Désurbanisation ou ville autarcique ?

Tandis que 30 % de la population mondiale vivaient dans les zones urbaines en 1950, cette proportion est passé à 47 % en 2000 et devrait atteindre 60 % en 2030 et 70 % en 2050. En France, c’est déjà plus de 82 %. On assiste véritablement à « l’explosion de l’urbain », il s’agit d’un processus généralisé d’artificialisation de la vie. La vie dans les grandes villes brise les cycles naturels et nous coupe de notre lien intime avec la nature. Nous vivons dans des cités où nous oublions facilement que la nature travaille en cercles fermés.

Croire qu’on peut faire aussi bien que la biosphère dans un appartement urbain, c’est du délire… à moins d’être subventionné !

Audrey Garric : Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz se sont donné pour mission d’imaginer à quoi pourrait ressembler une vie urbaine durable en 2040. Depuis juillet 2024 et jusqu’à fin novembre, ces aventuriers de l’écologie proposent un autre chemin afin de mieux vivre dans les limites planétaires : « On veut créer un nouvel imaginaire désirable, qui ne soit pas un futur high-tech autour du métavers, ni un retour en arrière décroissant. » Cette expérience dite « Biosphère urbaine » est financée par la mairie de Boulogne-Billancourt, le Centre national d’études spatiales et Arte. Dans leur studio de 26 m2 prêté par la commune, le couple expérimente une vingtaine d’inventions low-tech. Déjections décomposées en compost par des larves de mouches, des pleurotes sous brumisateur dans la douche, des plantes cultivées en bioponie (hors sol), des grillons, etc. Le duo, qui ne cherche pas l’autarcie, se fournit en épicerie bio, avec des aliments locaux. Côté énergie, l’appartement, qui n’est pas relié à l’électricité, a été équipé de 4 mètres carrés de panneaux solaires. De quoi alimenter la poignée d’appareils électriques : un thermos, un microfrigo, un rétroprojecteur, un ordinateur et les téléphones portables. Leur expérience est-elle applicable au plus grand nombre ?

Le point de vue des écologistes

Imaginons ce qui arriverait à n’importe quelle ville si elle était enfermée sous une coupole de verre qui empêcherait les ressources matérielles nécessaires d’entrer et de sortir. Il est évident que cette ville cesserait de fonctionner en quelques jours et que ses habitants périraient… Ce modèle mental d’une coupole de verre nous rappelle assez brutalement la structurelle vulnérabilité des grandes régions urbaines.

C’est pourquoi le concept d’autonomie de la vie urbaine est un leurre, à plus forte raison l’appartement autosuffisant. La solution n’est pas dans les low tech, mais dans la désurbanisation, l’exode des urbains vers la ruralisation. Utopie ? Vers 650 de notre ère, un effondrement vertigineux a frappé l’empire romain. La cité de Rome comptait près de 700 000 habitants lors de sa gloire, il n’y en avait plus que 20 000 au final. Après l’effondrement de la civilisation thermo-industrielle, nous redeviendrons paysan.

Le DÉBAT, y’en pas

José Martin : Le jour où les tarifs d’eau et d’électricité partiront en vrille, ces pratiques se généraliseront plus vite qu’on ne le pense. Je pense souvent à ma grand mère qui ne gênerait quasiment pas de déchets et vivait en quasi autonomie.

Marie81 : Mes grand-parents et leurs voisins nourrissaient un cochon avec les épluchures de légumes et restes de repas.

Geisberg : J’ai grandi dans un village, il y a longtemps. Les chèvres tondaient nos fossés, pas de tout à l’égout, compost naturel, des poules gambadant dans nos vignes et revenant le soir, vaisselle sans détergent – les « eaux grasses » nourrissaient un porc et les carpes. Je me rends compte aujourd’hui que nous vivions autrefois en quasi-autarcie, sans polluer ou évacuation de déchets.

clodo galactique : Il est possible en effet que ce soit le futur pour une partie de la population. Mon ami universitaire en « écologie&évolution » pense que nous allons vers un futur où les gens raisonnables se regrouperont en communautés autonomes face a des foules « sauvages » et je ne suis pas loin de partager sa conviction.

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Cultiver la nature en ville ou désurbanisation ?

extraits: Certains essayent désespérément de trouver des solutions agricoles en milieu urbain. Il y a les tentatives de villes en transition (Rob Hopkins), la bonne idée des AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne), la vogue des locavores, les incroyables comestibles, etc. Mais les villes étendent leurs tentacules dans toutes les directions et stérilise toujours plus loin les sols. Les bétons et goudrons de la capitale française ne se prêtent pas aux plantations en pleine terre. La solution de long terme se trouve dans la désurbanisation, l’exode urbain qui succédera à l’exode rural….

La première fois où on a parlé de désurbanisation sur ce blog

22.09.2009 désurbanisation

Qu’on le veille ou non, il faudra bien un jour sortir du culte de la croissance, toujours plus de pouvoir d’achat, toujours plus de bagnoles, toujours plus d’avions, travailler toujours plus. L’urbanisation croissante est un élément de cette anthropisation forcenée de notre planète qui a accompagné la révolution industrielle dès le XIXe siècle. Mais au lieu d’être progressive, l’explosion urbaine est devenue selon les termes mêmes du Monde (22 septembre 2009) « violente », particulièrement en Afrique : les villes y passeront de 350 millions d’habitants en 2005 à 1,2 milliards en 2050. Ce ne sont que des prévisions statistiques, je prévois au contraire d’ici à 2050 un retour aux campagnes.

Cela ne veut pas dire que j’ai une pensée anti-urbaine, il y a des toutes petites villes fort agréables. Mais quand les habitants des bidonvilles constituent déjà en moyenne 36 % des citadins dans les pays dits « en développement », cela veut dire que ce n’est pas une urbanisation gérable, ce n’est donc pas une évolution durable. Jamais on ne pourra mettre de l’électricité, de l’eau courante et des routes goudronnées partout. Jamais on ne pourra mettre en place des services urbains à la portée de tous. Jamais on ne pourra trouver un emploi à cet afflux de main d’œuvre. Jamais il n’y aura assez de policiers (étymologiquement « créatures de la cité ») pour contrôler une société non policée.

Le discours de vérité n’est pas dans la vérité des prix, il est dans le sens des limites, à commencer par la limitation drastique de l’urbanisation. Cela ne peut se faire que si on s’investit dans l’agriculture durable au lieu d’investir dans les marchés financiers.

Les premières fois où on a parlé de désurbanisation dans LE MONDE (c’est rigolo à lire !)

26 mai 1945.  » URBANISATION ET DESURBANISATION, PROBLÈME DE L’HEURE « 

L’exode des campagnes vers les villes n’entraîne rien de moins qu’une  » détérioration de la race  » … Les campagnes, dépeuplées et affaiblies sanitairement par les mariages consanguins, ne constitueront plus à bref délai le réservoir traditionnel des élites. La solution la plus efficace est de décongestionner les grandes villes, soit en transportant les industries nouvelles dans les campagnes, soit en développant les moyens de transport pour que les ouvriers aient a la campagne de meilleures conditions d’existence.

13 août 1945. PROPOS SUR L’ALCOOLISME

L’alcoolisme est un problème social. La France fait vivre un débit de boisson pour 80 habitants et le nombre des bouilleurs de cru est passé de 677.000 en 1916 à 3.500.000 en 1934, chiffre qui n’a pas diminué depuis dix ans. Ce qui signifie que si l’hygiène morale et physique du pays a tout à gagner a une large émigration des villes vers la campagne – à une  » désurbanisation « , comme l’on dit, – c’est à condition que le citadin dépaysé ne se borne pas simplement à changer la variété de son toxique.

4 février 1966. Les armées libèrent plusieurs centaines d’hectares de terrain

La diminution des effectifs et la technicité croissante des armements permettent au ministère des armées, pour faciliter des opérations d’urbanisme, notamment dans la région parisienne, de libérer certains terrains domaniaux qu’il occupait. Cette politique de décentralisation et de désurbanisation à la fois a été rendue possible grâce à l’assouplissement d’un décret impérial de 1853, qui réglementait (parfois jusqu’à 950 mètres) les zones de protection et les périmètres défensifs autour des fortifications militaires… En gros, mille deux cents fortifications sont en instance de déclassement ou doivent voir leurs périmètres de servitudes rectifiés parce qu’ils concernent des zones à urbaniser en priorité….

22 novembre 1973. Theodore Roszak, le visionnaire, et Vance Packard, le réformiste

DEPUIS une dizaine d’années les éludes se multiplient, aux États-Unis, qui proposent une analyse de la société industrielle et les éléments d’une alternative pour une société post – industrielle.l’idée de la  » croissance zéro  » n’implique nullement une régression primitive, pas plus que le rejet de la technologie moderne. Elle signale plutôt le lien actuel entre production et répression (Roszak), sur-industrialisation et fragmentation sociale (Packard)… Roszak considère qu’il convient de rejeter l’industrialisme urbain en tant que mode dominant. Trois voies sont suggérées : 1) la désurbanisation : de petites agglomérations rurales bien développées permettraient à chacun de choisir le mode vie qui lui convient ; 2) une  » économie de permanence « , qui, à l’opposé de l’économie de l’opulence, amènerait un nouvel équilibre social ; 3) un système social-fondé sur la notion de  » tribu « .

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Le FMI s’alarme d’une croissance molle !?

« Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste «  (Kenneth Boulding). La planète subit par l’activité humaine une « grande transition » qui est schématiquement le passage d’un système ouvert à un système fermé. Dans un système ouvert, il est possible de concevoir n’importe quelle croissance. Dans un système fermé, l’homme ne peut plus agir comme bon lui semble.

Julien Bouissou : Selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), publiées le 22 octobre 2024, la croissance mondiale devrait très légèrement décélérer, à 3,2 % en 2024 et 2025, après avoir atteint 3,3 % en 2023. Le FMI souligne cependant les risques d’une croissance molle pour les équilibres sociaux et environnementaux. Les défis structurels comme le vieillissement de la population, la faiblesse des investissements et une hausse de la productivité à des niveaux historiquement bas brident la croissance mondiale. De même par la montée du protectionnisme. La croissance mondiale semble donc à bout de souffle, trop faible pour absorber le gonflement de la dette publique, éliminer la pauvreté et effectuer les investissements qui s’imposent dans la lutte contre le réchauffement climatique. A cela s’ajoutent des budgets de défense partout en hausse dans un contexte de tensions géopolitiques accrues. Le ralentissement mondial va être ravageur pour les pays les plus pauvres, déjà très endettés….

Le point de vue des écologistes décroissancistes

Selon le FMI, l‘endettement nous condamne à la croissance mais il ne considère pas la destruction de l’environnement. La lutte pour le climat nous condamne à la croissance mais il ne considère pas la destruction de l’environnement. La lutte contre la pauvreté nous condamne à la croissance mais il ne considère pas la destruction de l’environnement. Le FMI ne se pose pas les questions qu’il devrait se poser.

Le FMI n’a aucune idée du monde qui se profile, une décroissance obligée vu le niveau de raréfaction des ressources et de pollution. Nous avons dépassé les limites de la planète, nous n’avons pas écouté le rapport de 1972 sur les limites de la croissance. Le FMI s’alarme d’une croissance de 3,2 % alors que cela veut dire un doublement d u PIB mondial en moins de 22 ans seulement. Intenable ! Mais le FMI montre que sans croissance forte, il n’y a a pas de diminution possible de la pauvreté, pas de remboursement possible de la dette, par de lutte possible contre le réchauffement climatique… En clair nous sommes complètement coincés sauf à rêver comme le FMI à une croissance perpétuelle possible dans un monde fini. Le FMI et tous les décideurs doivent nous faire changer de paradigme. En période de « croissance molle », il faut faire des efforts quand on vit à l’occidentale, c’est-à-dire restreindre son train de vie, éviter l’avion et le tourisme au long cours, etc.

Le DEBAT, y’en a pas

Abengourou27 : Quelle médiocrité, ce FMI ! Il serait temps que ces brillants économistes comprennent qu’il convient désormais d’intégrer la disponibilité des ressources dans les modèles de croissance. La décroissance sera subie, c’est inéluctable, c’est une réalité physique. Et elle sera d’autant plus violente que nous accélérerons l’extraction de nos ressources. Donc continuer à prôner la croissance du PIB comme facteur de prospérité et de bonheur, c’est soit du déni, soit de la bêtise.

Tanith : Une croissance continue (et donc quasi-infinie) dans un monde aux ressources finies, ce n’est de toute façon pas possible et ce ralentissement était plus que prévisible. L’économie telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui est destructive. Elle détruit les ressources de la planète. Et elle détruit les hommes en les broyant pour plus de profits pour de moins en moins de gens.

Kala : La contraction de la croissance est une très bonne nouvelles pour le climat contrairement à ce que semble préciser l’article…

jamaiscontent : Faire croire que la croissance économique sans fin est ce qui permettra de mettre fin à la pauvreté et de protéger l’environnement est quand même une arnaque intellectuelle sans nom: cette croissance est portée par la financiarisation de l’économie et le libre-échangisme dont l’objet n’est pas de combattre la misère, mais de maximiser les profits.

1984 is coming : les limites planétaires étant ce qu’elles sont…

Sli : C’est le moment d’embrayer sur la décroissance, coordonnée et salvatrice. Commençons dans nos rues en taxant drastiquement les SUV et la bagnole en général. Et au niveau international mettons un frein au commerce déséquilibré.

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FMI. L’allié démoniaque de la mondialisation

extraits : Les accords de l’OMC ont été négociés et signés en avril 1994 à Marrakech par la majeure partie des puissances commerciales du monde. Le but principal de favoriser l’ouverture commerciale. Le FMI (Fonds monétaire international) est le frère jumeau de l’OMC, organisation bien antérieure (1945), mais vouée à augmenter les dettes des pays par l’incitation au libre-échange à crédit….

le FMI, le peuple et la nature

extraits : Qui faut-il défendre ? La nature ? Le peuple ? Les banques ? La réponse est difficile car tout est lié, c’est l’idée générale de ce blog. Comme les banques exploitent le peuple qui exploite la nature, nous nous mettons bien sûr du côté du plus exploité, la nature. Car la nature donne au peuple les moyens de vivre et le peuple demande aux banques les moyens de consommer la nature. Et si la nature est surexploitée, elle ne pourra pas donner à manger au peuple qui ne pourra pas engraisser les banques. Cqfd. Prenons un exemple, le FMI, cette banque de refinancement…

Pic pétrolier : l’alerte ignorée d’un expert du FMI

extraits : Michael Kumhof est co-responsable de la modélisation au sein du Fonds monétaire international (FMI). Son inquiétude concernant un déclin prochain de la production mondiale de pétrole ne trouve aucun écho dans la ligne politique du FMI.Il est interrogé en 2012 par Matthieu Auzanneau….

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L’artificialisation forcenée des sols

L’artificialisation des sols par l’habitat, les zones d’activité et les infrastructures entraîne la destruction de la biodiversité et la non-adaptation de nos territoires aux impacts climatiques. Elle renforce aussi les fractures sociales, territoriales et économiques. La trajectoire nationale de zéro artificialisation nette a été instituée en 2021 par la loi Climat et résilience. Son objectif, réduire de 50 % d’ici à 2030 la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans le pays, puis atteindre le zéro artificialisation nette en 2050. Tout espace qui sera alors artificialisé sera compensé par un espace naturel équivalent. Les résistances à cet engagement judicieux sont pourtant multiples.

un collectif : L’artificialisation des sols va galopant en France : cinq terrains de foot par heure (même la nuit) ; 10 % de la surface agricole couverte durant les cinquante dernières années ; une tendance 3,7 fois plus rapide que l’augmentation de la population. La législation était peu ambitieuse peu ambitieuse, le ZAN demandait à nos enfants ce que nous ne pouvons réaliser d’emblée. Pourtant le ZAN a été assoupli par une loi en 2023. Et Michel Barnier a annoncé une nette régression dans son discours de politique générale : « Pour construire, il faut du foncier. »

Notre urbanisme doit privilégier une densité intermédiaire, avec des sols couverts de végétation, rejetant un idéal pavillonnaire très artificialisant (et coûteux en énergie pour le chauffage et le transport). Enfin, revitalisons l’existant : le taux de logements vacants atteint 8,5 % du parc immobilier…

Nos articles les plus anciens sur l’artificialisation

14.04.2005 Artificialisation du territoire

Une étude de l’IFEN (Institut français de l’environnement) dénonce le phénomène de grignotage des espaces naturels du fait de l’urbanisation, des routes et autres infrastructures. Les sols à usage non agricole des humains représentaient 6,1 % du territoire en 2003 et cette emprise a augmenté de 16 % en 10 ans. La Biosphère ne s’occupe pas beaucoup de l’impact paysager, à chacun son goût de l’esthétique. Pas beaucoup plus de l’impact sur les inondations et l’érosion, tant pis pour les humains. Un peu plus sans doute de la violence exacerbée par un espace mal organisé et un cadre de vie éclaté.

Mais la fragmentation des terres accroît surtout le risque que les écosystèmes ne puissent plus se connecter les uns aux autres au péril de la survie d’une bonne partie de la flore et de la faune.

8.05.2005 Stérilisation des terres

La loi française d’orientation agricole, en préparation, ne reprend pas les propositions du rapport Boisson pour le Conseil économique et social : « La maîtrise foncière, clé du développement rural ». Pourtant c’est l’équivalent des surfaces cultivées d’un département qui disparaît tous les six ans. L’urbanisation, et l’équipement qui l’accompagne, se font le plus souvent en plaine et dans les vallées, d’excellentes terres agricoles. C’est exactement ce qui se passe aussi dans d’autres pays ! En Égypte, les Anciens vivaient à l’orée du désert pour ne pas empiéter sur leurs terres agricoles, maintenant les masses populaires bâtissent en pleins champs cultivés malgré les interdictions : une maison démolie par les autorités sera reconstruite dans la nuit. Partout les humains transforment la Biosphère en un désert de sable et de béton. Pour en revenir à la France, au rythme actuel d’artificialisation des sols au profit de l’habitat, dans 600 ans il n’y aura plus de terres cultivables.

Les optimistes diront encore « Aménageons pour aller vivre sous terre », d’autres diront : « ils étaient fous nos ancêtres ! » Il est préférable de crier dès aujourd’hui contre la folie humaine, même si c’est dans le désert…

14.08.2005 Des routes, des routes, trop de routes

En vertu de la loi de décentralisation d’août 2004, l’État français veut transférer 18 000 kilomètres de routes nationales (pour 10 000 kilomètres d’autoroutes) aux Conseils généraux. Ce n’est qu’un tout petit aspect d’une voirie qui compte 1,5 millions de kilomètres dont les départementales occupent 365 000 kilomètres, les communales 550 000 km et les chemins ruraux environ 600 000 km. Les problèmes de financements deviennent lancinants et le désengagement de l’État est à juste titre mal perçu par les collectivités locales. A cela s’ajoute les inquiétudes avec la privatisation prévue de certaines autoroutes. Mais personne ne s’interroge sur le bien-fondé d’un tel réseau dédiés aux déplacements individualisés.

L’importance démesurée de ce réseau de voirie entraîne pourtant la dégradation importante des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour la Biosphère, jamais une société humaine respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage.

5.11.2005 Pas de Biosphère sans marais

Les marais au sud de l’Irak couvraient 20 000 km2 en 1970, ils avaient complètement disparus en 2001. Édifié au nom d’une politique agricole visant à développer l’irrigation entre Bagdad et Bassora, un réseau de dignes avait provoqué l’assèchement, phénomène accentué par les barrages en amont le long du Tigre et de l’Euphrate. Non seulement les habitants des marais ont perdu leurs moyens traditionnels d’existence, mais l’élévation de la température locale a atteint près de 5°C à cause de la destruction radicale de l’écologie de la région. Même si, après l’éviction de S.Hussein et un programme coordonné par les Nations unies, les marais ont retrouvé depuis lors 40 % de leur superficie grâce à la démolition des digues, les besoins du pays en eau vont continuer à croître avec l’urbanisation et l’industrialisation : cette reconquête des marais est donc fragile.

Quand les humains auront stérilisé toutes les terres pour leurs propres besoins, que leur restera-t-il comme avenir si ce n’est d’être chassé définitivement du jardin d’Eden.

Nos articles les plus récents

ZAN, zéro artificialisation nette, faux débat

extraits : Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire en avril 2024 : « Nous devons nous interroger sur la mise en œuvre du ZAN car la pression monte. Il faut dégager des terrains pour l’industrie. Pas question de se retrouver dans la situation invraisemblable de devoir refuser des investissements industriels représentant des milliards d’euros d’investissement et des milliers d’emplois parce qu’il n’y a pas de terrains disponibles. »….

Artificialisation des sols, à combattre

extraits : L’importance démesurée des réseaux de voirie entraîne une dégradation effroyable des écosystèmes par l’artificialisation des territoires et leur fragmentation. Pour l’équilibre de la Biosphère, jamais une société respectueuse de l’environnement n’aurait du dépasser le niveau des chemins vicinaux qui ne font qu’entretenir les rapports de voisinage et les circuits courts….

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Nourrir 10 milliards de personne, impossible

Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et Le Monde organisent une conférence « Comment nourrir 10 milliards d’humains sans détruire la planète ? »  le 25 novembre 2024. Comment repenser les modes de production et de consommation au niveau planétaire ? Quelles solutions innovantes contribuent à faire bouger les lignes ? Mais si on ne considère pas la boucle infernale population/alimentation, on n’aura jamais de solution pérenne.

Isabelle Hennebelle : Actuellement, 9,1 % de la population mondiale, soit environ 733 millions de personnes, souffrent de faim chronique. Si l’on considère maintenant l’ensemble des personnes en situation d’insécurité alimentaire, qui ne peuvent donc pas se nourrir de façon adéquate, le taux grimpe à 30 %, soit 2,3 milliards d’individus.Comment nourrir sainement une population de 10 milliards d’habitants en 2050 sans détruire la planète ? Première responsable de la perte de biodiversité, la production alimentaire émet presque un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le même temps, elle est elle-même victime du réchauffement climatique : inondations, stress hydrique, etc.

Michel Sourrouille : Nous serons 10 milliards en 2050 SI (et seulement SI) on trouve comment nourrir les affamés qui existent déjà aujourd’hui en nombre. De toute façon c’est une tâche de Sisyphe car si on y arrive, alors on se dira qu’on peut faire davantage d’enfants… et la situation empire. La conférence n’envisage que des solutions « innovantes » (en fait technologiques) et de manger moins de viande tout en faisant de l’agriculture raisonnée : rien de nouveau, on le répète déjà partout sur tous les tons. Mais revenons au message essentiel de Malthus (1798), si on ne maîtrise pas la fécondité humaine, il n’y aura encore et toujours que famines, guerres et épidémies. Ne pas prendre un problème à la racine, c’est ne rien faire de durable. Ayant écrit trois livres sur la surpopulation, j’aurais mérité d’être invité par LE MONDE…

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Surpopulation, tout ce qu’il faut en dire

extraits : Notre association biosphere a pour objectif statuaire de défendre les intérêts de la biosphère. Si nous ne le faisons pas, l’humanité court au désastre. L’un des paramètres à observer, c’est de mettre en équilibre le nombre d’humains et les possibilités de la Nature de nous supporter durablement. Nous ne le faisons pas. Le poids de notre nombre, 8 milliards depuis novembre 2022, fait en sorte que notre monde devient à la fois invivable et ingérable. Nous savions tout cela depuis 1974, nous étions trois milliards ! Le numéro 18 (avril 1974) de la Gueule ouverte se centrait sur la surpopulation : « De plus en plus, nous serons obligés de penser globalement, au niveau planétaire, en termes de détérioration du milieu naturel et de ressources globales disponibles. Nous privilégions donc une approche écologique de la question démographique….

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RAP, résistance à l’agression publicitaire

RAP@Toile Octobre 2024

La publicité automobile à l’assaut de notre imaginaire

Ce jeudi 17 octobre, des activistes de Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.) se sont infiltré·es au Mondial de l’Auto pour mettre en lumière les effets négatifs de la publicité automobile et demander son interdiction. Cette action se déroule deux jours après la publication du rapport du même nom  rapport inédit intitulé « Stop à la Pub Automobile – La voiture à l’assaut de notre imaginaire ». Il met en lumière les conséquences négatives de la publicité automobile. À travers une pression sans égale, elle perpétue en effet des stéréotypes et une démesure automobile incompatibles avec la transition écologique. R.A.P. déplore l’inefficacité de l’autorégulation et propose des solutions pour mettre un terme à ces publicités et sortir de l’hégémonie de la voiture individuelle.

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Victoire : Première condamnation pénale pour une société d’affichage sauvage

Ce mercredi 28 août se tenait le premier procès d’une société d’affichage sauvage en correctionnelle. La société a été condamnée à la peine maximale ainsi que son dirigeant, mais assortie de sursis pour ce dernier.

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 La publicité – Bernard Charbonneau, 1935

Le mercredi 25 septembre 2024, la Revue Terrestres a publié sur son site web un texte du penseur Bernard Charbonneau, précurseur de l’écologie politique, sur la thématique de la publicité. Il y affirme notamment que « celui qui couperait le nerf publicitaire transformerait cent fois plus notre civilisation que n’importe quelle révolution politique ».

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RAP était AU FESTIVAL DES 21 HEURES DE LA NON-VIOLENCE le 19 OCTOBRE

Nous serons au festival des 21 heures de la non-violence qui revient pour une 3ème édition au Point Éphémère le samedi 19 octobre, de 12h à 00h à Paris ! Si vous êtes dans les parages, nous y tiendrons un stand et nous animerons un atelier de détournement d’affiches.

LIRE LE PROGRAMME

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Actualités publicitaires

Lien vers les Actualités publicitaires 85 des mois de janvier à avril 2024, articles issus de notre veille sur le sujet de la publicité.

Accéder à la rubrique pour consulter les numéros précédents

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CONCLUSION

Toutes les informations que vous venez de lire sont publiques, nous vous invitons à les transmettre à toute personne susceptible d’être intéressée : faites circuler !

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Le natalisme, une constante des dictateurs

Depuis son arrivée au Kremlin en 2000, Vladimir Poutine a affiché comme priorité d’enrayer la crise démographique russe, héritée de l’époque soviétique, mais il n’y est pas encore parvenu. Une proposition de loi émanant des proches de Vladimir Poutine vise à interdire la promotion du mouvement « childfree », soit le choix de la vie sans enfant.

Huffpost avec AFP : C’est une nouvelle étape dans le tournant ultra-conservateur pris par le Kremlin. « Une famille chaleureuse et nombreuse est la base d’un État fort », a martelé un responsable proche de Vladimir Poutine. Cela alors que le pays traverse une crise démographique, amplifiée par le conflit en Ukraine. Les députés russes entament le 24 septembre l’examen d’une loi. « Il est proposé d’interdire la propagande du “sans enfant” : sur Internet, dans les médias, les films et dans les publicités », a indiqué sur Telegram Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, la chambre basse du parlement russe, avant l’examen du texte en commission. Il a aussi détaillé la mesure, expliquant qu’une personne physique risquera 400 000 roubles (environ 4 000 euros) d’amende, les fonctionnaires le double, tandis que pour les personnes morales la sanction peut être portée à 5 millions de roubles. Elvira Aïtkoulova, une députée qui a coécrit la proposition, avait assuré le 23 septembre que les idées défendues par les partisans du mouvement « childfree » représentaient « un comportement destructeur » à même de mener au « dépeuplement » de la Russie. « Ce mouvement ne correspond pas aux attentes actuelles des femmes », a affirmé, quant à elle, Valentina Matvienko, la présidente du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement. « Je pense qu’il doit être légalement interdit », a-t-elle déclaré.

Le point de vue des écologistes

Poutine veut des enfants pour de futures chair à canon. En attendant qu’ils grandissent, il envoie en première ligne des Coréens du Nord prêtés par l’autre dictateur Kim Jong-un.

Soyons clair, toute personne qui se positionne comme anti-malthusienne fait le jeu des dictature : chair à canon, chair à travail, chair à consommation, chair à plaisir, chair électorale et même chair « révolutionnaire ».

Ce sont les avocats de la natalité qui se retrouvent toujours du côté des anti-humanistes. Difficile au contraire de faire des écologistes malthusiens des fascistes en puissance. Ils veulent seulement que le niveau de population soit en équilibre avec ses ressources, et donc conforme aux possibilités de vie de son éco-milieu.

Le réarmement militaire actuel fait aussi le terreau des conflits. Aucune guerre n’a guéri l’humanité des fléaux que sont le racisme, l’ethnocentrisme, le nationalisme. Au contraire un conflit exacerbe les idéologies identitaires. Comme l’exprime Albert Einstein, la seule solution est la création  d’une organisation qui transcende l’ONU (les nations unies) pour devenir transnationale.

« La voie qui mène à la sécurité internationale impose aux États l’abandon sans condition d’une partie de leur liberté d’action, en d’autres termes, de leur souveraineté, et il est hors de doute qu’on ne saurait trouver d’autre chemin vers cette sécurité. Mais l’appétit de pouvoir que manifeste la classe régnante d’un État contrecarre une limitation de ses droits de souveraineté. » (opuscule « Pourquoi la guerre ? », 1932)

Cela présuppose donc des citoyens éclairés qui aient une mentalité d’objecteurs de conscience, non seulement opposés à l’usage des armes, mais prompt à combattre l’injustice, toutes les injustices.

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No kid, faire des enfants c’est fou à lier

extraits : Diminuer sa consommation de viande, éviter l’avion, renoncer à une voiture… Autant de mesures individuelles fortes pour réduire son empreinte carbone et lutter contre le réchauffement climatique. Mais le changement de comportement le plus efficace, selon des chercheurs de l’université de Lund (Suède) et de l’université de la Colombie-Britannique (Canada), reste encore de faire moins d’enfants….

Le droit d’être Objecteur de Conscience

extraits : La dernière décision de la CEDH (Convention européenne des droits de l’homme) relative à l’objection de conscience au service militaire a été rendue le 15 septembre 2016 (Papavasilakis c/ Grèce ). En l’espèce, un grec, témoin de Jéhovah, avait demandé l’autorisation d’effectuer un service civil au lieu du service militaire obligatoire, au motif qu’il était objecteur de conscience. Cette demande lui ayant été refusée, il a saisi la CEDH. La Cour conclut à la violation de l’article 9 Conv. EDH au motif que sa liberté de conscience et de religion a été méconnue, et à la violation de l’article 6, § 1 garantissant le droit à un procès équitable….

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Octobre 1974, 50 ans déjà, le 1er choc pétrolier

Nos dirigeants ont la mémoire courte, ils font comme si le premier choc pétrolier n’avait pas eu lieu, ni les suivants. Ils restent croissancistes. Ils attendent donc le choc pétrolier ultime, celui qui fera en sorte que nous devrons agir dans l’urgence, de façon conflictuelle au niveau national (manifestations contre la hausse des prix) et international (conflits pour la répartition des ressources rares). Voici comme piqûre de rappel ce qui s’est passé en 1973-1974.

18 octobre 1973, Premier choc pétrolier : Les pays du Golfe Persique relèvent de 17 % le prix du pétrole brut

extraits : La semaine dernière à Vienne, les représentants de ces pays négociaient encore avec les compagnies pétrolières. Six pays du golfe Persique ont décidé le 16 octobre 1973 de fixer unilatéralement le  » prix du marché  » de leur pétrole à 3,65 dollars par baril, soit une augmentation de 17 % par rapport aux derniers prix pratiqués. Cette façon de fixer unilatéralement les prix serait-elle le signe avant-coureur de nouvelles nationalisations ? Faut-il considérer les décisions prises comme le prélude à une  » guerre du pétrole  » ? En fait, il correspond à la réalité. Le pétrole étant une matière première de plus en plus rare, ceux qui le possèdent sont en mesure de maîtriser son prix, qu’il soit affiché ou qu’il relève du  » jeu  » de l’offre et de la demande….

30 octobre 1973, Premier choc pétrolier : La fin d’une ère

extraits : LE pétrole est devenu une arme, nul désormais ne l’ignore plus. Tous les États producteurs ont maintenant acquis la maîtrise à la fois des quantités de pétrole qu’ils vendent et du prix auquel ils le vendent. Autrefois c’étaient les compagnies qui faisaient la loi sur le marché. Puis elles ont été obligées de composer avec les États producteurs à partir du moment où ils surent se grouper au sein de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole). Maintenant le véritable  » cartel « , ce n’est plus celui des grandes compagnies pétrolières, mais celui qui est constitué par les États pétroliers. C’est lui qui domine véritablement le marché. On découvre aujourd’hui seulement – un peu tard ! – que la prospérité de l’Occident était en partie fondée sur une énergie à bon marché et sur la croyance aveugle que cette situation pourrait durer indéfiniment. ….

5 novembre 1973, Premier choc pétrolier : L’« arme du pétrole » s’est révélée être d’une redoutable efficacité

extraits : Pour le moment, la solidarité existe au niveau des producteurs et non au niveau des consommateurs. Chaque pays agit individuellement, afin de  » parer au plus pressé « . Les mesures administratives étudiées par la Maison Blanche seraient destinées à obtenir une réduction supplémentaire de la consommation américaine en essence, mazout et électricité. En Inde, le prix au détail de l’essence a été relevé de 70 % et le gouvernement a averti la population qu’un rationnement pourrait être mis en place à brève échéance….

25 décembre 1973, L’ère de l’énergie à bon marché s’achève

extraits : « LE pétrole est notre ultime et plus puissante arme. » Cette déclaration d’un journal koweïtien avait été faite le 5 novembre 1972. En 1972, ils ont expédié 1300 millions de tonnes de  » brut « . Or si les utilisateurs de ce pétrole ont déboursé – en bout de chaîne – 113 milliards de dollars, ils n’ont touché, eux, que 17 milliards, alors que les taxes prélevées par les États consommateurs ont représenté 28 milliards et les bénéfices des compagnies 28 milliards également. Le 7 octobre, au lendemain de l’ouverture des hostilités au Proche-Orient, l’Irak s’approprie – à titre de représailles – les parts des sociétés américaines Exxon et Mobil. Le 16 octobre, réunis à Koweït, les États du golfe Persique décident unilatéralement une augmentation de 70 % des prix affichés, dont ils fixeront, à l’avenir, eux-mêmes la valeur en fonction des prix réels pratiqués sur le marché international. Tous les autres producteurs s’alignent sur les décisions de Koweït. Le 22 décembre, les pays de l’OPEP ont décidé à Téhéran une très forte augmentation des prix qui équivaut à plus du doublement….

31 décembre 1973, Premier choc pétrolier : La grande remise en cause

extraits : Les faiseurs de plans économiques, ignorant délibérément les prophéties des Cassandres du club de Rome, avaient cru pouvoir inscrire à l’intérieur de notre monde fini la promesse d’un développement indéfini. L’embargo, combiné avec la majoration brutale des prix du pétrole, a assombri la scène avec la soudaineté d’un orage de septembre. Ce n’est pas seulement en réduisant la vitesse sur les routes ou le chauffage dans les immeubles collectifs qu’on va faire face à la transformation fondamentale des conditions de l’économie capitaliste qui résulte du passage de l’époque de l’énergie bon marché à celle de l’énergie chère. On va supprimer le gaspillage, répète-t-on. Bien sûr ! Mais quid de tous ceux – des millions – qui ne vivaient souvent chichement que du produit du gaspillage ?….

9 janvier 1974 : Premier choc pétrolier : Payer le brut avec du papier

extraits : Après le dernier relèvement de leurs tarifs, l’ensemble des États producteurs de pétrole va toucher en 1975 un revenu supplémentaire que l’on peut estimer grosso modo à quelque 50 milliards de dollars. Si la totalité de ces 50 milliards pouvait être utilisée par ces États à l’achat de marchandises et de biens d’équipement, le problème serait résolu de manière relativement aisée. La question est en fait beaucoup plus complexe. Sur les 50 milliards de revenus supplémentaires qu’ils toucheront cette année, les États producteurs ne pourront consacrer à des achats supplémentaires de marchandises que 10 milliards de dollars au grand maximum. Autrement dit, dans cette perspective, au minimum 40 milliards de dollars ne vont pas trouver de contrepartie au terme de biens réels. Voilà ce qui fascine littéralement les quelques économistes qui ont eu le temps de réfléchir au problème….

7 février 1974 : Premier choc pétrolier : La hausse des prix en France risque de dépasser 10 % en 1974

extraits : Une bonne partie de l’inflation est maintenant à porter au compte du pétrole. La hausse du prix du brut décidée à Koweït le 16 octobre (+70 %) a entraîné une hausse d’au moins 0,7 % des prix de détail. La seconde augmentation décidée à Téhéran le 23 décembre (+ 120 % du prix du brut) va provoquer une hausse supplémentaire. La  » note  » pétrolière sera répercutée sur les consommateurs au fil des mois….

10 septembre 1974 : Premier choc pétrolier : L’affaissement de l’Europe et du Japon est-il inéluctable ?

extraits : Comparée à l’état actuel de l’économie mondiale, la situation créée il y a maintenant près d’un an par l’embargo pétrolier arabe était beaucoup plus claire ; en effet si cet embargo avait été réellement maintenu pendant plusieurs mois, il aurait conduit au chaos et, pourquoi pas, à un conflit militaire d’une très grande gravité. Bref, ou bien s’était la catastrophe, ou bien les pays arabes renonçaient à leur réduction quantitative. L’embargo ayant été finalement levé après n’avoir été d’ailleurs que très partiel, les effets du quadruplement du prix du pétrole sont beaucoup plus difficiles à percevoir pour l’homme de la rue, dont le niveau et le mode de vie n’ont pas vraiment été affectés, du moins en apparence….

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AIE versus OPEP, un débat truqué

Alors que l’Agence internationale de l’énergie s’apprête à publier son rapport annuel, mercredi, les pays producteurs qualifient de « fantasme » ses prévisions qui annoncent une diminution de la consommation de charbon, de pétrole et de gaz d’ici à 2030. Vaine controverse, l’essentiel est ailleurs : la raréfaction des ressources énergétique et le réchauffement climatique signeront la mort de la civilisation thermo-industrielle. L’abondance à crédit sera derrière nous…

Perrine Mouterde : Selon le « World Energy Outlook » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), nous sommes sur la bonne voie pour atteindre le pic de toutes les énergies fossiles avant 2030.. De son côté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a répété que la sortie des énergies fossiles était un « fantasme ». Le solaire et l’éolien ne fournissent qu’une fraction de l’énergie mondiale, et les besoins des pays du Sud vont fortement augmenter. Les projections de l’AIE et de l’OPEP, souvent alignées, diffèrent désormais fortement. Mais la baisse anticipée reste largement en deçà des efforts nécessaires pour limiter le réchauffement sous 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat ; les émissions devraient théoriquement diminuer d’environ 25 % d’ici à la fin de la décennie !

Le point de vue des écologistes

Nous aurions du nous poser la question de fond plus tôt : à qui appartiennent les ressources du sous-sol ? Ces richesses naturelles n’appartiennent pas aux États, encore moins aux propriétaire du sol. Ces richesses n’appartiennent certainement pas aux firmes multinationales qui bénéficient gratuitement de l’œuvre de la nature. Ces richesses n’appartiennent même pas aux générations futures qui n’en feraient pas un usage meilleur qu’aujourd’hui. Tout cela n’est qu’utilitarisme de court terme et gaspillage après pillage. Il nous faut lutter contre la logique extractive et sanctuariser les dernières et rares ressources du sous-sol qui nous restent.

Cela implique qu’il nous faut changer complètement de mode de vie et cultiver individuellement et collectivement la sobriété dans tous les domaines. Si nous ne le faisons pas volontairement, sous la forme d’une décroissance maîtrisée, nous le ferons dans l’urgence au fur et à mesure que le pétrole, le cuivre, l’alimentaire… deviendront hors de prix.

LE DÉBAT, y’en a pas

BOUL : Évidemment, on va tout brûler jusqu’à épuisement.

Xanefu : « Le rythme d’approbation de nouveaux projets de centrales a fortement ralenti [en Chine] », donc il y en a encore plein dans les tuyaux. Ce genre d’équipement c’est pour 50 ans. C’est mal parti pour un pic du charbon chinois dans un futur proche.

Francis1234 : Tout cela est très en phase avec les projections du Giec à +4 °C à la fin du siècle. Nos enfants et petits enfants nous remercierons.

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Le pic pétrolier et le choc qui lui succède

extraits : Le pic pétrolier est ce point de retournement à partir duquel la production de pétrole commence à baisser inéluctablement. Le géologue américain King Hubbert avait annoncé en 1956 que les États-Unis connaîtraient ce pic vers 1970. A l’époque la majorité des experts s’était montrée incrédule. Pourtant le pic de Hubbert a été atteint aux Etats-Unis entre 1971 et 1972. De nos jours, la problématique du réchauffement climatique et de l’extinction de la biodiversité ont occulté la prévision d’une pénurie énergétique à venir faite par l’ASPO. Il faudrait d’urgence réintégrer cette donnée dans nos raisonnements car la pénurie inéluctable de ressources fossiles donnera le signal de la mort de la civilisation thermo-industrielle.

pic pétrolier, pic de la mondialisation, pic de notre civilisation

extraits : Le pic pétrolier ne signifie pas que le monde soit à court de pétrole. Cette expression décrit le moment où la production pétrolière ne peut plus augmenter. A ce moment, il reste encore beaucoup de pétrole. Mais il est tout simplement beaucoup plus difficile à découvrir et à extraire, ce qui signifie qu’il devient très ardu, voire impossible, d’accroître la production mondiale. L’offre reste stable pendant un temps (en plateau), puis finit par entrer en phase de déclin terminal.omme pratiquement tous les produits d’aujourd’hui sont dépendants du pétrole, l’âge du pétrole cher renchérira les prix des marchés du commerce mondial. Le pic pétrolier se traduira donc probablement par un « pic de la mondialisation ». Certains spécialistes de l’énergie estiment même que le pic pétrolier pourrait signifier la « fin de la croissance économique », car les économies ont besoin d’énergie bon marché pour se développer.

peak all, donc pic démographique

extraits : La croissance exponentielle de la population humaine a suivi en parallèle la consommation accrue d’énergie fossile, l’évolution symétrique est sans doute vraie. L’espèce humaine n’est donc pas à l’abri d’un effondrement démographique. Nous sommes arrivés à une période où nous atteignons le maximum de ressources que la planète peut nous fournir : pétrole, phosphore, uranium, etc. Le peak oil devint le peak all. Cela ne peut que s’accompagner d’un pic démographique, le maximum possible avant la chute….

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Comment en finir avec l’invasion israélienne

La guerre du temps d’avant la mondialisation était souvent causée par l’expansion de son espace vital ou sa défense contre des envahisseurs. Aujourd’hui en 2024, par la grâce de l’évolution technique et économique, nous sommes en train de devenir des Terriens, une espèce homo sapiens sans différence raciale, pouvant aller rapidement d’un bout à l’autre de la planète, alimentée par des circuits commerciaux transnationaux, gestionnaire collectivement des déplacements de population et soumis aux mêmes contraintes écologiques mondialisées (réchauffement climatique, blocages énergétiques et extinction des espèces…). Nous avons même institutionnalisé une cohérence politique planétaire avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), des conférences internationales sur le climat ou la biodiversité, etc. Pourtant des guerres ont lieu ici et là sur toute la surface du globe. Pourquoi ? En Palestine, au Liban ou en Ukraine à cause du rejet de l’ordre international pas des dirigeants imbus de leur pouvoir personnel. Analysons le conflit en Palestine au travers de deux déclarations :

Le président de la république française : « M. Nétanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l’ONU », lance M. Macron lors du conseil des ministres. Une référence à la résolution 181 adoptée en novembre 1947 par l’Assemblée générale des Nations unies, prévoyant le partage de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe. « Et par conséquent, ce n’est pas le moment de s’affranchir des décisions de l’ONU », aurait souligné le président français, en allusion aux tirs israéliens ciblant la mission de l’ONU (Finul) déployée dans le sud du Liban.

Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou : « Ce n’est pas la résolution de l’ONU qui a établi l’Etat d’Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d’indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l’Holocauste – notamment du régime de Vichy en France »,

Notre commentaire : L’hubris de Netanyahu est manifeste : la création d’Israël doit en effet tout à l’ONU sans laquelle aucun État n’eût été possible, ce n’est pas une faute historique de le rappeler. Pour cet extrémiste juif, tout est fondé sur le rapport de force et rien sur les droits humains ni l’Etat de droit. Il se dit défenseur de l’Occident, mais il nie les valeurs universelles. Pour lui, les Palestiniens n’ont d’autre droit que de subir l’oppression, l’arbitraire et la violence. On ne peut pas argumenter avec un tel type de personnalité dirigeante. Poutine et Netanyahou sont de l’ancien temps, qui se drapent du passé pour se déclarer victimes, à l’inverse d’un monde qui s’ouvre au cosmopolitisme et à la fin des guerres tribales, un ordre international qui va vers le désarmement et la paix entre les peuples.

Il est vrai que l’ONU fait preuve d’une impuissance flagrante, la Finul (ses forces armées) au Liban est limitée à un rôle d’observateurs des combats, et en plus on lui tire dessus. Il existe pourtant une solution pour améliorer l’efficacité des troupes de l’ONU. C’est la création de forces permanentes de l’ONU, nombreuses et bien équipées, issues des pays riches principalement et non subsidiairement. À ce moment-là, l’humanité posséderait une sorte de police supranationale qui marquerait l’avènement d’une société pacifiée. Utopie ? Un président d’envergure internationale mettrait toutes les forces armées de son pays à la disposition de l’ONU. Utopie ? Il suffit que la France commence.

Si un pays ne cherche plus à maintenir une défense armée « nationale », si une pays est directement partie prenante d’une instance internationale ayant pour objectif premier le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde, alors ce pays assure ainsi d’une façon indirecte sa propre sécurité : pourquoi attaquer un pays qui se veut le garant de la paix universelle ?

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Ukraine et Palestine, des guerres injustifiées

extraits : Benyamin Nétanyahou assure qu’Israël va poursuivre sa « juste guerre pour éliminer le Hamas ». Il ne peut jamais y avoir de guerre juste, encore moins de « juste guerre », que ce soit en Ukraine, en Palestine ou n’importe où ailleurs. C’est l’idée qu’aurait du défendre tous les dirigeants des pays démocratiques : les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. L’exemple de la Seconde Guerre mondiale a été le test suprême. Les nazis étaient des assassins pathologiques. Nous devions les arrêter disait-on et seule la force pouvait y arriver. Les ingrédients du fascisme (le militarisme, le racisme, l’impérialisme, la dictature et le nationalisme exacerbé) survécurent sans problème à cette guerre comme aux autres….

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Universalisme et multiculturalisme, l’entente

Toute société devrait théoriquement favoriser les pensées universalistes ; en pratique le monde se fragmente au contraire en groupes inconciliables, même au foot, même entre banlieues. Pourquoi ? Question de socialisation et de contexte territorial. Il nous faut penser global et agir localement, « glocal » en abrégé, mettre en relation apaisée les échelles locales et mondiales, adapter les idées universalistes aux contextes régionaux. En termes synthétique, concilier universalisme et multiculturalisme.

En finir donc avec le nationalisme, le patriotisme, devenir culturellement comme l’indique Souleymane Bachir Diagne « cosmopolite », citoyen de l’univers, mais aussi et en même temps rattaché affectivement à son terroir.

Séverine Kodjo-Grandvaux : Lessai de Souleymane Bachir Diagne « Universaliser » cherche à maintenir la possibilité de l’universel – et donc d’une humanité commune – malgré les menaces d’impérialisme et les replis identitaires. Faire humanité ensemble, envers et contre tout, tel est le sens du terme bantou ubuntu. Lorsque, dès les années 1950, Nelson Mandela recourt au terme bantu d’ubuntu – que l’on peut traduire par « faire humanité ensemble » , pour penser une Afrique du Sud non raciale, il décide de renoncer à la violence. C’est cela, aller vers l’humanité par des moyens d’humanité : choisir des moyens qui ressemblent à la finalité poursuivie. Pour Jean Jaurès, l’auteur de la formule, cela signifie que chaque différence doit non pas s’enfermer sur elle-même, mais se sentir comme une parcelle de l’humanité à construire. C’est ce qui l’a mené à devenir anticolonial alors qu’il était proche du positionnement colonialiste de Jules Ferry.

La fin de la colonisation ou du colonialisme ne signifie pas nécessairement que la colonialité a disparu ; raison pour laquelle il faut encore décoloniser les esprits. Et ce d’autant qu’il demeure des territoires occupés. La question coloniale se pose toujours, en Palestine comme en Nouvelle-Calédonie. Faire l’humanité ensemble, c’est lutter contre les inégalités, et combattre contre tout ce qui empêche l’égalité. C’est œuvrer pour que la citoyenneté devienne universelle. Quand le philosophe Etienne Balibar insiste sur le cosmopolitisme comme politique de l’espèce humaine, il a mille fois raison. C’est en tant qu’espèce que nous devons réagir à la destruction de notre environnement, aux crises sanitaires, etc. Mais le cosmopolitisme est aussi une utopie absolument vitale du dépassement de la situation coloniale par la généralisation de la citoyenneté à l’échelle mondiale. Si nous considérons qu’être citoyen signifie habiter pleinement la terre qui est la nôtre, alors nous devons étendre la citoyenneté aux animaux.

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Horrible, la société idéale non violente ?

extraits : Les policiers n’étaient pas armés. De toute façon il n’étaient plus en uniforme, ils étaient anonymés et n’intervenaient d’ailleurs que rarement. Plutôt secouristes qu’agent de la force publique. Car en ce temps là il n’y avait plus de crimes, de viols, de vols, ou même d’altercations. Plus personne ou presque n’avait l’idée d’agresser quiconque, tout cela était désormais du passé, l’intelligence collective était passée par là. La pensée même d’atteinte à l’intégrité d’une personne était devenue inconcevable grâce à une éducation constante à la non violence. La société des purs (écolos) avait commencé par agir à la racine du mal, les parents, la source première d’une socialisation bienveillante ou défaillante. L’éducation était fondée à la fois sur la libre parole, le respect des autres et le souci de mère nature.

Que retenir de la vie de Nelson Mandela ? L’Ubuntu

extraits : la position de Mandela résulte d’un apprentissage social spécifique. La culture Xhosa à laquelle il appartenait, l’Ubuntu, repose sur le sentiment d’appartenance à une humanité plus vaste qui incite ses membres à respecter autrui, à faire preuve de compassion. Cette philosophie s’oppose aux valeurs des blancs, l’égoïsme et l’individualisme. L’Ubuntu interprète même l’univers comme un tout organique en chemin vers l’harmonie. D’où la nouvelle constitution sud-africaine pour une « nation arc-en-ciel » en 1996. Cela correspond à la réalité de l’interaction spéculaire qui lie l’individu et sa société d’appartenance, « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous. » Une société n’est viable que si tout le monde y met du sien. C’est pour cela que chacun d’entre nous deviendra un jour écologiste, quand on s’apercevra qu’un accord durable trouvé avec les écosystèmes est finalement la base obligée de l’harmonie sociale. Vouloir atteindre cet objectif par la violence ne fait que retarder l’évolution sociale nécessaire.

JO. Nationalismes contre Universalisme

extraits : L’Angleterre et l’Irlande du Nord sont secouées aujourd’hui par une flambée de violence nationaliste, antimusulmane et xénophobe. Bien sûr il y a l’influence des réseaux sociaux dans ces mouvements de foule, mais il y a aussi un conditionnement généralisé à l’idéologie nationaliste contre l’universalisme. C’est évident, les Jeux Olympiques de Paris cultivent le chauvinisme franco-français, les autres pays font de même pour leurs propres athlètes. Les anneaux entrelacés – symbole de l’union des cinq continents –, ne sont qu’un habillage. Le sport mondialisé était certes une tentative de pacifier les relations internationales, mais il a été dénaturé. Ce qui devrait être des rencontres amicales, ce qu’elles peuvent être dans les relations entre sportifs de toute nationalité, est devenue une vitrine du nationalisme le plus absolu….

Les nationalismes contre l’urgence écologique

extraits : Autrefois des groupes diversifiés se rassemblaient autour d’un lieu et d’une culture spécifique. Après des phases, non encore achevées, de luttes de cultures, ethnies, églises, langues, etc… C’est l’idée de nation qui en est ressortie et a unifié des espaces différents. La nation est devenue, au moins depuis le XIXe siècle, le nouveau paradigme. Elle a permis une unité plus large géographiquement, mais l’expérience montre, deux guerres mondiales à l’appui, son échec. Aujourd’hui encore l’impérialisme russe en Ukraine ou la conquête juive de la Palestine prouve que la nation était une catégorie nécessairement anti-universaliste….

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Armée ou défense civile non violente ?

De notre correspondant Michel Sourrouille

J’ai chez moi une brochure de 100 pages éditée par « combat non violent » n°59-60 (mars 1975)« Armée ou défense civile non violente ». Avaient participé à la rédaction de cette étude 14 personnes, civils ou militaires, entre autres Jean-François Besson, Jacques de Bollardière, Jean Lasserre, Lanza del Vasto, Jean Toulat… des personnes qui ne sont pas connus aujourd’hui, à notre époque de réarmement militaire et d’abandon des causes justes.

Une version numérique de ce livre a été réalisée dont voici le lien :

https://fr.wikibooks.org/wiki/Arm%C3%A9e_ou_d%C3%A9fense_civile_non-violente_%3F

Quelques extraits issus de ce livre qui devait être connu et commenté lors des journées dite « défense et citoyenneté », obligatoires pour tous les jeunes.

– Non seulement le système de la défense armée classique paraît inapte à protéger le territoire et la population, mais, fait plus grave encore, il accroît les risques de guerre. En effet, pour assurer son indépendance militaire, une nation doit produire, dans la mesure du possible, son propre armement. Or les armes modernes sont extrêmement coûteuses et leur production n’est rentable qu’à condition d’en vendre une grande part à l’étranger, ce qui a pour effet d’accroître la fréquence des conflits, leur violence potentielle et leur durée

– Il serait très dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire. L’antimilitarisme en effet, s’appuie sur des bases trop diverses et trop mouvantes pour pouvoir constituer un programme d’action. Autrement dit, la remise en question de la défense armée ne peut et ne doit pas aller sans la recherche d’une autre forme de défense.

– Lutter contre un système politique (et une armée d’invasion n’est qu’un élément d’un système politique) en utilisant la violence armée, c’est d’abord renforcer ce système qui devient un bloc uni, cimenté par le nationalisme et l’exaltation militariste des uns et par l’instinct de conservation des autres.

– Contrairement à ce qui se passe dans la lutte armée où, bien souvent, « des gens qui ne se connaissent pas se tuent au profit de gens qui se connaissent bien et ne se tuent pas », la lutte non-violente permet à ceux qui, en d’autres circonstances, se seraient entretués, de mieux se connaître et affaiblit le pouvoir de ceux qui auraient bénéficié du carnage.

– L’un des fondements de la non-violence est précisément le refus de collaborer avec l’injustice. Face à une injustice, la première action qui s’impose est de la faire connaître. Ses auteurs se trouveront dans une situation d’autant plus difficile que l’injustice deviendra évidente pour toutes les catégories de l’opinion publique

– Un pouvoir, s’il ne peut subsister sans une couverture d’honorabilité, a besoin également de la collaboration active ou passive d’une large minorité au moins de la population. Il lui faut des fonctionnaires, des contribuables, des travailleurs, des consommateurs actifs, etc. Dès qu’une catégorie importante de la population refuse de coopérer, la situation du pouvoir devient difficile. Elle devient impossible si le refus se généralise. « Je vois bien, disait Gandhi, comment je peux enseigner la non-violence à un violent, mais je ne peux l’enseigner à un lâche »

– Au-delà du refus de coopérer avec les responsables de l’injustice, au-delà également de la résistance à leurs lois, la lutte non-violente doit aller dès les premières phases du combat, jusqu’à la création d’un contre-pouvoir et d’institutions parallèles.

– La prise de conscience dans le sens de la décentralisation, sur le plan économique dans le sens de l’autogestion, sur le plan écologique enfin, dans le sens de la recherche de « techniques légères » ou, selon l’expression d’Ivan Illich, d’outils « conviviaux », se trouve en parfaite convergence avec la recherche d’une défense non-violente.

Une version actualisée de la dissuasion civile existe :

https://www.irnc.org/IRNC/Textes/3103

L’ouvrage « La dissuasion civile » (épuisé) a été rédigé en 1985 par Christian Mellon, Jean-Marie Muller et Jacques Sémelin sur une commande de Charles Hernu, ministre de la Défense et publié par la Fondation pour les Études de Défense Nationale (FEDN)

La défense civile non-violente est une politique de défense contre toute tentative de déstabilisation, de contrôle ou d’occupation de notre société, conjuguant, de manière préparée et organisée, des actions non-violentes collectives de non-coopération et de confrontation avec l’adversaire, en sorte que celui-ci soit mis dans l’incapacité d’atteindre les objectifs de son agression (influence idéologique, domination politique, exploitation économique).

En d’autres termes, il s’agit de rendre la société insaisissable ou « indigérable » par un agresseur : incontrôlable politiquement, « insoumettable » idéologiquement, inexploitable économiquement. Il s’agit aussi de dissuader l’agresseur de s’attaquer à cette société, parce que les coûts qu’il risquerait de subir seraient supérieurs aux gains qu’il pourrait espérer, et parce qu’il prendrait des risques pour son propre pouvoir : c’est la dissuasion civile.

Cette résistance repose sur une bonne articulation entre la résistance des pouvoirs publics et celle de toute la société civile.

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Sébastien Lecornu et la défense civile

La dénomination de ceux qui nous envoient se faire tuer à leur place est significative d’un état d’esprit gouvernemental. En France,  c’était le « ministère de la Défense » de 1946 à 1958, le « ministère des Armées » de 1958 à 1969 (De Gaulle), le « ministère de la Défense » de 1969 à 1973, le « ministère des Armées » de 1973 à 1974 et le « ministère de la Défense » de 1974 à 2017. Donc 43 années sans changement. Le mot « défense nationale est beaucoup plus souple que le terme militarisé, cela laisse un peu de place à plusieurs modalités de défense.

Mais en 2017 le tout jeune président Macron fait preuve d’un traditionalisme guerrier en transformant à nouveau le ministère de la défense en « ministère des armées ». Exit toute référence possible à la défense civile dont d’ailleurs il n’a certainement jamais entendu parler. C’est là un non sens en démocratie car on ne suit de façon unilatérale que le seul précepte « si tu veux la paix, prépare la guerre » . Un « ministère de la défense » laissait au moins une (petite) place à la défense civile non-violente et au principe « si tu veux la paix, prépare la paix ». Autant dire que le ministre des armées aujourd’hui, Sébastien Lecornu, ne sait même pas qu’on peut faire autrement que s’entre-tuer.

Sébastien Lecornu a publié « Vers la guerre ? », normal, sa généalogie l’y préparait. Son père était technicien à la Snecma, qui fournit des équipements aux forces armées aériennes, navales, terrestres et spatiales. Sébastien accompagnait son grand-père maternel aux réunions d’anciens combattants. Et il a eu très tôt la passion politique. Plus jeune assistant parlementaire (en 2005, à 19 ans), plus jeune conseiller ministériel (cabinet de Bruno Le Maire en 2008), élu en 2015 plus jeune président du conseil départemental de l’Eure. Il est secrétaire d’État à l’écologie en 2017… pour surveiller Nicolas Hulot. Ministre des Armées depuis le 20 mai 2022, il est aujourd’hui à 38 ans le seul ministre rescapé du précédent gouvernement, toujours aux armées. Lecornu est donc un spécialiste de la politique politicienne, certainement pas de la défense nationale. Trop jeune pour avoir fait son service militaire, il a cependant un grade à la gendarmerie « de réserve ». Cet homme de couloirs, en dehors de la politique et des moulinets militarisés, il ne sait rien faire ! Et il ne sert à rien : nous en sommes encore en 2024 à une guerre des tranchées en Ukraine et à une éradication militarisée d’un peuple en Palestine. Il faut donc penser autrement, changer d’imaginaire, ici et ailleurs.

Le point de vue des écologistes pacifistes

Le pacifisme avait encore de nombreux partisans dans les années 1970 avec la contestation des guerres au Vietnam et en Algérie. Aujourd’hui on ne parle que de réarmement militaire, on oublie complètement les avantages d’une défense civile non-violente. Dans son discours le 8 mars 2024 à l’École Polytechnique, Sébastien Lecornu rejetait toute référence au cosmopolitisme, il en est resté à des références patriotiques alors que nous devrions avoir conscience d’appartenir à l’ensemble de l’humanité et non pas à notre seule terre d’origine. Il manque à Lecornu la référence à Sol Gareth Davis, dit Garry Davis. C’était un pilote américain durant la Seconde Guerre mondiale ; son avion abattu, il se retrouve en Allemagne sous les ruines. Bouleversé par les destructions qu’il rencontre, il rompt symboliquement en 1948 avec sa patrie en rendant formellement son passeport. Il interrompt une séance de l’Assemblée générale des Nations unies afin de demander la création d’un gouvernement mondial. Telle était la voie à suivre.

Il serait cependant dangereux de se laisser aller à un antimilitarisme sommaire : un peuple a le droit et le devoir de se défendre contre une agression extérieure. Autrement dit, la remise en question de la défense armée ne peut aller sans la recherche d’une autre forme de défense.

A la différence de la défense nationale armée, qui a pour seul but la défense du territoire national, la défense civile non violente est la prolongation particulière d’une attitude permanente à l’égard de l’injustice sociale et du pouvoir. Désobéir pour la paix trouve dans cette argumentation une solide base théorique. L’attitude non-violente dépasse en effet le problème de la guerre et de la paix. Il y a continuité entre la lutte intérieure pour une plus grande justice, et l’action contre un envahisseur ; ce sont les mêmes techniques qui sont utilisées dans les deux  cas, dans le même esprit. La défense non-violente porte non pas simplement sur des frontières territoriales, mais sur des frontières morales et politiques ; il s’agit non seulement de défendre la vie de la population, mais aussi ses droits fondamentaux : droit à la liberté de parole et de réunion, droit de presse, de vote, de grève, mode de vie, respect des croyances. Une population habituée à ne pas tolérer les atteintes aux droits des personnes et à réagir immédiatement devient, pour un envahisseur ou un pouvoir dictatorial, un mur  sur lequel sa violence se brise.

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Manifeste du pacifisme (Michel Sourrouille, 2010)

extraits : Désobéir pour la paix est à la fois un acte individuel et un acte collectif. La démarche de l’objecteur de conscience, refusant l’armée pour des motifs personnels, ne peut en réalité se concevoir que dans une vision de la société désirable et dans la volonté de faire partager un idéal. Car la recherche de la paix a le mérite de poser publiquement des questions fondamentales :

–          Quel type de société mérite d’être défendu ?

–          Contre qui ?

–          Par quels moyens qui soient à la fois efficace et justes ?….

Pacifisme et / ou défense nationale, le dilemme

Nous n’avons aucune illusion sur la capacité d’une société en surnombre d’arriver à un niveau intelligence collective qui permette politiquement la bonne entente de citoyens éclairés. Mais avec ce blog biosphere nous essayons depuis bientôt 20 ans de donner médiatiquement les moyens de tendre vers cet objectif. Le pacifisme est l’une des 14 entrées de ce blog.

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COP16 sur la biodiversité, l’impuissance

A chaque extinction d’espèces, sous l’effet de l’activité humaine, la mémoire de l’humanité se charge d’un fardeau de honte. L’homme s’octroie le droit de décider du sort des animaux ou des végétaux, de modifier le processus évolutif, persuadé que la seule chose précieuse dans la création est sa propre existence. Dans nos sociétés où partout suintent le racisme et la xénophobie, demander la considération pour un pachyderme ou un insecte est mission désespérée. Comment convaincre les hommes que le salut est aussi dans le respect sans faille de la biodiversité, que l’unicité de la nature ne vaut que par la pluralité de ce qui la compose ? Ainsi s’exprimait Nicolas Hulot.

Le nouvel « indice planète vivante », publié par le Fonds mondial pour la nature (WWF), reflète le déclin continu de la biodiversité à quelques jours de l’ouverture de la COP16 (16e conférence mondiale pour la biodiversité), en Colombie. Et en novembre nous aurons la COP29 sur le climat … cela nous fait une belle jambe !

Perrine Mouterde : A la veille de l’ouverture de la COP16, la nouvelle édition du rapport « Planète vivante », publié jeudi 10 octobre par le Fonds mondial pour la nature (WWF). L’« indice planète vivante » (IPV) évalue l’abondance des populations de vertébrés sauvages. Il indique qu’entre 1970 et 2020 la taille des populations d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens, de poissons et de reptiles suivies a diminué, en moyenne, de 73 % à l’échelle mondiale. Les populations d’espèces d’eau douce continuent à être celles qui se portent le plus mal, avec une « baisse d’abondance » de 85 % en cinquante ans. Quand les impacts se cumulent et atteignent un certain seuil, le changement s’auto-alimente, provoquant alors un bouleversement considérable, souvent brutal et potentiellement irréversible. C’est ce qu’on appelle un point de bascule.

Les principales menaces qui pèsent sur la biodiversité, toutes d’origine humaine et identifiées par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, l’équivalent du GIEC pour le climat) : la perte et la dégradation des habitats, en raison notamment de l’agriculture intensive et de l’urbanisation ; la surexploitation des ressources (surpêche, foresterie, chasse…) ; le changement climatique ; les pollutions chimiques (pesticides, insecticides…) ou plastiques ; et les espèces invasives.

Le point de vue des écologistes

Trottel : Je ne vois pas vraiment l’intérêt de ce genre d’article puisque tout le monde s’en fout royalement. Le vivant est devenu secondaire voire inexistant ds nos sociétés, même les dessins animés des enfants ne comportent plus d’animaux mais des robots ou des êtres imaginaires sans attache concrète.

Archisauvage : Un des rares vertébrés qui prospère : l’homme. Qui prospère en nombre uniquement.

Jean Rouergue : Inutile d’avoir un recensement exhaustif, complet de toutes les espèces vivantes, un échantillon suffit pour indiquer les tendances… l’homme, l’homo dit sapiens, en occupant toujours plus de place, réduit corrélativement les territoires dévolus aux espèces sauvages qui ne cessent de se restreindre, se fragmentent réduisant leurs possibilités de reproduction… Bref bientôt nous aurons l’hégémonie, certains voudront fuir vers d’autres planètes et de ce fait contribueront davantage à polluer la planète…

Stepf : Pourquoi personne ne parle du fait que la population humaine a doublé en 48 années seulement, 4 milliards en 1974 et 8 milliards en 2022 ?

Jacques_81 : Des moyens pour éviter d’accroître la biodégradation sont cités … mais jamais la stabilisation de la population humaine …

Zenith1 : Incapables de distinguer ce qui est important de ce qui est vital, les poissons rouges que nous sommes sont en train de casser leur bocal.

Michel Sourrouille : La pire des espèces invasives s’appelle homo sapiens. C’est le parasite suprême, tirant sa substance vive de tous les milieux ou presque sans rien donner en échange. C’est à l’image d’un cancer qui se développe sans frein, les politiques publiques sont même aujourd’hui natalistes pour la plupart. Mais tout biologiste sait que cela a une fin, une fois l’expansion dépassant les limites de son biotope, l’espèce connaît une mortalité foudroyante qu’on appelle pour les humains famine, guerres et épidémies.

PaulPomme : Il faut espérer que l’homo sapiens, premier animal sadique, ne fera qu’un séjour relativement court sur cette planète anciennement paradisiaque, qu’il ne méritait pas. Ça va mal finir.

Flomar : L’humanité n’aura durée qu’un bref instant à l’échelle de l’évolution ou du temps cosmologique. Mais pendant ce très très court moment, de la valeur a été créé pour les actionnaires.

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UICN, IPBES, les mots-maux de la biodiversité

extraits : En 2019, le premier rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) alertait sur le risque de disparition à brève échéance d’un million d’espèces animales et végétales »….

GIEC et IPBES sont dans un bateau…

extraits : Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) montent dans le même bateau pour la première fois : « Plus le monde se réchauffe, moins il y a de nourriture ou d’eau potable dans de nombreuses régions. Les changements de biodiversité, à leur tour, affectent le climat, en particulier par le biais d’impacts sur les cycles du carbone et de l’eau. » 50 spécialistes mondiaux appellent donc à une lutte commune alors que les deux aspects sont traités séparément….

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22 mai 2021, Biodiversité, l’illusion des aires protégées

16 janvier 2020, Biodiversité, CDB, COP15 et IPBES… en vain

2 mai 2019, L’IPBES, l’équivalent pour la biodiversité du GIEC

25 mars 2018, L’homme disparaîtra, bon débarras ! L’IPBES le dit…

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L’IA, une intelligence sans conscience

Depuis un siècle, la technoscience a changé de statut. L’informatisation du monde s’est développées de façon exponentielle, ses ramifications constituent désormais un véritable système global, un milieu environnant à part entière, avec ses règles, ses codes et ses esclaves … Jouir de la technique est devenue pour une majorité de nos contemporains la finalité des finalités. Cette addiction est à ce point devenue frénétique que la plupart des humains ne veulent en voir que les avantages, considérant qu’il sera toujours possible demain de palier aux inconvénients d’aujourd’hui. L’IA (intelligence artificielle) n’est que la confirmation de notre soumission aux écrans. Rare sont les voix qui veulent notre délivrance. Ainsi John Hopfield, paradoxalment prix Nobel de physique pour ses recherches sur l’intelligence artificielle.

John Hopfield : « L’IA va développer des capacités qui dépassent celles que vous pouvez imaginer à l’heure actuelle. En tant que physicien, je suis très troublé par quelque chose qui n’est pas contrôlé, quelque chose que je ne comprends pas assez bien pour savoir quelles sont les limites que l’on peut imposer à cette technologie. Le fonctionnement de l’IA est encore mal compris, ce qui est très, très inquiétant. Je m’inquiète de tout ce qui dit : “Je suis plus rapide que toi, je suis plus grand que toi” 

Le point de vue des écologistes

Véronique DECKER : Ce que je trouve vraiment inquiétant, c’est la consommation délirante d’énergie pour les échanges numériques et l’IA. On devrait être à l’heure de la sobriété et la modération, et partout s’étalent des gabegies énergétiques.On finit par donner notre date de naissance pour avoir un billet de train, et l’étage de livraison pour l’achat d’un grille pain, les profs payent des logiciels pour contrer le travail de l’IA dans les devoirs maison, bref il va falloir travailler à la décroissance des données numérisées.

Moustiq : L’IA est à l’image de son créateur. Insondable et imprévisible. Capable du meilleur comme du pire. Et on s’étonne ?

Olivier de B : L’IA procède par inférence statistique sur la base d’une masse de données d’entraînement permettant de « muscler » un réseau de neurones artificiels via une descente de gradient. Rien de plus !

Rigomer Kerviel : Quand on pose une question à GPT4, on reçoit un document qui a l’aspect lexicologique et syntaxique d’une réponse mais qui ne contient aucune sémantique. Interroger GPT4 donne le même résultat que si vous interrogez un politicien. Ça a l’aspect d’une réponse mais ça ne répond à rien. La seule crainte à éprouver au sujet de l’IA est qu’il s’agisse d’une bulle financière qui se prépare à éclater.

DrF : Une IA peut prendre des décisions. Or on ne peut pas savoir pourquoi une IA décide ce qu’elle décide. Utiliser un programme informatique pour prendre des décisions sans savoir comment s’est formée cette décision est très préoccupant.

Rochefort : Il est probablement trop tard pour reprendre le contrôle de ce que l’Homme a conçu. Aujourd’hui, l’appât du gain sans limite a démultiplié, en tous sens, les recherches de voies nouvelles pour réaliser de plus en plus de bénéfice. ll y a déjà bien des années que le processus informatisé de certaines transactions financières échappe à l’esprit humain.

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La science contre l’intelligence artificielle

extraits : Avec l’intelligence artificielle (IA) – dont l’un des derniers avatars, ChatGPT, continue de faire couler beaucoup d’encre –, « on a ouvert la boîte de Pandore », nous disait récemment Benoît Piédallu, membre de l’association La Quadrature du Net, qui « promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique ». En cause, selon lui ? D’un côté, les politiques, « subjugués par ces technologies issues de la Silicon Valley », qui « ont du mal à [en] percevoir les risques », notamment « en termes de manipulation de masse ». Et de l’autre, les concepteurs et les vendeurs de ces systèmes, qui doivent être « tenus comme pénalement responsables de leurs conséquences néfastes sur la société »….

Boulimie énergétique de l’IA et de ses chefs

extraits : Devant les besoins électriques exponentiels de l’intelligence artificielle (IA), Microsoft, Amazon et Oracle veulent relier des centres de données à des réacteurs. Le nucléaire apparaît aux yeux des dirigeants de la tech comme une porte de sortie face à l’impasse énergétique vers laquelle l’intelligence artificielle risque de les conduire. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une requête sur un assistant comme ChatGPT consommerait dix fois plus d’électricité qu’une recherche classique sur Google. Dans un moment de forte électrification tous azimuts liée à la transition énergétique, cela fait craindre des pénuries, locales ou générales. Rappelons que depuis le rapport de 1972 sur les limites de la croissance, nous devrions savoir que toute évolution exponentielle dans un monde fini se heurte irrémédiablement un jour ou l’autre à un mur. Et quand on commence à voir le mur, il est déjà trop tard pour s’arrêter, on va trop vite….

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Pour Hugues Bersini, l’intelligence artificielle est en mesure de résoudre des problèmes majeurs. Mais pas n’importe comment. Certainement pas en confiant l’affaire à des entreprises privées à but lucratif, fussent-elles créées par des petits génies de la technologie, car la recherche du profit ne peut conduire qu’à l’injuste répartition des malheurs et des bonheurs qu’apporte la société numérique. Ni à des États potentats, fussent-ils conseillés par les meilleurs « experts », car la technocratie gestionnaire ne parvient jamais à l’efficacité collective, mais à la manipulation des cerveaux et des opinions. L’auteur en appelle donc à un « codage citoyen »….

L’intelligence artificielle = perte de temps

extraits : L’intelligence artificielle nous rendra encore plus idiots. Aujourd’hui déjà chaque homme ne peut avoir de place pour vivre que s’il est un technicien. On pourrait même dire que tous et toutes sont tellement passionnés par la technique, tellement assurés de sa supériorité, qu’ils sont tous orientés vers le progrès technique, qu’ils y travaillent tous, si bien que la technique progresse continuellement par suite de cet effort commun. En réalité la technique s’engendre elle-même ; lorsqu’une forme technique nouvelle apparaît, elle en conditionne plusieurs autres, la technique est devenue autonome. Il faut toujours l’homme, mais n’importe qui fera l’affaire pourvu qu’il soit dressé à ce jeu ! L’IA arrivera à ce résultat final, réfléchir à notre place, nous faire travailler à son service, nous concocter des loisirs toujours plus artificiels, multiplier les tendances néfastes de notre temps. Pourtant certains sont déjà adeptes de l’IA, ce sont les nouveaux croyants !

L’intelligence artificielle, LA solution ?

extraits : Watson, le programme d’intelligence artificielle phare d’IBM, était en 2016 l’un des plus avancés au monde. Il était déjà capable d’analyser des informations venant de n’importe quelle source, prendre en compte différentes perspectives et opinions sur tous les sujets. Watson pouvait analyser, à partir de nombreuses données, les qualités et défauts de chaque décision, évaluant son impact sur l’économie, l’environnement, l’éducation, la santé, la diplomatie, les libertés publiques, etc. C’est une tâche que doivent effectuer quotidiennement des politiciens sans compétence et ligoté par des appartenances partisanes. Les procédures délibératives pourraient donc être effectuées de façon plus appropriée et efficace par une IA. En plus l’ordinateur n’est pas émotif et soumis aux passions humaines. L’ordinateur d’un futur proche, du doux nom de HAL 9000 par exemple, pourra apporter ses capacités de prise de décisions objectives dont nous avons besoin vu la situation dramatique dans laquelle nous sommes.

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Le prix Nobel de la paix, Nihon Hidankyo

L’an prochain auront lieu les commémorations du 80ᵉ anniversaire des deux premiers bombardements nucléaires qui firent en 1945 quelque 214 000 morts simplement pour que les USA testent leur nouveau joujou. L’organisation japonaise Nihon Hidankyo rassemble les survivants des bombes nucléaires larguées par les Etats-Unis à Hiroshima et Nagasaki. Le prix Nobel de la paix 2024 lui a été attribué le 11 octobre pour son combat contre l’arme atomique.

Selon les vœux d’Alfred Nobel, le prix de la paix récompense « une personnalité ou une communauté ayant œuvré au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix ». Il peut s’agir d’un engagement pour les droits humains, d’actions de désarmement, d’un combat écologique… Le Nobel de la paix est une des récompenses les plus cosmopolites de l’Académie, puisqu’il a été décerné à des personnalités de quarante-cinq nationalités différentes. Notez que si tous les jeunes se déclaraient objecteurs de conscience, il n’y aurait plus de guerre. Mais l’État français interdit de se déclarer opposés à l’usage des armes lors de la journée obligataire pour tous les jeunes dite « défense et citoyenneté ». Notez que la planète comptait 59 conflits armés en 2023. Mais la France est en 2023 le deuxième exportateur mondial d’armes.

La plupart des prix Nobel de la paix sont allées à des résistants à un ordre injuste, ils sont significatifs de personnalités ou d’organisations qui sont symboliques de la marche en avant vers un avenir moins sombre. Les titulaires du prix devraient donc être connus du grand public, ce n’est pas le cas. Prenons le dernier prix Nobel de la paix, attribué en 2023 à la militante iranienne Narges Mohammadi. Qui se rappelle de son nom ? Elle est actuellement emprisonnée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous ». Narges Mohammadi a été arrêtée treize fois et condamnée cinq fois à un total de trente et un ans de prison et 154 coups de fouet. De nouveau incarcérée en 2021, elle n’a pas vu ses enfants depuis huit ans.

Nihon Hidankyo, Narges Mohammadi, des noms difficiles à retenir, et pourtant on devrait célébrer leur action bien mieux que pour des saltimbanques comme Johnny Halliday ou Michel Blanc.

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Prix Nobel de la paix 2020 à l’agriculture

extraits : « La baisse de la fécondité reste le meilleur vaccin contre le chaos ». C’est pourquoi nous décernons la prix Nobel de la paix à toutes les associations qui œuvrent dans le monde pour une réduction maîtrisée de la population humaine. Malheureusement le comité Nobel a une autre conception que ce blog biosphere, « La nourriture reste le meilleur vaccin contre le chaos ». Car en distinguant le Programme alimentaire mondial pour alerter sur l’urgence de la faim dans le monde, on ne fait qu’accroître les problèmes. Il y a une course sans fin, bien analysée par le révérend Malthus, entre population (à croissance exponentielle) et agriculture nourricière (soumise à la loi des rendements décroissants)….

Qui mérite le prix Nobel de la paix ? (2019)

extraits : Qui connaît Denis Mukwege et Nadia Murad ? Ils ont pourtant obtenu le prix Nobel de la paix 2018 pour leurs efforts afin de mettre fin à l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre. Qui se rappellera du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ? Il a pourtant obtenu le prix Nobel de la paix au pour avoir tenté de « résoudre le conflit frontalier avec l’Erythrée voisine ». Le mahatma Gandhi n’a jamais eu le Nobel de la paix, mais Barack Obama oui, en 2009, un pacifiste en guerre ! Il est vrai qu’en termes d’idéologie militariste, pour avoir la paix, il faut préparer la guerre. C’est d’ailleurs le seul discours qu’Obama était capable de tenir pour recevoir sa distinction le 10 décembre : « Je suis le commandant en chef d’une nation engagée dans deux guerres. J’ai juré de protéger et de défendre mon pays…

prix Nobel de la paix aux gaz à effet de serre ! (2015)

extraits : Osons le dire : il nous faut une armée aux buts inversés : de destructeur du milieu naturel au rôle de protecteur. En effet la transition dite « écologique », qui constituera probablement un changement radical de civilisation, sera nécessairement l’occasion d’une intervention de l’armée. Car la brutalité de la récession qui s’annonce, provoquée à moyen terme par la raréfaction des ressources fossiles plus que par le réchauffement climatique, va entraîner un tel désordre social que seule l’armée sera en mesure de maintenir la paix. L’armée deviendrait, par la force des choses, la « spécialiste du chaos ». Au lieu de soutenir la volonté de puissance de nos dirigeants au prix d’une détérioration accrue de l’environnement, elle pourrait jouer un rôle de protection de la nature et des humains. Qui voudrait faire la guerre s’il vivait en équilibre avec son écosystème ? Cela impliquerait bien entendu la disparition de l’armée comme entité exclusivement nationale…

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L’espérance de vie atteint maintenant son pic

La hausse de l’espérance de vie humaine ralentit dans les pays riches, elle va même passer dans le rouge. Comme les autres espèces, les humains sont programmés pour mourir, mais ils modifient leur environnement pour mieux résister au processus de dégradation des corps. Certains veulent même agir contre les processus de vieillissement, manipuler la télomérase, lutter contre les radicaux libres, encombrer les centres de soins palliatifs. Peine perdue, l’espérance de vie en bonne santé régresse. Soyons réalistes, il faudrait se demander si c’est bien vivre que de vivre tous centenaires, si c’est respecter les cycles vitaux que de s’attarder sur la planète et prendre ainsi un peu plus de l’espace vital tant d’autrui que de la biodiversité.

Voici les statistiques, voici le débat qui n’a pas lieu d’être sauf pour les transhumanistes qui veulent vivre mille ans.

Delphine Roucaute : Alors qu’elle stagnait jusqu’au début du XIXe siècle, l’espérance de vie a connu un « boom » après la seconde guerre mondiale grâce aux progrès de la médecine et de la santé publique, conduisant à une révolution de la longévité. Pendant plus de cinquante ans, les humains ont alors gagné jusqu’à trois ans d’espérance de vie par décennie, contre un an en un ou deux siècles auparavant. Selon une étude publiée dans la revue Nature Aging, cette hausse de l’espérance de vie exceptionnelle marque le pas depuis trente ans dans les pays où elle est la plus élevée. L’humanité va atteindre une sorte de plafond de verre de la longévité, rattrapée par ses limites biologiques. James Vaupel croyait que ces limites pouvaient être dépassées grâce aux révolutions scientifiques à venir. Or les progrès de la médecine produisent des gains décroissants en termes d’espérance de vie.

Le point de vue des écologistes

Le fond de l’idéologie croissanciste, c’est le principe que plus est toujours mieux. L’augmentation de l’espérance de vie est devenu l’argument ultime au service d’une idéologie de la croissance. Lorsque vous avez des oppositions à certaines technologies, vous faites témoigner des associations de malades et tout le monde y adhère.Or la poursuite du mouvement technologique engendre aujourd’hui plus de maladies qu’il ne permet d’en soigner. Le stade de la contre-productivité est atteint. Ce n’est pas la durée comme telle qui est en cause, mais la durée « de quoi » qui est en question. Est-il normal que l’allongement de la fin de vie se concrétise par le nombre de grabataires qui sont en soins palliatifs ?

LE DÉBAT

Jean-Luc R : Enfin une bonne nouvelle d’atteindre nos limites.

Thymie : Philippulus l’a dit : Vous allez touss mourrrrrirrrr… Soit en bonne santé, soit par une mutation virale, soit par ingestion de microplastiques, ou alors vous croupirez en attente d’un traitement des maladies neuro-dégénératives dont l’avènement suivra de peu votre décès…

Gauchère contrariée : Et bien c’est une bonne nouvelle. Il suffit d’aller dans les Ehpad pour voir tous ces gens très très âgés que plus rien n’intéresse. Ce n’est pas une vie…

tartifume : chouette ! Comme ce rallongement était l’argument n°1 pour rallonger l’âge de départ à la retraite, on peut imaginer que le gouvernement va revenir à 60 ans !

Mizantrop : La FNSEA, l’agrochimie et la chimie ont déjà commencé à faire de l’effet. Malgré les progrès de la médecine, les cancers des enfants ne vont pas aller en diminuant.

Random1 : Mourir en bonne santé, voilà l objectif !

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Décroissance… de l’espérance de vie ?

extraits : Même au XVe siècle, soit avant l’apparition d’une médecine compétente, la longévité moyenne de personnes célèbres et donc de milieu favorisé montraient une longévité moyenne de 65 à 70 ans. Aujourd’hui de pollution de l’air, de l’eau, de la nourriture montrent que la médecine court désormais après la santé, jusqu’à des thérapies géniques à plus d’un million d’euros, une solution technologique intenable….

espérance de vie croissante, la grande illusion

extraits : Certains organismes vivants se reproduisent par simple duplication (bactéries, amibes…) et sont de ce fait immortels. Pour les autres. C’est très relatif : la mouche va vivre 17 jours en moyenne, le rat 6 années et le séquoia géant 6 000 ans. Ces différences sont inscrites dans les gènes qui donnent à une espèce une durée de vie maximale. Comme les autres espèces, les humains sont programmés pour mourir….

Le coût de l’espérance de vie « augmentée »

extraits : On a même pu calculer que sept années de vie supplémentaire découlaient de traitements médicaux ou chirurgicaux très coûteux. Les dépenses de santé sont en constante augmentation et représentent actuellement près de 11 % du PIB, soit environ 271 milliards d’euros annuels. Le jeu en vaut-il la chandelle ?….

espérance de vie et équivalent pétrole

extraits : La corrélation entre la quantité d’énergie mobilisée par chaque être humain et l’espérance de vie est frappante. Parce que l’énergie fossile abondante et bon marché est une anomalie de l’histoire humaine, on peut en déduire que notre espérance de vie croissante l’est aussi….

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Taxons l’électricité comme dépense de luxe !?

Augmenter la taxe sur l’électricité paraît à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; ils considèrent que se brancher sur une centrale nucléaire ou une usine thermique est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi… Vaste débat.

LE MONDE avec AFP : Bercy travaille à une augmentation de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) au-delà des 32,44 euros par mégawattheure [MWh], qui était le niveau de taxation d’avant la crise inflationniste. Actuellement, cette taxe est fixée à 22 euros par mégawattheure. La ministre de la transition écologique et de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre « le risque » d’aller trop loin dans l’augmentation de cette taxe :

« Si on va au-delà [des 32 euros/MWh], le risque, c’est qu’effectivement il y ait une augmentation de prix de l’électricité. Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes (…) auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques »

LE DÉBAT

Samivel51 : C’est vraiment la dernière chose à faire, alors qu’on essaie de convaincre les gens de passer de l’essence à l’électricité. Et que la France produit son électricité, mais pas son essence.

Biosphere : Samivel, on a essayé de populariser les voitures thermiques et maintenant on s’aperçoit du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles. Échec d’orientation. On essaye maintenant de te faire passer au tout électrique, mais on oublie de te dire que électricité il faut la fabriquer. Avec l’uranium du Niger, une ressource de toute façon limitée ? Avec des éoliennes ou du photovoltaïque qui sont critiqués de toute part ?

Le Jobastre : Ce que je propose, c’est qu’on arrête des mots valise comme pouvoir d’achat et qu’on parle de reste à vivre. Que constaterons-nous alors ? Une forte baisse du disponible à vivre et pour tout le monde – du moins ceux qu’ils travaillent-.

Biosphere : Le reste à vivre correspond au montant en euros disponible chaque mois une fois toutes vos charges payées. Il faut s’interroger sur ce « reste à vivre », est-il nécessaire pour mieux vivre, ou serait-il complètement superflu de l’utiliser ? Vos besoins dépassent-ils déjà les possibilités de la planète ou pratiquez-vous déjà la sobriété énergétique ?

Artemis purple : Taxer l’électricité du quotidien plutôt que le kérosène des loisirs. On ne change pas de main à Bercy….

Biosphere : La (dé)taxation du kérosène découle d’une décision internationale sur laquelle la France n’a pas de prise. Mais nous sommes d’accord, le tourisme par avion, c’est mal. Le plus lourd que l’air commence à faire un vol de quelques dizaines de mètres le 17 décembre 1903. En 2103 il y a de fortes probabilités que nous aurons définitivement abandonné l’idée de ressembler à des oiseaux lestés de métal.

Pm22 : Nous avions l’électricité la moins chère d’Europe et la moins émettrice de CO2 grâce au nucléaire. Pour satisfaire les verts/rouges, nous avons sabré en partie notre filière nucléaire qui était la plus en avance du monde.

Biosphere : le nucléaire n’est « propre » que si on occulte l’énergie grise pour construire et entretenir les centrales, la gestion non résolue des déchets et le coût d’un démantèlement qu’on ne sait ni financier, ni techniquement solutionner. On ne peut pas regarder qu’un seul côté des réalités, c’est vouloir tromper autrui.

El Cornichon : Taxer l’énergie, c’est coller des boulets aux pieds à l’économie.

Biosphere : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !

Frax : Je rappelle que l’inflation est revenue ce mois-ci à un niveau de 1,2 %/an. L’inflation c’est fini. On passe à autre chose!

Biosphere : L’inflation c’est comme le chômage, ça va, ça vient. Mais on sait de source sûre que nous allons droit vers une stagflation durable, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. La raréfaction des ressources et notre nombre multiplié par la surconsommation font en sorte que nous allons vers l’envolée des prix et l’effondrement de la société thermo-industrielle. Sûr, on va passer à autre chose !

K@nny : On ne peut pas recevoir 100 milliards d’aide quand les prix augmentent et ne pas devoir les rembourser en contre-partie quand les prix baissent … c’est une simple logique. Tu empruntes mais ensuite tu rembourses.

Biosphere : Enfin un point de vue raisonnable auquel il faut adjoindre le fait que « les aides » se font au détriment de l’équilibre budtaire national. Alors quand la France a un endettement de 3200 milliards d’euros, il ne devrait étonner personne qu’il faudra payer la facture d’une manière ou d’une autre. Une dette collective de 47 000 euros par habitant, bébé compris, ce n’est pas rien.

Toujours plus surpris : Et pourquoi pas une taxe progressive en fonction de la consommation ? Les premiers kWh seraient peu taxées tandis que celles excessives, déraisonnables le seraient davantage ?

Biosphere : Une bonne mesure, mais qui a un grave défaut : les riches pourront toujours payer ! Mieux vaut instituer un rationnement qui met tout le monde à égalité. La carte carbone, vous en avez déjà entendu parler ?

Post it : Les gilets jaunes, ça parle encore à nos politiques ?

Biosphere :  Ah, la question de l’acceptabilité sociale de mesures contraignantes !!! Nos politiciens sont aussi aveugles que les électeurs/consommateurs…Les décisions politiques actuelles sont engluées dans le court terme de la protection du « pouvoir d’achat ». On fait comme si les réalités biophysiques de l’épuisement à terme des ressources terrestres n’existaient pas. Qu’on résiste ou non, les factures de l’électricité, de l’essence, du gazole, et même de la nourriture de base vont un jour ou l’autre s’envoler. On a le choix entre attendre le choc énergétique et le supporter de plein fouet, ou apprendre aux gens, par l’augmentation progressive des prix, qu’il faut économiser dans tous les domaines. L’acceptabilité sociale ne peut correspondre aux désirs de consommation des gens mais à une lutte féroce contre les inégalités de revenus.

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électrification à marche forcée des usages

extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.

électricité coupée, plus rien ne fonctionne

extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….

Électricité, avantage et inconvénients

extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….

Électricité, les scénarios de RTE pour 2050

extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..

électricité, les inconvénients d’un avantage

extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….

panne gigantesque d’électricité, un bienfait

extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !

Taxons l’électricité comme dépense de luxe !? Lire la suite »

COP29, les actes sont contraires aux objectifs

La prochaine conférence mondiale sur le climat, la COP29, se tiendra à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, 29 années sans rien faire de sérieux.  Or le climat ne répond pas aux discours, mais aux actions. Fin octobre 2023, les températures moyennes de l’année en cours étaient déjà supérieures de plus de 1,34 °C à la moyenne des températures du XXe siècle, et de 1,54 °C par rapport au XIXe siècle. L’année 2024 est en passe de se classer comme la plus chaude jamais enregistrée, canicules et inondations meurtrières se multiplient…

Tant que les intérêts humains à court terme passeront avant le nécessaire équilibre à long terme de la planète, nous jouerons au jeu quelques gagnants dans l’immédiat, tout le monde perdant en fin de partie. Dans un monde ébranlé par les conflits, l’Ukraine, Gaza et maintenant le Liban, le climat a même baissé dans l’ordre des priorités. Pire, la tentation de puiser les dernière gouttes de ressources fossiles sont omniprésentes. Là où un consensus scientifique appelle à sortir des énergies fossiles, on fait l’inverse.

Les Emirats arabes unis, l’Azerbaïdjan et le Brésil – les présidences des COP28, COP29 et COP30, travaillent ensemble dans une « troïka ». Ces trois partenaires sont en passe d’augmenter collectivement leur production de pétrole et de gaz d’un tiers d’ici à 2035 !

– Les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la Norvège et le Royaume-Uni sont responsables de la moitié de l’expansion mondiale dans de nouveaux gisements prévus d’ici à 2050…

– TotalEnergies compte désormais mettre sur le marché environ 3 % d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en plus, chaque année, d’ici à 2030. C’est ce qu’elle a annoncé le 2 octobre 2024 à New York dans le cadre de la présentation annuelle de sa stratégie. La justification est fantaisiste: « De nouveaux projets pétroliers sont nécessaires pour répondre à la demande et maintenir les prix à un niveau acceptable, de façon à créer les conditions d’une transition juste laissant le temps aux populations d’adapter leur usage des énergies. »

Le point de vue des écologistes

COP29, 29 années que ça dure, cette mascarade de conférences internationales. On assiste à une réunion de la ligue antialcoolique menée par les distillateurs de gnôle. Il est donc probable que seule la raréfaction physique des énergies fossiles limitera leur consommation. La meilleure façon de baisser la consommation de pétrole, aurait été de valoriser socialement la sobriété. Il aurait été nécessaire que devienne honteux le fait d’avoir une maison secondaire, posséder une voiture à soi et partir en vacances en avion. On peut en dire autant au niveau démographique. Il faudrait qu’avoir une famille nombreuse ne soit plus considéré comme une réussite. Puisque nous n’avons rien fait de cela, nous allons au désastre. Car les ressources ne sont pas infinies. Et la Terre n’est pas une poubelle à CO2 et autres déchets de la croissance. Nos petits-enfants reviendront deux siècles en arrière, sans esclaves énergétiques et dans un monde gravement détérioré.

Yves Cochet insiste dans son dernier livre, « Précisions sur la fin du monde » : « Il est trop tard évidemment pour éviter l’effondrement.  Si l’on voulait l’éviter, il faudrait que l’immense majorité de la population mondiale entreprennent des actions pour empêcher la catastrophe. Impossible. A quoi bon, dès lors, continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse à croire qu’ainsi je pourrais minimiser le nombre de morts en incitant quelques personnes à change leur société et leur vie en devenant décroissants et permaculteurs. »

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COP28 inutile, OPEP+ à la manœuvre

extraits : Que Joe Biden soit absent à Dubaï ou qu’Emmanuel Macron soit présent n’a absolument aucune importance. La logorrhée verbale des COP n’a eu jusqu’à présent aucun impact probant sur les émissions de gaz à effet de serre pendant 27 années. Par contre les décisions de l’OPEP+ ont des effets immédiats sur le prix des carburants, souvenons- nous des Gilets jaunes. Ce qui compte vraiment, c’est la disponibilité physique des ressources fossiles. Moins d’énergie fournie par la nature veut dire en effet que l’abondance actuelle procurée par nos esclaves énergétiques nous obligera à revenir à un mode de vie à l’ancienne….

COP28, pourquoi ça ne pouvait pas aboutir

extraits : Sultan Al-Jaber, patron de l’Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc) Et de la COP28, c’est comme si un congrès de lutte contre le cancer du poumon était présidé par un marchand de tabac. Cette façon d’exhiber, de manière si ostensiblement obscène, le conflit d’intérêts et le mélange des genres, a pour objectif de torpiller auprès des opinions toute la crédibilité du processus de négociations multilatérales engagé depuis 1992. Pourtant, et c’est tout le paradoxe de la situation, la COP28 est la première à discuter de la sortie de l’ensemble des « combustibles fossiles ». La première, donc, en près de trente années de diplomatie climatique….

L’histoire des COP sur notre blog biosphere

Lire, L’historique du fiasco climatique (de 1857 à 2021)

27 novembre 2023, COP28, le moment d’une vérité édulcorée

25 octobre 2023, COP28 et AIE, sobriété énergétique tabou !

3 octobre 2023, Boycott de la COP28, la seule option ?

20 novembre 2022, COP27 : Vive les énergies fossiles !

6 novembre 2022, COP27, un échec programmé

6 novembre 2021, COP26, le pouvoir n’est pas dans la rue !?

6 novembre 2021, COP26, histoire d’un fiasco programmé

5 novembre 2021, COP26, le choc charbonnier va faire mal

4 novembre 2021, COP26, le piège du développement (durable)

2 novembre 2021, COP26, le bal des hypocrites à Glasgow

1er novembre 2021, COP26, technologie ou sobriété partagée ?

17 décembre 2019, COP25, des résultats insignifiants

18 décembre 2018, COP24, une mascarade sur le climat, un échec avéré (Katowice)

2 novembre 2017, COP23, vingt trois années de blabla climatique (Bonn)

19 novembre 2016, La COP 22 s’achève à Marrakech sur un bide

14 décembre 2015, COP21, encore un succès d’apparence, le 21ème ! (Paris)

25 octobre 2015, COP21 : accord préparatoire de Bonn, le fiasco

15 décembre 2014, Climat : les trois chiffres clés, zéro / zéro / cent (COP20 à Lima)

30 novembre 2009, le fiasco de Copenhague (COP15)

19 décembre 2007, Echec de la COP13 à Bali

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Le cerveau des non-humains

Les humains sont des animaux parmi d’autres. Même une mouche à un cerveau. Pourtant beaucoup de personnes ne nous voient pas comme un animal, ils ont une  conception de la nature anthropocentrée, centrée sur l’espèce humaine. Nous n’avons pas à les traiter d’imbéciles, il faut seulement mieux leur expliquer nos origines, comprendre le fonctionnement de notre maison commune et de tous ses habitants. Les écologistes n’ont pas d’adversaire, ils n’ont que des personnes à convaincre.

Jean-Baptiste Jacquin : Une équipe de chercheurs a mis au jour l’ensemble des fonctions cérébrales de la drosophile, un record. Pas plus gros qu’un grain de sable, le cerveau d’une Drosophila melanogaster adulte contient 139 255 neurones, 54,5 millions de synapses et huit mille types de cellules. ce petit animal est capable de comportements sophistiqués comme la marche et le vol, l’apprentissage, la mémoire, la navigation et même les interactions sociales. La drosophile possède environ un million de fois moins de neurones qu’un cerveau humain. Autrement dit, la science n’est pas près de reconstituer notre connectome, le plan complet des connexions neuronales.

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anthropocentrisme, bio- ou écocentrisme, que choisir ? (2012)

extraits : Un insecte possède un cerveau, plus petit que celui d’un humain sans doute, mais un cerveau quand même. L’escargot est également doté d’un ganglion cérébral, et d’un cœur avec une seule oreillette et un seul ventricule, mais un cœur tout de même. Le schéma d’organisation du vivant est assez similaire d’un bout à l’autre de la planète, homo sapiens ne constituant pas une exception ! Pourtant certains croient encore à la spécificité humaine, fabulant que l’Homme est à l’image de dieu et la Terre au centre de l’univers. Ils font preuve d’anthropocentrisme, l’homme (anthrôpos) au centre.

Les humains, des animaux pas si perfectionnés que ça (2014)

extraits : Beaucoup de monde croit que l’homme n’est pas un animal. La croyance en la supériorité de l’être humain est en effet incommensurable. C’est un mythe qu’un écologiste se doit de déconstruire. En fait l’homme est d’une certaine façon moins complexe qu’un grain de riz. Avec ses 20 000 à 25 000 gènes il en possède moins que le riz, qui en compte 30 000 à 40 000. Pourquoi ? Alors que l’homme peut se déplacer pour se mettre à l’abri, les plantes sont obligée de rester sur place et de s’adapter à leur environnement. Pour ce faire, elles disposent de jeux de gènes qui s’expriment spécifiquement dans telle ou telle condition : le froid, la sécheresse, etc. On peut même aller loin dans la comparaison animal, homme et végétal. L’analyse de l’ADN de différentes espèces révèle que tous les êtres vivants, animaux et végétaux, on en commun au moins 25 % de leur gène. Si l’espèce humaine partage 98 % de ses gènes avec le chimpanzé, il en partage 36 % avec la jonquille Narcissus jonquilla….

Généalogie : notre ancêtre, le dipneuste (2024)

extraits : Certains croient faire de gros progrès en reconstituant leur généalogie familiale grâce à quelques archive usées : attitude purement anthropocentrique qui balbutie sur un ou deux siècles. Ce n’est pas là un exercice très captivant, mieux vaut le long souvenir de notre histoire commune. Remonte dans le temps, bien avant l’automobile, le téléphone et l’électricité, va encore plus loin. Tu arriveras il y a 400 générations, quand tes ancêtres commençaient à cultiver la terre et à se croire séparés de l’univers. En remontant encore, il y a 10 000 générations environ, tu trouveras ton premier ancêtre homo sapiens. Mais ton origine est encore antérieure ; il y a 100 000 générations, ceux par qui tu es arrivé étaient des hominidés. Quelques dizaines de millions d’années auparavant, ton ancêtre, un tout petit mammifère, vivait au temps des derniers dinosaures. En remontant encore, ton ancêtre était amphibien : un dipneuste ! Il possède à la fois des branchies et un poumon….

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Consilience, précisions sur la fin du monde

Yves Cochet dans son dernier livre « précisions sur la fin du monde » (Les liens qui libèrent, 2024)

l’inéluctable catastrophe

en exergue du livre :

« Si les tendances actuelles de croissance de la population mondiale, de l’industrialisation, de la pollution, de la production alimentaire et de l’épuisement des ressources se poursuivent, les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines année. Le résultat le plus probable sera un déclin plutôt soudain et incontrôlable de la population et de la capacité industrielle. » (The Limits to Growth, rapport au Club de Rome, Universe Books, 1972)

René Dumont, présidentiable écolo en 1974 : « Si nous maintenons le taux d’expansion actuelle de la population et de la production industrielle jusqu’au siècle prochain, ce dernier ne se terminera pas sans l’effondrement total de notre civilisation. Par l’épuisement des réserves minérales et pétrolières ; par la dégradation poussée des sols ; par la pollution devenue insoutenable de l’air et des eaux ; enfin par une altération des climats, due notamment à l’accumulation du gaz carbonique. » (éditions Jean-Jaques Pauvert, 1974)

Yves Cochet (Libération, 23 août 2017, repris par le livre) : « Bien que la prudence politique invite à rester dans le flou, et que la mode intellectuelle soit celle de l’incertitude quant à l’avenir, j’estime au contraire que les 33 prochaines années sont déjà écrites. La période 2020-2050 sera la plus bouleversante qu’aura jamais vécu l’humanité en si peu de temps. L’effondrement est certain vers 2030. Cette rupture est désormais imparable, le système-Terre se comportant comme un automate qu’aucune force humaine ne peut contrôler. L’étape suivante sera la plus pénible au vu de l’abaissement brusque de la population mondiale (épidémies, famines, guerres), de la déplétion des ressources énergétiques et alimentaires, de la perte des infrastructures et de la faillite des gouvernements. »

Yves Cochet en 2024 (page 55-56) : « Certes il n’y a pas de preuve irréfutable de la certitude de l’effondrement systémique planétaire. Il y a quand même une forte présomption par ce qu’on appelle la consilience, c’est-à-dire la certitude qui apparaît lorsque de nombreuses études et points de vue indépendants concourent tous dans le même sens. Cela me suffit pour être convaincus à 100 % de l’arrivée de la fin de notre monde. »

page 83 : « L’Effondrement est certain en 2030, à quelques années près. Jamais une personne politique ne devrait dater ses prédictions, puisque le risque de se tromper est grand. Comme l’écrivait l’humoriste Pierre Dac : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » N’ayant plus aujourd’hui la retenue universitaire de la crainte de se fourvoyer, je la maintiens donc politiquement afin de tenter une fois encore de réveiller les consciences endormies. »

page 171 : on voit mal comment, dans un court laps de temps, les sociétés occidentales abandonneraient le marché global, la production-consommation de masse et la fétichisation de la marchandise.

Les limites démographiques

page 117 : « La question démographique se situe à l’intersection des questions culturelles et des questions naturelles, elle en rassemble les difficultés et les controverses. Dans la décroissance démographique que je soutiens, la droite décèle une campagne en faveur d’avortements massifs, de promotion de l’homosexualité et d’abandon du patriotisme. La gauche nous soupçonne d’attaquer les droits humains, de fuir le problème du financement des retraites, voire de prêcher l’eugénisme ou le racisme. D’une façon générale, la question est taboue ou considérée comme mal posée : l’information, la croissance et la technologie résoudront les éventuels problèmes démographiques. Quant aux organisations écologistes, associatives ou politiques, elles résolvent la question en ne se la posant pas, alors que l’écologie des populations est une discipline importante de l’écologie scientifique. »

page 118 : La question de la surpopulation sur un territoire ne se réduit pas au nombre des personnes mais à la multiplication de ce nombre par l’empreinte écologique moyenne de la population du territoire en question.

page 120 : Les listes des écogestes ne mentionnent jamais « avoir un enfant en moins », pourtant très efficace. Sont mis en avant les écogestes oiseux genre « fermer le robinet quand on se brosse les dents ». Une famille américaine qui choisit d’avoir un enfant en moins offre le même niveau de réduction d’émissions (de gaz à effet de serre) que 684 adolescents qui choisiraient d’adopter le « recyclage » pour le reste de leur vie.

page 121 : Les mouvements émancipateurs genre « libération des femmes » considèrent que le choix d’avoir ou de ne pas avoir un enfant est un choix personnel des femmes, au mieux des couples. Tandis que mon opinion est que c’est un choix collectif qui réclame une politique sans coercition bien différente du natalisme gouvernemental.

page 123 : Dans les textes du théologien Ellul, qui appelle à la tempérance, la sobriété et autres limitations, je n’ai lu aucun propos sur la démographie et la surpopulation. Il est difficile de nier, au vu des 2000 ans d’histoire du christianisme, que cette religion soit plutôt nataliste, et c’est peu dire.

L’ennemi principal

le productivisme

page 89 : « L’ennemi principal n’est pas la forme institutionnelle de l’économie, libérale ou dictatoriale, c’est le productivisme qui se caractérise par 6 attributs essentiels : primat de l’économie, indifférence à la nature, accroissement incessant de la productivité, exploitation des travailleurs, volonté démiurgique de refabrication du monde, aspiration métaphysique à la toute puissance. »

page 110 : « Du point de vue écologique, il n’y a pas de différence entre un réacteur nucléaire privé appartenant à un capitaliste américain et un réacteur nucléaire appartenant à une coopérative ouvrière sans but lucratif. »

page 153 : Croire que le capitalisme est le principal responsable des désastres environnementaux est un aveuglement sur l’histoire matérielle et institutionnelle des « démocraties populaires » et dépolitise le conflit central entre les productivistes et les antiproductivistes.

– la grande taille

page 125 : Il est possible de dire qu’il y a une sorte de limite à la taille des groupements humains si l’on veut que ceux-ci conservent leur impératif de liberté et d’égalité sans tomber dans une société inégalitaire et hiérarchique. Plusieurs études scientifiques se disputent sur le nombre maximum au-delà duquel la confiance mutuelle et la communication amicale ne suffiraient plus à assurer la cohésion du groupe. Nous pouvons évaluer ce nombre à environ 500, sachant que les conditions écologiques d’habitat et l’héritage culturel du groupe peuvent faire varier cette taille.

page 126 : Bref la taille compte comme l’ont montré Ivan Illich ou Olivier Rey. Au-delà d’un certain seuil – souvent difficile à préciser -, toute organisation humaine tend à devenir contre-productive par rapport à ses objectifs initiaux.

page 157-158 : Plus un système est grand, moins il dépense d’énergie par unité de masse (les pertes thermiques dépendent de la surface d’échange avec l’extérieur). Mais ce raisonnement purement thermodynamique doit être contrebalancé par un raisonnement systémique en termes de complexité de gestion ; une ville deux fois plus grande révèle, par habitant, plus de délits, de crimes, de pollutions, d’embouteillages, de corruption… La taille pèse sur la ville, intrinsèquement.

page 160 : dans les grands ensembles politiques, vous existez moins que dans les petits.

agir face à la catastrophe

page 22-23 : La catastrophe est certaine, sans échappatoire ; nous n’éviterons pas l’effondrement systémique mondial ; la fin du monde est inéluctable. A quoi bon, dès lors, à continuer une activité de militant effondriste comme je le fais si cela ne produit aucun résultat ? Un impératif moral me pousse pourtant à croire qu’ainsi je pourrais, éventuellement, minimiser le nombre de morts dus à l’effondrement en incitant quelques personnes à résister au modèle dominant en devenant décroissants et permaculteurs.

page 67 : Un crash program politique rigoureux permettrait d’éviter l’effondrement, mais il y conduirait tout de même par son inacceptabilité sociale ! Pour notre regard d’écologiste, l’anthropocentrisme est patent : dans ce mélange enchevêtré d’utilitarisme (je défends avant tout mes intérêts) et de soif de reconnaissance (aimez-moi, respectez-moi), la nature ne prend aucune part. Observons qu’aujourd’hui (2024) seule la Gambie respecte l’Accord de Paris (de limiter les émissions de gaz à effet de serre) signé en 2015 par 191 pays.

page 131 : La « biorégion » se donne les moyens de pouvoir survivre assez longtemps en autarcie, tout en entretenant des échanges avec l’extérieur. Elle est nécessairement territoriale pour des raisons écologiques de réduction des nuisance liées aux échanges mondiaux, et elle est autonome au sens biophysique de restreindre son empreinte écologique nette à la surface de son territoire : « produire ce que l’on consomme ».

page 137 : une orientation sociale atténuerait les effet destructeurs de l’envie et de la jalousie. Une politique de quotas individuels des ressources de base sera mse en place au moyen d’une carte carbone. Chaque habitant recevra un quota annuel de droits d’émissions de CO2, qui encadre tout consommation d’énergie et d’alimentation.

Page 145 : Le XXIe siècle sera écologique ou ne sera pas. En paraphrasant Karl Marx, on peut soutenir que l’écologique est déterminant en dernière instance. Ce sera une constellation cérébrale autour d’une liste de mots tels que : rationnement, exode urbain, institutions biorégionales, descente énergétique rapide, savoir-faire low tech, permaculture par tous, plafonnement des revenus excessifs, sortie du nucléaire, abandon de la mobilité thermique ou électrique… bref dans un premier temps, la décroissance des 20 % le plus riches de la planète. Où sont les forces intellectuelles et sociopolitiques qui appuieraient une telle perspective ?

Page 172 : il me paraît donc que le travail sur une alternative politique décroissante doit continuer.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere, lire :

La convivialité d’Ivan Illich (1973)

The Collapse of Complexe Societies de Joseph Tainter (1988)

Une question de taille d’Olivier Rey (2014)

Consilience, précisions sur la fin du monde Lire la suite »