biosphere

La démocratie prend un mauvais tournant

Hommage à la démocratie : en 2024, près de la moitié des adultes de la planète sont appelés à voter. Honte à la démocratie dont l’Inde de Narendra Modi, la Russie de Vladimir Poutine ou l’Iran d’Ebrahim Raïssi ne conservent que les oripeaux. Aucun pays n’est à l’abri, prenons la Grèce. Le 7 février 2024, le Parlement européen a adopté une résolution exprimant « sa profonde inquiétude concernant les menaces très graves qui pèsent sur la démocratie en Grèce ». Espionnage illégal à grande échelle, dégradation de la liberté de la presse, recours excessif à la force par les services de police à l’encontre de groupes minoritaires et de manifestants pacifiques… Prenons la démocratie américaine, gangrenée par l’argent et le trumpisme… Prenons Israël, un ethno-Etat qui ne traite pas tous ses citoyens de la même façon… Prenons le Pakistan, aux élections entravées…

Alain Frachon : Les autocrates en place se croient obligés d’organiser un vote – même si on connaît le résultat à l’avance. L’estampille démocratique, ça fait mieux. Mais en nombre de pays pratiquant la démocratie elle perd en qualité. Seuls trente-quatre pays sont classés dans les rangs de la démocratie libérale − élections, Etat de droit, liberté de la presse, pouvoirs et contre-pouvoirs, droits des minorités, bref, la panoplie institutionnelle complète et complexe de la vie démocratique. Avec des élections régulières passablement libres , la démocratie a connu un pic en 2000, 54 % de la population mondiale en bénéficiaient, puis le pourcentage est tombé à 50 % en 2018, à 32 % en 2019 (principalement du fait du déclassement de l’Inde). Cela nous confronte à une question-clé : « Quel modèle [de gouvernement] va prévaloir » dans les prochaines années ? Les élections au Parlement européen en juin 2024, disent les sondages, annoncent une poussée d’une extrême droite ultranationaliste.

Le point de vue des écologistes du petit nombre

La démocratie est le plus mauvais des systèmes… à l’exception de tous les autres. On ne trouve pas mieux, mais il a une faiblesse intrinsèque : il n’y a de démocratie véritable que pour un petit nombre de personnes culturellement homogène. En clair la démocratie est la principale victime de la surpopulation généralisée. Comment exprimer ce qu’il faudrait quand la France compte 68 million de sujets et la Chine 1,4 milliards ? Plus la densité de population augmente, plus fréquentes sont les interactions, et ainsi se développe nécessairement des lois plus restrictives pour réguler ces interactions. Il y a bien longtemps que cette incompatibilité entre pression du nombre et possibilité de démocratie a été mise en évidence. C’est ce que démontrait déjà Malthus en 1798, au moment de la révolution française :

« La multitude qui fait les émeutes est le produit d’une population excédante. Tant qu’il sera au pouvoir d’un homme mécontent et doué de quelque pouvoir d’agiter le peuple, de lui persuader que c’est au gouvernement qu’il doit imputer les maux qu’il s’est lui-même attiré, il est manifeste qu’on aura toujours de nouveaux moyens de fomenter le mécontentement et de semer des germes de révolution. Après avoir détruit le gouvernement établi, le peuple, toujours en proie à la misère, tourne son ressentiment sur ceux qui ont succédé à ses premiers maîtres. Cette multitude égarée est un ennemi redoutable de la liberté, qui fomente la tyrannie ou la fait naître. Si une révolution s’opéra par la populace, il faudrait s’attendre à de perpétuels changements, à des scènes de sang sans cesse renouvelées, à des excès de tout genre qui ne pourraient être contenus que par le despotisme absolu. Le gouvernement est un quartier où la liberté n’est pas, ne peut pas être fidèlement gardée.  »

Une solution, les conventions citoyennes

Démocratie grâce à des conventions citoyennes

extraits : « Nous sommes 184 citoyennes et citoyens tirés au sort, riches d’une diversité d’origines, d’expériences et d’opinions. Nos constats et nos propositions sont issus d’un exercice collectif et démocratique. Pendant 27 jours, nous avons croisé nos regards et confronté nos points de vue sur l’accompagnement de la fin de vie. Pour en comprendre les enjeux, nous avons aussi entendu et questionné près d’une soixantaine d’experts et de personnalités… Nos travaux achevés sont désormais les vôtres. Ils sont le fruit d’une délibération collective dont nous portons les conclusions au débat public. Concitoyennes, concitoyens, emparez-vous de cette question qui est un enjeu de société majeur. »…

Représentativité démocratique par panel !

extraits : La démocratie directe dans un petit groupe est à l’image des citoyens, mais dans une population nombreuse la démocratie représentative ne reflète que l’idéologie personnelle ou clanique des élus quant il n’y a pas de mandat impératif.expérimentées à l’origine dans les années 1970 par le sociologue allemand Peter Dienel ; les « cellules de planification » rassemblent des groupes de 25 personnes tirées au sort parmi les habitants d’un quartier. Mobilisés pendant plusieurs jours, ils reçoivent des éléments de formation et d’information sur le problème à traiter, puis délibèrent pour élaborer des recommandations. De nouvelles perspectives apparaissent en 1987 quand le Danish Board of Technology affine la méthode qu’il baptise « Conférence de consensus ». Ce projet a mobilisé un groupe de citoyens à qui on a soumis une question qui n’appartenait en rien à la sphère locale, elle portait sur l’usage des organismes génétiquement modifiés. La première conférence de consensus a eu lieu en France en 1998 sur le même thème…

Nos articles antérieurs sur ce blog quant à la démocratie

Quelle démocratie dans une société écologisée (2021)

Une démocratie véritable par tirage au sort (2020)

Biosphere-Info, un consensus sur le climat (2020)

Tout savoir sur les conférences de consensus (2020)

Sans écologisme, la démocratie part en vrille (2019))

Quelle démocratie en période d’urgence écologique ? (2019)

Ochlocratie : les peuples contre la démocratie (2019)

Quelle démocratie pour une société écologisée ? (2019)

Grand débat, vers une conclusion courue d’avance (2019)

Grand débat national, ce sera la grande désillusion (2019)

Climat 2019, la démocratie à l’épreuve de l’écologie (2019)

Allons bien au-delà de la démocratie représentative (2017)

Conférence de citoyen, image de la démocratie de masse (2016)

Une démocratie réelle ne peut qu’être écologique (2015)

Démocratie écologique, tout le pouvoir aux mandarins ? (2014)

Pour une démocratie écologique (Pierre Rosanvallon) (2014)

Le nucléaire, histoire d’une faillite de la démocratie (2013)

Conférence de consensus, jury citoyen et télé-réalité (2013)

démocratie et risque d’écofascisme (2011)

La démocratie prend un mauvais tournant Lire la suite »

La guerre, recherche de l’espace vital

Notre espèce n’est pas intrinsèquement violente, la guerre n’est pas le propre de l’homme. Chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, les conflits étaient brefs et peu sanglants ; ils cessaient souvent lorsqu’un homme était tué, voire seulement blessé. La bifurcation décisive a eu lieu quelque part durant le néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture, de la sédentarisation, des villes et des premiers États. 

Thomas Robert Malthus (1798) : Tournons nos regards sur les diverses contrées de l’Amérique. A l’époque où l’on fit la découverte, la plus grande partie de ce vaste continent était habité par de petites tribus de sauvages, indépendantes les unes des autres. Dans les forêts on ne trouvait pas, comme aux îles de la mer du Sud, une abondance de fruits et de végétaux nourrissants. Les habitants de cette partie du monde vivaient donc principalement des produits de la chasse ou de la pêche. On a dès longtemps remarqué qu’un peuple chasseur doit étendre beaucoup les limites de son territoire pour y trouver de quoi vivre. Si l’on compare le nombre des bêtes sauvages qui peuvent s’y rencontrer au nombre de celles qu’on peut prendre, on verra qu’il est impossible que les hommes s’y multiplient beaucoup. Les peuples chasseurs, comme les bêtes de proie, auxquelles ils ressemblent par la manière dont ils pourvoient à leur subsistance, ne peuvent être fort rapprochées. Leurs tribus sont éparses, il faut qu’ils s’évitent ou se combattent. Ainsi la faible population de l’Amérique répandue sur son vaste territoire n’est qu’un exemple de cette vérité évidente, que les hommes ne peuvent multiplier qu’en proportion de leurs moyens de subsistance.

Commentaire : L’augmentation de la densité démographique, les tensions sur les ressources et la constitution d’élites et d’esclaves sont reliées à une augmentation des violences collectives. C’est en particulier vers le Ve millénaire avant notre ère qu’une hausse de la violence létale est relevée, attribuée à des communautés humaines en forte expansion pour le partage des ressources. L’explosion démographique décuple mécaniquement les conflits violents, organisés par des structures territorialisées. Apparu vers le IIIe millénaire avant notre ère, l’Etat s’est épanoui durant les cinq derniers siècles, au point de devenir la forme de souveraineté politique de presque toutes les sociétés humaines. L’Etat moderne prétend à une souveraineté absolue exercée sur une population et un territoire donnés, sa population devient de la chair à canon au service d’un dirigeante, qu’il soit roi ou dictateur. Les gouvernements instaurent un système concentrationnaire d’ enrégimentement que sont la caserne, l’école et l’usine. Les innovations techniques rendent les conflits plus meurtriers. Les perspectives ne sont pas bonnes, surpopulation mondiale et raréfaction des ressources rendent inéluctables la multiplication des conflits.

Youness Bousenna : Les chimpanzés n’ont pas de drones, mais ils font aussi la guerre. L’Ouganda a connu, de 1999 à 2008, une vingtaine de raids meurtriers venant d’une communauté de cent cinquante chimpanzés. Un lien de causalité entre les agressions mortelles et l’expansion territoriale peut être établi maintenant que les chimpanzés de Ngogo utilisent la zone autrefois occupée par certaines de leurs victimes . Le groupe a ainsi pu étendre son territoire de 22 %, confirmant une hypothèse déjà émise, notamment, par la célèbre primatologue Jane Goodall : les chimpanzés mèneraient bien des batailles territoriales. Si Homo hérite d’une propension à la violence, près de trois millions d’années s’intercalent entre les Homo habilis et la bombe nucléaire des Homo sapiens contemporains….

Harald Welzer (Les guerres du climat, 2009) : Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins  évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre  compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Comment finira l’affaire du changement climatique ? Pas bien…

Michel SOURROUILLE : Lorsqu’on se penche sur la longue et sinistre histoire de l’homme, on réalise qu’il s’est commis plus de crimes abominables au nom de l’obéissance qu’au nom de la révolte. Le corps des officiers allemands obéissaient au plus rigoureux des codes d’obéissance et c’est au nom de ce devoir d’obéissance qu’ils commirent et cautionnèrent les actes les plus monstrueux de l’histoire humaine. C’est à Yale, dans les années 1960, qu’eut lieu la fameuse expérience de Milgram. La découverte  fondamentale de cette expérience c’est que les individus adultes font de leur mieux pour obéir aux ordres émanant de l’autorité. Il ne faut pas écouter les autorités, mais sa conscience (Howard Zinn). Si tous les citoyens devenaient objecteurs de conscience, refusant l’usage collectif des armes, il n’y aurait plus de guerre….

Lire, Manifeste du pacifisme

(Michel Sourrouille, 2010)

 

La guerre, recherche de l’espace vital Lire la suite »

Pour une forte hausse du prix de l’essence

Jouer l’autruche en baissant les prix de l’essence à court terme ne peut que conduire à une catastrophe. Les factures ne sont soutenables que tant que les prix sont limités. Mais lorsque les prix augmentent, le piège se referme. Les promesses de réduction de fiscalité, d’une part, ou de blocage des prix de l’essence, d’autre part, font florès. Funestes erreurs qui ne feraient qu’empirer le mal.

collectif 1: « La baisse des prix conduit inexorablement à une hausse structurelle de la demande, et donc à une aggravation de la situation, tant environnementale que sociale. Certes, si les Français dépensent 44 milliards d’euros de carburants, c’est qu’ils en ont besoin. Mais ce besoin est le résultat d’un aménagement du territoire et d’une organisation sociale, qui eux-mêmes sont le résultat d’une mobilité toujours plus rapide et moins chère. Une heure de smic permet d’acheter quatre fois plus d’essence en 2020 qu’en 1960. Le mouvement global a encouragé la mobilité : des voitures démocratisées, un réseau routier gratuit développé, etc. En conséquence, les distances parcourues ont augmenté d’un facteur 10 en deux siècles, causant étalement urbain, périurbanisation, éparpillement… Investir dans l’efficacité et la sobriété est une vraie réponse… »

Le débat entre écologistes

Michel SOURROUILLE : Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons par exemple contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… (René Dumont, son programme lors de la présidentielle en 1974)

Franchab : Le dogme « moins c’est cher, mieux c’est » conduit a minima à du gaspillage, quel que soit le produit considéré : carburant, électricité, données mobiles pour nos portables… Je passe une partie de l’année en pleine campagne. Mes voisins vont au village faire leurs courses. Certains se garent devant la boulangerie, puis reprennent leur voiture pour aller chez le boucher (à 200m), puis la reprennent pour aller à la pharmacie (150m),… Chacun va faire ses propres courses, bien sûr. Quitte à retrouver un voisin à la pharmacie.

MING : Relativiser le poids de la France dans l’émission globale des gaz à effet de serre ou prôner les libertés individuelles pour justifier de ne rien faire me scandalise. La sobriété n’a pas qu’un but écologique mais également de bien être. Hier, à vélo, sur la côte varoise il y avait longtemps que je n’avais pas subi autant de nuisances automobiles : bruit, échappements, taille énorme de bcp de véhicules… c’était invivable.

Corentin : Le problème est que si on touche à la voiture, on a une révolution sur les bras, sur laquelle surfe sans vergogne le populisme (d’extrême-droite en particulier).

NFGS : D’une façon générale, je me demande bien comment résoudre la contradiction de la priorité au pouvoir d’achat et à la sauvegarde de la planète…

Ysé2 : La planète va se charger de résoudre la contradiction !

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Prix de l’essence, des socialistes sans boussole

extraits : En définitive, le problème du socialisme, c’est le terme social. Le social passe pour le gouvernement avant les réalités écologiques, ce qui ne peut qu’amener à de fausses promesses et des désillusions. Pour retrouver une boussole, les socialistes devraient affirmer que l’économie n’est qu’une sous-partie du social, et le social une variable déterminée par les contraintes écologiques, à commencer par l’état des ressources naturelles. A quand la taxe carbone que les socialistes hors du pouvoir avaient dénommé contribution énergie ?

Le prix de l’essence n’augmente pas, dommage !

extraits : Baisser le prix de l’essence va à l’encontre des fondamentaux : une ressource qui se raréfie (le pétrole) devrait augmenter sans cesse et de plus en plus vite au moment où on s’approche des limites de l’épuisement. En 2005, l’institution financière Ixis CIB notait que si le prix du pétrole avait augmenté depuis 1974 au rythme optimal d’une ressource épuisable, il vaudrait déjà 122 dollars en 2005 (alors qu’il ne cotait que 66,6 dollars). Le même organisme évoquait la possibilité d’un cours du baril à 360 dollars en 2015. Le pétrole le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne brûle pas. Un gouvernement responsable devrait planifier une augmentation de 10 % du prix de l’essence chaque année (doublement tous les 7 ans) pour que les consommateurs de carburant anticipent le choc pétrolier qui peut arriver d’un moment à l’autre et commencent à adapter leur modes de déplacements.

Module sur le pic pétrolier… à diffuser

Voici une séance de formation à l’enjeu pétrolier qui pourrait faire le buzz grâce à vos relais, chers lecteurs.

A) Commencer par un sondage dans l’assistance avec 3 choix personnels possible :

1. baisser ou stabiliser le prix du carburant (c’était la méthode F.Hollande en 2012)

2. accepter une hausse (minime) de prix

3. programmer dans le temps une forte hausse avec intervention de l’Etat

Le résultat montre que la presque totalité du groupe sondé va choisir l’option 1. Il faut donc une démonstration argumentée sur le baril d’or noir.

B) le prix du pétrole

B1) Présenter les différentes manières de fixer le prix de l’essence :

prix du marché pétrolier, mécanisme de l’offre et de la demande (vision à court terme) : prix actuellement bas.

prix correspondant au coût de l’extraction (moyen terme) : entraîne une hausse progressive.

prix correspondant à la rareté croissante (long terme) : une forte hausse est inéluctable.

B2) Faire un graphique montrant que le prix grimpe de manière exponentielle quand on arrive à la barre verticale symbolisant la fin du pétrole conventionnel (en 2050 environ). Indiquer ce qu’est un choc pétrolier (1973, 1979, 2008), c’est à dire une variation conjoncturelle du prix à fort impact sur le PIB (choc pétrolier).

C) les quantités de pétrole

C1) Faire un graphique montrant le pic du pétrole conventionnel en 2006 (la quantité). Cette date indique le moment où la difficulté de pomper davantage de pétrole entraîne une baisse des quantités extraites.

C2) Présenter les différentes actions sur les quantités. Actuellement le pic pétrolier ne se fait pas encore sentir car :

on utilise le pétrole non conventionnel (sables bitumineux, pétrole de schiste, off-shore profond)

on fait appel aux agrocarburants, à la liquéfaction du charbon, au méthane ou à l’hydrogène

on utilise des sources d’énergie alternatives comme les voitures électriques (nucléaire, éolien, photovoltaïque, etc.)

on espère un saut technologique (4ème génération du nucléaire, ASTRID, ITER, agrocarburants de 3ème génération, etc.)

D) relations entre prix et quantités

D1) Une hausse de prix entraîne une hausse des quantités, ce qui fait que le pic pétrolier n’est pas un sommet, mais un plateau ondulant. La fin du pétrole est donc repoussée d’année en année (depuis cinquante ans, on annonce chaque année qu’il n’y aura plus de pétrole dans 50 ans).

D2) Mais ce système a une fin inéluctable, la merde du diable est une ressource non renouvelable. Persévérer dans l’extraction entraîne des inconvénient technologiques croissants : compétition entre agrocarburants et ressources alimentaires, fortes pollutions des ressources fossiles non conventionnelles, échec de certaines technologies (surgénérateur)… Sans compter le réchauffement climatique entraîné par la combustion du pétrole.

Conclusion

Théoriquement, plus rapidement on préparerait la sortie des énergies fossiles, plus la transition énergétique serait facile. Un mouvement politique responsable aurait indiqué qu’une augmentation du carburant de 10 % chaque année (doublement de prix en 7 ans) était nécessaire. Il fallait préparer les citoyens à la civilisation de l’après-pétrole. Mais nous n’avons pas compris les leçons des chocs pétroliers des années 1970, nous n’avons rien fait pour économiser le pétrole, le choc pétrolier ultime qui se profile sera d’autant plus brutal. Nous serons confrontés à des guerres et violences pour l’accès aux ressources. Certaines analyses du complexe militaro-industriel l’envisagent déjà.

Comme Il est maintenant trop tard politiquement pour mettre en place une taxe carbone conséquente, nous allons inéluctablement vers un rationnement par l’instauration d’une carte carbone pour chaque personne. Pour une acceptation sociale de la pénurie à venir, une incitation psychosociologique devrait être mis en place, appel à l’effort des citoyens, à la sobriété énergétique dans tous les domaines. Cet exercice que nous venons de faire (avec vous) peut contribuer à la prise de conscience.

Ouverture du sujet : à qui appartient le pétrole qui est sous terre ? A l’émir de tel ou tel pays arabe ? A la multinationale qui exploite les gisements ? Au consommateur final qui paye son essence ? Ou bien aux générations futures ? La question était piégé, le pétrole appartient à la Terre. La lutte contre le réchauffement climatique impose de laisser sous terre les énergies fossiles qui sont source de gaz à effet de serre. Forer pour atteindre une ressource non renouvelable bien cachée dans ses entrailles constitue un viol de notre Terre-mère.

1liste des signataires : Christian de Perthuis, fondateur de la chaire Economie du climat ; Hélène Gassin, présidente de l’association NégaWatt ; Patrice Geoffron, membre du conseil scientifique de l’Alliance pour la décarbonation de la route ; Thomas Matagne, président et fondateur d’Ecov.

Pour une forte hausse du prix de l’essence Lire la suite »

Danemark, surpopulation dans le futur

On pense « surpopulation » pour des pays pauvres, et dans nos pays riches on se plaint plutôt de la baisse de natalité et du vieillissement de la population. Mais notre richesse par le PIB résulte principalement de la révolution thermo-industrielle commencée au XIXe siècle. Toutes les analyses scientifiques sur le caractère exponentiel de nos croissances montrent que cette civilisation va s’effondrer au cours de ce XXIe siècle. Les prévisions du rapport au Club de Rome de 1972 sur les limites de la croissance restent valides aujourd’hui. Les pays riches deviendront des pays pauvres et donc surpeuplés, même des pays actuellement avantagés comme le Danemark.

En plus de 7 300 kilomètres de littoral (contre 5 500 kilomètres pour la France métropolitaine), ce pays de 6 millions d’habitants en 2024 (4,58 millions en 1960) est aussi le deuxième pays à l’altitude la plus basse d’Europe, juste derrière les Pays-Bas. Les Danois ont découvert le 19 octobre 2023 à quoi ressemblerait leur futur. La « tempête du siècle » s’est abattue sur le royaume. Le niveau de la mer a dépassé plus de deux mètres à certains endroits du littoral. A l’avenir, avec la montée du niveau de la mer, les tempêtes n’auront pas besoin d’être particulièrement violentes pour provoquer des événements similaires à la tempête du siècle. Dans le pire scénario du réchauffement climatique, une élévation de 50 centimètres du niveau de la mer, ces catastrophes seront quarante fois plus fréquentes au Danemark, à la fin du siècle. Si l’accord de Paris était respecté, ils auraient lieu sept fois plus souvent. Mais l’accord de 2015 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne reposait que sur la bonne volonté des États, c’est-à-dire sur rien. D’où le premier facteur qui montre que le Danemark est surpeuplé, où mettre tous ces gens qui vont être chassés par la montée des eaux ?

Pourtant ce qui est mis en évidence actuellement dans les médias, c’est la surpopulation « carcérale » au Danemark. Ce pays veut même délocaliser ses prisonniers dans d’autres pays ! A croire qu’il n’y a pas de surpopulation humaine au Danemark. Il est vrai que l’apparence est trompeuse, un pays riche, une économie florissante, une densité moyenne acceptable pour un pays européen (146 hab./km2 en 2021), mais c’est déjà plus du double de la densité mondiale, 61 hab./km2. Le taux de fécondité de 1,67 enfants par femme (2020) est en dessous du seuil de renouvellement de 2,1. La démographie du pays se stabilise, même si le taux de croissance est encore positif. La superficie n’est que de 43 000 km² (sans les îles Féroé et le Groenland).

Avec une superficie agricole frôlant les deux tiers du pays, l’agriculture danoise ne pèse que pour 1 % du PIB national, alors que le secteur agroalimentaire représente plus de 8 % de ce même PIB. Grâce à l’aquaculture, le Danemark se positionne même comme premier exportateur européen de poissons et de fruits de mer. Ce pays détient environ 15 % de parts du marché mondial des ingrédients alimentaires (émulsifiants, colorants …), il exporte entre 95 et 98 % de sa production totale. Tourné vers l’exportation, le Danemark souffrira quand l’idée de souveraineté alimentaire de chaque territoire et l’idéal de nourriture non transformée industriellement prendra de l’ampleur. Les principaux secteurs d’activité sont les industries chimiques, pharmaceutiques et biotechnologiques, avec des industries de niche dans les énergies renouvelables et la biotechnologie. Mais le Danemark dispose de ressources naturelles limitées, ce qui entrave le développement futur. Actuellement le taux de chômage est faible, soit 4,2% en 2023 contre 7,1% en France. Les Danois entre 60 et 64 ans sont parmi ceux qui travaillent le plus en Europe (61%), de même que les jeunes Danois (15-24 ans, avec 57%). Mais les statistiques présentes ne disent rien du chômage futur quand la déplétion des ressources fossiles entraînera une baisse drastique d’un PIB dont le niveau élevé dépend principalement de l’énergie exosomatique des esclaves énergétiques.

Le plus inquiétant est le degré d’urbanisation du Danemark, près de 90 %. Toute ville qui ne peut s’approvisionner dans sa propre ceinture vivrière court le risque d’une famine de masse quand les circuits mondiaux de distribution vont s’enrayer. L’idéologie du libre échange commence en effet à être derrière nous, les protectionnismes se multiplient et cela peut faire rapidement boule de neige. De toute façon une ville tentaculaire étouffe la convivialité des rapports entre habitants. L’agglomération de Copenhague, avec plus d’un million d’habitant, est certes en tête du classement des villes « les plus sûres » du monde. Classée en fonction de différents critères, la capitale danoise a obtenu, sur une échelle de 0 à 100, un score de 82,4. Mais depuis 2014 des enfants de 10 à 14 ans étoffent régulièrement les registres de la criminalité de la police de Copenhague ; la hausse spectaculaire inquiète les autorités. Rien n’est jamais acquis définitivement.

Un chômage réduit, une agriculture et une industrie mondialisée et l’abondance actuelle de biens et services au Danemark empêche de penser « surpopulation ». Mais nous avons montré que les perspectives sont mauvaises, le sort des générations futures paraît peu enviable, au Danemark et ailleurs…

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

Danemark, surpopulation dans le futur Lire la suite »

Albert Jacquard découvre la surpopulation

Albert Jacquard (né en 1925, mort le 11 septembre 2013) était un biologiste, généticien, professeur à l’Université de Genève et directeur de recherches à l’Institut national d’études démographiques (INED). Il est un des rares analystes qui a découvert progressivement la réalité de la surpopulation et qui l’a exprimée publiquement. Pas un mot sur sa position malthusienne dans sa fiche wikipedia, pas un mot dans la nécrologie du MONDE lors de sa disparition.

1977. dans les archives du MONDE

Dr ESCOFFIER-LAMBIOTTE : En matière démographique, et pour M. Albert Jacquard, la mutation à laquelle assiste notre génération pourrait conduire à l’apocalypse : « Les premiers hommes n’étaient que quelques millions. L’invention de l’agriculture, il y a dix mille ans, par la manne alimentaire qu’elle procure, déclenche la première révolution démographique. L’effectif humain passe rapidement à 300 millions d’hommes à l’époque de Jésus-Christ. Survient alors la seconde mutation : la victoire sur la mortalité infantile conduit à une augmentation exponentielle des populations qui passent de 1 milliard 200 millions d’hommes en 1850 à 2 milliards 500 millions un siècle plus tard. Au rythme actuel, il y aura 50 milliards d’hommes à la fin du siècle prochain, ce qui signifie que toutes les terres émergées auront la densité humaine du Japon.

La démonstration de M. Jacquard, qui s’appuie sur l’espace vital et le nombre des mètres carrés, montre la gravité d’une situation que ne changeraient en rien l’exploitation d’énergies nouvelles ou les comprimés de protéines…Un système qui n’est pas autorégulé ne peut aboutir qu’à une explosion… Si les rapports de force ne sont pas proportionnels aux effectifs humains, ils seront alors et nécessairement d’ordre totalitaire » , conclut M. Jacquard.

1987. Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau d’Albert Jacquard (édition du Seuil)

Cette boule bleue, c’est là que j’habite. Ou plutôt c’est là que nous habitons. Car je n’y suis pas seul. Nous autres les humains, nous sommes en 1987 près de 5 milliards, si nombreux que pour les compter un par un en passant de l’un à l’autre à chaque seconde, il me faudrait plus de 160 ans.

La première « révolution démographique » a eu lieu il y a 400 000 ou 500 000 ans, lorsque les hommes ont apprivoisé le feu. Les hommes l’ont utilisé pour se mettre à l’abri du froid et des prédateurs, également pour cuire les aliments, ce qui leur a permis d’accroître la variété et la quantité de nourriture disponible. Un recul de la mortalité a été progressivement obtenu, entraînant une augmentation de l’effectif. Il semble que, pour l’ensemble de la planète, il y avait quelques centaine de milliers d’hommes. La seconde « révolution démographique » s’est produit entre 40 000 et 35 000 ans avant J.-C. A l’époque des chasseurs-cueilleurs, l’effectif est cependant limité par la nourriture disponible. Sans doute ce changement est-il dû à une amélioration du climat accroissant les ressources végétales et animales nécessaires aux hommes. On estime que, dans des conditions moyennes, un seul individu a besoin pour survivre des végétaux et des animaux produits spontanément par une étendue de terrain d’environ 200 hectares. Un groupe d’humains d‘une centaine de personnes doit dont disposer d’un territoire de 20 000 hectares, l’équivalent d’un carré de 14 km de côté : l’actuel hexagone français pourrait supporter seulement 250 000 habitants  environ : c’est ce que les spécialistes appellent la « capacité de charge ». En quelques milliers d’années la population s’est stabilisée au niveau de 4 ou 5 millions d’hommes.

Cet équilibre a été rompu par l’invention de l’agriculture il y a quelque 10 000 ans avant J.-C. Les populations se sédentarisent, forcent la terre à produire des céréales, domestiquent les animaux, stockent la nourriture. La capacité de charge des territoires fait véritablement un bond. Pour nourrir une personne, il ne faut pas 200 hectares, mais 1 ou 2 ha si l’on pratique l’élevage, et 0,2 ha si l’on cultive des céréales. Les enfants participent aux tâches collectives, les couples sont incités à procréer. L’effectif mondial passe à 50 millions, puis 10 millions. Par la suite le rythme d’accroissement se ralentit en raison d’une remontée de la mortalité. Les premières villes apparaissent, entraînant de plus grands risques d’épidémies. L’appropriation des terres a pour corollaire un désir d’expansion et aboutit à des conflits parfois dévastateurs. Le palier de 200 millions peu avant J.-C. subsiste pendant tout le premier millénaire de notre ère.

Vers la fin du du XVIIe siècle commence la quatrième révolution démographique. Elle correspond à une plus grande efficacité dans la lutte contre les maladies et contre la mort : mesures d’hygiène, meilleur alimentation, invention de la vaccination… entraînent un rapide recul de la mortalité des enfants. Pour 100 naissance, il ne restait au temps de Louis XV (1710-1775) que 75 enfants à 1 an, 58 à 5 ans. Aujourd’hui (en 1987) en Europe, pour 100 naissances, 99 enfants sont encore en vie à 5 ans. La mort, sans que nous en ayons bien conscience, a changé de visage. Elle était autrefois associée aux bébés, elle l’est aujourd’hui presque exclusivement aux vieillards.

Le nombre des humains viens, nous l’avons vu, de s’accroître brutalement. Notre planète s’est simultanément rétrécie sous nos pieds. Non certes si on la mesure en kilomètres ; sa circonférence en compte toujours environ 40 000. L’évolution démographique et les bouleversements technologiques ont abouti à une planète où désormais tous les hommes sont interdépendants. Le groupe dont nous faisons partie n’est plus une bande de chasseurs, un village de cultivateurs, une nation, il est l’ensemble des Terriens.

2006. L’Explosion démographique d’Albert Jacquard (édition Le Pommier)

Nos ancêtres les chasseurs-cueilleurs, et plus près de nous les éleveurs et agriculteurs, utilisaient ce que la Terre voulait bien leur fournir. A partir de 1950, c’est véritablement l’explosion : le troisième milliard est obtenu en 1960 au bout de 35 ans, le quatrième 15 ans plus tard (1975), le cinquième après 12 ans (1987), ainsi que le sixième (1999) et le septième.

Il ne s’agit plus d’éviter la disparition de l’espèce par une insuffisance de fécondité mais par excès de celle-ci. Un nouveau devoir s’impose : gérer l’effectif des hommes. La capacité de charge de la Terre en humains n’est pas une donnée de la nature, elle dépend de notre comportement. Si ce sont des Parisiens utilisant chaque jour leur voiture et passant leurs vacances dans un club aux Seychelles, les six milliards actuels sont déjà insupportables. Il ne s’agit pas seulement de gérer notre effectif ; il faut décider de prendre ou non au sérieux le mot égalité. Y aurait-il un homme de trop sur la Terre ? Si la réponse est oui, lequel ? Moi ?

Les autorités chinoises ont adopté des mesures qui nous horrifient : limitation de la descendance de chaque femme à un enfant, avortement obligatoire pour respecter cette limite. Ce qui est arrivé à la Chine nous enseigne que les mesures à prendre pour échapper à la sursaturation humaine sont d’autant plus sévères que celle-ci est plus rapprochée. Une maîtrise démographique ne peut être réalisée sans de profondes déchirures ; c’est le cœur même de nos cultures qui est en cause. Toutes devront procéder à une remise en cause douloureuse et tout particulièrement la nôtre dont la responsabilité est la plus décisive puisqu’elle sert, provisoirement, de modèle aux autres.

2013. Mort d’Albert Jacquard, déni de la surpopulation

Il était malthusien, LE MONDE du 14 septembre 2013 n’en dit rien. Dans la rubrique « Disparitions », Albert Jacquard est présenté comme généticien, humaniste et militant de gauche. Ce n’est pas anodin que LE MONDE ne voit dans Albert Jacquard que son militantisme présentable, Droit au logement, lutte contre le nucléaire civil et militaire, son positionnement contre le Front National et la croyance aux inégalités génétiques. Mais il a été aussi décroissanciste et malthusien. Il y a des sujets qu’il faut éviter quand ils fâchent…

PS : La France dispose d’une superficie cultivable d’environ 27 millions d’hectares. Selon le raisonnement d’Albert Jacquard, il faut au moins 1 ha pour nourrir un peuple d’éleveurs, la France n’aurait donc jamais du dépasser 27 millions de personnes pour un régime carné. Nous atteignons 68 millions d’habitants en 2024.

Albert Jacquard découvre la surpopulation Lire la suite »

Le smartphone nous pourrit la vie

De la part d’un correspondant, François Diebolt. Il réside au Canada, mais il rencontre les mêmes problèmes qu’en France !

Au risque de passer pour un dinosaure, j’ai, jusqu’à présent, réussi à me passer de smartphone et à mener une vie quasi normale. Mais j’ai perdu mon accès en ligne à mon compte bancaire car l’application sur smartphone est incontournable. Je reçois des injonctions d’autres institutions me réclamant mon numéro de smartphone pour faire des doubles vérifications de mon identité.

Le site tictactrip_eu confirme la tendance : « Aujourd’hui, les bornes SNCF se font plus rares, les guichets SNCF ouverts également, surtout dans les villes et villages. Nous allons vers un voyage et un billet de train SNCF 100% dématérialisé… Vous pouvez profiter gratuitement du e.billet SNCF pour voyager plus simplement, en utilisant votre smartphone…

Même sur le site service-public_fr, on prépare la transition:  « La carte Vitale sous forme d’application mobile se déploie progressivement sur le territoire jusqu’au 31 décembre 2025. » Je trouve ces pratiques abusives à plus d’un titre:

1) ces organismes ont pris la décision unilatérale de conditionner certaines prestations de service à la possession d’un smartphone et de son abonnement, ce qui entraîne des dépenses non négligeables ;
2) cette vérification d’identité n’est possible qu’en passant par les GAFAM, détenteurs exclusifs et monopolistiques des technologies et données nécessaires, sans qu’il soit possible de contrôler ce qu’ils font de nos données personnelles ;
3) les GAFAM eux-mêmes se sont montrés vulnérables au piratage ;
4) les cellulaires ont une obsolescence programmée de 18 mois et moins, à comparer aux autres preuves d’identité – passeports et cartes d’identité – qui ont une validité de 10 ans et sont biométriques et contrôlés par les gouvernements.

Une fois de plus, on nous impose des contraintes sous couvert de facilité, on nous pousse au consumérisme (2 milliards de téléphones dans nos poubelles chaque année), le tout au profit de la surveillance de masse.

Nous sommes complètement en accord avec le constat de François. Comme l’avait autrefois démontré Jacques Ellul, la technologie nous échappe :

« La machine a créé un milieu inhumain, concentration des grandes villes, manque d’espace, usines déshumanisées, travail des femmes, éloignement de la nature. La vie n’a plus de sens. Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine… Lorsque la technique entre dans tous les domaines et dans l’homme lui-même qui devient pour elle un objet, la technique cesse d’être elle-même l’objet pour l’homme, elle n’est plus posée en face de l’homme, mais s’intègre en lui et progressivement l’absorbe. »

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Portable, suis-le le seul à ne pas en avoir ? (2018)

extraits : Le portable est un excellent objet de débat sur la limitation des besoins. En tant qu’enseignant de sciences économiques et sociales, je commençais par un sondage en classe de seconde : « Qui possède un portable… Qui en est à son premier, son second, son troisième, etc. » Tous les élèves ou presque avaient déjà leur portable. Pire, la plupart en était déjà au deuxième, troisième, quatrième modèle… Ces adolescents croient qu’il faut changer de téléphone comme on change de chemise ! Les comportements sont sous l’emprise des marchands qui formatent nos désirs. Quand je confisquais un portable en classe, l’élève venait m’implorer à la fin du cours de lui rendre immédiatement, « il en avait tellement besoin » ! L’addiction est palpable. Or le portable est un instrument très sophistiqué qui comporte des éléments naturels rares et difficiles à recycler….

Le portable comme système d’aliénation consentie (2016)

extraits : Les usages du téléphone portable peuvent être considérés comme des révélateurs de la nature de l’hyper modernité qui définit nos sociétés. Dès le premier chapitre de son livre*, Francis Jauréguiberry se livre à une identification minutieuse des usages du portable, régis par la spontanéité, l’impulsivité, le cocooning téléphonique – besoin d’être rassuré par une présence – jusqu’à la téléphonite, maladie aiguë qui caractériserait le branché consultant compulsivement son petit écran. Le désir d’ubiquité médiatique – être ici sans être là – se donne à voir dans l’« envol du branché ». Le portable favorise aussi la contagion de l’urgence, et les critères de gestion, de rationalité et d’efficacité du monde professionnel en viennent à envahir la sphère privée….

Pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? (2015)

extraits : On a bien interdit de fumer à l’école, pourquoi n’interdirait-on pas le portable à l’école ? Ce débat se retrouve dans LE MONDE, nous avons confronté les pour et les contre pour en tirer ensuite quelques conclusions.
Contre le portable : Le maire de New York, Michael Bloomberg, a interdit en 2005 les téléphones mobiles dans les écoles publiques de New York.

Pour le portable : Le maire de New York, Bill de Blasio, a autorisé en 2015 les téléphones portables à l’école : « Nous avons actuellement une politique qui fait qu’il est impossible pour les parents de communiquer avec leurs enfants. Qui a mis ces enfants au monde ? Les parents. Qui est, en premier lieu, responsable de leur sécurité et de leur bien-être ? Les parents. »

Contre : « Et avant l’invention du portable, les parents étaient quoi ? Irresponsables ? »

Pour : « Ma fille utilise son smartphone pour télécharger des e-books, faire ses devoirs, envoyer des courriels à ses professeurs. »…..

Autonomie de la technique, obligation du téléphone portable (2014)

extraits : Il arrive un moment où l’évolution technologique devient contre-productive : pourquoi remplacer la téléphonie fixe alors que c’était devenu un service universel ? Une innovation chasse l’autre, ainsi pour la communication à distance. Les premières cabines téléphoniques apparaissent à Paris en 1881 dans l’enceinte de l’Exposition internationale d’électricité, cinq ans après l’invention du téléphone. Deux ans plus tard le premier réseau de cabines publiques est mis en service à Reims, il y en avait neuf… Atteignant le nombre de 162 000 fin 1983, le réseau des Publiphones atteint son apogée, en 1997 avec 250 000 unités. Le parc français est alors le plus dense d’Europe, avec 4 cabines pour 1000 habitants. Depuis, l’histoire du Publiphone ressemble à une lente agonie.la mode des portables rend inutile la cabine téléphonique, tout le monde balade son mobile dans la rue….

sans portable ni carte bancaire, ce sera notre avenir (2013)

extraits : Que faire ? Se passer d’ordinateur, de portable et autres gadgets électroniques. Cela semble impossible. En dix ans, le téléphone portable est passé de l’état de curiosité à celui d’outil. 80 % des Africains en possèdent un. 800 millions de personnes utilisent le GPS, disponibles depuis l’an 2000. Le SMS, âgé de dix ans seulement, est devenu le langage universel de la jeunesse. Nous n’avons ni portable, ni GPS, ni même de carte bancaire. Nous sommes pour la simplicité volontaire et la réduction de notre poids sur la planète. Notre exemplarité ne sera suivi que quand les gens y seront obligés. La raréfaction des hydrocarbures et autres ressources naturelles montreront à tous dans quelques années que nous avions raison de ressentir les limites de la planète et de l’exprimer dans notre mode de vie….

Nomophobie, la peur sans portable (2012)

extraits : Une phobie est une peur, souvent irrépressible comme l’arachnophobie, la peur des araignées. Les médias viennent de consacrer la nomophobie, non la peur des lois comme l’étymologie le laisserait supposer, mais la peur panique d’être privé de son téléphone portable : nomophobie, contraction de « no mobile phobia ». Le mot a été inventé au cours d’une étude menée en 2008 par la UK Post Office à propos des angoisses subies par les utilisateurs de téléphones mobiles. Environ 58 % d’hommes et 48 % de femmes souffrent de cette phobie en Grande-Bretagne….

le portable, technique douce ou dure ? (2011)

extraits : Les techniques que nous utilisons devraient être douces à la nature, douce aux communautés humaines. Prenons l’exemple de la communication orale. Rien de plus simple, nous pouvons échanger directement, facilement. Mais notre société a tout compliqué. Le tout petit enfant mâchouille quelque chose au moment de la poussée des dents. Alors les usines mettent sur le marché des morceaux de caoutchouc reproduisant un portable, avec touches et tout. L’intoxication commence. Puis est venue pour l’enfant l’accumulation de jouets, à Noël et autres anniversaires : une montagne de jouets nécessitant presque tous des piles électriques. Pas étonnant qu’à 7-8 ans, l’enfant réclame déjà son téléphone personnel ! Mais ce n’est plus à l’autonomie que l’enfant accède, c’est à la soumission à une société thermo-industrielle….

non aux portables (2008)

extraits : Il faut changer de portable aussi souvent que l’exigent la mode, le « progrès » et les fabricants. Plus que tous ses prédécesseurs, ce gadget pousse au mimétisme et au conformisme si chers au marchandising. Faites le test, dites à vos collègues que vous n’avez pas de portable ; la majorité s’esclaffe : « T’es contre le progrès ? Tu t’éclaires à la bougie ? » Ou s’inquiètent : « Mais comment tu fais ? » Le portable est typique du système d’innovation qui consiste à vendre les remèdes aux maux causés par les innovations précédentes. Vous ne parlez plus à vos voisins à cause de la télévision ? Téléphonez-leur ! Mais pourquoi aurions-nous besoin d’une médiation électronique pour communiquer si ce n’est pour nous adapter à un monde qui atomise chacun de nous et qui morcelle nos vies….

Le smartphone nous pourrit la vie Lire la suite »

Camille Étienne et la question démographique

Le livre de Camille Étienne veut dépasser notre inertie collective : « L’impuissance n’est qu’une obéissance. » Constat louable, d’autant plus que Camille a obtenu pour parler de « soulèvements » la faveur des médias. Regardons de plus près son sous-chapitre, « L’illusion démographique ».

1) Cela commence bien :

« La mouvance dite « no kids » embrasse cette fastidieuse déconstruction du patriarcat qui avait la main-mise sur le corps des femmes. Et c’est tant mieux. D’autres renoncent à fonder une famille par conscience écologique. Ils sont de plus en plus nombreux à l’assumer : pourquoi entraîner quelqu’un qui n’a rien demandé dans un monde qui me terrifie ? »

2) Une page plus loin le discours change fondamentalement, l’antithèse l’emporte :

« … Mais sans vouloir pousser quiconque à faire des enfants, cette culpabilité pré-parentale de certains militants témoigne d’une approche du problème écologique qui est peut-être dangereuse. Une approche comptable. Elle traite du nombre d’enfants par femme comme du problème majeur de la catastrophe écologique. Ce qui est faux. Il s’agit d’habitudes de consommation et de production à changer, d’un rapport au monde, et non d’un être au monde. Ce discours « no kids » est souvent utilisé par les fervents défenseurs de la surpopulation. Si le système Terre sature, c’est que nous serions trop nombreux. Il existe pourtant assez de ressources agricoles pour nourrir l’humanité en agroécologie. Là où le bât blesse, c’est dans la répartition de ses ressources. Ce discours nataliste [?] est parfois empreint de colonialisme : on pointe du doigt les pays où le nombre d’enfants par femme est le plus élevé (Inde, Togo, etc.) sans préciser que ce sont aussi les pays à la plus faible responsabilité historique en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Sans préciser non plus que ce sont ceux qui exercent la plus faible pression sur les écosystèmes…. »

3) Camille ne fait là qu’exprimer les éléments de langage d’une certaine gauche qui n’a pas lu Malthus. Mais en bonne élève dotée d’un master en économie à Sciences Po Paris, elle fait une synthèse… qui fait qu’on ne sait plus où elle va :

« Il s’agit d’opter pour les moyens les plus efficaces de réduire nos émissions. Faire des enfants, dans nos sociétés industrialisés, étant le geste le plus émetteur, c’est aussi le premier que nous devrions sacrifier. Mais si l’on continue à tirer le fil de cette pensée, alors le plus grand impact que nous pourrions avoir n’est autre que notre propre mort. Vivre à un impact sur le monde. Il me semblerait plus judicieux de nous préoccuper de quels enfants nous allons laisser au monde. De nous affairer à en faire une génération qui sait rompre avec la sinistre logique d’autodestruction qui est la nôtre. Je trouve fascinant de constater le nombre de gens qui ont décidé de se soulever en devenant parents. »

Camille Étienne fonctionne par approximations et méconnaissance totale de l’analyse malthusienne. Elle en oublie la thématique écologique essentielle qui dit que tout n’est qu’interdépendance, qu’on ne peut opposer le nombre de conducteurs et le nombre de voitures, la société de consommation et la foule de ceux qui veulent consommer davantage, les radicaux « no kids » et les enfants qu’on ne sait plus comment éduquer...

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Camille Etienne pour un soulèvement écologique

extraits : La très militante Camille Etienne publie son premier livre le 19 mai 2023, « Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective ». C’est actuellement la chouchou des médias, mais des gens très méchants lui cherchent des poux chaque fois qu’elle ouvre la bouche….

S’engager avec les écologistes malthusiens

https://www.demographie-responsable.fr/

Camille Étienne et la question démographique Lire la suite »

Jean-Marc Jancovici, 1 milliard d’humains ?

Comment parler des chocs écologiques sans renoncer à la complexité et sans ennuyer ? Faut-il rassurer les individus ou, au contraire, les effrayer pour les mobiliser ? Comment répondre aux contre-vérités entendues parfois ? LE MONDE interroge Jean-Marc Jancovici.

Jean-Marc Jancovici : Quand vous avez un incendie quelque part, la bonne stratégie est-elle de dire : « Il y a le feu ! », ou : « Je ne vais pas en parler parce que ça fait peur aux gens » ? Moi, je pense qu’il vaut mieux le dire. Le médecin qui vous annonce que vous avez une saloperie, il pense à la fois qu’il vous est utile et il est certain qu’il ne vous sera pas agréable. Personne n’aime, mais c’est une réalité. Par contre vous ne parlez pas de la même manière à un lycéen ou à des élus locaux. Mais la base physique reste la même pour tout le monde. Ce sont les explications intermédiaires qui ont besoin d’être plus ou moins longues en fonction du public auquel on s’adresse.

LE MONDE : Que répondez-vous à l’argument : « Les humains se sont toujours adaptés à tout, on arrivera bien à s’adapter » ?

Jean-Marc Jancovici : L’espèce humaine peut s’adapter, il n’y a aucun doute. Mais de qui parle-t-on ? De chacun des 8 milliards d’individus qui composent aujourd’hui l’espèce humaine ? La bonne question consiste à se demander si nous sommes prêts à prendre le risque que l’espèce humaine survive avec juste 1 milliard de représentants. Si la réponse est oui, on peut totalement se désintéresser de la question du réchauffement climatique. Si la réponse est : « On aimerait quand même qu’il n’y ait pas trop de dégâts », alors on a raison de se faire des cheveux blancs. Dans la population dans son ensemble, il y a toujours un bon paquet de climatosceptiques. D’une certaine manière, même à 4 °C de réchauffement global, il y en aura toujours ! C’est le vieux proverbe Shadok : « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. » L’idée que tout cela demande des renoncements paraît inacceptable.

LE MONDE : Et l’idée selon laquelle il faudrait avoir confiance dans le progrès, que grâce à la technologie, on va bien trouver une solution ?

Jean-Marc Jancovici : La technique n’a jamais été en soi porteuse d’un projet de société. Ça fait un siècle et demi qu’on fait du progrès technique tous azimuts et ça fait un siècle et demi que les émissions de gaz à effet de serre augmentent. Si le progrès technique était capable de résoudre de lui-même des problèmes environnementaux globaux, on n’aurait déjà plus de problèmes avec les poissons, plus de problèmes avec le climat, plus de problèmes avec l’érosion de la biodiversité, etc. L’essentiel du progrès technique aujourd’hui n’est absolument pas fait pour résoudre les problèmes d’environnement.

La solution technologique, c’est la solution facile parce qu’elle ne nous demande pas de changer nos habitudes. Elle consiste à dire : « On va vous donner une voiture propre, vous allez pouvoir continuer à la conduire sur les mêmes distances et ça ne vous coûtera pas plus cher. » Cela apparaît bien préférable à : « Je vais devoir me lever deux heures plus tôt pour prendre un vélo… »

LE MONDE : Comment répondez-vous à l’idée selon laquelle 2 °C de plus ou de moins, ça ne change rien ?

Jean-Marc Jancovici : Le dernier grand bouleversement climatique que la Terre a connu représente 4 °C d’augmentation en dix mille ans et ça a radicalement changé tous les continents de moyennes latitudes. C’est une explication facilement compréhensible.

LE MONDE : Et quand on entend : « La France, c’est 1 % des émissions mondiales, ça ne pèse rien, ce n’est pas nous qui allons faire bouger les lignes » ?

Jean-Marc Jancovici : Alors, on peut répondre que de Gaulle était un crétin, puisque au moment où il est parti à Londres, il représentait beaucoup moins de 1 % de la population française. Quand un mouvement est émergent, il y a toujours moins de 1 % des gens qui s’en préoccupent, au début. La deuxième manière de répondre à ça, c’est de dire que l’homme est un animal social, donc mimétique. Et donc ce n’est pas parce qu’au début on représente 1 % du mouvement que ce sera toujours le cas, parce qu’on n’est pas à l’abri que d’autres se disent : « Tiens, ce n’est pas complètement idiot ce qu’ils sont en train de faire. » Le troisième argument fait appel à l’énergie. Il consiste à dire que même si les autres se fichent du climat, de toute façon, en Europe, nous sommes déjà sous contrainte en ce qui concerne l’approvisionnement en pétrole et en gaz.

Le point de vue des écologistes

La biosphère a mis au point des mécanismes extraordinairement efficaces, qui gèrent la planète depuis au moins 3,8 milliard d’années ; un tissu complexe, adaptable, rien ne saurait remplacer la dynamique du vivant . Les humains devraient se mettre au service des lois de la nature. N’oublions pas la variable démographique. L’empreinte écologique des 8 milliards de terriens est égale à 1,7 planète Terre, ce qui équivaut à la dilapidation irréversible du capital naturel. Curieusement cet aspect n’est pas étudié par Jancovici. Le marché des ressources naturelles est sous tension, les cours mondiaux vont s’envoler, provoquant la hausse irrémédiable du prix des biens de consommation. Nous allons entrer en décroissance économique, et pas seulement démographique. La solution nucléaire qui a le soutien de JMJ ne fera rien à l’affaire.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Jean-Marc Jancovici, coming out malthusien (mai 2022)

extraits : « La nature, la planète, n’acceptera pas d’avoir 10 milliards d’habitants sur Terre ad vitam æternam vivant comme aujourd’hui. La seule question c’est comment va se faire la régulation. Ou bien on essaie de la gérer au moins mal nous-mêmes, ou bien ça se fera de manière spontanée par des pandémies, des famines et des conflits. Il vaudrait mieux s’en occuper et en discuter, même si c’est un débat difficile. La France a déjà commencé un peu à faire une réduction de la natalité, avec en moyenne moins de deux enfants par famille….

Tout savoir sur Jean-Marc Jancovici (mars 2022)

extraits : « Le monde dans lequel nous vivons est un monde fini, et croire que nous disposerons toujours des ressources énergétiques à notre disposition aujourd’hui, c’est se bercer d’illusions. L’alternative à ne pas imposer de contrainte, c’est que la contrainte arrivera d’une manière qu’on n’a pas choisie. Beaucoup de gens sous-estiment cruellement “le sang et les larmes” qu’il faudra pour parvenir à la neutralité carbone.J e vais vous donner un seul chiffre : 5 %. Il faut que les émissions de CO2 baissent de 5 % par an. Ce chiffre nous est imposé par la physique, il ne peut pas être négocié en votant une loi au Parlement…

Bibliographie, les livres de Jean-Marc Jancovici 

Le plein s’il vous plaît (2006)

C’est maintenant ! Trois ans pour sauver le monde (2009)

Le changement climatique expliqué à ma fille (2009)

Changer le monde, tout un programme (2011)

Dormez tranquilles jusqu’en 2100 et autres malentendus sur le climat et l’énergie (2015)

Jean-Marc Jancovici, 1 milliard d’humains ? Lire la suite »

Léon Marchand entre dans la légende olympique

Avec 68 millions de Français, il n’est pas étonnant que certains révèlent des compétences exceptionnelles. Il suffit d’ajouter à un héritage génétique particulier un milieu familial de sportifs et dès l’enfance un entraînement de dingue pour briller d’or olympique. Bob Bowman pensait avoir tutoyé les limites du corps humain avec Michael Phelps. Depuis qu’il a pris Léon Marchand sous son aile, en août 2021, l’entraîneur voit toutes ses certitudes voler en éclats.Léon Marchand vient de boucler un marathon aquatique de six courses en trente-six heures, mais il a paru aussi décontracté que s’il avait disputé une coupe régionale interclubs. Déjà champion olympique du 400 m 4 nages, le nageur de 22 ans a triplé la mise, mercredi 31 juillet 2024, en s’imposant dans la foulée sur le 200 m papillon et le 200 m brasse.

Deux courses en à peine deux heures aux JO 2024. Il a toujours été très bon en papillon, il avait le corps idéal : il était très bon en ondulations et il avait des longs bras. Et c’est déjà en classe de 3e qu’il s’est mis à travailler la brasse. « La brasse, c’est vraiment une nage à part. Si on n’a pas les bonnes jambes, c’est compliqué. Léon, il a ce ciseau qui le propulse avec une force incroyable, alors qu’il n’a pas des grosses jambes », renchérit son oncle Christophe Marchand, lui-même ancien nageur olympique. « Ce gamin a la flottabilité de sa mère [Céline Bonnet, ancienne nageuse olympique] et une glisse incroyable, confirme Christophe Marchand. Ça, c’est inné, on l’a ou on ne l’a pas. » De bons gènes donc, il a des mains énormes, limite palmées.

Tout cela est anecdotique, des jeux olympiques dispendieux ne sont que le symptôme d’une société de spectacle qui se grise de paillettes pour oublier ses problèmes.

Commentaires sur lemonde.fr

François G. : Ah c’est bien, on a notre héros national. Le président va lui faire des bisous et tâter ses pectoraux, les présentatrices télé vont se pâmer, on va vendre des tee-shirts… Tout va bien.

Lmi : oui, c’est un exploit fort et admirable et c’est enthousiasmant d’avoir « notre » idole, nous qui manquons d’idoles morales sociales politiques… Je pense aussi aux semaines/mois/années de très dur labeur, à cette vie de galérien, aux privations, aux kines-osteo-diététiciens, aux médecins et au paradoxe de ce système de très haute technologie et de corps physique si improbable… Que va devenir ce corps une fois usé et exploité à fond ?

01/08/2024 – 07h41 : D’ici quelques temps parlera t’on d’une formidable dépression nerveuse le frappant ? C’est ce qui semble attendre les nageurs de haut niveau (et la plupart des sportifs de haut niveau, en vérité). Phelps le premier, qui, après avoir surmonté sa descente aux enfers, se bat pour une approche respectueuse de l’enfant-futur athlète, aujourd’hui encore soumis à un conditionnement cynique et brutal dans un seul but : l’or olympique.

Dr Ascolin : L’eau claire est dans le bassin, pas dans les veines ! C’est franchement ridicule, il enchaîne les courses et gagne les titres, tout en restant frais et dispo. Décidément, la naïveté n’a plus aucune limite. Le peuple a ses jeux du cirque, il exulte, crie, applaudit et se divertit. Navrant !

Mze Simba : Aucun de ses adversaires n’a invoqué un possible dopage. Ce sont ses capacités hors normes et des milliers d’heures d’entraînement et de sacrifices qui ont permis un tel exploit. Bravo Léon.

Plop4 : Le dopage est toujours une question, mais on sait qu’il a été testé ces jours-ci. Les prédispositions sont manifestes, et l’une des caractéristiques de la natation est que l’on peut vraiment décortiquer les mouvements et la morphologie des nageurs pour le grand public. Moins facile dans d’autres sports.

Le point de vue des écologistes sur les JO

Jeux olympiques à Paris, à éviter absolument

Léon Marchand entre dans la légende olympique Lire la suite »

Ukraine/Russie, parlons objection de conscience

Les accords d’Helsinki de 1975, fruit de la première Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, « consacrent l’inviolabilité des frontières européennes, rejettent tout recours à la force et toute ingérence dans les affaires intérieures ». La Russie a donc violé le droit international en envahissant une partie du territoire ukrainien. Qu’en est-il dans cette situation d’état de guerre de la considération de l’objection à l’usage des armes ?

Sam Biesemans (23/12/2023) : Je constate qu’en Ukraine on n’accepte pas la dissidence et l’expression des quelques pacifistes ukrainiens, comme par exemple Youri Sheliansko, objecteur de conscience et juriste chercheur à la faculté de droit de Kiev. Il a été assigné à résidence, on a saisi son ordinateur et le téléphone portable pour l’empêcher de développer son action. Il avait reçu récemment le Sean MacBride Peace Prize du Bureau international de la paix pour son engagement… et quelques jours après il a été licencié de l’université. C’est un pacifiste intégral qui préconise la négociation pour aboutir à la paix, ce qui est en discordance avec le discours officiel en Ukraine et la propagande antirusse. En Ukraine, on a d’ailleurs suspendu le droit à l’objection de conscience qui existait depuis l’indépendance, en 1991. Ils sont environ 3 000 Ukrainiens à avoir déjà quitté le pays, principalement vers la Moldavie.

En Russie, par contre, le droit à l’objection de conscience n’a pas été supprimé ; la loi est toujours en vigueur. C’est peu connu, mais des jeunes effectuent donc un service civil, par exemple dans les hôpitaux. Évidemment les jeunes qui sont objecteurs sont aussi souvent des militants du mouvement anti-guerre ou contre toute « opération spéciale » ; donc ces personnes- sont mises au ban de la société. L’association des objecteurs de conscience russes vient d’être mise sur la liste des « agents de l’étranger », ils ne peuvent dès lors plus rien faire publiquement en Russie ; leurs activités sont organisées à partir de l’étranger par des objecteurs qui sont parvenus à fuir. Près de 300 000 jeunes russes ont fui hors de leur pays pour échapper à la conscription, surtout en direction de la Géorgie et quelques autres pays limitrophes, mais les frontières russes avec l’Union européenne sont fermées.

Ce qui me préoccupe, c’est que pour le moment le droit d’asile pour ces objecteurs n’est pas reconnu au sein de l’Union européenne, y compris pour les jeunes russes qui étaient en train d’étudier dans un État-membre de l’UE au moment de l’invasion. Il n’y a, à cet égard, pas de directives générales ministérielles, y compris en Belgique. Toutes les demandes sont traitées individuellement par les fonctionnaires, contrairement au cas des réfugiés ukrainiens où il y a un accord européen. Par contre, en France, depuis juillet 2023, il existe des directives en faveur de l’asile des Russes pouvant prouver leur opposition à la guerre. En ce qui concerne l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a demandé que les pays européens renvoient en Ukraine les jeunes devant faire leur service militaire. La Pologne vient de commencer à le faire, par contre la Hongrie a décidé de ne pas donner suite.

état des lieux

Ukraine. La conscription est rétablie en 2015. Le service militaire est de 18 mois. Seuls les objecteurs de conscience fidèles d’une des dix religions énumérées dans un décret gouvernemental sont reconnus. La religion orthodoxe, majoritaire dans le pays, est exclue de la liste. Pourtant, en juillet 2013, le Comité des droits de l’homme des Nations unies souligne que le droit à l’objection doit être ouvert à toutes les convictions, religieuses ou non. Le 16 janvier 2023, la cour d’appel d’Ivano-Frankivsk a rejeté l’appel de Christian Vitaly Alekseenko contre sa condamnation à un de prison pour avoir refusé, pour des motifs religieux de conscience, de se soumettre à l’appel dans l’armée.

Russie. La constitution de 1993 reconnaît le droit à l’objection de conscience mais la loi organisant le service alternatif n’a été votée qu’en 2002 et mise en vigueur en 2004. Entre-temps, les objecteurs comparaissent dans des procès aux verdicts divers. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’intérêt pour l’objection de conscience a explosé. Toutes organisations confondues, il devrait y avoir 10 000  cette année. Conformément à la Constitution russe, un militaire de carrière, peut également résilier son contrat en raison de ses convictions. Cette année 203, il devrait y en avoir plusieurs centaines. L’armée fait pression sur ces soldats, mais finit par les laisser partir – pour le moment….

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Objection de conscience en temps de guerre

Alexander Belik, Russe  : il n’est pas si difficile de refuser le service militaire en Russie, car il existe un service civil. Jusqu’à récemment, il ne fallait de toute façon pas trop s’inquiéter de la conscription, admet Alexander : « La plupart du temps, ils t’oublient. » Belik a toutefois opté pour la voie de la confrontation – il voulait officialiser son refus. « Je leur ai fait comprendre que j’étais un fauteur de troubles. » Alexander Belik a étudié le droit à Saint-Pétersbourg. Mais les connaissances dont il a besoin en tant qu’objecteur de conscience et activiste ne s’apprennent pas à l’université. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022 a fait doubler le nombre de personnes qui refusent de faire leur service militaire. Elles font souvent appel à l’aide d’Alexander.

Yurii Sheliazhenko, Ukrainien : «Quand j’ai réalisé que l’école nous enseignait une forme de patriotisme militaire, j’étais déçu et en colère. » Il n’existe pas d’alternative au service militaire, ni d’objection de conscience en Ukraine. Les objecteurs de conscience risquent des amendes et des peines de prison. Seuls quelques groupes religieux échappent à cette règle. Et défendre le pacifisme en temps de guerre est chose difficile. Aujourd’hui, Yurii est président du Mouvement pacifiste ukrainien et membre du conseil d’administration du Bureau européen des objecteurs de conscience (EBCO). Il reste fidèle à ses convictions : chaque être humain a le droit de refuser de tuer, «La violence engendre la violence ».

objecteur de conscience en temps de guerre

extraits : II serait dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. A mon avis le principe le plus fiable reste donc celui des non violents : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. » Si les Ukrainiens avaient laissé les chars russes arriver à Kiev sans intervenir, un gouvernement pro-Poutine aurait été mis en place, mais il n’y aurait eu aucun mort. Certes une dictature peut perdurer, mais cela ne dure que si les citoyens font preuve de soumission volontaire. Aucune dictature n’est éternelle, d’autant plus qu’elle repose le plus souvent sur une seule personne. Le problème n’est donc pas l’absence temporaire de démocratie réelle dans un pays, mais l’inertie des peuples.

Soutien aux réfractaires russes en Ukraine

extraits : Anciens déserteurs, réfractaires à la guerre d’Algérie et d’autres guerres plus récentes, objecteurs de conscience, insoumis au service militaire, antimilitaristes, nous sommes solidaires des réfractaires, insoumis, objecteurs et déserteurs de l’armée russe qui refusent de participer à la guerre menée en Ukraine. Ils doivent être accueillis dans le pays de leur choix, en tant que réfugiés politiques !Nous sommes pour le droit à l’objection de conscience dans tous les pays et toutes les circonstances.

Déclarons-nous tous objecteurs de conscience

extraits : Le droit à l’objection de conscience au service militaire repose sur l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ou de conviction. Bien que le Pacte ne mentionne pas explicitement un droit à l’objection de conscience, le Comité des droits de l’homme a indiqué dans son observation générale no 22 (1993) qu’un tel droit pouvait être déduit de l’article 18, dans la mesure où l’obligation d’employer la force au prix de vies humaines peut être gravement en conflit avec la liberté de conscience et le droit de manifester sa religion ou ses convictions.

Ukraine/Russie, parlons objection de conscience Lire la suite »

Nos articles quotidiens de juillet 2024

Voici tous les articles publiés en juillet 2024 sur ce blog

A chacun d’ouvrir la ou les problématiques de son choix…

tendances structurelles

L’après 7 juillet, la nécessaire radicalisation

Guerre civile en France… au Kenya… partout

la société du spectacle

Tour de France cycliste, à éviter absolument

Jeux olympiques à Paris, à éviter absolument

Surtourisme et décroissance de la mobilité

questions écologiques

Des cancres à l’Élysée, désastre pour l’écologie

Bréviaire des empoisonneurs industriels

Le pillage des fonds marins à l’étude

Une filière nucléaire hors sol

Fusion nucléaire : l’ITER sans avenir

La Terre, déesse Gaïa ou simple machine ?

L’ ASPAS et les Réserves de Vie Sauvage

la question malthusienne

Surpopulation : 10,3 milliards en 2085 !?

Les mots « surpopulation humaine », un tabou

Mathilde Gérard n’aime pas la démographie

Fermeture des frontières au Japon

Au Sénégal : « Jeunes, restez en Afrique »

question pacifisme

Démilitarisation, le point de vue de V. Cheynet

Décroissance : Désarmons la France !

Agir en pleine et bonne Conscience

Tous responsables de l’incivilité croissante

élections, piège à cons

élection, un vrai/faux « piège à con » !

Marine Tondelier contre Marine Le Pen, le choc

Brésil, Hongrie, France, l’ED au pouvoir

Le Rassemblement national, climatosceptique !

On garde Macron, plus pour longtemps. Ouf !

Jean-Luc Mélenchon, un boulet égocentré

Edgar Morin, 103 ans et la dent dure

questions sociétales

Rire pour réfléchir, au risque de provoquer

Éducation thérapeutique et fin de vie

Pluralisme… sans C8 ni NRJ12 !!!

Des insectes dans nos assiettes, berck

Pour échanger ou abonner une connaissance

biosphere@ouvaton.org

Merci de votre attention,

et faites connaître notre blog biospheremerci

Nos articles quotidiens de juillet 2024 Lire la suite »

Rire pour réfléchir, au risque de provoquer

– Air : substance nutritive fournie par une généreuse providence pour engraisser les pauvres.

– Ce fils à son père affalé dans son fauteuil : « Papa, c’est décidé, je pars rejoindre une communauté décroissante en Espagne… » et le père sans lever les yeux de son journal : « Super, fiston. Si tu passe par Andorre ramène-moi des clopes, tu veux… »

– Gabriel Attal, quand il était porte-parole du gouvernement : « Nous, on ne dit pas aux jeunes : “Demain, vous ne prendrez plus l’avion”, mais : “on met les moyens pour inventer l’avion de demain.” »

– Un sage a dit, « si tu échoues sur une île déserte avec une bible électronique, tu as trois heures d’autonomie… »

– La différence entre un désert et une forêt, ce n’est pas l’eau, c’est l’homme.

– Sketch de Guillaume Meurice diffusé le 29 octobre 2023 dans « Le Grand Dimanche soir » : « Alors en ce moment, il y a le déguisement Nétanyahou, qui marche pas mal pour faire peur. Vous voyez qui c’est ? Une sorte de nazi, mais sans prépuce. »

– Pierre Arditi, Jean-Pierre Raffarin, etc. : « L’aversion d’une partie de la société bloque les recherches sur les biotechnologies… Or les progrès scientifiques et technologiques ont indéniablement permis de réduire la faim dans le monde… Le progrès scientifique ne doit pas être arrêté… »

– Imaginez que les arbres nous donnent la WIFI, nous arrêterions la déforestation. Quel dommage, ils ne produisent que l’air dont nous avons besoin pour respirer !

– programme écolo du RN : L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique… Nous devons inventer, innover, transformer ! Ce n’est pas la croissance qui doit s’arrêter, c’est le contenu de la croissance qui doit changer… Les Français pourront continuer à sortir leur famille en voiture, à prendre des bains chauds, à apprécier le feu de bois dans la cheminée et à fêter Noël !

Un producteur de bois a déclaré un jour qu’en regardant un arbre, tout ce qu’il voyait était un tas d’argent sur une souche.

– Charrue : instrument qui réclame à grands cris des mains habituées au porte-plume.

– Edgar-Yves Junior Monnou a grandi entre la France et le Bénin. Son conseil : « Que les Africains virent tout le monde et qu’ils s’assument ! » Son père, Edgar-Yves Monnou, a été ministre des affaires étrangères du Bénin de 1995 à 1996. Le papa n’a pas tenu rigueur à « Junior » de l’avoir peint en « voleur ». Il est censuré par Comédie+, une chaîne du groupe Canal+. Dans son sketch « La corruption », il avait fait un parallèle entre Vincent Bolloré, actionnaire majoritaire de Canal+, et Alpha Condé, président de la République de Guinée.

– Pour les riches, des couilles en or, pour les pauvres, des nouilles encore.

– INED, Institut National d’Études Démographiques : « C’est une idée reçue de penser qu’en étant moins nombreux, nous allons mieux vivre. Nos ancêtres de 1800, qui étaient un milliard, vivaient très mal et souffraient de famine. Leur espérance de vie plafonnait à 25 ou 30 ans. En deux siècles, nous avons fait d’énormes progrès, tout en nous multipliant par 6,5. »

L’idée de « gérer » l’espèce humaine comme si nous étions des animaux sauvages ou d’élevage nous choque. Pourtant, dans l’histoire de la biologie, toutes les espèces qui ont surexploité les ressources de leur environnement ont subi un effondrement de leur population, parfois fatal pour l’espèce entière.

– Cadavre : produit fini dont nous sommes la matière brute. La tâche la plus stupide que puisse prendre un être humain est, sans aucun doute, l’édification d’un tombeau à son usage. La solennité du moyen en accentue la futilité du but connu à l’avance. 

– Allez les vers ! Optez pour la crémation si le slogan ne vous plaît pas.

– L’humanité disparaîtra, bon débarras.

– Les microbes auront le dernier mot.

Rire pour réfléchir, au risque de provoquer Lire la suite »

Éducation thérapeutique et fin de vie

Fin de vie. Cet acte terminal doit naître de la volonté du patient de choisir les conditions de sa mort. Mais qui consent à quoi ? Trop souvent, le consentement se résume à la signature d’un document manifestant l’approbation d’un patient à un traitement thérapeutique proposé par le médecin, ce qui fait de celui-ci une personne passive, subissant un traitement, plutôt qu’un acteur de sa maladie et de sa trajectoire de soins. Le risque est alors que l’éducation thérapeutique se réduise à l’effort du corps médical pour mener le patient vers le traitement recommandé par l’évolution de la maladie, sans porter une réelle attention à sa propre volonté. Subsiste en quelque sorte un héritage « paternaliste » au sein duquel l’autorité médicale prédominerait.

La fin de vie met en jeu un processus de construction sociale du consentement.

Bernard Baertschi, Jean-Charles Duclos-Vallée et Antoine Glauzy : L’Académie nationale de médecine a pu émettre des réserves à l’égard de cette aide qui irait à l’encontre de la vocation du médecin et du serment d’Hippocrate. Mais aujourd’hui le code de la santé publique définit ainsi l’aide active à mourir :  la prescription à une personne par un médecin, à la demande expresse de celle‑ci, d’un produit létal et l’assistance à l’administration de ce produit par un médecin » (article 1, L. 1110-5-4). Notre projet, que nous appelons l’« éducation thérapeutique », réside dans la capacité des professionnels de santé à faire du patient un acteur autonome dans sa maladie, capable de se donner et de suivre sa propre règle. L’aide active à mourir nous invite alors à repenser non pas le consentement, mais la demande du patient. Rappelons que depuis la loi Claeys-Leonetti de 2016, la législation donne le droit aux patients de rédiger des directives anticipées, de faire entendre leur souhait de ne pas s’engager dans ce qui pourrait être un acharnement thérapeutique, et autorise une sédation profonde pour les malades en phase terminale. Malgré ces avancées, l’aide active à mourir n’est pas reconnue officiellement. Une perspective de changement implique de redéfinir le rôle du médecin qui ne se situerait plus dans une position de surplomb, mais comme un accompagnateur fournissant une « aide ».

La gravité du sujet rappelle que le médecin ne prend pas en charge une maladie, mais qu’il aide un patient à penser sa vie. Le médecin doit consentir au choix du patient de ne pas prolonger un traitement ou de l’aider à mourir.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Fin de vie, Emmanuel Macron procrastine

extraits : Le pape ne se pas fait prier pour donner son avis sur l’euthanasie: « On ne joue pas avec la vie ! On ne joue pas avec la vie, ni au début ni à la fin… Aujourd’hui, soyons attentifs aux colonisations idéologiques qui vont à l’encontre de la vie humaine. Sinon ça finira avec cette politique de la non-douleur, une euthanasie humaniste. » De son côté le chef de l’État français, aux prises avec des interrogations personnelles et des considérations politiques, hésite, hésite, hésite…

Blocage palliatif sur la fin de vie

extraits : L’association ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) a été fondée en 1980. Dans un récent sondage commandé à l’Ifop par l’ADMD (octobre 2022), les Français expriment leur rapport à l’aide active à mourir.79% des Français se disent confiants dans un médecin qui se déclarerait favorable à l’euthanasie… Les spécialistes des soins palliatifs ne sont pas de cet avis !…

Serment d’Hippocrate et fin de vie digne

extraits : Serment d’Hippocrate ! Ce n’est pas un texte ancien, probablement rédigé au IVe siècle avant notre ère, maintes fois réécrit, n’ayant aucune valeur juridique, qui doit être brandi pour empêcher la légalisation de l’aide active à mourir. Signé de la main d’un seul homme, il n’est que le témoignage d’une époque où la médecine en était encore à ses balbutiements…

Éducation thérapeutique et fin de vie Lire la suite »

Tous responsables de l’incivilité croissante

Nos jeunes écoutent, entendent, lisent aussi tout ce qui circule. Le civisme est maltraité partout, des plateaux de télévision aux bancs de l’Assemblée nationale, parce que les adultes ont oublié qu’ils agissaient sous le regard des mineurs. C’est aussi simple que cela : les élèves sont le reflet des travers du monde des adultes.

Thibaut Poirot : Deux choses manquent en effet à l’équation dans un « réarmement civique » qui agite la matrice du passé : la force de nos exemples et l’idée d’une morale universelle défendue par toute la société. Les cours d’enseignement moral et civique n’échappent pas à ce chemin de souffrance : devoir expliquer à des jeunes qu’il faut se comporter quasiment à l’opposé de leur monde. Faites un cours sur la démocratie ? « Oui, mais le 49-3 ! » Faites un cours sur la représentation ? « Oui, mais tel député a fait ça. » Faites un cours sur la citoyenneté et l’environnement ? « Oui mais on continue à polluer. » Faites un cours sur l’indépendance de la justice ? « Oui mais untel a dit que les juges, etc. » Faites un cours sur l’information ? « Telle chaîne, ils ont monté ça. » Les élèves sont aussi nourris constamment par une morale de l’évitement de la règle, nous négocions tous son contournement, son exemption.

Dès lors, le remède ? Les associations universalistes, l’entretien d’un jardin partagé, des opérations de ramassage de déchets, c’est cet univers-là qui mérite d’être mis en lumière. L’école fait ce qu’elle peut, comme elle le peut. Stage d’observation obligatoire en 2de ? Il serait bien plus porteur de donner le choix à chaque élève entre un stage « jeune sapeur-pompier », à la sécurité civile, de secourisme, de solidarité inter-âges, de protection de l’environnement, etc. Le civisme n’est pas un discours, c’est une pratique incarnée

L’intelligence collective sur ce blog biosphere

L’intelligence collective, impossibilité majeure

extraits : Sur ce blog biosphere, le commentateur Michel C. fait feu de tout bois contre le malthusianisme et se heurte à fleuret non moucheté à Tsp qui ne voit que surpopulation. Par contre, entre le climatosceptique Tsp et le partisan du GIEC Michel C., ça chauffe à feu continu. Comme quoi, entre deux personnes qui semblent intelligentes et bien informées, le rapprochement des points de vue semble impossible de toute éternité. Ce blog, qui se voudrait promouvoir l’intelligence collective, est bien emmerdé, que faire pour réconcilier l’inconciliable, Poutine et l’Ukraine, Hamas et Israël, climatosceptiques et malthusiens ! Comme l’exprimait Nicolas Hulot, « il n’y aura pas de sortie de la myopie démocratique si les citoyens ne sont pas eux-mêmes les défenseurs d’une conscience élargie du monde dans le temps et dans l’espace. »

Ouf, l’écologie devient intelligence collective

extraits : Un maelstrom de conversions à l’écologie parcourt LE MONDE. Le plus réconfortant, c’est que cela touche tous les centres de pouvoir, élus, médias, culture. Ainsi par exemple….

GPT, intelligence artificielle et/ou collective

extraits : Avec ChatGPT, tout se passe désormais comme si créer une œuvre consistait à assembler des extraits d’œuvres antérieures. Avec ce blog biosphere, l’enjeu est de reproduire ce qui se dit de plus significatif publiquement sur notre avenir commun. C’est la même démarche. De notre point de vue d’écologistes, c’est l’imaginaire social qui conditionne nos comportements. Nous assistons aujourd’hui à une dégradation des imaginaires par le consumérisme et à un abrutissement spectaculaire avec la société des loisirs. Nous sommes soumis à l’imaginaire de la démesure et à la boulimie des privilégiés, soumis à la surenchère de la marchandisation et de l’endettement massif. Nous sommes bercés par l’imaginaire des partisans des jolies centrales nucléaires tellement propres et de l’imaginaire extractiviste. Nous sommes victimes de la colonisation de notre imaginaire par le productivisme et le croissancisme…

Tous responsables de l’incivilité croissante Lire la suite »

La Terre, déesse Gaïa ou simple machine ?

Les programmes de la NASA ont créé les images iconiques qui ont nourri notre imagination et les connaissances qui permettent l’émergence d’une préoccupation écologique mondiale. Une rupture visuelle se produit avec les premières images de la Terre grâce au programme Apollo. Les photos « Lever de Terre » (1968) et « La bille bleue » (1972) : soudain, notre planète apparaît dans son intégralité, perdue dans l’immensité noire. Que penser ? Que faire ?

Youness Bousenna : Côté pile, Gaïa (la Terre-mère) s’appréhende comme une totalité organique. La vie a modelé en profondeur son environnement terrestre, suggérant que la biosphère forme une « machine trop puissante » pour être seulement passive. La chimie moderne démontre que la Terre fonctionne comme un vaste cycle, par exemple le carbone relie la respiration du règne animal (qui en expulse) et végétal (qui s’en nourrit). Côté face, ces technologies, issues d’une collaboration mêlant l’armée, la recherche et l’industrie, furent d’abord conçues au service d’un « géopouvoir » servant le fantasme d’une maîtrise toute-puissante de la Terre. Les humains se croient les pilotes tout-puissants d’une planète assimilée à une machine.

Ces deux visions reposent sur un dénominateur commun : la solution aux problèmes environnementaux viendra des experts et de la technique, plus que de la démocratie. James Lovelock (1919-2022) en arrive à prôner une suspension de la démocratie, il déteste le mouvement politique écologiste, soutient le nucléaire et la géo-ingénierie. Son soutien infaillible à l’industrie se double de conflits d’intérêts constants.

Le point de vue des écologistes écartelés entre culte de Gaïa et technoscience

La figure de Lovelock est effacée aujourd’hui au profit du géochimiste russe Vladimir Vernadski (1863-1945), qui a théorisé la notion de biosphère en 1929. Elle est définie comme la pellicule à la surface de la Terre transformée par la vie. Aujourd’hui elle est tellement transformée par les humains qu’on a pu parler d’anthropocène.

La crise écologique nous ramène au temps du mythe : nous vivons un moment indéterminé, où notre conception même de la Terre est bouleversée. «Il est aujourd’hui tard, beaucoup trop tard pour sauver la planète telle que nous la connaissons», expliquait James Lovelock en 2009 à l’AFP, à quelques mois de la conférence de Copenhague sur le climat (COP15) qui s’était soldée par un échec retentissant. «Préparez-vous à d’énormes pertes humaines», disait-il.

L’ancien ministre de l’écologie Yves Cochet tient le même discours, « Bientôt les politiques auront pour tâche principale de diminuer le nombre de morts ». Que ce soit guerres, famines ou épidémies, il est vrai qu’il y a beaucoup à faire pour réguler une planète Gaïa surpeuplée, surarmée et sur-consommatrice…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

James Lovelock est mort le 27 juillet 2022

extraits : « La régulation de la fécondité participe du contrôle démographique, mais la régulation du taux de mortalité n’est pas la moins importante. Maintenant que la Terre court le danger imminent d’évoluer vers un état chaud et inhospitalier, il semble amoral de s’acharner à vouloir prolonger notre espérance de vie au-delà de sa limite biologique normale.Si nous voulons continuer d’exister sans craindre les catastrophes naturelles, nous devons dès maintenant soumettre la croissance démographique à de fortes contraintes. En fin de compte, c’est Gaïa, comme toujours, qui opérera la réduction de population et éliminera ceux qui enfreignent ses règles… »

Bruno Latour et Gaïa, la Terre-mère

extraits : « S’il est vrai que les humains ont construit artificiellement leur propre environnement, à l’intérieur duquel nous sommes confinés, il faut nous intéresser à ce dont nous dépendons, la température globale, la biodiversité. Cela change complètement le rapport au sol, c’est cela « atterrir ». Gaïa, la « Terre-mère », cette notion résume justement le changement de « lieu » que nous ressentons avec la pandémie. Pour exercer quelque forme politique que ce soit, il faut une Terre, un lieu, un espace… »

La revanche de Gaia, un réchauffement irréversible

extraits : La situation actuelle rappelle à James cette année 1938, où les gens, les politiciens, tout le monde savait que la grande guerre arrivait, mais personne n’agissait de manière sensée. De la même façon aujourd’hui le désastre peut survenir soudainement, la catastrophe est à la porte, mais l’espèce humaine ne fait rien. La Biosphère peut ajouter qu’on préfère se battre pour une caricature de Mahomet et pour épuiser les dernières gouttes de pétrole. Il n’y a pas de rationalité à long terme de l’action humaine…. (écrit le 5 juin 2006 par Michel Sourrouille)

culte de Gaïa

Extraits : En vérité la foi en dieu, la confiance dans notre technique ou notre engagement en faveur du développement durable passe à côté d’une réalité : notre dépendance. Si nous ne prenons pas soin de la Terre, elle le fera elle-même en nous rendant indésirables. Les croyants feraient bien de porter un regard neuf sur notre demeure terrestre et y voir un lieu saint, partie intégrante de la Création, mais que nous avons désacralisé. Maintenant que nous sommes plus de six milliards d’individus affamés ou avides, aspirant au style de vie des pays développés, c’est-à-dire à la vie urbaine, nous empiétons de plus en plus sur le domaine de la Terre vivante. Puisque le seuil fatidique du réchauffement climatique a bien été franchi, peut-être devons-nous prêter une oreille attentive aux « écologistes profonds » comme Arne Naess et les laisser nous guider….

La Terre, déesse Gaïa ou simple machine ? Lire la suite »

Une filière nucléaire hors sol

Dans un entretien au « Monde », l’auteur du « Nucléaire imaginé. Le rêve du capitalisme sans la Terre » analyse la façon dont la relance de la filière nucléaire puise dans le récit construit dans les années 1950-1970 autour d’une énergie autonome, minimisant les difficultés techniques et humaines.

Ange Pottin : « L’imaginaire construit dans les années 1950-1970 trouve aujourd’hui une nouvelle vie chez les promoteurs de la filière nucléaire : une technologie de pointe qui va rétablir la souveraineté nationale, une formidable quantité d’énergie immédiatement disponible, une énergie indépendante des rythmes de la Terre contrairement aux énergies fossiles et renouvelables.

En réalité, le nucléaire est une énergie déconnectée de l’emprise terrestre qui relègue dans l’ombre les problématiques liées à l’extraction et l’importation minière, la construction et l’entretien de kilomètres de tuyauteries soumises à la corrosion, les conditions de travail et les risques auxquels sont exposées les personnes. On fait l’impasse sur le traitement des déchets dans l’attente d’une solution technique dont la crédibilité n’est pas assurée. Le démantèlement des centrales est renvoyé dans un avenir lointain... »

Le point de vue hors sol des nucléocrates

Commentateur du dimanche : Quelle grandiloquence pour enrober, en substance, quelques poncifs bien connus et d’ailleurs applicables pour la plupart à n’importe quelle activité industrielle. Quant on a usé jusqu’à la corde tous les pseudos arguments scientifiques contre le nucléaire, il ne reste qu’à convoquer des concepts aussi évanescents que « l’emprise terrestre » les « rythmes de la Terre » etc.

munstead : C’est devenu ça la philosophie ? Un discours niais, obsolète, sur une technique que l’auteur ne connaît pas à partir d’une formule a priori comme « le nucléaire français est pensé comme une énergie déconnectée de l’emprise terrestre. ». Comme si les ingénieurs des années 50 n’avaient aucune idée des problèmes industriels, de recyclage des déchets du nucléaire !

G RICH : Article « orienté ». La France mettait Superphénix (qui était destiné à brûler les déchets des PWR en particulier le Plutonium) en route quand Jospin est arrivé au pouvoir. Les 35 heures de triste mémoire et cette autre mesure démagogique qui a consisté à arrêter Super Phénix a permis à la gauche « plurielle » d’arriver au pouvoir. Un désastre pour le pays.

Le point de vue des Terriens

Philémon Frog : Je fais partie de la génération qui était étudiante dans les 1980’s et à laquelle on présentait encore l’énergie nucléaire comme une énergie quasi éternelle par le recyclage infini de ses déchets et surpuissante qui permettrait d’atteindre la vitesse de la lumière ! Comme tous mes congénères, j’ai été enthousiaste jusqu’à ce que je comprenne que l’on nous servait là, sous la pression d’EDF, une véritable idéologie de l’indépendance qui, effectivement, devient un objet abstrait, totalement déconnecté des réalités de son approvisionnement (limité : 2100)), de son exploitation (mal maîtrisée, accaparant 52 % de l’eau, productrice de déchets qui eux seuls sont quasiment éternels à l’échelle humane), de sa sécurité (vulnérable aux guerres et même aux simples attentats), etc.

Zarathoustra : Le nucléaire, c’est de l’uranium qui vient du Kazakhstan, de l’Australie, du Niger, de l’Ouzbékistan… et de Russie : et on parle de souveraineté énergétique ? La bonne blague ! Le nucléaire, ce sont les accidents de Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… et le chantage de guerre sur Zaporija : et on parle d’une énergie sûre ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’omerta sur les maladies (cancers, leucémies infantiles…) à proximité des sites de production : et on parle de confiance ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est l’absence de solutions de stockage pour des montagnes de déchets à longue durée de vie et haute dangerosité : et on parle d’énergie propre et verte ? La bonne blague ! Le nucléaire, c’est un coût de production du MWh qui dépasse celui des renouvelables, qui met en faillite EDF, et dont aucun assureur n’accepte d’assurer les risques (terroriste…) : et on parle de compétitivité énergétique ? La bonne blague !

Jacques Py : Le nucléaire vu comme une énergie centralisée dans des enceintes protégées quasi militairement, potentiellement très dangereuses, hyper technologique, exigeant de maintenance pour une sécurité toujours aléatoire, produisant des déchets qui seraient une menace pour des millénaires, ce nucléaire est effectivement un défi à la conscience humaine. D’autant qu’il s’oppose aux renouvelables, l’énergie du soleil, du vent, de l’eau, continuité d’avec notre passé de toujours, du simple, du technologique a minima, du décentralisée, du risque inexistant, de l’accessible pour chacun sur son toit.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Relance du nucléaire, B. Le Maire exulte

extraits : « N’en déplaise aux écologistes, 2024 sera une “année atomique” ». Avec un pilote unique, Bruno Le Maire, avocat sans faille du nucléaire : « Ce programme est une nouvelle épopée industrielle pour notre pays, qui renoue avec l’esprit de la France des bâtisseurs » Déjà nanti d’un vaste portefeuille, le ministre de l’économie et des finances vient de récupérer l’énergie, pourtant rattachée depuis 2007 au ministère de l’environnement.

Les déchets nucléaires à Bure, validé ?

extraits : Une quinzaine d’associations et plusieurs riverains du site à Bure estimaient que le stockage des déchets méconnaît la Charte de l’environnement, annexée en 2005 à la Constitution. En particulier, l’absence de réversibilité du stockage au-delà d’un siècle après la mise en service du site était critiquée par les requérants. Le délai considérable, jusqu’à des centaines de milliers d’années, durant lequel les déchets les plus toxiques doivent être conservés avant que les radiations ne retombent à des niveaux sûrs, excède largement 100 ans et hypothèque le droit des générations futures…

Présidentiables 2022 et question nucléaire

extraits :

Zemmour : construction de quatorze nouveaux réacteurs, car il estime que le nucléaire permet à la France d’« être le pays qui émet le moins de CO2 »

Macron : Il a décidé début 2022, en exercice de ses fonctions, de faire investir l’Etat dans la construction de 6 réacteurs nucléaires de type EPR2 d’ici à 2050, à mis à l’étude la construction de 8 EPR de plus…

Pécresse : La candidate des Républicains souhaite réinvestir dans les centrales existantes pour en prolonger le fonctionnement, et lancer six nouveaux EPR…

Le Pen : Marine Le Pen souhaite lancer « la construction de trois nouveaux [réacteurs] EPR » en plus de la révision et de la modernisation des centrales existantes…

Roussel : Relancer le projet Astrid visant à fabriquer un réacteur nucléaire de quatrième génération. Le député communiste estime que le nucléaire est indispensable…

Jadot : L’eurodéputé prône une « sortie responsable » du nucléaire, en ne construisant pas de nouvelles centrales et en arrêtant dix réacteurs nucléaires « d’ici 2035 »

Mélenchon : Le candidat « insoumis » propose d’abandonner les projets d’EPR, de planifier le démantèlement des centrales et la reconversion des sites nucléaires, sans avancer de date…

Une filière nucléaire hors sol Lire la suite »

Mathilde Gérard n’aime pas la démographie

La faim dans le monde se maintient à un niveau élevé,

« un aveu d’échec terrible »,

C’est le titre de l’article de Mathilde Gérard  du 24/07/2024

extraits : « La faim a stagné en 2023 à un niveau très élevé, touchant 9,1 % de la population mondiale. Un signal d’alarme, alors que l’éradication de la faim est le deuxième des Objectifs de développement durable que s’est fixés la communauté internationale pour l’horizon 2030. Le réchauffement climatique s’impose enfin comme un des facteurs majeurs de l’insécurité alimentaire, dégradant les sols, l’accès à l’eau et faisant baisser la productivité agricole. L’insécurité alimentaire ne peut être réduite à un seul choc, comme la pandémie de Covid-19 ou le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine…)... »

Pas un mot sur la causalité démographique, c’est ce que font remarquer beaucoup de commentaires sur lemonde.fr

Marcel Proust : L’article réussit l’exercice de style de ne jamais citer le problème numéro un : la natalité galopante en Afrique.

Friday : L’éléphant dans la pièce, qui n’est même pas esquissé dans l’article, c est évidemment la démographie délirante dans certaines régions du monde. Du grand journalisme, assurément.

jan aimar : Chapeau, pas un mot sur la démographie galopante en Afrique ….plus de monde égal moins de ressources pour chacun. C’est quand même simple…mais c est sûrement tabou de dire cela …

Marie-C.D : Ne pourrait -on, ne devrait-on corréler cette hausse de la population mondiale sous-alimentée, avec la hausse, pour l’instant, de la population totale? Moins de terres cultivables, moins d’eau, et toujours plus de gens sur terre? Ne pourrait-on évoquer parallèlement l’échec également terrible du contrôle des naissances, cette volonté des gouvernements, et des populations elles-mêmes de ne pas s’y astreindre?

Michel SOURROUILLE : Depuis trois ans que je suis les articles de Mathilde Gérard sur la faim dans le monde, nombre de commentateurs lui font remarquer que la variable démographique est complètement absente de son discours. J’avoue que je ne sais pas si cela correspond à à une consigne éditoriale de la part du MONDE ou d’un parti-pris de Mathilde. Il est vrai que dans ce journal de référence, on n’emploie jamais le terme « surpopulation », sauf pour parler de « surpopulation carcérale » !

En savoir plus sur Mathilde Gérard grâce à notre blog biosphere

Unicef, enfant de trop, enfant mal nourri (2024)

Mathilde Gérard : L’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance, évalue dans un nouveau rapport l’ampleur de la « pauvreté alimentaire » des enfants… Il faut garantir les droits des enfants à travers toutes les enceintes de négociations internationales et dans les politiques publiques…

Sécurité ou souveraineté alimentaire ? (2024)

Mathilde Gérard : Le projet de loi (en France) ne définit pas la souveraineté alimentaire, il en fixe l’esprit à travers une liste de politiques y contribuant : assurer l’approvisionnement alimentaire, anticiper et s’adapter aux conséquences du changement climatique, contribuer à la décarbonation de l’économie….

COP28 et FAO sont dans un bateau… qui brûle (2023)

Mathilde Gérard : les indicateurs de malnutrition progressent ; plus de 9 % de la population mondiale souffre de faim chronique et un tiers se trouve en insécurité alimentaire modérée ou sévère. L’agriculture est par ailleurs fortement affectée par le réchauffement climatique, qui menace la pérennité des cultures, tout en étant un des contributeurs majeurs au dérèglement du climat…

Les coûts cachés de la croissance agricole (2023)

Mathilde Gérard : A Madagascar par exemple, le poids des coûts cachés de la production agroalimentaire atteint 59 % du PIB, un fardeau immense. Coût, prix et valeur sont trois notions bien distinctes. Le but n’est pas d’internaliser tous les coûts cachés dans les prix – le coût social serait énorme –, mais de changer les réglementations, les subventions et investissements… de façon que l’accès à un régime sain devienne plus abordable pour les ménages pauvres….

Nous boirons du pétrole jusqu’à la lie (2023)

Mathilde Gérard : « L’alimentation représente au moins 15 % de la demande globale d’énergies fossiles. La sortie des énergies fossiles ne sera pas possible sans une transition des systèmes alimentaires, qui représentent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. La dépendance aux énergies fossiles est manifeste tout au long de la chaîne alimentaire….

L’Afrique affamée par sa démographie délirante (2023)

Mathilde Gérard : L’Afrique est le continent où l’insécurité alimentaire a le plus progressé ces dernières années. Les chiffres sont alarmants. Une personne sur cinq y souffre de la faim. Ce n’est pas tant l’insuffisance de la production qui est en cause que des problèmes structurels : pauvreté, effets du dérèglement climatique, fragilisation des tissus agricoles familiaux, conflits et instabilité politique. En se spécialisant dans des cultures pour l’export, des Etats ont abandonné des cultures traditionnelles plus nutritives et ont appauvri leurs sols….

Une normalité structurelle, la famine (2023)

Mathilde Gérard : « Les causes de la faim sont désormais bien connues : pauvreté et inégalités économiques, conflits, impacts du réchauffement climatique, la dette qui étrangle les pays en développement, les exportations de cultures de rente [coton, cacao…] qui ont été privilégiées sur les cultures vivrières, la guerre en Ukraine, la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, la spéculation et le manque de régulation des marchés des matières premières. »

La famine, qui la cherche la trouve (2023)

Mathilde Gérard : Les causes de la faim sont multiples : les chocs économiques (y compris l’impact socio-économique persistant de la pandémie de Covid-19) sont la première cause de la faim dans vingt-sept pays analysés ; dans dix-neuf pays et territoires, ce sont les conflits et violences armées qui plongent les populations dans l’insécurité alimentaire aiguë ; et dans douze pays, les extrêmes climatiques sont le principal facteur de vulnérabilité….

Tout savoir sur la famine et même plus (2023)

Mathilde Gérard : Près de 10 % de la population mondiale souffre de la faim, l’insécurité alimentaire grimpe en flèche, et a explosé ces trois dernières années sous les effets de la pandémie de Covid-19, des extrêmes climatiques et des répercussions de la guerre en Ukraine. 350 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire sévère en 2022, contre 80 millions en 2017. 158 millions de personnes ont reçu une aide du PAM en 2022….

Guerre en Ukraine, crise alimentaire mondiale (2023)

Mathilde Gérard : La guerre a directement fait grimper le nombre de personnes en situation de faim chronique de 10,7 millions (pour un total de plus de 820 millions), et le nombre de celles souffrant d’insécurité alimentaire aiguë, c’est-à-dire à risque de famine, d’environ 20 millions (pour un total de 252 millions). Les réponses à court terme – permettre les exportations ukrainiennes et faciliter l’accès aux engrais – ont primé sur les enjeux structurels. les réponses systémiques à la faim, qui est provoquée par les conflits armés, le dérèglement du climat et les inégalités sociales ont manqué.

Famine mondiale… parlons le malthusien (2022)

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants.

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

Surexploitation, la terre nourricière en péril (2021)

Mathilde Gérard : « Surexploitation, dégradation, pollution et raréfaction croissante », un tiers de nos sols est modérément à fortement dégradé. L’Asie du Sud est la région la plus touchée par la dégradation des terres liées aux activités humaines, avec un peu plus de 41 % de sa superficie concernée… Les ressources en eau ne se portent pas mieux…. 

La faim dans le monde, qui est responsable ? (2021)

Mathilde Gérard : La flambée actuelle des prix est le reflet de la progression continue du prix de l’énergie depuis 2020, de la multiplication de mauvaises récoltes dues au réchauffement (sécheresses, inondations…), du développement des agrocarburants qui entraîne une compétition entre produits agroalimentaires et énergétiques dans l’utilisation des terres arables, d’une crise des filières agroalimentaires en période de pandémie, de la violence des conflits, de la solvabilité. Trois milliards de personnes dans le monde n’ont pas le pouvoir d’achat suffisant pour se nourrir sainement.

Mathilde Gérard n’aime pas la démographie Lire la suite »

Pluralisme… sans C8 ni NRJ12 !!!

Remarque du gestionnaire de ce blog biosphere : notre modérateur prend quelques jours de vacances, il n’y aura donc plus aucun contrôle sur ce qui sera dit en commentaire. Puisse l’autorégulation se faire de bonne manière…

Sur ce blog s’expriment parfois (en commentaire) des identitaires au vocabulaire extrême, si ce n’est extrémiste. Au nom de la libre expression et du pluralisme, on pourrait penser que l’incitation à la discrimination devrait être une possibilité. L‘Arcom et Alain Chouraqui pensent le contraire.

L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) : La candidature de C8, chaîne de Vincent Bolloré, n’a pas été retenue le 24 juillet 2024 pour la réattribution des fréquences de la TNT, tout comme celle de NRJ12. L’Arcom a fondé sa décision notamment sur « l’intérêt de chaque projet pour le public au regard de l’impératif prioritaire de pluralisme ».

La présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, accuse le pouvoir « de chercher à faire disparaître » le « pluralisme ». Un responsable du groupe Canal+ France : « C8 est la seule chaîne à parler à toutes les générations partout en France. Quel mépris pour le public ! » Eric Ciotti estime que cette décision de non-reconduction de C8 est une forme de « censure » et « une dérive mortelle pour notre démocratie ». Le patron de Reconquête !, Eric Zemmour, ancien polémiste sur CNews, a écrit que l’Arcom « bris[e] l’élan de ceux qui créent, qui libèrent et qui plaisent ».

Alain Chouraqui : Le rôle des médias dans la montée des extrémismes est un rôle central. Les médias sont à la fois témoins et acteurs de cette situation, à un moment où leur modèle lui-même est défié par les réseaux sociaux, le complotisme, les fake news. Beaucoup d’entre eux ont attisé le feu des intolérances, par goût du spectaculaire ou pour des raisons idéologiques. Si un parti extrême arrive au pouvoir et qu’il y ait un engrenage d’actions et de réactions, les médias auront une mission essentielle de prise de recul, pour ne pas aggraver encore la confusion et les risques de violences. A défaut de ce travail sur les limites du regard politique, ce sont les démagogues qui s’emparent des colères et des peurs, en particulier identitaires, et qui sapent le minimum de raison nécessaire en démocratie. Il ne suffit pas qu’un gouvernement arrive au pouvoir par les urnes pour qu’il soit démocratique.

L’histoire des plus grandes tragédies humaines nous alerte sur la mécanique de l’engrenage : chaque étape prépare et facilite la suivante, dans l’esprit de chaque individu comme dans la société. Et l’analyse montre que de telles dynamiques sociétales peuvent aller très vite et très loin lorsqu’elles sont nourries par des extrémismes identitaires.

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Horrible, limiter la liberté d’expression

extraits : Quand l’un dit qu’il pleut et l’autre dit qu’il fait soleil, on ne peut traiter les deux de manière égale, on regarde par la fenêtre pour voir qui a raison. Il est préoccupant de constater à quel point beaucoup ne mettent pas de frontière entre fait et opinion, entre connaissance et croyance. La liberté d’expression est l’apanage de sociétés qui savent en faire bon usage, la démocratie se mérite et est exigeante avec ses membres. Si vous ne savez plus distinguer le vrai du faux, si vous pensez juste ce que vous avez envie de croire juste, si vous n’entendez plus que ce qui vous renforce dans votre opinion, alors la liberté d’expression n’a plus de sens. Un sondage de 2018 a montré que 9% des français croient que la Terre est plate. Et en 2023. 37% des français sont climato-sceptiques….

Voter Marine Le Pen… ou J.L. Mélenchon ?

extraits : On reconnaît un populiste dans l’art de flatter le peuple lors d’une élection. La conséquence d’une vision unitaire du peuple est de faire du populisme un anti-pluralisme : une pensée qui tend à nier l’existence d’adversaires politiques pour ne reconnaître que des ennemis ou des traîtres, dont l’exclusion est parfois nécessaire pour préserver l’unité du peuple. C’est l’inverse du projet démocratique que organise la pluralité pour que tous les individus en son sein qui n’ont pas les mêmes valeurs, ni les mêmes intérêts, vivent dans la concorde….

Pluralisme… sans C8 ni NRJ12 !!! Lire la suite »

Bréviaire des empoisonneurs industriels

Gagner sa vie en vendant de la merde empoisonnée n’est pas facile. Cela peut même devenir périlleux quand des activistes, associations, et même juges de tout poil se mêlent de vos petites affaires lucratives.

Dans une tribune au « Monde », Marc Billaud, Julie Noirot et Pierre Sujobert détournent la rhétorique employée par certaines industries pour défendre leurs activités dangereuses pour la santé. Voici l’essentiel du « bréviaire des empoisonneurs« .

Prônez la complexité

Vous pourrez affirmer sans risque que la situation qui vous est reprochée est complexe, et que ne pas le reconnaître, c’est être simpliste, voire manichéen…

Semez le doute

La preuve définitive démontrant la dangerosité de votre produit n’a pas été obtenue, plus de recherches sont nécessaires. Vous sèmerez le doute dans le rang des scientifiques…

Soulignez l’intentionnalité cachée

Vous soulignerez qu’ils agissent en militants, en idéologues liberticides, voire en écoterroristes. Il ne sera plus question de preuve mais de conviction…

Exposez la finalité

Présenter une autre finalité que le profit, lutter contre la faim dans le monde, connecter les peuples du monde entier, sauvegarder l’emploi…

Plaidez la responsabilité individuelle

Le problème n’est pas le poison, mais la manière dont il est consommé. Si vous vendez de la malbouffe, faites la promotion de l’activité physique et des légumes, et blâmez les consommateurs qui n’auraient pas suivi vos recommandations…

Recourez au mécénat

N’hésitez pas à financer des recherches sur vos propres poisons, proposez de creuser la piste de la susceptibilité génétique des individus exposés, soyez le chantre roublard de la transparence…

Utilisez l’intimidation

Entourez-vous d’une ribambelle d’avocats qui menaceront de plaintes pour diffamation tous les empêcheurs d’empoisonner en rond., réclamez de lourdes sanctions financières, employez une bardée de trolls pour saturer les réseaux sociaux…

Dénoncez le tribunal médiatique

Si votre activité est particulièrement nocive, il est possible que les sept premiers points soient insuffisants. Pas de panique, convoquez la présomption d’innocence, dénoncez le tribunal médiatique, laissez l’incendie s’éteindre dans la lenteur judiciaire…

En bref, il n’y a rien de déshonorant à faire du commerce

et à protéger avant tout ses intérêts.

Au royaume du libre-échange, le poison est une valeur sûre.

Le point de vue des écologistes

Zenith1 : Tribune excellente qui permet de gagner temps et salive, on peut répondre à un empoisonneur : « point n° 4 de votre bréviaire ». J’espère que les journalistes s’en serviront.

Frog : Excellent, on s’y croirait ! On reconnaît au passage les « arguments » de quelques contributeurs bien connus de ces colonnes..

jea.vie : Les militants écologistes n utilisent jamais ni l intimidation ni le mensonge c est bien connu!

Amish @ jea.vie : Excellent ! Vous utilisez déjà les conseils des auteurs en retournant l’attaque. Bravo.

François SIMON : Super bien vu ! Et tellement factuel, hélas … cf. -par exemple- la décision de la Commission de reautoriser l’utilisation du poison dénommé Glyphosate dans toute l’UE ! Félicitations aux lobbies de la chimie d’avoir su utiliser si efficacement vos outils…

HB71 : Excellente synthèse, qui peut s’appliquer quasi-intégralement au ‘débat’ sur une guerre/massacre en cours depuis 3 mois : Tout d’abord, évoquer la complexité, pour dissimuler la logique ‘occupant-occupé’ qui simplifierait trop la compréhension de la situation. Profitez-en pour semer le doute sur les intentions et les actes : Non, ils n’ont pas tué 15 mille femmes et enfants. C peut-être 14, ou 16. On ne juge pas quand on ne sait pas. Et puis, leur intention est louable, puisqu’ils font ça pour libérer les Palestiniens de l’emprise du Hamas. Au final, C pour leur bien, vous verrez. D’ailleurs, ces bébés naissent Gazaouis et sont donc responsables de leur mort. C leur faute après tout. Et si vous n’êtes pas d’accord, on va vous traîner en justice pour antisémitisme aggravé et apologie du terrorisme. Et M…e à ces bien-pensants des médias qui osent critiquer l’armée la plus morale du monde… Qui sont-ils pour se poser en juges.
Il manque ‘Mécénat’, mais bon 😞

HENRI F : Et que penser des laboratoires qui dans les années 60-70 ( peut être encore ? ) faisaient dire à leurs visiteurs médicaux ( voyageurs de commerce, qui devaient pousser les médecins à prescrire leurs produits ) que leur lait en poudre pour enfants étaient très supérieurs au banal lait maternel naturel ?

Bréviaire des empoisonneurs industriels Lire la suite »

Les mots « surpopulation humaine », un tabou

À la rédaction du MONDE

Bonjour

Abonné au MONDE depuis maintenant 50 ans, je suis étonné que la « surpopulation humaine », bien analysée à une époque lointaine par votre quotidien, ne l’est plus à l’heure actuelle. Par contre nous trouvons de façon récurrente beaucoup d’articles sur la « surpopulation carcérale ».

Selon mon point de vue, se centrer uniquement comme vous le faites dans vos colonnes sur le vieillissement de la population, la baisse de natalité en France ou le natalisme de Macron laisse de côté le poids du nombre. Nous sommes emprisonnés à 8 milliards d’individus sur une planète minuscule et beaucoup d’entre nous vivent dans des conditions de vie beaucoup plus insupportables que dans les prisons françaises, certains d’entre les humains meurent même de faim… Ne faut-il pas en parler en utilisant l’expression « surpopulation humaine » ? Cette expression  est-elle tabou ?

Voici le résultat de ma recherche sur le moteur de recherche interne du monde.fr

« surpopulation humaine »

Je n’ai pas trouvé cet item en titre d’un article ou même en contenu, par contre beaucoup d’articles de cet item parlent encore dans leur contenu de surpopulation carcérale

« surpopulation carcérale »

31 janvier 2024, Prisons : 75 897 détenus en France au 1ᵉʳ janvier, un nouveau record de surpopulation

30 novembre 2023, La surpopulation carcérale à un niveau sans précédent en France

14 septembre 2023, Surpopulation carcérale en France : la contrôleuse des prisons prône à nouveau un « mécanisme contraignant » de régulation

24 juillet 2023, Prisons : « Comment comprendre que le garde des sceaux s’oppose à toute programmation afin de réduire la surpopulation carcérale ? »

9 juin 2023, Eric Dupond-Moretti interpellé par les avocats au sujet de la surpopulation carcérale

9 avril 2023, David Sénat : « La surpopulation carcérale en France n’a rien d’une fatalité »

2 juin 2023, Un rapport sur les prisons appelle à desserrer « l’étau de la surpopulation » carcérale

NB : Je n’ai répertorié que les articles contenant « surpopulation carcérale » en titre, sauf celui de hier. Les articles parlant de cette situation sont encore plus nombreux.

Première réponse du MONDE, un simple accusé de réception

Cher lecteur, chère lectrice,

Nous avons bien reçu votre courriel. Nous allons en prendre connaissance et le faire suivre si nécessaire à la personne ou au service concerné.

Nous nous efforcerons de vous répondre, mais sachez que nous recevons plusieurs centaines de messages par jour et qu’il nous est donc matériellement impossible de répondre individuellement à chacun d’entre eux.

Les mots « surpopulation humaine », un tabou Lire la suite »