effet de serre

CLIMAT, Juliana contre les États-Unis

Une Cour d’appel américaine a jugé, vendredi 17 janvier, à une majorité de deux juges contre un, qu’il n’est pas du ressort du pouvoir judiciaire fédéral de contraindre le gouvernement des États-Unis à agir contre les changements climatiques*. Dans le dossier « Juliana contre les Etats-Unis », 21 jeunes requérants reprochaient au gouvernement fédéral d’avoir manqué à leur devoir de les protéger du dérèglement climatique, en soutenant depuis plus de cinquante ans l’utilisation des énergies fossiles. Pour sa défense, le gouvernement a fait valoir que ni la loi ni l’histoire des États-Unis ne peuvent étayer la revendication des plaignants pour un droit fondamental à un « climat vivable ». Remédier au changement climatique, explique la cour d’appel, exige « des décisions politiques complexes confiées, pour le meilleur ou pour le pire, à la sagesse et à la discrétion » de la Maison Blanche et du Congrès. Mais moralement les jeunes ont gagné car il est aussi écrit dans le jugement : « Les plaignants ont fait valoir de façon convaincante la nécessité d’agir ; il sera de plus en plus difficile, à la lumière de ce dossier, pour les branches politiques de nier que les changements climatiques se produisent, que le gouvernement a joué un rôle dans leur apparition et que nos élus ont la responsabilité morale de chercher des solutions, développe la décision. Nous concluons, à contrecœur cependant, que les arguments des plaignants doivent être présentés aux branches politiques ou à l’ensemble de l’électorat, ce dernier pouvant modifier la composition des branches politiques par le biais des urnes. »

La troisième juge a, pour sa part, manifesté ainsi son désaccord : « C’est comme si un astéroïde se dirigeait vers la Terre et que le gouvernement décidait de nous priver de tous nos moyens de défense. En cherchant à annuler ce procès, le gouvernement insiste lourdement sur le fait qu’il a le pouvoir absolu et irrévocable de détruire la nation. (Or) la Constitution américaine ne tolère pas la destruction délibérée de la nation par le changement climatique.» Et pourtant c’est le cas ! Ainsi va la démocratie dans nos systèmes complexes, dans le mur. Le peuple envoie par les urnes à la présidence des États-Unis un climato-sceptique assez ignorant de l’intérêt public pour subir actuellement un procès en destitution. Le peuple élit aussi un sénat aux ordres car fondamentalement conservateur ; il défendra un président en train de mettre la planète en feu avec ses coups de sang type type » assassinat de l’Iranien Ghassem Soleimani. » Poison dans la pomme, Trump démantèle méthodiquement toute la législation américaine de protection de environnement depuis son arrivée au pouvoir.

C’est à cause de cette pseudo-démocratie de citoyens sous-informés et sur-conditionnés que l’année 2019 a été la plus chaude enregistrée (avec 2016) depuis les premiers relevés de température au milieu du XIXe siècle, que la température moyenne à la surface du globe a augmenté de 1,1 °C par rapport à l’époque préindustrielle (1850-1900), tandis que la chaleur accumulée par les océans a atteint un nouveau sommet. Selon l’OMM (Organisation météorologique mondiale) « nous nous dirigeons vers une augmentation de la température de 3 °C à 5 °C d’ici à la fin du siècle  au rythme actuel des émissions de dioxyde de carbone. »

* LE MONDE du 19-20 janvier 2020, Réchauffement climatique : de jeunes citoyens américains perdent leur combat devant la justice

CLIMAT, Juliana contre les États-Unis Lire la suite »

CLIMAT, convention citoyenne et décisions

Le site* de la convention citoyenne pour le climat vaut le détour. Pratiquer les recommandations qui en émergent mériteraient d’entrer en application tout de suite. Exemples :

​- Faire une commission de citoyens tirés au sort qui déciderait de la commercialisation ou non des produits que les entreprises souhaitent vendre, selon leur impact pour la société ;

​- Faire calculer à tous les élèves de primaire le bilan carbone de leurs parents et le comparer aux objectifs de 2030 afin de les sensibiliser ;

– Inverser la politique actuelle d’allocations familiales en n’ouvrant des allocations qu’au premier enfant ;

– Interdire de vendre les produits qui nécessitent de brûler de la forêt (exemple cité : soja) ;

​- Obliger la vente à emporter de ne vendre que des boissons à verser dans des gourdes ;

– Apprendre aux élèves de l’école primaire à bricoler et réparer les objets ;

​- Faire un quota d’achat d’1kg de vêtements neufs par an ;

​- Produire soi-même sa nourriture…

​Le Canard enchaîné du 15 janvier reprend de son côté d’autres propositions, « instaurer un permis pour manger de la viande » ou « supprimer la publicité de façon pure et simple au moins dans les espaces publics »… Le Canard en profite pour se moquer de nos députés : Nombre de ces idées, même « sans filtre », n’ont aucune chance de se concrétiser. Aucune chance, dans une Assemblée qui vient de voter une distance de sécurité de seulement 5 mètres pour les pesticides d’accepter « Sortir du nucléaire, trop insécuritaire. » En revanche parions que si les citoyens formulaient cette proposition : « Construire 10 EPR pour assurer à la France une énergie décarbonée », elle serait votée à une large majorité macroniste.

Ce que nous venons d’écrire montre deux choses. D’abord que les propositions des 150 citoyens n’ont aucune chance d’aboutir législativement, sauf à être édulcoré de façon à ne plus avoir de signification. Ensuite que la démocratie représentative, qui envoie au parlement des citoyens qui défendent un parti et/ou des intérêts économiques sans se soucier ni de l’intérêt public, ni de la durabilité dans le temps de leurs décisions, est complètement inadaptée à l’urgence écologique. Alors remplacer nos élus au niveau national par des conventions citoyennes semble la première des mesures à prendre pour sortir de la merde où nos émissions de gaz à effet de serre nous mènent…

* https://www.conventioncitoyennepourleclimat.fr/

CLIMAT, convention citoyenne et décisions Lire la suite »

Australie, les flammes de l’apocalypse

On croirait l’apocalypse. Le ciel est en feu, une catastrophe nationale est en train de se produire en Australie. Cela fait trois mois que le feu ravage des terres déjà grillées par la sécheresse et des arbres assoiffés par des vagues de chaleur précoces. La journée du samedi 4 janvier a été la plus chaude depuis l’existence des relevés de températures, avec 44 °C à Canberra. De gigantesques murs de flammes projettent des pluies de braises, lesquelles enflamment tout alentour. Une superficie équivalente à celle de la Belgique a été réduite en cendres. Le nombre d’animaux qui ont déjà péri est estimé à 1 milliard. Des colonies entières de koalas ont été réduites à néant. Les Australiens, qui ne prêtaient jusque-là pas attention aux discours des climatologues du monde entier, observent tout cela avec horreur.

Clive Hamilton : Il est impossible de faire taire la rage ressentie à l’encontre des responsables politiques et des lobbyistes du charbon. Le gouvernement s’oppose à des réductions plus massives des émissions mondiales de CO2. Le premier ministre conservateur, Scott Morrison, déploie tous les talents qu’il a développés au cours de sa précédente carrière dans le marketing pour pointer du doigt des facteurs de l’embrasement autres que le changement climatique. Je pensais autrefois que des catastrophes causées par le changement climatique feraient tomber les murs psychologiques du déni. Mais je me trompais. Il est à présent clair que ceux qui sont dans le déni regarderaient le pays entier partir en fumée plutôt que d’admettre qu’ils avaient tort. Mais on peut s’attendre à une vague de dégoût envers ces responsables politiques et à une poussée de militantisme en faveur d’un changement. D’une façon ou d’une autre, nous devons commencer à imaginer un nouvel avenir sur une terre de plus en plus chaude, une terre de plus en plus hostile à la vie humaine.*

Isabelle Adjani : Notre colère gronde face à l’impéritie de dirigeants climatosceptiques, éco-irresponsables. Je n’en reviens pas de voir le premier ministre australien, Scott Morrison, fanfaronner, histrion malgré lui, qui regarde les flammes dévorer son pays comme s’il assistait à un spectacle d’effets spéciaux. Honte et indignation, disons-nous. Nous n’irons pas jouer à Sidney. Nous sommes des artistes, et aujourd’hui, plus que jamais, notre tâche est de redonner du sens aux choses. Le théâtre ne doit pas être un endroit égocentré. Toutes les crises graves posent la question de la place de l’artiste et de la place de l’art dans la crise, face à la crise et en dehors de la crise : engagement et éveil des consciences.Nous devons de nous opposer aux politiques climaticides et nous nous devons aussi d’inciter les responsables d’événements culturels à réfléchir à ce qui est le plus important quand brûlent les forêts. En attendant de mettre pour la première fois le pied sur le sol australien, en espérant y découvrir un nouveau gouvernement soucieux de son peuple, celui que les Australiens ne manqueront pas de choisir aux prochaines élections, après une telle catastrophe.

Audrey Garric : La planète brûle, littéralement. En Australie, en Amazonie ou au Cambodge, des hectares et des hectares partent en fumée, décimant la faune et la flore. Ces phénomènes dramatiques ne sont qu’un aperçu de ce qui nous attend dans un monde qui se réchauffe. En France, le tableau est également des plus sombres. La probabilité d’occurrence d’une année comme 2003, qui a marqué un record en termes de surfaces brûlées et de départs de feux, est 51 fois plus élevée aujourd’hui sur le littoral méditerranéen que ce qu’elle serait sans changement climatique. Il faut d’urgence rester bien en deçà de 2 °C de réchauffement.

Nous laissons maintenant la parole à nos commentateurs qui souvent complètent judicieusement nos synthèses…

* LE MONDE du 11 janvier 2020, Clive Hamilton : « En Australie, nous devrons faire le deuil de l’avenir »

** LE MONDE du 4 janvier 2020, Isabelle Adjani : « Pourquoi je renonce à jouer en Australie »

*** LE MONDE du 16 janvier 2020, Les incendies en Australie préfigurent le futur dans un monde réchauffé, selon des scientifiques

Australie, les flammes de l’apocalypse Lire la suite »

Emmanuel Macron devant 150 citoyens

Devant les 150 citoyens qui bossent pour lui, Emmanuel Macron a présenté trois scénarios suite à leurs propositions sur le climat. Dans le premier cas de figure, le chef de l’Etat n’est pas d’accord : « Je n’ai pas fait cet exercice pour en arriver là. » Deuxième possibilité, « le texte que vous avez se tient, et on y va sans filtre … Les propositions trouveront leur cheminement par voie réglementaire, par voie législative ou par référendum ».Troisième option, la proposition n’est pas assez précise et le chef de l’État s’engage à la « finaliser » avec les citoyens. Rendez-vous en avril ; le chef de l’État s’est en effet engagé à revenir devant la « convention citoyenne pour le climat » pour leur annoncer le sort qu’il réserverait à leurs propositions. Quelques commentaires perspicaces sur lemonde.fr* :

Réalité : Si le roi n’est pas d accort avec une proposition il la refuse, toute la démocratie expliquée ainsi par notre suzerain !

Esclave moderne : J’adore ce type de concertation, on vous fait travailler en vous donnant l’illusion que votre avis à un quelconque intérêt, vous faites vos propositions, réponse «  c est très intéressant ce que vous proposez, j’aime bien mais blablabla cela ne pourra pas se faire car blablabla ».

curieux01 : Concernant le dérèglement climatique, toute autre mesure qu’une très forte augmentation et généralisation de la taxe carbone ne serait que mesurette destinée à amuser le public.

Jean Sérien @ curieux : Je signale au passage que la principale revendication « des gens » et « du peuple », c’est plus de pouvoir d’achat. Du pognon pour consommer, en résumé.

jea.vie : Comment ne pas voir que cette convention c’est du pipeau intégral. Un referendum sur quoi? L’arrêt des centrales nucléaires? L’interdiction des SUV? La fin des plastiques a usage unique dès l’année prochaine?

Lithopedion : Rassurez-vous ! C’est déjà trop tard. Cette consultation ne changera rien au fait que le réchauffement est estimé à +2° et que si rien n’est fait nous allons tranquillement sur les 4°. Ou que les réserves de pétrole et de phosphates sont bientôt épuisées.

PSLG : Il faut rappeler une évidence : la marche du monde nous conduit inexorablement à la catastrophe, à la fin prochaine de notre société thermo-industrielle. La prise de conscience est trop partielle, trop tardive. Sauver l’humanité à l’échelle du siècle réclamerait des changements tellement radicaux, notamment dans les sociétés occidentales, qu’ils n’auront pas lieu. Et le soi-disant « progrès » technologique ne nous sauvera pas, n’en déplaise à Monsieur Rifkin. Alors, quel (très mince) espoir nous reste-t-il ? Que la jeunesse perde son insouciance, son innocence et bouscule radicalement les baby-boomers pour imposer démocratiquement des changements massifs….

Cyril Videau : L’idéal serait que cette convention climat transmette les résultats de son travail à une commission climat qui pourrait ensuite faire valider (ou pas) ses conclusions par une assemblée climat en vue de la réunion d’un groupe de travail sur les enjeux climatiques, groupe de travail qui serait chargé de présenter les grands axes de cette réflexion aux citoyens en vue d’engager un grand débat national sur cette question que l’on doit considérer comme prioritaire et urgente.

Walden58 : Écologiste de la parole creuse, le néolibéral Macron travaille en fait pour garantir que ses amis de la grande entreprise puissent continuer à polluer nos vies et l’environnement.

* LE MONDE du 12 janvier 2020, « Il était cool, mais n’a pas apporté grand-chose » : accueil mitigé pour Emmanuel Macron à la convention sur le climat

Emmanuel Macron devant 150 citoyens Lire la suite »

Biosphere-Info, l’échec renouvelé des COP

Pour s’abonner gratuitement à ce mensuel, envoyez un mail à biosphere@ouvaton.org

COP25 fin 2019 à Madrid, 25 années que ça dure. Les Conférence des parties sur le réchauffement climatique (dites COP) se succèdent et l’échec de ces délibérations inter-étatiques est tragique. C’est en effet l’art de contempler la Terre brûler tout en se disant qu’il va peut-être falloir un jour faire quelque chose. L’idée que chacun prenne un saut d’eau et fasse sa part n’effleure presque personne.

La conséquence funeste de ces mascarades diplomatiques, c’est qu’elles incitent les populations à ne pas se sentir personnellement engagé dans la réduction de ses émissions personnelles de gaz à effet de serre : pourquoi faire des efforts, les États s’occupent du climat et ils trouveront bien un jour quelque chose… La taxe carbone est encore loin de devenir une réalité, l’avenir est donc à la carte carbone au niveau de certains pays, puis sa généralisation au niveau mondial, sauf que çà se passera dans une situation de conflits extrêmes au niveau de certains territoires. C’est une prévision réaliste, la catastrophe est déjà présente dans certains pays, famine, État défaillant, bandes armées, inondations, sécheresses, épidémies, etc. Voici nos articles antérieurs sur le blog biosphere :

L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2019)

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

16 décembre 2019, COP25, le réveil très progressif des élites !

14 décembre 2019, COP25, heureusement qu’il y a Greta

13 décembre 2019, COP25, article 6 et sac de nœuds

6 décembre 2019, COP25, un unanimisme de façade

29 novembre 2019, GIEC, prévisions climatiques trop prudentes

28 novembre 2019, COP25 et concentration record de GES

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

22 décembre 2015, La Surpopulation, absente des résultats de la COP21

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

4 décembre 2015, François Hollande préfère l’état d’urgence à la COP21

27 novembre 2015, COP21, manifestons à Paris malgré les interdictions

26 novembre 2015, COP21 : interdire les manifs, c’est un abus de pouvoir

17 novembre 2015, la question démographique, un tabou pour la COP21

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

4 octobre 2015, Les forages pétroliers, incompatibles avec la COP21

3 octobre 2015, Le CO2 de l’aérien sera-t-il invité à la COP21 à Paris ?

10 juin 2015, COP21, l’article le plus perspicace enfin dans la presse

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

novembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

Pour en savoir encore plus sur le réchauffement climatique, nos articles sur l’effet de serre sont classés :

http://biosphere.ouvaton.org/blog/category/effet-de-serre/

Biosphere-Info, l’échec renouvelé des COP Lire la suite »

COP25, des résultats insignifiants

Greta Thunberg : Almost nothing is being done apart from clever accounting and creative PR.

Cassandre : Pourquoi prêter attention aux élucubrations de ce robot immature et téléguidé ?

Erklärung : Greta schématise et elle a bien raison. En revanche votre pinaillage est lui absolument ridicule. Les Etats devraient faire 100 contre le réchauffement climatique. Ils font 1. Donc oui, assimiler cela à zéro c’est plutôt cohérent. Votre attaque contre cette militante qui pointe du doigt un problème fondamental est effrayante. Être dans le déni du problème environnemental (ou pire dans la croyance que l’on avance vers des politiques permettant de le résoudre) est d’un danger extrême.

Beatrice75 : Le déni, la lâcheté, l’égoïsme, l’irresponsabilité et la cupidité….. Des qualités généralisées dans les hautes sphères de ce monde comme chez l individu …. Faut se faire une raison visiblement. Accepter que rien ne bougera.

Jlj : Dans un phénomène de temps long où chaque mesure met des années à avoir de l’effet, est-il judicieux d’avoir une COP par an ?

Anael : En théorie oui, puisqu’il faut fixer de nouveaux objectifs selon les prises de conscience. En pratique les COP ne sont qu’un espace de discussion international sur l’écologie. On peut donc mesurer le non respect des objectifs une fois par an, on peut espérer que ça fasse réagir les populations…

Jb57 : L’avenir n’est pas rose. Le chacun pour soi continuera tant qu’il n’y aura pas de catastrophe. Les humains sont une malédiction pour la planète.

Strasgorod : Il y a toujours une solution, restons optimistes. Un unilatéralisme s’imposera t il au final ? Imaginons: la réduction drastique du commerce international. Ne plus acheter chinois, brésilien ou australien. Si c’est chacun pour soi, alors il faut lancer un grand programme d’adaptation (changement de végétation, villes réfrigérées, etc.). On peut aussi réduire les dégâts en ne se reproduisant plus. (En 30 ans on peut ainsi réduire de moitié la population, puis sans autre génération pour se reproduire en 100 ans on règle le problème pour nous).
MaxLombard : Allez, une bonne bouffe, quelques effusions et on repart avec nos gros navions et rendez-vous pour la COP26 qui servira surtout à préparer la 27.

Vieux : La solution – car solution il y aura, qu’on le veuille ou non – se fera de force et non de gré. Dans un monde au bord du conflit, il ne peut pas y avoir de solution concertée. Toute décroissance est synonyme d’affaiblissement à un moment où l’enjeu essentiel est d’affirmer sa force. Le plus gros pollueur du monde, c’est le nationalisme, c’est le besoin de puissance transformé en démence. A partir de là, le calcul est simple : survivre à la régulation mécanique que va provoquer le climat lui-même et sortir du chaos en position de force. Autant dire que cette régulation va nécessairement passer par la disparition de populations.

Stéphane : Éternelle balance entre compétition et coopération chez les humains pour assurer leur survie. Comme vous le suggérez très justement, le curseur semble s’orienter clairement vers la compétition pour faire face au chaos attendu. Misons néanmoins sur des solidarités locales qui pourront alléger le traumatisme et garder Foi dans l’humanité.

Edouard : Il devient clair que ça se jouera sur l’espérance de vie pour la réalité et sur son écart type pour l’espoir.

Michel SOURROUILLE : Le problème principal de ces 25 années de Conférences des parties sur le climat n’est pas leur manque de résultats, c’est qu’elles incitent la population à ne pas se sentir personnellement engagé dans la réduction de ses émissions personnelles de gaz à effet de serre : pourquoi faire des efforts, les États s’occupent du climat et ils trouveront bien un jour quelque chose… L’avenir est donc à la carte carbone au niveau de certains pays, puis sa généralisation au niveau mondial, sauf que çà se passera dans une situation de conflits extrêmes au niveau de certains territoires. C’est, je crois,une prévision réaliste, le bordel a déjà commencé dans certains pays, famine, État défaillant, bandes armées, inondations, sécheresses, épidémies, etc. Le message de Thomas Robert Malthus en 1798, « faites moins des gosses », n’a pas été écouté quand il était temps. Le message climatique aujourd’hui rajoute des problèmes aux problèmes que les humains se sont créés eux-mêmes.

LE MONDE du 17 décembre 2019 : La COP25 s’achève sur des avancées quasi insignifiantes dans la lutte contre le changement climatique. La conférence s’est terminée, avec quarante-deux heures de retard, par la signature d’un accord minimal avec des pays plus divisés que jamais sur des sujets clés, d’apparence techniques mais ayant des conséquences politiques. Emmanuel Macron n’a pas daigné se déplacer à Madrid, et aucun ministre français n’était présent lors de la phase politique finale des négociations. Les négociateurs ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’épineux dossier des marchés carbone, déjà laissé en suspens à la COP24 – qui avait adopté les règles d’application de l’accord de Paris – et qui devra donc être réglé à la COP26, prévue à Glasgow (Ecosse) en novembre 2020. Le poids est désormais lourd sur les épaules de la présidence britannique de la COP26 afin d’accélérer l’action. Plus on avance, plus il est urgent d’agir, mais plus ce processus échoue à accélérer.

COP25, des résultats insignifiants Lire la suite »

COP25 et la sinistre réalité somalienne

Nous disons aux grévistes français qui veulent s’assurer un bonne retraite, heureusement que nous n’êtes pas né Somalien ! Nous disons aux négociateurs de la COP25, vous avez joué avec le feu ! Regardez la Somalie. Tous les fonctionnaires, agents administratifs, enseignants, personnels communaux, perdirent leurs emplois en janvier 1991, date ou l’État somalien s’est effondré à cause de la guerre civile. De toute façon les salaires n’étaient plus versés depuis plusieurs mois. Les centres des impôts, les mairies, ou autres bâtiments administratifs furent fermés, puis, généralement pillés. Sur les routes sévissent des bandits encadrés par des chefs de guerre. Depuis 1991, il n’y a plus d’État pour encadrer le système éducatif, l’université de Mogadiscio ne fonctionne plus. Les écoles publiques sont fermées depuis cette époque. La compagnie nationale d’électricité avait déjà cessé son activité en 1990.

Comme si la malédiction humaine ne suffisait pas, les perturbations climatiques font des dégâts en Somalie. L’été dernier, une nouvelle fois, aucune goutte d’eau n’est tombée durant des mois, entraînant la perte des cultures et du bétail. Le pays a été frappée à nouveau, à la fin du mois d’octobre, par les pires inondations qu’elle ait connues depuis des années. La famine s’installe, des centaines de milliers de Somaliens sont contraints de quitter leurs foyers en quête d’eau et de nourriture. La Somalie compte déjà l’une des plus importantes populations de déplacés internes du monde – plus de 2,6 millions de personnes –, et près de 750 000 réfugiés dans les pays voisins, soit 25 % de la population. Filippo Grandi occupe la fonction de Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés depuis 2016. Il s’épanche :

« Nous constatons chaque jour l’impact croissant du changement climatique. Les communautés hôtes font face à une pression croissante. Du fait de sa rareté, l’utilisation du bois de chauffage peut faire naître des tensions avec les locaux, sans compter l’épuisement des ressources et la dégradation de l’environnement. Un petit nombre de pays, dont presque tous sont à revenu faible ou intermédiaire, est touché de façon disproportionnée. Terres d’accueil de millions de réfugiés, ces pays ont besoin de notre aide. Je lancerai un ambitieux défi pour une énergie propre lors du Forum mondial sur les réfugiés, qui se tiendra les 17 et 18 décembre à Genève. L’objectif est que tous les camps de réfugiés et les communautés hôtes qui les entourent puissent avoir accès à une énergie abordable, fiable et durable d’ici à 2030. J’ai confiance que les gouvernements, les entreprises et les agences de développement s’engageront avec nous dans cette direction. Ensemble, nous devons placer l’énergie durable au cœur de notre réponse aux besoins des ménages, en matière d’éclairage public, d’éducation, d’accès à la santé et de ressources en eau... »*

Filippo Grandi rêve, il ne semble pas savoir que la COP25 a échoué et que les pays pauvres ne peuvent rien attendre de pays riches qui jugent qu’il est urgent de ne rien faire. Si le réchauffement climatique n’attire depuis 25 ans aucune attention de la part des dominants, ce n’est pas un « Forum mondial sur les réfugiés » qui va changer la donne. Rappelons l’irréalisme du pacte mondial sur les réfugiés né il y a juste un an ; ses quatre objectifs sont les suivants : a) alléger la charge reposant sur les pays d’accueil ; b) renforcer l’autonomie des réfugiés ; c) élargir l’accès aux solutions dans des pays tiers ; et d) améliorer les conditions dans les pays d’origine pour rendre possible les retours en toute sécurité et dignité. Des mots, des mots, comme lors des COP. Chirac en 2002, lors d’un Sommet de la Terre, s’exclamait : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». L’aveuglement subsiste, vive le concours Miss France, la démission de Jean-Paul Delevoye, la grève dans les transports, vive le présent au détriment de l’avenir…

* LE MONDE du 17 octobre 2019, « Les mouvements de population de grande ampleur ont un impact environnemental »

COP25 et la sinistre réalité somalienne Lire la suite »

COP25, le réveil très progressif des élites !

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : « Pouvons-nous, êtres humains, continuer à vivre bien et en toute sécurité sur cette planète ? L’humanité est confrontée à une menace existentielle dont tout le monde commence à voir les effets. Les forêts brûlent, les déserts progressent, l’élévation du niveau de la mer menace des villes… Avec ce pacte vert européen, nous voulons investir dans les énergies propres … De nombreuses entreprises européennes développent des technologies propres… En mars 2020, nous proposerons la toute première loi européenne sur le climat… » Une propreté qui s’apparente à du greenwashing (écoblanchiment) !

Côme Billard et Christian de Perthuis, économistes : « Sept degrés de réchauffement global à la fin du siècle : c’est, dans le pire scénario, ce qu’indiquent les premières simulations des modèles climatiques français dans le cadre de la préparation du prochain rapport d’évaluation du GIEC. A quoi ressemblerait un monde à + 7 °C ? Difficile à anticiper. Ce qui est sûr, c’est qu’il deviendrait vite invivable. La solution ne viendra pas de l’épuisement de réserves géologiques, bien trop abondantes pour que l’on puisse stabiliser le stock de CO2. Les prélèvements ou dégradation du stock de capital renouvelable ne doivent pas dépasser certaines frontières au-delà desquelles le capital renouvelable deviendrait non renouvelable, entraînant un effondrement de la ressource. La croissance économique de demain doit donc se construire par l’intermédiaire d’une régulation réfléchie de l’accès au capital naturel d’aujourd’hui. Si les dégâts anthropiques sur le capital naturel étaient intégrés dans le calcul des richesses nationales, le niveau de gaz à effet de serre ne serait pas celui que nous connaissons. Nous devons donc imputer la dégradation de la richesse potentielle produite par ce capital dans les coûts de nos économies. » Le mot est dit, « croissance », SI on trouve un jour qqch pour rendre cette croissance durable… Les économistes qui ne sont pas écologistes sont des rigolos, sinon ils parleraient de décroissance !

Karl Eychenne, analyste financier : « Notre modèle de croissance doit connaître une mutation profonde. L’équation de Kaya décompose les émissions en CO2 en produit de quatre composantes : le PIB par habitant ; la population ; l’intensité énergétique (l’énergie consommée pour produire une unité de ce PIB) ; le mix énergétique (la part respective des énergies émettrices et non émettrices). Nous ne pouvons pas trop compter sur les deux premiers pour réduire les émissions, ils font preuve d’une trop grande inertie pour qu’ils soient réduits suffisamment à l’horizon requis. Quant à l’intensité énergétique, elle a commencé à ralentir à un rythme bien trop faible pour assurer une réduction suffisante des gaz à effets de serre aux horizons requis. Tout le travail devra donc être fait par le mix énergétique, qui devra être de plus en plus propre : la viabilité d’un tel scénario dépendra à la fois des progrès techniques et de la volonté des Etats d’imposer des règles plus contraignantes, par exemple la taxe carbone. » Il ne faut donc rien faire pour une décroissance du niveau de vie et de la fécondité, on trouvera bien qqch au niveau technique et au niveau acceptabilité de la taxe carbone, faut bien rêver !

Bruno Roche, économiste : « L’entreprise ne doit plus se focaliser, de manière exclusive et dans une optique de court terme, sur la seule rémunération du capital financier. Une nouvelle école de pensée replace la finance au service de l’entreprise, l’entreprise au service de l’économie, et l’économie au service de la société et de l’environnement. » Enfin on reconnaît (presque) que les finances doivent être soumises aux réalité économiques et que l’économique est au service du social. Il reste à montrer que le social est déterminé par l’état de nos ressources naturelles ! Difficile d’aller jusque là, car il ne faudrait plus parler de croissance économique ni de profit privé, ni même de retraite avantageuse…

Source, LE MONDE du 12 décembre 2019, COP25 à Madrid : « Notre modèle de croissance doit connaître une mutation profonde »

COP25, le réveil très progressif des élites ! Lire la suite »

COP25, heureusement qu’il y a Greta

Greta Thunberg à la COP25 : « Le vrai danger est quand les politiques et les dirigeants d’entreprises font croire que des actions réelles se passent quand, en réalité, rien n’est fait … Les promesses n’incluent pas l’aviation, le secteur maritime et les biens importés ou exportés alors qu’ils incluent la possibilité pour les pays de compenser leurs émissions ailleurs… Ce n’est pas gouverner, c’est tromper… Les jeunes sont désespérés : nous voulons un signal d’espoir … Il ne vient pas des gouvernements et des corporations mais des gens qui commencent à se réveiller ».

Greta Thunberg a été désignée personnalité de l’année 2019 par le magazine « Time ». C’est la plus jeune lauréate de cette distinction, décernée depuis 1927 par le magazine américain. Bien que la jeune Suédoise fût pressentie pour recevoir le prix Nobel de la paix, le comité avait récompensé de façon inopportune le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Trois millions de personnes suivent Greta sur Twitter,combien de personnes connaissent Abiy ? Place aux commentateurs sur lemonde.fr :

Obéron : Peut-être plus impressionnant encore que les millions de jeunes (et moins jeunes) ralliés à sa cause (notre cause), l’un des plus grands mérites de Greta Thunberg est la levée de boucliers unanime des derniers climato-sceptiques, conviés en chœur sur les forums à leur chant du cygne !

Thymie : Cette distinctionpar Time n’est pas une récompense, ni un honneur. Pour mémoire, l’ayatollah Khomeiny, Poutine, Trump (en 2016 !), Deng Xiao Ping, Andropov ( ! ! ! ! !), le roi Fayçal d’Arabie saoudite, l’ont reçu… Un musée Grévin. Comme la légion d’honneur, vide de sens.

Dance Fly : Et alors ? Le Time ne décerne pas un prix Nobel. Sont désignés personnalités de l’année ceux qui ont une influence sur la marche du monde. Khomeini ou encore Staline ont aussi été choisis par Time… et à juste titre. Dans le cas présent Greta est celle qui aura réussi à mobiliser la seconde plus grande manifestation mondiale de tous les temps et ce au nom de l’écologie. Chapeau !

Camille : Il s’agit en fait de la 2éme plus grande protestation. La première était contre la guerre en Irak en 2003 (8 à 30 millions selon les estimations).

Buber : Je suis en accord avec ce que dit Greta Thunberg mais le star system enterre tous les phénomènes qu’il touche. Donc Greta sera la Garbo de l’écolo mais cela ne fera pas bouger les choses.

Piérick : Greta Thunberg est simplement l’une des porte-paroles officieuses du GIEC, et elle est la plus médiatisée car elle sait y faire ! Donc, ayez un peu plus de respect pour elle et son combat.

Manuel : Greta est une prophète, une entité miraculeuse : elle sait tout sans étudier puisqu’elle ne va pas à l’école. Elle parle et donne de doctrine sur l’histoire, sur la climatologie, sur la science, enfin, à tous qui étudions beaucoup afin de sortir un peu de notre trou d’obscurité à ce monde, elle nous montre le pouvoir des êtres supérieurs. Et ses parents, après tout ceci, millionnaires. Oh, là là.

Piérick @Manuel. En vous attaquant à elle, vous vous attaquez à 99,99 % des climatologues… Courage, Manuel, courage… LOL.

Abert @ Manuel : Greta est un porte voix. la question serait plutôt ; pourquoi les hommes politiques refusent-ils obstinément d’écouter les scientifiques? Voilà 20 ans qu’ils alertent sur les pesticides. Aujourd’hui une nouvelle étude confirma que 80% de la biomasse des insectes a disparu, 30% des oiseaux et même les poissons insectivores. Alors je me fous que ces parents soient millionnaires si elle peut faire gagner (peut-être) le combat pour les futures générations.

COP25, heureusement qu’il y a Greta Lire la suite »

COP25, article 6 et sac de nœuds

Le temps presse, les minables engagements étatiques pour réduire les émissions de GES mettent la planète sur une trajectoire de + 3,2 °C en 2100. Or depuis une semaine, les négociateurs des 196 pays réunis à Madrid tentent de résoudre leurs multiples désaccords sur l’« article 6 » qui, sous des aspects très techniques, un jargon impénétrable et des subtilités comptables, cache l’essentiel. La régulation des marchés carbone, régie par l’article 6 de l’accord de Paris de 2015, fait l’objet de négociations depuis trois ans. Le texte provisoire du mode d’emploi de l’article 6 comptait encore, dans sa dernière version, 34 pages avec 423 crochets– c’est-à-dire autant d’options à trancher. Autant dire que ce qui devait être adopté lors de la COP24 attendra la COP 36 pour être (in)validé. Autant dire que le citoyen moyen restera allergique à ces bruits de couloir alors qu’il est le premier responsable des émissions de gaz à effet de serre par ses consommations (directes et indirectes) d’énergie fossile. D’autant plus que l’article 6, c’est de la poudre aux yeux, un vulgaire mécanisme de compensation qui ressemble au trafic des indulgences d’autrefois.

LE MONDE* nous donne un exemple d’application de l’article 6 : « Imaginons un village indien équipé de panneaux solaires qui permettent aux habitants de s’éclairer sans utiliser de générateurs au diesel. Ce projet est financé par des pays ou des entreprises à l’autre bout du monde : grâce aux émissions de gaz à effet de serre évitées en Inde, ils compensent celles qu’ils ont émises sur leur territoire. Voilà un exemple de la façon dont le CO2 est échangé autour du globe, dans des marchés du carbone. Ce nouveau marché international, régi par un organisme des Nations unies, générerait des crédits grâce à des projets de réduction des émissions, comme les panneaux solaires dans le village indien. Ces crédits pourraient être achetés par des pays ou des entreprises pour remplir leurs engagements internationaux. » Or on sait déjà qu’un marché carbone est inopérant, lire sur notre blog biosphere :

11 mars 2019, Neutralité carbone en 2050, la volonté de ne rien faire

7 novembre 2015, Climat : la stupidité du marché carbone

19 avril 2013, du marché carbone au rationnement carbone, l’inéluctable

Conclusion : le marché carbone, annoncé comme la panacée lors du protocole de Kyoto (1997, y’a des lustres) a été remplacé par un nouveau mot à la mode, la taxe carbone, mécanisme rejeté tant par les Gilets jaunes que par les grandes puissances. Et aujourd’hui on en revient au marché ! Alors, quand il ne restera plus que quelques gouttes de pétrole, et par une chaleur caniculaire qui entraînera beaucoup beaucoup de morts ici ou là, quelques gouvernements éclairés par les circonstancies adopteront la carte carbone, rationnement par un système de quotas… qui permettra aux plus riches d’acheter des crédits carbone aux plus pauvres. Bis repetita, en pire.

* LE MONDE du 12 décembre 2019, Climat : les marchés carbone, l’épineux dossier de la COP25 qui risque de saper l’accord de Paris

COP25, article 6 et sac de nœuds Lire la suite »

COP25, un unanimisme de façade

Pedro Sanchez, chef socialiste du gouvernement espagnol : « le négationnisme climatique n’est plus le fait que d’une poignée de fanatiques ».

Carolina Schmidt, ministre de l’environnement du Chili qui préside la COP25 : « Les crises sociale et environnementale du XXIe siècle sont les deux faces d’une même pièce, on ne peut pas s’attaquer à l’une sans faire face à l’autre ».

Nancy Pelosi, présidente de la Chambre américaine des représentants : « Au nom de la Chambre des représentants et du Congrès des Etats-Unis, nous restons engagés ».

Charles Michel, président du Conseil européen :  « Durant des siècles, nous avons été en guerre contre la nature… Le temps est venu de la révolution verte ».

Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne : « dès le mois prochain la première loi européenne de transition vers la neutralité climatique afin de rendre le processus irréversible. »

Édouard Philippe, premier ministre français : « À côté de la tonalité sombre que nous devons développer, je crois qu’il faut aussi donner des motifs d’espoir à nos concitoyens, car on ne livre jamais aussi bien un combat que lorsqu’on voit la possibilité du succès…Ce combat est gagnable. »

Antonio Guterres,  secrétaire général de l’ONU : « Voulons-nous vraiment rester dans l’histoire comme la génération qui a fait l’autruche, qui flânait pendant que le monde brûlait ?  L’autre option est le chemin de l’espoir. Un chemin de résolution et de solutions durables. Un chemin dans lequel les énergies fossiles restent là où elles devraient être, dans le sol, et où nous parviendrons à la neutralité carbone d’ici 2050Faire moins serait trahir la famille humaine dans son ensemble et toutes les générations à venir. Faisons preuve de la volonté politique que les peuples attendent de nous. écoutons les foules qui réclament le changement. Ouvrons les yeux devant la menace imminente qui nous guette. Ayons l’esprit ouvert face à l’unanimité de la science. »

Carlos Alvarado, président du Costa Rica : « Comment expliquer à mon fils de 6 ans ce que nous avons fait, face au plus grand défi que nous affrontons ».

Conclusion : les associations environnementales organisent un contre-sommet du 7 au 13 décembre à Madrid.

COP25, un unanimisme de façade Lire la suite »

L’historique du fiasco climatique

L’alerte climatique, elle remonte à…. il y a très longtemps. Temps perdu ne se retrouve pas !

1857: la scientifique américaine Eunice Newton Foote avait identifié le phénomène de l’effet de serre, mais n’avait pas pu signer sa découverte, car « les femmes n’avaient pas l’autorisation d’exposer des travaux scientifiques ».

1896 : le chimiste suédois Svante Arrhenius prévoit l’augmentation de la température moyenne de la Terre comme conséquence de l’utilisation des combustibles fossiles. Il estimait qu’un doublement de la teneur en gaz carbonique de l’air se traduirait par un réchauffement de la planète de l’ordre de 5 à 6°C. Il était proche des analyses actuelles du GIEC, sachant que le CO2 de l’atmosphère atteignait 280 parties par millions avant la révolution industrielle pour atteindre avant la fin du siècle, 550 ppm !

1958 : on mesure la concentration en CO2 de l’atmosphère à Hawaï. Charles David Keeling sera le premier en 1958-59 à donner l’alerte du haut des 3400 mètres d’altitude de l’observatoire du Mauna Loa : la teneur en gaz carbonique relevée dans l’atmosphère s’y avérait en concentration anormale et en augmentation. Keeling, analysant tous les facteurs de production et d’absorption de gaz carbonique, en déduit que ce phénomène est le résultat de l’activité humaine – déforestation et consommation des énergies fossiles. Mais si certains évoquent l’effet de serre, la crainte climatique la plus répandue était à l’époque le retour d’une glaciation, phénomène naturel cyclique.

1963 : Claude Lorius soutient sa thèse qui porte sur les carottes de glace qu’il a recueillies en Antarctique. Il montre qu’il existe « une relation entre la température à laquelle la glace se forme et la proportion des isotopes de l’oxygène et de l’hydrogène dans les molécules d’eau formant la glace.

1979 : première Conférence internationale sur le climat, tenue à Genève sous l’égide de l’Organisation météorologique mondiale. La réunion conclut seulement qu’il faut intensifier la recherche.

1979 : Rapport Charney, commandé par l’administration Carter à l’Académie des sciences américaine. « Si le dioxyde de carbone continue à s’accumuler [dans l’atmosphère], le groupe d’experts ne voit aucune raison de douter que des changements du climat en résulteront ni aucune raison de penser qu’ils seront négligeables…Attendre pour voir avant d’agir signifie attendre qu’il soit trop tard. » Les experts du rapport Charney estiment qu’un doublement de la concentration du gaz carbonique dans l’atmosphère conduirait à un réchauffement moyen compris entre 1,5 et 4,5 °C.

1979 : document interne du pétrolier Exxon, montrant que les scientifiques de l’entreprise n’avaient aucun doute sur l’ampleur de ce qui était à l’horizon. « Au rythme actuel de leur combustion, les ressources fossiles provoqueront des effets environnementaux dramatiques avant 2050. » Mais entre cette date et 2014, alors que 83 % des articles scientifiques et 80 % des documents internes [de l’entreprise] reconnaissent que le changement climatique est réel et causé par l’homme, seulement 12 % de ses publirédactionnels tiennent le même discours, 81 % émettant au contraire des doutes sur la réalité du phénomène ou sur sa cause anthropique.

12 juillet 1979, éditorial du New York Times : « Le dioxyde de carbone bloque l’évacuation du rayonnement de la Terre dans l’espace. Les zones agricoles pourraient se déplacer vers le nord, là où la terre est moins fertile, et la fonte des calottes polaires pourrait à terme élever le niveau des mers jusqu’à 6 mètres, inondant les plaines côtières fortement peuplées, partout dans le monde. Dans le passé, de petites variations du climat ont perturbé les récoltes dans de nombreux pays et ont porté les pays du Sahel, en Afrique de l’Ouest, au bord de la ruine. Il n’est pas difficile de voir comment une intensification de l’effet de serre peut produire une catastrophe bien pire que tout accident nucléaire imaginable. »

1982 : le géochimiste Martin Hoffert, employé chez Exxon, connaissait un graphique qui montrait une projection des niveaux futurs de dioxyde de carbone [CO2], et le changement de température associé à l’évolution de cette concentration. Pourtant Exxon sera pendant de nombreuses années le grand argentier des think tanks climatosceptiques qui mèneront campagne pour alimenter le doute sur la réalité du changement climatique anthropique. « Un déni historique qui a grandement entravé le traitement de la question du réchauffement dans le monde », selon Martin Hoffert, qui n’a pas de mots assez durs aujourd’hui pour son ancien employeur.

1984 à 1991 : Les études de Lorius sur la composition des bulles d’air incluses dans les carottes de glace montrent le lien direct entre les taux de gaz à effet de serre et l’évolution climatique sur des périodes allant de 150 000 à 800 000 ans. De plus, ces échantillons ont permis de retracer la composition climatique de la planète sur ces mêmes périodes. L’information vient corroborer la courbe de Keeling.

1985 : La conférence internationale sur le climat tenue à Villach pourra conclure que les émissions de CO2 conduiraient dans la première moitié du XXIe siècle à une température que les hommes n’ont jamais connue. Des courbes sur 160 000 ans sont publiées le 1er octobre 1987 dans Nature.

1988 : James Hansen, directeur du laboratoire d’étude du climat de la NASA annonce devant le Sénat que l’ampleur des événements climatiques aux USA excède la variabilité naturelle du climat et que la Terre est entrée dans une phase de réchauffement dû aux activités humaines. Contre l’avis de la majorité de ses pairs – qui estiment que ce réchauffement n’est pas encore sensible –, il se dit sûr de son fait « à 99 % ». Les déclarations de James Hansen font la « une » du New York Times, le changement climatique est désormais mis à l’agenda médiatique et politique mondial. La création du GIEC, cette même année, sous l’égide des Nations unies, lui permettra d’y rester.

1990 : Premier rapport du GIEC (groupe Intergouvernemental d’experts sur le climat)

1992 : Le sommet de la Terre à Rio marque la prise de conscience de la nécessité d’instaurer un cadre international pour répondre à la crise climatique. A cette époque, on est au summum du multilatéralisme. Après la chute du mur de Berlin, il y a l’idée que tout est possible, qu’il n’y a plus de fractures, qu’il faut construire des institutions pour répondre à l’unité du monde. On adopte la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui reconnaît l’existence d’un changement climatique d’origine humaine et donne aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre ce phénomène. Elle instaure les Conférences des parties annuelles – les fameuses COP (Conference of the Parties, en anglais) –, qui se réunissent chaque année lors d’un sommet mondial où sont adoptées, par consensus, les décisions pour lutter contre le dérèglement climatique.

1995, première COP à Berlin. Elle prépare l’adoption, deux ans plus tard, du protocole de Kyoto,

1997, protocole de Kyoto : premier traité juridiquement contraignant destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce texte ne fixe des objectifs contraignants qu’à 55 pays industrialisés, représentant 55 % des émissions globales de CO2 en 1990. Le protocole vise à réduire d’au moins 5 % leurs émissions entre 2008 et 2012 par rapport au niveau de 1990.

2005, le protocole de Kyoto entre en vigueur : Il fallait attendre que suffisamment d’Etats aient ratifié le texte pour qu’il soit efficient. Mais les pays émergents sont devenus d’importants pollueurs et le paysage énergétique a été totalement redessiné. En définitive, si le protocole de Kyoto a ralenti les rejets des émissions de CO2 des pays développés, il n’a eu aucun impact sur ceux des pays en développement, qui ont triplé entre 1990 et 2012.

2019, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres affirme, à la veille de l’ouverture de la conférence sur les changements climatiques (COP25) : « L’espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète rend coup pour coup. » Il a présenté la liste effrayante des effets dévastateurs de plus en plus « meurtriers » du réchauffement : hausse du niveau des océans, fonte des calottes polaires, sécheresses… « Le point de non-retour n’est plus loin à l’horizon, il est en vue et se rapproche de nous à toute vitesse », a-t-il souligné. Les émissions de gaz à effet de serre continuent de s’accroître au niveau mondial, la COP25, c’est 25 années de parlottes pour rien.

Conclusion de Mohamed Nasheed, ancien président des Maldives : « Pour comprendre la réalité du réchauffement, il faut avoir de l’eau dans son salon. Un jour, à New York, ils verront de l’eau dans leur salon et ils se diront : “Tiens, le changement climatique est une réalité !” Chez nous, aux Maldives, l’eau est déjà dans la maison. »

L’historique du fiasco climatique Lire la suite »

Le couple infernal sécheresse/violence

Nous sommes en France spectateurs de la désolation du monde. 150 millions, c’est l’estimation du nombre de déplacés climatiques en 2050, si rien n’est fait pour lutter contre le réchauffement climatique. LE MONDE du 24 septembre 2019 restait muet sur les solutions dans son article : « A Herat, en Afghanistan, les déplacés climatiques sont réduits à la misère. » On se contente de décrire la misère. Ainsi 17,2 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur localité d’origine en 2018 en raison de catastrophes naturelles, en grande majorité liées au climat. Les conflits ont occasionné le déplacement de 10,8 millions de personnes la même année. Ahmad Shah Kakari, jadis agriculteur afghan et aujourd’hui réfugié climatique : « Il y a trois ans, la pluie a diminué. Cela a continué jusqu’à il y a un an. L’année dernière, je n’ai rien récolté. Zéro. » Les conflits tribaux amplifient le problème agricole : « D’un côté, il y avait les talibans, de l’autre le gouvernement. Et nous, en plein milieu, pris entre deux feux. » Malgré les difficultés, sept ou 8 enfants par famille reste la norme, les fillettes sont mariées de force, les jeunes garçons jouent au foot. Que faire de plus que quelques associations humanitaires ?

Pourtant la réponse est simple sur le papier, combattre le réchauffement climatique, c’est-à-dire arrêter le plus rapidement possible la combustion de ressources fossiles, en clair baisser drastiquement le niveau de vie des populations aisées. Sans oublier la question démographique soulevée par des commentateurs du monde.fr :

Edgard Wibeau : L’Afghanistan, un des pays les plus pauvres du monde, est aussi un de ceux où le taux de natalité est le plus élevé. Depuis l’intervention militaire, les ONG y grenouillent par milliers, mais aucune n’ose s’occuper de ce problème. Dans le Nord du pays, il y a de gigantesques périmètres irrigués créés voici plusieurs milliers d’années et peu habités. Aujourd’hui des villes tentaculaires grignotent ces espaces agricoles. La démographie galopante obère donc doublement la capacité du pays à nourrir sa population : par croissance rapide des bouches à nourrir, et par la destruction des meilleurs espaces agricoles du pays.

Galatée : Comme j’aimerais avoir une baguette magique pour soustraire ces fillettes à cette horreur. Cette impuissance est désespérante

Edgard Wibeau @ Galatée : cette baguette magique existe ; elle s’appelle contraception. Or tenter de la mettre à la disposition des femmes en Afghanistan peut vous conduire rapidement à la tombe. J’ai des cas concrets en tête.

Michel SOURROUILLE : Pour résoudre la problématique de l’accroissement de la misère, il faudrait à la fois mettre en pratique la décroissance du pouvoir d’achat de la majorité de la population des pays développés, changer les relations ethniques et natalistes des cultures traditionnelles, faire du malthusianisme à tous les niveaux, protéger les agriculteurs de l’extension des villes, devenir tous écolos, etc. La politique de la terre brûlée n’est donc pas prête de cesser, il n’est pas étonnant qu’une partie de la jeunesse de tous les pays commence à s’inquiéter.

Le couple infernal sécheresse/violence Lire la suite »

GIEC, prévisions climatiques trop prudentes

La science repose sur le doute, les résultats d’une recherche ne sont valides que temporairement, dans l’attente d’une démonstration contraire, même si le résultat est reproductible à un moment donné, ce qui n’est d’ailleurs pas possible pour des perspectives sur le climat futur. Ce biais scientifique indispensable a été exploité par les négationnistes du climat et autres fabricants du doute, comme les marchands de tabac ou de pesticides. Ce qui importe, ce n’est pas d’abandonner la prudence de la science, gage d’objectivité, mais d’interdire de parole médiatique tous ceux qui détournent les faits objectifs pour asséner leurs fantasmes et instiller le doute. Ce n’est possible que si fournir de fausses informations devient un délit. Claude Allègre ou Donald Trump devraient être en prison, et la planète ne s’en porterait que mieux…

Dans une étude publiée en février 2013 dans Global Environment Change, quatre chercheurs ont mis en évidence un « biais systématique » des chercheurs en sciences du climat, qui engendre une sous-estimation des effets du réchauffement climatique. Naomi Oreskes s’insurge : « Si la sécurité du monde est menacée, ce n’est pas être prudent que de sous-estimer la menace, c’est être imprudent. Si un enfant joue sur une route sur laquelle arrive un poids lourd, ce n’est pas prudent d’observer depuis le trottoir et de conclure : “Je ne suis pas sûre exactement de la façon dont le camion va écraser cet enfant.” »* Ce « péché par excès de prudence » peut être expliqué par la « culture du consensus » au sein du GIEC. Cet effort pour créer du consensus peut poser problème sur les sujets compliqués où les connaissances et les données sont insuffisantes ; à partir de là, « le consensus tend à mener au plus petit dénominateur commun, une estimation conservatrice ». La pression, qu’elle provienne de l’opinion publique, des médias, des cercles politiques ou de sa propre communauté scientifique, est le deuxième facteur. Les attaques des négationnistes du climat contre les scientifiques veulent atteindre ce but. Ainsi le président du GIEC de 2002 à 2015, Rajendra Pachauri, a été la cible d’attaques répétées.

Un troisième facteur est ce que l’on appelle le « principe de moindre surprise », c’est-à-dire la préférence donnée aux résultats les plus en accord avec les connaissances et hypothèses préexistantes, au détriment des résultats plus « surprenants ». Ce principe a amené à rejeter des hypothèses « catastrophistes ». L’hypothèse de la chute d’une météorite pour expliquer la fin de règne des dinosaures il y a 66 millions d’années sera rejetée majoritairement par la communauté des géologues et paléontologues, malgré les éléments de preuve avancés. On se retrouve devant la problématique de Galilée. Galilée (né en 1564) utilisa une lunette astronomique, récemment découverte, pour observer le relief de la lune et surtout les satellites de Jupiter, démontrant par la même occasion un héliocentrisme beaucoup plus pertinent que le message biblique. Un tribunal de l’Inquisition, dont les membres ont refusé de regarder dans la lunette, l’obligea pourtant à se rétracter en 1633 : « Je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant, et que, Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que tient, prêche et enseigne la sainte Eglise catholique et apostolique romaine… J’abjure les écrits et propos, erronés et hérétiques, par lesquels j’ai tenu et cru que le soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait. »  L’Église catholique n’a réhabilité Galilée qu’en 1992 ! Pour les gardiens de la foi et des fausses croyances, il faut attendre plus de 350 années pour reconnaître une vérité scientifiquement prouvée… Pour le réchauffement climatique nous n’avons pas le temps d’attendre 350 ans pour comprendre qu’on va être cuit comme des merguez sur un barbecue !

* LE MONDE du 24 octobre 2019, Climat : pourquoi les scientifiques sont plutôt plus prudents qu’alarmistes

GIEC, prévisions climatiques trop prudentes Lire la suite »

COP25 et concentration record de GES

On va cuire comme des merguez ! Le dioxyde de carbone associé aux activités humaines, gaz à effet de serre le plus persistant (GES), a battu un nouveau record de concentration en 2018, à 407,8 parties par million (ppm), soit 47 % de plus que le niveau préindustriel de 1750. Selon l’Organisation météorologique mondiale, « la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel  … Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, (…) malgré tous les engagements pris au titre de l’accord de Paris sur le climat ». Les concentrations de méthane (CH4), qui figure au deuxième rang des plus importants GES persistants, et de protoxyde d’azote (N2O) ont également augmenté plus fortement que la moyenne annuelle de la dernière décennie.

La première conférence mondiale sur le climat remonte à 1979. La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. La 25ème réunion annuelle de l’ONU sur la lutte contre le changement climatique, la COP25, se tiendra du 2 au 13 décembre à Madrid. Après la défection du Chili, organiser la grand-messe du climat dans la capitale espagnole ressemble à une course contre la montre. Sont attendues des délégations de 196 pays (beaucoup d’avions en perspective), 25 000 personnes (trop de diplomates), un coût estimé de 60 millions d’euros (ce n’est pas rien pour un résultat qui sera comme d’habitude sans effet). Heureusement la jeune Greta Thunberg a déjà réussi à trouver un bateau pour rejoindre l’Espagne, du sang neuf dans un climat morose. Pour un retour sur les échecs passés, lire sur notre blog biosphere :

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

novembre 2007, Echec de la COP13 à Bali, extraits: Dans le dernier rapport du GIEC de novembre 2007, il est préconisé que les pays industrialisés divisent par 20 leurs émissions de gaz à effet de serre. Or, cela fait plus de cinq ans que les stratèges du climat préconisent une simple réduction par quatre pour ces pays-là. Comment expliquer ce négationnisme de l’urgence ? Déni, aveuglement, lâcheté ? Aux sommets de La Haye en 1998, à Marrakech en 2001, à Johannesburg en 2002, les mêmes mots sont ressassés : « nous sommes sur les bons rails ». La langue de bois environnementale existe : elle s’exerce à merveille dans ces grandes rencontres de la diplomatie verte où les hauts dirigeants du monde entier simulent collectivement la prise de conscience des risques climatiques. A Bali une fois encore, les participants se sont empressés de se vanter auprès des médias du « pas décisif », de la « grande avancée », ou encore d’un hypothétique « processus volontariste ». Mais les émissions continuent à augmenter, les ravages des dérèglements climatiques créent de nouveaux éco-réfugiés ou éco-sinistrés, la fonte des glaces ne cesse pas.

COP25 et concentration record de GES Lire la suite »

On n’a pas de pétrole, mais on a des idées

150 citoyens tirés au sort pour proposer des mesures permettant de réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. En six week-ends, cette assemblée est censée exprimer. Dès le début, ça cogne, autant dire que le gouvernement fera la sourde oreille.

Dominique Méda : Dès le premier week-end, nos 150 représentants ont pris une audacieuse série de prises de parole ancrées : ne faudrait-il pas supprimer la publicité, développer le ferroutage, contraindre les entreprises polluantes, s’attaquer aux lobbys et aux intérêts financiers, renoncer à la voiture électrique, prendre en considération l’empreinte carbone (qui inclut les émissions de gaz à effet de serre des produits importés)… Et l’on se prend à rêver que tout soit mis sur la table, la post-croissance et la décroissance, la sobriété heureuse et la déprise technologique, un budget de guerre qui – outre les appuis nécessaires aux changements radicaux de comportement – acterait le lancement d’un investissement public supplémentaire massif dans la transition écologique. » (LE MONDE du 20-21 octobre 2019)

Alexandre Faulx-Briole sur lemonde.fr : Cette tribune me paraît bien optimiste ; pas sur le fait que 150 personnes, ou 50, ou 200 peuvent ensemble avoir des discussions constructives et faire des propositions idem, mais sur la suite : même si le gouvernement accepte de prendre en compte ces propositions, même si le Parlement vote des lois, que fera l’Administration, que fera le ministère des Finances ? Prenons l’exemple du ferroutage : depuis combien de temps en parle-t-on, et prend-on la Suisse comme exemple ? Et jamais rien n’avance, et tout recule. Le fret ferroviaire s’enfonce chaque jour plus dans une crise dont il ne sortira sans doute jamais : la SNCF ne s’y intéresse pas, les lobbies routiers font tout contre…Et qui au gouvernement va interdire les SUV et les campagnes de publicité des constructeurs, un véritable matraquage ? T »outes les propositions, même les plus farfelues seront mises sur la table »… et l’État fera son choix (décidé bien avant) en déclarant que ce sont les citoyens qui le demandent! On amuse les … !

dmg : 150 citoyens vont-ils sauver le climat ? Poser la question, c’est y répondre, hélas : le pouvoir ne changera rien qui risquerait de modifier la structure économique du pays et les gigantesques rentes de situation dont jouissent les plus gros pollueurs, hydrocarbures en tête. Parce que ce pouvoir s’assoit sur ces forces-là, qui préfèrent l’éventualité de la destruction de la civilisation à la baisse de leurs profits. L’argument du chef de l’état est explicite : on ne fera rien. Et le premier ministre a été clair : les conclusions de cette assemblée seront reprises par le gouvernement avant d’éventuellement être soumises à la représentation nationale… Encore donc un « machin » pour juste perdre du temps, du temps dont on ne dispose plus. Dans la série, il y a aussi le Haut Conseil pour le Climat, des gens compétents dont le premier rapport va finir au fond d’un tiroir…

On n’a pas de pétrole, mais on a des idées Lire la suite »

Les vrais activistes de l’apocalypse

« Une avalanche de boue médiatique a récemment déferlé sur l’activiste Greta Thunberg. Ces attaques sont l’occasion de revenir sur la nature des disqualifications portées contre l’écologie depuis le début des années 1990. Le type d’interventions de Greta dans les enceintes les plus officielles fait vaciller ces autorités traditionnelles : elle énonce la centralité d’un type de problème que beaucoup de philosophes n’ont pas exploré, elle renverse la façon dont l’éditorialiste décide que certains sujets sont majeurs et d’autres mineurs, et elle met en cause un ordre institutionnel qui a engendré et encouragé la catastrophe écologique et qui est manifestement incapable d’y répondre. C’est un mélange de paresse intellectuelle, de mimétisme, d’idéologie ou de manque de courage de la part de la tradition intellectuelle académique. La spécialité de ces polémistes est de couvrir une quantité innombrable de sujets en méconnaissance de cause, d’être insignifiant avec le plus grand sérieux. Le point commun entre tous ces accusateurs est qu’ils ont participé à un déni écologique de grande ampleur qui a pris deux formes depuis les années 1990. Une forme active par la disqualification et le discrédit qu’ils ont jeté sur les alertes et savoirs écologiques ; une forme passive par le silence dans lequel ils ont tenu ces enjeux, alors qu’ils avaient accès à la parole publique et discutaient d’un tas de sujets, trop souvent secondaires.

La parrèsia ou encore « courage de la vérité » de Greta Thunberg ne prédit pas l’avenir, mais dévoile l’aveuglement des contemporains. Elle souligne l’abîme entre ce à quoi nous tenons collectivement et ce que nous en faisons pratiquement. Le fait que son récit trouve un écho grandissant dans la population traduit le discrédit du récit de la modernisation capitaliste et de l’euphorie technologique qui la soutient. L’objectif central de tout gouvernant est de produire de la docilité : la jeunesse doit se conformer à l’institution scolaire jusqu’à ce qu’elle rejoigne la population active pour alimenter la croissance. La peur panique des gouvernements et des dominants est que l’activiste suédois inspire des trajectoires d’insubordination. L’écolo-scepticisme de Luc Ferry, Pascal Bruckner, Jean de Kervasdoué (les prêcheurs de l’apocalypse) ou Bruno Tertrais se trouve partagé par un champ politiquement très large, allant de l’extrême droite et de la droite conservatrice à la gauche productiviste. Le point commun est la croyance en la toute puissance d’une raison techno-scientitique, capable de trouver des solutions à tous les problèmes, y compris écologiques. La critique du principe de précaution est un sujet d’entente unanime dans cette littérature. Soit vous êtes progressistes et fidèles à l’idéal philosophique qu’est l’arrachement à la nature, soit vous êtes fondamentalistes, réactionnaires et le retour à la nature est irrationnel et politiquement dangereux. Par ailleurs, dans son livre Ferry rapproche explicitement le nazisme et l’écologisme, sans aucun fondement philosophique ou historique. C’est d’ailleurs une caractéristique des auteurs écolo-sceptiques : l’outrance du verbe ! Tous les moyens rhétoriques sont bons, renvoyer l’écologie à une religion, l’associer avec les totalitarismes du XXe siècle ou considérer que l’écologie serait liberticide. L’attaque des figures de l’écologie n’est pas nouvelle, le cas de Rachel Carson est emblématique : à l’époque elle a été décrite publiquement comme hystérique et incompétente. Aujourd’hui, pour Greta Thunberg, la disqualification par l’âge s’ajoute à celle du sexe, sans parler de la pathologisation de son profil psychologique.   

Climat, énergie, faunocide : voilà trois champs de réalité largement documentés et pourtant occultés par les intellectuels et les politiques, Si les vivants qui cohabitent avec nous à la surface de la terre étaient des valeurs boursières, l’effondrement des indices mettrait le monde entier en émoi, mobiliserait en continu l’ensemble des élites et électriserait les médias. L’écolo-quiétisme aboutit à une politique qui produit des effets similaires au climato-scepticisme. Qu’est-ce que cette inertie historique monumentale dit de la nature des sociétés industrielles ? Ce n’est pas que les dirigeants politiques et les chefs d’entreprises ne sont pas à la hauteur. C’est qu’ils sont des activistes de l’apocalypse. Leur tactique : « négocier avec les réalistes, dialoguer avec les idéalistes, isoler les radicaux, avaler les opportunistes. » Les structures institutionnelles, fragilisées par l’évidence du désastre écologique, sont motivées par la volonté de rester coûte que coûte en capacité de définir la manière dont les questions écologiques seront traitées. Autrement dit, il y a un gouvernement néolibéral de la catastrophe écologique et, à rebours d’un récit qui voudrait que l’effondrement nous libère de son emprise, il risque de s’approfondir si l’on se méprend sur sa nature. Il est de plus en plus évident qu’un libéralisme économique autoritaire se déploie au sein même du ravage écologique. Pour autant, cette logique mortifère peut être prise de vitesse par une dynamique populaire : la prise de conscience apparaît dans les mouvements actuels dont Greta Thunberg est l’une des porte-paroles. Dans les opinions publiques s’affirme de plus en plus nettement la conscience partagée que les discours gouvernementaux sur le « sauvetage de la planète » relèvent du bluff. »

Sébastien Billard

Les vrais activistes de l’apocalypse Lire la suite »

Quelle critique faire à Extinction Rebellion ?

La radicalité absolue d’Extinction Rebellion conduit-elle à l’impuissance ? C’est ce que pense Daniel Boy*, «émérite » chercheur au Cevipof. Voici ce qu’on peut lui répondre :

Daniel Boy : « Il est trop tôt pour quantifier sérieusement l’ampleur du mouvement. La posture de radicalité absolue, c’est-à-dire le refus assumé d’entrer dans une logique de négociation, et donc de compromis avec le politique, assure la bonne conscience du mouvement : pas de compromis, pas de compromission. Mais cette posture d’extraterritorialité conduit aussi le mouvement à l’absence de résultats concrets, et donc à l’impuissance. Peu coûteuse dans les débuts d’un mouvement, cette stratégie peut s’avérer lassante avec le temps, et pour les participants et pour la société qui les observe. Depuis le film d’Al Gore (Une vérité qui dérange), les Verts sont retournés à leurs querelles et le changement climatique a été éclipsé par la crise financière. Pour que l’histoire ne se répète pas, il faut un « effet cliquet », c’est-à-dire quelque chose qui empêche le retour en arrière. Sommes-nous sûrs que ce temps est venu ? »

– La tribune de Daniel Boy brille par sa naïveté et son inutilité. L’avalanche d’alertes scientifiques est pour beaucoup dans la montée en puissance de XR. Ce qui apparaissait hier comme les conjectures du GIEC est aujourd’hui vécu comme une menace certaine. L’humanité a entre 10 et 20 ans devant elle pour éviter le basculement climatique. Après il sera trop tard, même si les effets les plus redoutables ne se feront sentir qu’à la fin du siècle. Que propose Daniel Boy face à la réalité climatique ? Rien si ce n’est, implicitement, de faire confiance à Emmanuel Macron.

– Comme notre civilisation militaro-industrielle porte en elle la menace d’un effondrement, nous sommes contraints à la rébellion face à des politiques qui témoignent d’une incapacité et/ou d’un manque de courage pour prendre les mesures indispensables. Il ne s’agit pas d’entrer dans une négociation politique, mais de maintenir la pression sur les politiciens : la nature ne négocie pas. Fini le court-termisme du marché, l’heure est à la pensée du délai, et celui-ci est particulièrement court : l’émission de gaz à effet de serre aujourd’hui impactera le climat sur plusieurs siècles.

– La structuration de XR répond à la fois aux caractéristiques des nouveaux mouvements sociaux (spontanéisme et égalitarisme), mais aussi aux principes de la désobéissance civique : respecter la non-violence, agir à visage découvert et surtout défendre une cause d’intérêt général. Un tel mouvement, ancré à la fois dans les réseaux sociaux et ayant pour objectif le bien commun ne peut que durer. On ne peut enrayer un mouvement qui est déjà mondialisé et qui bénéficie de la diffusion virale que procure Internet. Et ce mouvement pour le climat ne peut qu’être soutenu par l’opinion publique. Les gouvernements témoignent déjà de leur impuissance face à un tel mouvement, même s’il est encore minoritaire en nombre d’activistes.

– Greta Thunberg a été comme le battement de l’aile du papillon qui provoque une tornade de l’autre côté de la planète. Seule, vraiment toute seule au début à faire la grève scolaire pour le climat, elle a impulsé un mouvement mondial. Extinction Rebellion n’est qu’une des actions, et elles seront nombreuses, parfois même violentes, de la génération climat. Le mouvement est lancé, il ne s’arrêtera plus. Il durera tant que nos émissions de gaz à effet de serre ne s’arrêteront pas.

*Le Monde du 11 octobre 2019, « La radicalité absolue d’Extinction Rebellion conduit le mouvement à l’impuissance »

Quelle critique faire à Extinction Rebellion ? Lire la suite »

Pour ou contre la désobéissance civique

« Chez les militants pour le climat, un verbe tend à s’imposer, “désobéir” » (LE MONDE du 11 octobre 2019). Les réactions sur lemonde.fr sont virulentes, pour ou contre. Les négationnistes du climat alignent n’importe quel prétexte pour essayer de nier l’évidence des perturbations climatiques en dénigrant les porteurs de ce message :

Alazon : Certains considèrent que rationner d’urgence les émissions carbone de la France est un choix impératif, d’autres qu’il faut lutter contre l’immigration galopante, d’autres que la priorité est de sortir les pauvres de la misère : chacun sa priorité vitale, il y a des élections pour les départager.

Jean Rouergue : Il y a certes le bulletin de vote, mais les lobbies sont tellement riches que ses effets dérapent souvent dans le fossé… Le monde ne change pas aussi vite que le climat…

Cartahu : Quoi de plus inefficace et anti -démocratique que ces appels à la « désobéissance » ! Belle leçon d’anti-civisme !

Sarah Py : L’obéissance sociale aux règles est étroitement liée à la légitimité du pouvoir d’Etat en démocratie. Résister en dictature est de ce fait un acte légitime. Désobéir face à un politique qui n’agit pas en rapport de ses devoirs est légitime surtout quand un problème est aussi identifié que la crise climatique. La légitimité du GIEC n’est, elle, pas discutée et vient s’opposer à celle des politiques. Et tout devoir de citoyen est de choisir.

Charly : Ces activistes ont vraiment tout faux. Beaucoup sont des jeunes manipulés par des idéologues violents et radicaux, de gauche comme toujours, qui cherchent à attiser la haine et la destruction de notre société qu’ils détestent, utilisant les imprécations d’idéologues dangereux tels que Servigne ou Cochet. Il est faux de dire qu’il est trop tard pour agir. Il est faux de dire que nos gouvernements en Europe ne font rien. Il est inacceptable de prôner la désobéissance civile. Ils feraient bien de se calmer, de respecter les autres et d’accepter le débat démocratique. Ces intolérants veulent imposer aux autres leur vision du monde. Dans ce cas, il faudra les réduire. Sans ménagement. La démocratie est faible et en danger si elle ne sait se défendre contre les factieux et les révolutionnaires

The Ad @ Charly : D’après ce que vous écrivez, je ne sais pas qui souffre d’intolérance et d’aigreur et d’idées pré-conçues.

François C.H. @ Charly : « Il faudra les réduire. Sans ménagement. La démocratie est en danger si elle ne sait se défendre contre les factieux. » Qu’entendez-vous par là? Vous proposez de tirer à bout portant sur des militants écologistes ou je rêve ?

Arnie : Non violents disent-ils…Les blocages de sites qui font vivre toute une région et où travaillent des centaines de salariés sont des actions violentes, une violence d’empêchement qui peut à tout moment dégénérer en violence physique sous l’impulsion des plus radicaux. Aucune empathie ni même sympathie pour ce type de mouvement.

François C.H. : Intéressante cette dénonciation en boucle de la prétendue violence de XR. Cela sonne comme un élément de langage. Attention aux mots : Si bloquer une route est violent, quel vocabulaire employer pour la destruction de notre éco-système? Peut-on ainsi appauvrir le langage façon novlangue orwelienne et utiliser le même mot pour une toute petite chose comme pour le pire des actes? On connaît cette tactique politique. La vraie violence c’est de réaliser que pour la majorité des êtres humains la planète sera à la fin de ce siècle invivable, que l’on est tous dans le même avion et que celui ci est tout proche du crash. Ce n’est ni une pensée, ni une croyance, ni une idéologie fanatique, juste un fait validé par la totalité des scientifiques. Que des gens soient en colère, rien de plus normal. Et cela ne risque pas de s’arranger.

Jean Sérien : J’attends de voir ce que cela va donner le jour où les usines Airbus de Toulouse et Saint Nazaire, entre autres, seront bloquées pendant des semaines. A ce sujet, LFI et EELV organisaient toutes les deux leurs « universités d’été » à Toulouse. Curieusement, ils ne se sont pas rassemblés à Blagnac et Colomiers devant les grilles des usines pour demander l’arrêt immédiat de la production d’avions pollueurs.

Bernard l. : Nos modes de vie sont contraints par les pouvoirs politiques et économiques qui dirigent notre monde, donc nos actions individuelles n’ont qu’un effet très limité à changer les choses. Que reste-t-il comme actions possibles ? La désobéissance civile non violente en est une, (elle n’exclut d’ailleurs pas les autres). Cela tournera peut-être à la violence, c’est le risque, mais qui en sera responsable ?

PJMC : Et cela amène quoi de désobéir? Mettre la pagaille n’est pas une action constructive. Je trouve insupportable que l’on accorde une tribune a ces gens-là plutôt qu’a d’autres qui cherchent des solutions concrètes.

Castelcerf : Quel solutions concrètes ? Excusez-moi mais cela fait 40 ans que le constat est fait, et que l’on attend que les solutions que l’on connaît soient mises en place. Mais rien. Rien en 40 ans. Et vous trouvez au bout de 40 ans, s’asseoir par-terre pour appeler à appliquer les solutions serait immature et contre productif ? Excusez moi du peu ! Feriez vous parti de ces gens qui parlent d’écologie avec désinvolture car il n’ont pas le bagage scientifique pour comprendre l’implication des études successive. Vous devez comprendre que la situation est réellement très grave, ce n’est pas un effet rhétorique ou une hypothèse. Face à cela des actions politique doivent être prise immédiatement, sans même avoir la certitude que cela sera suffisant. La désobéissance cesserait si on ne faisait qu’essayer quelque chose.

SergeK : Ce sont des méthodes totalitaires que l’on connaît trop bien .. Convaincus que nous avons (forcement ) raison, que nous sommes dans le Vrai, nous imposons nos idées par la force ( fut-elle non violente). On a déjà donne dans le passé .. L histoire du XXe siècle est remplie des compromissions de scientifique zélés avec des idéologies qui voulaient le bien de l’humanité. On sait ce qu’il en est advenu.

Bernard l. @SergeK : On ne parle pas de quelques scientifiques marginaux aux ordres d’un pouvoir totalitaire que sont les scientifiques zélés et compromis dont vous parlez (et qui, pour le coup, se rencontrent plutôt du côté des climatosceptiques ou négationnistes). Si répéter mot pour mot ce que disent 99 % des scientifiques depuis 20 ans n’est pas être dans le vrai, si ce camp là n’est pas celui de la Raison, alors je vous pose la question : existe-t-il une seule chose de factuellement vraie ? Quelle pourrait être alors la base minimale d’accord et de cohésion d’une société humaine? Si vous êtes climato-négationnistes c’est une tactique « intelligente » car c’est exactement ainsi, en fracturant les sociétés, que vous empêcherez tout changement.

BOLAND : Quand le Monde invite à réfléchir au sort de la planète , mais accepte de faire une publicité pour MSC Croisières, auquel de ces deux messages dois-je désobéir ?

Pour ou contre la désobéissance civique Lire la suite »

Tout savoir sur Extinction Rebellion

Extinction Rebellion, un sablier à l’intérieur du cercle peint en noir de la Terre. « XR » comme on surnomme ce mouvement en marche accélérée. XR est né en avril 2018 autour de militants du collectif anglais Rising up ! qui défendent « un changement fondamental du système politique et économique afin de maximiser le bien-être et de minimiser la souffrance ». Les cofondateurs, Gail Bradbrook, Simon Bramwell et Roger Hallam s’inspirent de la lutte pour les droits civiques des Noirs américains ou de Mahatma Gandhi en Inde. Le soutien de la jeune Suédoise Greta Thunberg a contribué à populariser XR, notamment auprès des plus jeunes. Les marches pour le climat n’ayant pas débouché sur des avancées conséquentes, les citoyens se tournent vers des mobilisations plus radicales. Le succès d’XR s’explique aussi par le fait qu’il se cristallise autour d’un temps d’action très court pour organiser la transition écologique. Résultat ?

Lundi 7 octobre, des drapeaux verts, bleus ou jaunes arborant cet emblème flottaient dans les rues de près de soixante grandes villes, de Sydney à New York en passant par Londres ou Paris. Les militants écologistes d’Extinction Rebellion ont entamé une « rébellion internationale » – une ou deux semaines d’actions coups de poing à travers le monde – pour dénoncer l’inaction « criminelle » des gouvernements face à la crise climatique. Blocage des ponts, des routes ou des lieux de pouvoir, ces « rebelles » cherchent à créer suffisamment de perturbations pour forcer les gouvernements à répondre à leurs trois revendications : déclarer un état d’urgence climatique, réduire immédiatement les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2025, et créer des assemblées de citoyenspour surveiller démocratiquement cette transition. Il revendique déjà plus de 100 000 militants dans 70 pays. L’incapacité de la police à gérer ce type de manifestation inquiète en haut lieu. Les blocages de ronds-points par les Gilets jaune ont donné un exemple de l’impuissance de la répression en France. L’attrait de « XR » vient de son horizontalité (pas de porte-parole attitrés) et de sa décentralisation. N’importe qui peut se revendiquer du groupe et mener une action locale et spontanée, à partir du moment où il adhère aux revendications et à 10 principes fondateurs. Toute personne voulant adhérer à ces valeurs est la bienvenue.

  1. Nous partageons une vision du changement
    En créant un monde adapté aux générations à venir.
  2. Nous ajustons notre mission à la mesure de ce qui est nécessaire
    En mobilisant 3,5% de la population, seuil à atteindre pour déclencher un changement de système – en utilisant des idées comme celle de « Momentum-driven organizing » (organisation structurée mais décentralisée, comme celles des essaims).
  3. Nous avons besoin d’une culture régénératrice
    En créant une culture saine, résiliente et adaptable.
  4. Nous nous remettons nous-mêmes en question, autant que ce système toxique
    En sortant de nos zones de confort pour devenir les acteurs du changement.
  5. Nous valorisons la réflexion et l’apprentissage
    En suivant des cycles d’action, de réflexion, d’apprentissage, puis de planification pour de nouvelles actions. En apprenant des autres mouvements et contextes aussi bien que de nos propres expériences.
  6. Nous accueillons chaque personne, et chacune de ses facettes
    En travaillant activement pour créer des espaces sécurisants et inclusifs.
  7. Nous limitons délibérément les rapports de pouvoir
    En démantelant les hiérarchies de pouvoir pour une participation plus équitable.
  8. Nous ne tenons pas de discours moralisateurs ni culpabilisants
    Nous vivons dans un système toxique, mais nul ne doit être accusé en tant qu’individu.
  9. Nous sommes un réseau non-violent
    En utilisant une stratégie et des tactiques non-violentes comme moyen le plus efficace de provoquer le changement.
  10. Notre mouvement est fondé sur des principes d’autonomie et de décentralisation
    Nous créons collectivement les structures nécessaires pour défier le pouvoir. Toute personne qui suit ces principes et valeurs essentiels peut agir au nom d’Extinction Rebellion.

Tout savoir sur Extinction Rebellion Lire la suite »