Padak, pas d’accord
L’actualité n’a pas d’importance en soi, l’important c’est ce qu’on fait de l’actualité, si on la juge ou non digne d’intérêt. Ainsi, le 4 janvier 2008, c’était la joie dans la Biosphère, le rallye Lisbonne-Dakar 2008 avait été annulé. Padak, personne ne pouvait être d’accord avec le Dakar. Selon Al Qaida, il ne rassemblait qu’un ramassis de « croisés, d’apostats et de mécréants ». ; on était presque proche de la vérité quant aux participants.
En fait il s’agissait uniquement d’un événement spectacle qui n’existait que parce le début du mois de janvier est en général assez vide d’informations ; il faut donc meubler ce vide existentiel par l’essence de compétiteurs motorisés. En conséquence cette organisation mercantile, organisée depuis 1978 par l’ASO (Amaury Sport Organisation), gaspillait l’énergie fossile, agressait la flore et la faune, occasionnait nombre d’accidents et devenait la vitrine de l’idiotie occidentale. Ce jeu de grands enfants représentait une approche peu respectueuse des biotopes traversés et agressés par cette furie mécanique. Vélorution réclamait à juste titre l’abandon du Dakar… le « Dakar » a lieu depuis 2009 en Amérique du Sud !
Aujourd’hui Hervé Kempf s’interroge : « Le bilan carbone » du « Dakar » serait à plus de 20 000 tonnes de CO2. Faut-il interdire les courses d’autos ? » (LeMonde du 3-4 janvier 2009). A Copenhague, c’est une des mesures qui auraient du être prises, la lutte contre le réchauffement climatique manque de repères symboliques. D’autant plus que le sport automobile a bien d’autres inconvénients, bien analysés par Ellul et Illich :
« Il faut prendre divertissement non pas au sens d’amusement, mais au sens pascalien : l’homme est diverti, c’est-à-dire détourné de penser à soi-même, à sa condition humaine, mais aussi détourné des plus hautes aspirations, du sens de la vie, des objectifs supérieurs. L’importance du sport étant désormais dominante, il faut créer l’événement sportif, rien que pour le spectacle. On fabrique alors des monstruosités comme cette course de Paris-Dakar, insultante comme gaspillage au milieu des pays de famine, démonstration de la puissance occidentale parmi les impuissants du tiers-monde, parfaite vanité. » (Jacques ELLUL, Le bluff technologique, 1986)
« Entre des hommes libres, des rapports sociaux productifs vont à l’allure d’une bicyclette, et pas plus vite. » (Ivan Illich)
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