bimensuel BIOSPHERE-INFO (16 janvier au 31 janvier 2014)
Voici un résumé de quelques livres parus en 2013 sur l’écologie. Bonne lecture…
Changer notre comportement
Changeons d’énergie (transition mode d’emploi) de l’association négaWatt
Faut-il être végétarien ? de Claude Aubert et Nicolas Le Berre
L’impossible neutralité (autobiographie d’un historien et militant) Howard Zinn
La véritable richesse (une économie du temps retrouvé) de Juliet B.Schor
Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques
René Dumont, une vie saisie par l’écologie de Jean-Paul Besset
Ecologie et décroissance ?
Croissance et écologie (concilier l’homme avec la société de demain) d’Alban Vétillard
Entropia n° 14, La Saturation des mondes
L’effondrement des sociétés complexes (Joseph A. Tainter)
La fin de l’abondance, l’économie dans un monde post-pétrole (John Michael Greer)
La mystique de la croissance, comment s’en libérer (Dominique Méda)
Le Changement (Bernard Charbonneau)
Les précurseurs de la décroissance (nouvelle collection)
Manifeste pour une Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (collectif)
Penser la décroissance (politiques de l’Anthropocène) par collectif
Nature et humanisme
Fin de l’Occident, naissance du monde d’Hervé Kempf
Hériter d’Ellul, actes des conférences du 12 mai 2012
Lanza del Vasto ou l'expérimentation communautaire (Frédéric Rognon)
Les animaux aussi ont des droits (Cyrulnik, Fontenay et Singer)
Plus haut que mes rêves de Nicolas Hulot
Pour la nature de Roger Ribotto (chapitre 1, Ressentir)
Pour la nature de Roger Ribotto (chapitre 2, nature meurt)
Politique et Ecologie
les Grands Textes fondateurs de l’écologie, présentés par Ariane Debourdeau
Murray Bookchin et l’écologie sociale (Vincent Gerber)
Pour supprimer les partis politiques ? Réflexions d’un apatride sans parti de Daniel Cohn-Bendit
Un écologisme apolitique ? Débat autour de la transition (Paul Chatterton et Alice Cutler)
Vivement 2050 ! (Programme pour une économie soutenable et désirable)
Population, agriculture et biodiversité
Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman
Démographie et écologie de Jacques Véron
De Darwin à Lévi-Strauss (Pascal Picq)
Sciences et écologie
à qui profitent les OGM ? de Jacques Testart
EcoRev’ n° 40, dans les pas de SAISON BRUNE (le réchauffement climatique)
Gaz de schiste, histoire d’une imposture de Jacques Ambroise
L’écologie, c’est fini (qu’en pensent les experts ?) de Alice Audouin
Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique d’Antoine Missemer
Toxique planète. Le scandale invisible des maladies chroniques (André Cicolella)
Vert paradoxe. Le piège des solutions éco-énergétiques (David Owen)
Rubrique anti-écolo !
L’écologie est-elle encore scientifique ? de Christian Lévêque
L’enfer vert, un projet pavé de bonnes intentions de Tomjo
L’idéologie verte (les dérives de l’écologisme) de Joseph-Marie Verlinde
Le livre noir de l’écologie de Jean Robin
Quelle transition énergétique ? d’Henri Safa
Ras-le-bol des écologistes (Maud Fontenoy)
Le meilleur livre écolo 2013 René Dumont, une vie saisie par l’écologie de Jean-Paul Besset
René Dumont a été l’exemple vivant de ce qu’il faudrait être pour vivre comme un écolo
- Pacifiste : Le pacifisme constituera son seul dogmatisme. Il entame la lutte contre toutes les armées, contre toutes les guerres. Nazisme ou pas, la guerre lui apparaît comme l’ennemie numéro un. Il s’abstiendra complètement pendant la Deuxième Guerre mondiale. Lui, le militant antifasciste, se retire dès qu’il faut prendre une arme, même pour son camp. Quelle que soit sa « compréhension » des révoltes, l’agronome en appelle systématiquement à des stratégies non-violentes à la Gandhi. Un objecteru de croissance est aussi un objecteur de conscience.
- Tiers-mondiste : Les intellectuels de la gauche tiers-mondiste rêvent de modernité, de rattrapage du Nord par le Sud. Dumont en appelle à la modestie, à l’autosuffisance alimentaire, aux technologies appropriées. Il explique au Sud que les sommets atteints par le Nord, en partie sur son dos, lui sont inaccessibles, tant pour des raisons économiques qu’écologiques. Il l’exhorte à ne compter que « sur ses propres forces », à mobiliser d’abord ses ressources locales, les femmes, les paysans, les artisans, les médecins aux pieds nus… Traction animale plutôt que tracteur, fumure organique plutôt qu’engrais, villages plutôt que mégalopoles, éducation fonctionnelle plutôt qu’universités, production vivrière plutôt qu’aide alimentaire ou culture de rentes, des charrettes plutôt que des Mercedes ou des tanks.
- Agronome : Pour nourrir les hommes, il faut d’abord aimer la terre. En Asie ou en Afrique, il partage le bol de riz ou la boule de mil. « Etre expert, c’est d’abord connaître et partager la vie des paysans. » Partout dans le tiers-monde, l’agronome plaide pour la réhabilitation du travail manuel. « Apprendre à labourer est plus urgent que le théâtre de Racine », répète-t-il en Afrique où le diplôme universitaire a pris une dimension quasi-mythique. Si René Dumont s’est précipité dans l’écologie, c’est bien parce que la terre, outil de travail de la paysannerie, est menacée. Dès la fin des années 1970, son opinion est faite : « J’ai reconnu à cette époque toute l’étendue de mon ignorance. » Le gigantisme, les grands barrages, les combinats, les élevages industriels, l’abus d’engrais… tout ce qui dépasse l’échelle de la communauté concernée maintenant l’effraye.
- Ecologiste en politique : Au programme de la présidentielle 1974 à laquelle il se présente : la réduction de la consommation du tiers le plus riche de la population française, le cancer de l’automobile, la folle course aux armements, la folie nucléaire, la démographie galopante, une diminution radicale du temps de travail, la « limitation de la croissance économique aveugle », l’arrêt du gaspillage des ressources naturelles et de l’exploitation du tiers-monde…
- Malthusien : Que font les pauvres ? des gosses. Et comment nourrit-on de plus en plus de gosses ? En surexploitant les sols et les ressources naturelles jusqu’à l’épuisement, en dégradant l’écosystème. Pour l’agronome, il n’y a aucun doute : « L’agriculture ne peut plus assurer la sécurité alimentaire mondiale… La loi des rendements décroissants des facteurs de production domine l’agriculture. » Tout son univers avait basculé le jour où il découvrit que la terre n’est pas inépuisable, pire qu’elle est en train de s’épuiser : « L’Afrique consomme tous les jours son capital de fertilité comme on exploite une mine. » Pour lui « la réduction des naissances serait le vrai remède ».
- Décroissanciste : Sa conception tient en une phrase : « L’espèce humaine doit savoir se limiter. » Il ne proteste avec excès que contre les excès, excès de consommation ou excès de misère. Le gaspillage le rendait furieux. Le paysan, lui, ne jette pas, il récupère, répare, recycle. Le paysan ne détruit rien, il met en valeur !
- Libre penseur : Dans la mesure où Dieu n’a aucune incidence sur l’alimentation des peuples et la fixation des prix agricoles, Dumont s’en désintéresse totalement. Au total, René Dumont n’éprouve pas plus de béatitude pour la religion que pour le socialisme ou l’écologie. Il n’y a pas de fondamentalisme chez cet homme-là. Il observe, synthétise et garde ce qui lui paraît nécessaire pour l’équilibre de la vie.