Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu

33 millions de Brésiliens sont aujourd’hui confrontés à la faim, soit 15 % de la population. Et 125 millions – plus de la moitié du pays – sont touchés à des degrés divers par une forme d’insécurité alimentaire.

Comme d’habitude le président Lula va encore faire de l’assistance aux pauvres, et donc augmenter forcément le nombre de bouches nourrir. Comme d’habitude, le journaliste du MONDE ne dit rien de la démographie brésilienne ! Pourtant famine et nombre de bouches à nourrir vont obligatoirement de pair. Les leçons de Malthus (1798) devraient être apprises par les journalistes et les politiques : si on ne maîtrise pas la fécondité humaine, qui est exubérante quand on laisse faire, face à une production agricole qui suit la loi des rendements décroissants, on va au désastre, famine, guerre et/ou épidémies.

lire aussi, Démographie, le Brésil en perdition !

Bruno Meyerfeld (LE MONDE) : Président de 2003 à 2011, Luiz Inacio Lula da Silva avait fait de la « faim zéro » sa priorité. Entre 2004 et 2013, la part des Brésiliens en situation d’insécurité alimentaire grave passe de 9,5 % à 4,2 %. Le Brésil sortait de la « carte de la faim » des Nations unies. Au pouvoir de 2019-2023, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro nie l’existence de la faim dans son pays. Il démantèle le Conseil national de sécurité alimentaire et des coupes sévères sont opérées dans les programmes d’alimentation. Avec le retour au pouvoir de Lula, la lutte contre la faim redevient la priorité. Premier levier actionné : la célèbre Bolsa familia, programme social créé en 2004, revenu versé aux familles les plus modestes. Celle-ci s’établit désormais à 600 reais (112 euros), auxquels s’ajoutent 150 reais (28 euros) pour chaque enfant de moins de 7 ans…

Le point de vue des écologiste malthusiens

Comme l’indiquait Malthus, l’assistance aux pauvres, si elle n’est pas accompagné d’un planning familial durablement fonctionnel, ne peut qu’accroître les problèmes. Pour rappel, le programme de Lula, « Fome Zero » en 2001, consistait entre autres à installer en dur 80 000 familles qui vivaient sous des tentes, une restructuration des quartiers précaires, un approvisionnement en eau d’urgence et apprendre à lire et à écrire aux adultes bénéficiant du programme « Faim Zéro » … Il n’y avait rien de structurel, on était resté dans le redistributif. Si Lula avait bien repris comme slogan la phrase de Mao « apprendre à pécher plutôt que donner du poisson », il a surtout donné du poisson pour son impact direct sur les votes. Rien sur l’accès au foncier, rien sur la confiscation des terres… La priorité reste aux exportations pour le marché mondial. L’oligarchie de l’agro-business n’en a que faire de nourrir les Brésiliens. Les dirigeants n’en ont que faire de la surpopulation brésilienne.

Le président Lula avait annoncé en 2007 un nouveau programme de planning familial prévoyant notamment une réduction de 90 % du prix des contraceptifs. Pour les hommes, les démarches d’accès à la vasectomie étaient facilitées dans le système public de santé. Les effets d’annonce, on sait à quoi ça correspond, le vide en pratique. Avec Jair Bolsonaro, le planning familial n’est plus au programme. Sa seule proposition en la matière consiste à supprimer toute éducation sur la sexualité à l’école : « La sexualité doit être abordée seulement au sein des familles. » Rien d’étonnant que le Brésil étouffe sous son nombre.

Lors du premier recensement effectué au Brésil en 1872, ce pays ne comptait que 10 millions d’habitants. Le pays est certes très étendu, mais il possède également de grandes forêts vierges. En 1872, le Brésil avait une densité moyenne de 1,2 hab./km2. Aujourd’hui la densité moyenne paraît faible, 25 hab./km², mais la forêt amazonienne couvre une superficie de plus de 5,5 millions de kilomètres carrés pour une superficie totale du Brésil de 8,5 millions. L’espace cultivable, non extensible en superficie sauf atteinte à l’intégrité du « poumon de la planète », se réduit en proportion de l’accroissement démographique.

En 1961, Le Brésil comptait 74,3 millions d’habitants, 97,5 millions en 1971, 123,1 millions en 1981, 151,6 en 1991, 177,2 millions en 2001, 197,5 millions en 2011 et 214,3 millions en 2021. Le nombre de Brésiliens a encore augmenté de 1,8 millions d’habitants en 2022, en une année seulement. C’est invivable, c’est ingérable. Aujourd’hui le taux de fécondité est certes de 1,72 enfants par femme (2019), moindre que le taux de remplacement. La courbe de croissance s’est sensiblement ralentie depuis 1980 environ. De 2,3 % de croissance par an à l’époque, la hausse ne cesse de diminuer pour atteindre moins de 0,8 % par an ces dernières années. Chaque femme donne naissance à environ 1,64 enfant. Il y a 70 ans, ce chiffre était encore supérieur à 6 enfants. Mais la part très importante de la population en âge de procréer entraîne encore un taux de croissance de la population de 0,7 % en 2020 : décélération et non diminution de la population. Environ 86 % de la population vit dans les villes, donc coupée des ressources vivrières. Environ un tiers de la population vit dans les dix plus grandes régions métropolitaines du pays. La faim frappe désormais les centres urbains du Sud-Est, tels Sao Paulo ou Rio, où une famille sur quatre vit dans l’insécurité alimentaire.

En 2021, le chômage culmine à 13,7 % et atteint jusqu’à 36 % chez les plus pauvres.Trop d’humain, trop de chômage. L’inflation touche les produits les plus essentiels du quotidien. Trop d’humains, trop de besoins, la raréfaction d’une ressource naturelle pèse sur son prix. Comme dirait le sage «  le Brésil est mal parti ».

Pour aborder collectivement la question démographique, vous pouvez adhérer à l’association Démographie Responsable :

https://www.demographie-responsable.org/

Voici notre synthèse, actualisée sur ce blog

Surpopulation généralisée dans tous les pays

analyse pays par pays

Le Bénin, en état de surpopulation avancée

Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu

Surpopulation au Cameroun, 56 hab./km

Surpopulation en Corée du nord (et du Sud)

Corne de l’Afrique minée par la surpopulation

Côte d’Ivoire, surpopulation et manque d’eau

L’Égypte et Al-Sissi face à la surpopulation

En Égypte, la surpopulation fait la loi

L’Éthiopie, victime de sa surpopulation

Ghana, le cauchemar de la surpopulation

Surpopulation française, une réalité vraie

Surpopulation sur l’île de la Réunion

Haïti, un pays ingérable parce que surpeuplé

Inde : « government jobs » et surpopulation

L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

Un surpeuplement inquiétant en Inde

Italie, une surpopulation en voie d’extinction

Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé

Kenya, fardeau de la dette et surpopulation

Ouganda, une surpopulation structurelle

Madagascar, un état de surpopulation

Malawi, surpopulation et choléra

Le Nigeria, miné par la surpopulation

La surpopulation généralisée aux Pays-Bas

Surpopulation en Seine-Saint-Denis 

Surpopulation en Somalie, faut pas le dire

Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Sri Lanka, surpopulation et agro-industrie

Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

Tanzanie, une surpopulation démente

Tchad, une surpopulation en voie d’explosion

Surpopulation en Turquie, 109 hab./km2

Surpopulation au Yemen, 377 000 morts

https://biosphere.ouvaton.org/blog/surpopulation-generalisee-dans-tous-les-pays/

15 réflexions sur “Brésil, une surpopulation qu’on a bien voulu”

  1. Oui le taux de natalité est peut être descendu à 1,7 enfants par femme, mais ce n’est que trop récemment que ce taux soit descendu en-dessous du seuil de renouvellement ! Ne pas oublier les nombreuses décennies ou ce taux était bien au-delà 2,1 enfants par femme. Du coup, si on regarde la pyramide des âges, on s’aperçoit qu’en nombre de naissances net les chiffres sont comparables à celles des années 80, les naissances ont beaucoup augmenté dans les années 90 puis rebaissait un peu avant de réaugmenter dans les années 2000, puis une rebaisse depuis les années 2010. Or du coup, 1,7 enfants par femmes mais sur un nombre de femmes en âge de procréer qui a considérablement augmenté depuis 1 siècle, rend le nombre de naissances encore trop considérable aujourd’hui.

    1. A présent, il faut espérer à ce que le yoyo ne fasse pas repartir le nombre de naissances à la hausse comme cela s’est produit une décennies sur 2 depuis les années 80. Il faut que le taux de 1,7 dure au moins 50 ans et qu’il ne reparte jamais au delà de 2,1 durant ce 21ème siècle.

      A noter que le Brésil a atteint son pic pétrolier et que la production ne va que décliner dans les décennies à venir. D’ailleurs on s’aperçoit que les importations de pétrole augmentent en parallèle. En outre la consommation de charbon a considérablement augmenté aussi ! Le pays ne produit que 91 PJ de charbon en 2019 et en importe 558 PJ par an ! Le pays importe énormément d’électricité aussi, en plus de consommer énormément de bois ! En tout cas, avec les déplétions d’énergies fossiles, la population va s’appauvrir davantage et se confronter avec des crises sociales de plus en plus violentes…

      1. – « A présent, il faut espérer à ce que le yoyo ne fasse pas repartir le nombre de naissances à la hausse [et patati et patata] »

        Au contraire ! A présent il faut espérer que Lula nous fasse tout plein tout plein (no limit) de petits Lula. 🙂 🙂 🙂

      2. Ils crèveront de faim et puis c’est tout ! En tout cas ton commentaire prouve une fois de plus que tu es favorable à une croissance illimitée de naissances en Afrique et Amérique latine

      3. Parti d'en rire

        Ben ouai t’as raison, la Preuve ! T’oublies juste l’Europe, de l’Est et de l’Ouest, l’Amérique, du Nord et du Sud, l’Asie, l’Océanie, le Vatican, Groland et Jean Passe. Tout plein tout plein de petits Lula et de petits Mélenchon !
        Vive le No Limit, vive le Grand N’importe Quoi !

        1. Nous vous signalons que les responsables de la modération de ce blog sont partis en vacances… ils ont eux aussi droit aux congés non payés.
          A vous donc de faire preuve spontanément de limitation du nombre de vos commentaires et d’un contenu adéquat…
          Merci

  2. Vu à quoi ça sert (parle à mon cul, ma tête est malade) je ne vais quand même pas innover et en remplir des pages. Un copié-collé d’un de mes commentaires du 15 JUILLET 2023 (“Une normalité structurelle, la famine”) devrait suffire. Si ça peut vous faire plaisir, je peux vous rajouter ceux d’octobre 2021 (“Démographie, le Brésil en perdition !”)

    – Au Brésil, la lutte contre la faim redevient une priorité ( Le MONDE 12 juillet 2023 )
    Mais comment se fesse ? No comprendo… Pourtant c’est vert le Brésil, non ?
    Et avec une densité de 25 hab/km2 (je vous laisse calculer le côté du carré) ils et elles ne sont pas les un(e)s sur les autres au Brésil, si ? En plus et en même temps, même si les Brésiliens sont chauds (les Brésiliennes encore plus), avec l’exemple du Brésil le Poumon en prend un sale coup. ( taux de fécondité 1,7 )

    Le Poumon et le Tabou-ouh-ouh vous dis-je !
    C’est c’là oui ! Ah c’est sûr, faut pas manquer d’air. 🙂

    1. Retenons que les prises de positions et les actions de Lula en matière de social, d’économie et d’environnement vont à l’encontre du catéchisme malthusien. Un bon dirigeant, un pur un dur un vrai, se doit d’avoir une baguette magique ! Bref, ces critiques que les dits écologistes malthusiens font à Lula sont des plus ridicules. Toute aussi ridicule leur rengaine sur l’évolution de la population brésilienne. Bien plus sérieux, Wikipedia :

      – « […] Entre 1880 et 1930, le pays voit arriver 4 millions d’Européens immigrants. Durant la décennie 1940, la croissance démographique du pays était de 2,4 % par an, elle passe à 3,0 % la décennie suivante, puis de 2,9 % durant les années 1960. En 2008, le taux de croissance démographique était de 1,05 % [etc.] ».

      Mes biens chers frères mes biens chères sœurs, reprenez avec moi tous en cœur…
      la rengaine des «écologistes» misérables, les purs les vrais : Salauds de migrants va !

      1. A part que les européens qui se sont installés là bas, y sont allés pour travailler et non pas pour trafiquer et percevoir des rentes à la ponte et autres aides sociales ! En outre ils se sont intégrés ! Rien à voir avec nos immigration d’aujourd’hui !

      2. Ah oui c’est vrai, et tu fais bien bien de le rappeler. ON se demande bien ce que seraient devenus ces pauvres Indiens, fainéants comme ils sont (de nature), si les Européens n’étaient pas venus leur apporter généreusement leurs «bonnes» valeurs, leur Sainte Parole, l’amour de Dieu et du Travail.
        Ils se sont intégrés… que tu dis ! AH AH AH la bonne blague !!!
        Ce ne serait pas l’inverse des fois et par hasard, non ? Dis-nous, Toi qui sait tout, parmi ces brésiliens (américains, canadiens, australiens… ), dont les arrières grand-parents (du temps de Malthus) venaient d’Europe… combien vivent aujourd’hui comme vivaient jadis les autochtones ?
        Mais bon, ON ne va pas refaire l’Histoire, n’est-ce pas ?

      3. Ça a amélioré leurs conditions de vie à ces autochtones qui appliquaient l’esclavage et les sacrifices humains ! D’ailleurs, ce que les gauchos ne rappellent jamais dans les faits historiques de l’histoire de l’Amérique latine, étant que des autochtones se sont battus en rejoignant les militaires européens, pour se battre contre leurs propres autorités ! Enfin leurs tyrans ! Comme chez les aztèques ! Et oui !

      4. Alors oui la civilisation européenne a apporté beaucoup de choses (technologies, architectures, médecine, etc) dans biens des pays du monde ! Mais qu’ont apporté les migrants du Maghreb et d’Afrique en France ? A part leurs trafics de drogues et des dettes pour financer leurs aides sociales dont ils abusent ?

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          Merci

      5. Ben si ON va la refaire, l’Histoire, pourquoi s’en priver, hein ? En plus c’est tellement bon ! Vas-y Franky c’est bon, vas-y Franky c’est bon bon bon.
        Rien à foot d’être HORS-SUJET, ou HORS-QUOTA, voire les deux et en même temps, n’est-ce pas ? Vive le Grand N’importe Quoi ! 🙂 🙂 🙂

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          Merci

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