le criminel Bush
Le bilan de l’administration Bush est critiqué par les écologistes de tous les pays (LeMonde du 18-19 janvier). Voici quelques indications complémentaires sur un président américain qui s’est toujours retranchée derrière la voix de dieu pour fuir ses responsabilités personnelles et derrière sa conscience personnelle pour nier les vérités scientifiques.
Bush en 2003 : « Je me suis vu confié une mission, Dieu m’a dit : ”Georges, va combattre ces terroristes en Afghanistan”. Et je l’ai fait. Et puis Dieu m’a dit : ”George, va mettre fin à la tyrannie en Irak”. Et je l’ai fait ». Et comme George Bush était en présence du premier ministre palestinien (en juin 2003), Bush rajoute : « Et de nouveau maintenant je sens le verbe de Dieu venir en moi : ”Va donner aux palestiniens leur Etat et aux Israéliens leur sécurité, et fais la paix au Moyen-Orient”. Et Dieu m’est témoin que je vais le faire ! ». La Maison Blanche s’est refusée à commenter ce qu’elle a présenté comme une conversation privée.
Bush en 2005 : Le chef du conseil de la Maison Blanche a modifié substantiellement, pour en amoindrir la portée, des rapports officiels décrivant les recherches scientifiques sur le changement climatique. Depuis quatre ans la politisation du pouvoir américain, il faudrait plutôt dire « les agissements des vendus aux marchands de pétrole « , a eu des conséquences terribles sur les programmes scientifiques, jusqu’à entraîner de l’autocensure. Tout cela a abouti à tromper sciemment des Américains qui ont déjà tendance à se tromper eux-mêmes sur la pérennité de leur niveau de vie. A cause de cet aveuglement américain volontaire, le libéral-capitalisme pille les ressources non renouvelables jusqu’au point de non retour.
Bush en 2006 : Lors de son discours de 2700 mots (sur la loi sur l’énergie), le président Bush a été incapable de simplement mentionner le changement climatique, le réchauffement ou les gaz à effet de serre. Selon G.Bush, le but de la loi sur l’énergie (adoptée en août 2005) est « d’aider chaque américain qui se rend au travail en voiture, chaque famille qui paie une facture d’énergie, et chaque propriétaire de petite entreprise qui souhaite voir son affaire se développer ». Il faut dire que lors d’une rencontre avec Michael Crichton, le trop célèbre auteur de « état d’urgence », Bush avait confié : « Les rapports des scientifiques ne sont pas toujours très solides. Mais comment en convaincre les gens ? ». Bush et Crichton sont beaucoup plus fort que les centaines de scientifiques qui ont participé au GIEC (groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat). La communauté scientifique converge pour annoncer un réchauffement moyen de la planète compris entre 1,5 et 4° d’ici 2100, Crichton se moque : « Si un gouvernement osait publier des projections budgétaires pour le siècle à venir, tout le monde rigolerait ». Crichton sûr de lui : « Si l’activité humaine n’était responsable que d’un degré de plus, faudrait-il que la planète entière renonce, dès demain au pétrole et au charbon ? ». G.Bush se contente d’ajouter : « Nous sommes d’accord »
Bush en 2007 : Dans son discours de l’Union fin janvier 2007, George Bush avait souligné, pour la première fois depuis le début de sa présidence en 2000, qu’il fallait donner des réponses au « sérieux défi du changement climatique mondial ». Mais Bush se refuse encore à envisager un objectif de diminution de CO2, il ne peut admettre une remise en question du niveau de vie américain. Il se contente donc de croire en la technologie, il déclare faire confiance dans une loi imposant aux constructeurs de produire des véhicules plus économes en carburant ainsi que des voitures hybrides, il souhaiterait développer les carburants de substitution comme l’éthanol ou le charbon propre, il revient au credo d’autrefois qui repose sur le culte de l’énergie nucléaire.
G.Bush a eu une révélation pour son peuple, celle d’être « les gérants responsables de la Terre que le Tout-Puissant nous a confiée ». Dans son allocution du 28 septembre 2007, G.Bush affirmait encore la nécessité de « produire moins d’émissions de gaz à effet de serre ». Attention, certainement pas en réduisant la consommation d’énergie : « Dans ce nouveau siècle, le besoin d’énergie ne fera que croître ». Car Bush croit au miracle : « En développant de nouvelles technologies à basses émissions, nous pouvons satisfaire la demande croissante d’énergie et, en même temps, réduire la pollution atmosphérique et les émissions de gaz à effet de serre. »
Bush en 2009 : Le 20 janvier, Barack Obama va succéder à Bush. Dans sa dernière allocution, Bush reste fidèle à lui-même, ridicule : » Le Bien et le mal sont présents en ce monde, et entre les deux, il ne peut y avoir de compromis (…) La liberté est un cadeau universel de Dieu tout-puissant ». Il est étonnant qu’un tel personnage ait été désigné pour conduire l’Amérique pendant deux mandatures. C’est à désespérer de la démocratie. Les générations futures accuseront Bush de crime contre l’environnement ; Bush plaiderait qu’il n’était que la main de Dieu ! C’est à désespérer de la religion.
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