Population tchadienne : 2,5 millions en 1951, 5 millions en 1985, 10 millions en 2005, 14,8 millions en 2017 et 18,4 millions en 2023. Sur ces 6 dernières années, 3,6 millions de personnes s’ajoutent alors que la population totale du Tchad était inférieure à ce chiffre en 1985 ! Que ce soit clair, une telle rapidité dans l’augmentation de la population est à la fois ingérable et invivable.
Rappelons la loi de Malthus définie ainsi en 1798 : « Lorsque la population n’est arrêtée par aucun obstacle, elle va doubler tous les vingt-cinq ans, et croît de période en période. » Un tel doublement de la population tous les 25 ans est la conséquence d’un taux d’accroissement annuel moyen de 2,8 %. En 2020 selon les statistiques officielles, la loi de Malthus est encore validée dans un certain nombre de pays. Burkina-Faso et Guinée (2,8) Mozambique, Somalie, Tanzanie et Zambie (2,9) ; Tchad et Mali (3) ; Congo (3,1); Angola (3,2) ;Ouganda (3,3) ; Guinée équatoriale (3,4) ; Niger (3,8 %) ! Cette explosion a lieu en l’absence de maîtrise de la fécondité humaine, on laisse « faire la nature », ou plutôt on soumets les femmes à des grossesses multiples dès le plus jeune âge.
Le Tchad affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde : 860 décès pour 100 000 naissances vivantes. Avant 2002, le mari pouvait s’opposer à ce que sa femme ait accès à la pilule. Cette loi n’est plus en vigueur et pourtant les hommes continuent de décider pour elles. Malgré une loi promulguée en 2015 punissant de cinq à dix ans de prison et d’une forte amende toute personne qui contraint une mineure au mariage, 60 % des filles sont mariées avant 18 ans. L’avortement au Tchad est interdit par la loi jusqu’en décembre 2016, date à laquelle l’Assemblée nationale dépénalise l’avortement, mais pour des circonstances limitées : viol, inceste ou lorsque la grossesse met en danger la santé mentale ou physique ou la vie de la mère ou du fœtus. Dans ce pays où une femme sur cinq déclare selon une enquête nationale avoir été victime de violences, rares sont celles qui portent plainte. Trop souvent pas de procès pour les viols, mais des affaires « réglées à l’amiable » : on donne une somme d’argent ou… on marie la victime à son violeur ! Les rares violeurs condamnés ne purgent jamais leur peine. La condition féminine est à la peine…
Il n’est donc pas étonnant que l’explosion démographique se perpétue dans ce pays. En 1967, le taux de croissance de la population était déjà de 2 % (doublement tous les 35 ans) pour atteindre le chiffre vertigineux de 4 % en 2003 (doublement tous les 17 ans et demi). Le taux de fécondité en 2020 est de 6,35 enfants par femme et comme la population est très jeune et voudra procréer, l’expansion démographique va se perpétuer. La densité était 5 hab./km² en 1994, de 8,6 hab./km² (recensement de 2009), elle est déjà de 13 hab./km² en 2020. Par rapport à une moyenne mondiale de 60 hab./km², cela paraît faible. Mais seulement 1,5 % de la superficie du pays est cultivable. Les sécheresses sont fréquentes. La zone saharienne avec une pluviométrie inférieure à 300 mm, couvre près de 47 pour cent de la superficie totale du pays et ne renferme que 2 % de la population. Les conditions sanitaires sont très mauvaises tant dans les villes que dans les campagnes. En milieu rural seuls 32 % de la population ont accès aux sources améliorées d’eau potable.
Aux contraintes socio-culturelles et agricoles s’ajoutent les évènements politiques. L’instabilité d pouvoir ne peut qu’être accentue par le surnombre. Les putschs sont fréquents et la répression souvent féroce. Au moins 128 morts lors des manifestations de l’opposition en octobre 2022. A ces difficultés internes s’ajoutent les chocs extérieurs. Le Tchad est actuellement inquiet de la déstabilisation du Soudan voisin et reçoit sans moyens des réfugiés : manque d’eau, de nourriture et de soins… Comme l’exprimait Malthus, si on ne maîtrise pas la fécondité humaine, on se construit un avenir fait de famines, d’épidémies et de guerres…
Tous les pays, riches ou pauvres, sont surpeuplés,
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