Pakistan, une armée qui a organisé au moins trois coups d’Etat depuis l’indépendance en 1947, régnant pendant plus de trente ans et monopolisant 70% du budget public. Des années de mauvaise gestion financière et d’instabilité politique ont poussé l’économie pakistanaise au bord de l’effondrement, une situation exacerbée par une crise énergétique mondiale et des inondations dévastatrices.
Le journal LE MONDE accorde une importance démesurée à la problématique politique conjoncturelle, « l’ex-premier ministre pakistanais Imran Khan a été arrêté le 9 mai 2023 », « il a été libéré le 12 mai »… Le quotidien dit « de référence » expédie en quelques mots les maux dont soufrent le Pakistan sans jamais s’interroger sur la cause profonde, son état de surpopulation.
Sophie Landrin : L’économie va en très mal, fragilisée par la pandémie de Covid-19, par les conséquences de la guerre en Ukraine sur le coût de l’énergie et par les inondations majeures de l’été 2022, qui ont submergé un tiers des terres et ont entraîné des pertes estimées à 40 milliards de dollars. « Aujourd’hui encore, 20 millions de victimes des inondations ont besoin d’une aide humanitaire urgente », a déclaré le premier ministre pakistanais. Un chiffre résume l’état de l’économie : Islamabad ne dispose plus que 6,7 milliards de dollars de réserve de change, tout juste suffisant pour couvrir un mois d’importation.
Le point de vue des écologistes malthusiens
On pourrait jouter beaucoup de choses, des talibans dans un pays qui dispose de l’arme nucléaire, un niveau phénoménal de corruption, une société gangrenée par le trafic de drogue, des secteurs du pouvoir dominés par les services secrets, des territoires aux mains de milices depuis longtemps (le Baloutchistan en particulier), une discrimination massive à l’encontre des femmes… mais allons à l’essentiel, la démographie pakistanaise.
Le premier recensement a été mené en 1951 et établissait la population du pays à 75 millions d’habitants, dont 42 millions au Pakistan oriental qui a depuis fait sécession. On compte aujourd’hui 230 millions d’habitants, une densité de 295 hab./km² . Cette densité ne laisse qu’un carré de 58 mètres de côté pour chaque habitant, soit presque rien. Le taux de fécondité est encore de 4,56 enfants par femme, le taux d’accroissement de 1,8 %, soit un doublement de la population en moins de 40 ans. C’est invivable, c’est ingérable. Qu’on s’appelle Imran Kahn ou n’importe qui d’autre, on ne pourra jamais attendre l’équilibre socio-économique dans un pays aussi surpeuplé.
Le planning familial est balbutiant, pour ne pas dire inexistant dans un pays où les femmes sont systématique infériorisées. Imran Khan, quand il était encore Premier ministre du Pakistan, pouvait déclarer: « Si une femme est très peu vêtue, cela produira un effet sur les hommes à moins qu’ils ne soient des robots. C’est une question de bon sens ». En 2021, le Pakistan se plaçait à la 153e place sur 156 du rapport mondial sur l’écart entre les sexes du Forum Economique Mondial. La violence domestique est la plus répandue. » Malgré les lois adoptées ces dernières années pour protéger et promouvoir les droits des femmes, la violence à leur égard s’est intensifiée» décrit le rapport 2019 de la Commission des droits de l’Homme du Pakistan. Chaque femme est victime de violence au moins une fois dans sa vie et si elle n’est pas physique, elle est psychologique. Une coutume, le ghag est particulièrement appliquée dans les zone tribales. Elle permet à tout homme d’exiger la main d’une femme ou d’une jeune fille sans son consentement. Bien que cette règle ait été abolie par une loi nationale, elle continue d’être appliquée.
D’après des statistiques officielles, seules 35% des Pakistanaises utilisent un contraceptif. Ceux-ci sont pourtant subventionnés et bon marché. Aujourd’hui encore, la contraception est dénigrée, accusée de provoquer l’infertilité. Moins de la moitié des grossesses sont voulues au Pakistan, estime l’institut américain Guttmacher. L’avortement est autorisé au Pakistan, pays musulman, uniquement si la santé de la mère est en péril. Mais nombre de médecins invoquent leur foi pour refuser de le pratiquer. Les premières campagnes publiques de planning familial, dont le slogan était « do bache hi ache » (« deux enfants c’est bien » en ourdou), ont été rejetées par les religieux et par tous ceux qui appellent à un Pakistan plus peuplé face au géant indien, son rival. En 2019, le Conseil d’idéologie islamique pakistanais, la plus haute instance religieuse dont le rôle officiel est de conseiller le gouvernement, a déclaré que les campagnes gouvernementales de contrôle des naissances « doivent être stoppées immédiatement »,
Autant dire que le Pakistan est voué aux guerres, épidémies et famines sans compter les inondations… En Iran et au Bangladesh, deux autres pays musulmans, le planning familial a été instauré avec succès dans les années 1980. Le Bangladesh, alors aussi peuplé que le Pakistan, compte aujourd’hui 40 millions d’habitants de moins.
Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés, lire :
Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km
Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)
Corne de l’Afrique minée par la surpopulation
Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau
L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation
En Égypte, la surpopulation fait la loi
L’Éthiopie, victime de sa surpopulation
Surpopulation française, une réalité vraie
Surpopulation sur l’île de la Réunion
Inde : « government jobs » et surpopulation
L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine
Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?
Madagascar, un état de surpopulation
Malawi, surpopulation et choléra
Le Nigeria, miné par la surpopulation
La surpopulation généralisée aux Pays-Bas
Surpopulation en Seine-Saint-Denis
Surpopulation en Somalie, faut pas le dire
Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles
Référendum en Suisse : halte à la surpopulation
Tanzanie, une surpopulation démente
Nous rappelons que les commentateurs/trices n’ont droit qu’à un seul commentaire en principal, trois maximum en commentaires de commentaire, qu’ils doivent traiter du sujet posé, et qu’attaquer notre blog pour l’attaquer n’est pas fair-play.
La modération est faite a posteriori, cela prend du temps de bénévole et nous n’avons pas que cela à faire…
Merci de votre attention
– « Le journal LE MONDE accorde une importance démesurée à la problématique politique conjoncturelle […] Le quotidien dit « de référence » expédie en quelques mots les maux dont soufrent le Pakistan sans jamais s’interroger [etc.] »
Ben oui c’est ben vrai ça. Mais qu’est ce qu’ON en à foot de «la problématique politique conjoncturelle» ? Toutes façons c’est trop compliqué ! Bien trop fatigant tout ça !
C’est vrai ça, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est débile !
Le Poumon vous dis-je ! Voilà qui est tellement plus simple.
Simpliste et simplet. 🙂
Le Cameroun, la Corée du nord (et du Sud), la Corne de l’Afrique (minée), la Côte d’Ivoire,
l’Égypte, l’Éthiopie, la Tanzanie (démente), l’île de la Réunion, Groland et Jean Passe.
Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés (sic) !
En attendant, de son côté Biosphère est miné par une surpopulation démente d’articles et de commentaires con sacrés à ce problème sans solution.
Je rigoooole bien sûr ! Je ne fais que dire qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer, de tout ce cirque. Rire de tout, et de n’importe quoi ? Pas avec n’importe qui, en tous cas !
Tiens, moi, par exemple, j’avoue qu’il y a des choses qui ne me font pas rire du tout.
Et même sur ce blog. Misère misère ! Tiens justement, mais où qu’ils sont passés les autres, petits camarades ? Y’aurait-il plus personne, pour rigoler ? 🙂 🙂 🙂