épuisement des ressources

Un enfant de plus, en France ça se discute

Les parents d’un enfant unique font encore face à la pression sociale. Alors ceux et celles qui n’en ont pas ! Mais la situation est en train de s’inverser, ce sont les familles nombreuses qui vont être bientôt clouées au pilori.

Solène Cordier : Près de 20 % des femmes, soit près d’une sur cinq, sont mères d’un seul enfant. Les parents concernés subissent le « regard négatif » porté sur leur modèle familial : « Alors, le deuxième, c’est pour quand ? Il serait temps là… »… « Fille unique ! Elle sera malheureuse, égoïste, enfant roi »… « Il faudra penser à faire le deuxième, parce que, dans une voiture, il y a quatre places ! »… « avoir un seul enfant, c’est presque une pub pour donner aux autres l’envie d’en faire »… « lorsque le premier arrive « c’est quand le deuxième ? » et, après avoir eu mes deux garçons : « il faut faire la fille ! » »…, etc.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Entre 12h02 et 21h16 le 14 novembre 2023, déjà 125 commentaires sur lemonde.fr. Très peu de natalistes sur le forum, c’est une très bonne nouvelle. S’inquiéter du libre choix des personnes d’avoir fait le moins d’enfants possibles dans un monde fini ne peut être le fait que d’un irresponsable ou d’un démographe.

Le débat se déchaîne sur lemonde.fr (extraits)

Brice R. : Vu la trajectoire et le mode de gestion de retraite, il serait pertinent de taxer ceux qui ont moins de deux enfants .. comme contribution à l’effort collectif pour l’équilibre des transferts entre générations …

citoyenne @Brice R : Au contraire ceux qui ont le plus d’enfants doivent payer encore plus d’impôts car ils utilisent beaucoup plus les services publics, écoles,crèches…

Ra00f @Brice R : vu la pression environnementale exercée par chaque nouvelle vie humaine, il serait pertinent de taxer ceux qui ont plus d’un enfant, comme contribution à l’effort de préservation des milieux qui assurent nos modes de vie.

Nom_de_plume : Il est capital d’avoir plusieurs enfants, c’est une contribution au MONDE de demain. Et puis, c’est offrir le « cadeau de la vie » à ceux qui vont naître, nous qui avons eu cette chance de naître et de contribuer au monde.

Michel SOURROUILLE : Un regard négatif porté sur les femmes qui sont mères d’un seul enfant ? Mais c’est de l’inquisition de la part de natalistes en dehors des temps présent. Car pourquoi faire un enfant de plus dans un monde qui va au désastre pour les générations futures, toutes les études scientifiques le démontrent : réchauffement climatique, stress hydrique, épuisement des ressources, sans oublier famines dans certains pays et épidémies pour tous. Le vrai modèle à suivre si on est réaliste, c’est de ne pas faire du tout d’enfant. C’est ce que désirent les childfree, les ginks (green inclination, no kids) qui font passer l’urgence écologique avant les traditions pro-berceaux des religions et de la presque totalité des gouvernants.

Glapon : Si une majorité décide de ne pas avoir d’enfant, l’impact sur la démographie obligera la collectivité à faire des choix drastiques, à assumer une immigration massive d’adultes n’ayant pas forcément la même culture et les mêmes valeur. Si la majorité décide du déclin démographique, alors il faudra assumer les conséquences à tous les niveaux

ICILA : Si les perturbateurs endocriniens, les polluants, le stress et la paupérisation nous permettent encore de nous reproduire : 1 chance sur 10 d avoir un tdah ou un enfant autiste : good luck !

Glapon : Depuis la nuit des temps, la vie en groupe améliore la qualité de vie du plus grand nombre. D’ailleurs l’espèce humaine n’est pas la seule à avoir adopté ce type de comportement, qui a probablement été un élément essentiel à son développement. Du coup, la contribution au maintien de la démographie est particulièrement essentielle. Les déclinistes n’ont pas tous conscience de la violence qu’imposerait un retour à l’âge des cavernes.

Merle : Nous avons 2 enfants. Aucun ne veut d’enfant, pourtant ils ont de belles situations et ne manquent de rien. Mais ils sont inquiets vu la situation internationale et le climat qui se dégradent.

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Bientôt un seul enfant de – 14 ans au Japon !

Si la baisse de sa natalité se poursuivait à sa vitesse actuelle, l’archipel de 123 millions d’habitants ne compterait plus, en l’an 2720, qu’un seul enfant de moins de 15 ans dans sa population. Hiroshi Yoshida, un professeur au Centre de recherche sur l’économie et la société des personnes âgées à l’Université Tohoku, se projette dans sept siècles ; ce n’est donc pas un constat, mais un simple fantasme d’un nataliste qui ne sait plus à quel saint se vouer. Voici ce qu’il faut réellement penser du Japon au présent, un pays extrêmement surpeuplé qui a besoin d’une décroissance démographique.

Analyse du Japon faite par le dernier livre de Michel Sourrouille

https://www.edilivre.com/surpopulation-michel-sourrouille.html/

Japon, une densité de 346 hab./km²

Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré d’une surpopulation, quelle est la menace la plus grande ? Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Aujourd’hui dans les médias, ce n’est pas la crainte du nombre qui est mise en avant, mais le vieillissement. Selon les données publiées par le gouvernement japonais le 17 septembre 2023, un Japonais sur trois a plus de 65 ans, un sur dix est âgé de plus de 80 ans, presque autant de personnes que les moins de 14 ans. Certains parlent de « suicide démographique ». Le traitement des malades très âgés est devenu un problème qui taraude non seulement les dirigeants et le corps médical mais aussi l’opinion japonaise.

Le Japon est donc par obligation devenu le champion mondial de l’adaptation au déclin démographique. Version douce, les entreprises proposent à leurs salariés âgés de rester après 65 ou même 70 ans, mais les conditions de travail sont aménagées. Plus radical, le Japon a même décidé au début des années 2000 de transférer partiellement de l’hôpital au domicile le traitement des patients en fin de vie. Dans son ouvrage « La Belle Mort. Vivre sa mort à domicile au Japon », le docteur Ochiro Kobori estime qu’il ne sert à rien de garder à l’hôpital des patients qui sont au-delà de toute thérapie. Version dure, la science-fiction s’est emparée du sujet. On peut penser au film La Ballade de Narayama (1983), de Shohei Imamura, qui décrit l’abandon consenti d’une vieille mère encore valide porté par son fils au sommet d’une montagne. De façon plus globale comme en témoigne le film « Plan 75 » de la cinéaste Chie Hayakawa, présenté mi-mai 2022 à Cannes, on envisage le fait de hâter la fin de vie : dans un futur proche et face au vieillissement, le gouvernement japonais estime qu’à partir d’un certain âge, les seniors deviennent une charge inutile pour la société. Il met en place le programme « Plan 75 », lequel permet aux plus de 75 ans de se faire euthanasier s’ils le souhaitent pour ne plus être un « fardeau » pour la société.

En fait, le gouvernement japonais cherche aujourd’hui à enrayer le déclin de la natalité, et offre « de l’argent pour des bébés ». Le premier ministre, Fumio Kishida a promis dans son discours de politique générale, le 23 janvier 2023, la création d’une agence des affaires familiales, une hausse des allocations familiales et une allocation forfaitaire accordée à la naissance d’un enfant. Face au vieillissement de la population, la pire des solutions serait pourtant d’encourager la natalité. On mettrait en place une pyramide de Ponzi démographique. Et cela dans un monde aux ressources raréfiées et à l’environnement saccagé. C’est cela qui est suicidaire. À ce type d’interrogations, « nos pays vieillissent, qui s’occupera des personnes âgées » ou « à cause de ce vieillissement, nos pays seront moins dynamiques », l’association DR (Démographie Responsable), répond :

« Rien n’indique qu’un pays ayant une moyenne d’âge plus élevée soit moins dynamique. En effet, ce sont souvent les pays développés qui réussissent le mieux alors que leur population est généralement plus âgée. D’autant qu’il s’agirait là d’un avantage bien provisoire puisque les jeunes d’aujourd’hui sont nécessairement les vieux de demain (qui donc, à leur tour, nécessiteront des soins en plus grand nombre). Il est illusoire de vouloir lutter contre le passage du temps par une fuite en avant nataliste qui ne conduirait à terme qu’à l’aggraver. Dans un contexte de chômage chronique, il ne manque pas de travailleurs pour s’occuper des personnes âgées, il s’agit seulement d’un problème de coût et d’attribution des ressources. »

Le vieillissement fait peur, mais il ne devrait pas l’être. Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique, les échanges intrafamiliaux l’emportaient sur les forces du marché. La coutume de la retraite socialement financée a été le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que de telles économies domestiques redeviendront nécessaires. Car on ne peut lutter contre la surpopulation par plus de naissances. Et le Japon est surpeuplé, gravement surpeuplé sur une planète close et saturée d’humains. Voici quelques données chiffrées pour le démontrer.

Le caractère montagneux du Japon fait en sorte que les parties habitables sont entièrement urbanisées. La capitale nippone est la première métropole mondiale par le nombre d’habitants. Constituant une mégalopole géante, Tokyo compte près de 15 millions d’habitants intra-muros en 2018 et 43 millions dans la conurbation. Les terres arables ne couvrent que 12 % du territoire (contre 54 % pour la France). La densité en 2020 est en moyenne de 346 hab./km². Comparée aux superficies cultivables, c’est un chiffre insoutenable, désespérant. En 1960, le taux d’autosuffisance en base calorique n’était déjà que de 79 % pour atteindre le très faible niveau de 37 % en 2018. La population est pourtant passée à 117 millions en 1980 et à 126,2 millions en 2020. Pourquoi ? L’ère Meiji (1868-1912) marque la fin de la politique d’isolement volontaire. Elle a favorisé la révolution industrielle, l’ouverture au commerce international et donc les importations de nourriture. En 1721, l’archipel japonais ne pouvait compter que sur ses seules forces internes, il était considéré comme surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes. La maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. Cet exemple historique montre que le Japon ne pourrait nourrir de façon autonome et avec une agriculture traditionnelle que 26 millions de personnes. Le Japon profite actuellement du reste du monde pour (sur) vivre. Or les difficultés mondiales de tous ordres poussent aujourd’hui à la désindustrialisation, à la démondialisation et à l’autonomie alimentaire et énergétique des différents territoires de la planète.

En définitive, le Japon montre la voie à suivre mondialement, une décroissance démographique pour en arriver à équilibrer population et ressources internes. En 2020, ce pays comptait 126 millions d’habitants ; il est prévu de descendre à 95 millions en 2050, 86 millions en 2060 et 48 millions en 2100. Le Japon est sur la bonne voie, en espérant que c’est assez rapide, que ce n’est pas déjà trop tard comme tendance…

notre commentaire

Le livre de Michel Sourrouille est médiatiquement marginalisé car notre société préfère les fantasmes qu’il tourne en boucles :

https://www.courrierinternational.com/article/demographie-natalite-dans-six-cents-ans-le-dernier-enfant-du-japon_226354

https://sciencepost.fr/un-chercheur-a-calcule-la-date-a-laquelle-le-japon-ne-comptera-plus-quun-seul-enfant/

https://www.cnews.fr/monde/2025-01-10/japon-il-pourrait-ne-rester-quun-seul-enfant-de-moins-de-14-ans-en-2720-selon-une

https://www.parents.fr/actualites/enfant/voici-lannee-ou-le-japon-ne-comptera-plus-quun-seul-enfant-selon-un-chercheur-1109403

https://www.slate.fr/monde/chercheur-calcule-date-japon-comptera-un-seul-enfant-declin-demographique-natalite-mariages-diminution-population-chute-application-rencontres

https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/naissance-ce-scientifique-calcule-date-naitra-dernier-enfant-japon-cest-preoccupant-118743/

https://www.dailymotion.com/video/x9c2lbi

https://www.tiktok.com/@cnews/video/7458324326975016224

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Les balançoires vides, l’espoir peut naître

Un point de vue critique sur « Les balançoires vides, le piège de la dénatalité » de l’économiste Maxime Sbaihi.

Celui-ci fait comme tout le monde médiatique actuel, il alerte sur l’ampleur et les conséquences économiques et sociales de la dénatalité : « Les naissances baissent tellement que nous sommes au bord de la décroissance démographique. Dans les pays riches, les générations ne se renouvellent plus. En France, les maternités et les salles de classe se vident au moment où les maisons de retraite se remplissent. »

Selon cet auteur, ce bouleversement inédit fait vaciller les fondations mêmes de notre modèle social et économique. Mais pourquoi s’inquiéter d’une contraction de la population quand on a déjà dépassé les capacités de charge de la planète ou de son propre territoire ?

Maxime Sbaihi dans l’Express : En 2017, nous avons déjà atteint ce que le statisticien suédois Hans Rosling a nommé « peak child« , soit le pic mondial d’enfants. Nous nous dirigeons donc vers la décroissance démographique, elle est enclenchée mais encore invisible, et se matérialisera dans les prochaines décennies. Même l’ONU, dans ses dernières projections, estime que le pic de population sera atteint vers 2084, avec 10,3 milliards de personnes. Dans tous les cas, le XXIe siècle sera celui où la bombe démographique annoncée par des néomalthusiens, comme Paul Ehrlich, a fait pschitt.

Le point de vue des écologistes malthusiens

6,144 milliards en 2000, et 8,156 milliards au 1er janvier 2025, soit deux milliards de plus en 25 ans. On ne peut pas dire que la bombe démographique a fait pschitt au XXIe siècle. Et Sbaihi ne s’interroge jamais sur la fait de déterminer si 8 milliards d’humains aux appétits considérables c’est trop peu, juste suffisant ou bien trop élevé. Il est vrai que la mode intellectuelle aujourd’hui est de dénigrer l’idée de surpopulation, en faire un épouvantail alors que c’est une sinistre réalité.

Voici les résultats en tête d’une recherche Google ce jour où on cause du concept de « surpopulation » (on a écarté la thématique « surpopulation carcérale », qui se pose en concurrente sérieuse à la surpopulation humaine):

https://www.nationalgeographic.fr/environnement/surpopulation-ou-extinction-en-2030-nous-serons-85-milliards-sur-terre

Les chiffres de l’augmentation de la population en eux-mêmes ne sont pas alarmants, nous serions d’ailleurs « en voie de stabilisation » selon Gonéri Le Cozannet, chercheur au Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM)…. (11 juillet 2022)

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/demographie-et-climat-lonu-refute-les-risques-lies-a-la-surpopulation-mondiale-1936329 (19 avril 2023)

Les 8 milliards d’êtres humains que compte la planète sont tenus pour responsables de crises, en particulier celle du réchauffement climatique. Les Nations unies dénoncent les principaux fantasmes qui y seraient liés.

https://www.greenpeace.fr/population-quel-impact-sur-lenvironnement/

On entend parfois dire que la surpopulation est l’une des principales causes de la crise climatique et qu’il serait nécessaire de contrôler la croissance démographique. Cette idée est fausse et dangereuse, car elle rejette la faute de problèmes sociétaux sur le dos notamment de populations qui n’en sont aucunement à l’origine. Le “contrôle de la population mondiale” est une idée aux origines racistes… (faqs)

https://focus2030.org/Le-FNUAP-deconstruit-le-mythe-de-la-surpopulation-et-la-responsabilite-des

Alors que la population mondiale a franchi le cap des 8 milliards d’individus, dans son dernier rapport « Huit milliards d’humains, un horizon infini de possibilités : défendre les droits et la liberté de choix », le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) appelle à cesser l’alarmisme croissant face aux changements démographiques. Le rapport déconstruit dans un premier temps les discours sur la « surpopulation », selon lesquels le monde serait au bord de l’explosion car submergé par un taux démographique hors de contrôle…. (27 avril 2023)

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Les guerres du climat d’Harald Welzer

Présentation : C’est un livre angoissant car il montre de façon argumentée la violence potentielle contenue dans l’être humain ; les solutions sont extrêmes quand on se retrouve en situation de péril extrême. Fini la démocratie, place aux ploutocrates. L’ère des Lumières pourrait s’achever définitivement avec les guerres des ressources amplifiés au XXIe siècle par la donnée climatique.

1/7) Introduction

L’implacable brutalité avec laquelle les premiers pays industrialisés s’efforcèrent d’assouvir leur fringale de matières premières, de territoires et de puissance, rien n’en montre plus les traces aujourd’hui dans les pays occidentaux. Le souvenir de l’exploitation, de l’esclavage et de la destruction a été gommé par une amnésie démocratique, comme si les Etats de l’Occident avaient toujours été tels qu’ils sont à présent, alors que leur richesse et leur prépondérance se sont bâties sur une histoire meurtrière. On se targue d’avoir inventé, de respecter et de défendre les droits de l’homme, on engage des actions humanitaires, on décide des interventions militaires pour étendre la démocratie. Pourtant le réchauffement climatique, résultat de l’insatiable faim d’énergies fossiles dans les pays les plus anciennement industrialisés, frappe le plus durement les régions les plus pauvres du monde : il y a là une ironie amère qui dément cruellement tout espoir que la vie soit juste. Tout cela traduit cette asymétrie qui détermine l’histoire du monde depuis 250 ans.

Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Si du moins il y a encore des historiens au XXIIe siècle. Ce modèle de société, si implacablement efficace qu’il ait été pendant 250 ans, parvient maintenant à une limite de son fonctionnement, une limite que personne ou presque n’avait soupçonnée si proche et si nette, au moment même où les pays communistes succombent eux aussi à l’ivresse d’un mode de vie impliquant voitures, écrans plats et voyages au loin. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins  évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines.

Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien. Ses conséquences marqueront la fin du rationalisme des Lumières et de sa conception de la liberté. Des processus sociaux comme l’holocauste ne doivent pas être compris comme une « rupture de civilisation » ou une « rechute dans la barbarie », mais comme la conséquence logique de tentatives modernes pour établir l’ordre et résoudre les problèmes majeurs ressentis par des sociétés. Il est des livres qu’on écrit dans l’espoir de se tromper.

2/7) dissonances et action

Point de vue et comportement sont deux choses dont la corrélation n’est que très lâche, à supposer même qu’elle existe. Les points de vue peuvent varier alors que les actes ont généralement lieu sous pression et sont déterminés par ce qu’exigent les situations :  c’est pourquoi il est fréquent que les hommes commettent des actes qui sont en contradiction avec leur point de vue. Mais il est intéressant de constater qu’ils n’éprouvent alors que rarement de notables difficultés à intégrer de telles contradictions. On compare son comportement à celui d’autrui, bien pire, on trouve que la chose est d’une importance dérisoire dans le cadre d’une problématique d’ensemble… Tout cela vise à réduire une dissonance entre comportement effectif et comportement dont on est moralement partisan.

Des meurtriers dans une guerre d’extermination agissent en groupe, loin de leurs réseaux sociaux habituels, et du coup les normes qui se développent parmi eux et qu’ils se confirment mutuellement ne sont contestées par aucune sorte de critique extérieure. C’est pourquoi même des actes qui, de l’extérieur, paraissent complètement irrationnels, contre-productifs et absurdes peuvent apparaître à celui qui les commet comme extrêmement sensés, et même lorsqu’il se nuit à lui-même. Ce n’est nullement la pure objectivité d’un événement qui détermine les réactions des intéressés, mais c’est le cadre référentiel dans lequel est classée la perception de cet événement. L’irrationalité des mobiles n’a pas d’influence sur la rationalité des actes. L’holocauste est la preuve la plus dérangeante de l’exactitude du théorème de William Thomas : « Quand les hommes considèrent une situation comme réelle, alors elle l’est dans ses conséquences. » Même s’agissant de la survie de l’individu, les facteurs culturels, affectifs et symboliques jouent souvent un plus grand rôle que l’instinct de conservation. Il suffit de songer à la culture de l’attentat-suicide pour trouver un parallèle avec le présent.

Dans les sociétés modernes, où les fonctions sont différenciées, les enchaînements longs et les interdépendances complexes, il est par principe difficile à un individu de faire le rapport entre ce qu’il déclenche et ce dont il peut assumer la responsabilité personnelle. La disparition de la responsabilité est donc un problème qui est posé par la modernisation des processus sociaux. De plus comment se poser le problème lorsque ceux qui sont à l’origine d’une série d’actes ne peuvent en être rendus responsables parce qu’ils ne sont plus en vie. Dans le cas de l’évolution du climat, les causes des problèmes qui se profilent à l’horizon se situent à un demi-siècle en arrière pour le moins.

3/7) shifting baselines

Les politiciens, a dit un jour Henry Kissinger, qui était bien placé pour le savoir, « n’apprennent rien de plus, dans l’exercice de leurs fonctions, par rapport à leurs convictions antérieures. Elles sont leur capital intellectuel, acquis avant leur prise de  fonctions et dépensé pendant qu’ils les exercent. » Mais les hommes politiques ne sont pas les seuls ; les managers, les scientifiques ou les enseignants s’en tiennent eux aussi aux recettes qu’ils appliquent depuis longtemps et souvent avec succès, même quand les conditions d’application de ces modèles de comportement ont complètement changé. Les changements rapides dans la perception de l’environnement expliquent pourquoi la plupart des gens assistent au déclin de la biodiversité sans s’émouvoir outre mesure ; dans leur perception quotidienne, peu de choses changent en effet. Dans une étude sur les lieux de pêche, alors que les vieux se souvenaient qu’autrefois l’on n’avait pas besoin de s’éloigner de la côte pour faire bonne pêche, les jeunes n’avaient même plus l’idée qu’on ait jamais pu pêcher là, et aucun d’entre eux ne pensait que ces zones côtières avaient été victimes de la surpêche. Autrement dit, dans leur cadre référentiel, il n’y avait tout simplement pas de poisson près des côtes.

Un tel immobilisme intellectuel n’est pas le seul aspect dramatique de la politique révélé à propos des escalades de violences faisant suite à des changements de système. En tant que membre d’une société dont les normes changent, on ne remarque pas que ses propres normes sont soumises à ce changement, parce qu’on se maintient constamment en accord avec ceux qui vous entourent. On peut parler à ce propos de shifting baselines ou de lignes de références fluctuantes.

Les êtres humains sont capables de s’ajuster à une vitesse surprenante dans leurs orientations morales, leurs valeurs, leurs identifications. C’est en particulier le cas quand des menaces, ressenties ou réelles, rétrécissent le spectre d’action qui est perçu et paraissent exiger des décisions rapides. Le degré de concrétisation ou d’abstraction d’une menace joue là un grand rôle. Les changements ne sont pas perçus dans l’absolu, mais toujours de façon relative à leur point d’observation. C’est pourquoi les générations présentes  conçoivent tout au plus vaguement et abstraitement que non seulement le monde cultivé et bâti des générations précédentes était différent, mais que l’était aussi l’environnement qu’ils croient naturel. L’idéologie, par rapport à des transformations de l’espace social, ne joue guère de rôle. Les gens changent leurs valeurs parce que leur monde change, et non l’inverse.

4/7) « Nous », qui est-ce ?

L’usage du « nous »suppose une perception collective de la réalité qui n’existe pas car les conséquences du réchauffement climatique frappent les hommes de façon variable. Pendant que « nous tous », décidons de vivre à partir de demain en ménageant le climat, nos efforts sont sabotés par un autre « nous », disons la Chine et chacune des centrales thermiques mise en service chaque semaine. D’un côté se trouvent des gens appartenant à la classe mondiale, qui ont des connaissances d’anglais, ont accès au fax et à la télévision par satellite, sont munis de dollars ou de cartes de crédit et peuvent partir en voyage où ils veulent ; de l’autre côté l’on trouve ceux qui sont exclus des processus mondiaux ; dont la capacité de déplacement est limitée par des barrages routiers, des visas, et qui sont menacés d’être affamés délibérément, victimes de mines, et autres.

Une étude de l’UNEP (United Nations Environment Programme) de juin 2007 résume ainsi la situation au Darfour : les problèmes liés à l’environnement, combinés avec un accroissement exorbitant de la population, créent les conditions-cadre de conflits violents qui éclatent le long de frontières ethniques. C’est-à-dire que des conflits qui ont des causes écologiques sont perçus comme ethniques. Le déclin social est déclenché par un effondrement écologique, mais la plupart des acteurs ne le voient pas. Ce qu’ils voient, ce sont des attaques, des pillages, bref l’hostilité d’un groupe « eux » contre leur groupe « nous ». L’UNEP constate d’ailleurs froidement qu’on ne parviendra pas à une paix durable au Soudan tant que les conditions d’environnement et de survie resteront telles qu’elles sont, caractérisées par les sécheresses, les désertifications, la déforestation. On peut décrire cela comme la dynamique autodestructrice qui fait naître et occupe des espaces ouverts à la violence, lesquels aggravent la désétatisation et la fragilité des Etats, ce qui à son tour provoque l’intervention d’acteurs internationaux, lesquels accroissent la violence autour des ressources, etc. Il s’agit dans tout cela de tentatives humaines d’adaptation à des situations environnementales, et la manifestation de telles adaptations, c’est l’apparition de marchés de la violence, de spécialistes de la violence, de réfugiés, de camps, de morts.

Une fois un conflit défini comme opposant des groupes « nous » et « eux » comme des catégories différentes, les solutions de conciliation deviennent impensables, et cela a pour effet que ces conflits sont partis pour durer, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre. Le fait de faire de groupes humains des catégories distinctes aboutit régulièrement au meurtre. On constate, de la part des Etats-Unis en position d’attaqués, que les mesures de sécurité prennent de plus en plus le pas sur les libertés : torture de prisonniers, création de camps censés jouir de l’exterritorialité, stratégie d’arrestations illégales ; le déséquilibre entre liberté et sécurité s’accroît progressivement. Or de tels glissements ne sont pas l’apanage de l’Amérique. Une radicalisation des conséquences du changement climatique pourrait entraîner un changement radical des valeurs. Quelle sera la réaction d’un Etat le jour où augmentera le nombre de réfugiés chassés par leur environnement et où ils causeront aux frontières des problèmes massifs de sécurité ?

5/7) La guerre aux frontières

Il n’est pas question de déplacer la moitié de la population de l’Afrique, et encore moins, en matière de changement climatique les gens du Bangladesh qui auront perdu leur biotope. Les catastrophes sociales sapent les certitudes sociales. Tous les pays occidentaux, à l’exception de la Suisse, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de l’Espagne, doivent leur forme actuelle d’Etats-nations à une politique d’homogénéisation ethnique dont l’envers est la purification ethnique ; c’est le côté caché de la démocratisation. L’Union européenne réagit déjà à l’afflux croissant de migrants.

Les conflits d’espace vital et de ressources auront, dans les décennies à venir, des effets radicaux sur la forme que prendront les sociétés occidentales. En 2005 a été créée une « Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne ». L’agence s’appelle désormais Frontex. Entrée en vigueur en mars 2006, l’accord de Schengen a repoussé les frontières des Etats membres aux bords de l’Europe. Frontex n’est qu’un petit signe avant-coureur. Un règlement du 26 avril 2007 a prévu la mise sur pied d’équipes d’intervention rapide aux frontières, Rapid Border Intervention Teams, RABITs. En réaction aux attentats terroristes du 11 septembre 2001, les Etats-Unis se sont  dotés d’un ministère de la sécurité du territoire qui est depuis lors responsable de la protection des frontières. Depuis lors, même les contrôles des entrées légales n’ont cessé de se durcir. Fin septembre 2006, le sénat finit par approuver l’installation d’une clôture de 1123 km le long de la frontière du Mexique. En 2006, plus d’un million de personnes se sont déjà fait arrêter sur la frontière des Etats-Unis avec le Mexique. Comme les Européens, les Américains s’efforcent également d’arrêter les immigrants avant même qu’ils n’arrivent aux frontières de leur territoire. Vu le chiffre probable des réfugiés, on peut parler d’un nouveau type de conflit,  caractérisé par la délégation de la violence et aboutissant à une déculpabilisation technique. La puissance politique et économique de l’UE est employée pour faire de pays comme le Maroc ou la Libye des partenaires coopérant à la délocalisation de la violence.

Car il y a un lien direct entre l’évolution du climat et la guerre. En termes de psychosociologie, la question se pose aussi de savoir dans quelle mesure l’augmentation de la pression migratoire provoque chez la population européenne des sentiments de menace et des besoins de sécurité, qui entraîneraient des exigences d’une politique de sécurité plus rigoureuse. Les restrictions apportées à l’Etat de droit affaibliront les moyens qu’aura la civilisation pour s’opposer à l’arbitraire et à la violence, et les tentatives pour résoudre les problèmes des sociétés ne pourront que se radicaliser.

6/7) vers des conflits généralisés

Les tribunaux internationaux qui pourraient instruire des cas d’infractions aux principes de respect de l’environnement n’existent pas. Il faudrait pourtant se demander si la justice consiste à offrir à chacun la même possibilité de saper par son mode de vie les bases de la survie à long terme de l’humanité. La poursuite de la croissance économique, donc la poursuite de l’exploitation des énergies fossiles importées et autres matières premières, aboutira à ce qu’on limite systématiquement l’aide aux sociétés confrontées à des difficultés toujours plus grandes.

Lorsqu’on constate la vitesse avec laquelle se sont déroulés les processus d’ethnisation en Yougoslavie, entraînant toute une société dans une guerre d’une brutalité extrême, avec purification ethnique et massacre de masse, ou lorsqu’on note dans quel délai incroyablement bref la société allemande s’est nazifiée, après janvier 1933, on se rend compte combien est manifestement faible l’hypothèse d’une inertie des sociétés modernes. Les menaces extérieures sont une cause de cohérence interne. Percevoir l’acte de tuer comme un acte de défense est, pour tous les coupables de génocides, un élément important de la légitimation qu’ils se confèrent et des pleins pouvoirs qu’ils s’attribuent. Répandre des fantasmes de menace comme au Rwanda a pour corollaire de créer une disposition à se défendre chez ceux qui se croient menacés, de sorte que toute forme d’extermination systématique peut dès lors être perçue comme une mesure de défense nécessaire.

Un regard sur le Soudan est un regard d’avenir. Dans ce pays, on dénombre 5 millions de réfugiés, appelés Internal displaced Persons (IDPs). Le Darfour compte deux autres millions de IDPs. Avec le réchauffement, les migrations transnationales se multiplieront, tout comme le nombre de réfugiés intérieurs, entraînant des violences au plan local comme régional. Les estimations varient entre 50 et 200 millions de réfugiés dits « climatiques » en 2050, alors qu’ils sont déjà environ 25 millions actuellement.

7/7) conclusion

Un individu  qui ne voit pas le moindre problème à gagner 70 fois plus que tous les autres, tout en consommant leurs matières premières et rejetant 9 fois plus de substances nocives dans l’environnement devient une personnalité pathologique. Cette personnalité psychopathologique se désintéresse de surcroît aux conditions de vie de ses enfants et petits-enfants. Un être pareil serait considéré, selon tous les critères normatifs, comme un dangereux parasite qu’il faudrait empêcher de nuire. Là où la tolérance est pratiquée sans tenir compte des déséquilibres des pouvoirs existants, elle profite par principe à ceux qui en détiennent le plus. Dans une société basée sur l’inégalité, Marcuse explique que la tolérance devient répressive, elle ne fait que figer la position des plus faibles.

Et naturellement ce sont, dans une perspective internationale, les intérêts complètement disparates qui empêcheront qu’on mette par une résolution commune un frein au réchauffement. Les processus de rattrapage du retard industriel dans les pays émergents, l’insatiable appétit énergétique des pays tôt industrialisés et la diffusion mondiale d’un modèle de société fondé sur la croissance et l’épuisement des ressources font apparaître comme irréaliste qu’on limite à deux degrés seulement le réchauffement d’ici le milieu du siècle. Et c’est là un résumé qui s’appuie seulement sur l’aspect linéaire des choses, sans tenir compte des processus non linéaires susceptibles d’aggraver radicalement le problème climatique – si, par exemple, le dégel du permafrost dégage du méthane en quantités énormes. Il peut y avoir des effets de dominos encore insoupçonnables.

De même la logique des processus sociaux n’est pas linéaire. Comme les conséquences climatiques les plus dures frappent les sociétés disposant des possibilités les plus réduites d’y faire front, les migrations mondiales augmenteront dramatiquement au cours du XXIe siècle et pousseront à des solutions radicales les sociétés où la poussée migratoire est perçue comme une menace. Le corollaire de la sécurisation des frontières extérieures de l’Europe et de l’Amérique du Nord est la sévérité constamment accrue des mesures de sécurité intérieure. Tout cela se trouve dans un rapport d’interaction vitale avec la montée du terrorisme au sein du monde moderne globalisé. La pression pour résoudre les problèmes va s’accentuer et l’espace mental se rétrécir ; la probabilité augmente de stratégies irrationnelles et contre-productives. A la lumière de l’histoire, il est hautement probable que des êtres humains qui sembleront menacer les  besoins de prospérité des gens bien établis recevront le statut de superflus et mourront en grand nombre ; que ce soit par manque d’eau et de nourriture, que ce soit par une guerre aux frontières, par des guerres civiles ou par des confits entre Etats. Quand des hommes interprètent des problèmes comme menaçants leur propre existence, ils tendent à prendre des solutions radicales, telles qu’ils n’y avaient jamais pensé avant.

Les cultures occidentales n’ont pas appris cette leçon du XXe siècle, mais tiennent très fort à l’Humanisme, à la Raison et au Droit, bien que ces trois régulations de l’action humaine aient historiquement succombé à chaque attaque, dès qu’elle fut un peu  rude. De fait la culture n’a de sens qu’en elle-même, en tant que technique pour accroître les chances de survie des groupes sociaux. La variante occidentale ne dure que depuis 250 ans seulement, et au cours de cette minuscule période il s’est trouvé plus de ressources détruites que pendant les 39 750 années précédentes. Or ces ressources ne sont pas perdues que pour le présent, mais aussi pour l’avenir. L’histoire de l’Occident libre, démocratique et éclairé écrit aussi sa  contre-histoire, faite de non-liberté, d’oppression et du contraire des Lumières. De cette dialectique, l’avenir des conséquences du climat montre que le rationalisme des Lumières ne pourra s’exempter. Il y connaîtra son échec.

Sur notre site d’information, Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard 2009)

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La guerre des ressources a déjà commencé

Alors que les Occidentaux ne cessent de perdre du terrain dans l’exploitation minière au Mali, au Burkina Faso et au Niger, les entreprises chinoises profitent de la réorganisation du secteur afin d’extraire or, lithium et uranium. Une tendance adoubée par les juntes militaires au pouvoir. La guerre des ressources a déjà commencé, une colonisation chasse l’autre.

Benjamin Roger : « Le chef malien de la junte, Assimi Goïta, déambule à Goulamina devant les concasseurs, les tapis roulants et plusieurs tonnes de gravats d’une roche blanchâtre contenant un métal très convoité à travers le monde : le lithium. Il inaugure le 15 décembre 2024 une nouvelle usine de production de ce minerai qui sert notamment à produire des batteries électriques. Sous pression financière croissante, les militaires au pouvoir voient en ce nouveau site industriel une aubaine, un moyen de faire rentrer l’argent qui manque dans leurs caisses. Derrière ce projet, une société chinoise, cotée aux Bourses de Shenzhen et de Hongkong, qui utilisera ce minerai pour fabriquer des batteries en Chine. Assimi Goïta a qualifié Pékin de « partenaire stratégique et sincère, qui est resté aux côtés du Mali dans sa lutte pour sa souveraineté économique et politique ».

Au Niger, troisième pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel, la Chine espère aussi profiter de l’éviction de la France pour pousser ses pions dans un secteur stratégique pour son développement : l’uranium. Désireuse d’accroître son parc nucléaire qui, d’ici à 2030, pourrait dépasser celui des Etats-Unis et de la France, Pékin a des besoins exponentiels de « yellow cake ». »

le point de vue des écologistes anticolonialistes

Ce serait presque drôle tellement c’est triste… en gros les « putschistes » d’aujourd’hui font exactement la même chose que ceux des années 70 avec les occidentaux : tout vendre quelle qu’en soit les conséquences pour la population dans la mesure où l’argent n’arrive que dans leurs poches. Rien n’a changé en Afrique depuis la décolonisation à part le nom du pays colonisateur.

L’implacable brutalité avec laquelle les premiers pays industrialisés s’efforcèrent d’assouvir leur fringale de matières premières, de territoires et de puissance, rien n’en montre plus les traces aujourd’hui dans les pays occidentaux. Le souvenir de l’exploitation, de l’esclavage et de la destruction a été gommé par une amnésie démocratique, comme si les Etats de l’Occident avaient toujours été tels qu’ils sont à présent, alors que leur richesse et leur prépondérance se sont bâties sur une histoire meurtrière.

La variante occidentale ne dure que depuis 250 ans seulement, et au cours de cette minuscule période il s’est trouvé plus de ressources détruites que pendant les 39 750 années précédentes. Les pays dits émergents dont principalement la Chine, reconduisent le pillage de la planète. Or ces ressources minières ne sont pas perdues que pour le présent, mais aussi pour l’avenir. L’histoire de l’Occident libre, démocratique et éclairé, écrit aussi sa contre-histoire, faite de non-liberté et d’oppression. De cette dialectique, l’avenir des conséquences du climat montre que le rationalisme des Lumières ne pourra s’exempter. Il y connaîtra son échec.

Référence : Les guerres du climat d’Harald Welzer (Gallimard 2009)

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S’ouvrir aux flux migratoires, irresponsable ! 

Lorsque la France prend possession de l’île de Mayotte, la population comptabilisée en 1843 ne dépassait pas 3 000 habitants. Elle est passée de 11 000 habitants en 1911 à 320 000 en janvier 2024, sans compter les clandestins. De 2012 à 2017, la population s’accroît de 3,8 % par an en moyenne, soit un doublement en 18 ans seulement. La densité de population est particulièrement élevée, avec 690 habitants au km² en 2017, et déjà 829 hab./km² en 2023, c’est-à-dire plus de 8 personnes sur un carré de 100 mètres de côté. En fait cette situation résulte surtout d’un flux migratoire ingérable. Plus de 40 % de la population est de nationalité étrangère en 2018, essentiellement comorienne en situation irrégulière…

Macron à Mayotte, jour 2 après le cyclone. Ce vendredi 20 décembre 2024, l’eau manque et l’électricité fonctionne cahin-caha, « De l’eau, de l’eau, de l’eau ! », entend-on au passage du président, qui s’avance dans la rue principale de Tsingoni. à Pamandzi, une commune de Petite-Terre, Emmanuel Macron a eu pour se défendre ce propos malheureux, filmé et diffusé sur les réseaux sociaux : « Si vous opposez les gens, vous êtes foutus parce que vous êtes contents d’être en France ! Si c’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! Il n’est pas un endroit de l’océan Indien où on aide autant les gens. Emmanuel Macron aura acquis la conviction que régler les problèmes de Mayotte implique de se pencher sur le sujet de l’immigration clandestine. « Malgré les investissements, malgré l’engagement de l’Etat, les services publics ont été calibrés pour une population, et cette population, elle a augmenté vite, et elle est aussi sous une pression migratoire qui fait exploser tous les services. Donc il faut qu’on se dise la vérité. »

Bayrou à Mayotte. Interrogé dans le cadre de son déplacement, François Bayrou a estimé que « quiconque prétendrait qu’il n’y a pas de problème d’immigration brûlant à Mayotte était irresponsable ». Selon le premier ministre, « notre devoir, c’est de poser la question et tenter d’apporter des réponses. » Revenir par exemple sur le droit du sol dans l’archipel – un projet de loi constitutionnelle sur sa suppression à Mayotte devait être présenté en conseil des ministres en juillet, avant la dissolution de l’Assemblée nationale –. « C’est une question qu’il faut poser », a ajouté M. Bayrou.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Pour ceux qui ne savent pas ce que « immigration massive » veut dire, voici quelques données sur Mayotte :

– Pour rejoindre l’île, des dizaines de Comoriens risquent leur vie tous les jours

– Coût de l’inlassable surveillance. Leurs bateaux utilisent plus de 100 litres d’essence par heure.

– 40 % des 212 000 habitants de Mayotte sont désormais d’origine comorienne. (+ 25 % en 2007)

– Système de santé proche de l’effondrement.

– Pénuries d’eau,  territoire sous perfusion par aide de la métropole.

– L’éducation nationale ne suit plus : 25 % à 40 % des élèves sont issus de familles sans papiers.

– Désarroi des associatifs et fonctionnaires qui tentent de maintenir à flot le territoire.

– Prostitution sauvage, etc., etc.

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Droit du sol ou droit du sang ?

extraits : Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé en février 2024 à Mayotte une révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol dans l’archipel de l’océan Indien, confronté à une grave crise migratoire et à une situation sociale et sécuritaire explosive. Mayotte connaît en effet depuis plusieurs années une forte immigration, principalement venue de l’archipel voisin des Comores. L’archipel de l’océan Indien, qui est aussi le 101e département français, est régi par des règles plus strictes qu’en métropole. Pour qu’un enfant soit reconnu comme français, il faut notamment que ses parents aient été en situation régulière au moment de sa naissance….

discours d’un sénateur de Mayotte

Saïd Omar Oili : « Pour tout de suite, l’urgence est claire, c’est la crise de l’eau. Sans eau il n’y a pas de vie et nous le touchons durement du doigt au quotidien. on a touché le fond, on ne peut plus s’adapter. L’autre priorité pour laquelle il faut absolument que l’on s’attelle, c’est la gestion des naissances. Dès l’école, il faut que les élèves réalisent ce qu’engendre, en termes de responsabilités et de coût financier, le fait d’avoir un enfant. Il faut que les prises de conscience s’amorcent dès le plus jeune âge. C’est bien ce facteur culturel qui détermine cette dynamique des nombreuses naissances. La notion de pauvreté en Hexagone n’est pas la même que celle rencontrée à Mayotte. Nous ne sommes pas sur les même standards et il faut, encore une fois, conscientiser la population sur ce que coûte réellement un enfant.

Second point, notamment pour les jeunes filles approchant de leur majorité : avoir un enfant c’est synonyme d’obtention de la nationalité française et d’une régularisation de sa situation. Il faut que les choses soient plus claires en ce sens et que le systématisme soit désancré des mentalités. Si les gens viennent d’autres pays pauvres environnants, bien entendu que cela ne les dérangera pas outre-mesure de vivre dans des bangas; quelque part, c’est quelque chose de tristement commun pour eux. Mais si nous luttons efficacement contre ces habitats insalubres et que nous nous alignons réellement dans cette volonté des standards métropolitains, les gens se rendront compte qu’il y a des choses qui ne peuvent plus être et que tout à un coût bien au delà du bricolage adaptatif qu’ils ont connus par le Passé. Pauvreté et développement ne peuvent aller de pair.

Je pense sincèrement que lorsque la démographie et le recensement ne sont pas clairement définis, on ne peut avoir une vision claire de la consommation et donc des besoins à anticiper. Je prends pour exemple le quartier de la Vigie, en Petite-Terre ; on ne sait combien de personnes utilisent le réseau d’adduction d’eau qui lui est affilié. Aujourd’hui, la base de tout, c’est la démographie. Chaque année, on doit produire approximativement 2 000 m3 d’eau en plus, c’est juste ingérable. »

Mayotte, l’eau manque et tout le reste

extraits : Les quelque 320 000 habitants du département français situé dans le canal du Mozambique n’en ont pas fini avec les pénuries d’eau. La situation perdurera jusqu’à la mi-2026. A cette date, espère le syndicat mixte Les Eaux de Mayotte, doit entrer en service la seconde usine de dessalement d’eau de mer de l’île. Cette usine, d’un coût de 94 millions d’euros, doit produire plus de 10 000 mètres cubes d’eau potable par jour. Les installations actuelles produisent péniblement 39 500 mètres cubes par jour. Mais l’usine va rejeter de l’eau plus que salées à l’intérieur d’un lagon presque fermé, et qui est l’un des plus beaux du monde. Autre critique mise en avant : les tuyaux reliant l’usine au lagon passeront dans la mangrove, qui va devoir être coupée. Le collectif « Un lagon sans poison ! » a lancé une pétition en ligne contre ce projet qualifié d’« écocide ».

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La population mondiale au 1er janvier 2025

Nous avons dépassé officiellement depuis 2022 le chiffre de 8 milliards d’humains au niveau mondial, ce qui est beaucoup trop. En 2024, nos effectifs ont encore augmenté de 81 millions de personnes, soit plus que la population française de 68,4 millions (au 1er janvier 2024). Tous les médias nous font croire qu’il y a baisse de la fécondité et donc qu’on a besoin de faire des enfants. On occulte le fait que le taux de croissance de la population mondiale est encore de 1 % en 2024, soit un doublement en 70 ans. Imaginez une population de plus de 16 milliards en 2100 ! Ingérable et invivable.

Située en haut de la chaîne alimentaire, l’espèce Homo sapiens vit déjà au détriment de toutes les autres espèces. Notre agriculture et nos besoins d’espaces urbanisés ne peuvent qu’empiéter sur l’espace vital dévolu à toutes les espèces, donc nuisent fortement à la biodiversité. Par exemple la faune sauvage a presque complètement disparue pour laisser la place à nos animaux d’élevage. La solution incontournable est donc simple, programmer la sobriété démographique. C’est ce que demande l’association Démographie Responsable (DR), la seule et unique association en France à s’inquiéter du surnombre.

Différentes estimations de la population mondiale en ce 1er janvier 2025

En millions d’habitants et en début d’année selon les compteurs suivants :

 Sources                                        2024            2025            Progression

Countrymeters                              8 147             8 250          + 103 millions soit  + 1,3 %

Duurzame Demografie                 8 082           8 156          +   74  millions soit  + 0,9 %   

INED                                             8 075           8 197          + 122  millions soit  + 1,5 %

PopulationCity.world                       8 055           8 139          +   84  millions soit  + 1,0 %  

Population.io                                 8 082           8 155          +   73  soit  millions + 0,9 %      

Population Matters                        8 114           8 156          +   42  soit  millions+ 0,5 %  

The Population Project                  8 099          8 155          +   56  millions soit  + 0,7 %

Terriens.com                                  7 989          8 063          +   74  soit  millions + 0,9 %

US Census Bureau                        8 020          8 092          +   72  soit  millions + 0,9 %

Worldometers                                8 082           8 197         +  111 millions  soit  + 1,4 %

Moyenne :                                     8 075          8 156           +  81  millions soit  + 1,0 % 

source de ce tableau : le blog de Didier Barthès, porte-parole de DR

Cette année a vu la publication des nouvelles statistiques et projections de l’ONU et celle de l’édition bisannuelle de l’INED « Tous les pays du monde« . Toutes deux mettent en avant la poursuite de la baisse de la fécondité. Mais notre niveau est si haut que le surcroît de la population en milliard d’habitants se passe sur une période de plus en plus courte. Notre population s’est accru de 1 milliard en 130 années (1800-1930), puis de 1 milliard tous les 22 ans sur la période 1930-1974, et de 1 milliard tous les 12 ans entre 1974 et 2022. Entre 2011 et 2022, il n’a fallu que onze années pour s’accroître d’un milliard supplémentaire. Comment nourrir, loger et offrir quelques commodités à une telle masse d’entrants. Avec l’épuisement des ressources fossiles, le réchauffement climatique et les dégâts que notre civilisation techno-industrielle inflige à la planète, la notion de développement durable devient obsolète.

La fécondité mondiale s’établit à 2,2 enfants par femme en 2024, mais les taux de fécondité restent très hétérogènes. Nombre de pays sont déjà passés sous le seuil de renouvellement des générations tandis que l’Afrique – notamment subsaharienne -, et quelques pays d’Asie connaissent toujours des taux de fécondité de 4 enfants par femme. 

Rappelons qu’inévitablement, sur un monde fini, nous devrons aller vers la diminution de nos effectifs et que, plus nous attendrons, plus les problèmes se poseront demain de façon accrue.  Rappelons aussi que les jeunes d’aujourd’hui sont peut-être les chômeurs de demain et les vieux d’après-demain ; toute augmentation du nombre de naissances aujourd’hui se traduirait par des charges grandissantes plus tard.

La réalité de la surpopulation est actuellement niée par les médias. Les analyses restent dans une logique de court terme et de non prise en compte de la beauté du monde et de ses équilibres écologiques à préserver.

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COP16 contre la désertification, le fiasco

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, la COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification ont eu lieu toutes trois en cette fin d’année 2024. On sépare les problèmes alors que l’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend de la prise en compte des interactions. De toute façon, après les échecs sur la biodiversité et sur le climat, la convention des Nations unies réunie à partir du 2 décembre 2024 à Riyad(Arabie saoudite) n’avait aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit. On a baissé le rideau avec un jour de retard, le samedi 14 décembre au matin, sans accord contraignant pour lutter contre la sécheresse…

1. Guillaume Delacroix : Les sécheresses menacent l’énergie, l’agriculture, le transport fluvial ou le commerce international, et peuvent « déclencher des effets en cascade, alimentant les inégalités et les conflits, et menaçant la santé publique ».  Aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude, n’est à l’abri. A l’horizon de 2100, jusqu’à 5 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones arides, plus du double par rapport à aujourd’hui. Face à cette « urgence planétaire », le sommet de Riyad est l’occasion pour les Etats de discuter d’une aide financière à apporter pour lutter contre la dégradation des sols : microassurance pour les petits exploitants agricoles, agroforesterie et « régénération », réutilisation des eaux usées, nouvelles technologies.

2. Guillaume Delacroi: L’homme a déjà transformé « plus de 70 % des terres émergées de la planète par rapport à leur état naturel », estime la FAO, avec « de lourdes conséquences sur les systèmes agroalimentaires ». Jusqu’au bout les délégués africains auront bataillé avec les Occidentaux pour obtenir l’adoption d’un protocole international contraignant de résilience à la sécheresse. En vain. Les grands bailleurs de fonds disaient trouver certains pays africains très intéressés par l’argent, mais trop imprécis dans l’expression de leurs besoins réels. En tout, plus de 12 milliards de dollars d’engagements ont été pris à la COP16. Or, en théorie, il faudrait investir « plus de 1 milliard de dollars par jour, entre 2025 et 2030 », pour lutter convenablement contre la désertification et restaurer les terres abîmées, d’après la CNULCD. Cela représente 2 600 milliards de dollars, soit l’équivalent exact des subventions nuisibles à l’environnement accordées chaque année dans le monde. Un texte spécifique a été adopté pour encourager les 196 Etats membres de la CNULCD à « éviter, réduire et inverser la dégradation des terres et des sols agricoles », en mettant en œuvre des solutions « fondées sur la nature ». Si l’objectif de restauration restait hors de portée, 20 % des écosystèmes naturels encore intacts pourraient être convertis en terres agricoles d’ici à 2050, pour répondre à la demande alimentaire croissante.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Cette COP16 a échoué sur le financement, comme la COP29 sur le climat. Mais on sait que l’argent ne fera rien contre la désertification si ce n’est entretenir des nouvelles technologies risibles comme ramener à la vie des arbres morts ou utiliser un cocon végétal biodégradable ! Il est aussi étonnant de s’apercevoir que le journaliste Guillaume Delacroix n’aborde pas la question démographique. Or aucun pays, quelle que soit sa taille, son PIB ou sa latitude, n’est à l’abri de la surpopulation. Comme la surpopulation entraîne la désertification, il est absurde de ne considérer que le volet difficultés alimentaires. Il ne faudrait jamais oublier l’analyse de Malthus qui dès 1798 mettait en relation la croissance exubérante de notre population face à une production agricole limitée par la loi des rendements décroissants.

Mais les antimalthusiens diront qu’on va s’adapter, les bédouins vivent bien en plein désert… Certes, mais à la condition qu’ils soient peu nombreux et les oasis fertiles !

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COP climat, biodiversité, désertification !!!

extraits : La COP16 va durer deux semaines et maintenir les projecteurs braqués sur les problèmes étroitement imbriqués les uns aux autres auxquels est confrontée la planète. La désertification concerne tout le monde, car elle englobe l’avancée des déserts, certes, mais aussi la dégradation des sols et leurs pertes de fertilité, posant la question de la ressource en eau et de la sécurité alimentaire. Sur les 197 pays participant à la COP, 169 se sont déclarés affectés à ce jour. Actuellement, environ 2,3 milliards de personnes vivent dans des zones arides, soit 30,9 % de l’humanité….

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas, la désertification….

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CHINE. 1,4 milliards et ça ne suffit pas !

La première fois, l’employée du comité de quartier voulait savoir si elle prévoyait d’avoir un enfant. La deuxième fois qu’on l’a appelée, on lui a tout de suite demandé quand elle avait eu ses dernières règles. Ensuite on voulait savoir si elle avait des animaux de compagnie : « Attention, il y a des risques de transmission de la toxoplasmose ».

De plus en plus de Chinoises en âge de procréer reçoivent ce type d’appel de l’administration locale. Devons-nous garder la liberté de procréer… ou non ?

Harold Thibaut  : Entre 1980 et 2016, la politique de l’enfant unique en Chine a interdit d’avoir plus d’un enfant. Mais l’indice de fécondité, le nombre d’enfants par femme, est tombé à 1,09 en 2022 alors que le niveau pour maintenir une population stable est de 2,1 enfants. Une étude prospective des Nations unies, le World Population Prospects, concluait en juillet 2024 que la population chinoise baissera de plus de 200 millions de personnes entre 2024 et 2054, puis que, à l’horizon 2100, elle pourrait avoir chuté de plus de moitié par rapport à son niveau actuel de 1,4 milliard.

Ce déclin démographique s’avérera lourd de conséquences. Le paiement des pensions de retraite dans une pyramide démographique inversée sera un défi, la baisse de main-d’œuvre mettra les revenus fiscaux à l’épreuve, tandis que l’économie sera affectée par la perte du « dividende démographique » qui veut qu’une population dynamique en âge de travailler bien plus nombreuse que le nombre de dépendants connaît la croissance économique. Sur les murs, les slogans du passé tels « Avoir juste un enfant est bien !  » ont été remplacés par d’autres : « Les frères et sœurs sont le plus beau cadeau que les parents peuvent faire à l’enfant !  » ou « Avoir un ou deux enfants est bien, pourquoi pas un troisième ! »

Le point de vue des écologistes malthusiens

Harold Thibaut aurait pu dire aussi que 1,4 milliards de Chinois, c’est beaucoup trop et donc le fait que les couples veulent moins d’enfants est une bonne nouvelle. Il aurait pu dire que le chiffre de 2,1 enfant pas femme ne veut pas dire que le renouvellement d’une population au même niveau est une bonne ou une mauvaise chose, tout dépend de l’avenir que les ressources limitées de la planète vont donner aux générations futures chinoises. Il écrit à juste titre qu’avoir un enfant est un luxe, mais il aurait du ajouter que ce n’est pas seulement au niveau des considérations financière, mais surtout au fait que faire un enfant supplémentaire sur une planète surpeuplée et consumériste ne peut que dégrader davantage une biosphère qui n’en a certes pas besoin. Enfin la démographie ne peut pas être une course entre l’Inde et la Chine pour savoir qui sera numéro un mondial : les deux sont des puissance nucléaires, on n’a plus besoin de chair à canon pour se faire la guerre.

Faire des enfants surnuméraires n’est pas un cadeau qu’on fait, ni aux générations  futures, ni à la biodiversité !

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28/11/2005 Un passage obligé

Avec 6 milliards d’humains et bientôt 9 ou 10 en 2050 contre seulement 1,6 milliard il y a cent ans, la question de la population mondiale tient une place centrale. L’impact de l’emprise humaine accélère l’érosion des sols, épuise les nappes phréatiques, engendre des épandages de poisons, engloutit les dernières ressources non renouvelables. Aucune innovation, cultures hors sols, nouveaux modes d’irrigation ou même solution soft du type régime végétarien (qui économise les protéines animales) ne pourront véritablement inverser la tendance. Reste donc à agir sur la démographie. Certains s’excitent déjà et crient à la barbarie devant la norme de l’enfant unique en Chine. Mais il n’y a pas d’alternatives acceptables, le nombre d’enfant ne peut plus rester un choix régalien de couples plus ou moins conscients de leurs responsabilités familiales et collectives : quand tout le monde sait qu’on doit respecter la règle commune, tout devient normal, surtout la régulation des naissances.

En 1971 Paul Ehrlich écrivait la bombe P dont l’idée directrice était la suivante : pour désamorcer l’expansion de la population humaine, il faudrait une limitation stricte des naissances. C’était une actualisation des thèses malthusiennes de la fin du XVIIIe siècle, pour la biosphère cela reste toujours d’actualité au début du XXIe !

30/11/2005 Contre la liberté de procréer

La Chine compte aujourd’hui plus de 1,3 milliard d’individus alors qu’elle avait pris les devants en prônant le modèle de l’enfant unique. En vingt ans, cette politique a permis d’éviter 300 millions de naissances, mais malheureusement elle a aussi dressé beaucoup de gens contre l’Etat. Aussi en 2002 l’Assemblée nationale populaire a voté une loi assouplissant la régulation des naissance parce que les espaces de liberté gagnent du terrain dans un pays où la croissance économique s’accompagne désormais d’une libération de l’initiative individuelle. Les couples sont donc autorisés à avoir plusieurs enfants à condition de payer une « taxe sociale de compensation », soit 600 euros. Cette somme élimine du « libre » choix les paysans et autres catégories défavorisées qui sont incapables de débourser cette taxe puisqu’elle représente trois ou quatre fois leur revenu mensuel.

La biosphère pense que les 7000 chinoises dans l’est de la Chine qui ont été stérilisées de force par des agents du planning familial entre mars et juillet 2005 parce que les quotas démographiques avaient été dépassés représentent un meilleur exemple des politiques à suivre qu’une sélection démographique par l’argent qui laisse aux riches la possibilité de faire autant d’enfants qu’ils le désirent, et aux pauvres seulement la recherche désespérée d’une ascension sociale. En effet la capacité de charge de la planète est dépassée, les riches comme les pauvres doivent se rendre compte de gré ou de force que le droit de procréer n’est pas une liberté inaliénable… que ce soit en Chine ou ailleurs !

02/01/2007 : Démographie, la France ou bien la Chine ?

– En France, il est rare que nous puissions avoir un débat sérieux sur la régulation démographique. 

– En Chine, le malthusianisme est constitutionnalisé dans l’article 25 et justifié ainsi : « L’État encourage la planification familiale pour assurer l’harmonie entre la croissance démographique et les plans de développement économique et social ». N’est-ce pas là une attitude raisonnable ?

11/09/2023 : Surpopulation en Chine, une idée tabou ?

extraits : Entre 1950 et 1970, la population est passée de 540 millions à 800 millions pour dépasser le chiffre vertigineux de 1,4 milliards de personnes en 2020. La densité est élevée, de 150 hab./km² pour une moyenne mondiale de 60 hab./km². Ce pays dispose de 10 % de la superficie cultivable mondiale, mais doit nourrir 18 % de la population mondiale.

La croissance chinoise, à base de charbon et d’exportations, est extrêmement fragile, avec des conséquences déjà très négatives au niveau social et environnemental. Le chômage devient structurel. Le chômage des jeunes est tellement haut que les autorités ont arrêté d’en publier les chiffres en août 2023, après un record atteint en juin à 21,3 %. Les exportations ont aussi reculé de 14,5 % en juillet, tandis que la consommation stagne. L’immobilier ne cesse de chuter, avec une baisse des ventes de 34 % en août, et plusieurs grands promoteurs, comme Evergrande et Country Garden, sont au bord de la faillite, risquant d’emporter dans leur chute des institutions financières….

CHINE. 1,4 milliards et ça ne suffit pas ! Lire la suite »

COP climat, biodiversité, désertification !!!

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, la COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification ont eu lieu toutes trois en cette fin d’année 2024. On sépare les problèmes alors que l’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend de la prise en compte des interactions. De toute façon, après les échecs sur la biodiversité et sur le climat, la convention des Nations unies réunie à partir du 2 décembre 2024 à Riyad(Arabie saoudite) n’a aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit.

Guillaume Delacroix (1er décembre ) : La COP16 va durer deux semaines et maintenir les projecteurs braqués sur les problèmes étroitement imbriqués les uns aux autres auxquels est confrontée la planète. La désertification concerne tout le monde, car elle englobe l’avancée des déserts, certes, mais aussi la dégradation des sols et leurs pertes de fertilité, posant la question de la ressource en eau et de la sécurité alimentaire. Sur les 197 pays participant à la COP, 169 se sont déclarés affectés à ce jour. Actuellement, environ 2,3 milliards de personnes vivent dans des zones arides, soit 30,9 % de l’humanité. L’objectif affiché de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) suppose de restaurer 1,5 milliard d’hectares dans les six ans qui viennent, alors que plus de 100 millions d’hectares de terres saines et productives sont dégradés par l’homme chaque année, à travers la déforestation et les pratiques agricoles inadaptées. L’agriculture est responsable de 23 % des émissions de gaz à effet de serre, de 80 % de la déforestation et de 70 % de l’utilisation de l’eau douce. La France de Macron préfère « un cadre souple » plutôt qu’un nouveau texte risquant de « disperser » les efforts et les financements déjà fléchés vers la lutte contre le changement climatique….

Guillaume Delacroix (3 décembre) : Dans l’enceinte de la COP16 consacrée à la désertification, la France a créé la surprise en annonçant rejoindre la liste des pays déclarés affectés par la sécheresse et la dégradation des sols, sur laquelle figurent déjà 169 autres Etats, sur les 197 parties à la Convention des Nations unies sur la désertification.

Jean-Luc Chotte, président du Comité scientifique français sur la désertification : « Pendant longtemps, l’Europe ne s’est pas sentie concernée par la désertification, mais les choses bougent. Les Européens prennent conscience que ce qu’ils consomment chaque jour a des incidences sur les terres agricoles et le climat, à des milliers de kilomètres. Et ils sont en train de découvrir que les sols se dégradent aussi chez eux. L’aridité progresse à cause du changement climatique. La dégradation des sols est également due à l’agriculture intensive, qui appauvrit la biologie et la chimie des terres, et finit par les éroder. Le principal facteur indirect de la dégradation des sols est la consommation, qui porte de plus en plus sur des produits agricoles intensifs non durables, fabriqués loin de ceux qui les consomment. »

Nos articles synthétiques sur les trois COP

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas la désertification….

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ?….

COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie….

Nos articles les plus anciens sur la désertification

27.10.2005 Substitution ou coopération ?

Une grande partie du développement de la société industrielle a été basée sur la technique de substitution entre facteurs de production (travail, capital technique et ressources naturelles) et la plupart des économistes extrapolent cette expérience passée pour prédire l’avenir : l’agriculteur fera des cultures hydroponiques après la désertification, le forestier cultivera des graminées à la place des forêts disparues, on changera de profession ou on émigrera au Nord. L’autre conception recherche la coopération avec la Nature et non la substitution anthropocentrée. Ainsi la nouvelle norme FSC (Forest Stewardship Council) pour une certification d’opérations forestières dans la forêt boréale exige non seulement le respect des conditions de travail mais aussi celui de la pérennité de la ressources, le maintien des écosystèmes et la sauvegarde des communautés locales. Il est clair que la Biosphère ne pourra longtemps garder son intégrité si c’est la première tendance qui continue à faire la loi !

4.12.2005 Tous malthusiens !

On se rend compte aujourd’hui qu’on peut de moins en moins agir sur la production alimentaire : les terres cultivables le sont maintenant dans leur presque totalité et les modes de production deviennent même dangereux : il y a une désertification des sols, l’eau commence à manquer pour l’irrigation, les pesticides s’accumulent dans la chaîne alimentaire, les ressources halieutiques voient leurs stocks diminuer… Il faudrait donc comme le voulait Malthus agir sur la fécondité humaine : la contraception pour tous et un seul enfant par couple, la Biosphère vous remercie.

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Bertrand Méheust et la saturation du monde

En résumé, sa pensée : Chaque société tend à persévérer dans son être, et la nôtre plus que toutes celles qui l’ont précédé ; en effet, comme elle dispose de ressources humaines et matérielles sans précédents, elle ne manquera pas de les mettre en œuvre pour aller  jusqu’au bout de son projet en digérant toutes les oppositions. Une réalité en déploiement va toujours jusqu’au bout d’elle-même, jusqu’à un point de saturation. Quand elle atteint ce seuil critique, où les processus habituels ne peuvent plus fonctionner, elle fait un bond par dessus elle-même ;  quant à  la prolifération des oxymores, elle a pour fonction cachée de masquer le caractère insensé de cette course à l’abîme.

Que la grande aventure cosmique de la vie se termine en queue de poisson dans une sorte de suicide consumériste qui fait penser au destin des insectes attirés par une lampe, cela a quelque d’absurde et de grotesque, cela donne même la nausée. Si la vie humaine échappe à la catastrophe qui se prépare, elle sera tellement amoindrie et modifiée qu’elle devra pour se redéployer repartir sur des bases totalement nouvelles.

https://lapenseeecologique.com/bertrand-meheust-une-pensee-precoce-de-leffondrement/

La Pensée Ecologique : Au début de 2009, vous avez inauguré un nouveau chantier en publiant aux Empêcheurs de penser en rond La politique de l’oxymore. C’était, me semble-t-il la première affirmation développée en langue française de la théorie de l’effondrement, fondée non sur un état des lieux documenté scientifiquement de la planète, mais sur la philosophie de Simondon et son approche des systèmes techniques.

Bertrand Méheust : Je ne savais  pas, à vrai dire, que j’étais le premier, ou l’ un des premiers, à soutenir cette thèse, et pour être franc, j’en doute même, pour les raisons que je vais vous expliquer. En effet l’intuition qui me portait était plus nourrie par la SF que par la lecture des écrits écologiques de l’époque, dont j’avais vers  2007, je dois l’avouer, une connaissance assez sommaire. Un lecteur de SF pense naturellement dans les cadres cosmiques, et le thème de l’effondrement, fondé ou non, lui est familier.

LPE : Vous avez dans l’Oxymore donné une grande place à la pensée de Gilbert Simondon. Pourquoi ?

BM : La pensée de ce philosophe visait à fournir une axiomatique  pour penser  les processus des mondes physique, biologique, psychique et culturel. Son axiome de base est qu’une réalité en déploiement va toujours jusqu’au bout d’elle-même, jusqu’à un point de saturation. Quand elle atteint ce seuil critique, où les processus habituels ne peuvent plus fonctionner, elle fait un bond par dessus elle-même. De nouvelles structures jaillissent alors, qui lui permettent de se renouveler.  Simondon a appliqué cette axiomatique à des réalités aussi différentes que la révolution française ou le développement des lignées techniques .Le paradigme est la saturation de l’Ancien régime en 1789, et ce qui s’en est suivi. Mais il n’envisageait pas  encore  la situation de la planète dans le cadre du monde fini. J’ai donc examiné le concept de développement durable, avec lequel on pensait encore à l’époque, et ses nouvelles moutures, comme l’économie circulaire, j’ai regardé le problème sous tous les angles, et je suis arrivé à la conclusion que cela  ne pouvait fonctionner que sur le papier.  Tout dépend de ce qu’on qualifie de « durable ». Dans la réalité, l’économie ne peut être parfaitement circulaire, les circuits comporteront toujours des pertes,  des « fuites ». Cela pouvait déjà être soutenu a priori, avant tout examen chiffré. L’économie la plus proche de la circularité consommera toujours plus de ressources que la planète, dans la longue durée, et même dans la durée moyenne, ne pourra en fournir. Et nous continuerons d’accumuler dans l’environnement et dans les organismes vivants des substances toxiques comme le plastique, le pesticides, les métaux rares, les éléments radioactifs, etc. On pourra ainsi prolonger la société de consommation d’un demi siècle (je donne ce chiffre à la louche, ce qui compte c’est l’ordre de grandeur). Mais on ne pourra pas lui demander d’affronter la durée cosmique, cela ne tient pas la route. Et donc, compte tenu des ressources limitées de la planète, des échelles cosmiques de temps et de distance, de la surpopulation, de la compétition croissante entre les nations, de la troisième guerre mondiale qui menace (et que l’on nous vend déjà comme inéluctable) ; compte-tenu encore du caractère dévorant du capitalisme et de l’irrépressible idéologie du « progrès » qui nous emporte,  rien ne pourra empêcher la saturation d’aller  jusqu’à son terme. C’est la reprise, avec de nouveaux concepts, de l’objection classique : une croissance infinie est impossible dans un monde fini. Nous sommes piégés sur notre petite planète bleue. C’est une situation tragique que, mus par un processus autodestructeur, nous ne savons pas contrôler.

À partir  de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy,  j’ai été frappé par  la prolifération soudaine, dans la chronique quotidienne des médias, comme dans la propagande commerciale et politique, de  ces figures de rhétorique que l’on appelle les oxymores, dont la fonction est de tenir ensemble dans l’imaginaire deux affirmations incompatibles. Leur pouvoir évocateur  est commenté et célébré depuis longtemps chez les poètes. Mais le nouvel usage qui en était fait s’apparentait plutôt à une sorcellerie évocatoire visant à fasciner et à contrôler les esprits. Certains, comme la « croissance négative » de Christine Lagarde, ou la « consommation participative », étaient franchement comiques, mais d’autres,  comme le « développement durable », présenté vers 2007 comme l’idéal régulateur de notre société, avaient clairement à mes yeux pour fonction de masquer une impasse et une impossibilité principielle. J’ai commencé à les collectionner et à  me documenter sur l’usage que l’on avait pu en faire dans le passé. En me replongeant dans l’histoire du Troisième Reich, je me suis souvenu que la propagande nazie avait recouru de manière systématique à ces fleurs vénéneuses de la rhétorique, et que le national-socialisme était l’oxymore-mère des années trente. Il devenait pour moi de plus en plus évident que ce nouvel usage des oxymores révélait quelque chose de fondamental de notre société. Je sentais bien que cette prolifération des oxymores avait affaire avec les autres thèmes qui me préoccupaient, la saturation du monde, la surenchère du néocapitalisme financier et la crise écologique, mais je n’arrivais pas encore à percevoir clairement la nature de ce lien.

Là-dessus, les hasards de l’existence m’ont expédié à Mayotte, où j’ai terminé ma carrière d’enseignant. Pour comprendre vraiment ce qu’est la saturation, ce qu’elle implique pour la vie humaine, il a fallu que je me retrouve sur cette île d’une beauté à couper le souffle, mais déjà rongée par une croissance désordonnée. La menace a cessé pour moi d’être une abstraction pour devenir une réalité tangible. Tout y était : les dégâts déjà évidents de l’urbanisation désordonnée sur le fragile biotope du lagon, une bourgeoisie arrogante, parasitaire et esclavagiste, un afflux  toujours croissant de réfugiés misérables venus des Comores. Cette situation particulière m’est apparue comme une métaphore de l’humanité contemporaine, et notre petite planète bleue  comme un îlot menacé, perdu dans  un océan sans rivages,  dont toute évasion est impossible dans des délais utiles.

Après quelques mois  de bain mahorais, mes intuitions se  sont ordonnées en un grand récit au fond très simple : chaque société tend à persévérer dans son être, et la nôtre plus que toutes celles qui l’ont précédé ; en effet, comme elle dispose de ressources humaines et matérielles sans précédents, elle ne manquera pas de les mettre en œuvre pour aller  jusqu’au bout de son projet en digérant toutes les oppositions ;  quant à  la prolifération des oxymores, elle  contribue à cette digestion, elle a pour fonction cachée de masquer le caractère insensé de cette course à l’abîme.

Je dois préciser que dans  mon récit  le rôle des oxymores est secondaire, il n’occupe en fait qu’un petit chapitre. Le concept central est la saturation. Je voulais d’ailleurs appeler le livre La saturation du monde. Mais Philippe Pignarre, mon éditeur, a senti avec un instinct  très sûr qu’il fallait mettre l’accent sur le rôle des oxymores pour rendre plus évidente la dimension politique du livre.

LPE : Quelle est votre appréciation de la situation aujourd’hui, plus de 10 ans plus tard ?

BM : Quinze ans en fait, car j’ai écrit l’Oxymore en 2007- 2008. La situation, on peut la résumer en trois mots : c’est toujours pire. Toujours pire que ce que l’on avait prévu, et que ce que j’avais moi même anticipé. Je ne vais pas allonger la litanie des catastrophes annoncées, et je me contenterai d’évoquer les chiffres de la température. Si l’on en croit  ce que nous disent les climatologues relayés par les médias, chaque année est désormais plus chaude que la précédente. Or, pour que l’on puisse détecter des différences d’année en année, alors que l’ordre de grandeur des processus climatiques est l’échelle du temps long, ne faut-il pas que l’on soit entré déjà dans la phase de l’emballement ? Des chiffres aussi précis sur une échelle aussi courte sont-ils fiables ?

Dans l’Oxymore, j’ai avancé à demi-masqué, en qualifiant  mon pessimisme de « méthodique », pour faire entendre qu’il ne s’agissait pas d’une projection psychologique personnelle. Cela pouvait se justifier à l’époque car il s’agissait alors de prolonger en les amplifiant par la pensée des tendances inquiétantes, à des fins exploratoires. Mais, quinze ans après, il n’est plus même nécessaire de prendre ces précautions de méthode, je suis pessimiste tout court. Les choses sont allées très vite, trop vite. Je suis tellement pessimiste que par moments l’affaire me semble pliée. On a trop de raisons de penser que la descente aux enfers est amorcée, et que si la vie humaine échappe à la catastrophe qui se prépare, elle sera tellement amoindrie et modifiée qu’elle devra pour se redéployer repartir sur des bases totalement nouvelles. Nous sommes à court terme devant le possible échec de l’aventure humaine telle qu’elle s’est déployée depuis des dizaines de millénaires, Homo consumériste n’est absolument pas prêt à affronter ce défi, c’est même le type d’être humain le moins prêt à le faire, façonné par la pression de confort.

Que la grande aventure cosmique de la vie se termine en queue de poisson dans une sorte de suicide consumériste qui fait penser au destin des insectes attirés par une lampe, cela a quelque d’absurde et de grotesque, cela donne même la nausée. La nouveauté radicale, c’est la diffusion accélérée des connaissances concernant notre situation cosmique ; il suffit de cliquer sur un smartphone. Mais il leur suffira  de cliquer autrement pour plonger dans le Métavers simulé  où ils pourront fuir et oublier leur condition. Les moyens qui permettent d’établir la vérité du monde et de notre condition humaine sont aussi ceux, toujours plus puissants, qui permettront de la fuir et de l’oublier.

LPE :  Mais quand même, quelles mesures pouvons-nous encore tenter ?

BM : Malgré mon pessimisme, je n’arrête pas d’y réfléchir. Sur le fond, je pense que l’autolimitation prônée par Castoriadis est la seule voie possible. Mais cette voie heurte frontalement l’illimitation de l’idéologie dominante, et le choc de ces deux courants produit un gigantesque remous. Nous n’entendons plus sur les ondes que des « belles personnes » proclamant leur vaste conscience écologique et leur immense amour du vivant. C’est très bien, mais qu’en est-il en fait ? Je constate que l’on va nous contraindre à la 5G sans nous avoir consultés. Que les vieux portables qui fonctionnent encore à la 2G, à la 3G seront prochainement hors service. Que le trafic des camions continue de monter. Que le trafic aérien arrêté grâce au Covid a repris de plus belle. Que la consommation de plastique continue inexorablement d’augmenter. Que Lula s’avoue incapable de défendre la forêt amazonienne, etc. Cet amer constat me conduit à penser que le slogan « sauvons la planète », pour la majorité des gens, signifie d’abord « sauvons notre mode de vie ». On essaie encore de croire que les deux devises sont conciliables, mais c’est une illusion.

Je pense que nous devons commencer à nous auto-limiter, pas dans 20 ans mais tout de suite, par des référendums d’autolimitation. La limitation drastique des voyages aériens, l’interdiction des piscines, etc.  Si la pression de confort reste la plus forte, il faudra passer par la voie autoritaire, et cela ne pourra se faire que lorsqu’il sera trop tard, car la voie autoritaire ne sera possible que lorsque nous aurons le couteau sur la gorge.

Nous devons nous déclarer, nous penser et nous disposer en état de guerre. L’état de guerre, celui par exemple que les Anglais se sont imposés en 1940 pour affronter  Hitler, suppose naturellement pour les démocraties une restriction de libertés et de consommation acceptée par tous en raison d’un péril et d’un enjeu jugé supérieur et imminent. Il permettra d’imposer immédiatement des solutions qui sont impossibles en temps normal. A partir de mai 1942  la vitesse des automobiles, sur tout le territoire américain, a été limitée  entre 35 et 45  MPH selon les zones, et elle l’est restée jusqu’à la fin du conflit. Il n’y a eu ni conflit, ni discussion sur ce point, car l’état de guerre était évident. Mais nous sommes gouvernés par des élites qui n’ont pas l’équipement mental pour faire face à la situation. Le mouvement des Soulèvements de la Terre pourrait prendre le maquis, le temps de la dynamite sera venu, et on verra passer à l’action des « Brigades vertes ».

Notre responsabilité est abyssale. Nous sommes ou une des merveilles du cosmos. Nous devrions prendre soin de cette vie dont un dessin (ou un hasard) incompréhensible nous a gratifiés.

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Bibliographie sur le constat de surpopulation

les  derniers livres parus

2022, Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable de Michel Sourrouille

2023, Surpopulation… Mythe ou réalité ? Livre collectif, coordinateur Michel Sourrouille

2024, SURPOPULATION Afghanistan, France, Royaume Uni… aucun pays n’est à l’abri de Michel Sourrouille

un historique bibliographique

1798, Essai sur le principe de population de Robert Malthus

1964, La surpopulation dans le monde de Gaston Bouthoul

1968, La bombe P de Paul Ehrlich

2006, L’Explosion démographique d’Albert Jacquard

2006, l’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) de Théophile de Giraud

2007, No kid. quarante raisons de ne pas avoir d’enfant de Corinne Maier

2008, Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) de Michel et Daisy Tarrier

2011, Le poids du nombre de Georges Minois

2011, Faire des enfants tue… la planète de Michel Tarrier

2013, Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

2014, Moins nombreux, plus heureuxl’urgence écologique de repenser la démographie (collectif, coordination Michel Sourrouille)

2014, 10 milliards de Stephen Emmott

2014, Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique de Ian Angus et Simon Butler

2016, Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux : Essai de pyramidologie sociale et d’écologie dénataliste de Claude Courty

2017, Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence de Jean-Loup Bertaux

2019, Permis de Procréer d’Antoine Buéno

2019, Surpopulation : l’alerte mondiale : Chaque seconde, 4 enfants de plus… de Jean-Michel Hermans

2020, Démographie, l’impasse évolutive (des clefs pour de nouvelles relations Homme-Nature ) de Jean-Michel Favrot

2020, Faut-il avoir peur de la population mondiale ? de Jacques Véron (démographe de l’INED)

2020, Arrêtons de faire des gossescomment la surpopulation nous mène à notre perte de Michel Sourrouille

2022, Le Malheur de naître de Michel Tarrier

2022, Le Défi du Nombre, d’Antoine Waechter et Didier Barthès

2022, Avoir des enfants dans un monde en péril ? de Luka Cisot

2023,  La sagesse de l’éléphante. Une démographie Responsable pour une écologie efficace de Bernard Bousquet

 

 

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LE MONDE, obsédé par la baisse de fécondité

Le quotidien LE MONDE possède une rubrique population :

https://www.lemonde.fr/demographie/

Son approche de la démographie est biaisée. LE MONDE utilise deux manières de nier la réalité de la surpopulation humaine.

  • Soit ne pas en parler, sauf s’il s’agit de « surpopulation carcérale ». Ainsi notre analyse précédente :

Les mots « surpopulation humaine », un tabou

  • Soit envisager l’évolution de la population uniquement sous l’angle de la baisse de fécondité.

On veut nous faire peur avec le vieillissement d’une partie de la population humaine, on veut ignorer le fait que tous les pays sont surpeuplés et que la baisse de la natalité ne peut être qu’une bonne chose. Voici le récapitulatif intégral des articles du MONDE depuis octobre 2023 dans sa rubrique « population ». A l’exception d’un seul article qui s’inquiète de la démographie galopante en Afrique, tous les autres veulent nourrir une inquiétude sur le vieillissement de la population. L’idée politique qui en découle, c’est qu’il faudrait faire encore plus d’enfants sur une planète déjà peuplée de plus de 8 milliards de bipèdes. L’idéologie est donc nataliste.

https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/10/29/aux-etats-unis-les-croises-de-la-natalite_6197098_4500055.html

Ces Américains en croisade pour faire le plus d’enfants possible, et sauver l’humanité

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/16/la-chute-des-naissances-s-est-poursuivie-en-2023-dans-une-france-vieillissante_6211090_3224.html

La chute des naissances s’est poursuivie en 2023 dans une France vieillissante

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/18/baisse-des-naissances-un-defi-pour-notre-modele-social_6211557_3232.html

Baisse des naissances : un défi pour notre modèle social

https://www.lemonde.fr/comprendre-en-3-minutes/video/2024/01/26/la-france-a-t-elle-raison-de-s-inquieter-de-faire-moins-d-enfants-comprendre-en-trois-minutes_6213115_6176282.html

La France a-t-elle raison de s’inquiéter de faire moins d’enfants ? Comprendre en trois minutes

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/31/demographie-une-baisse-spectaculaire-de-la-fecondite-dans-le-monde-en-vingt-ans_6213933_3244.html

Démographie : une baisse « spectaculaire » de la fécondité dans le monde en vingt ans

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/20/la-baisse-de-la-fecondite-humaine-dans-le-monde-pourrait-etre-plus-rapide-que-prevu_6223140_3244.html

La baisse de la fécondité humaine dans le monde pourrait être plus rapide que prévu

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/06/02/la-croissance-africaine-encore-bridee-par-sa-demographie-galopante_6236940_3234.html

La croissance africaine encore bridée par sa démographie galopante

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/16/patrick-artus-les-pays-du-sud-de-l-europe-s-ils-ne-reagissent-pas-vont-prendre-de-plein-fouet-les-effets-negatifs-du-recul-de-la-population-en-age-de-travailler_6240455_3232.html

Patrick Artus : « Les pays du sud de l’Europe, s’ils ne réagissent pas, vont prendre de plein fouet les effets négatifs du recul de la population en âge de travailler »

https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/07/11/la-population-de-la-terre-devrait-atteindre-son-maximum-avant-la-fin-du-siecle_6248844_3244.html

Le nombre d’êtres humains devrait culminer à 10,3 milliards d’individus en 2080, avant de baisser, selon les dernières estimations des Nations unies. Des projections revues à la baisse en raison de la baisse de la fécondité dans de grands pays.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/12/comment-le-vieillissement-bouleverse-nos-societes_6314293_3234.html

« Un monde de vieux ». Alors que le début de la génération du baby-boom atteint ses 80 ans, les pays développés dans leur ensemble sont touchés par un vieillissement historique, accéléré par la récente chute de la natalité. Le choc budgétaire – retraites, santé… – sera majeur.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/12/dans-les-campagnes-chinoises-le-boom-des-maisons-de-retraite_6314397_3234.html

« Un monde de vieux ». Dans un pays au vieillissement accéléré, les actifs ne peuvent pas quitter leurs emplois urbains pour retourner s’occuper des parents restés au village.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/12/la-grece-face-a-l-absence-de-politique-publique-pour-accompagner-le-vieillissement-de-la-population_6314399_3234.html

« Un monde de vieux ». Sixième au classement des pays à la population la plus vieillissante − 23 % ont plus de 65 ans, selon les données d’Eurostat −, la Grèce subit une grave crise démographique.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/12/demographie-la-bombe-p-n-explosera-pas_6314760_3234.html

En dépit des thèses alarmistes d’économistes par le passé, tous les Etats du monde sont aujourd’hui touchés par la transition démographique et la baisse de la natalité, y compris les pays les moins développés, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/13/la-france-ce-pays-qui-regarde-ses-seniors-plus-que-ses-jeunes_6315492_3234.html

La France, ce pays où les seniors sont (presque) rois

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/13/pourquoi-les-francais-font-moins-d-enfants-angoisse-climatique-logement-pouvoir-d-achat_6315595_3234.html

Pourquoi les Françaises font moins d’enfants : angoisse climatique, logement, pouvoir d’achat…

https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/13/en-creuse-departement-le-plus-age-de-france-le-pari-du-repeuplement_6315766_3234.html

« Un monde de vieux ». La Creuse voit sa population diminuer d’année en année. Comment renverser la vapeur, quand les jeunes partent se former ailleurs et que l’emploi se raréfie ?

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/14/l-inde-pays-le-plus-peuple-du-monde-demande-aux-femmes-de-ses-etats-du-sud-de-faire-plus-d-enfants_6392725_3210.html

L’Inde, pays le plus peuplé du monde, demande aux femmes de ses États du Sud de faire plus d’enfants

LE MONDE, obsédé par la baisse de fécondité Lire la suite »

L’endettement, c’est bon pour l’excroissance !

« La dette publique (…) affiche un coût de plus en plus élevé qui contraint toutes les autres dépenses, obère la capacité d’investissement du pays et l’expose dangereusement en cas de nouveau choc macroéconomique », a alerté la Cour des comptes en juillet 2024. « Si nous ne faisons rien, [les frais de remboursement de la dette] deviendront le premier poste de dépenses de l’Etat », a mis en garde le nouveau ministre de l’économie et des finances, Antoine Armand.

Dans les colonnes du MONDE : La question de la dette publique est revenue sous les projecteurs. Au-delà de son niveau élevé (112 % du PIB), la dette inquiète par les coûts croissants qu’elle engendre pour l’État, contraint chaque année d’en rembourser une partie, alourdie des intérêts. Selon les prévisions de Bercy, cette « charge de la dette » devrait sensiblement augmenter dans les prochaines années, passant de 46 milliards d’euros – pour un total de 3 230 milliards – en 2024, à 75 milliards en 2027.

Dans le mensuel La Décroissance de novembre 2024

Denis Bayon : Sans la dette, l’économie de croissance rendrait l’âme sans retour. Comme u mourant à qui l’on débranche le respirateur artificiel. Notre dette publique s’accroît sans discontinuer depuis 1973, date du premier choc pétrolier. La dette est venue nourrir une folle spéculation qui a fait croître artificiellement les profits, sauvant la baques de la banqueroute lors de la crise de 2008. Même chose pour les ménages, seul un endettement croissant, qui a triplé en vingt ans, permet de courir après le pouvoir d’achat. En 2019 et 2020, la croissance fut nulle, tandis que les dettes de l’État et des entreprises croissaient respectivement de 340 et 85 milliards d’euros. Où est la contrepartie en richesse économique de tout ce pognon ? Nulle part. Il ne vaut donc littéralement rien. Un problème finit quand même par se poser : les intérêts dus aux créanciers, qui nous ont coût la bagatelle de 50 milliards d’euros en 2023 pour un endettement public de 3000 milliards. (page 3)

Pierre-Yves Gomez : Le capitalisme spéculatif fonctionne parce qu’on a perdu le souci de la dette. On considère que la valeur des patrimoines s’accroîtra sans fin, et qu’en conséquence la dette pour les obtenir n’a pas d’importance. La même logique spéculative a aussi joué dans notre apport à l’environnement : on a ponctionné les ressources naturelles et la biodiversité en misant sur le fait que l’activité économique qui en résulte aura une puissance si grande qu’elle permettra de résoudre les problèmes écologiques qu’elle a créée. On ne prend pas en compte la dette écologique du fait d’un pari hyper-optimiste sur l’avenir. Et dans le cas contraire, que devient l’énorme dette financière et écologique que nous avons souscrite auprès des générations futures puisque ce sont elles qui sont censées les rembourser ? Il faut nous libérer de l’idée que l’on peut s’endetter à l’infini. Il est illusoire de croire que l’on pourra résoudre l’équation de la dette sans sortir du croissancisme. (page 4)

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Il n’y a pas 36 solutions pour se débarrasser des dettes :

Cas 1 rembourser mais ça implique une forte croissance ! Et en Europe on n’en a plus.
Cas 2 faire monter l’inflation, dans ce cas tous les citoyens passent à la caisse et voient leur pouvoir d’achat réduit à peau de chagrin
Cas 3 augmenter les impôts; dans ce cas seuls ceux qui paient de l’impôt passent à la caisse. Mais les riches ont les moyens de fuir le pays pour ne pas en payer. Quant aux pauvres, ils ne peuvent pas fuir le pays mais ne sont pas assez solvables pour en payer. Enfin reste les classes moyennes qui est en voie de paupérisation, et même si elles en paient davantage, ça ne sera jamais suffisant pour résorber les dettes !

Cas 4 : la production monétaire, mais la monnaie perd alors de sa valeur, ce qui fait qu’on rembourse en monnaie de singe, ce qui revient à répudier les dettes de manière déguisée et on perd aussi sa crédibilité auprès des créanciers. En outre, vu notre niveau de dettes ça produirait l’hyper-inflation à la Weimar.

Les gauchistes veulent faire croire aux électeurs qu’on peut continuer de s’endetter sans douleur ! Mais il y a toujours des douleurs avec les crédits à rembourser ! Mais il y a le cas 5, faire traîner les dettes, en faisant des crédits pour rembourser d’anciens crédits, mais en se retrouvant encore plus endetté qu’auparavant. C’est effectivement sans douleur pour les soixante-huitards car ils refourguent les dettes aux générations futures ! Pour les générations futures ce sera hyper-douloureux, car il leur faudra rembourser de plus en plus de dettes avec de moins en moins moyens ! Moins d’énergie et moins d’entreprises puisqu’elles vont continuer de délocaliser là où l’énergie est plus abondante et moins chère qu’en Europe !

Les dettes c’est comme une tumeur, on peut refouler la douleur en la reportant dans le temps avec un doliprane 500 mg, ensuite on augmente la dose à 1000, 1500, 2000 mg. Après les dolipranes ne sont plus suffisant alors on complète avec une dose de tramadol 50 mg, et on continue de repousser la douleur en augmentant la dose, 100, 150, 200 mg… Puis, tôt ou tard, on meurt prématurément de sa tumeur car le problème n’a pas été réglé à sa source. Reporter la douleur des dettes dans le temps ne sert à rien ! Ben l’économie c’est pareil, elle finit par crever prématurément si on ne traite pas à la racine le problème des dettes.

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help, bientôt le grand krach de l’endettement

extraits : En 2013, la dette publique des USA était déjà de seize mille milliards (16 000 000 000 000) de dollars. Début 2022, on pensait que le montant de la dette devrait bientôt atteindre 29 000 milliards de dollars. En mai 2023, on la trouve à 31 381 milliards de dollars ! Si le krach boursier du type 1929 n’a pas lieu dans le jours qui viennent, de toute façon il aura lieu bientôt, entraînant son lot de faillites en chaîne et de chômage de masse dans un contexte géopolitique et écologique qui multiplie déjà les risques de déflagrations. L’économie libérale nous mène d’autant plus à la ruine que la planète a été tellement pillée par nos politiques croissancistes antérieures qu’il n’y a plus assez de ressources naturelles pour envisager un rebond économique quel qu’il soit….

Endettement exorbitant => faillite de l’État

extraits : Selon le FMI, dans les économies développées, la dette publique représentait, en 2021, autour de 120 % du PIB en moyenne, soit plus d’une année de revenus. Un ratio deux fois plus élevé que dans les pays émergents, ce qui est paradoxal : normalement un pays riche épargne et ignore l’endettement si ce n’est de façon très temporaire. LE MONDE nous explique superficiellement que c’est pour des raisons exogènes, mais en fait la France, pour satisfaire des besoins insatiable au niveau interne, vit au dessus de ses moyens. Ce n’est pas durable….

Endettement perpétuel, impasse totale

extraits : L’endettement de l’État est de la même nature que l’endettement d’un ménage, on ne peut dépenser plus que ce qu’on peut rembourser dans la durée. Or l’endettement perpétuel est une constante depuis le premier choc pétrolier de 1974. Cet endettement est théoriquement soutenu par les thèses keynésiennes qui recommandent de s’endetter pour relancer l’économie et faire face à une crise conjoncturelle. Mais ce remède ne peut être que temporaire, il ne peut rien contre un chômage structurel comme nous le vivons depuis des décennies. Cette politique de déficit budgétaire s’est terminée par une période de stagflation, concomitance de la stagnation de l’activité économique et de l’inflation.

Croire aussi qu’avec l’endettement perpétuel l’État ne paye que les intérêts de la dette publique est un deuxième non sens sauf à croire au mythe de la croissance économique perpétuelle dans un monde fini. Un tel acte de foi nous mène inéluctablement à l’effondrement des ressources de la planète et au non remboursement de la dette, ce qui est déjà une réalité aujourd’hui…

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Merde rouge, rareté croissante du cuivre

Le cuivre est le grand substrat invisible qui soutient le monde moderne tel que nous le connaissons. Sans lui, nous sommes littéralement laissés dans l’obscurité. Si l’acier fournit le squelette de notre monde et le béton sa chair, alors le cuivre est le système nerveux de la civilisation, les circuits et les câbles que nous ne voyons jamais mais sans lesquels nous ne pourrions pas fonctionner. A eux seuls, les véhicules électriques et leurs batteries devraient absorber un tiers des futurs besoins, chaque voiture ne nécessitant pas moins de 80 kilos à 100 kilos de cuivre.

Bastien Bonnefous : « No metals, no transition. » Les industriels du secteur minier aiment à répéter ce slogan (« pas de métaux, pas de transition », en français) pour souligner combien les métaux et les minéraux dits « critiques » sont le moteur de la transition énergétique. Cuivre, cobalt, lithium, graphite, nickel, manganèse, terres rares… Ces matières premières sont, en effet, indispensables à la fabrication des batteries électriques, des panneaux solaires, des éoliennes ou des électrolyseurs. Or la pénurie guette et il s’agit de ressources naturelles non renouvelables. L’ensemble des métaux sont concernés, mais la situation est particulièrement inquiétante pour le cuivre, essentiel à l’électrification des usages et à toutes les technologies de la transition. Pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait produire plus de 40 millions de tonnes de cuivre par an en 2050, contre 25 millions actuellement. Une telle augmentation nécessiterait de mettre en service près de 40 mines de cuivre d’ici dix ans. L’Agence internationale de l’énergie alertait déjà en mai sur les risques de pénuries d’ici à 2030, estimant que les projets actuels et en développement ne permettront de couvrir que 70 % des besoins en cuivre.

L’exploration minière devient de plus en plus chère, car les gisements les moins coûteux et les plus productifs ont déjà été découverts et sont déjà exploités. La baisse de la concentration moyenne oblige les compagnies à collecter davantage de minerais pour obtenir la même quantité de métal et à gérer des quantités plus importantes de déchets. Autant de complications qui se répercutent sur les coûts de production. Ainsi les coûts de recherche sont passés de 91 dollars la tonne de cuivre, en 2011, à plus de 800 dollars, en 2020. Alors, recyclage ? Stellantis a récemment annoncé l’arrêt ou la suspension de leurs projets de recyclage de batteries électrique, faute d’un modèle économique rentable.

Le point de vue des écologistes

Nous avons ici une illustration bien connue en écologie des limites que la planète impose aux ambitions extractivo-économiques des humains. L’écologie n’est pas une opinion politique mais la science des rapports du vivant à son environnement. Or nous avons dépassé par nos besoins les possibilités de l’écosphère. Certes les réserves de cuivre sont passées en l’espace d’un siècle de 50 millions de tonnes reconnues dans le monde à 870 millions. Mais la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y a assez de métaux dans notre sous-sol pour réaliser la transition écologique mais si nous pouvons les extraire de la croûte terrestre de façon soutenable et durable.

Or, seuls 14 nouveaux gisements ont été recensés ces dix dernières années, contre 75 entre 2003 et 2014. Les quatre dernières découvertes contenaient toutes ensemble à peine deux ans de consommation mondiale. Ajoutons la baisse de la teneur des gisements exploités. En un siècle, la part de minerai contenue dans la roche s’est réduite de 3 % à 0,7 %, obligeant les compagnies à extraire toujours plus de tonnages pour obtenir les mêmes quantités de métal. Enfin le gigantisme entraîne une augmentation considérable des déchets produits. Une exploitation industrielle de taille moyenne va produire à terme des centaines de millions de mètres cubes de boues polluées aux métaux lourds et provoquer l’acidification pérenne du milieu.

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Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla

extraits : Dans notre société thermo-industrielle, le pétrole est le sang empoisonné qui véhicule dans nos activités ses méfaits sans nombre. Le cuivre est l’armature rouge de notre société électrifiée qui nous dispense de tout effort. L’or noir et l’or rouge se sont transformés en merde noire et rouge, c’est Charybde et Scylla. Mais les jours du pétrole sont comptés, les réserves s’épuisent inexorablement. Et les jours du cuivre suivront la même destinée. Les mailles de notre société trop complexe vont sauter les unes après les autres lors du grand effondrement….

Extractivisme, l’inquiétante frénésie 

extraits : Des quantités croissantes de cuivre, de lithium, de nickel et de cobalt sont nécessaires à la décarbonation du système énergétique. Mais difficile de qualifier un site minier de « vert », de « propre » ou même de « durable ». On extrait des ressources qui ont mis des centaines de millions d’années à se former, il n’y a pas de retour en arrière. Et l’extraction minière est considérée comme l’une des activités humaines ayant le plus lourd impact sur l’environnement. Pollution de l’eau, de l’air et des sols, déforestation, pression sur les ressources en eau… Une grande partie des mines sont illégales….

L’extractivisme se veut indispensable, à tort

extraits : La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre :

« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition 1516)….

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Bibliographie sur le constat de surpopulation

les  derniers livres parus

2022, Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable de Michel Sourrouille

2023, Surpopulation… Mythe ou réalité ? Livre collectif, coordinateur Michel Sourrouille

2024, SURPOPULATION Afghanistan, France, Royaume Uni… aucun pays n’est à l’abri de Michel Sourrouille

un historique bibliographique

1798, Essai sur le principe de population de Robert Malthus

1964, La surpopulation dans le monde de Gaston Bouthoul

1968, La bombe P de Paul Ehrlich

2006, L’Explosion démographique d’Albert Jacquard

2006, l’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) de Théophile de Giraud

2007, No kid. quarante raisons de ne pas avoir d’enfant de Corinne Maier

2008, Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) de Michel et Daisy Tarrier

2011, Le poids du nombre de Georges Minois

2011, Faire des enfants tue… la planète de Michel Tarrier

2013, Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

2014, Moins nombreux, plus heureuxl’urgence écologique de repenser la démographie (collectif, coordination Michel Sourrouille)

2014, 10 milliards de Stephen Emmott

2014, Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique de Ian Angus et Simon Butler

2016, Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux : Essai de pyramidologie sociale et d’écologie dénataliste de Claude Courty

2017, Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence de Jean-Loup Bertaux

2019, Permis de Procréer d’Antoine Buéno

2019, Surpopulation : l’alerte mondiale : Chaque seconde, 4 enfants de plus… de Jean-Michel Hermans

2020, Démographie, l’impasse évolutive (des clefs pour de nouvelles relations Homme-Nature ) de Jean-Michel Favrot

2020, Faut-il avoir peur de la population mondiale ? de Jacques Véron (démographe de l’INED)

2020, Arrêtons de faire des gossescomment la surpopulation nous mène à notre perte de Michel Sourrouille

2022, Le Malheur de naître de Michel Tarrier

2022, Le Défi du Nombre, d’Antoine Waechter et Didier Barthès

2022, Avoir des enfants dans un monde en péril ? de Luka Cisot

2023,  La sagesse de l’éléphante. Une démographie Responsable pour une écologie efficace de Bernard Bousquet

 

 

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L’association Démographie Responsable en acte

Quelques nouvelles de l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.fr/

Articles, émissions, blogs… 

– Gilles Lacan, adhérent  et conseiller juridique de notre association «  Résilience, relocalisation, protectionnisme »

La décroissance n’est pas une idéologie, un changement de paradigme ou d’imaginaire porté par un homme nouveau, enfin devenu bon mais qui (heureusement) n’existe pas. C’est l’organisation raisonnée, pour assurer notre propre perpétuation, d’un ralentissement durable de la production et de la consommation.

– article de Bernard Bousquet, adhérent et écologue forestier, sur un sujet d’actualité « Inondations,un plan national de résilience »

Le vrai progrès comme disait René Passet est « celui qui permet l’insertion durable des activités humaines dans le milieu qui les porte ».

billet de Jane O’Sullivan publié dans la Newsletter de Sustainable Population Australia (SPA)

« Depuis 30 ans, on ferme les yeux sur la croissance de la population mondiale… »

dernier article concernant les statistiques et projections 2024 de l’INED sur le blog de Didier Barthès

……et le visionnage d’une émission de LCP, qui a été consacrée à René Dumont courant octobre. Ainsi que l’allocution que R. Dumont a prononcée en 1974 lors de la campagne pour la présidentielle. Vous remarquerez qu’à 50 ans de distance, le premier candidat écologiste tient exactement le même discours que nous sur la démographie . 

Madagascar : parrainage contraception 

La campagne que nous avons décidé de mener dans la ville de Antisiranana (Diego-Suares) au nord de l’île en partenariat avec MSI Reproductive Choices a démarré cette semaine, grâce au travail de Denis Garnier, président de notre association.  Pour ce mois de novembre, suite à une annonce sur une radio locale, Démographie Responsable finance la première visite médicale  et la pose d’un système de contraception de longue durée pour toutes les femmes volontaires qui se présenteront. Cela ne nous revient qu’à 5 euros par personne mais c’est une aide conséquente pour des femmes défavorisées sachant que le revenu moyen mensuel à Madagascar est d’environ 40 euros .

Salons :

Après 11 ans de présence au salon Primevère Eurexpo Lyon, notre inscription a été refusée cette année !

Notre association n’est visiblement pas assez politiquement correcte pour les organisateurs et certains exposants du salon. C’est évidemment contrariant, d’autant que nous sommes dans tous nos documents, ouvrages, propos au salon ou sur les réseaux sociaux absolument respectueux, modérés, non conflictuels…

Les débats aussi importants que ceux concernant  la préservation de la planète devraient éviter le dogmatisme pour être efficaces. Dommage.

Notons que la même mésaventure est arrivée à SPA, association australienne partenaire de la nôtre.

Voici ce qu’on peut lire sur leur dernière Newsletter. L’association SPA tenait un stand au Salon du Développement Durable à Perth, organisé par la députée Kate Chaney: 

Half an hour after setting up, one of Chaney’s staff members approached our stall to say that our negative, political policy messaging was not inclusive and inappropriate for such a sustainability event. We were asked to take down our campaign banners and left us with nothing much to give out to the passing parade.

(Une demi-heure après notre installation, un membre du personnel de Chaney s’est approché de notre stand pour nous dire que notre message politique négatif n’était pas inclusif et approprié pour un tel évènement de développement durable. On nous a demandé de retirer nos bannières et nous nous sommes retrouvés sans rien à distribuer au défilé)

Bibliographie sur le constat de surpopulation

1798, Essai sur le principe de population de Robert Malthus

1964, La surpopulation dans le monde (La mutation démographique, les équilibres démo-économiques, l’ère de la surpopulation) de Gaston Bouthoul

1968, La bombe P de Paul Ehrlich

1996, Surpopulation, mythe ou menace ? de Joseph Klatzmann

2006, L’Explosion démographique d’Albert Jacquard

2006, l’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) de Théophile de Giraud

2008, Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) de Michel et Daisy Tarrier

2011, Le poids du nombre de Georges Minois

2011, Faire des enfants tue… la planète de Michel Tarrier

2013, La surpopulation et ses limites de Claude Bersay

2013, Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

2014, Moins nombreux, plus heureux – l’urgence écologique de repenser la démographie (collectif, coordination Michel Sourrouille)

2014, 10 milliards de Stephen Emmott

2014, Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique de Ian Angus et Simon Butler

2016, Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux : Essai de pyramidologie sociale et d’écologie dénataliste de Claude Courty

2017, Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence de Jean-Loup Bertaux

2019, Surpopulation : l’alerte mondiale : Chaque seconde, 4 enfants de plus…de Jean-Michel Hermans

2020, Démographie, l’impasse évolutive (des clefs pour de nouvelles relations Homme-Nature ) de Jean-Michel Favrot

2020, Faut-il avoir peur de la population mondiale ? de Jacques Véron (démographe de l’INED)

2020, Arrêtons de faire des gosses – comment la surpopulation nous mène à notre perte de Michel Sourrouille

2022, Le Malheur de naître de Michel Tarrier

2022, Le Défi du Nombre, d’Antoine Waechter et Didier Barthès

2022, Avoir des enfants dans un monde en péril ? de Luka Cisot

2022, Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable de Michel Sourrouille

2023, Surpopulation… Mythe ou réalité ? Livre collectif, coordinateur Michel Sourrouille

2024, SURPOPULATION Afghanistan, France, Royaume Uni… aucun pays n’est à l’abri de Michel Sourrouille

L’association Démographie Responsable en acte Lire la suite »

Bibliographie sur le constat de surpopulation

les  derniers livres parus

2022, Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable de Michel Sourrouille

2023, Surpopulation… Mythe ou réalité ? Livre collectif, coordinateur Michel Sourrouille

2024, SURPOPULATION Afghanistan, France, Royaume Uni… aucun pays n’est à l’abri de Michel Sourrouille

un historique bibliographique

1798, Essai sur le principe de population de Robert Malthus

1964, La surpopulation dans le monde de Gaston Bouthoul

1968, La bombe P de Paul Ehrlich

2006, L’Explosion démographique d’Albert Jacquard

2006, l’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) de Théophile de Giraud

2007, No kid. quarante raisons de ne pas avoir d’enfant de Corinne Maier

2008, Faire des enfants tue (éloge de la dénatalité) de Michel et Daisy Tarrier

2011, Le poids du nombre de Georges Minois

2011, Faire des enfants tue… la planète de Michel Tarrier

2013, Compte à rebours (Jusqu’où pourrons nous être trop nombreux sur terre ?) d’Alan Weisman

2014, Moins nombreux, plus heureuxl’urgence écologique de repenser la démographie (collectif, coordination Michel Sourrouille)

2014, 10 milliards de Stephen Emmott

2014, Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique de Ian Angus et Simon Butler

2016, Surpopulation humaine – La cause de tous nos maux : Essai de pyramidologie sociale et d’écologie dénataliste de Claude Courty

2017, Démographie, climat, migrations : l’état d’urgence de Jean-Loup Bertaux

2019, Permis de Procréer d’Antoine Buéno

2019, Surpopulation : l’alerte mondiale : Chaque seconde, 4 enfants de plus… de Jean-Michel Hermans

2020, Démographie, l’impasse évolutive (des clefs pour de nouvelles relations Homme-Nature ) de Jean-Michel Favrot

2020, Faut-il avoir peur de la population mondiale ? de Jacques Véron (démographe de l’INED)

2020, Arrêtons de faire des gossescomment la surpopulation nous mène à notre perte de Michel Sourrouille

2022, Le Malheur de naître de Michel Tarrier

2022, Le Défi du Nombre, d’Antoine Waechter et Didier Barthès

2022, Avoir des enfants dans un monde en péril ? de Luka Cisot

2023,  La sagesse de l’éléphante. Une démographie Responsable pour une écologie efficace de Bernard Bousquet

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Pour un dénatalisme libertaire

Dans la perspective du règne des « Dé », décroissance, démondialisation, désurbanisation…, voici un nouveau venu avec le livre de Nicolas Lemblé,

Pour un dénatalisme libertaire

Ne pas vouloir d’enfants dans une perspective de lutte anticapitaliste

Qu’ils soient le fruit de l’amour, du hasard, de l’habitude, d’un oubli de pilule, d’une fuite de capote ou d’un viol, les enfants ne choisissent jamais de naître. Par voie de conséquence, il serait donc logique que ceux et celles qui leur donnent la vie en toute conscience y réfléchissent un minimum et puissent avoir les moyens d’un libre choix via, entre autres, l’accès à la contraception, à l’avortement et au droit des femmes à disposer librement de leur corps.

Les véroles religieuses de toutes obédiences sont depuis toujours, et à toujours, fermement opposées à tout cela. Comme le capitalisme avec lequel elles s’entendent comme cul et chemise, leur pouvoir repose avant tout sur un asservissement des femmes qu’elles réduisent à leur fonction reproductrice. Tout cela, c’est-à-dire un obscurantisme chromosomique tatoué au patriarcat, au machisme, au sexisme, à l’homophobie…, sous l’ombrelle d’un Dieu qui n’existe pas mais qui aurait dit : « Croissez et multipliez-vous ».

On l’aura compris, avoir les moyens de sa liberté de choix est et sera toujours un combat. Et un combat qui doit également prendre en compte l’espace limité de l’épanouissement de cette liberté.

Car, oui, c’est un fait, la terre est ronde et n’est qu’un espace non extensible qui ne pourra pas supporter la présence de 50 milliards d’êtres humains. Alors, on fait comment pour, sinon résoudre, du moins gérer cette problématique ? On se la joue à la chinoise avec l’obligation de pas plus d’un enfant par couple ? On stérilise de force les femmes des pays pauvres ? On… ? Les anarchistes ont abordés tout cela depuis plus d’un siècle. Ils furent des précurseurs en matière de droit à la contraception (y compris masculine), à l’avortement… Kif-kif pour ce qu’il en est des luttes contre le patriarcat, le machisme, le sexisme… Et, via le néomalthusianisme, ils ont posé le problème de l’absurdité suicidaire d’une croissance démographique sans fin dans un espace fini.

Ce livre nous conte et nous explique tout cela. Et de quelle manière ! (éditions du Monde libertaire, 181 pages pour 10 euros)

Ce livre fait aussi recension dans le mensuel La Décroissance

Pierre Thiesset : « La décroissance touche aussi la démographie, soutient Nicolas Lemblé. Dans son livre Pour un dénatalisme libertaire, il se situe dans la filiation des anarchistes néomalthusiens fin du XIXe siècle avec Paul Robin pour assumer la nécessité de la limitation des naissances. La « grève des ventres » a été historiquement revendiquée dans une perspective anticapitaliste, pacifiste, féministe, pour desserrer les contraintes pesant sur les familles, mais aussi dans une optique écologiste.

Le sujet est d’actualité à l’heure du « réarmement démographique » prônée par Emmanuel Macron. » (novembre 2024, page 8)

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Théophile de Giraud, antinataliste engagé

Théophile de Giraud est un dénataliste enragé qui a publié en 2006 un livre malheureusement resté confidentiel, « L’art de guillotiner les procréateurs (manifeste anti-nataliste) ». Il a participé au livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) » dans le chapitre, « Pour un dénatalisme radical : Save the Planet, make no baby !

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Biodiversité/Climat/Désertification, même combat

Il y a autant de COP que de traités onusiens sur l’environnement. Acronymes de Conference of the Parties, elles en sont les organes de décision. Hasard du calendrier, les COP16 sur la biodiversité, COP29 sur le climat et COP16 de lutte contre la désertification se tiennent toutes les trois d’ici à la fin d’année. L’efficacité des actions à mettre en place face à ces menaces globales dépend pourtant de la prise en compte des interactions entre ces trois problématiques.

ONG Agrisud international : Nombre des financements agissent à la fois sur le climat et sur la biodiversité : l’arrêt de la déforestation tropicale et la protection des tourbières sont par exemple des objectifs climatiques régulièrement rappelés. Leur atteinte permettrait de sauvegarder des réserves sans équivalent de biodiversité remarquable. Les causes de la déforestation sont majoritairement agricoles. Or un tiers de la population mondiale vit dans des zones arides ou semi-arides où les changements climatiques aggravent la dégradation des sols et la précarité des conditions d’existence, nous rappellera la COP sur la désertification. La lutte contre la désertification pourrait engendrer des bénéfices climatiques élevés. En remettant de la vie et de la matière organique dans les sols, on accroît leur capacité de stockage du carbone….

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COP29, les actes sont contraires aux objectifs

extraits : La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient… Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie….

COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

extraits : Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ?….

La COP15 et l’inexorable désertification

extraits : La COP15 contre la désertification s’est achevé le 20 mai 2022 à Abidjan sans résultat probant alors que la moitié de la population mondiale est affectée par le phénomène. Les délégués des 196 États membres de cette convention des Nations unies se sont séparés avec comme seul objectif, se réunir à nouveau l’an prochain. S’ils trouvaient une solution, il n’y aurait pas une autre conférence dans un autre coin sympa. Les gars de la COP26 sur le climat leur ont expliqué le truc pour visiter la planète. Notez que la Côte d’Ivoire, le pays hôte de la conférence, a perdu en l’espace de soixante ans près de 90 % de son couvert forestier en raison de la culture intensive du cacao, dont elle exporte quasi intégralement les fèves à l’étranger. Déguster sa tablette de chocolat a un prix que le consommateur ne paye pas….

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