Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité
Pour François Fillon, « Légaliser l’aide médicale à mourir, c’est ouvrir une voie incertaine ; et le risque, c’est que nous pouvons glisser d’une euthanasie demandée par le patient vers une euthanasie d’opportunité ou une euthanasie économique… Nous nous opposerons à toute loi de légalisation. » C’est ce qu’on appelle une fin de non recevoir, typique d’un fervent catholique.
Nathalie Arthaud « place la dignité de l’Homme au cœur de l’ensemble du projet de Lutte Ouvrière ; nous voulons un monde dans lequel la dignité humaine soit respectée du début jusqu’à la fin de vie, individuelle ou collectivement. » C’est ce qu’on appelle la langue de bois dont raffole le trotskysme.
Emmanuel Macron « considère qu’il n’est pas opportun de légiférer dans la précipitation et la polémique, mais qu’il faut entraîner la population et leurs représentants vers les avancées que nous tous souhaitons avec un peu de conviction et de progressivité… Il importera dans un délai assez bref que cette question soit posée puisque nous serons soumis très prochainement à la révision des lois de bioéthique où la question de fin de vie ne peut pas manquer d’être traitée. » C’est le sens de la nuance et de la précision digne d’un technocrate habile.
Benoît Hamon « souhaite une clarification et appelle de ses vœux une évolution de notre droit pour une véritable aide à mourir pour toutes les personnes atteintes d’une maladie incurable, au moment où elle le souhaitent, et non plus seulement lorsque le pronostic vital est engagé à court terme. » C’est le socialisme à petits pas, en marche prudente vers le suicide assisté.
Jean-Luc Mélenchon : « Je milite pour que l’on constitutionnalise les libertés fondamentales de la personne humaine. Je pense à l’interruption volontaire de grossesse, mais aussi au suicide assisté dont je suis partisan pour qu’il soit inscrit comme un droit constitutionnel. Il y a quelque chose de plus grand que nous-mêmes, c’est l’idée que nous restons maître de nous mêmes, en toute circonstance et jusqu’au bout… Le droit de mourir dans la dignité, ce n’est en aucun cas le droit au laisser mourir dans l’indignité tel qu’aujourd’hui la loi Leonetti l’organise. » C’est bien là le représentant de l’insoumission à l’ordre établi tel qu’on pouvait l’imaginer.
« Ils l’ont dit au Cirque d’hiver », citations tirées du journal de l’ADMD n ° 140, mars 2017
PS : sur une planète saturée d’humains, l’écologie s’intéresse forcément à la démographie, qui porte autant sur le nombre des naissances que sur notre façon de mourir, autant sur l’entrée des immigrés que sur le départ des migrants.
Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité Lire la suite »