui pourront être employés en vue de réaliser les buts étatiques. »

Le point de vue des écologistes juristes

Un État limité par la règle de droit qu’il doit respecter et qui sache faire respecter celle-ci par tous, voilà une juste définition quand on se souvient de ce qu’il est advenu aux nations où un pouvoir dictatorial a instauré l’État totalitaire.

D’un côté il y a l’état de droit, de l’autre, la loi du plus fort. Poutine avec l’invasion de l’Ukraine, Trump avec l’assaut du Capitole en 2021, Netayahou avec l’interdiction récente de l’UNRWA (l’ONU) de secourir en Palestine sont des exemples frappants de mesures dictatoriales contre l’État de droit, même si elles sont apparemment validées par un vote des électeurs sous influence. On ne peut pas faire confiance à un peuple qui laisse tout pouvoir a des populistes qui flattent l’électorat dans le sens du poil. Seule la séparation des pouvoirs judiciaires et politiques permet un contre-poids à l’autoritarisme.

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La démocratie prend un mauvais tournant

extraits : Hommage à la démocratie : en 2024, près de la moitié des adultes de la planète sont appelés à voter. Honte à la démocratie dont l’Inde de Narendra Modi, la Russie de Vladimir Poutine ou l’Iran d’Ebrahim Raïssi ne conservent que les oripeaux. Aucun pays n’est à l’abri, prenons la Grèce. Le 7 février 2024, le Parlement européen a adopté une résolution exprimant « sa profonde inquiétude concernant les menaces très graves qui pèsent sur la démocratie en Grèce ». Espionnage illégal à grande échelle, dégradation de la liberté de la presse, recours excessif à la force par les services de police à l’encontre de groupes minoritaires et de manifestants pacifiques… Prenons la démocratie américaine, gangrenée par l’argent et le trumpisme… Prenons Israël, un ethno-Etat qui ne traite pas tous ses citoyens de la même façon… Prenons le Pakistan, aux élections entravées….

L’écologisme contre le populisme, qui va gagner ?

extraits : Le populisme et l’écologisme sont deux axes de la pensée humaine incompatibles, si ce n’est complètement opposés. Le mouvement des « Gilets jaunes » en est un exemple frappant : mieux vaut épuiser le pétrole qu’accepter une taxe carbone. Le populisme n’a pas de contenu programmatique spécifique, il s’agit de revendication diverses, pour le pouvoir d’achat et pour l’emploi, contre les immigrés, contre les élites, contre le « pouvoir ». Le populisme est en fait l’art de se servir des sentiments du peuple pour prendre le pouvoir, et de manière annexe le lui confisquer. En effet la colère est mauvaise conseillère, elle fait le jeu de quelques leaders autoproclamés.

Extrême droite et ultragauche se rejoignent. « Contre la droite du fric, la gauche du fric, je suis la candidate de la France du peuple », affirmait Marine Le Pen lors du lancement de sa campagne présidentielle de 2017. L’affiche électorale de Jean-Luc Mélenchon était du même tonneau : un portrait de lui-même surmonté du slogan « La force du peuple ». Ils disent qu’ils sont à l’écoute du peuple, ils vont le faire parler par l’intermédiaire d’un référendum ou de la démocratie participative, ils en reviennent toujours à leur point de départ, la voix du peuple s’expriment par leur propre bouche….

Pourquoi l’inéluctable montée des populismes ?

L’ère des Lumières pourrait s’achever avec les guerres du climat au XXIe siècle. Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir… Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés.

notre texte le plus ancien sur le populisme

24.06.2005 La démocratie en panne

Bien plus que le vote, la démocratie, c’est aussi la reconnaissance des droits d’information et d’expression, la séparation des pouvoir ; bien plus que ces principes généraux, la démocratie c’est surtout l’existence de citoyens qui agissent en toute connaissance de cause et au mieux de l’intérêt de tous. Autant dire que la démocratie peut se fourvoyer par manque de clairvoyance ! Ainsi une procédure de démocratie directe comme le référendum, très chouette en apparence, est toujours interdite par la Constitution allemande à cause de la montée du nazisme. Quand les boussoles sont affolées, quand la démagogie s’allie au populisme, l’expérience historique montre que la démocratie a peu de chances d’aboutir à de bons résultats : ainsi s’explique pour partie le Non au projet de Traité constitutionnel européen, ainsi s’explique complètement la cécité humaine en matière de pénurie énergétique à venir.

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« Make America Great Again » a gagné/perdu

A chacun de ses meetings, le discours de Donald Trump s’achevait en 2016 par la formule : « Make America Great Again ». Abrégé en 2024 par MAGA, en français« Rendre sa grandeur à l’Amérique », ce n’est pas un slogan nouveau. Son inventeur est Ronald Reagan, lors de l’élection présidentielle de 1980. Le démocrate Bill Clinton utilise à son tour le slogan lors de l’annonce de sa candidature aux primaires démocrates en vue de l’élection présidentielle de 1992, indiquant « I believe that together we can make America great again » Cela plaît au grand public qui ne voit pas beaucoup plus loin que le bout de son nez. Le populisme se reconnaît à ses simplismes, mais la réalité est toujours plus complexe qu’un slogan.

Devant le Congrès des Etats-Unis, Emmanuel Macron avait plaidé le 25 avril 2018 pour l’environnement avec cette formule « Make our Planet Great Again », réponse à la décision de Donald Trump le 1er juin 2017 de retirer les États-Unis de l’accord de Paris. On sait ce que Macron a fait de cet idéal, rien du tout, que ce soit au niveau national ou international. Les slogans ne convainquent que ceux qui les écoutent.

Nous sommes aujourd’hui confrontés à des guerres, des épidémies, des famines, un réchauffement climatique, l’extinction des espèces, la raréfaction des ressources fossiles, l’épuisement des ressources halieutique, les stress hydriques et j’en passe. On ne peut s’en sortir que de façon concertée entre partis différents dans chaque pays et au niveau international entre systèmes politiques différents. C’est donc carrément impossible et les échecs renouvelés des conférences internationales sur le climat, la biodiversité ou la désertification des sols montre que nous sommes complètement aveuglés par le prisme de l’intérêt national. Qui applaudit à la victoire du « Make America Great Again » va à l’encontre de l’intérêt des générations futures et même de son propre intérêt.

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janvier 2017, Trump Obama, même ligne politique, américano-centrée

extraits : Lors de son discours d’investiture le vendredi 20 janvier 2017, Donald Trump s’exclamait : « A compter de ce jour, il n’y aura plus que l’Amérique d’abord, l’Amérique d’abord. Toute décision concernant le commerce, les impôts, l’immigration, les affaires étrangères, devra profiter aux travailleurs américains et aux familles américaines. »

Lors de son discours d’investiture le 20 janvier 2009, Barack Obama posait deux conditions au changement :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Le président George H. W. Bush père prévenait déjà la planète que « le mode de vie des Américains n’est pas négociable ». Autant dire que Trump, Obama ou Bush ont le même discours, qu’ils soient démocrates ou républicains : « Les Américains d’abord »….

octobre 2009, Obama, en liberté conditionnelle

extraits : Le jury Nobel (de la paix) attend beaucoup d’Obama, le monde entier attend beaucoup d’Obama, nous attendrons en vain.Le nouveau président des Etats-Unis avait dit lors de son discours d’investiture : «  La façon dont nous consommons l’énergie menace notre planète », «  Nous allons lutter contre ce fléau qu’est le réchauffement de la planète », « Nous ne pouvons pas consommer sans réfléchir les ressources du monde ». Cela n’était qu’un recueil de bonnes intentions qui n’engagent personne. Et d’ailleurs, le président Obama avait posé deux conditions au changement qui ne peuvent que l’empêcher de finaliser ses intentions :  « Faire redémarrer la croissance, construire routes et ponts… » et « Nous n’allons pas nous excuser pour notre mode de vie, nous le défendrons sans relâche ». Or la paix du monde nécessite une baisse du niveau de vie américain….

Quelques commentaires perspicaces sur lemonde.fr

Edge : Les USA ont toujours regardé le monde au seul prisme de leurs intérêts nationaux, comme le font d’ailleurs tous les autres pays. Pour certains présidents, cela passait par l’ouverture et la coopération. Pour d’autre, et Trump en est un cas extrême, cela passe par l’isolationnisme et l’absence de multilatéralisme. Quelle que soit la méthode, les objectifs reposent sur les intérêts nationaux. La particularité de Trump est qu’il ne défend pas les intérêts nationaux mais ses intérêts personnels ; et dans son esprit il s’agit en fait de la même chose. Ceci est tout à fait clair au regard de sa première présidence (détournement du ministère de la justice utilisé comme son cabinet d’avocats personnel, interminable liste de conflits d’intérêts et opérations douteuses comme celles avec les Saoudiens, le népotisme…) et de ses déclarations plus récentes.

Kami : Aucun commentaire ne devrait oublier le danger le plus important, l’avenir de notre vie sur terre. En bon climato-sceptique, Trump et ses partisans se contrefoutent de l’environnement, de la biodiversité, du changement climatique. Ils sont partisans du droit à polluer toujours plus avec de moins en moins de retenue. Ils nous condamnent collectivement à plus ou moins long terme et l’assument dans un cynisme déconcertant. Les libertariens et autres complotistes américains sont à l’offensive pour détruire toute forme de collectif ou de contre pouvoir à leurs délires égotistes. Paradoxalement, les classes populaires sont les plus attirés par ces discours simplistes dont ils ne profiteront jamais.

Saint-Ex : L’Europe, invitée à prendre son indépendance des États-Unis, pourra alors chercher son autonomie. Il faut voir l’isolationnisme américain comme une opportunité. Tout en étant conscient que l’écologisme n’est plus un objectif partagé pour les populations mondiales.

Pr@guematique : C’est la revanche des cerveaux lents ! Comme leur nombre est en progression partout à cause de la tiktokisation des cerveaux, on va vers une Trumpisation de toute l’Europe !!!

Ophelie : Les progressistes, les Terriens qui croient aux sciences et aux libertés publiques, sont extrêmement minoritaires sur cette planète où les conservateurs règnent partout. Et les positions LFI mettant sur un même plan Kamala Harris et Trump n’en sont que la plus parfaite démonstration.

Pat Cartier : Nous vivons une époque intéressante. Le temps n’est plus aux lamentations, soyons optimistes. L’unité des droites américaines ne tient que par Trump, qui exerce un pouvoir de nature impériale sur ces diverses factions, des plus obscurantistes (Kennedy) aux plus débiles (Alex Jones). Il a 78 ans, le Donald : il va certes échapper à la prison, ce qui est une injustice majeure, mais il n’échappera pas à l’Ephad. Ses successeurs inévitablement disperseront l’empire façon confetti. Pour le plus grand malheur de ses électeurs croyants et/ou prolos, savourant aujourd’hui une victoire éphémère qui ne peut que leur être confisquée et leur nuire au bout du compte.

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Alléluia… TRUMP président… Ainsi soit-il

Alléluia ! Tous les problème du monde vont être résolus. Emmanuel Macron félicite Donald Trump et se dit « prêt à travailler » avec lui. Une poignée de main avec Poutine, et l’Ukraine n’existera plus. Netanyahou les mains libres, toute la Palestine sera enfin juive. Les Latinos-américains n’oseront plus rentrer aux USA, le mur sera infranchissable. Plus du tout d’inflation, encore moins de chômage, la présidence y veillera. Par la grâce d’un seul homme, envoyé divin, la paix régnera sur Terre et dans les Airs. Le réchauffement climatique n’existe pas et la biodiversité se porte comme un charme.

Ainsi soit-il, les Américains l’ont voulu, ils l’ont bien profond, et le monde aussi.

Pour en savoir plus, nos article antérieurs, rien de nouveau sous le soleil.

Ne nous TRUMPons pas, nous l’avons bien cherché

extraits : Donald Trump prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2017. Pas de quoi trumpeter pour les écolos. Mais ne nous TRUMPons pas, nous l’avons bien cherché, c’est ce que les États-Unis attendaient. Il n’y a rien à dire sauf à contester une forme de démocratie élective. Si le peuple adule les trump-la-mort, qu’y faire ? Pourtant cette victoire en trump-l’oeil annonce des lendemains qui déchantent. Ce n’est pas une petite trumpette que nous allons faire avec la montée des eaux causés par le réchauffement climatique, ce sera le grand bain pour plusieurs générations. Les climatosceptiques ont gagné, les populistes bateleurs et menteurs sont avec eux. Même si en français nous n’avons pas de mot en « trump », il y a de fortes chances que le trumpisme devienne un mot courant. L’écologie va faire encore plus de trumpoline que précédemment, un vrai trumplin vers la catastrophe écologique.Voici ce que pense avec trumptitude Agnès Sinaï, une spécialiste de l’anthropocène, de la situation écolo-politique à venir …

Donald Trump, narcissique et psychopathe

Voici comment on pourrait analyser le tempérament de Donald Trump : C’est une personnalité narcissique, plus exactement un « narcissisme malfaisant ». Le narcissique est intolérant aux critiques et se montre virulent lorsqu’on lui fait des remarques. Trump a pris très souvent des décisions de manière impulsive, sans se soucier de leurs conséquences. Il fonctionne en permanence avec des rapports de force et il valorise l’action autoritaire. C’est aussi un psychopathe qui recherche assidûment le pouvoir. Sa personnalité est caractérisée par un ego surdimensionné, une froideur affective, une tendance à la séduction, un besoin d’action et une absence de peur qui lui fait souvent prendre des risques démesurés. Ce type de personnage est prêt à tout pour arriver à ses fins. Trump cultive des relations humaines superficielles, un manque d’empathie et porte atteinte aux droits d’autrui sans ressentir la moindre culpabilité. Tout se passe donc comme s’il n’y avait aucune conscience morale. Selon un test de personnalité permettant d’établir un score de psychopathie, on a observé que Donald Trump obtenait les scores parmi les plus élevés, en bonne place parmi de nombreux dictateurs. Trump admire d’ailleurs les leaders autocrates comme Vladimir Poutine ou les dictateurs comme Kim Jong Un ; il compte parmi ses « amis » le président brésilien Jair Bolsonaro.

Donald Trump est également un menteur pathologique. C’est ainsi que le décrit sa propre nièce, la psychologue Mary Trump , dans son livre « Too Much and Never Enough ». Il s’est proclamé vainqueur de la présidentielle US en niant les évidences électorale. Depuis son élection, il a été responsable de la diffusion de plus de 20 000 mensonges, fake news, erreurs ou approximations. Il se soucie uniquement de son propre intérêt, d’où un penchant certain pour la fraude fiscale. Il est particulièrement doué pour percevoir les faiblesses des autres et en tirer un profit personnel. La vérité, c’est le monde tel qu’il se le fabrique et il accuse les autres de ses propres erreurs. C’est en fin de compte une personne immature, ayant un esprit chaotique et binaire, incapable de comprendre les idées complexes. Il n’arrive pas à focaliser son attention plus de quelques minutes, il ne lit ni la presse ni les rapports qu’on lui donnait quotidiennement. Il passe plusieurs heures par jour devant la télévision, en se focalisant sur les émissions qui le mettent en avant. Il reste assidûment dans sa bulle médiatique.

Devant un tel tableau clinique, n’importe qui de rationnel refuserait son soutien à une telle personnalité. Pourtant Trump a obtenu plus de 74 millions de suffrages à la présidentielle américaine de 2016. C’est un grave inconvénient de la démocratie représentative, la dimension autoritaire plaît car cela rassure une grande partie des électeurs. Les mécanismes de la servitude volontaire ont été bien analysés depuis longtemps, il faut lire et relire l’essai d’Etienne de la Boétie (1576). Mais le plus grave avec ces personnalités qui nient les réalités, c’est le fait qu’arrivé au pouvoir ils mettent en place une politique anti-écologique. Qu’on s’appelle Poutine, Bolsonaro, Erdogan ou Trump, on mène la planète au désastre et nous avec.

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Agro-industrie et impasse technologique

Quand la totalité d’un système est réduite à sa dimension technologique, alors il est naturel de chercher les causes de ses dysfonctionnements dans la technologie. La baisse de production agricole n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever.

Stéphane Foucart  : Les COP se succèdent, fixent des objectifs dont la fonction majeure est d’être annoncés plutôt que poursuivis ; elles évoluent dans une sorte de réalité parallèle. Pour les dirigeants, la question de la biodiversité demeure une pure abstraction sans intérêt, sans conséquence sur la prospérité des nations, le pouvoir d’achat, etc. La baisse de production du secteur primaire n’est jamais spontanément abordée comme un signe d’essoufflement de l’écosystème, mais soit comme une entrave à l’usage d’une technologie, soit comme un simple défi technique à relever, que ce soit par la prochaine substance active, le prochain OGM, le recours à une mégabassine, etc.

Ce biais culturel nous rend aveugles aux effets de la destruction du vivant. Exemple avec Annie Genevard, la ministre de l’agriculture, à propos de cerises : « « On a interdit en France de traiter les cerisiers. On a interdit, on s’est fait plaisir. Maintenant, on ne mange quasiment plus de cerises françaises. »

Le point de vue des écologistes foucartiens

Alan Geher : Merci Stéphane Foucart pour vos articles toujours très éclairants. Je vois que certains nient encore les effets du réchauffement climatique et ceux de l’agrochimie. C’est ça qui est encore plus inquiétant.

Fwd : Comme le disaient les industriels du tabac, il faut « faire plus de recherches ». L’industrie affirmait que la science autour des effets du tabac était trop complexe pour permettre des conclusions rapides et qu’il fallait donc avancer prudemment. Semer le doute, se présenter comme un acteur responsable pour finalement retarder les régulations !

Ophrys : Ce sont toutes les populations d’insectes qui ont chuté, pas que les abeilles. Le varroa et le frelon asiatique ont beau dos, ce ne sont pas eux qui tuent criquet, papillon et syrphes. Les néonicotinoïdes sont là raison numéro une de la disposition des insectes et l’industrie agrochimiques essaie toujours de noyer le poisson en finançant notamment tout un tas d’autres études sur des causes mineures.

Michel SOURROUILLE. Tribune (15 avril 2021) de Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Eric Lelong président de l’interprofession apicole Interapi : « Rappelons que la France importe actuellement près de la moitié du miel consommé par les citoyens chaque année en France. Ne perdons pas de vue l’objectif de développement de la production de miel sur notre territoire. En nous focalisant sur l’interdiction de certains produits de traitement, que nos voisins européens continueront à utiliser, nous n’en prenons pas le chemin. » Les récriminations de l’agro-industrie sont récurrentes…

Aldering Gram : Les classes «dirigeantes » ne dirigent que la prédation tout en voulant entretenir l’illusion qu’elles ne sont pas prédatrices. En conséquence de cette fausse conscience, comme tous les prédateurs qui à force de prédation sans limites font disparaître leurs proies, elles sont incapables de comprendre qu’elles courent à leur propre perte. C’est une des formes les plus létales de la bêtise humaine.

Lucy : Le concept de biodiversit est synonyme de dynamique des espèces dont l’espèce humaine qui, quoiqu’en disent les religieux, n’est qu’une espèce parmi les autres. Elle est le résultat de 3 800 millions d’années d’évolution. La puissance de la sélection naturelle ont encore échappé à beaucoup. Nous sommes devenus une composante majeure de la sélection naturelle mais nous n’avons pas le temps pour nous, mais contre nous.

g. delaygue : Dans les travaux sur les limites planétaires à l’utilisation durable de notre environnement, c’est la chute de la biodiversité qui est considérée comme la limite la plus largement dépassée. Mais la population est de plus en plus urbaine et coupée de la nature, dont elle ne voit que les moustiques et les rats. Difficile à convaincre.

JNP94 : Les politiques et les industriels ne valorisent pas le travail gratuit fourni par la nature, la plupart du temps invisible mais pourtant bien présent. Car dans nos sociétés libérales, ce qui n’a pas de prix de marché n’a pas de valeur…

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Stéphane Foucart devient très très pessimiste

extraits : Le journaliste scientifique du MONDE, Stéphane Foucart, interroge les faits : « Il y a contraste entre le fracas des mots utilisés par l’UICN pour décrire le problème de la biodiversité en péril et l’absence forcenée du plus petit début de réponse politique. La France se refuse même à appliquer la loi afin de ne pas entraver des activités aussi marginales que les chasses traditionnelles aux passereaux. Est-il si impérieusement nécessaire de tuer des grives musiciennes ou des vanneaux huppés ? La « nouvelle » politique agricole commune (PAC) va conforter jusqu’en 2027 les modes de production des exploitations les plus grandes, les plus industrialisées, les plus destructrices….

Stéphane Foucart ne croit plus en l’action politique

extraits : Même les accords internationaux, pour spectaculaires qu’ils puissent paraître, doivent être considérés avec méfiance… Le 12 novembre, la Chine et les Etats-Unis signaient ainsi un accord bilatéral sur le climat unanimement qualifié d’historique : plan de réduction de leurs émissions, sans rien de contraignant ! Les propriétés radiatives du CO2 n’ont que faire de la politique : selon les calculs de Chris Hope, l’accord sino-américain nous place en réalité sur la trajectoire d’un réchauffement de 3,8 °C d’ici à la fin du siècle. Assourdi par les tambours, le monde entier n’a pas réalisé que ce n’était qu’un air de pipeau : ce qui a été accueilli avec tant d’enthousiasme n’était autre qu’une promesse de désastre. »….

Stéphane Foucart, les lois de la nature s’imposent

extraits : Les dettes que nous contractons à l’égard de l’environnement finissent toujours par être réglées. Nous pouvons discuter avec nos créanciers, pas avec les lois de la nature. Elles s’appliquent et s’appliqueront avec entêtement, quoi qu’il arrive… En passant de plus de 38 000 captages d’eau potable en 1998 à 33 500 aujourd’hui, ce sont ainsi près de 5 000 captages qui ont été abandonnés en quinze ans, explique un rapport interministériel rendu fin août. La principale cause, rencontrée dans 41 % des cas, est la mauvaise qualité de l’eau du fait des pollutions diffuses… »….

La fabrique du mensonge selon Stéphane Foucart (juillet 2013)

extraits : L’une des raisons pour lesquelles il est impérieux, pour les agrochimistes, de discréditer les chercheurs hostiles aux biotechnologies végétales n’est pas seulement commercial. Il faut conserver vivace l’idée que la science est le progrès technique. Il s’agit d’exercer un contrôle sur les mots et les idées. Les industriels parviennent ainsi à fabriquer des idées trompeuses, en recourant à des arguments puisés dans la science même. Cette production d’ignorance vise deux objectifs. Le premier est de peser sur les instances d’évaluation des risques sanitaires et environnementaux, afin de leur faire minimiser les risques induits par telle ou telle technologie. Le second objectif est de coloniser nos conversations…

 

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« Les microbes auront le dernier mot »

Selon Louis Pasteur,«  Les microbes auront le dernier mot ». Donnons-leur la parole.

Sur ARTE, un documentaire au titre éloquent, Vive les microbes ! (mardi 8 octobre à 20h55) : « On considère souvent que les bactéries sont nos ennemies, mais la très grande majorité sont nos partenaires sans qu’on le sache. Depuis les années 1960, la fréquence de l’asthme, de l’eczéma et des allergies a doublé tous les dix ans dans les pays industrialisés, où elles touchent aujourd’hui 35 % de la population. Partout, immunologistes et écologues explorent les pistes microbiennes, comparent les défenses immunitaires des enfants des villes à celles des enfants des campagnes. Les enfants des campagnes peuvent être des modèles pour ceux des métropoles : ils sont bien mieux armés contre les maladies allergiques. C’est l’« effet de la ferme » : en exposant précocement les enfants à une grande diversité de microbes, cet environnement rural entraîne leur système immunitaire à reconnaître et à tolérer les « bons antigènes » – et à ne pas surréagir en créant une inflammation. Un antidote à la bétonisation, au manque de contact avec la nature, à l’aseptisation des aliments industriels et à l’hyperhygiénisme des citadins, en somme. »

A tout javeliser comme d’avoir systématiquement recours aux antibiotiques on se rend malade, ce devrait être une évidence…

Voici quelques pensées sur la sélection naturelle

sociétés premières : « Les Indiens Pirahãs réagissent à l’hostilité de l’environnement par un stoïcisme implacable est souvent difficile à supporter pour l’hôte. Comme la mort sans soin de la jeune Xaogíoso, au bord de l’eau, tandis qu’elle est en train d’accoucher dans l’indifférence de son entourage. » Cette société première estime que chacun doit affronter par lui-même les épreuves de la vie : c’est une forme de sélection. (LE MONDE du 10 juin 2010, « Le Monde ignoré des Indiens Pirahãs », de Daniel Everett : la langue la plus étrange)

1798, Malthus Thomas Robert : « Tournons maintenant nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. On expose généralement les enfants difformes ; et quelques peuplades du Sud font éprouver le même sort aux enfants dont les mères ne supportent pas bien les peines de la grossesse et le travail de l’enfantement, de peur qu’ils héritent de la faiblesse de leurs mères. C’est à de telles causes qu’il faut attribuer l’exemption remarquable de difformité qu’on observe chez ces sauvages. Et lors même qu’une mère veut élever tous ses enfants sans distinction, la mort en enlève un si grand nombre, par la manière dure dont on les traite, qu’il est à peu près impossible que ceux d’une constitution délicate puissent atteindre l’âge d’homme (…) Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance. » (Des obstacles à la population dans les nations indigènes de l’Amérique / Malthus, Essai sur le principe de population (Flammarion 1992, tome 1, page 91 à 113))

1871, Charles Darwin : « Chez les sauvages, les individus faibles de corps ou d’esprit sont promptement éliminés, et les survivants se font ordinairement remarquer par leur vigoureux état de santé. Quant à nous, hommes civilisés, nous faisons, au contraire, tous nos efforts pour arrêter la marche de l’élimination ; nous construisons des hôpitaux pour les idiots, les informes et les malades ; nous faisons des lois pour venir en aide aux indigents ; nos médecins déplient toute leur science pour prolonger autant que possible la vie de chacun (p.179)… Comme l’a remarqué M.Galton, si les gens prudents évitent le mariage, pendant que les insouciants se marient, les individus inférieurs de la société tendant à supplanter les individus supérieurs (p.750).  » (La descendance de l’homme – 1871) extraits tirés du livre de Ivo Rens, Entretiens sur l’écologie (de la science au politique)

1926, Jean Rostand : « Nos sociétés donnent la possibilité de survivre et de se reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce. Donc par l’effet de la civilisation, nul progrès à espérer pour l’animal humain, mais une décadence à craindre. » (L’homme, éditions Babelio)

1965, Jean Dorst  : « L’humanité, envisagée comme une population animale, a réussi à se débarrasser de la plupart des freins à sa prolifération au risque non négligeable de multiplier les maladies héréditaires, autrefois éliminées en plus grande proportion par la sélection naturelle. On a parfois tenté de se poser la question : faut-il condamner Pasteur en raison de ses découvertes ? Certes non. Mais l’homme se doit de trouver dans les plus brefs délais, un moyen de contrôler une prolificité exagérée, véritable génocide à l’échelle de la planète. Un premier moyen de régulation est l’émigration. Or cela n’est plus guère possible à l’heure actuelle car toute la planète est strictement compartimentée et coupée de barrières. Un deuxième procédé est l’augmentation du taux de mortalité. Certaines sociétés primitives éliminent les vieillards, tandis que d’autres préconisent l’infanticide. C’est impossible à envisager dans le cas de l’humanité évoluée. Le troisième procédé consiste à une diminution du taux de natalité. Aucune religion, aucune morale et aucun préjugé ne doivent nous en empêcher. Le jour où les peuples se jetteront les uns contre les autres, poussés par des motifs en définitive écologiques, cela serait-il plus hautement moral que d’avoir maintenu les populations humaines en harmonie avec leur milieu ? » « Avant que nature meure de Jean Dorst, éditons Delachaux et Niestlé)

2003, William Stanton : « L’avortement ou l’infanticide sont obligatoires si le fœtus ou le bébé s’avèrent très handicapés (la sélection darwinienne élimine les inaptes). Quand, par l’âge avancé, par un accident ou une maladie, un individu devient plus un poids qu’un bénéfice pour la société, sa vie est humainement arrêtée…  Le plus grand obstacle dans le scénario ayant le plus de chance de succès est probablement (à mon avis) la dévotion inintelligente du monde occidental pour le politiquement correct, les droits humains et le caractère sacré de la vie humaine… Aux sentimentalistes qui ne peuvent pas comprendre le besoin de réduire la population de la Grande-Bretagne de 60 millions à environ 2 millions sur cent cinquante ans, et qui sont outrés par la proposition de remplacement des droits humains par une froide logique, je pourrais répondre : ’Vous avez eu votre temps. » (William Stanton , The Rapid Growth of Human Population 1750-2000 : Histories, Consequences, Issues, Nation by Nation, Multi-Science Publishing, 2003) in Serge Latouche Le pari de la décroissance, Arthème Fayard/Pluriel, 2006, pp. 142-143)

2011, Alain Hervé : « Nous échappons aux régulations naturelles comme les épidémies. Pasteur a conjuré la mortalité infantile naturelle. Il ne savait pas qu’il contribuait ainsi à rompre l’équilibre démographique. Maintenant le milliard d’hommes qui naissent et meurent affamés n’accède plus vraiment à l’état humain, il en reste à un état infra-animal. On peut me traiter d’antihumaniste ; le politiquement correct est devenu une peste intellectuelle… » (Propos recueillis par Michel Sourrouille, chronique de mars 2011 parue sur lemonde.fr)

2015, Didier Barthès : « Aujourd’hui les individus mêmes porteurs de faiblesses physiques notables (n’y voyez pas un jugement moral ou dévalorisant) ne sont plus soumis à la sélection naturelle et donc, du point de vue génétique, peuvent transmettre ces faiblesses à leurs descendants. Ainsi aujourd’hui, l’augmentation du nombre de myopes est liée, certes au mode de vie – on regarde de près plus souvent que de loin désormais dans la vie quotidienne – , mais aussi au fait qu’une forte myopie n’est plus un handicap rédhibitoire comme elle le fut auparavant. Ce qui est vrai pour la myopie l’est pour beaucoup d’autres choses. Beaucoup de mécanismes de défense de l’organisme (ne serait ce que la force physique ou la résistance à certaines maladies) ne constituent plus des avantages et ne sont donc plus sélectionnés. Nous dépendrons de plus en plus de la médecine et de moins en moins de nos propres forces. Le jour où la société ne pourra plus assumer de lourdes charges en matière de soins, il est possible que la vie de beaucoup d’entre nous soit menacée. Je suis bien conscient du caractère dérangeant du point de vue que je défends et je ne suis pas un adversaire de la médecine dont je suis heureux à titre personnel de bénéficier comme chacun d’entre nous. Toutefois cela ne saurait me faire oublier que le problème se pose et que peut-être un jour l’humanité le paiera cher. »

2016, Pierre Jouventin : « Darwin réalisa que les capacités de reproduction des espèces dépassaient très largement le nombre des descendants observés et donc qu’il existait une sélection naturelle qui triait en permanence les êtres vivants, ne laissant se perpétuer que ceux capables de s’adapter à leur milieu physique. Au fil des générations, seuls ceux qui sont parvenus à survivre et à se reproduire ont transmis leur patrimoine héréditaire. Cette sélection fut sans doute particulièrement rapide chez nos ancêtres parce que c’était urgent et vital pendant la délicate période d’adoption à un mode de vie radicalement différent de leurs ancêtres arboricoles. Le cerveau, qui était déjà remarquable par sa taille chez les primates, a été fortement sélectionné pour tripler en moins de deux millions d’années. Avoir une gros cerveau n’est pas nécessairement un avantage pour durer, tout au contraire puisque des plantes, des microbes et des animalcules sans système nerveux sont parvenus à se perpétuer pendant des millions d’années, et qu’ils risquent fort de nous survivre. La solution de l’accroissement du cerveau semble un échec inévitable et prévisible de l’Évolution. Sommes-nous une espèce ratée, pathologique, alors que les autres animaux sont fonctionnels, construits pour durer, avec sans doute moins de cervelle, mais moins d’excès et de démesure, avec peu de culture et beaucoup d’instinct pour éviter de se perdre comme nous dans des idéologies fumeuses ? La sélection s’est-elle un peu relâchée chez Homo sapiens et avons-nous régressé intellectuellement à cause de notre douce vie de civilisé ? C’est en tout cas ce qui est arrivé aux chiens qui ont perdu lors de la domestication un tiers du volume cérébral de leur ancêtre sauvage. Le loup il est vrai doit exploiter toutes ses aptitudes motrices et sensorielles pour survivre. » (L’homme, cet animal raté, aux éditions Libre et solidaire)

Si la nature utilisait les mêmes armes que les humains

Ah ! Si les arbres étaient équipés de tronçonneuses, ce serait la race des bûcherons qui serait en voie de disparition.

Si les lapins pouvaient utiliser un fusil aussi petit qu’efficace, il y aurait beaucoup moins de chasseurs.

Si les insectes pouvaient muter suffisamment pour rigoler des insecticides et transmettre à coup sûr chikungunya ou Zika.

Si les végétaux émettaient des doses létales systémiques au lieu de subir un herbicide non sélectif comme le Roundup.

Si les requins se précipitaient pour croquer à pleines dents surfeurs et baigneurs, il n’y aurait plus de stations balnéaires.

Si les microbes étaient immunisés contre les antibiotiques, ils pourraient proliférer dans ses variantes pathogènes.

Si les loups pouvaient pratiquer le tir d’abattage pour réguler la population française, on aurait besoin de moins de moutons.

Si l’eau secrétait des toxines à la seule vue d’une présence humaine, il n’y aurait plus d’eau potable.

Si les autochtones d’Amérique avaient éliminés au fur et à mesure de leur arrivée les colonisateurs anglo-saxons, il y aurait encore beaucoup de bisons dans les vertes prairies.

Si la nature savait se défendre contre l’ingéniosité humaine, la terre serait débarrassée de ce parasite destructeur qui aime par dessus tout tuer et assassiner, enlever la vie des plantes et des animaux, des microbes et des insectes, la vie dans l’eau dans les airs, et même la vie des humains.

Mais la nature est mal faite, elle a sélectionné un prédateur sans pitié qui sait éradiquer tout ce qui existe et se protéger contre presque toute les formes du vivant. Homo, plutôt demens que sapiens, a utilisé des armes de plus en plus sophistiquées pour arriver à ce résultat pitoyable : il se retrouve de plus en plus seul sans forêts primaires ni eau naturellement potable, au milieu de ses surfaces goudronnées et de ses immondices, acculé à retourner ses armes contre ses semblables pour s’accaparer les dernières ressources vitales. Comme l’écrit Pierre Jouventin, « L’homme, cet animal raté » !

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Mes dernières volontés

De la part d’un des correspondants de notre blog biosphere

En ce jour de mes 77 années, il est sans doute grand temps de prévoir les modalités de mon recyclage ; j’hésite encore entre humusation, terramation, aquamation, promession ou… simple tour du silence (zoroastrien). Mais il n’y a en France d’autorisé qu’inhumation ou incinération. Enfer et damnation ! Pas assez écolo à mon goût.  Alors, pour l’instant, je vous donne quelques bribes de mes pensées qui peuvent vous être utiles.

« Je désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances. Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum.  Donc pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare.  Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement.

Je suis émerveillé par toutes les générations précédentes d’hominidés qui depuis des millions d’années n’ont laissé pratiquement aucune trace sur terre. Ils ont permis aux décomposeurs le soin de disperser leurs molécules au profit des autres formes de vie. Je suis révolté par tous ces puissants et autres saccageurs de la nature qui font construire des pyramides et des mausolées dédiés à leur ego et à la hauteur de leur suffisance. Ils n’ont aucun sens de l’écologie, ils n’ont pas le sens des limites, ils sont néfastes.

Notre trace sur terre importe dans le souvenir que nous laissons aux vivants, pas dans l’empreinte matérielle qui défigure notre planète. Loin des rêves de conquête spatiale, c’est quand mes atomes tourbillonneront pour l’éternité dans l’espace intergalactique que j’atteindrai objectivement la véritable plénitude. »

Michel SOURROUILLE

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Fête des morts, l’art et la manière

En France, seuls deux modes de sépulture sont actuellement reconnus : l’inhumation et la crémation. Alors que de nouvelles pratiques funéraires émergent ailleurs en Europe et dans le monde,

Damien Charabidze et Martin Julier-Costes : Avec l’inhumation, les dépouilles ne se décomposent plus. Trop grand nombre de défunts enterrés au même endroit, emploi de formol pour la thanatopraxie… les sols sont devenues inertes, empêchant les processus naturels de décomposition. L’usage de cercueils hermétiques et de bois traités ralentit également la biodégradation : emprisonnés sans air et sans microfaune, les cadavres pourrissent en générant des résidus toxiques. Légalisée en 1887, la crémation a progressivement trouvé sa place dans le paysage funéraire français, jusqu’à concerner 42 % des défunts en 2022. Cette évolution nécessite de construire de plus en plus de crématoriums : des infrastructures lourdes, consommatrices d’énergie et polluantes.

Des alternatives méritent d’être considérées. Une proposition de loi vise à développer l’humusation des corps. La « terramation » désigne un ensemble de pratiques fondées sur la réduction organique aérobie des corps, autrement dit leur compostage par les micro-organismes. L’aquamation, également appelée « crémation par l’eau », propose, quant à elle, la dissolution du corps grâce à son immersion dans une solution alcaline fortement chauffée. Qu’il s’agisse d’autorisation du linceul en lieu et place du cercueil, actuellement obligatoire, ou d’autres approches innovantes, il est nécessaire de créer un cadre légal et éthique clair. Le funéraire est à la fois une question intime et politique.

Le point de vue des écologistes six pieds sous terre

FIer : Nulle mention du don du corps qui aboutit aux mêmes problématiques quand le corps a fini de servir à l’entraînement des étudiants, mais permet d’échapper au cérémonial souvent hypocrite de la cérémonie mortuaire.

Ailleurs : La nature est parfaitement équipée pour décomposer un corps. Il suffit juste de le laisser sans vêtements et sans produit chimique ni emballage. Mais l’être humain ayant un ego surdimensionné, il nous faut des cérémonies et autres inepties du genre pour que les vivants aient l’impression de « rendre hommage » au mort. Petit scoop le mort s’en tape … il est mort.

Ophrys : Concernant la décomposition source de gaz à effet de serre, il existe une solution : servir de nourriture à des carnivores et/ou des charognards, option encore plus « près de la nature » que la terramation. Sinon les vautours sont très efficaces, ils dispersent l’azote, le phosphore et les autres nutriments à grande distance, ce qui évite une pollution locale. Les larves nécrophages et les micro-organismes finissent ensuite le boulot et la famille peut transformer les os en engrais.

FrançoisM : Les tours du silence des zoroastriens sont des structures circulaires surélevées. Encore pratiqué en Inde par les Parsis qui ont, notamment à Bombay, leurs tours du silence. La pratique est rendue difficile par la quasi-disparition des oiseaux de proie en Inde.

Louis Bresson : Il existe un troisième type de sépulture, autrefois pratiqué dans la marine, maintenant interdit, mais que Paul-Émile Victor avait obtenu par une dérogation exceptionnelle de François Mitterrand : l’immersion. Outre que c’est sans doute le moyen le plus écologique de rendre le corps humain à la nature, c’est aussi l’occasion d’une cérémonie émouvante qui rapproche les personnes embarquant sur le bateau qui va conduire la personne décédée à sa « dernière demeure ».

Ellipsoïde : A la porte du Paradis (ou des Enfers), il y a désormais des pancartes « Prière de déposer vos implants, vos broches et vos pacemakers au vestiaire avant d’entrer »‘.

Nos plus anciens articles sur la question

5 août 2006, Le statut du corps mort

En 1980 la crémation en France concernait moins de 1 % des décès, mais presque 24 % en 2004. Il est vrai que ce procédé revient environ 30 % moins cher qu’une inhumation : on place le cercueil dans un four chauffé à 800° et sous l’effet de la chaleur l’auto-combustion dure environ une heure et demie. La crémation est autorisées depuis 1887 en France, et un décret de 1976 permet même aux familles de disposer librement des restes du défunt, y compris en se partageant les cendres. Les cendres sont remises dans une urne et, à part l’interdiction d’une dispersion sur la voie publique, les rivières ou à moins de 300 mètres du rivage, on peut placer l’urne ou disperser les cendres selon les désirs de la famille. Les familles ont un lien de plus en plus lointain avec un cimetière particulier ; avec la crémation, c’est même la représentation d’un espace collectif pour les morts qui est remis en question.

Mais les alternatives sont nombreuses, on pourrait par exemple transformer les cimetières en forêts : on fabrique une urne avec des matériaux biodégradables, on y insère les cendres mélangées à de la terre et du compost, on place la graine d’un arbre et le tour est joué. Plusieurs générations successives d’une famille pourront célébrer la trace du défunt auprès d’un chêne plus que centenaire. La Biosphère te dit : à chacun sa manière d’entretenir le souvenir des morts à la condition de ne pas oublier que la destinée de ton cadavre est de participer au recyclage global. La voie de la simplicité volontaire doit limiter les coûts environnementaux d’une sépulture.

7 novembre 2008, sépulture propre et verte

extraits : En France la loi de 1887 instituait la liberté de choix des funérailles, enterrement civil ou religieux, inhumation ou crémation. Depuis 1948 au Japon, la crémation est obligatoire en zone urbaine pour ne pas laisser l’espace de plus en plus rare envahi par les cimetières. De son côté le pouvoir chinois s’emploie à empêcher les sépultures en pleine terre dans les campagnes : dans un pays habité par le cinquième de la population mondiale, mais où 7 % seulement des terres sont arables, l’éparpillement des tombes pose en effet un problème d’occupation des sols…

2 novembre 2011, fête des morts ; où les enterrer ?

extraits : Aux USA, vogue des green burials (enterrements verts). L’augmentation fulgurante du chômage a généré le retour à une pratique ancienne : l’enterrement dans le jardin ou, au minimum, le traitement familial intégral des gestes et cérémonies consécutives à un décès. Dans le jardin ? Oui, aux Etats-Unis, c’est permis la plupart du temps en zone rurale ou semi-rurale. En France il est aussi possible de se faire enterrer dans une propriété privée, à condition qu’elle se trouve en dehors d’une zone urbaine et à plus de 35 mètres des autres habitations. Il faut au préalable une enquête hydrogéologique ainsi que l’autorisation du préfet de département…

26 décembre 2011, Mon testament écolo

extraits : Je soussigné désire un enterrement sans aucune cérémonie religieuse, sans fleurs ni couronnes ni aucune marque matérielle de condoléances.  Je veux être enterré de façon à minimiser mon empreinte écologique au maximum. Pas de crémation qui utilise une énergie extracorporelle devenue trop rare. Pas de cercueil qui mobilise des ressources naturelles. Pas de vêtements car nu je suis né, nu je veux mourir. Mon idéal est de participer sans rechigner au grand recyclage que la nature nous propose gratuitement. Pour faciliter la chose, Paris nous offre paraît-il un modèle que je recommande : la commune fournit aux personnes décédées (sans ressources ni famille) des caissons en béton étanche équipés d’un système d’introduction de l’air afin que les espèces qui aident au recyclage de l’organisme puissent accéder au festin. L’oxygène accélère le dessèchement du corps et l’évacuation des gaz de décomposition est assurée. Il n’y a aucune pollution et le caveau peut être récupéré à l’infini : tous les cinq ans, il est à nouveau disponible. Nous ne nous appuyons pas assez sur les compétences de la biosphère qui possède depuis des temps immémoriaux un sens pratique très développé en ce qui concerne l’équilibre dynamique et le recyclage performant.

27 octobre 2014, Tout écologique, même au moment de notre enterrement

extraits : L’empreinte écologique de nos obsèques. La crémation génère 160 kg de CO2 contre 39 kg pour une inhumation. L’aquamation consiste à plonger la dépouille mortelle dans une eau alcaline pour dissoudre les tissus et ne conserver que les os a posteriori mis en poussière. Avec la promession, où on plonge le corps du défunt dans l’azote liquide pour le rendre friable, le tout sans émission de CO2 ni émanation de produit toxique…

9 juillet 2019, écolo pour l’éternité… au cimetière

extraits : Dès septembre 2019 à Paris, un premier espace funéraire écologique sera créé dans le cimetière d’Ivry. Objectif officiel : mettre en place « un lieu de recueillement et d’inhumation respectueux de l’environnement », afin de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses de « funérailles écologiques ». Sur 1 560 mètres carrés, on n’accueillera que des cercueils en carton, ou en bois local et les inhumations « auront lieu en pleine terre ». Pas de monument en surface, surtout pas de caveau en béton…

11 novembre 2019, Transformer notre corps en humus, le pied

extraits : Je ne suis que poussière et j’y retournerai (selon la bible). En termes écolo, mieux vaut après notre mort se transformer en bon humus pour perpétuer le cycle de la vie. L’État de Washington a adopté un texte permettant de transformer le corps de défunts en compost. Sur le site Humusation.org, la fondation Métamorphose pour mourir… décrit ainsi le processus d’humusation… 

29 octobre 2020, Inhumation, incinération ou humusation ?

extraits : L’humusation consiste à reproduire avec le corps humains ce qui se passe dans la nature où les matières naturelles sont transformées en humus grâce à la microfaune du sol. Il suffit d’ensevelir le défunt vêtu d’un simple linceul biodégradable directement sur le sol au milieu d’une butte de trois mètres cubes de terreau végétal gorgé d’eau. Le tout devient en douze mois 1,5 mètres cubes d’humus environ. Ce compost humain pourra fertiliser les arbres et régénérer les sols pauvres.e qui n’est absolument pas le cas pour enterrement et l’incération qui s’avèrent extrêmement polluants et privent à jamais les couches superficielles des sols des restes de ce qu’elles ont créé….

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COP16 biodiversité, le point de vue du jaguar

La COP16 biodiversité s’est terminée le 2 novembre 2024 à Cali (Colombie), échouant à obtenir un accord sur le financement de la feuille de route que l’humanité s’est fixée pour stopper la destruction de la nature d’ici 2030.

lemonde avec AFP : Les pays venaient enfin d’aborder le sujet le plus explosif de la conférence  lors de la plénière de clôture: comment atteindre d’ici 2030 l’objectif de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales pour sauver la nature, dont trente milliards d’aide des pays riches. Les négociations ont été suspendues au matin par la présidente colombienne du sommet des Nations unies quand Susana Muhamad a constaté avoir perdu le quorum des délégués, partis trop vite attraper leur avion pour rentrer chez eux.

Le point de vue des écologistes

De toute façon, même s’il y avait un beau document signé unanimement par toutes les parties, cela ne serait pas suivie dans les faits ! Non seulement l’argent ne fait pas la biodiversité, les jaguars n’en mangent pas et les intermédiaires savent le détourner pour leurs propres besoins.
Ce qu’on aurait du dire à Cali : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes par peur du vieillissement ! Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, une espèce connaît une mortalité foudroyante. Pour les humains il s’agit des famines, guerres et épidémies comme prévues par Malthus, et c’est déjà en cours.

Tant qu’il n’y aura pas au niveau international de promotion concertée d’un équilibre entre le nombre des humains et les possibilités de charge de son milieu de vie, aucun mesure de protection de la biodiversité n’aura d’impact durable.

Le point de vue du jaguar

J’habite la Colombie dont je suis résident quasi permanent. Mes tâches me permettent de me camoufler et de revendiquer mon identité propre. Nous sommes à peu près 16 000 jaguars pour plus de 53 millions de Colombiens. Trop nombreux ces humains, beaucoup trop nombreux. Je pèse de 56 à 95 kilos, autant qu’un humain ordinaire. Et j’ai donc au moins autant de besoin que lui. Je suis un prédateur comme lui , tout en haut de la chaîne alimentaire. Jai besoin d’un grand espace pour vivre. Comme lui. Mais la fragmentation de mon territoire s’accélère. Sous la pression de l’élevage, la déforestation progresse et limite mon habitat. Les monocultures de riz et de palmier à huile se sont étendues, dévastant mon milieu de vie et réduisant mes ressources. J’ ai perdu près de 40 % de mon territoire au cours des cent dernières années. Alors je mange des chiens, mon grand régal, quelques poules et de temps en temps un veau ; il faut bien manger pour vivre et non vivre pour manger. Mais on me tire dessus, c’est injuste, j’étais là bien avant les paysans !

Je n’ai jamais attaqué les humains quand ils ont commencé à s’installer chez moi. Ce fut ma grande erreur. Je subis maintenant le grand remplacement. Tel a déjà été le destin des autochtones en Amérique, avec qui je vivais en bonne intelligence : ils n’étaient pas trop nombreux, 830 00 Colombiens en 1778.

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14 octobre 2024, COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe…L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur aura été créée pour les actionnaires….

La parole à nos amis les non-humains

Parole de requin bouledogue… confrontée aux humains (avril 2015)

extraits : J »e suis un requin bouledogue et porte-parole de mes congénères.Je dois d’abord dire que si ce gamin, Elio, a été tué à La Réunion par l’un d’entre nous, c’est qu’il l’a bien cherché. Il savait qu’une eau turbide était propice à une attaque. Il avait lu l’interdiction de faire du surf, affichée partout sur les plages, et même lue à l’attention des touristes dès l’atterrissage des avions. Il a voulu braver le risque pour pratiquer son sport. On peut avoir 13 ans et être inconscient…. »

Les lynx, sauvagement concurrencés par les humains

extraits : « Mes ancêtres lynx ont été sauvagement exterminés au cours des derniers siècles. Pourtant nous, lynx boréal, ne sommes pas plus gros qu’un berger allemand, nous ne vivons qu’une quinzaine d’année et nous pesons seulement 20 à 30 kilos. Au XVème siècle, nous existions encore partout en France, en plaine comme en montagne. Pourtant au milieu du XVIIe siècle, nous n’avions plus aucun représentant dans le massif vosgien et étions frappé d’extinction un peu partout ailleurs. Relégués dans les Carpates, nous ne pouvions que cultiver le souvenir de ce dernier lynx tué dans les Alpes en 1928. Miracle, au début des années 1970, notre espèce fait son retour…. »

350 loups, 67 millions de Français, le déséquilibre

extraits : « Nous les loups, nous ne pouvons pas saquer les bergers. ! Ils font de l’élevage pour la viande, un ranching avec des troupeaux de plus en plus importants tout en économisant la main d’œuvre. Optique de courte vue, productiviste. En plus, de quoi se plaignent ces éleveurs : ils sont indemnisés pour chaque bête que nous égorgeons. Nous soupçonnons les bergers de hurler au loup simplement pour accroître leurs émoluments. Nous en avons marre d’être pourchassés alors que nous ne faisons que vivre notre existence de loup. Notre vie devient impossible, même José Bové a demandé de nous tirer comme des lapins… »

Les ours pyrénéens demandent la parole

extraits : « Je suis Pyros, le vieux mâle dominant, peut-être le dernier de ma lignée. 70 % des oursons nés depuis vingt ans viennent de moi, la situation n’est pas viable, le risque de consanguinité est trop élevé. Dans les Pyrénées-Atlantiques, avec seulement deux mâles, la population ursine peut disparaître à tout moment. Il me tarde d’accueillir de nouveaux migrants de ma race, mais aucun lâcher n’a été réalisé depuis onze ans par les autorités françaises…. »

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Santé, guérir par implant cérébral !?

« Neurotechnologies ». Le terme est encore absent du dictionnaire, mais ces approches ont déjà commencé à révolutionner la médecine. Comment lire et stimuler le cerveau devient accessible à tous… pour le meilleur et pour le pire !

Laure Belot : Des patients souffrant d’épilepsie sévère, résistants aux médicaments, portent cinq jours par semaine pendant vingt minutes un bonnet d’électrodes pour neuromodulation. Des personnes dépressives vont recevoir un implant cérébral profond pour stimuler électriquement la zone de leur cerveau identifiée comme dysfonctionnelle. On peut modifier l’activité cérébrale « pour soigner » en utilisant de l’électricité, de l’électromagnétisme ou de la lumière infrarouge. Pour autant, le passage de certaines neurotechnologies à la logique commerciale, sans grand recul ni souvent preuve d’efficacité, génère des réactions. Les excès du XXe siècle, notamment les expériences désastreuses de lobotomie pour prétendument guérir les maladies de l’esprit,  ont mis un coup d’arrêt aux pratiques chirurgicales ablatives. La découverte en 1987,des bienfaits d’une stimulation cérébrale profonde pour certains patients atteints de la maladie de Parkinson a changé la donne. En 2023, quatre entreprises développant une technologie d’interface cerveau-machine implantée ont levé 429 millions de dollars américains.  C’est à la société de mettre des limites pour que ces outils thérapeutiques ne deviennent pas autre chose. Par exemple les données neuronales, captées par outils tels les casques EEG, peuvent être utilisées pour prédire des dispositions cognitives, émotionnelles et comportementales.

Connaître nos émotions en direct pour une approche marketing ?

Le point de vue des écologistes sain d’esprit

Nous savons déjà énormément de choses sur ce qui est bon pour la santé, mais sitôt qu’il y a industrialisation à but commercial, l’efficacité réelle mesurée semble s’opposer à la rentabilité. Le marketing remplace la qualité du produit… Diminuer les toxiques de l’air, de l’eau et des aliments, devraient être les premières mesures d’amélioration de la santé. Autrefois l’agriculture était largement exempte des intrants de synthèse, les pesticides injustement appelé phytosanitaires ; aujourd’hui les femmes enceintes et les autres sont exposés à une quantité toujours plus grande de substances qui interfèrent avec le système hormonal. Les inconvénients du système technique commencent à prendre le pas sur les bénéfices qu’ils nous ont apportés. Les maladies de civilisation, favorisées ou provoquées par la technique, pèsent désormais plus lourd que les maladies naturelles.
Dans le hors série « spécial écologie » du Nouvel Observateur (juin-juillet 1972), « La dernière chance de la Terre », on trouve explicitement une différenciation entre techniques dures et techniques douces dont voici un résumé : Petit apport d’énergie / Grand apport d’énergie exosomatique ; production artisanale / industrielle ; priorité au village / à la ville ; limites techniques imposées par la naturel / Limites techniques imposées par l’argent…

Pour refroidir la Terre, nous n’avons pas besoin d’injection de soufre, nous avons besoin de négawatts, c’est à dire d’appuyer sur la pédale du vélo (techniques douces) et non sur l’accélérateur de la voiture thermique ou électrique(technique dure). Pour une espérance de vie en bonne santé, nous n’avons pas besoin de techniques sophistiquée, il nous faut assumer la sélection naturelle et savoir mourir avant d’être une charge techno-sociale.

En savoir encore plus grâce à notre blog biosphere

Technôlatrie à l’œuvre à VivaTEch

extraits : Espérer que des technologies futures, comme une super-IA ou un implant cérébral, puissent résoudre les problèmes du changement climatique, de l’accès à la santé ou à l’éducation… n’est que technolâtrie. Fondé par Elon Musk, Neuralink a ainsi marqué les esprits fin mai 2023 en obtenant le feu vert pour tester sur des humains ses implants cérébraux permettant de piloter un ordinateur « par la pensée ». L’objectif, thérapeutique, vise à restaurer les capacités des personnes atteintes de paralysie ou aveugles, a expliqué M. Musk en 2019. Mais ces implants – dont il compte s’équiper lui-même – pourraient aussi permettre aux humains d’éviter de se faire doubler par les machines en « réussissant la symbiose avec l’intelligence artificielle »….

En savoir encore plus sur la technique

2057, ministère des Techniques appropriées (2022)

Techniques… appropriées ou néfastes (2022)

Simplicité, Sobriété… Techniques douces (2021)

synthèse, l’écologie, technophobe ? (2019)

La technoscience pour le + grand profit des industriels (2017)

synthèse, sur la « science sans conscience » (2016)

Les robots domineront le monde, nous serons leur esclave (2015)

Le moment où la technoscience devient insupportable ! (2014)

être technologue, savoir s’interdire certaines techniques (2013)

nos techniques ne sont pas durables (2010)

techniques douces contre techniques dures (2008)

la technique est le problème, pas la solution (2007)

Santé, guérir par implant cérébral !? Lire la suite »

Notre cerveau, une chance et une malédiction

Quand on se penche sur la cervelle, cette matière grise si complexe sous ses apparences trompeuses, on voit qu’elle n’a ni couleur ni race. Notre cerveau est un facteur commun à tous, il suit les mêmes lois, il oblige à dépasser le racisme. Le cerveau ne représente que 2 % de notre masse corporelle mais il est vorace : il consomme à lui seul près de 20 % de notre énergie. Et ce sont 100 milliards de cellules nerveuses qui l’utilisent, chacune établissant avec les autres neurones environ 10 000 contacts synaptiques.. Grâce à un réseau câblé très précis, elles communiquent entre elles par des signaux électriques qui permettent au corps de bouger, de ressentir, de penser. Un centimètre cube de cortex prélevé au hasard contient 500 millions de synapses et on prête ainsi à la mémoire du cortex une capacité de dix millions de milliards de bits, un chiffre bien supérieur à celui du plus puissant des ordinateurs.

Une vrai bénédiction car cette complexité nous a permis d’aller sous l’eau, de s’envoyer en l’air et même de se piquer de philosophie. Une malédiction quand on voit le niveau de réflexion chez des personnes comme Trump, les négationnistes du climat, les anti-malthusiens, les croyants de toutes obédiences, sans oublier toutes les personnes pour qui réfléchir passe par son écran portatif. Nous ne sommes cérébralement que les aboutissants d’une socialisation primaire trop souvent défaillante et d’une spécialisation sélective sur ce qui correspond seulement à nos préjugés. Le cerveau est certes un monde qui protège du monde en le ramenant à l’essentiel pour soi, mais cela signifie trop souvent en rester à un minimum de pensée.

Voici quelques précision à connaître

Nos souvenirs sont rares avant trois ans et inexistants avant deux ans, c’est ce qu’on appelle l’amnésie infantile. Toute ma prime enfance, je ne peux que la reconstruire, et pourtant mon présent d’adulte est déjà en germe dans ma vie de nouveau-né. Ce ne sont pas les gènes qui régentent l’univers synaptique du cerveau humain, c’est une forte poussée frontale qui a poussé le bébé vers la construction autonome de son cortex cognitif et affectif : les gènes délimitent seulement la multiplication des neurones et c’est la confrontation avec l’environnement qui va donner sa densité à nos capacités cérébrales. Le programme génétique ne fixe pas notre destin, notre plasticité cérébrale laisse la plus grande part aux impressions laissées par le milieu socioculturel. Le cerveau humain est unique en ce sens qu’il est le seul contenant dont on puisse dire que plus on le remplit, plus grand est sa contenance.

Les gènes humains sont le moyen de notre liberté plus que notre limite, ils desserrent l’étau des comportements innés auxquels sont si étroitement assujettis les autres animaux. Après la naissance, notre personnalité s’élabore dans une série de matrices culturelles qui sont bien plus importantes que la matrice maternelle, les connections entre neurones se mettent en place au fur et à mesure des expériences que fait l’enfant. S’il porte tout à la bouche, c’est que c’est la première zone qui se développe dans le cortex, les terminaisons nerveuses y sont deux fois plus nombreuses qu’au bout des doigts. Empêcher le tout petit de tester avec la bouche le monde extérieur, c’est déjà produire un certain handicap dans la maîtrise de l’environnement. Chaque membre – bras, jambe, main, pied, mais aussi doigt, orteil, lèvre ou oreille – possède une représentation précise au sein du cortex qui s’amplifie s’il est très sollicité ou se rétracte en sens inverse.

Il ne s’agit donc pas d’attacher de l’importance au développement purement quantitatif du cerveau, celui d’Yvan Tourgueniev pesait 2012 grammes alors que celui d’Anatole France pesait moitié moins (1 017 grammes). Ce n’est pas parce que le poids moyen du cerveau féminin est moindre que celui de l’homme que l’on peut en déduire une infériorité féminine.

Le cerveau fonctionne selon un mode sélectif

A mesure qu’il se forme et se développe, le cerveau abandonne certains circuits inutilisés au profit des connexions répétées par un apprentissage réussi et récompensé. Le bébé suit la même évolution que le jeune moineau dont le chant, composé de sons d’une quinzaine de syllabes, se cristallise une fois adulte en une trille aux accents monocordes. Il se produit aussi une stabilisation synaptique dans le réseau de neurones pour tout ce qui acquiert du sens pour l’enfant ; notre mémoire ne se contente pas de stocker des souvenirs et de les restituer tel quel, elle les construit, puis les transforme dans trois directions : la simplification (l’oubli des détails), l’accentuation (la majoration de ce qu’on veut retenir) et la cohérence. Chacun de nous donne un sens très personnel à ses souvenirs. C’est trop souvent le poids des générations mortes qui pèse sur le cerveau des vivants, on se contente généralement de perpétuer les habitudes sociales que nous avons intériorisées. C’est en codant à l’intérieur de notre cerveau les représentations des autres en action, en reprenant la réalité comme dans un miroir installé dans nos neurones, que nous nous comprenons mutuellement ou que nous nous faisons la guerre.

Grâce à un cerveau surdimensionné, nous sommes la mesure de toutes choses, mais notre objectivité n’est alors que la somme de nos subjectivités humaines. Notre cortex préfrontal permet en effet de synthétiser non seulement notre propre expérience concrète, mais aussi toutes les considérations formulées par d’illustres ancêtres et des parents proches, de doctes ignorants ou des ignorants enseignants, et bien d’autres sources de connaissance qui nous apportent leurs croyances sous forme de vérités. L’intellect est en effet un moyen de s’adapter, mais aussi de remplacer la réalité ; nous sommes des animaux qui avons trouvé la bonne/mauvaise idée d’avoir mis un mot à la place des choses. En conséquence, nous avons beaucoup de mal à distinguer le vrai du faux, le mensonge en toute bonne foi et la foi qui trompe, l’apparence de la réalité et la réalité des apparences.

Notre appréciation des faits est encore plus troublée aujourd’hui par une situation technicisée où la réalité est simulée, où le virtuel veut se faire l’égal du réel, où la fiction est préférée au documentaire, le roman à l’analytique, où toute image est reconstruite. Comme nous portons le monde entier dans notre cortex, nous ne pouvons même pas croire le témoignage de nos propres yeux.

Aller au-delà des apparences

Nous savons pour l’avoir observé maintes et maintes fois que le soleil se trouvera au zénith vers midi. Le soir je vais le retrouver finissant sa course pour se cacher tout au delà de ma vision. Pourtant ce n’est là qu’une apparence de mes sens abusés, ce n’est pas le soleil qui bouge, c’est moi qui tourne tout autour de lui malgré mon sentiment d’immobile enracinement sur la terre. Je pourrais réfléchir des jours et des semaines, et tourner le problème dans tous les sens que je ne pourrais déterminer par moi-même cette réalité non apparente. D’ailleurs, l’humanité toute entière a estimé de visu et ad libitum pendant des millénaires que le soleil se déplaçait tout autour de la terre sans autre conséquence négative qu’une parfaite ignorance des lois de la gravitation. Avec l’avancée de nos connaissances, la vérité stellaire ne réside plus dans un centre dont nous serions le principal protagoniste (anthropocentrisme), mais dans un système qui possède ses propres lois et qui ignore complètement le sens de notre petite existence. Cela change tout, le monde n’est pas fait spécifiquement pour les humains, nous devons complètement changer notre mode de réflexion.

La première fois qu’on a chaussé des lunettes théoriques pour aller au delà d’une vision superficielle date de 1543. Copernic provoque alors une révolution en exposant les fondements d’un système héliocentrique (de « hélios », le soleil) où le soleil – et non plus la terre – est au centre de notre univers humain. L’astronome ébranle ainsi l’interprétation des Écritures et son œuvre, bien que de pure supposition, fut quand même mise à l’index. Comme la contestation des apparences a suivi son chemin, Galilée (né en 1564) alla au delà de cet interdit ecclésiastique. Il utilisa une lunette astronomique, récemment découverte, pour admirer les satellites de Jupiter, et par analyse démontra par la même occasion un héliocentrisme beaucoup plus pertinent que le traditionnel anthropocentrisme. Un tribunal de l’Inquisition l’obligea pourtant à se rétracter en 1633 :

« Moi, Galileo Galilei, âgé de soixante-dix ans et agenouillé devant vous, éminitentissimes et révérendissimes cardinaux de la république universelle chrétienne, inquisiteurs généraux contre la malice hérétique, ayant devant les yeux les saints et sacré évangiles ; je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant, et que, Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que tient, prêche et enseigne la sainte Eglise catholique et apostolique romaine… J’abjure les écrits et propos, erronés et hérétiques, par lesquels j’ai tenu et cru que le soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait ».

L’individu est ainsi obligé de se conformer à la croyance sociale du moment et l’Église catholique n’a réhabilité Galilée qu’en 1992. Pour les gardiens de la foi et des fausses croyances, il faut attendre plus de 350 années pour reconnaître la réalité derrière l’apparence… Aujourd’hui nos satellites confirment tous les jours la révolution copernicienne, cette découverte de la libre pensée. Si presque tous les lycéens occidentaux pensent dorénavant sans y réfléchir davantage que la Terre tourne depuis la nuit des temps autour du soleil, ils le croient cependant en contradiction d’une simple observation de leur part. Si la certitude religieuse d’un dieu extérieur aux humains qui fabriquerait un univers à notre seule convenance s’effondre pour un certain nombre d’entre les humains, la plupart pense encore que les croyances de leur ethnie particulière reste le seul centre de leur réalité. ll est toujours plus facile de croire ce que tout le monde croit déjà savoir.

L’évolution de la pensée montre que nous passons d’une certitude à une autre certitude grâce à une remise en question fondamentale des apparences. Ce passage de l’apparence à d’autres réalités est extrêmement difficile, il devient cependant de plus en plus urgent à accomplir : les réalités du futur se cachent en effet derrière les apparences du présent, et cet avenir est sombre si nous n’y prenons garde.

Pour un changement d’imaginaire

Longtemps notre imaginaire s’est limité à la répétition des mythes ancestraux. Puis nous avons inventé l’agriculture et changé la nature. Dès le néolithique, l’humanité ne se contente plus de ses rivalités sociales, elle commence à détériorer son environnement. L’évolution s’accélère et des techniques destructrices prennent aujourd’hui tout le pouvoir. Alors qu’une radiation nucléaire ne se voit pas, ne se sent pas, ne fait pas de bruit, ne se touche pas et n’a aucun goût, nous avons réussi à libérer les forces de l’atome. Alors que nous savons que la radioactivité peut faire beaucoup de dégât pendant une éternité de notre temps, cela ne nous empêche pas d’accumuler les déchets nucléaires car nous raisonnons encore au travers de nos propres yeux et de l’environnement immédiat. Alors que nos connaissances sont maintenant immenses, nous aggravons à la fois nos conflits sociaux et les déséquilibres de la nature à cause de notre cécité théorique et de la myopie du marché imposé par l’idéologie libérale. Alors que nos activités humaines rentrent en interférence avec les cycles vitaux de la biosphère et engagent ainsi la survie des générations futures, nous faisons comme si seul l’instant présent avait de la valeur.

Comme l’animal qui se contente de son environnement immédiat, nous préférons la plupart du temps nous satisfaire d’un absolu dans un espace restreint, avec un état d’esprit limité par nos sens abusés et conditionné par la société du moment. Contrairement à l’animal cependant, nous pouvons percevoir que notre vision humaine n’est que construction sociale, que tout est relatif et compliqué, que l’apparence n’est pas gage de réalité.

Conclusion : Dans chacun de nos cerveaux réside de multiples certitudes qui ne sont que les apparences de notre réalité immédiate et nos désaccords résultent trop souvent d’une perception trop simpliste de la réalité. Mais grâce à des lunettes conceptuelles plus performantes, peut-être pourrions-nous percevoir le monde tel qu’il faudrait le voir (s’améliorer)… C’est ce que tente ce blog biosphere que j’ai créé en 2005, avec l’intention d’œuvrer pour plus d’intelligence collective.

Michel SOURROUILLE (texte de 2002)

Quelques texte évoquant le cerveau lors des début de ce blog

4.07.2005 Suprême indécision

Dans une Amérique qui se judiciarise, la Cour suprême joue le rôle d’arbitre sur les questions de l’organisation socio-politique tout en restant le reflet d’une société profondément divisée sur la prière à l’école, le droit de perquisitionner des propriétés privées, la peine de mort… Les décisions de la Cour ne tiennent donc qu’à un fil et souvent Sandra Day O’Connor, la première femme à siéger à un tel poste, faisait pencher la balance (5 contre 4) grâce à son tempérament centre-gauche. Mais le Président conservateur Bush va la remplacer car elle démissionne à 75 ans. Les progressistes se lamentent déjà. La Biosphère se sent très mal en voyant des procédures démocratiques si fluctuantes alors qu’on juge seulement des affaires inter-humaines. En effet, quand il s’agira de juger du rapport entre les humains et l’environnement, elle prévoit déjà un verdict catastrophique : les humains ont un cerveau trop développé pour percevoir autre chose que leurs petites préoccupations personnelles…

15.08.2005 Blockbuster

Le groupe pharmaceutique français Sanofi Aventis devrait bientôt commercialiser un blockbuster, c’est-à-dire une nouvelle molécule miracle qui fera exploser le chiffre d’affaires. En effet le rimonabant permettrait non seulement d’arrêter de fumer sans prendre un gramme après 10 semaines de traitement, mais il ferait aussi perdre à un obèse en moyenne annuelle 9 kg tout en augmentant son taux de bon cholestérol et en baissant le taux de triglycérides. Le rimonabant agit en effet sur les mécanismes du cerveau et des cellules nerveuses qui interviennent dans le contrôle de l’équilibre énergétique de la personne. Plutôt que de limiter un système techno-industriel pernicieux, la chimie adapte les gens… La Biosphère se marre : les individus se croient complètement libres dans une société où on les a fortement incité à fumer et à grignoter n’importe quoi n’importe quand, et après on leur fait prendre « librement » des pilules qui les soulage du poids de leurs inconséquences.

10.11.2005 Robin des toits (association)

Les émission de téléphonie mobile ne sont pas émises de façon continue mais pulsées en microsaccades. Or depuis trois milliards et demi d’années, les êtres vivants fonctionnent en résonance avec des émissions électromagnétiques naturelles dont la structure est continue et régulière. Tout vivant est composition d’ordres de différents niveaux, ce qu’apportent les pulsations est désordre ! Il suffit à désorganiser non seulement les fonctionnements physiologiques mais même le structures moléculaires. Les principales perturbations constatées sont : la perte d’étanchéité de la barrière entre sang et cerveau. La diminution de production de la mélatonine, une hormone qui régule le blocage des processus cancéreux. La perturbation des régulations membranaires des cellules… La technique n’est plus une force qui dompte la Nature, elle devient un cheval de Troie qui détruira de l’intérieur les humains.

25.11.2005 Du nucléaire au pétrole

Les deux chocs pétroliers (forte augmentation du prix du baril) successifs ne sont pas dus à une volonté structurelle de l’OPEP de faire payer la rareté croissante du pétrole, mais à des raisons politiques complètement conjoncturelles (de court terme). Après la guerre du Kippour en 1973, le quadruplement du prix du baril n’est que le soutien des pays arabes à une Egypte en train de perdre la guerre contre Israël. Par la suite, c’est l’arrivée de l’imam Khomeyni en 1979 qui renverse le Shah en Iran et déstabilise le marché. Aujourd’hui le monde occidental risque encore d’être confronté à un choc pétrolier accéléré pour des raisons politiques : l’Iran voudrait avoir une politique nucléaire indépendante et face aux menaces américaines et européennes de sanction, elle envisageait en septembre 2005 d’user de l’arme pétrolière. La Biosphère, qui souhaite depuis longtemps un baril à plus de 100 dollars (et même très vite à 1000 dollars !), constate avec regret que les humains n’économisent pas par raison une ressource non renouvelable : il leur faut un conflit inter-humain ou l’arrivée de l’inéluctable, l’épuisement quasi-total de la ressource. Dire que leur cerveau est surdéveloppé, disons plutôt surdimensionné !

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notre récapitulatif d’octobre 2024

Ce blog de défense de la biosphère,

c’est un article chaque jour 365 sur 365… depuis 2005.

Voici notre production d’octobre 2024

cliquez à votre convenance 

Question d’avenir

Yves Cochet, un prophète des temps à venir

Consilience, précisions sur la fin du monde

Désurbanisation ou ville autarcique ?

Universalisme et multiculturalisme, l’entente

Un internationalisme impuissant

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

COP29, les actes sont contraires aux objectifs

Conférence Internationale sur la Population !?

Biodiversité/Climat/Désertification, même combat

Le FMI s’alarme d’une croissance molle !?

L’engagement écolo

RAP, résistance à l’agression publicitaire

Paul Watson, ni droite ni gauche, au-delà…

Un SUV, l’incendier ou dégonfler un pneu ?

Question biodiversité

Les arbres et les loups, à aimer tous deux

Le cerveau des non-humains

La pêche industrielle dans l’impasse

Question énergétique

Octobre 1974, 50 ans déjà, le 1er choc pétrolier

AIE versus OPEP, un débat truqué

Notre réponse à un commentateur climato-sceptique

L’impossible sortie du charbon

L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

Question démographique

Le natalisme, une constante des dictateurs

Elisabeth Badinter, paradoxalement nataliste

L’artificialisation forcenée des sols

Nourrir 10 milliards de personne, impossible

L’espérance de vie atteint maintenant son pic

Pacification de l’existence

Le prix Nobel de la paix, Nihon Hidankyo

Armée ou défense civile non violente ?

Sébastien Lecornu et la défense civile

Israël, génocide et règles internationales

questions socio-techniques

Insupportable le portable, à l’école et ailleurs

L’IA, une intelligence sans conscience

Questions politiques

La politique générale de Michel Barnier

Les Verts devenus EELV, puis Les écologistes…

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Elisabeth Badinter, paradoxalement nataliste

La philosophe, dans un livre « Messieurs, encore un effort… », s’inquiète de la chute de la natalité qui pourrait se retourner contre les femmes à travers des politiques natalistes menées par des partis conservateurs et religieux contre les femmes, comme on le voit déjà en Hongrie, en Italie ou aux Etats-Unis. Pour l’égérie du féminisme universaliste, c’est aux hommes d’alléger la charge qui pèse sur les mères actuelles, prises entre leur carrière, les tâches familiales et le culte de l’enfant roi.

Elle prend la question démographique par le petit bout de la lorgnette, égalité des sexes, vieillissement et paiement des retraites ! Elle ne se rend pas compte qu’avec 8 milliards d’êtres humains sur cette planète, l’espace terrestre est déjà complètement saturé au détriment de toutes les autres formes de vie.

Elisabeth Badinter (Ouest-France) : « La chute de la natalité menace notre économie et fragilise notre système de protection sociale car le renouvellement des générations n’est plus assuré. Jusqu’à présent la France n’était pas la plus mal lotie. La situation est beaucoup plus grave dans certains pays européens comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne mais également en Asie. »

Elisabeth Badinter (Marianne) : « Une diminution structurelle de la natalité dans les pays industrialisés ne pourrait qu’avoir des conséquences majeures sur l’économie et mettre notre modèle social en danger. Le premier danger est social et me semble extrêmement grave. Il concerne les retraites. Chaque génération paie pour la retraite de ses parents, c’est entendu. Or nous vivons de plus en plus vieux, et celles-ci coûtent de plus en plus cher. Je ne vois pas comment nous pourrions payer ces pensions étant donné qu’il nous manquera énormément de cerveaux et de bras. Par ailleurs, la croissance nécessaire à notre politique sociale s’effondrerait. »

Elisabeth Badinter (L’express): « Je ne dirais pas que la dénatalité est une « bonne nouvelle », mais la conséquence de bien d’autres facteurs. Il est vrai que quand on fait des études prolongées, on engendre plus tard. L’âge moyen du premier enfant est passé de 27,8 ans en 2000 à 31 ans aujourd’hui. D’autant plus que les filles sont plus nombreuses à sortir de l’université avec un diplôme de l’enseignement supérieur, 55 % contre 45 % de garçons. Mais j’en suis convaincue, ce déclin démographique représente un vrai problème politique s’il continue à ce rythme encore plusieurs années. »

Le point de vue des écologistes malthusiens

AMT : C’est une drôle de façon d’aborder le problème. Bien sûr que certains gouvernants autoritaires vont pousser à des politiques qui réfrènent la liberté des femmes pour qu’elles fassent des enfants .mais dans ces mêmes pays toutes les libertés sont déjà en péril. La surpopulation est une autre question. Dont visiblement elle n’a pas conscience. Elle est aussi pour la GPA, ce qui est paradoxal pour une féministe.

GL : La question de la surpopulation n’intéresse pas Badinter, uniquement préoccupée de la psychologie de la femme… à qui elle conseille de faire des enfants pour ne pas être obligée d’en faire par les fascistes. Faire quelque chose spontanément pour éviter d’y être contraint : il fallait y penser. C’est le rôle ambigu du philosophe. Et pour la liberté, il suffit de construire plus de crèches. C’est pourtant facile à comprendre, Moulinex libère la femme.

MS : Il est profondément troublant de voir une philosophe adepte du féminise universaliste et profondément libérale n’accorder aucune importance à la situation des femmes obligées de faire encore plus d’enfants par le contexte sociopolitique, religieux ou bassement économique. Appeler à une meilleure répartition des tâches ménagères entre les hommes et les femmes relève d’une volonté d’égalité, pas d’une problématique démographique. Le positionnement actuel d’Elisabeth Badinter est symptomatique d’une société qui accorde le buzz médiatique aux derniers soucis à la mode, ici la baisse de fécondité dans certains pays. On occulte ainsi l’essentiel, notre nombre qui a déjà dépassé 8 milliards de bipèdes. Comme quoi être « de gauche » et philosophe ne veut pas dire connaître son Malthus sur le bout des doigts et être consciente des réalités de la surpopulation.

Elisabeth Badinter, quelques-unes de ses pensées

acquis ou inné ? l’apprentissage de l’amour (maternel)

Elisabeth Badinter montre que l’amour maternel ne va pas de soi, il est « en plus ». Un lieutenant de police constatait en 1780 que sur les 21 000 enfants qui naissaient annuellement à Paris, mille à peine sont nourris par leur mère, mille autres, des privilégiés, sont allaités par des nourrices à demeure ; tous les autres quittent le sein maternel pour le domicile plus ou moins lointain d’une nourrice mercenaire. Nombreux sont les enfants qui mourront sans avoir jamais connu le regard de leur mère et ceux qui reviendront quelques années plus tard sous le toit familial découvriront une étrangère dans celle qui leur a donné le jour. Cet exemple parmi d’autres contredit l’idée répandue d’un instinct propre également à la femelle et à la femme. Toutes les études faites montrent en effet qu’aucune conduite universelle et nécessaire de la mère ne peut être mis en évidence. Au contraire, on constate l’extrême variabilité des sentiments des mères selon leur culture, leurs ambitions, leurs frustrations.

Il n’y a pas de comportement humain inscrit par la nature, génétiquement programmé. C’est notre liberté, mais c’est aussi le lourd fardeau de notre responsabilité.

L’écologie va-t-elle passer à droite, nature oblige ?

Elisabeth Badinter s’insurge contre cette nouvelle écologie politique de droite : « Le pape, dans ses discours, appelle à la protection de la nature, qui va de l’embryon à l’écosystème global. On explique alors aux femmes que, si elles sont prêtes à défendre la moindre des espèces animales, elles ne peuvent donc admettre que l’on supprime un embryon, qui serait un humain en puissance. En 2010, je mettais déjà en garde contre ces propos écologiques radicaux qui appellent à une révérence totale à l’égard de la nature. Je voulais lutter contre la réactualisation du discours rousseauiste et de son message de soumission aveugle à la nature. Je suis cartésienne et l’idée d’être « comme maîtres et possesseurs de la nature » me semble plus libératrice que celle prônée par la sainte alliance des réactionnaires. »

Ouest-France

Élisabeth Badinter s’inquiète aussi de la dérive des questions transgenres : « Je ne veux pas qu’on m’interdise de dire « les hommes » et « les femmes ». Ça, je ne peux pas l’admettre. Et c’est pourtant ce que les plus radicaux des théories transgenres voudraient faire croire. On est XX ou XY, il n’y a rien à faire. Dans certains cas qui sont exceptionnels, il faut accompagner des enfants. Mais ne faisons pas d’une exception une généralité »

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Israël, génocide et règles internationales

L’article suivant sur Israël ne parle pas directement de la question écologique, mais de pacifisme. Si un État pratique l’apartheid, bafoue les règles internationales et se rend coupable d’un génocide, cet État doit être mis au ban des nations. Sinon accepter cela, c’est empêcher la possibilité d’une entente sous l’égide de l’ONU. Par conséquent la capacité d’établir la paix sur Terre, que ce soit entre les humains ou entre homo sapiens et les autres formes de vie n’existe pas. J’assume d’autant plus ce point de vue que mon père a été en camps de concentration pendant plus de deux ans. Il a vécu en Allemagne ce que les Juifs pratiquent aujourd’hui à Gaza.

Éditorial du MONDE : Les autorités israéliennes s’acharnent depuis des mois contre les Nations unies. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a été déclaré persona non grata après une déclaration qui ne correspondait pas à celle que le gouvernement israélien aurait voulu lui dicter. Dans le sud du Liban, les tentatives d’intimidation se sont multipliées contre les soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, dont Israël exige le départ. Les députés israéliens ont ajouté massivement, le 28 octobre, leurs voix à cette entreprise de démolition en interdisant sous quatre-vingt-dix jours en Israël les activités de l’UNRWA (l’agence chargée des réfugiés palestiniens).

Amos Goldberg (historien israélien, spécialiste de la Shoah) : « Mon pays a surréagi de manière criminelle aux massacres du 7-Octobre. Une rhétorique génocidaire est apparue et a dominé dans les médias, l’opinion publique et la sphère politique : « Nous devons les supprimer [les Palestiniens], ce sont des animaux humains » [Yoav Gallant, ministre de la défense, le 10 octobre 2023] ; « Nous devrions larguer une bombe nucléaire sur Gaza » [Amichai Eliyahu, ministre du patrimoine, le 5 novembre 2023]… Le génocide n’est pas uniquement constitué des crimes commis, mais aussi des incitations à les commettre. Et c’est clairement le cas. Selon la convention sur le génocide, il s’agit de l’annihilation délibérée d’un groupe ou d’une partie d’un groupe national, ethnique, religieux ou racial. En mars 2024, la rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires occupés concluait son rapport en indiquant qu’il y avait des fondements raisonnables de penser que le seuil indiquant qu’Israël avait commis un génocide avait été franchi. Ce qui se passe à Gaza est un génocide, car Gaza n’existe plus. »

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Comment en finir avec l’invasion israélienne

extraits : Nous avons institutionnalisé une cohérence politique planétaire avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), des conférences internationales sur le climat ou la biodiversité, etc. Pourtant des guerres ont lieu ici et là sur toute la surface du globe. Pourquoi ? En Palestine, au Liban ou en Ukraine à cause du rejet de l’ordre international pas des dirigeants imbus de leur pouvoir personnel. Analysons le conflit en Palestine….

Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

extraits : Benyamin Nétanyahou assure qu’Israël va poursuivre sa « juste guerre pour éliminer le Hamas ». Il ne peut jamais y avoir de guerre juste, encore moins de « juste guerre ». La guerre est injustifiable, que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. L’exemple de la Seconde Guerre mondiale a été le test suprême. Les nazis étaient des assassins pathologiques. Nous devions les arrêter disait-on et seule la force pouvait y arriver. Mais la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne s’opposaient au fascisme que parce qu’il menaçait leur propre domination sur certaines ressources naturelles et sur certaines populations. Et les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à cette guerre comme aux autres….

Le choc de l’ethnicité en Palestine envahie par des Juifs

extraits : Dans ce monde sans repères, je rappelle mon intime conviction. Nous tous habitants de cette planète, nous avons absolument besoin d’un nouveau sermon sur la Montagne qui édicte de nouvelles règles pour tenter de vivre en bonne entente avec la Terre ; car nos dieux, c’est  le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes… Alors la bible et le coran nous paraîtront désuets, inadaptés, mensongers.  Alors le conflit israélo-palestinien nous apparaîtra pour ce qu’il est, le témoignage de l’impasse historique où nous a mené un passé ethnicisé. Reste la question actuelle, laïque et non religieuse : si j’ai des blindés à ma porte qui veulent forcer l’entrée, qu’est-ce que je fais ?….

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L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles

A la fin du XIXe siècle, le chimiste et ministre français Marcelin Berthelot expliquait qu’en l’an 2000 l’électricité et les énergies renouvelables auraient débarrassé le monde des « mines de charbon et par conséquent des grèves de mineurs » Dans l’entre-deux-guerres, l’historien américain Lewis Mumford (1895-1990) annonçaient le basculement imminent dans un âge « néotechnique », fondé sur l’hydroélectricité. Un « âge électrique » ? Foutaise.

Jean-Baptiste Fressoz : Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol, s’est lancé dans un étrange exorde : « Dans l’histoire de l’énergie, nous avons connu l’âge du charbon et l’âge du pétrole, et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’âge de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial à l’avenir. » Il y a décalage entre le rapport de l’AIE et les déclarations de son directeur. Le « World Energy Outlook » de 2024 montre que, malgré la croissance des renouvelables, la production électrique à partir de fossiles a encore crû en 2023. le rapport révise à la hausse ses prévisions pour le charbon en raison de la forte demande d’électricité. Les investissements récents dans les terminaux gaziers laissent entrevoir une hausse de 50 % du gaz naturel liquéfié – une énergie particulièrement polluante – avant 2030. La persistance d’une vision « phasiste » des dynamiques matérielles peut être dangereuse. Elles entretiennent l’illusion.

Le point de vue des écologistes débranchés

Her dudul : Le problème est que le problème (!) est plus compliqué que ce que certains croient ou font croire. On nous dit passons à l’électricité et il n’y aura plus de problème. Mais le problème est qu’il faut la produire cette électricité ce que certains ne savent pas. Pour cela il faut du nucléaire dont beaucoup ne veulent pas, de l’éolien dont beaucoup ne veulent pas, des barrages dont beaucoup ne veulent pas, du solaire dont beaucoup ne veulent pas alors on continue à le produire avec du charbon, du gaz ou du pétrole.

FRW974 : La transition énergétique, ça n’existe pas. Par contre, la population croissant, les besoins croissent mécaniquement. Deux solutions : abaisser la population mondiale et abaisser la consommation mondiale. Personne n’en veut. Donc, on va dans le mur. Et à grande vitesse.

Chriss : Nos besoins en énergie sont tellement énormes et vont continuer à augmenter toujours plus, alors bien souvent une nouvelle source d’énergie ne vient pas en remplacer une précédente, mais s’y ajoute. Croire que l’humanité s’engage petit à petit dans une sortie des énergies fossiles parce que ici ou là on redéveloppe le nucléaire ou on construit des parcs solaires immenses, est un leurre. Cela ne fonctionnera jamais, à moins de coupler cet effort à une décroissance coordonnée organisée à l’échelle mondiale : décroissance démographique, énergétique, économique. Évidemment ça n’arrivera pas, impossible… pour l’instant !

A. Monod-Broca : L’évolution de nos besoins énergétiques dépend beaucoup de l’évolution de la population mondiale. Si nous étions 3 milliards, comme dans mon enfance, et seulement 50 millions en France nos besoins seraient moindres.

Frog : C’est pourtant si satisfaisant de consommer moins, moins prendre sa voiture, arrêter l’avion, arrêter les plats à emporter bourrés de plastiques, etc… Quand on s’y met, on s’aperçoit que c’est finalement ludique, économique, et que ça engage même une réflexion sur ce qui est vraiment bon et utile dans la vie – parce qu’on fait quand même beaucoup de stupidités « parce que ça se fait », parce qu’on nous l’a suggéré fortement, et non parce qu’on l’a réellement choisi.

Raphou : Résumé rapide : seule la sobriété peut nous éviter la catastrophe.

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

extraits : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

L’électricité ne remplace pas les énergies fossiles Lire la suite »

Les arbres et les loups, à aimer tous deux

La nature subit impassible la puissance de nos coups par fusils ou tronçonneuses interposés. Nous avons maintenant le choc en retour, extinction de la biodiversité et réchauffement climatique… On ne récolte que ce qu’on a semé.

Stéphane Foucart : Si la volonté politique fait défaut pour protéger le loup, elle fera défaut sur tout le reste

extraits : Environ un millier de loups vivent sur le territoire national. Ils y cohabitent avec 68 millions d’êtres humains, 16 millions de bovins, 7 millions d’ovins, 1 million d’équidés de toutes sortes. Mille loups, donc, arpentent discrètement les forêts et les montagnes d’un pays de 55 millions d’hectares. Cela fait très peu de loups au kilomètre carré, mais c’est déjà trop pour certains. Sans justification scientifique, les Etats membres de l’Union européenne ont décidé de baisser le niveau de protection du grand carnivore. On pourra « tirer » les loups avec bien moins d’embarras. Une initiative lancée en 2023 par la présidente de la Commission, Ursula van der Leyen. Or, sous « protection stricte », on en tue déjà environ 200 par an en France, soit 20 % de l’ensemble de la population. Nul besoin d’être grand clerc pour imaginer ce qui se produira lorsque les digues auront été abaissées. Afin d’atteindre le seuil de viabilité à long terme sur un territoire comme la France, l’ordre de grandeur qui correspond à un effectif minimal à atteindre est de l’ordre de 2 500 à 5 000 individus matures sexuellement. Soit deux à cinq fois plus que nos 1 000 loups désormais en sursis. Si la volonté politique fait défaut pour protéger ce dernier, elle fera défaut sur tout le reste….

Perrine Mouterde : En forêt comme en ville, pourquoi les Français s’attachent aux arbres

extraits : Partout, des habitants s’opposent à l’abattage de platanes ou de chênes près de chez eux. Qu’ils soient quelques-uns ou des dizaines. Dans les villes et villages, des collectifs citoyens se créent pour racheter ou gérer en commun des forêts. Les activités de sylvothérapie, de grimpe ou d’Accrobranche se développent. Les cabanes dans les bois attirent toujours davantage de vacanciers. Dans les librairies, ouvrages jeunesse, romans ou essais consacrés aux arbres débordent des rayons. Pour neuf Français sur dix, selon une étude d’opinion réalisée pour l’ONF, les forêts sont synonymes de bien-être et d’apaisement. Aujourd’hui, la représentation dominante de la forêt est d’en faire le paradigme de la nature. La perception du changement climatique est de plus en plus forte, tout le monde se rend compte de ses effets et sait que notre avenir passe par la protection du maximum de végétation et notamment des arbres…..

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La FNSEA n’aime pas les loups

extraits : Le loup, qui avait été exterminé au XIXe siècle, a fait son retour en France dans les années 1990 en passant par les Alpes italiennes. On comptait, en 2023, 1 104 individus sur le territoire national, contre 430 en 2018. Le nouveau « plan loup » pour la période 2024-2029, révélé le 23 février 2024 à la veille de l’ouverture du Salon de l’agriculture, ne satisfait ni les éleveurs ni les défenseurs de la vie sauvage….

L’arbre doit aussi avoir le droit de gagner en justice

extraits : En 1972, Christopher D.Stone se posait cette question : “Should Trees Have Standing? Toward Legal Rights for Natural Objects”. Ce passage du statut d’objet naturel à celui de sujet de droit s’inscrit pour Stone dans la continuité du processus historique d’extension des droits légaux : après les étrangers, les femmes, les fous, les Noirs… les arbres. Voici un résumé de son texte : « Je propose que l’on attribue des droits juridiques aux forêts, rivières et autres objets dits « naturels » de l’environnement, c’est-à-dire, en réalité, à l’environnement tout entier. Cela ne signifie en aucun cas que nul ne devrait être autorisé à couper un arbre. Si les êtres humains ont des droits, il reste néanmoins possible de les limiter. Nous prenons chaque jour des décisions pour le compte d’autrui et dans ce qui est censé être son intérêt ; or autrui est bien souvent une créature dont les souhaits sont bien moins vérifiables que ceux des rivières ou des arbres »…..

 

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Insupportable le portable, à l’école et ailleurs

Depuis 2018, une loi interdit l’utilisation d’un téléphone mobile dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges. Les élèves peuvent l’avoir dans leur sac, s’il est éteint et rangé. Le suivi n’a pas été convainquant, on envisage l’interdiction générale. Ainsi la déclaration récente du ministre délégué chargé de la réussite scolaire, Alexandre Portier, le 25 octobre 2024.

Alexandre Portier : « On a une loi qui est votée depuis six ans et qui n’est toujours pas mise en œuvre. Je pense qu’il y a une urgence nationale. On parle de la santé de nos jeunes, c’est une mission sur laquelle on n’a pas le droit de faillir . Vous ne comprendriez pas qu’on ne soit pas en mesure de mettre en œuvre cette mesure pour, au plus tard, la rentrée scolaire de septembre 2025. Tous les établissements qui ont testé l’interdiction nous font des bons retours , cela permet aux jeunes d’être totalement investis dans le temps d’apprentissage ».

Le point de vue des écologistes traditionnalistes

L’interdiction totale du portable dans les établissements scolaires, c’est une mesure qui nécessiterait une interdiction généralisée d’usage à tous les moins de 18 ans en quelques endroits où ils se trouvent, même et surtout dans leur chambre… ce qui serait psychologiquement et écologiquement nécessaire ! Et comme les parents donnent le mauvais exemple à leurs enfant en restant rivés à leurs écrans au lieu d’être présents, il serait même judicieux d’interdire tout commercialisation d’un écran numérique. Bon, je sais, on va me dire que c’est du délire, qu’on ne peut rien contre le progrès dit technique, que la vie sans écrans serait insupportable,etc. Du jeune temps des septuagénaires, on n’avait pas de télévision à la maison, même pas de téléphone, et c’était le lot commun. Cela n’empêchait pas d’être heureux et de multiplier les interrelations en « présentiel ».

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Portable, en avoir ou pas ?

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales dans les années 2000, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise !

Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable….

Nos articles les plus anciens sur le portable

07.06.2005 Horreur mondialisée

La Chine ne fait que découvrir les problèmes insolubles qu’entraîne l’exode rural provoqué par la croissance économique. Le réalisateur chinois Jia Shang-ke met en scène les Min-gong, les travailleurs migrants venants des campagne, et ses films ont été interdits par la censure chinoise par qu’ils peignaient trop bien l’envers du miracle économique. Il y a 170 millions de personnes déracinées en Chine, la plus grande migration de tous les temps qui reproduit en accéléré l’urbanisation de la Grande Bretagne qui s’est étalée sur 200 ans au moins. Son dernier film « The World », pour une fois autorisé, met en scène de jeunes ruraux embauchés dans un parc d’attraction à Pékin : ils se contentent d’un imaginaire formaté par la télévision et d’un échange limité aux mini-messages sur portables, comme les occidentaux du monde capitaliste ! Il est vrai que la mondialisation libérale entraîne l’uniformisation culturelle et la même difficulté de vivre.

Autrefois Mao Zedong avait limité la croissance des villes, un jour les urbains retourneront à la terre.

18.08.2005 Pris comme dans un filet

Selon des spécialistes de l’Internet, tout le monde aura bientôt en sa possession un PDA ou personal digital assistant, un petit ordinateur plat et souple qui ne vous quittera jamais. Pour plus de commodités, on pourra même se faire implanter sous la peau un émetteur-récepteur qui pourra aussi bien réaliser votre check up que débiter votre compte-courant au restaurant par détection à distance de vos coordonnées bancaires. Pour passer un bon moment dans le monde réel et s’endormir en pleine nature, il suffira aussi de régler son PDA pour qu’il diffuse sur les murs de votre chambre un décor champêtre. Et pour échanger avec les amis, rien de mieux que la connexion directe par le Net.

La Biosphère espère que de plus en plus de citoyens auront à cœur de se débrancher de ce type de système totalitaire pour vivre localement sa vie avec ses proches et la Nature environnante. Il faudrait pour ce faire refuser dès aujourd’hui le précurseur du PDA qu’on appelle « portable » et ne surfer sur Internet que pour s’en débarrasser !

11.11.2005 Facteur de progrès ?

Rien ne peut étancher la soif de communiquer de tout le continent africain, si ce n’est… le portable. Sur 100 Africains, entre 8 et 30 selon les pays sont déjà équipés. Même si le taux est de 75 % en France, l’équipement en Afrique progresse tellement vite (65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003) que la fossé technologique va être un jour ou l’autre rattrapé. Même si un agriculteur ne possède pas de tracteur et vit sans électricité, il lui semble en effet indispensable de faire deux heures de moto par de vilaines pistes pour recharger son téléphone. Et puis le cellulaire est devenu un outil indispensable de la prostitution, il trahit les époux adultères et facilite les attaques à main armée. Comme le dit le directeur des opérations internationales des télécoms : « Là où des offres adaptées (cartes prépayées) sont proposées, on observe une croissance à deux chiffres qui devrait se poursuivre pendant plusieurs années encore ». La technique envahit tout, même au fond de la brousse.

En Afrique comme ailleurs, le besoin de communiquer vient immédiatement après celui de se nourrir et de se vêtir, mais ce besoin n’a nul besoin d’un intermédiaire imposé par l’industrie : la tradition orale africaine est déviée de son cours. La Biosphère était bien plus tranquille quand les Africains se contentaient de l’arbre à palabres…

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Paul Watson, ni droite ni gauche, au-delà…

Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG en 2022, Sea Shepherd Origins, lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Et pour le Japon amateur des baleines, c’est un homme à abattre… Le ministère de la justice danois continue d’étudier la demande d’extradition du Japon…

Lucas Minisini : Dans la prison de Nuuk, les conditions de détention de Paul Watson se sont récemment durcies, sans explication. Ses appels téléphoniques quotidiens sont désormais interdits et les discussions vidéo avec sa famille sont limitées à dix minutes seulement, une fois par semaine. Dans la salle du tribunal de Nuuk, capitale du territoire autonome danois, la procureure revient sur l’opération de l’ONG contre un baleinier japonais, en 2010, durant laquelle Paul Watson est accusé d’avoir commis des dommages et participé aux « blessures » d’un marin, visé par une boule puante. Paul Watson dénonce une « procédure politique » imposée par l’industrie de la pêche à la baleine au Japon, une « organisation criminelle ». Karim Bouamrane, le maire socialiste de la commune de Saint-Ouen, a installé un portrait géant du protecteur des océans souligné par le hashtag #freepaulwatson. David Rachline, le maire Rassemblement national (RN) de Fréjus, a décidé, lui aussi, d’afficher le visage de l’activiste sur son hôtel de ville. Paul Watson affirme ne pas réfléchir en termes « d’idéologie de gauche ou de droite » quand il s’agit de la cause écologique. Il précise : « Je m’adresserai à n’importe qui. »

Le point de vue des écologistes

Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont commencé à disparaître, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ? Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre :

« Être écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. »

Un rapport des Nations unies publié le 28 février 2024 s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de désobéissance civile en Europe. L’écologie a des partisans de droite et de gauche, et des adversaires qui se disent de droite ou à gauche.

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Le « ni droite ni gauche » va avoir le vent en poupe

extraits : Qui a dit ? « C’est un mouvement ouvert, pas à droite, pas à gauche, auquel il sera possible d’adhérer tout en restant adhérant d’un autre parti républicain… Car je veux travailler avec des gens qui se sentent aujourd’hui à droite, aussi…Cela pourrait être Nicolas Hulot : «  Ce n’est un sujet ni de gauche, ni de droite, ni du centre, c’est un sujet supérieur. C’est simplement l’avenir et la sauvegarde de la famille humaine et de son écosystème, la planète. Osons dire que l’écologie ne doit plus être un vulgaire enjeu partisan, elle est un enjeu politique au sens le plus noble…. » En fait c’est Emmanuel Macron pour le lancement le 6 avril 2016 d’un « mouvement politique nouveau » baptisé « En marche ! ».

L’écologie, à gauche, à droite, ailleurs ?

extraits : Dans l’histoire des idées, l’écologie politique est une idée neuve, qui dépasse les cartographies anciennes, sans pour autant les abolir. L’écologie est un projet trans-politique. L’avenir de notre planète et des conditions de vie concerne tous les Français, tous les humains sans distinctions partisanes… le clivage gauche/droite est donc obsolète. L’écologie n’est pas l’affaire d’un parti mais un enjeu pour nous tous….

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synthèse, Ecologie, droite ou gauche ?

15 mai 2017, l’écologie politique, vision par-delà droite et gauche

27 mars 2017, un parti social-écologiste ou bien ni droite ni gauche ?

22 août 2016, L’écologie est-elle de droite ou de gauche, ou d’ailleurs

23 avril 2016, L’écologie, ni gauche, ni droite, ni centre, mais supérieur

8 avril 2016, Le « ni droite ni gauche » va avoir le vent en poupe

20 février 2016, Deux manières de tuer l’affrontement droite/gauche

19 décembre 2013, Droite ou gauche, comment situer l’écologie ?

17 mai 2010, plus à gauche et moins à droite, Nicolas Hulot

26 février 2010, droite/gauche, un classement ringard

1er octobre 2009, la gauche passe à droite

6 juillet 2008, droite et gauche, même combat

3 mars 2008, l’écologie, de droite ou de gauche ?

Paul Watson, ni droite ni gauche, au-delà… Lire la suite »

Biodiversité/Climat/Désertification, même combat

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, les COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification se tiennent toutes les trois d’ici à la fin d’année. L’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend pourtant de la prise en compte des interactions entre ces trois problématiques.

ONG Agrisud international : Nombre des financements agissent à la fois sur le climat et sur la biodiversité : l’arrêt de la déforestation tropicale et la protection des tourbières sont par exemple des objectifs climatiques régulièrement rappelés. Leur atteinte permettrait de sauvegarder des réserves sans équivalent de biodiversité remarquable. Les causes de la déforestation sont majoritairement agricoles. Or un tiers de la population mondiale vit dans des zones arides ou semi-arides où les changements climatiques aggravent la dégradation des sols et la précarité des conditions d’existence, nous rappellera la COP sur la désertification. La lutte contre la désertification pourrait engendrer des bénéfices climatiques élevés. En remettant de la vie et de la matière organique dans les sols, on accroît leur capacité de stockage du carbone….

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie….

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ?….

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. S’ils trouvaient une solution, il n’y aurait pas une autre conférence dans un autre coin sympa. Les gars de la COP26 sur le climat leur ont expliqué le truc pour visiter la planète. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas….

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Notre réponse à un commentateur climato-sceptique

Ce commentateur écrit sous le pseudo de « major daubuisson »

« Bien entendu, si on conteste les conclusions de Saint Giec, on est qualifié d’extrême droitiste. Il y a des scientifiques spécialisés en climatologie non soumis aux lobbies énergétiques qui ne partagent pas les opinions Giecistes . Ces phénomènes climatiques extrêmes (longues et répétitives sécheresses ou pluies surabondantes + ouragans dévastateurs ont toujours existé et sont inévitables, CO2 ou non, CH4 ou non, H2O en phase gazeuse ou non . Après l’hystérie covidienne montée de toutes pièces pour terroriser le pekin moyen , on y va joyeusement avec l’hystérie climatique avec les agitées du bocal Greta carbones et Adelaide Charlier. »

Notre réponse :

Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a été créé en 1988 sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Les climatologues de profession au niveau international sont alors réunis au sein du GIEC. Mais la structure de cette institution est complexe et doit être connue pour éviter tout malentendu. Le groupe I, c’est purement de la science, réunissant des climatologues. Ses conclusions sont incontestables, car validées et vérifiables. Le groupe II, s’occupe des conséquences telles qu’on peut les modéliser. Mais le III pose problème, c’ est de la politique, voulu par les Américains qui placent les représentants des États au centre du jeu. Le danger est de faire bénéficier les conclusions des groupes II et III, de l’aura du groupe I et de faire croire que celles-ci sont scientifiques, alors qu’elles sont purement socio-politiques et économiques.

Il y aura bientôt une COP29 sur le climat, 29 années donc où les politiques essayent vainement de définir comment on peut diminuer nos émissions de gaz à effet de serre de serre. Cet échec ne résulte pas d’une erreur de la science climatique mais des oppositions découlant de la défense des intérêts nationaux par chaque pays. C’est pour cela qu’un climato-sceptique peut être qualifié « d’extrême droitiste », les nationalistes n’hésitent pas à travestir la réalité physique pour défendre leur seul point de vue contre l’intérêt général. Le supranationalisme a des vertus que les « nations unies » ignore. Qui se permet de contester les résultats du groupe I du GIEC ne fait preuve que de son ignorance du passé, du présent et du futur climatique de notre globe.

Ce blog biosphere a bientôt vingt ans d’existence et nous avons été dès le début confronté à des négationnistes du climat. Pourtant on ne pouvait pas dire qu’on ne présentait pas les réalités telle qu’elles étaient. Mais certains ne lisent que ce qui conforte leur point de vue préalable…

Voici nos articles les plus anciens sur la question climatique

15.05.2005 désinformation

Le problème de l’écologie, c’est la tendance humaine à se valoriser en prenant le contre-pieds de la réalité, surtout si on y trouve un avantage financier. Ainsi le botaniste D.B. (pas besoin de lui faire encore de la publicité) ne cachait pas son scepticisme sur l’origine humaine du réchauffement climatique, soutenant dans l’hebdomadaire New Scientist : « Les kyotoistes mentionnent rarement que 555 des 625 glaciers observés par le service mondial d’observation des glaciers ont grossi depuis les années 1980. » Une contre-enquête a montré qu’il s’agissait de quelques glaciers seulement, le changement climatique n’ayant pas des effets uniformes sur la planète, et qu’on a fait aussi une faute de frappe, 555 au lieu de 55 %. De plus les sources de D.B. sont toutes idéologiquement orientées et mal interprétées. En réalité tous les indicateurs restent pessimistes, par exemple en une seule année (2003) les glaciers des Alpes ont perdu de 5 à 10 % de leur volume.

06.06.2005 ça chauffe !

Sous l’impulsion  de la MIES (mission interministérielle à l’effet de serre) et dans le cadre du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la communauté scientifique française converge pour annoncer un réchauffement moyen de la planète compris entre 1,5 et 4° d’ici 2100. Plus grave, il restera encore 20 % de CO2 dans l’atmosphère en l’an 3000 par rapport à ce qui a été émis en 2000, et ce même si on s’était arrêté immédiatement à ce niveau.

13.06.2005 whistleblowers, lanceurs d’alerte

Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Il faut dire que ce manipulateur travaillait précédemment pour l’American Petroleum Institute, un lobby pétrolier qui a entraîné Bush à sortir du protocole de Kyoto sous le fallacieux prétexte que les sciences du climat étaient si incertaines que l’impact de l’activité humaine sur l’effet de serre serait contestable. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain (il faudrait plutôt dire « l’action des vendus aux marchands de pétrole ») a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela aboutit à tromper des Américains qui ont déjà tendances à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. Le libéral-capitalisme va donc piller les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.

7.07.2005 Bush touché par l’état de grâce !

Avant le sommet du G8, George Bush, cet hérétique à la tête des Etats-Unis, vient d’avoir enfin une Révélation : « Je reconnais que la surface de la Terre est plus chaude et que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre provoquée par l’activité humaine contribue au problème ». Encore quelques conversations avec l’ange Gabriel, et Bush signera le protocole de Kyoto.

10.08.2005 ça va chauffer !

La combustion massive de charbon, de pétrole et de gaz depuis la révolution industrielle a réchauffé l’atmosphère en émettant du CO2, mais elle a aussi contribué à limiter ce réchauffement en émettant de grandes quantités de particules et surtout de dioxyde de soufre. Ce dernier, une fois transformé dans l’atmosphère en aérosols sulfatés, réfléchit les rayons du soleil comme un parasol et influence la formation des nuages, qui agissent aussi sur la température de la Terre. Ce phénomène bien connu a masqué une partie du réchauffement jusqu’à présent, mais il s’estompera probablement au fur et à mesure que les politiques de lutte contre la pollution locale réduiront les émissions de SO2 un peu partout dans le monde. Or, les aérosols sulfatés ne restent que quelques jours dans l’atmosphère tandis que le CO2 y reste plus de cent ans ! Il se peut que cet effet des aérosols ait largement masqué le réchauffement dû aux gaz à effet de serre, d’où une sous-estimation du réchauffement à venir qui, dans le pire des cas, pourrait atteindre 7,8 °C !

26.09.2005 Cercles vicieux

Les activités humaines engendrent au Royaume-Uni l’émission d’environ 150 millions de tonnes équivalent-carbone. En outre, le réchauffement climatique entraîne dans certains écosystèmes des réponses qui conduisent directement à son aggravation : des mécanismes de minéralisation transforment en effet le carbone organique stocké dans les sols en CO2, particulièrement quand ils sont tourbeux et sous des conditions climatiques de froid et d’humidité. Ainsi le dioxyde de carbone relâché par les sols d’Angleterre et du Pays de Galles entre 1978 et 2003 s’est libéré dans l’atmosphère à concurrence de 13 millions de tonnes. Ces pertes correspondent à la totalité des réductions d’émission de CO2 réalisées par le Royaume-Uni entre 1990 et 2002 et n’ont pas été envisagées par le protocole de Kyoto. De même la couverture végétale des régions arctiques (toundra) augmente avec la synthèse de nouvelle biomasse entraîné par le réchauffement. Cette croissance des arbustes modifie l’enneigement hivernal et ces régions réfléchissent moins la lumière du soleil et absorbent plus d’énergie. Cet excès est susceptible de libérer une part du carbone stocké dans les sols !

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Un SUV, l’incendier ou dégonfler un pneu ?

Maxime D. glissait des lentilles dans des valves de pneus de SUV (« véhicule utilitaire sportif ») pour dénoncer leur dangerosité climatique. Il a été condamné à une amende de 300 euros le 24 octobre 2024.

lemonde.fr 

Le président du tribunal liste les véhicules victimes : Toyota, Mercedes, Tesla, Audi… Sept SUV ont été retrouvés les pneus dégonflés le long du boulevard et dans une rue adjacente le 25 juillet 2022.

Maxime D. raconte l’« avenir terrifiant » qu’il entrevoit derrière chaque canicule, le « consensus scientifique » sur le dérèglement climatique, « l’inaction politique », la « mise en danger collective de notre société »

le ministère public : Je pose la question de « l’utilité » d’une telle action : « On croit sincèrement que la personne qui s’est fait dégonfler les pneus va se dire “Oh là là mais qu’est-ce que j’ai fait, je vais arrêter de prendre ma voiture ?” Non, elle va être en colère et votre message va être inaudible. On n’aide pas le climat en faisant ça, on lui nuit. »

Le président Pierre-Alain Pedezert : « La jurisprudence de la Cour de cassation est constante sur l’urgence climatique. Mais la proportionnalité et la nécessité de l’action ne peuvent pas être retenues ici, car d’autres moyens peuvent être utilisés pour atteindre votre objectif de manière plus efficace. »

Maxime D. a justement un nouveau mode d’action à défendre bientôt face à la justice. Cette fois, il est poursuivi pour s’être installé sur le bitume aux côtés des militants de Dernière Rénovation, au cours d’un blocage routier.

Le point de vue des écologistes anti-SUV

Il est toujours étonnant de voir autant de critiques sur lemonde.fr pour un acte aussi anodin tel que dégonfler un pneu. Que dirait-t-on d’un coup de couteau dans le flan du pneu pour le rendre inutilisable. Que dirait-on d’incendier tous les SUV qu’on rencontre ? La seule ville de Rillieux-La-Pape se félicite qu’il n’y ait eu qu’une trentaine de véhicules incendiés en 2023 contre 137 pour l’année 2021. Et ce sans justification des incendiaires de lutte contre le réchauffement climatique !

Il est d’autant plus étonnant que tous les commentateurs suivants sont obligatoirement abonnés au MONDE, donc normalement dotés d’un niveau de conscience assez élevé. Ils font comme si c’était de l’incivisme de la part de Maxime D, le traite d’« allumé », proche du fascisme, etc… mais jamais ces personnes sans conscience n’abordent le fond du problème : l’anormalité extrême des SUV sur une planète qui va connaître un réchauffement de +3,1°C selon les dernières études.

Le point de vue des climato-ignorants

XYZ : Les gens qui rendent justice eux-mêmes ont le comportement le plus incivique et détestable possible. J’aimerais qu’ils paient des amendes beaucoup plus salées.

Tibetan : On commence à avoir une sacrée collection d’allumés qui se croient chargés de la mission de sauver la planète par des méthodes de voyous.

Pavedelenfer : La bonne nouvelle du jour. Un sauveur de la planète condamné. Je vais faire un tour de perif en plus pour fêter ça moi.

Peps72 : Les militants d’extrême gauche ont toujours du mal avec la notion d’Etat de droit.

claude bachelier : Je ne doute pas qu’un jour que, comme tous les redresseurs de torts auto proclamés, ils adresseront des lettres anonymes aux préfets pour dénoncer les possesseurs de matériels que ces « justiciers » estiment mauvais pour leurs causes… Du très classique en quelque sorte!

The GonZo Man : Le dégonfleur de pneus, sous prétexte d’agir pour l’environnement, révèle en réalité une tendance autoritaire, proche du fascisme. Il impose sa vision du monde en privant autrui de sa liberté. Ce militant de 35 ans ne cherche pas la persuasion, mais la coercition, ce qui est un trait classique des régimes totalitaires. Derrière l’écologisme de façade se cache une haine de la société et une volonté de la contrôler par la peur et l’intimidation, des méthodes qui rappellent celles des dictateurs.

El Cornichon : 300 euros c’est peu cher payé pour un énième justicier de pacotille. Une urgence qui demande de prendre la voiture pour amener une personne à l’hôpital, ou tout simplement vouloir jouir du doit inaliénable de pouvoir aller où on veut quand on veut, ça n’est pas à un illuminé de décider de ce qui est ‘bien’ ou ne l’est pas.

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