démographie

Pour fêter les 8 milliards d’homo sapiens

Quelques livres pour se mettre dans l’ambiance pullulation :

à paraître en septembre 2022

Alerte surpopulation

Le combat de « Démographie Responsable »

de Michel Sourrouille

résumé : Nous sommes beaucoup trop nombreux sur cette Terre. Non seulement il y a des famines, des guerres et des épidémies, mais aussi chômage de masse, surexploitation des ressources, réchauffement climatique, extinction des espèces… Comme l’avait indiqué Malthus au début du XIXe siècle, notre nombre augmente tendanciellement plus vite que nos ressources. Ce livre donne les moyens de bien comprendre ce message, inquiétant et toujours d’actualité. C’est aussi un soutien à l’association « Démographie Responsable » qui milite pour une maîtrise raisonnée et raisonnable de la fécondité humaine. Si les mots « surpopulation », « malthusien » et « engagement  individuel et collectif » faisaient irruption dans le débat public, ce livre aurait atteint son objectif.

déjà paru

Le défi du nombre

d’Antoine Waechter et Didier Barthès

résumé : Sommes-nous trop nombreux ? L’accroissement de la population mondiale de 80 millions de personnes par an associé à une transition consumériste pose des défis environnementaux, sociaux et politiques auxquels les démocraties paraissent incapables de répondre. Il est possible de stabiliser spontanément la population mondiale et de préserver la paix dans un monde qui ne va pas cesser de s’agiter autour de l’accès aux énergies, aux métaux et aux terres rares, en repensant l’aide au développement.

136 pages, 14 euros

Avoir des enfants dans un monde en péril ?

de Luka Cisot

résumé : Du fait de l’urgence environnementale, il est essentiel de se poser la question de la pertinence morale de mettre au monde des enfants, ainsi que l’impact d’un tel choix. Luka Cisot livre dans cet essai le fruit de ses recherches et de ses réflexions sur le sujet : une approche en profondeur et toute en subtilité, laissant les champs ouverts, sans réponse simpliste. Qu’il s’agisse de la situation écologique, de tensions géopolitiques, de la pandémie en cours ou de la polarisation des discours, la reconfiguration sociale contemporaine repose le sens de la procréation, alors que les nouvelles techniques de la reproduction font tomber de plus en plus d’obstacles biologiques. Les équilibres écologiques imposent des limites aux activités humaines. Pour réduire l’empreinte écologique de l’humanité, la démographie est l’une des trois variables principales. Cet ouvrage investigue les différentes facettes qui éclairent cette variable, à la lumière de l’urgence environnementale contemporaine.

128 pages, 9,90 euros

Démographie, l’impasse évolutive.

Des clefs pour de nouvelles relations Homme – Nature

de Jean-Michel Favrot

résumé : Et si tous les maux actuels de la Terre, pauvreté, catastrophes naturelles, réchauffement climatique, raréfaction des matières premières, effondrement de la biodiversité… , avaient une cause originelle commune ? Et si ce dénominateur commun était aussi l’un des seuls leviers sur lequel il est encore possible d’agir pour atténuer les conséquences graves des crises environnementales et humaines qui ne manqueront pas d’émailler le 21e siècle ? Après avoir décrit « l’impasse évolutive » dans laquelle l’Humanité s’est engagée depuis des siècles, l’auteur propose une nouvelle vision de l’Humanité, de son rôle, de sa place. Ce chemin, sur lequel l’auteur propose de s’engager, est fondé sur une nouvelle philosophie, moins anthropocentrée, qui redonne toute sa place au vivant, qui ambitionne de faire de la Terre une planète : – où nous vivrons dans un monde plus serein, respectueux des ressources minérales et de la biodiversité, offrant ainsi à une Humanité moins nombreuse des conditions de vie plus saines, sources d’épanouissement personnel, – où nous pourrons à nouveau rêver au bord de la rivière, écouter le vent dans les feuilles du tremble, regarder les truites moucher, le caloptéryx miroiter d’éclats métalliques, admirer le chant du loriot et son plumage d’or, observer du chevreuil autre chose qu’une croupe affolée.
Une démographie maîtrisée, un nouvel espoir pour l’Humanité et pour la biodiversité.

19 euros

lire aussi, Surpopulation, « Le Défi du Nombre »

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Ensète ou insectes, pas de nourriture miracle

Nous mangerons bientôt du krill et des insectes. A la recherche de la nourriture miracle, voici l’ensète qui pourrait paraît-il nourrir près de 110 millions de personnes d’ici à 2070 !!!

Noé Hochet-Bodin :  » L’ensète appartient à la famille des Musaceae mais, contrairement au bananier, il n’a aucun fruit à offrir. En revanche, sa pulpe abondante et sa racine lui valent souvent le qualificatif de « plante contre la faim ». Dans le sud de l’Éthiopie, l’ensète fait déjà office de nourriture de base pour 20 millions d’habitants des hauts plateaux qui bordent la vallée du Rift. S’il faut trois jours pour récolter entièrement les « fruits » d’un seul ensète, c’est parce que celui-ci donne entre 70 et 100 kg de rendement… Mais l’ensète ne répond pas aux besoins nutritifs, sa teneur en protéines et en calories est insuffisante. »

Le point de vue des écologistes

Edgard Wibeau : Pas un mot sur les exigences agronomiques de cette plante. Si la valeur nutritionnelle est aussi faible que celle du manioc (plante originaire … d’Amérique), on n’est pas sorti de l’auberge. Et encore : quantité d’eau pour boucler le cycle ? Température minimale de survie ? Nombre de degrés pour boucler le cycle ? Exigence en matière de sols ? Apports nécessaires ? Ce qui est sûr, c’est que le coup de la plante miracle, il a été fait souvent, et que si c’était le cas, ça se saurait.

Republique-universelle : Quelles que soient les qualités d’une plante, pour sa culture et notre alimentation, il ne faut pas faire reposer une stratégie alimentaire sur la monoculture. Cette plante, si elle présente des intérêts doit être cultivée dans un système agraire plus complexe et conservant des plantes déjà adaptées. Il n’y a pas de plante miracle.

Jigi : De nombreux palmiers et le bambou ont un cœur délicieux à manger, mais à la valeur nutritive extrêmement faible. De plus l’ensète doit pousser au dessus de 2100 mètres. Cela explique probablement que sa consommation n’a pas dépassé sa région d’origine, au contraire d’autres plantes domestiques (taro, manioc).

Michel SOURROUILLE : Demain pas de problème alimentaire, on mangera des algues et de la spiruline « si riches en protéines »… Après le vers de farine, le criquet migrateur est autorisé dans les assiettes des Européens. Riches en acides gras, protéines, vitamines, fibres et minéraux, les insectes sont considérés par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture comme des aliments très nutritifs… On pense même nous faire ingurgiter du krill, la nourriture des baleines, 500 millions de tonnes de matière vivante. Et maintenant la pulpe abondante et la racine de l’ensète ! On nous fait croire au miracle d’une source illimités de nourriture, ce qui n’empêche pas 800 millions de personnes de souffrir grave de la faim. On ne pense pas du tout au fait de limiter la fécondité humine alors que nous sommes dorénavant 8 milliards de bouches à nourrir.

M.Constantine : La nourriture miracle à mettre en parallèle avec la population à nourrir… si la population augmente avec la quantité de nourriture cela n’apporte rien. En juillet 2015, selon l’Agence centrale des statistiques éthiopienne, la population s’élève à 90 074 000 habitants. En 2020 selon la banque mondiale, on arrive à 115 millions. Un pays qui croit de 25 millions de personnes en 5 ans est ingérable, définitivement ingérable. Le taux de fécondité est de 4,15 enfants par femme (2019), le taux de croissance annuel de la population de 2,5% (2020), soit un doublement en 28 ans seulement. Même en faisant l’hypothèse, dite moyenne, d’une poursuite de la baisse de la fécondité, les Nations unies projettent 160 millions d’Éthiopiens en 2035. L’ensète n’arrivera jamais à nourrir les Éthiopiens qui naissent aujourd’hui… alors le reste du monde !

Lire, Après les insectes, vous mangerez nos enfants

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Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)

Une femme sur trois connaît dans sa vie une interruption volontaire de grossesse. C’est un choix, mais plus encore une liberté, et pourtant cela est encore et partout un droit fragile.

Lire, IVG, interruption volontaire de grossesse

Myriam Chopin et Olivier Faron: « S’attaquer à l’avortement n’est pas une exclusivité américaine. Dans la France des années 1950-1960, les avortements clandestins étaient synonymes de souffrances, voire de morts. On se souvient aussi d la Roumanie, lorsque le président Nicolae Ceausescu a interdit l’avortement : entre 1966 et 1989, plus de dix mille femmes ont trouvé la mort lors d’interruptions de grossesse clandestines et de nombreux enfants ont été abandonnés dans des orphelinats surpeuplés. Depuis 2013, les Espagnoles ne peuvent interrompre une grossesse que sous deux conditions, en cas de mise en danger pour la santé de la femme ou de viol. Le Portugal a décidé en 2015 le déremboursement de l’IVG, imposant en outre aux femmes un suivi psychologique. »

Le point de vue des écologistes

Politburo de LREM : Olalah.. Le projet de loi des conservateurs espagnols n’est pas passé en 2013 et leur droit est l’un des plus pro-choix du monde. Et je vois que d’autres lecteurs ont repéré d’autres coquilles.

Fabor : En lisant cet article, arrivé au paragraphe sur le Portugal, d’où je suis originaire, j’ai été très étonné de lire le regard sur la situation au Portugal. Donc, je suis allé sur le site du Service National de Santé où il est spécifié que les IVG sont entièrement prises en charge par l’État, donc gratuites dès le départ (j’espère qu’on n’a pas voulu jouer sur les mots, car effectivement si on ne paie rien on n’est pas remboursé). Les auteurs devront vérifier leurs sources et ne pas prendre pour argent comptant des déclarations de militants locaux.

Clémence21 : Attention erreur : la tribune affirme que l’avortement est restreint en Espagne, c’est faux. « En décembre 2013, un projet de loi est présenté pour interdire l’avortement, sauf en cas de viol ou de danger pour la santé physique ou psychique de la mère, par le gouvernement de Mariano Rajoy. Le 23 septembre 2014, le projet de loi est retiré, faute de consensus au sein de la majorité. »Merci Wikipédia 👌

ChloëCh : Après avoir lu le livre d’Annie Ernaux qui relate son propre avortement à plusieurs semaines de grossesse, j’avoue en avoir une autre vision. Oui j’ai été secouée même si je comprends les femmes éprises de liberté. La pilule du lendemain, la RU486 devrait être généralisée.

Kosim : « Être libre de son corps », c’est aussi prendre ses responsabilités pour éviter de tomber enceinte : entre la multitude de moyens de contraception et la pilule du lendemain, il y a de quoi faire.

laurence le Goué : Kosim, pour beaucoup il ne s’agit pas d’étourderies mais de quelque chose de bien plus complexe qui a un lien avec des forces inconscientes chez l’individu. Le fait de se reproduire, ou pas, est au plus profond de l’humain et se rattache aussi aux relations vécues avec les parents et, par transmission, avec les ancêtres. C’est pourquoi, il y aura toujours ce genre de situations, malgré toutes sortes de contraception. Souvent les personnes auront du mal à comprendre et à expliquer comment elles en sont arrivées à cette situation, être enceinte et ne pas vouloir garder cet enfant là. Cela ne concerne pas que les femmes, mais aussi les hommes. Combien d’entre eux ont des relations sexuelles sans s’enquérir d’un moyen de contraception ? Il y en a, même encore dans les jeunes générations.

Kingkaeo : Définir le progrès comme l’augmentation de l’âge auquel on peut détruire un fœtus est assez glauque quand même,

Gerolmin @ Kingkaeo : Il vaut mieux « détruire » un fœtus de deux centimètres et qui n’éprouve pas de souffrances (pas encore de développement du cerveau ou de connexions nerveuses suffisantes) que mettre au monde un enfant non désiré, ou dont on ne peut pas s’occuper, ou qu’on ne peut pas nourrir. Cet enfant va probablement souffrir, sa mère aussi. J’ai toujours remarqué l’hypocrisie des défenseurs acharnés d’un ensemble de cellules embryonnaires, qui sont généralement indifférents sur le devenir de l’enfant né.

GuPi : Prenons le problème à l’envers, et si ce retour du puritanisme n’était que son chant du cygne. Avant l’avènement des temps plus clairs ? Comme l’islamisme est la peur de la modernité, avant sa dilution dans un monde plus rationnel ?

Rovençal : et pendant ce temps les féministes brament, on s’inquiète des droits des LGBTQQ machin ++, on cherche à déconstruire l’histoire etc. Ces gens-là passent complètement à côté des vrais combats.

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Brigitte Bardot alerte sur la surpopulation

Le 28 juillet 2022 sur son compte Twitter, Brigitte Bardot s’est épanchée sur la surpopulation à l’origine de la plupart des problèmes environnementaux. Se référant à la préface qu’elle a écrite pour le livre « Le réchauffement climatique ou Cinq Milliards d’Hommes en trop » de Jean-Claude Hermans, publié en 2019, Brigitte Bardot rebondit sur les dires de ce dernier et clame que la surpopulation est « l’un des grands problèmes actuels. » ; Elle (la surpopulation, ndlr) est à l’origine de la plupart des problèmes de climat, de pollution d’air, des mers, des rivières et des sols, et des épidémies aussi. » Ses 67000 abonnés ont pu également lire en guise de conclusion : »Il faudrait s’interroger sur les conséquences de cette démographie inquiétante et étudier la façon de la stopper« . C’est une question urgente et primordiale, car pour Brigitte Bardot, « il en va de la survie de l’humanité !« 

Fouadathee : BB a totalement raison ! L’une des causes de la surpopulation est la mainmise des religions et des traditions débiles sur le cerveau des femmes du tiers-monde. Là où les femmes devraient se contenter de 2 enfants seulement, elles en ont 5, 6 voire 7 qui vont tous atteindre l’âge adulte grâce aux progrès de l’hygiène et de la médecine diffusés par l’occident. On a multiplié par 5 depuis 40 ans les trois besoins essentiels: se nourrir, se loger et se déplacer. Rien d’étonnant à ce que la planète soit à bout de force et d’épuisement des ressources.

Archicotes : Cela me fait un grand plaisir de voir que BB a pris cette décision et ose s’exprimer. Depuis très longtemps déjà je le clamais autour de moi, mais je ne suis qu’un petit pion et tout de suite on m’accuse de raciste. Pourtant le problème est réellement là ! Il faut limiter les naissances et que les religions fassent appel à leurs disciples pour les raisonner dans ce sens non pas leur faire des bourrages de crâne et des leçons d’endoctrinement sur des sujets qui peuvent nuire à autrui. La réalité est là ! Qui donc va avoir le courage d’aborder ce sujet sans qu’il soit traité à son tour de raciste et d’atteinte aux droits de l’homme. Certainement pas les politiques qui craignent de ne pas être élus ou réélus et qui dans leur fort personnel n’ont rien à cirer de la planète !

Jbm : Elle a entièrement raison, au lieu de distribuer au continent africain des milliards d’aides à tout va il serait temps de stériliser les femmes avec déjà deux enfant et surtout de les informer des conséquences de faire des enfants sans avoir les moyens de les élever, que souvent les pères ne s’en occupent pas et ensuite veulent venir en France pour être assistés socialement !

bioparleur : La démographie exponentielle mortifère pour cette planète et ceux qui l’habitent ? Qui aura le courage de s’y pencher ? La vie humaine bénie et sacralisée par les religions stupides et irresponsables ou/et l’impérieux désir de procréer pour assurer une descendance ou l’absurde côtoie l’irraisonné lorsque cela se passe de façon exponentielle sans but commun final, lorsque un monde fini et limité ne peut plus absorber des hôtes au nombre illimité.

Cari34 : un jour a la télé un Bengali qui avait plus de 10 enfants disait : « Je ne peux refuser les enfants que dieu m’envoie ! » Il fallait lui répondre, nourris-les avec la nourriture que dieu t’envoie ! Si en France nous ne faisons que 1, 2 ou quelquefois 3 enfants dans le souci de pouvoir les nourrir et éduquer, ce n’est pas pour ramasser la population du monde entier incapable de se nourrir chez elle… mais ça c’est à nos politiques de régler le problème !

Lire, L’antispéciste Brigitte Bardot

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Les quatre cavaliers de l’apocalypse

Le 2 août 2022, des scientifiques appellent à envisager le pire concernant le changement climatique… pour mieux s’y préparer !!!

Annick Berger avec AFP : L ‘éventualité d’un enchaînement de catastrophes à cause du réchauffement de la planète est « dangereusement sous-exploré » par la communauté internationale.  L’étude a été publiée dans la revue PNAS ( (Proceedings of the National Academy of Sciences). Les scientifiques citent notamment de possibles hausses de températures pires que prévues ou une cascade d’événements encore non envisagée, voir les deux. Les points de basculement du climat de la Terre – comme la fonte irréversible des phénomènes météorologiques extrêmes, conflits, maladies à transmission vectorielle.Les experts climat de l’ONU (Giec) ont eut tendance à « privilégier le moins pire scénario »,

Paul Watson en 2012 : « Je crois que les quatre cavaliers de l’Apocalypse seront les moyens qui vont servir à réduire notre population – famines, épidémies, guerres et troubles civils. La solution que je préconise est que personne ne devrait avoir d’enfants à moins de suivre une formation de six mois au cours de laquelle on apprendrait ce que cela veut dire d’être un parent responsable et au terme de laquelle on obtiendrait un diplôme certifiant que l’on est suffisamment responsable pour avoir un enfant. C’est une situation bien étrange quand on y pense. On a besoin d’un permis pour conduire une voiture, il faut un diplôme pour accéder à certains métiers. Pas pour avoir un enfant » (Capitaine Watson, entretien avec un pirate de Lamya Essemlali)

Thomas Robert Malthus en 1798 : « Les obstacles destructifs qui s’opposent à la population sont d’une nature très variée. Ils renferment toutes les causes qui tendent de quelque manière à abréger la durée naturelle de la vie humaine par le vice ou par le malheur. Ainsi on peut ranger sous ce chef toutes les occupations malsaines, les travaux rudes ou excessifs et qui exposent à l’inclémence des saisons, l’extrême pauvreté, la mauvaise nourriture des enfants, l’insalubrité des grandes villes, toutes les espèces de maladies et d’épidémies, la guerre, la peste, la famine. Dans un pays où la population ne peut pas croître indéfiniment, l’obstacle privatif et l’obstacle destructif doivent être en raison inverse l’un de l’autre : c’est-à-dire que dans les pays malsains, l’obstacle privatif aura peu d’influence. Dans ceux au contraire qui jouissent d’une grande salubrité, et où l’obstacle privatif agit avec force, l’obstacle destructif agira faiblement et la mortalité sera très petite. »

Martin Wolf : Une ironie de l’histoire intellectuelle veut que Thomas Malthus, le prophète de la surpopulation, se soit inquiété de la pénurie de ressources au moment précis où ses hypothèses pessimistes se trouvaient démenties. Mais aujourd’hui la plus grande question du XXIe siècle pourrait être de savoir si les ressources vont redevenir des contraintes, comme elles l’ont été si souvent avant 1800. L’ingéniosité continuera-t-elle ou non à compenser la rareté ? Si la réponse est oui, alors l’humanité entière pourrait un jour bénéficier des modes de vie que connaissent les gens les plus favorisés. Si la réponse est non, nous pourrions alors succomber à ce que le professeur Morris appelle les cinq cavaliers de l’Apocalypse – changement climatique, famines, effondrement des Etats, migrations et épidémies.

PS : Si le deuxième sens du mot « apocalypse » – le plus courant – est « catastrophe » ou « fin du monde », le premier est « révélation ». Le quatrième jour de l’Apocalypse – est une prophétie de la fin des temps, une révélation reçue par saint Jean, vision du futur. A droite, les justes immolés à cause de la parole de Dieu sont reçus par des anges. A gauche, quatre cavaliers fondent sur l’humanité pour lui apporter souffrance, mort et dévastation. Au centre, les étoiles se détachent du ciel et tombent sur des forêts qui prennent feu.

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Hugues Stoeckel, un malthusien érudit

De quel facteur la privation de pétrole fera-t-elle chuter la productivité de l’agriculture mécanisée ? Depuis 1955, l’avènement du pétrole dans l’agriculture française a permis de multiplier la production cumulée de blé et de maïs par 4,1. Le tout avec 8 fois moins d’agriculteurs et 12% de surface agricole en moins. Voilà qui situe l’envol historique de la progression du rendement céréalier à l’hectare autour d’un facteur 4,7 ≈ 4,1÷(1-0,12) et celle de la productivité par actif agricole aux alentours d’un facteur 33 ≈ 8×4,1 !! Corollaire, une fois privés de pétrole les 751 000 actifs travaillant actuellement dans l’agriculture française devraient être 33 fois plus nombreux, rien que pour maintenir la production céréalière actuelle sur la base des rendements de 1955. Ce qui nous mènerait à près de 25 millions de travailleurs de la terre sur un total de… 28 millions d’actif !

Ce constat calamiteux s’accompagne d’autres réalités :

Demain la population humaine à nourrir sont censés augmenter de 50%.

La surface agricole sacrifiée au béton depuis 1955 est irrécupérable.

les terres agricoles « chimiques » ont perdu une partie de leur humus et jusqu’à 90% de leur biomasse vivante (Cf : Claude Bourguignon). Elles ne font plus illusion que grâce aux engrais solubles et aux pesticides.

les anciennes machines agricoles à traction animale (faucheuses, charrues…) ont quasiment disparu et leur fabrication nécessitera du temps, de l’énergie et des minerais dans un contexte où énergie et minéraux feront défaut.

la traction animale elle-même ne sera opérationnelle que des décennies plus tard, je ne parle même pas des savoir-faire perdus.

Les habitudes et aspirations de vie des Français rendent illusoire un retour massif au travail manuel de la terre, même avec un Pol Pot ad hoc aux manettes.

Une baisse rapide des besoins alimentaires (donc de la démographie) est en revanche susceptible d’atténuer le problème, et en tout cas de réduire le nombre de victimes de la méga-crise à venir. Certains se dédouanent de la peine d’examiner ce risque en taxant les alarmistes de malthusiens, de misanthropes, de « deep écologistes » (très commode, ça !) ou d’aigris qui haïssent les enfants. D’autres encore nient ce risque par simple foi en la capacité de l’humanité à résoudre tous ses problèmes à mesure qu’ils se posent. Il en est enfin qui, tout en comprenant bien ce risque, font le pari fou que l’Homme découvrira très bientôt une nouvelle source d’énergie aussi abondante, accessible, commode d’emploi et polyvalente que l’était le pétrole, et qui, en attendant, veulent bien que le principe de précaution s’applique à tout, sauf à la démographie. Et vous, dans quelle catégorie êtes-vous ? 

En d’autres termes, que ça nous plaise ou non, il n’y aura jamais 9 Mds d’humains sur Terre ! Yves Cochet arrive à la même conclusion page 220 de son dernier livre (un bijou !) : « J’écris une dernière phrase d’une main tremblante : le déclin démographique proche sera catastrophique au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Dire que la population du monde va perdre 3 milliards d’habitants en 30 ans n’est pas un froid constat de prévisionniste statisticien. La perspective est humainement insupportable. Hélas, elle est devant nous ». Et Yves n’est bien entendu pas seul à penser cela : prenez donc le temps de lire ce texte de Dale Allen Pfeiffer, intitulé « Nous mangeons du pétrole ». Vous serez bien en peine de réfuter les chiffres de son implacable démonstration.

L’amplitude de l’effondrement post-pétrolier de la production agricole mécanisée ne dépend que du niveau de ressources renouvelables accessibles dans l’ère post-fossile. « Humanisme, féminisme et politique écologiste », aussi « poussés » soient-ils, seront donc par nature strictement sans effet sur cette amplitude. Ils peuvent certes retarder cet effondrement en instaurant un droit de préemption absolu de l’activité agricole sur le reliquat d’or noir et sur la main-d’oeuvre. Ce qui suppose (outre un assouplissement du concept d’humanisme) un niveau inédit de rationalisation collective de l’alimentation (bio, frugale, végétale, saisonnière, relocalisée) et de partage planétaire des ressources. Lequel suppose à son tour la survivance des démocraties et la requalification généralisée de la production agricole en service public excluant toute spéculation. Le tout, bien sûr, en évitant les guerres, dont l’inhumanité n’aura pas échappé à personne ;-). Vaste et salutaire programme, qui mériterait d’être largement explicité et défendu par les Verts, car seul susceptible de rendre l’espoir en conjurant la perspective du chaos portée par le « chacun pour soi contre tous ».

De fait, le niveau final auquel la population humaine s’ajustera durablement à la fécondité post-pétrolière de la Terre n’est pas négociable. Selon plusieurs auteurs, il pourrait être de l’ordre de 1 à 2 Mds (cf aussi : « Nous mangeons du pétrole », entre autres). Ce scénario pourrait même inclure la survivance d’une vie civilisée si tout se déroule pour le mieux (sans tueries majeures). Mais il faut se décider maintenant. Soit nous anticipons une réduction rapide du nombre de bouches à nourrir, et nous aurons un reflux démographique à la fois plus limité (car entamé à 6,8 Mds) et étalé sur une durée plus longue (car commençant plus tôt). Soit nous persistons à vouloir en passer par ce fameux pic de 9 Mds, et nous remettons à un avenir relativement proche une abominable « régulation naturelle ».

J’attends toujours une réfutation sérieuse de cette analyse, certes quelque peu en décalage avec les préoccupations dominantes de cette fin 2009 ;-). À ceux que sa « noirceur » suffirait à fermer comme une huître, je rappelle que ce qui importera demain n’est pas la couleur de l’analyse, mais son exactitude. Je me doute que certain(e)s discuteront tel ou tel détail, mais seul importe un éventuel démontage argumenté des ordres de grandeur (qui d’ailleurs me comblerait d’aise !). En revanche épargnez-nous svp les contre-exemples « roses » tirés d’un présent encore très riche en pétrole qui ne prouvent strictement rien pour le futur. La prospective n’est pas l’art de transposer le présent dans l’avenir (ce que font tous les productivistes), mais l’art de décrypter les effets à venir des évolutions en cours et de celles qu’on sait inéluctables, dont l’épuisement des ressources fossiles et le réchauffement climatique sont de loin les moins anodines.

Texte de Hugues Stoeckel, en souvenir de lui

Source : Trop d’humains en 2050 ? (18 septembre 2009)

https://www.dna.fr/politique/2022/07/29/hugues-stoeckel-un-des-premiers-ecolos-alsaciens-est-decede

L’un des tout premiers militants écologistes alsaciens, est décédé mardi 26 juillet à l’âge de 75 ans. Né en 1947, cet ancien professeur de mathématiques était un écologiste militant depuis les années 1970, membre du parti Les Verts, d’Attac, d’Alsace Nature ou encore de la Ligue de protection des oiseaux. Il a aussi écrit un livre publié en 2012, intitulé La faim du monde et sous-titré L’humanité au bord d’une famine globale.Ce militant s’est également engagé dans la politique locale.

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Crise alimentaire, la bombe P en Afrique

« La crise en Afrique de l’Ouest est attisée par de multiples facteurs : la désorganisation des systèmes économiques liée à la pandémie ; le dérèglement climatique, avec ses phénomènes de sécheresses ; mais aussi l’insécurité qui règne dans les zones de conflit ». Il manque un facteur des plus impactant dans l’article de la journaliste ci-dessous, la démographie….


Coumba Kane : « Les pays africains sont menacés par « la pire crise alimentaire et nutritionnelle depuis dix ans », selon le Programme alimentaire mondial (PAM). L’urgence se ressent particulièrement en Afrique de l’Ouest, où les courbes de l’inflation s’affolent… Le conflit russo-ukrainien a provoqué une flambée des prix du carburant… Quand plus de 5 millions de personnes au Sahel sont déplacées à cause du banditisme, cela crée une pression importante pour l’accès à la nourriture … Les lourdeurs administratives plombent les échanges intrarégionaux… Reste un adversaire de taille : la spéculation à laquelle s’adonnent les commerçants à la faveur de l’inflation… Pour les pays de la zone CFA, la situation se complique encore du fait de la chute de l’euro… »

Commentaires malthusiens

Didier F : Pas un mot dans l’article sur la surpopulation galopante, qui est une catastrophe en premier lieu pour les Africains eux-mêmes et et en deuxième lieu pour la planète. Le journal le Monde a décidé de sacrifier les vérités les plus évidentes au politiquement correct.

Silgar : L’emballement démographique de l’Afrique est d’abord un obstacle à son propre développement. Quant au chiffrage, un peu plus de 200 millions d’humains vivaient en Afrique en 1950, il y en a 1,35 milliard en 2020, soit une multiplication par plus de 6 en 70 ans seulement. Ajoutez-y la baisse des rendements agricoles et vous obtiendrez la famine, l’extrême pauvreté et l’absolue nécessité d’émigrer.

Hein : « D’après le dernier rapport de l’ONU (2019) sur les perspectives démographiques mondiales, la population en Afrique de l’Ouest (391 millions d’habitants en 2019) devrait doubler d’ici 2050 (796 millions d’habitants) et être multipliée par 3,8 à la fin du siècle (1,5 milliard d’habitants). » Fois quatre ?! : déjà qu’on s’amuse bien, là on va rire, rire, rire, rire!

Pelta : Avec l’Afrique nous avons une natalité explosive : l’essentiel de croissance démographique de ce siècle viendra de l’Afrique et de l’Indonésie. Qu’il faille aider ces pays dans leur développement certes, mais la contre-partie doit être un planning familial permettant de réduire les population:

animal nyctemeral : Le seul vrai problème reste une démographie incontrôlé…. Quand la population double tous les 25 ans aucun système ne peut répondre… Et quand la démographie fait que les ressources alimentaires sont inférieures aux ressources du territoire les problèmes sont justes inévitable a terme

Christian31 : Et surtout, l’Afrique en particulier dans le Sahara est une terre particulièrement propice à l’agriculture…

Lhooq : L’année dernière nous étions au bord du gouffre, mais cette année nous avons fait un grand pas en avant.

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Hugues Stoeckel, décès d’un malthusien

Hugues Stoeckel est décédé il y a quelques jours. Il ne rentrera pas dans la rubrique « disparitions » des grands médias, c’est dommage. Il est vrai qu’il était malthusien, pour les natalistes qui ont pignon sur écran ce genre de personnage doit rester dans le placard.

Un extrait de sa pensée :

« Que faire aujourd’hui ? Le seul paramètre sur lequel nous ayons toute latitude pour agir efficacement et sans douleur est la natalité. Une excellente raison de tenter de la maîtriser, non pour effacer le problème – l’inertie démographique est bien trop grande – mais pour en atténuer les effets à terme. Entendons-nous bien : il n’est pas question de s’exonérer du devoir de réduire les consommations et les rejets évitables. Mais se borner à cela déboucherait exactement sur le même effet de rebond que la baisse des émissions de CO2 par voiture… alors que l’effet  rebond d’une dénatalité serait un bonus en espace et en agrément de vie pour chacun. A vrai dire, les limites de la planète ont été à ce point outrepassées que nous n’avons plus le choix. Aucune solution ne peut prétendre à résoudre seule le problème : ni le partage, ni la sobriété, ni la dénatalité. Même ensemble, ces solutions risquent de ne pas suffire. Nier le risque, c’est choisir délibérément la sortie de crise par la violence. »

Pour en savoir plus :

voir, https://www.youtube.com/watch?v=2aDwQn6s9aI

lire, Hugues Stoeckel, la question démographique

son livre de 2012, La faim du monde (l’humanité au bord d’une famine globale)

Hugues Stoeckel, décès d’un malthusien Lire la suite »

Violée à 10 ans sans pouvoir avorter

Une enfant de 10 ans, victime de viol dans l’Ohio, s’est rendue dans l’Indiana pour se faire avorter en raison de nouvelles restrictions dans son État d’origine. La gynécologue Caitlin Bernard, qui a pratiqué l’IVG, est attaquée de toutes parts.

Quelques réactions incompréhensibles :

– Le procureur général d’Indiana : « Nous avons cette militante proavortement, qui se prétend docteure, et est connue pour ne pas effectuer les signalements requis… Donc, nous rassemblons les preuves, et nous allons nous battre jusqu’au bout (pour révoquer sa licence professionnelle). »

– Les autorités de l’Indiana ont annoncé enquêter sur Caitlin Bernard, accusée (pourtant faussement) de ne pas avoir signalé aux autorités le dossier de la fillette.

– Les opposants à l’avortement reprochent aux défenseurs de l’IVG d’« utiliser » la fillette pour promouvoir leur cause. Ils imputent ses malheurs à la politique migratoire de Joe Biden, l’agresseur étant un Guatémaltèque.

– Le procureur général d’Indiana : « Cette situation horrible a été causée par des marxistes, des socialistes et ceux à la Maison Blanche qui plaident pour une frontière sans loi « 

– La presse conservatrice avait émis des doutes sur la véracité du drame… jusqu’à l’arrestation de l’homme suspecté d’avoir violé la fillette,

Deux commentaires perspicaces :

Thufyr : Le pire dans cette histoire sordide est que par un de ces Américains opposés à l’avortement n’a la moindre empathie pour la petite fille de 10 ans qui a subi le viol. Minable.

Klyden : C’est quoi ce pays ? C’est les États-Unis, le seul (!) pays au monde qui n’a pas ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant. Ah non, il y a aussi la Somalie.

Lire, Le droit à l’avortement remis en cause aux USA

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Migration comme solution au déclin, délirant

Le XXIe siècle ne sera pas seulement, suivant la prophétie d’Alfred Sauvy, le « siècle du vieillissement démographique », il sera aussi, selon la formule du démographe Hervé Le Bras, « l’âge des migrations ». Cette tribune confirme que certains démographes gardent des partis-pris.

Pierre Buhler : « Dans les pays développés, la migration est désormais le premier facteur de la croissance de la population. Cette ressource sera la seule à permettre de combler le solde démographique naturel, d’ores et déjà négatif… Les années 1960 avaient nourri les thèses catastrophistes de la « bombe démographique » – selon le titre du livre à succès du biologiste Paul Ehrlich, chef de file de l’école du malthusianisme aux Etats-Unis, qui avait précédé de peu le rapport Meadows pour le Club de Rome. La population mondiale a, depuis lors, plus que doublé, sans pour autant que la « bombe explose »…. (Pourtant) la population d’Afrique subsaharienne connaît des taux de croissance de l’ordre de 2,5 % par an, alimentés par un taux de fécondité de 4,6 enfants par femme, avec des pointes dans des pays comme le Niger – où il est proche de 7… L’Europe doit comprendre que l’immigration est la seule solution au dépeuplement et au déclin.« 

Notez la contradiction flagrante de cette tribune : l’Europe peut-elle s’ouvrir librement à une migration africaine qui est donnée comme délirante ? Les Internautes confirment que Pierre Buhler déconne.

ben tiens : Certains démographes très médiatisés font preuve d’un parti-pris incroyable pour des scientifiques. Dans cet article, derrière une apparente objectivité, pratiquement toutes les expressions utilisées sont connotées : « cette ressource (l’immigration) sera la seule à permettre de combler le solde démographique », « compenser la pente baissière », « l’Allemagne et l’Italie, davantage touchées par le vieillissement et les faibles taux de fécondité », « La situation est plus critique encore à l’est de l’Europe », « La « bombe démographique » n’a pas eu lieu », « les taux de fécondité se sont littéralement effondrés », « L’Europe, en particulier, doit abandonner sa posture de déni à cet égard et comprendre que l’immigration est la seule solution au dépeuplement et au déclin ». Il a fallu 7 millions d’années pour parvenir à 1 milliard d’habitants, et seulement deux siècles pour parvenir à 8 milliards ; comment peut-on continuer à propager un tel discours ? c’est hallucinant.

This is the way : Exactement. Ce fanatisme idéologique est pathétique. Si l’on traduit cette tribune : certains pays ont une démographie galopante irresponsable et pour compenser la misère et la famine qui en découlent leurs ressortissants migrent vers des pays qui, eux, font attention à leur démographie. Nous sommes passés de 4 milliards à 8 en 40 ans, et ça n’est pas la faute de l’Europe ou de l’Occident. Elle est ailleurs la bombe démographique, mais non, il vaut mieux garder des œillères.

Berel : Tribune de Buhler marquée par une doxa idéologique à peu près intégrale et granitique, qu’illustre le savoureux terme de « dépeuplement », associé à des affirmations sans preuve. Exemple parmi d’autres: il conviendrait de « combler le solde démographique naturel » – Mais au fait, pourquoi au juste ? On retrouve ici la traditionnelle devise de l’INED: « attention, demain la population s’effondre », qu’ils nous servent depuis un demi-siècle, droit dans leurs bottes anti-malthusiennes et anti-rationalistes. Bien qu’on nous annonce la cata démographique continentale tous les mois, la population européenne est passée de 384 millions en 1947 (au lendemain de la saignée des 15 millions de morts de la WW2) à 514 millions dans la seule UE-28. La catastrophe que nous annonce ce monsieur est comme les précédentes: invisible.

He jean Passe : « La « bombe démographique » n’a pas eu lieu » : Buhler, vous êtes sérieux ? L’Inde en 1948 = 320 millions d’habitants, en 2020 : 1,3 (ou 1,4) milliard d’habitants dont 500 millions vivent dans des conditions abominables de promiscuité et de pauvreté. En Afrique il y a plus d’1 milliard d’habitants alors que le désert gagne de nombreux pays et que la pollution est intense….

Silgar : Le dépeuplement des États développés est la meilleure solution pour réduire nos émissions de CO2 et nos pollutions. Du reste si l’on veut que les consommateurs des États développés consomment moins, il est absolument contre-productif d’augmenter le nombre de consommateurs par le biais de l’immigration.

Waltho : On connaissait le grand remplacement raciste qui était horriblement nauséabond. Voilà maintenant le grand remplacement inévitable annoncé par les démographes qui devient une « chance inouïe » pour la vieille Europe. J’invite les journalistes du Monde à se réunir en conclave pour adopter une position commune.

Peps72 : Quand il s’agit d’écologie, Le Monde multiplie les tribunes appelant le gouvernement à écouter les Français qui sont inquiets à propos du réchauffement climatique (parce que faut écouter les Français). Mais quand il s’agit d’immigration, Le Monde multiplie les tribunes appelant le gouvernement à écouter les organisations internationales qui souhaitent que l’on accueille toute la misère du monde (parce que faut pas écouter les Français). Dites, vous avez remarqué que 90 députés du RN viennent de rentrer à l’Assemblée Nationale ?

Frog : Étrange tribune qui positive au maximum surpopulation mondiale et les déséquilibres démographiques sans jamais voir de problèmes nulle part. Résumer tout ça à « c’est bon pour la croissance », c’est bien léger.

L.Leuwen : Le Japon offre un exemple intéressant qui semble n’intéresser personne. En pleine déprise démographique, il ne recourt pas à l’immigration pour maintenir la croissance économique.

Clamorgan : les Sioux et les Apaches ont ils bénéficié de l’immigration européenne et de la formidable croissance économique qui en a résulté ?

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James Lovelock est mort le 27 juillet 2022

«Il est aujourd’hui tard, beaucoup trop tard pour sauver la planète telle que nous la connaissons», expliquait-il déjà en 2009 à l’AFP, à quelques mois de la conférence de Copenhague sur le climat (COP15) qui s’était soldée par un échec retentissant.

«Préparez-vous à d’énormes pertes humaines», disait-il. Dans un entretien à l’AFP en juin 2020, il avait relativisé la pandémie de coronavirus qui «tue en particulier ceux de mon âge -les vieux- et il y en a déjà trop». «Le changement climatique est plus dangereux pour la vie sur Terre que presque toute autre maladie concevable», avait-il affirmé.

Le scientifique britannique James Lovelock est décédé à l’âge de 103 ans, a indiqué le 27 juillet sa famille.

extraits de « La revanche de Gaïa (pourquoi la terre riposte-t-elle) »

de James Lovelock (2007)

« Notre civilisation est-elle donc condamnée à voir ce siècle mourir avec elle ? Y aura-t-il un déclin massif de la population, laissant quelques survivants démunis sur une planète torride, hostile, infirme, mise en coupe réglée par des seigneurs de la guerre ? L’absence de contrainte pesant sur notre croissance démographique est une des origines de nos problèmes. Nous pouvons vivre partout, de l’Arctique aux tropiques, les seuls prédateurs importants restent, de temps en temps, les micro-organismes qui provoquent une brève pandémie .La population du globe est passée de quelques millions à l’époque des chasseurs-cueilleurs, il a maintenant dépassé six milliards, ce qui est tout à fait intenable pour Gaïa, même si nous avions la volonté et la capacité de réduire notre empreinte écologique. Personnellement, je crois qu’il serait sage d’opter pour une population stabilisée d’environ un demi-milliard d’individus, nous aurions alors la liberté d’adopter des modes de vie très différents sans nuire à Gaïa. Au premier abord, cela peut sembler aussi malaisé qu’inacceptable, voire impossible, bien que le XXe siècle ait montré le peu de cas que l’humanité pouvait faire de la vie humaine.

La régulation de la fécondité participe du contrôle démographique, mais la régulation du taux de mortalité n’est pas la moins importante. Là encore, dans les sociétés riches, les gens choisissent volontairement des façons convenables de mourir. Maintenant que la Terre court le danger imminent d’évoluer vers un état chaud et inhospitalier, il semble amoral de s’acharner à vouloir prolonger notre espérance de vie au-delà de sa limite biologique normale.

Si nous voulons continuer d’exister sans craindre les catastrophes naturelles, nous devons dès maintenant soumettre la croissance démographique à de fortes contraintes. En fin de compte, c’est Gaïa, comme toujours, qui opérera la réduction de population et éliminera ceux qui enfreignent ses règles. »

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Doit-on encore faire des enfants ?

Le 26 juillet 2022 sur France Inter, le débat de midi : « Doit-on encore faire des enfants ? », à écouter :

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-debat-de-midi

Résumé

Les humains n’ont jamais été aussi nombreux. La Terre franchira la barre des 8 milliards d’habitants en novembre prochain d’après les Nations Unis. Ce nombre vertigineux l’est encore plus quand on le compare aux décennies passées: c’est un milliard de plus qu’en 2010, deux milliards de plus qu’en 1998 et cinq milliards et demi de plus qu’en 1950. Mais face aux problématiques liées au réchauffement climatique, à l’épuisement irréversible des ressources, et à un avenir incertain et peu rassurant pour les générations futures, est-il bien raisonnable de faire des enfants ?

En France, cette « infécondité volontaire » reste minoritaire et s’élève à 5 % de la population. En revanche, les motivations évoluent ; outre la liberté et l’épanouissement personnel et professionnel, le souhait d’éviter la surpopulation et ses conséquences sociales et environnementales néfastes est de plus en plus évoqué. Certains n’hésitent plus à faire, symboliquement, la grève des naissances comme Birthstrike, une association en Angleterre.

S’il existe déjà un mouvement de baisse des naissances en Europe, c’est n’est pas le cas en Asie où des équilibres régionaux pourraient être chamboulés, l’Inde étant en passe de le premier foyer démographique devant la Chine.

Alors que certains pays ont déjà eu recours à des politiques de régulation démographique, est-ce réellement aux Etats de réguler les naissances ? Pourrons-nous accepter ces politiques en Europe à l’avenir ? Comment financer le système social s’il n’y a plus d’enfants ?

8 milliards de personnes, c’est près de 8 milliards de questions… Et quelques réponses à écouter dans le Débat de Midi.

Avec nous pour en parler

  • Clément Fournier , rédacteur en chef de Youmatter
  • Gilles Pison , démographe et chercheur à l’INED
  • Marie-Eve Perru, ingénieure en génie urbain et responsable IDF de l’association « Démographie responsable »
  • Emmanuel Pont, auteur de « Faut-il arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ? » paru aux éditions Payot le 9 février 2022

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Le mot « Surpopulation », un tabou médiatique

Alors qu’on va atteindre le 15 novembre prochain les 8 milliards d’êtres humains, le contexte en France reste résolument nataliste, donc allergique à la notion de surpopulation, Prenons trois exemples journalistiques.

1) Le mensuel « La Décroissance » est anti-malthusien, donc on n’aborde jamais la question démographique. Le numéro double (juillet-août 2022) est un dernier exemple, pas un mot du problème. Ils n’ont pas bougé, c’est leur tabou de principe, ainsi dans leur dossier publié dans un supplément de la Décroissance de juillet 2009 : « La décroissance contre Malthus ». C’est une véritable philippique contre « les malthusiens pour qui la limitation des naissances serait un des moyens de protéger l’environnement ». Vincent Cheynet, le rédacteur en chef, ose y écrire :

« En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche »1.

Dire que cette revue se prévaut du titre de 1er journal d’écologie politique, le malthusien René Dumont doit se retourner dans sa tombe !

Lire, Malthusianisme dans le journal La Décroissance

2) L‘Obs fait paraître un hors série en juin 2022, « Penser l’écologie ». Tout y passe, Dieu et Darwin, John Muir et Rachel Carson, René Dumont ou Françoise d’Eaubonne, et même Arne Naess ou Jancovici. Pourtant pas un mot sur la question démographique. Ah, si ! L’obs est bien obligé en dernière page de citer Paul Ehrlich dans une bibliographie : « la bombe P ». Mais chut, il ne fallait rien dire du contenu de ce best-seller. Une lecture intégrale du dossier n’ajoute rien à ce manque flagrant. On rejette la démographie dans la Science Fiction page 32 : « Les derniers hommes ont recours au contrôle des naissance et à l’euthanasie (JH Rosnay, « la Mort de la Terre », 1910). Et le message du rapport sur les limites de la croissance (1972) est raillé page 40-41 :

« Le fameux modèle World3 relie les variables. Par exemple, une augmentation de la population entraînera celle de la production agricole, et donc une demande supplémentaire de ressources non renouvelables, le tout conduisant à plus de pollution, etc… La plupart des économistes voient dans ce rapport une resucée d’une pensée malthusienne. « Bad science », tranche Tobert Solow. »

Pour une fête du cinquantième anniversaire de La dernière chance de la terre (hors série du Nouvel observateur, juin-juillet 1972), c’est loupé !

Lire, 1972 les limites de la croissance ou rapport au club de ROME

3) Le journal dit de référence, LE MONDE. Sur leur site, le thème « population » se trouve dans la rubrique Planète, mais en 10ème position seulement. Malgré le décompte officiel de l’ONU, le passage aux 8 milliards n’est pas indiqué dans cette sous-rubrique. Le journal y multiplie au contraire les appels au secours pour insuffisance de la natalité : « L’Europe orientale en proie à une démographie en chute libre » ; « La population russe fond à un rythme vertigineux» ; « Pour enrayer le déclin démographique, la Chine veut limiter les avortements non médicaux » ; « En Inde, deuxième pays le plus peuplé, la fécondité tombe sous le seuil de remplacement. » Si on recense dans les titres du MONDE le terme « surpopulation », il s’agit uniquement de surpopulation carcérale.

2 juin 2022, Un rapport sur les prisons appelle à desserrer « l’étau de la surpopulation » carcérale

13 juillet 2021, surpopulation à la prison de Toulouse-Seysses

19 avril 2021, surpopulation carcérale

15 février 2021, surpopulation des prisons (Eric Dupond-Moretti)

3 juin 2020, surpopulation carcérale (Emmanuel Macron)

30 janvier 2020, surpopulation dans les prisons (Cour européenne des droits de l’homme)

On peut encore remonter jusqu’en 2016 et c’est toujours de surpopulation carcérale dont il s’agit. C’est un déni des réalités. Prévisions catastrophiques en agriculture, chute des rendements avec le réchauffement climatique, désertification et stérilisation des sols, épuisement des ressources fossiles, surpopulation, la planète devient invivable. Pourtant la course sans fin entre accroissement de la population humaine et raréfaction des ressources se poursuit. Malthus est de retour, mais les médias ne le savent pas encore… et certains de nos commentateurs comme « esprit critique » aussi !

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8 milliards d’humains pour le 15 novembre 2022

D’après les dernières données démographiques de l’Organisation des Nations unies (ONU), publiées le 11 juillet 2022, la planète sera occupée par huit milliards d’humains à compter du 15 novembre. Les humains n’ont jamais été aussi nombreux. C’est un milliard de plus qu’en 2010. Deux milliards de plus qu’en 1998. Et cinq milliards et demi de plus qu’en 1950.

Guillaume Delacroix : « Les démographes de l’ONU, considèrent comme « sûre à 95 % » la probabilité que nous soyons entre 8,9 et 12,4 milliards en 2100. Le cap des dix milliards pourrait être atteint dès 2059 pour se stabiliser ensuite… Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, le Covid-19 n’a guère entraîné de changement dans le nombre de grossesses. Résultat, en Afrique subsaharienne, la population est appelée à pratiquement doubler d’ici à 2050, du fait du maintien du taux de fécondité à près de trois enfants par femme. La République démocratique du Congo et la Tanzanie devraient connaître une croissance rapide de leur population, entre 2 % et 3 % l’an sur la période 2022-2050..

Le journaliste du MONDE se contente de reproduire des tendances statistiques sans jamais s’interroger sur le fait que 8 milliards d’êtres humains, c’est trop ou ce n’est pas assez ? Les commentateurs sur lemonde.fr sont bien plus éclairants.

Démographie Responsable : Depuis les 3 milliards d’humains de 1960, les milliards suivants ont été « gagnés » de façon extrêmement rapide, dans des délais qui se sont même raccourcis : 14 ans, 13 ans, 12 ans, 12 ans et dernier en date, 11 ans. L’humanité améliore donc régulièrement ses propres records et ce n’est pas franchement une bonne nouvelle, sachant que la population mondiale soutenable se situe entre 3 et 4 milliards. Les 2 milliards encore attendus seront une charge supplémentaire qui n’atténuera évidemment pas le réchauffement climatique et ne sera pas non plus une façon raisonnable de s’y adapter.

Rhombo : Auriez-vous oublié la notion de transition démographique apprise au collège ou au lycée ?

Démographie Responsable @Rhombo : l’Afrique comptait 100 millions d’habitants en 1900 et l’ONU en prévoit un peu plus de 4 milliards à la fin de ce siècle, ce qui conduira à une multiplication par 40. Pour rappel, sur un intervalle de temps similaire (2 siècles) la population française a simplement doublé… et on compare ici un continent à un pays ! La transition démographique ne se passe apparemment pas de la même façon partout et en tous lieux.

Hein @ Rhombo : Le problème est que la notion de « transition démographique » n’est pas une notion théorique utilisable actuellement, c’est obsolète. Le terme est très mauvais car il laisse supposer quelque chose sur quoi on puisse « agir » vraiment, or les sociétés humaines sont cabochardes: elles cessent de procréer si elles veulent, et il faut vraiment qu’il n’y ait plus rien à bouffer ! Et dans un monde mondialisé, donc ouvert aux migrations, quelles raisons les-dites sociétés auraient, si elles ont l’impression qu’elles peuvent déverser leurs surplus ailleurs ? Au lieu de « transitionner », certains pays explosent ! La notion de « transition démographique », qui suppose des Etats clos sur eux-mêmes, est donc démodée au XXIe siècle.

Castanea : 8 milliards d’humains dont la majorité souhaite consommer comme l’Occident et les pays riches industrialisés (ne l’oublions pas, nous sommes les premiers responsables de l’effondrement climatique et de l’érosion de la biodiversité, érosion mortelle pour l’humanité…), c’est le naufrage de l’Humanité à très court terme…

Xavier.G : Les projections prennent-elles en compte le réchauffement climatique ? Une partie du Pakistan et de l’Inde sont déjà entrain de devenir invivable, comment la population dans ces zones là pourrait elle croître ?

Françoise B. : Il paraît que le Créateur a dit « croissez et multipliez-vous ». On peut lui répondre : « ça y est, c’est fait, on est plus nombreux que les grains de sable du désert, comme tu l’enjoignais. Et maintenant, on fait quoi? Tu as une idée, toi le Créateur, ou bien tu nous laisses nous entre-tuer pour un peu d’eau? » On n’aurait jamais du t’écouter!!

Oumuamua : Cela fait beaucoup de monde de plus depuis Adam et Eve ! Question : combien d’humains nés (et morts) sur notre planète depuis homo-sapiens ?

Bou : Question intéressante, selon l’INED ce chiffre s’élèverait à 80 milliards. Mais il est précisé que beaucoup sont mort très rapidement à la naissance. Moins de cent ans d’histoire humaine ont donc suffit à produire 1/10 des humains totaux, les 8 milliards encore vivant, ce qui est plutôt édifiant !

Hein : »World Data » donne des chiffres, avec un joli schéma en forme de sablier, d’ailleurs. Nous sommes donc 7,95 milliards, disons 8, dans la partie supérieure du sablier, pas encore morts. 140 millions d’enfants naissent chaque année, et 60 millions de gens meurent (passent en bas du sablier – ce qui engendre +80 millions de gens par an sur la terre). En bas du sablier, on a 109 milliards de morts; environ la moitié (55 milliards) ont vécu et sont morts dans les derniers 2000 ans, et donc la moitié avant. Dans les ères pré-modernes, donc pendant la majorité du temps humain, la moitié des morts sont en fait des enfants en bas age. Avant l’invention de l’agriculture (-6000 ans), la population totale de la planète est estimée à 9 millions de gens.

Edgard Wibeau : En fait, la population humaine s’accroît de façon si accélérée qu’il y a plus de personnes vivant en ce moment sur la planète qu’il n’y en a eu en tout depuis l’émergence d’Homo sapiens, voici environ 300.000 ans. Cet état de fait durera tant que la croissance de l’espèce restera exponentielle. C’est à dire plus très longtemps, car les limites physiques du globe sont en train d’être atteintes.

jean-claude meyer : La surpopulation, c’est une calamité bien pire que le réchauffement climatique. Notre terre ne peut subvenir aux besoins d’une telle multitude. Un virus exterminateur est la seule solution ! Oups, cette idée n’est pas politiquement correcte. Pardon.

Hein : « Je pense que chacun s’accorde à reconnaître que ce nombre phénoménal d’enfants pendus aux bras, au dos ou aux talons de leur mère, constitue dans le déplorable état présent une très grande charge supplémentaire (…) Un américain très avisé que j’ai connu à Londres m’a assuré qu’un jeune enfant en bonne santé et bien nourri constitue à l’âge d’un an un met délicieux, nutritif et sain, qu’il soit cuit en daube, au pot, rôti à la broche ou au four, et j’ai tout lieu de croire qu’il s’accommode aussi bien en fricassée ou en ragoût. Je porte donc humblement à l’attention du public cette proposition : sur ce chiffre estimé de 120000 enfants, on en garderait 20000 pour la reproduction, dont un quart seulement de mâles. On mettrait en vente les 100000 autres à l’âge d’un an, pour les proposer aux personnes de bien et de qualité à travers le royaume, non sans recommander de les rendre dodus et gras à souhait pour une bonne table. » (J. Swift, Modeste Proposition, 1729)

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Famine mondiale… parlons le malthusien

L’association Démographie Responsable est dans le sens de l’histoire et même si ses membres se désespèrent souvent de voir le message malthusien dénaturé ou dénigré, il faut rester confiant. En effet les commentaires ci-dessous sur lemonde.fr montrent bien le décalage total qui existe entre le traitement médiatique de la famine et la réalité du décalage entre population et alimentation….

Mathilde Gérard : Selon le dernier rapport sur la sécurité alimentaire mondiale (rapport SOFI) publié le 6 juillet 2022, près de 10 % de la population mondiale est touchée par la sous-alimentation. Les perspectives se sont fortement assombries avec la pandémie de Covid-19 qui a mis à l’arrêt notamment le secteur informel dont dépendent les populations les plus précaires. L’état des lieux est d’autant plus inquiétant qu’il n’intègre pas encore les conséquences de l’invasion militaire de l’Ukraine qui met en jeu deux acteurs majeurs des exportations de céréales, d’oléoprotéagineux et de fertilisants. Les agences onusiennes estiment que 3,1 milliards de personnes ne pouvaient se payer de quoi se nourrir sainement en 2020, soit 42 % de la population – une proportion qui grimpe à plus de 80 % en Afrique.

Michel SOURROUILLE : Il est inquiétant de voir le décalage entre la journaliste du MONDE Mathilde Gérard et beaucoup de commentateurs. Mathilde ne parle jamais de la problématique démographique alors que nous atteignons 8 milliards d’êtres humains avec une densité insupportable dans beaucoup de pays, même des pays qui se croient aujourd’hui développés (grâce aux combustibles fossiles). Les commentateurs se révèlent malthusiens, mettant en comparaison famine structurelle et pullulement humain. Quand je suis né en 1947, la population mondiale était de 2,3 milliards, si je vis centenaire, les statistique mondiales prévoient 9,275 milliards d’êtres humains en 2047, soit une multiplication par 4 au cours de mon existence. Comment nourrir suffisamment et loger décemment 7 milliards de personnes de plus au cours d’un seul siècle ? C’est absolument impossible. Ne pas dire la réalité, c’est se voiler la face. Il y a des négationnistes du climat, il y a aussi des négationnistes en matière démographique.

Christian31 : Je ne sais pas quelle est exactement la part de la non-maîtrise de la démographie dans ce difficile problème de la faim dans le monde, mais il est assez incompréhensible que cela ne soit pas évoqué dans l’article de Mathilde Gérard

Edgard Wibeau : « Conflit, climat, choc économique : c’est le cocktail explosif qui explique que la faim augmente », écrit Mathilde Gérard. Le facteur essentiel, qui est l’explosion démographique, n’est pas évoqué une seule fois dans cet article. Rappelons que le doublement de population en quelques décennies qui caractérise la totalité des pays où sévissent faim et malnutrition a plusieurs effets gravissimes : 1) il fait en sorte que les progrès – réels – faits en matière de productivité agricole sont désespérément réduits à moins que néant par l’augmentation du nombre de bouches à nourrir. 2) il conduit à la dégradation accélérée des écosystèmes, pour une augmentation transitoire de la production, se payant par sa diminution, voire sa disparition à un peu plus long terme.

Sauf qui Peut : Il ne faut pas être un expert de la FAO pour prédire une augmentation rapide de l’insécurité alimentaire sous les coups de boutoir des multiples crises qui vont interagir et s’alimenter (si on peut dire) entre elles. La véritable question est de savoir quand est ce que ces crises vont initier une décroissance démographique mondiale.

lecteur assidu : C’est sûr qu’avec une démographie non maîtrisée dans les pays du tiers -monde, les problèmes de nutrition sont devant eux.

Jean-Pierre M : Il faut qu’ils essayent la contraception…la pression démographique est en train de tout détruire sur cette planète.

Edgard Wibeau : L’accès à l’alimentation n’est sécurisé pour un pays que s’il est capable de produire celle nécessaire à sa population. Notamment parce que cela permet d’échapper à la spéculation. Or, la quasi-totalité des pays à fort indice de fertilité en sont totalement incapables, même de loin. Et ce n’est PAS la faute des occidentaux. J’ai longtemps travaillé dans le développement agricole. Sur le terrain, j’ai eu l’occasion de voir éclater certains des dogmes que l’on m’avait enseignés. En particulier, en ayant 6 enfants, depuis des générations, la famille subsaharienne détruit l’éco-système fragile dont elle tire sa subsistance : surpâturage, surexploitation du bois de chauffe, surexploitation des

Tomjedusor : La démographie humaine est intenable. On attend d’être 12 milliards pour comprendre qu’on arrivera jamais à retrouver un rythme à peu prêt soutenable pour la terre et l’homme? Un contrôle démographique mondial semble indispensable, malheureusement la prise de conscience viendra sûrement après de monstrueuses famines .

Andrew Brown : Nous n’avons jamais été capables de nourrir tout le monde, pourquoi serions-nous capables de le faire quand nous sommes cent fois plus nombreux qu’avant ? La surpopulation humaine, couplée à notre incompétence et à notre inhumanité, nous condamne à un avenir d’une grande violence qui seule est capable de remettre (provisoirement hélas) les choses à plat.

Lambda69 @Andrew Brown : La crise de la Covid-19 a créé un manque à gagner, dans le monde entier, de 20 000 milliards d’euros… Donc, à votre avis, pourrait-on nourrir tout le monde ?!

Andrew Brown @lamda69 : Oui, les billets de banque, légèrement grillés et savamment épicés, sauveront d’innombrables vies.

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Surpopulation, « Le Défi du Nombre »

« Le Défi du Nombre », un livre d’Antoine Waechter et Didier Barthès. L’ouvrage sera disponible à partir du 15 juillet. Présentation :

Quand la sixième extinction n’est plus discutable, quand c’est l’équilibre entier de la biosphère qui se trouve menacé, il n’est plus possible de passer sous silence la question du nombre des hommes. Parce que nos effectifs toujours croissants nous conduisent à occuper tous les territoires du vivant, parce que, sauf à imposer la pauvreté aux plus riches qui ne veulent pas y revenir et aux plus pauvres qui veulent y échapper, notre nombre est et sera toujours un facteur multiplicatif de toutes les pollutions, de toutes les empreintes de l’homme sur la Terre.

C’est un défi colossal que de maîtriser notre démographie, que d’assurer en douceur un retournement des tendances, c’est à dire la stabilisation de nos effectifs puis leur décrue. Economiquement et démographiquement l’équilibre de nos sociétés est basé sur la croissance. Or, c’est aujourd’hui une option qui n’est plus envisageable : la Terre est saturée.  « Voici venu le temps du monde fini », disait Albert Jacquard. Certes, le Giec lui-même, comme  la grande majorité du monde politique, Verts compris, continuent à accorder bien peu d’importance à la démographie, mais c’est pourtant la maîtrise de nos effectifs qui conditionne nos chances de lutter efficacement contre l’effondrement qui s’annonce. Après avoir montré combien la situation démographique d’aujourd’hui constitue une exception, un pic forcément non durable dans l’histoire de notre espèce, et avoir également détaillé les situations très diverses que connaissent les différents pays, Antoine Waechter et Didier Barthès explorent les différents volets de la question.

Le volet écologique d’abord par l’analyse de la capacité de charge de la planète et des contraintes qui pèsent sur les espèces au fur et à mesure de leur évolution démographique.

Le volet de l’alimentation ensuite.  Pourra-t-on nourrir toujours plus d’humains ? Les solutions généralement mises en avant (limiter les gaspillages, devenir végétarien, se mettre partout à l’agroécologie…) sont-elles suffisantes ? 

Le volet économique aussi, en réfutant l’éternelle objection : « Mais qui va payer nos retraites si nous faisons moins d’enfants ? » Les auteurs montrent que la réponse est loin d’être en faveur d’une forte natalité. D’une part, parce qu’il faut étudier les choses dans la durée (les jeunes d’aujourd’hui sont aussi les vieux de demain), d’autre part parce qu’il faut envisager l’ensemble des comptes sociaux et donc prendre également en compte les lourdes charges liées à l’éducation.

Les influences religieuses et politiques sont aussi détaillées en mettant en parallèle les discours et les faits. On découvre que les réponses sont plus subtiles qu’on ne le croit. Il est intéressant également de noter l’écart entre les discours des institutions diverses (États, partis politiques, Églises…) qui sont tous nataliste et celui des citoyens beaucoup plus ouverts à l’évocation du sujet et finalement beaucoup plus conscients de son importance.

L’ouvrage évoque enfin les pistes qui pourraient nous amener à accélérer la baisse de la fécondité. Il est urgent que la régulation se fasse de notre propre volonté plutôt que par la confrontation forcément brutale aux limites de notre planète.

Le Défi du Nombre, Antoine Waechter et Didier Barthès

(Éditions Baudelaire, 2022, 136 pages, 14 €)

source : http://economiedurable.over-blog.com/2022/07/le-defi-du-nombre.html

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Fondateur d’Écologie et Survie, co-fondateur des Verts puis fondateur du Mouvement Écologiste Indépendant (MEI), Antoine Waechter fut candidat à la Présidence de la République, puis député européen et vice-président du conseil régional d’Alsace, il est aujourd’hui chef d’entreprise et codirige le MEI. Il est notamment l’auteur du Scandale Éolien (éd. Baudelaire) et, avec Fabien Niezgoda, du  Sens de l’Écologie Politique (éd. Sang de la Terre).

Economiste de formation, Didier Barthès est porte-parole de l’association écologiste Démographie Responsable et coprésident du MEI, il est également le fondateur du site Économie Durable et co-auteur de l’ouvrage Moins Nombreux plus Heureux (éd. Sang de la Terre).

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Pour la planète, faire moins d’enfants !?

Une enquête de Laure Noualhat sur le site Reporterre (extraits)

Avec un taux de progression de 1,12 % par an, la barque humaine s’alourdit de 86 à 90 millions d’individus chaque année. Croître moins vite, c’est croître quand même. Alors qu’elle passait la barre des 7 milliards en 2011, l’espèce humaine comptera bientôt 8 milliards de congénères. Le taux de fécondité était de 5  enfants par femme en 1950, 3,2 en 1990 et va atteindre le fameux 2,1, taux auquel le remplacement des générations est assuré. Cela ne se traduira pas par un arrêt de la croissance, la population mondiale comptera encore un grand nombre d’adultes en âge d’avoir des enfants. Il y aura 2 milliards de vies humaines supplémentaires d’ici 2050 avec un pic autour des 11 milliards en 2100. Gardons en tête que les évaluations onusiennes reposent sur des hypothèses. Entre la fourchette haute et la basse publiées en 2019, il n’y a qu’un « demi-enfant ». Un demi-enfant de moins, ce sont 6,3 milliards d’humains en 2100, un demi-enfant de plus, 15,8. Ce n’est pas la même chose. Et la natalité des pays les moins développés progresse six fois plus vite que celle des pays développés.

Nous voilà face à un dilemme, notre population doit réduire son impact, la Terre n’est pas une table à rallonge. Nos émissions de CO2 ne cessent de croître, déstabilisant un système complexe de régulation air-océans-sols. Les ressources en énergies fossiles, en eau, en nourriture sont « finies ». Même des changements profonds ne permettront pas de nourrir 10, voire 11 milliards d’individus sans détruire plus d’écosystèmes.D’autant plus que 10 millions d’autres espèces ont aussi droit à des habitats et à des ressources pour survivre, vivre et se reproduire. Nous excédons les possibilités terrestres, nous atteignons « le jour du dépassement ». Pour l’université de Lund en Suède, éviter de faire un enfant supplémentaire serait le geste le plus écolo qui soit. Il permettrait d’éviter 58,6 tonnes de CO2 par an. Mieux que de supprimer la voiture (2,4 tonnes évitées seulement) ou d’arrêter la viande (0,8 tonne). L’université de l’Oregon a calculé le bilan carbone d’un bébé américain : 1 644 tonnes de CO2 émis en moyenne au cours de sa vie ; faire un enfant en Occident a une conséquence écologique quasi infinie. Alors qu’il ne faudrait pas dépasser 2 tonnes annuelles, intégrer le bilan carbone de personnes non encore nées pourrait faire des nœuds au cerveau.

Chacune de nos actions peut se traduire en bilan carbone. Or dans certaines parties du monde, l’heure n’est pas à la sobriété, encore moins à la perpétuation de la pauvreté. En Chine, la classe moyenne va atteindre près de 600 millions de consommateurs en 2030. Cela veut dire manger plus de viande, acheter plus de voitures, voyager plus souvent. De son côté, a-t-il vocation à rester pauvre ?

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MEADOWS et la décroissance démographique

Le livre co-écrit par Denis Meadows sur les limites de la croissance date de 1972. En 2004, le diagnostic* n’a pas changé, nous allons au désastre. Prenons l’exemple de la démographie, l’argumentation paraît imparable.

La baisse de la fécondité ne signifie pas que la croissance de la population mondiale a cessé ni qu’elle n’est plus exponentielle. Elle signifie simplement que le temps de doublement s’est allongé : il est passé de 36 ans à 2 % par an (en 1965) à 60 ans et 1,2 % par an aujourd’hui. Le nombre net d’individus sur la planète continue d’augmenter chaque année puisque le taux s’applique à un nombre d’habitants plus important. Dans les pays pauvres, la transition démographique reste bloquée à la phase intermédiaire, celle où l’écart entre les naissances et les décès est important. D’où l’expression « les riches font de l’argent et les pauvres font des enfants ». Est-ce la pauvreté qui entraîne l’accroissement démographique ou l’inverse ? Dans les faits, la boucle de rétroaction positive (population => pauvreté => accroissement démographique => population…) forme un système piège, une boucle d’aggravation de situations déjà problématiques.

Lorsqu’une situation se dégrade, les boucles de rétroaction positives tirent le système vers le bas à un rythme sans cesse croissant. Lorsque les populations ont faim, elle cultivent la terre de façon plus intensive. Elles obtiennent davantage de nourriture à court terme, mais cela se fait aux dépens d’investissement à long terme dans l’entretien des sols. La fertilité de la terre diminue, entraînant avec elle la baisse de la production de nourriture. Dans une économie affaiblie, il se peut que les services sociaux soient réduits. Si l’on diminue le financement de la planification familiale, le taux de natalité risque de s’élever. La population augmente alors, ce qui diminue un peu plus encore les services par habitant. Dans le système simulé que nous utilisons, World3, l’objectif premier est la croissance. L’économie ne cessera son expansion que lorsqu’elle se heurtera aux limites. Mais les processus physiques mis en œuvre par les boucle de rétroaction ont une force d’inertie considérable. Il n’y a donc rien d’étonnant a ce que le plus probable soit le dépassement et l’effondrement.

Les spécialistes résument les causes de la dégradation environnementale par une formule appelée IPAT, plus précisément I = P x A x T. L’Impact (empreinte écologique) de toute population est égal au produit de la population (P) par son niveau de consommation ou « abondance » (A) et par les dégâts causés par les technologies (T) choisies pour satisfaire ce niveau. Afin de réduire l’empreinte écologique de l’humanité, il semble raisonnable que chaque pays s’efforce de progresser dans les secteurs où il a le plus de possibilités de le faire. Pour les pays en développement, il s’agit de la population, pour les pays occidentaux de l’abondance et pour les pays d’Europe de l’Est de la technologie.

Le concept de capacité de charge a été élaboré à l’origine pour des relations simples entre population et ressources, par exemple le nombre de têtes de bétail qui pouvait rester sur un pâturage donné sans dégrader la terre. Il devient plus complexe s’agissant de populations humaines. La capacité de charge est en soi une limite. Toute population qui se développe au-delà de sa capacité de charge n’a pas beaucoup d’avenir devant elle. Elle entame la capacité de soutien du système dont elle dépend. Mais il est impossible de faire des prévisions précises sur l’état de la population, du capital technique et de l’environnement dans plusieurs dizaines d’années. La compréhension que les hommes ont des cycles écologiques complexes est très limitée. En outre, leur faculté à observer, à s’adapter, à apprendre, à faire des choix rend le système par essence imprévisible. La prévision d’une catastrophe devant un public sensé et volontaire doit, dans l’idéal, ne pas aboutir et se révéler fausse en induisant l’action qui va l’empêcher de se produire.

Supposons qu’à partir de 2002, chaque couple dans le monde soit conscient de ce qu’implique la poursuite de l’accroissement démographique pour leurs propres enfants comme pour ceux des autres. Supposons que la société garantisse à tous les individus qu’une fois devenus vieux, ils seront respectés et jouiront d’une sécurité matérielle même s’ils ont très peu d’enfants. Supposons qu’en conséquence tous les couples décident de se limiter à deux enfants (en moyenne) et qu’ils aient à leur disposition des moyens de contrôle des naissances qui leur permettent d’atteindre leur objectif. Pareil changement ferait naître une perception différente des coûts et des avantages liés à la procréation et augmenterait les perspectives d’avenir…

* Les limites à la croissance (dans un monde fini) de Dennis Meadows, Donella Meadows & Jorgen Randers

édition rue de l’échiquier 2017, édition originale 2004 sous le titre The Limits to Growth, the 30-Year Update

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Le droit à l’avortement remis en cause

25 juin 2022. La Cour suprême américaine a remis en cause l’arrêt Roe vs Wade de 1973 et renvoyé aux États le soin de légiférer sur cette question. Moins de deux heures après la décision de la Cour suprême, le ministre de la justice du Missouri a activé l’interdiction de l’avortement dans son État.Treize Etats s’étaient en effet dotés ces dernières années de lois dites « gâchette » rédigées pour entrer en vigueur automatiquement en cas de changement de jurisprudence à la Cour suprême. Ces lois interdisent les avortements avec des nuances : l’Idaho prévoit des exceptions en cas de viol ou d’inceste, le Kentucky uniquement en cas de danger pour la vie de la femme enceinte ; la Louisiane prévoit jusqu’à dix ans de prison pour les professionnels de santé, le Missouri jusqu’à quinze ans de prison… Quatre Etats supplémentaires (Géorgie, Iowa, Ohio et Caroline du Sud) disposent de lois interdisant les avortements dès que les battements de cœur de l’embryon sont perceptibles, soit vers six semaines de grossesse quand la plupart des femmes ignorent encore être enceintes. Dans certains États, les femmes ayant recours à l’avortement pourront se voir infliger une amende ou une peine de prison. Grâce à l’outil de géolocalisation ou au moteur de recherche, toute personne ayant approché une clinique où se pratique l’avortement, acheté une pilule abortive en ligne ou même cherché à s’informer sur le moyen d’aider des associations pro-choix pourrait se voir « repérée ».

Lire, La Cour suprême se penche sur l’avortement

Anne Chemin : Fondée en 1789, les neuf juges de la Cour suprême veillent au respect des sept articles et des vingt-sept amendements qui constituent l’appareil constitutionnel de la plus ancienne démocratie moderne. Elle est compétente en toute matière et a toujours le dernier mot. Les Américains lui doivent la fin de la ségrégation raciale dans les écoles publiques en 1954, la suspension de la peine de mort en 1972, son rétablissement en 1976, le droit à l’avortement en 1973 ou le mariage homosexuel en 2015. Comment justifier que ces juges nommés à vie par le président des USA puissent contrecarrer la volonté des représentants élus au suffrage universel ? Ils tranchent les conflits de compétence qui ne manquent pas de surgir entre l’Etat fédéral et les entités fédérées, ils évitent que le « bien commun » puisse varier au gré des circonstances ou des majorités du moment, ils contrebalancent la tyrannie de la majorité. Mais sa toute-puissance n’a cessé d’être questionnée, voire contestée. En 1860, le futur président Abraham Lincoln critique fermement l’arrêt Dred Scott qui refuse la citoyenneté à un esclave . Soixante-dix ans plus tard, le président Franklin Delano Roosevelt affronte à son tour la Cour suprême. La Cour défend le laisser-faire et Roosevelt un Etat-providence interventionniste (le New Deal). Au début des années 2000, avec l’arrêt qui désigne le républicain George W. Bush comme le vainqueur de l’élection présidentielle, le basculement de la Cour suprême dans le camp conservateur élargit l’intensité des critiques.

éditorial du MONDE :  Les deux arrêts, l’un sur les armes, l’autre sur le droit à l’avortement, rendus le 23 et le 24 juin 2022, accentuent les fractures de la société américaine. Ils sacrifient à deux totems de la droite religieuse. Ils sont en effet revenus à la fois sur une loi restreignant le port d’arme en vigueur dans l’Etat de New York depuis plus d’un siècle, et sur le célèbre arrêt Roe v. Wade, réaffirmé en 1992, qui sanctuarisait le droit à l’avortement depuis 1973. Un président largement battu dans le vote populaire, Donald Trump, a désign trois juges ensuite confirmés par un Sénat qui est un reflet déformé du pays.L’un des 9 juges, Clarence Thomas, a encore alimenté l’inquiétude en s’interrogeant sur la protection constitutionnelle dont bénéficient la contraception et les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Le rédacteur de l’arrêt contre l’avortement, Samuel Alito, justifie ce revirement au prétexte que l’avortement n’est pas « profondément enraciné dans l’histoire et les traditions de la nation ». La Cour suprême aurait dû, pour préserver sa légitimité, se tenir à distance de la polarisation mortifère qui divise de plus en plus profondément les Etats-Unis.

Mariama Darame : en France, après la décision prise le 24 juin par la Cour suprême américaine, les élus français, de gauche comme de droite, se sont émus de ce recul en matière de libertés. La présidente du groupe LRM, Aurore Bergé, a déposé une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire dans la loi fondamentale, à l’article 66-2, que « nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse ». Le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti souhaite « Graver dans le marbre de notre Constitution ce droit fondamental plus nécessaire que jamais en ces temps obscurs ». Si Emmanuel Macron ne s’est pas prononcé pour le moment sur cette proposition de loi constitutionnelle, il semble très clair que sans son concours, rien ne se fera.

Comparaison internationale

Alors qu’une grossesse sur quatre se termine au niveau mondial par un avortement, plus de 40 % des femmes en âge de concevoir vivent dans des Etats aux lois restrictives. Cependant l’avortement est encore interdit dans près d’une vingtaine de pays, notamment dans de nombreuses nations d’Afrique – parmi lesquelles l’Egypte, le Sénégal, le Gabon, Madagascar ou encore la Mauritanie. Sur le continent sud-américain, l’accès à l’IVG est particulièrement difficile. L’avortement n’est pas autorisé au Suriname, au Nicaragua ou encore au Salvador. Ce dernier Etat a même adopté en 1998 une législation draconienne qui prévoit des peines pouvant aller jusqu’à huit ans de prison en cas d’interruption de grossesse. Au Brésil, l’IVG est seulement autorisée en cas de viol, risque pour la mère ou grave malformation du fœtus. Le Honduras, qui interdisait déjà l’avortement y compris en cas de viol ou d’inceste, de malformation grave du fœtus ou quand la vie ou la santé de la mère étaient menacées, a approuvé en janvier 2021 une réforme constitutionnelle qui durcit encore la législation. L’IVG est accessible uniquement en cas de danger pour la vie de la femme en Côte d’Ivoire, Libye, Ouganda, au Soudan du Sud, en Irak, au Liban, en Syrie, Afghanistan, au Yémen, Bangladesh, en Birmanie, au Sri Lanka, Guatemala, Paraguay ou encore Venezuela. En Europe, à Malte, les femmes avortant risquent bien une peine allant de dix-huit mois à trois ans d’emprisonnement. En octobre 2020, le Tribunal constitutionnel de la Pologne a ainsi rendu l’IVG quasi illégale en supprimant la possibilité d’y recourir en cas de malformation du fœtus. A travers le monde, plus de 25 millions d’IVG dangereuses sont encore pratiquées chaque année, en faisant la troisième cause de mortalité maternelle dans le monde.

Le point de vue des écologistes

Quelle est la position à prendre, selon quels critères ? L’impératif biblique « croissez et multipliez » a donné un droit à l’espèce humaine exorbitant de pouvoir se développer en nombre bien plus que les capacités des écosystèmes le permettent. Au delà de ces considération religieuses, ce qui fait la cohérence des prises de positions anti-avortement est politique. Depuis Jean Bodin (1530-1596), on répète cette maxime, « Il ne faut jamais craindre qu’il y ait trop de sujets, trop de citoyens : vu qu’il n’y a richesse, ni force que d’hommes. » Pour les économistes, plus il y a de travailleurs, plus la croissance est forte. Pour les marxistes, la masse des prolétaires permettra la révolte et mènera à la prise du pouvoir. Toutes étiquettes politiques confondues, historiquement les gouvernements, ivres de chair à canon ou de main d’œuvre servile, ont mené une lutte anti-malthusienne. Si des pays interdisent l’avortement, aucun ne s’interdit la guerre. Les associations « pro-life » (pro-vie) qui veulent interdire tout avortement relèvent d’une attitude anti-démocratique. Rappelons qu’une loi libéralisant l’IVG n’oblige pas à avorter. L’avortement est un acte volontaire et non obligatoire, les réactionnaires veulent interdire ce choix avec des arguments d’autorité et pratiques imposées. La mentalité nataliste ne tient aucun compte de la capacité de charge des territoires alors que tous les indicateurs montrent que la Terre est saturée d’humains. Notre nombre, actuellement 8 milliards d’être humains, met déjà en péril le sort des générations futures. Aujourd’hui la démocratie, face au constat mondial de surpopulation, devrait permettre d’autoriser l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans tous les pays sans exception. Redisons à nouveau qu’autoriser ne veut pas dire rendre obligatoire. Il nous faut pratiquer une démographie responsable. Sinon guerres, famines et les épidémies vont ponctionner le surplus de vies humaines.

Un site à consulter,

https://www.demographie-responsable.org/

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Croissance démographique, cancer de la Terre

« Il apparaît actuellement que le monde se soit donné pour objectif d’accroître à la fois la population et le niveau de vie matériel de chaque individu. Aussi la société ne manquera pas d’atteindre l’une ou l’autre des nombreuses limites critiques inhérentes à notre écosystème. Une population croissant dans un environnement limité peut même tendre à dépasser le seuil d’intolérance du milieu au point de provoquer un abaissement notable de ce seuil critique, par suite par exemple de surconsommation de quelque ressource naturelle non renouvelable. Pendant un certain temps, la situation est extrêmement dramatique car la population humaine, compte tenu du temps de réponse relativement long du système, continue à croître. Un réajustement à un niveau démographique plus bas ne pourra se produire qu’après une période de recrudescence de la mortalité par suite de carence alimentaire et de détérioration des conditions d’hygiène. »

Tel était le diagnostic posé par le rapport sur les limites de la croissance en 1972. Cinquante ans plus tard, ce diagnostic reste toujours vrai pour certains Internautes :

Démographie Responsable : Le rapport Meadows fête donc ses 50 ans en 2022, période pendant laquelle, excusez du peu, la population mondiale est passée de 4 à 8 milliards d’humains. Les problèmes soulevés alors ont donc mécaniquement doublé. Les projections onusiennes nous annonçant 3 milliards de bipèdes supplémentaires d’ici à la fin du siècle, la situation ira donc de mal en pis. Pour essayer de limiter la casse il faudrait décroître numériquement tout en diminuant évidemment les consommations individuelles d’un certain nombre d’habitants des pays occidentaux.

Zygmunt : Le malthusianisme et la limitation des naissances a mauvaise presse parmi les économistes orthodoxes et c’est une erreur car une humanité se multiplie, c’est des famines et des guerres en perspective. Alors utilisons le mot sobriété qui n’interdit pas le plaisir. Les solutions sont connues. La sobriété sexuelle c’est la contraception masculine et féminine. La sobriété énergétique, c’est la limitation des vitesses et la fin des villes lumières.

Roudoudou : Une fois de plus le sujet majeur, à savoir la maîtrise de la démographie, n’est abordé qu’à la marge par les médias. C’est pourtant l’alpha et l’omega de toute politique environnementale. En Afrique, il n’est pas possible de résoudre les problèmes de développement lorsque les infrastructures mises en place sont aussitôt débordées et dépassées par la croissance exponentielle de la population. Quant à l’occident, on ne peut pas avoir une population qui croit et qui, en même temps, veut avoir sa voiture, sa maison individuelle, son téléphone portable changé chaque année, etc.

Paul Ehrlich : Lorsque des cellules vivantes prolifèrent sans contrôle, il y a cancer ; l’explosion démographique c’est la multiplication sans contrôle des êtres humains.

Jacques81 : Prenez l’exemple de la population du Nigeria, 1960 : 45 M hab, 2020 : 210 M ; il n’y a pas assez de terre arable pour nourrir cette population aujourd’hui, alors en 2050 avec 100 M de plus ? Ce sera famines, guerres et épidémies, comme au Moyen-âge, et ce dans une large partie du tiers-monde.

Sergio : Bien d’accord avec vous. La population mondiale a été multipliée par plus de quatre au cours des cent dernières années. Ceci dit même si l’intensité énergétique de l’activité économique baisse sensiblement, les émissions de CO2 des pays développées sont encore trop élevées.

Ol verte : Les conditions physiques jusqu’aux trente glorieuses ont permis notamment la fabrication de beaucoup d’engrais, d’où la révolution verte, d’où l’explosion démographique à ce moment. Ces conditions : hydrocarbures abondants et peu chers, sont en train de se résorber. Peak-oil du pétrole classique en 2008, à venir pour tous les pétroles et un peu + tard pour le gaz. Les moyens de produire en masse et répandre les engrais peu chers se résorbent + ou – vite. Ceux qui ont bénéficié de la manne, nous tous, allons en souffrir.

Natali : Toujours les mêmes commentaires des malthusiens qui n’ont pas compris le problème. Prenons deux pays à la taille de population à peu près comparable : la France et la Tanzanie. La natalité en Tanzanie est effectivement plus de 2 fois celle de la France mais ses émissions de CO2 sont 10.000 fois moindre. Les amener à notre taux de natalité ne changera rien au problème. Le problème réside dans nos pays industrialisés.

le sceptique @ Natali : L’humain est un animal mimétique, dans toute son histoire il a copié et adopté des pratiques ayant émergé de-ci de-là à partir du moment où ces pratiques lui apportaient un profit matériel. Les Tanzaniens n’ont aucune raison de rester à leur stade actuel de développement et de consommation d’énergie puisqu‘ils sont informés qu’on vit beaucoup mieux ailleurs et autrement. La différence entre 1972 et aujourd’hui, c’est que l’ancien tiers-monde a disparu, que le débat ne se résume pas à un discussion entre Etats-Unis et URSS pour savoir le meilleur régime, que la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et de nombreux autres pays ont entamé la modernisation (industrialisation) de leurs économies. Regardez où sont les hausses majeures de CO2 depuis 30 ans.

He jean Passe : Je rappelle que l’Afrique aujourd’hui c’est 1 milliard d’habitants et peut être 2 milliards en 2050, c’est de notre faute ? Si les occidentaux disparaissaient la pollution disparaîtrait-elle dans les pays du Sud ? J’en doute.

Michel SOURROUILLE : Le processus actuel de croissance économique élargit inexorablement le fossé absolu qui sépare les pays riches des pays pauvres. Le plus grand de tous les obstacles à une répartition plus équitable des ressources est l’accroissement de la population. C’est un fait partout observé, lorsque le nombre de personnes entres lesquelles une quantité donnée de produits doit être distribuée augmente, la répartition devient de plus en plus inégale. Une répartition équitable devient en effet un suicide social si la ration individuelle disponible n’est plus suffisante pour entretenir la vie. Les familles les plus nombreuses, et en particulier leurs enfants, sont statistiquement ceux qui auront le plus à souffrir de la malnutrition. En 1965, Boumediene déclarait en s’emparant du pouvoir qu’à la fin du siècle l’Algérie sera une grande puissance grâce à ses 40 millions d’habitants. René Dumont lui faisait tenir immédiatement un  message : « Sur 40 millions d’Algériens, il y aura 39 millions de miséreux et 1 million de privilégiés. »

Esteban Gignac : En 1972, je vivais dans un pays, l’Algérie, dont la population était de 15 millions de personnes. Aujourd’hui on arrive à 45 millions. J’ai cessé de m’inquiéter, on va dans le mur et on accélère. La nature fera le travail de régulation que l’humanité n’est pas en mesure de faire…

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