Michel Sourrouille, auteur en 2017 du livre « On ne naît pas écolo, on le devient », a décidé avant de mourir de partager sa pensée avec tous les Internautes qui fréquentent ce blog biosphere. La parution se fera chaque jour pendant les mois de juillet et août. Il dédie ce livre aux enfants de ses enfants, sans oublier tous les autres enfants… car nous partageons tous la même maison, la Terre, si belle, si fragile…
Homoparentalité, la stérilité n’est pas une damnation
Je ne savais pas quand j’étais jeune que l’homosexualité et, à plus forte raison l’homoparentalité, pouvait exister. Si l’homosexualité est devenue aujourd’hui un art de vivre pour certains, l’homoparentalité reste en débat . Les couples de même sexe viennent de faire leur entrée à la mairie, donc pourquoi pas avoir un enfant même si on ne peut pas le faire. Jusque dans les années 1990, les gays et les lesbiennes faisaient de leur sexualité, stérile par définition, un élément censurant leur désir d’enfant. Au fil des ans, cette autocensure s’est affaiblie. De plus en plus fréquemment, les homosexuels ne sont plus seulement des militants de la liberté sexuelle, ils ont tout simplement envie, comme beaucoup d’hétérosexuels, de fonder une famille. Mais lorsque le désir d’enfant est là, encore faut-il pouvoir répondre à la question du comment ! Quand on est homosexuel, il faut bien plus de deux personnes pour avoir un enfant. Alors on utilise l’insémination artificielle avec donneur pour les lesbiennes, ou une mère porteuse pour les gays. Le père du premier bébé éprouvette, Jacques Testard, se confie dans un mensuel.
« Je suis consterné par les positions d’EELV sur l’AMP (aide médicale à la procréation), comme si les écologistes d’appareil reniaient les fondements mêmes de l’écologie, avec les principes de frugalité, d’autonomie et de convivialité. Qu’en est-il de l’autonomie des personnes quand l’enfant est fabriqué par des spécialistes alors qu’une démarche responsable permettrait d’en assumer la technicité rudimentaire ? Car c’est bien de l’insémination artificielle (d’une lesbienne ou d’une mère porteuse) que dépend la satisfaction recherchée. Est-ce pour avoir l’air révolutionnaire de revendiquer l’esclavage des mères porteuses ou l’instrumentation de l’enfant privé de racines par un don de sperme ? Quels principes soutiennent l’indifférenciation des sexes, l’exigence d’engendrement sans limite d’âge ou le droit à l’enfant ? Une société basée sur des principes n’est pas la négation de la nature. Il nous faut plutôt construire une civilisation inscrite dans la nature, car nous sommes de la nature, et ses atteintes deviennent vite les nôtres. Contre l’autonomie de la technique, il faut opposer l’autolimitation de la puissance. »[La Décroissance, avril 2014, Vers l’eugénisme]
Pour les partisans de l’homoparentalité, ce n’est pas la nature qui fonde la filiation, c’est un choix libre et inconditionnel de l’individu… qui a pourtant besoin des autres pour se réaliser ! Le désir des gays et lesbiennes d’avoir un enfant n’est qu’un symptôme de cette dérive de la pensée qui découle à la fois du libéralisme moral (tout découle de la volonté humaine) et de la technique extrême (tout est possible). Peu de personnes aujourd’hui s’oppose à cette « évolution des mœurs ». Je pense au contraire que tout écologiste devrait s’attendre à ce qu’il y ait un respect des individus pour les mécanismes naturels, en particulier celui de la fécondité.
Ce n’est certes pas en fonction d’un « ordre naturel » qui n’existe pas quant aux choix de la reproduction humaine. Toutes les formes de procréation sont socialement possibles et ont d’ailleurs été expérimentées dans certaines sociétés : fécondation de l’épouse par un géniteur extérieur, cession d’enfants par une femme extérieure au couple, adoption d’enfants par des couples de femmes celle qui est stérile sera considérée comme père par l’enfant… Mais quand on forme un couple homosexuel, il y a déni de l’autre sexe, il y a une forme de sexisme. Il y a surtout désir d’enfant malgré l’ impossibilité matérielle de faire des enfants. Toutes les configurations sociales pour contourner la stérilité sont sous-tendues par une même conception, le natalisme : l’absence de descendance serait le mal absolu, seul l’enfant donnerait son véritable sens à l’individu. Un couple d’homosexuels qui réclame aujourd’hui le droit à la parentalité ne fait que reproduire ce schéma classique et pernicieux de la bible : « croissez et multipliez-vous » alors qu’on sait que les ressources de la planète sont limitées et en voie d’épuisement. La volonté d’expansion démographique à tout prix se fait au détriment des générations futures. Aussi je lance cet appel à un peu plus de morale écologique :
« Homosexuels de tous les pays, acceptez votre stérilité choisie,
agissez pour la nécessaire décroissance démographique…
ou adoptez un enfant ! »
(à suivre… demain sur ce blog biosphere)
Déjà paru :
On ne naît pas écolo, on le devient, introduction
Abécédaire, la façon la plus simple pour s’y retrouver
Abeille, qui ne pique que si on l’embête
Abondance, s’éloigne dès qu’on lui court après
Absolu, un mot à relativiser, un mot indispensable
Acteurs absents, dont on a eu tort d’ignorer l’existence
Adolescence, moment de révolte ou de soumission ?
Alcool, dur pour un écolo de refuser de trinquer !
Amour, une construction sociale trop orientée
Animal, une facette de notre humanité trop ignorée
Austérité, mot qui fait peur et pourtant source de bonheur
Barbe, un attribut des hommes qu’on voulait faire disparaître
Cannabis, une dépénalisation qui créerait l’usage
Chasse, activité dénaturée par des chasseurs motorisés
Compétition, système inhumain au service d’une société inhumaine
Croissance, l’objectif économique le plus débile que je connaisse
Démographie, le problème central qui est systématiquement ignoré
Devoir, la contre-partie nécessaire de nos droits
Doryphore, symbole d’une agriculture post-moderne
École obligatoire et gratuite, une entreprise de déculturation
Écologiste en devenir, notre avenir commun
Électricité, les inconvénients d’un avantage
Ethnologie, la leçon primordiale des aborigènes
Eugénisme, engendrer de bonne façon est-il condamnable ?
Euthanasie, mourir de belle manière comme heureuse conclusion
Féminisme, on ne naît pas femme, on le devient
En quoi donner de l’amour un enfant désiré est-il répréhensible?
Les homosexuels ne sont pas frappés de stérilités, comme vous dites. La plupart des lesbiennes ont un utérus fonctionnel et les homme gays des spermatozoïdes en pleine forme.
Quant à cette accusation de contourner les lois de la natures, pardon, mais l’immense majorité des humains contournent ces lois pour tout ce qui fait leur vie quotidienne, le meilleur et le pire. Se soigner et accueillir dans sa vie un enfant que l’on veut aimer appartient au meilleur, vous ne croyez pas? Iriez-vous dire à un cardiaque qui a besoin d’un pacemaker d’y renoncer et d’accepter son risque de mourir prématurément par respect pour l’écologie? Avec un discours aussi absurde, c’est toute la médecine moderne qu’il faut jeter au orties!
Et tiendriez-vous le même discours aux couples hétérosexuels stériles?
Votre article est rétrograde et transpire simplement l’homophobie.
Signé : une écologiste fervente
Déjà bravo, CLG. Et merci aussi, d’avoir osé nous faire part de votre point de vue… d’écologiste. Un point de vue radicalement opposé à ligne de ce blog.
Ce blog, qui comme vous pouvez le constater, se limite à quatre pélés et un tondu.
Chez ces quatre pelés vous avez un tordu. C’est Mézigue. J’avoue qu’il faut l’être, tordu, pour continuer à se répandre ici, tout en sachant que c’est comme pisser dans un violon. Et encore plus tordu pour utiliser je ne sais combien de pseudos. Juste manière de rigoler, et de con tourner cette règle à la con qui veut qu’on ne dépasse pas un certain nombre de caractères et de commentaires. (à suivre)
Ceci dit, du mien, point de vue, il n’y a évidemment rien de répréhensible à donner de l’amour à un enfant désiré. Et quand bien il ne le serait pas, désiré.
Rien de répréhensible à donner de l’amour tout court ! Personnellement je préfère de loin l’amour à la guerre, les femmes aux hommes… mais comme on dit (on est un con) des goûts et des couleurs on ne discute pas.
En attendant… la fin des haricots, ou bien mieux, le plaisir de vous relire… sachez que je suis d’accord avec vous sur bon nombre de points. 😉
Bizarre… vous avez dit bizarre… comme c’est bizarre !
Et moi aussi, sur le sujet précédent, je viens de dire que je trouvais quelque chose d’autre bizarre. Mais bien sûr, pour certains ce n’est pas bizarre c’est normal. Misère misère !
Oui, moi aussi, j’ai toujours été étonné que les mouvements écologistes soient souvent les premier à revendiquer le « droit » à se libérer des lois de la nature qui veulent qu’un enfant soit le fruit d’un homme et d’une femme, il y a là une contradiction.