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Bruno Retailleau à l’intérieur, un anti-immigré ?

Le problème de l’immigration, c’est l’impasse dans laquelle nous a mené le mythe de la mobilité comme droit absolu.  En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement, saturation de l’espace. Tous les pays sans exception sont déjà surpeuplés. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire. Que peut faire un ministre de l’intérieur ?

Julia Pascual : Le premier ministre, Michel Barnier, a prévenu qu’« il y aura beaucoup plus de rigueur, il y aura des ruptures ». Lors de sa campagne pour la primaire LR, en 2021, il défendait la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), proposait un référendum pour instaurer un « bouclier constitutionnel » et s’affranchir des règles européennes.S’il n’a pas prononcé le mot « immigration » lors de la passation des pouvoirs, le nouveau ministre de l’intérieur Bruno Retailleau avait affiché son objectif dans un entretien : « Mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales » et « augmenter les sorties ». Le soir, sur TF1, il a précisé sa pensée – « Je pense que l’immigration massive, ça n’est pas une chance pour la France » . Il envisage de rétablir les mesures de la loi Darmanin censurées par le Conseil constitutionnel, comme le délit de séjour irrégulier, la suppression de l’aide médicale d’Etat ou encore de demander aux préfets de « régulariser moins ». Ardent partisan de l’assimilation, il est persuadé qu’« une partie de l’immigration refuse d’entrer dans le récit national ». Il veut enfin profiter du durcissement des positions d’Etats européens comme l’Allemagne pour « constituer une sorte d’alliance »

Quelques remarques sur l’immigration

– On apprend incidemment que séjourner illégalement sur notre territoire ne constitue pas un délit !

– Il faut donc prolonger l’immigration de masse puisque les «français de souche » ne font plus assez d’enfants.

– La gauche, sur l’immigration, ne convainc plus. Trop maximaliste.

– L’Europe entière, pas seulement Orban et Meloni mais désormais et surtout des dirigeants socialistes en Allemagne, Espagne ou au Danemark, se préoccupe de la déferlante migratoire.

– Un tiers des français a voté pour le RN et si rien n’est fait, Marine Le Pen sera là en 2027.

– Sur les 300 000 autorisations de séjours délivrées par an, seules 10% le sont au titre d’une activité professionnelle. Le reste? Regroupement familial, études, soins (statistiques officielles).

– Il y a un peu plus de 30 000 régularisations par an. La plupart des régularisations répondent à la stricte application du droit.

– Les marges de manœuvre du Préfet sont très faibles et se limitent principalement aux régularisations par le travail qui correspondent à un besoin réel des entreprises.

– Selon Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, « Les parents sont inquiets pour leurs enfants et voient que le racisme maintenant est une valeur clé du gouvernement de Michel Barnier… Il fallait avoir fait la Manif pour tous pour remonter en haut de la liste des ministrables ».

– Ce n’est pas du racisme mais du pragmatisme que de vouloir gérer toute la misère du monde.

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Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

Extraits : « Génération Écologie » condamne avec la plus grande force la loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre 2023 par le Parlement : «  Il s’agit d’une loi de régression inédite, contraire aux valeurs républicaines… » Cette référence aux valeurs fait l’impasse sur la question de déterminer si des restrictions à l’immigration sont fondamentalement écolos ou complètement réactionnaires….

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La difficile gestion de l’immigration (avril 2023)

Réguler l’immigration, est-ce du racisme ? (mars 2023)

démographie et migrations environnementales (février 2023)

Démographie et immigration, 2 sujets tabous (janvier 2023)

Migration comme solution au déclin, délirant (2022)

L’arrêt forcé des migrations se mondialise (2021)

Politique écologique et migrations (2020)

Problème, anti-migrants ou anti-immigration ? (2020)

LFI hésite à parler vrai sur la fin des migrations ! (2018)

Immigration, l’écologie politique est-elle humaniste (2018)

La fin des migrations sur une planète close et saturée (2018)

Une nouvelle dimension aux migrations, insupportable (2017)

Que faire pour limiter les flux d’immigration/émigration (2016)

L’immigrationisme pousse à la guerre de tous contre tous (2016)

Liberté…, immigration – la France à l’heure des choix (2016)

Immigration, débat entre malthusiens et écosocialistes (2015)

Immigration : Europe passoire ou Europe forteresse ? (2015)

Le durcissement australien en matière d’immigration (2015)

Les Suisses ont voté halte à « l’immigration de masse » (2014)

En Suisse, le peuple devra trancher sur l’immigration (2014)

Fr. Hollande, l’immigration et la saturation de l’espace (2014)

La fin des migrations, en Europe et ailleurs (2013, Mayotte)

ECOPOP, limiter l’immigration pour protéger la nature (2012)

arrêt des migrations et ressources vitales (2011, Malek Boutih)

l’écologie contre les migrations (2011)

la fin des migrations (2010)

L’immigration fera l’identité nationale (2009)

immigration zéro (2007)

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L’arme nucléaire sera utilisée, ou éliminée !

Invité de la rencontre pour la paix de Sant’Egidio à Paris pour un débat autour de l’arme nucléaire, Jean-Marie Collin revient dans La Croix sur les menaces nucléaires successives qui ont marqué ces dernières décennies. Pour l’auteur, la France devrait s’engager en faveur d’une interdiction des armes nucléaires.

L’arme nucléaire prendra fin,

soit par son utilisation, soit par son élimination

Jean-Marie Collin : Chaque génération serait-elle condamnée à jouer à la roulette nucléaire ? Après Cuba, la crise des euromissiles et la crise du Kargil, c’est la Russie qui aujourd’hui multiplie les menaces nucléaires. La possession de cette arme de destruction massive ne garantit ni la sécurité de la population, ni l’inviolabilité des frontières. Face à cette réalité, les parlementaires doivent engager une véritable réflexion sur le rôle de la dissuasion nucléaire comme clef de voûte du système de défense.

Cette stratégie implique pour le chef d’État une attitude rationnelle, pour montrer à son adversaire sa volonté « d’appuyer sur le bouton », tout en étant prêt à réaliser un geste irrationnel qui entraînerait un effondrement de toute vie sur terre. Cette stratégie repose donc sur le pari et l’espoir que l’autre reculera face à ce chantage…

Pas de gagnant dans une guerre nucléaire

D’autant qu’il n’y aura pas de gagnant dans une guerre nucléaire, même limitée. Les populations et leurs États subiront des conséquences humanitaires catastrophiques, des perturbations fortes du climat, des vagues de réfugiés et une crise économique sans précédent.

Or, nous vivons une époque encore bien plus dangereuse que celle de la Guerre froide. Les dirigeants politiques ne cessent de banaliser l’arme nucléaire, les menaces fusent sans tabou. Et ce n’est pas que de la rhétorique, les arsenaux se modernisent et augmentent. La Russie a transféré des armes nucléaires en Biélorussie.La France a ouvert un peu plus la porte à une européanisation de sa dissuasion nucléaire. Les États-Unis installent en Allemagne de nouvelles bombes nucléaires tactiques (comme en Belgique, en Italie, aux Pays-Bas, en Turquie). La Chine augmente son arsenal, comme le Royaume-Uni.

La dissuasion ne connaît pas la crise

En raison d’un calendrier assez similaire de renouvellement des arsenaux, les États augmentent massivement leur budget atomique. Selon le dernier rapport de notre campagne ICAN, plus de 82 milliards d’euros ont été dépensés en 2023 par les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, Israël, le Pakistan et la Corée du Nord pour les armes nucléaires.

En France, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 va y consacrer en moyenne annuelle 7,67 milliards, un chiffre à comparer aux deux précédentes LPM qui étaient alors de 5,02 milliards (2019-2023) et de 4,66 milliards (2014-2018) en moyenne. L’objectif est — si le Président décidait, d’utiliser les 300 armes nucléaires — « de réduire en poussière l’équivalent de la superficie française en Russie » (amiral Vandier, L’Express, 06/09/2024). Ce qui ne signifierait rien d’autre qu’une population française réduite aussi en poussière.

Le profit des industriels de l’armement

Ces investissements massifs, qui bénéficient aux industriels de l’armement et aux secteurs financiers, sont confrontés à une réalité : la dissuasion a perdu sa crédibilité. Elle est battue en brèche si l’on observe les très nombreuses attaques de l’Ukraine sur des sites stratégiques russes, la présence de milliers de soldats de Kiev en territoire adverse ou encore les 300 drones et missiles iraniens qui ont frappé Israël.

L’histoire nous a déjà montré nombre d’exemples d’attaques directes mettant en échec la dissuasion (1982, l’Argentine envahit les îles britanniques Falkland ; 1991, Israël est visé par des missiles irakiens.) De même, la peur d’un adversaire nucléaire n’a pas empêché la Chine de rallier la Corée du Nord (1950) en guerre contre les États-Unis, ni l’Inde et le Pakistan (en 1999) de s’affronter dans la crise du Kargil qui a emmené le monde au bord du gouffre nucléaire. Enfin, il faut souligner les incohérences, telle l’annonce par la France de vouloir se jeter dans la course à un bouclier antimissile, confirmant ainsi que la dissuasion doit être doublée d’une nouvelle « assurance-vie ».

Le Parlement doit agir

Poursuivre ce système de défense en balayant d’un revers de la main ces faits, met en danger la population française et plus largement européenne. Les deux nouvelles commissions de la défense et des affaires étrangères doivent organiser un cycle sur le « nucléaire militaire » en séance publique, avec une parité des experts interrogés. Il faut souligner que depuis 1964, date de mise en service des Forces aériennes stratégiques, seuls 2 cycles « dissuasion » (dont un à huis clos) ont eu lieu. Les crédits de renouvellement des systèmes liés à la dissuasion devraient être eux gelés, en attendant les conclusions de ce cycle.

Ce processus doit s’accompagner d’une participation de la France comme État observateur à la troisième réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui se tiendra en mars 2025 au siège des Nations unies. Cette présence, aux côtés de nos partenaires notamment allemand, montrera une démarche responsable d’une puissance nucléaire.

Une seule certitude : la problématique de l’arme nucléaire prendra fin, soit par son utilisation, soit par son élimination. Il nous reste à déterminer collectivement quelle fin nous souhaitons.

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la dissuasion nucléaire, une illusion mortifère

Nombreux sont les militaires qui, n’étant plus en activité, ont exprimé leur conviction selon laquelle la dissuasion nucléaire est désormais inutile et dangereuse. La capacité d’exterminer des millions de civils innocents sur décision d’un seul homme, assurerait la sécurité de notre pays ? C’est oublier qu’elle repose sur un pari, celui de la rationalité d’un agresseur éventuel. Une frappe nucléaire de notre part entraînerait une escalade aboutissant à la destruction de la France. Invoquer la course aux armements pour justifier que notre pays s’y joigne équivaut à souhaiter l’abolition du code pénal au motif qu’il existe des criminels. En proclamant que la dissuasion nucléaire constitue sa garantie ultime de sécurité, la France tient un discours proliférant qui ne peut qu’inciter d’autres pays à se doter de l’arme nucléaire. L’hypothèse de l’échec de la dissuasion nucléaire doit nécessairement être prise en compte.

Bruno Tertrais : « Le débat sur la dissuasion et son éthique commence dès 1942, au sein de l’équipe de Robert Oppenheimer [physicien américain considéré comme l’inventeur de la bombe atomique], lorsque l’arme nucléaire n’était encore qu’un projet. 

Est-il moral d’envisager des destructions apocalyptiques pour éviter une guerre ?

Doit-on menacer des populations civiles à cette fin ?

On peut débattre à l’infini de la compatibilité de la dissuasion avec les principes du droit international humanitaire, comme la proportionnalité de la riposte ou sa nécessité. Nous en sommes aujourd’hui à quatre-vingts ans de non-emploi. Celui qui se risquerait à rompre avec cette tradition prendrait une responsabilité immense devant l’histoire. Mais l’hypothèse de l’échec de la dissuasion nucléaire doit nécessairement être prise en compte. Dans son dernier discours à la Chambre des communes en 1955, Winston Churchill [le premier ministre britannique d’alors] s’inquiétait déjà des limites de la dissuasion en disant qu’« elle ne fonctionne pas avec Hitler dans son bunker ». Vladimir Poutine est « déraisonnable » au regard de notre vision du monde, mais pas « irrationnel » au regard de la sienne… »

Le point de vue des écologistes pacifistes

CotCotCot : 1) Première règle de la guerre nucléaire : la guerre nucléaire n’a pas de règles. Encore moins de lois. 2) Tous les wargames de guerre nucléaire se sont terminés avec la vie biologique sur la planète quasi annihilée en 45 minutes. 3) Quand la dissuasion échoue, aucun wargames n’a réussi à la rétablir. Tout se passe trop vite.

Castanea : Aucune confiance en la dissuasion à long terme. On est passés très près de l’utilisation de l’arme nucléaire lors de la guerre de Corée et lors de la crise des missiles de Cuba.

Abilene : Parier sur ce que des dirigeants feront ou ne feront pas est dangereux. Leur gestion, en général catastrophique des crises, montrent que la plupart sont arrivés à leur plus haut niveau d’incompétence combinée à une forme de psychopathologie narcissique.

Sudam : Le risque le plus important vient d’Israël si son existence vital était menacée. Elle n’hésiterait pas alors à sacrifier la planète, certaine de rejoindre « son créateur » après la mort. Le principal danger vient de là.

Khee Nok : Comme le disait McNamara, « la combinaison des armes atomiques et de la faillibilité humaine détruira des nations ». Il n’est pas raisonnable de stocker des armes nucléaires, en tout cas dans des quantités permettant la destruction de l’humanité (et de bien d’autres formes de vie).On peut aussi lire « The Doomsday Machine: Confessions of a Nuclear War Planner ». Annie Jacobsen détaille un scenario de conflit . La conclusion ? Dès qu’une première bombe explose, un enchaînement inexorable conduit à un échange de missiles global et apocalyptique.

Denis Monod-Broca : « la bombe » est notre divinité. Toute-puissante, elle nous protège. Sur elle repose la paix du monde. Cette croyance n’a rien de rationnel : soit la bombe est utilisée et elle aura été un échec, soit elle ne l’est pas, perd son pouvoir, et donc risque à tout moment d’être utilisée. Il n’y a qu’une façon de renoncer à la violence : y renoncer.

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les chiens de garde de la dissuasion nucléaire

extraits : Défendre le nucléaire militaire ne devrait pas entrer dans la logique d’un écologiste. Pourtant c’est ce que font tous les présidentiables, et 2022 n’échappera pas à la règle. Le propre d’une institution, c’est de vouloir sauvegarder son existence sans s’interroger sur le bien fondé de sa pérennité. Ainsi la dissuasion nucléaire qui a ses chiens de garde, rassemblés au sein de la commission des forces armées de l’Assemblée nationale. Fabien Gouttefarde, député LRM : « Oui, la dissuasion nucléaire a encore un sens. La dissuasion, c’est une industrie et des emplois. C’est une capacité, nos 4 sous-marins nucléaires portent des charges dont chacune équivaut à vingt fois celle de la bombe d’Hiroshima. C’est œuvrer pour la survie du peuple français face à un ennemi qui voudrait l’annihiler….

Dissuasion nucléaire à l’échelle européenne ?

extraits : Discours de Macron en février 2020 sur la dissuasion nucléaire prononcé à l’École de guerre : « Je souhaite que se développe un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ». Le chef de l’Etat propose à ses partenaires européens d’être « associés aux exercices des forces françaises de dissuasion »*. Sur la force de frappe française, le président s’inscrit dans la continuité doctrinale de ses prédécesseurs.

Dissuasion nucléaire, une ligne Maginot !

extraits : Dissuasion nucléaire à l’échelle européenne ? La position de Macron est osée, qui va décider d’appuyer sur le bouton… quand l’Europe n’arrive pas à s’entendre sur des sujets moins belliqueux. La dissuasion nucléaire est une erreur militaire tragique, c’est accepter des bombes qui vont tuer en masse des civils. Sans être croyant, on ne peut qu’’être en accord avec la position du pape François : « On ne construit pas la paix sur la peur que l’on crée en montrant sa force. Or, avoir des armes nucléaires, c’est menacer de s’en servir. On ne peut donc se contenter de mettre en cause la dissuasion. Il faut aussi mettre en cause leur possession »

Sur ce blog biosphere, nous sommes depuis toujours pour l’abolition des armes nucléaires

25 septembre 2019, Pour un désarmement nucléaire

24 mars 2019, Le nucléaire, inacceptable dans un pays démocratique

23 janvier 2018, NI dissuasion nucléaire, NI service national universel

10 octobre 2017, La folie du feu nucléaire entretenue par un journaliste

30 mars 2017, Les présidentiables face au feu nucléaire

21 février 2015, François Hollande fait joujou avec la bombe nucléaire

16 juillet 2014, L’art de ne pas répondre… sur le nucléaire militaire

21 mars 2014, Un gouvernement français de tout temps pro-nucléaire

27 juin 2012, supprimer la dissuasion nucléaire, alléger le budget !

23 juillet 2011, les socialistes sont pro-nucléaires

19 juillet 2011, la dissuasion nucléaire, un débat pour 2012

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L’écologie à droite toute avec Pannier-Runacher ?

Michel Barnier vient d’annoncer le contenu de son tout nouveau gouvernement. A la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher arrive en terrain miné. Depuis le début de l’année, le manque d’allant d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal puis les campagnes électorales ont paralysé la planification. Après de premières restrictions en février, Bercy a encore prévu, dans le prochain budget, des coupes importantes dans le fonds vert, dans la protection de la biodiversité ou dans l’électrification des transports… Bon courage à Agnès pour son séjour au ministère de l’impossible…

Goar et Mouterde : Nommée samedi 21 septembre 2024 au poste de ministre de la transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, elle avait été une des voix du bloc central à mettre en garde contre une droitisation du macronisme. Femme de dossiers, Pannier-Runacher est réputée s’approprier rapidement les enjeux des secteurs dont elle a la responsabilité. Mais à la tête d’un ministère de la transition énergétique à partir de mai 2022, outre la construction de nouveaux réacteurs, la ministre défendait une réforme extrêmement contestée de la gouvernance de la sûreté nucléaire et lançait au niveau européen une Alliance du nucléaire destinée à promouvoir l’atome. Des textes-clés pour l’avenir du pays tels que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ne se concrétisent pas.

Retour sur le passé d’Agnès Pannier-Runacher

Les publicités lumineuses interdites entre 1 heure et 6 heures partout en France : La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et publié jeudi 6 octobre 2022au Journal officiel (JO), le décret prévoit d’harmoniser les règles existantes d’extinction des publicités lumineuses, qui différaient jusqu’à présent selon la taille de l’agglomération.

Lors de l’université d’été du Medef  le 29 août 2022 :  La sobriété vise certes à passer l’hiver au niveau de nos capacités énergétiques, mais c’est surtout la condition sine qua non de la réduction de notre empreinte carbone à l’horizon 2050 ».

Connaissez-vous votre empreinte carbone ? La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, insistait en mai 2022 sur la nécessité de réduire les envois de courriels accompagnés de pièces jointes, et jugeait au mois d’août la pollution des jets privés « limité[e] »… alors qu’un seul déplacement en avion émet plus de CO2 que des dizaines de milliers de courriels . Les décodeurs du MONDE en font un quizz…

Un fauteuil pour deux au ministère de l’agriculture ? Agnès Pannier-Runacher, nommée ministre déléguée chargée de l’industrie en 2020, devient ministre de la transition énergétique dans le gouvernement d’Elisabeth Borne en 2022 puis ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture depuis le 8 février 2024. Conflit ou harmonie avec Marc Fesneau, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire depuis 2022 ?

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Parlons transphobie et autres transitions

Sur ce blog biosphere, nous aimons bien le préfixe « trans », transition écologique, transition énergétique, transnationalisme, transparence de l’information, transculturel, le fait d’aller au-delà de l’apparence des temps présents pour percevoir un monde meilleur. Malheureusement le bon côté du fait de pouvoir aller « au delà » des choses s’est transformé en possibilité technoculturelle de faire n’importe quoi : transhumanisme et transsexualisme. Cela serait de peu d’importance si ce phénomène « trans » à la mode n’entraînait de la part de ces mouvements marginaux des condamnations de tout ce qui serait jugé technophobe ou transphobe. Voici le dernier exemple en date :

LE MONDE : Tensions autour de la venue à l’Issep (de Marion Maréchal) de la militante Marguerite Stern. La conférence s’intitule « Comment l’idéologie transgenre détruit des vies » et doit aborder « la question des dérives de l’idéologie trans ». Des inscriptions sur la façade de l’Issep telles que « Fachos », « Pas de quartier pour les fascistes » ont été constatés. Un incendie a par ailleurs dû être maîtrisé dans un local jouxtant l’établissement, vingt-cinq pompiers ont été mobilisés. A l’appel du collectif « Organisation de Solidarité Trans de Lyon », une manifestation devait être organisée…

Le point de vue du sens commun

Delest : Les antifa se battent pour la démocratie et la liberté. Moyennant quoi, ils mettent le feu chez ceux qui ne pensent pas comme eux. Cherchez l’erreur

Simon M : Je ne me prononce pas sur le fond, que je ne connais pas, mais factuellement certaines personnes décident que les arguments de cette Mme Stern ne doivent pas être exposés au public. Sur le principe je ne leur reconnais pas leur droit d’arbitrer ce qui est entendable, et ce qui ne l’est pas.

Jelevaux : Je réside aux USA, j’ai un ado trans, j’ai pu observer chez moi pendant trois ans le fonctionnement de l’affirmation du genre à coup de thérapie pour le gamin, pour les parents, et je peux témoigner de la bêtise, je crois que le mot est juste, d’une très grande partie du mouvement transgenre. A commencer par la façon dont on part de l’idée que le genre est une construction sociale ou culturelle pour en arriver à une obsession inversée pour le binaire : si tu n’es pas Ken, c’est que tu es donc Barbie, avec à l’horizon le diktat d’une transformation physique qui puisse « passer pour » l’autre genre, que des médecins sont prêts à valider à coups d’hormones, bistouri et beaucoup de dollars. Du côté des psychologues censés aider un gamin de 14 ans à faire la part des choses, il n’y a pas beaucoup de courage, mais de la complaisance, ça oui…

MS : Le transsexualisme n’est en fait que la manifestation d’une mode selon laquelle il n’y a aucun limite, les humains peuvent à leur guise dénaturer la nature des choses. Entre transsexualisme et transhumanisme, même combat… perdu d’avance. On ne peut se détourner indéfiniment des réalités physiques.

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Parler « trans » et sans débat aux journées d’été

extraits : Les Journées d’été des Écologistes (ex-EELV) ont eu lieu du 22 au 24 août 2024 à Tours. J’ai suivi avec intérêt la profusion des idées « en tout genre », et c’est le cas de le dire. Le thème de l’atelier auquel j’ai assisté le jeudi : « Transphobie et propagande d’extrême droite : la conquête des droits comme contre-offensive ». Question de genre donc….

Mouvement trans-sexuel, grotesque et vain

extraits : Soutenir n’exige pas que l’on s’abstienne de toute critique. On peut ainsi être tout à fait favorable à l’accueil des personnes transgenres et à la lutte contre les discriminations dont elles sont victimes et, en même temps, oser dire que « la visibilité des trans » n’exige pas l’usage d’expressions telles que « personne à utérus » ou « homme enceint ». Et estimer aussi que l’énoncé de cette critique n’autorise personne à nous qualifier de « transphobes » ou d’« extrême droite »….

Transidentités, un débat faussé et inutile

extraits : Il y a des choses que je comprends, par exemple le fait que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature ; elles sont historiquement construites et socialement reproduites. Il n’est par exemple nullement génétique d’aimer les voitures ou le maquillage ! Il y a des choses que je ne comprends pas, par exemple enseigner au primaire la notion « d’égalité de genre ». Quelle différence avec l’égalité des sexes ? Sauf cas rares, cette distinction homme/femme est inscrite dans les chromosomes de chaque être humain, elle est irréductible. Cela constitue un fait, et non une opinion.  Le nier nuit gravement à la cohérence sociale quand le critère de distinction devient l’indistinction basée sur la toute puissance de l’affirmation de soi….

Mon père, transgenre, devenu ma mère

extraits : Deux manchots (animal que Xavier Gorce utilise pour croquer l’actualité par le dessin) en pleine discussion. Le plus petit des deux demande à l’autre : « Si j’ai été abusée par le beau-frère adoptif de la compagne de mon père transgenre devenu ma mère, est-ce un inceste ? » Pour ce texte, Xavier a été censuré par LE MONDE, voici son analyse-réponse : « En lisant posément le texte du dessin, on comprend qu’à aucun moment il ne moque les victimes d’actes incestueux ni ne fait porter une quelconque responsabilité sur les personne en translation de genre. Quel est donc l’argument du MONDE pour s’excuser de la publication de mon dessin….

Après les homosexuels et les trans, les fluides

extraits : L’écologie scientifique constate que les escargots et les lombrics sont hermaphrodites, mais dans la plupart des espèces sexuées on naît mâle ou on naît femelle. Par contre pour l’espèce humaine, qui prend ses constructions cérébrales pour des réalités, on ne naît pas homme ou femme, on le devient par la socialisation. Certains profitent de cette faille potentiellement anti-nature pour entretenir la confusion entre les deux problématiques suivantes : l’ordre biologique, fondé sur la différence de sexe et la complémentarité en vue de la reproduction, et l’ordre culturel qui institue des inégalités de pouvoir selon le sexe d’origine. Or qui dit différence ne dit pas inégalité….

Mouvement trans, négation de l’altérité

extraits : Devenir unisexe sans amour est présenté comme le summum de la liberté. J’ai été il y a peu en Amérique du Nord où beaucoup d’enfants, souvent de couples LGBT mais pas seulement, reçoivent des inhibiteurs de puberté qui empêchent le développement des parties sexuées du corps. Pourquoi ? Pour que ces enfant décident plus tard, « en toute liberté », du sexe qu’ils se seront choisi. Bref il n’y a pas de limites à ce à quoi j’ai droit puisque « c’est mon choix ». Sauf que c’est d’abord le choix du marché qui se fait fort de permettre aux individus de choisir….

Quel monde voulons-nous pour demain, transhumaniste ?

extraits : En 2018, ouverture des États généraux de la bioéthique sur cette question : « Quel monde voulons-nous pour demain ? » On consacre le fait qu’il y aurait un « sens de l’histoire », qui ne peut qu’accompagner la libéralisation progressive des règles freinant le marché de la reproduction et de l’artificialisation de l’homme. On a remarqué que la quasi-totalité des thèmes abordés ont trait au transhumanisme, cet ultime avatar du capitalisme et sa sortie de secours avant l’inéluctable effondrement : derrière le marché juteux de la reproduction artificielle de l’humain (procréation médicalement assistée, diagnostic préimplantatoire, contrats de location d’utérus, recherche embryonnaire, génétique et génomique), il sera aussi question d’intelligence artificielle, de robotique, de big data et de contrôle des comportements par les neurosciences….

PS : Transmania est un livre-enquête sorti le 11 avril 2024 écrit par Marguerite Stern et Dora Moutot, cherchant à rendre compte des « dérives de l’idéologie transgenre ». Pour résumer le livre, sa quatrième de couverture : « L’idéologie transgenre est en train de s’infiltrer dans toutes les sphères de la société. Elle se présente comme un simple mouvement pour les droits d’une minorité opprimée, pourtant, derrière les paillettes, se trouve un projet politique néfaste qui s’apprête à bouleverser notre rapport au réel ».

En France, elles sont considérées comme des Terf, des « Trans-exclusionary radical feminist ». Comprenez « Féministe radicale excluant les personnes trans ». Les autrices revendiquent leur droit à la critique, leurs opposants estiment que leurs discours transphobes ne sont pas une opinion et n’ont pas leur place dans le débat public. Dora Moutot a expliqué sur les réseaux sociaux avoir été menacée de mort à plusieurs reprises….

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Planification écolo, vive le HSSPEPTDR !

Le Secrétariat général à la planification écologique est maintenu à Matignon, mais on s’interroge sur sa capacité à peser sur les arbitrages du futur gouvernement alors que son influence est en berne depuis le début de l’année 2024.

Garric et Goar : Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) ? Cette structure, créée en juillet 2022 par décret présidentiel avait Antoine Pellion comme secrétaire général. Délaissé par Gabriel Attal et Emmanuel Macron, très rétifs à prendre des coups sur ce sujet, le SGPE perd rapidement son influence face aux ministères, notamment Bercy et l’agriculture. Début 2024, la crise agricole est vécue comme un « désastre » : assouplissement des normes sur les haies, sur les jachères, sur les pesticides, coups de canif dans le droit de l’environnement… Les scrutins électoraux ont gelé la publication de documents importants, comme la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC) et le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc). La « lettre plafond », envoyée par Matignon au ministère de la transition écologique pour fixer son budget 2025, prévoit des baisses de crédits dans plusieurs secteurs.

Au sein du SGPE, l’impression prévaut de s’être « fait rouler dessus », alors que la transition implique d’accroître considérablement l’enveloppe. Il est vrai que cette structure se contentait actuellement d’établir des diagnostics et des chiffrages déjà réalisés par d’autres, tels l’Agence de la transition écologique (Ademe), le Commissariat général au développement durable ou France Stratégie.

Le point de vue des écologistes

Ibelain : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas »… c’était pas faux : l’écologie est la grande absente du quinquennat actuel qui semble lui-même totalement à l’arrêt.

Sciences-pi-po : Macron avait pourtant déjà nommé en 2020 un haut- commissaire au Plan « chargé d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics au regard des enjeux démographiques, économiques, sociaux, environnementaux, sanitaires, technologiques et culturels ». Sans doute encore un placard doré pour satisfaire son vieux partenaire Bayrou…

Abod : Nous avons donc – un Haut Commissariat au Plan – un Secrétariat Général à la Planification Écologique (SGPE) – un ministère de la transition écologique – une agence de la transition écologique (ADEME) – France Stratégie – un Commissariat Général au Développement Durable – un Haut-Conseil pour le Climat – un Conseil Économique, Social et Environnemental – j’en oublie probablement… On pourrait fusionner dans un Haut Secrétariat Stratégique à la Prospective et l’Évaluation des Plans de Transition Durable et Responsable : HSSPEPTDR

Petit Pierre : Il y a une certaine facilité à renvoyer la responsabilité d’agir pour la transition écologique vers les politiques. Mais il y a une responsabilité individuelle et sociale de chacun d’entre nous. Le nombre de vols touristiques mondial atteint 160 000 vols par an, chacun peut observer le comportement de conduite sur la route, loin d’être écologique. sans parler des SUV. Pour résumer il est facile de se dédouaner de sa responsabilité individuelle en chargeant l’État de tous les maux.

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Planification écologique, notre synthèse (mai 2022)

extraits :  « L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations peut choquer, mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? » (Nicolas Hulot)….

Planification écologique, un gadget ?

extraits : Si la France a abandonné l’idée d’une planification en 1992, c’est parce que la vitesse des innovations technologique et la diversification des modes de consommation ont empêché toute vision globale et rendu impossible la gestion de la complexité. Il n’en est pas de même en période de crise où la limitation devient la norme ; la parenthèse Covid-19 nous a d’ailleurs montré qu’on pouvait rapidement en rester à la couverture des besoins essentiels. Or le blocage énergétique et le réchauffement climatique nécessitent une baisse drastique de nos émissions de gaz à effet de serre, d’où l’urgence de limiter nos besoins de consommation et de simplifier notre appareil de production. Une planification par l’État des changements structurels nécessaires paraît donc nécessaire, et cela peut s’accompagner de plans territoriaux démocratiquement conçus au niveau local….

Planification de nos besoins, une nécessité

extraits : Comment bifurquer. Les principes de la planification écologique de Cédric Durand et Razmig Keucheyan : un manuel pour planifier la transition écologique, une des premières tentatives de théoriser une planification Contrairement à la planification indicative de la France des années 1960 ou la planification impérative de l’Union soviétique, elle n’aurait pas pour objectif de produire plus, mais plutôt de produire moins, en fonction des besoins, dans le respect des limites planétaires. Recension d’un livre…

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SGPE, Antoine Pellion, planification oubliée

extraits : En juillet 2022, le tandem Elisabeth Borne, chargée de la planification écologique, avec Antoine Pellion, secrétaire général du SGPE était confirmé par l’Elysée. Bientôt deux ans et nous n’en savions rien ! Alors que la planification était censée être un rouage crucial de la machine étatique, en ce début d’année 2024 on sait que cet engagement n’était que du vent : Emmanuel Macron ne sait toujours pas ce que transition écologique veut dire.

Gabriel Attal, la politique sans l’écologie

extraits : Lors de sa déclaration de politique générale le 30 janvier 2024, le premier ministre a fustigé avec vigueur la décroissance, qu’il considère comme « la fin de notre modèle social » et « la pauvreté de masse ». « Oui, nous ferons rimer climat avec croissance. Une écologie populaire, c’est une écologie qui se construit au plus près des réalités des Français. On ne fera pas l’écologie contre le peuple. Il faut entendre les préoccupations de tous les Français.» Pourtant nommé en mai 2022 « secrétaire général à la planification écologique » (SGPE), Antoine Pellion est resté aux abonnés absents. Le 30 janvier 2024, on sait que le contenu de la planification écologique est remis aux calendes grecques….

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Métiers de demain, métiers de main

On croirait que les humains se sont réunis en société non pour assurer leur bonheur, mais pour multiplier les emplois du secteur tertiaire

C’est le travail manuel qui est le lieu de l’attachement de l’homme à lui-même. L’intuition qui sous-tend cette préférence pour le travail manuel est que si le travail ne nuit pas au travailleur, ni à son corps, ni à son âme, il ne pourra pas nuire non plus à la création car le travailleur se ressentira partie intégrante de la nature terrestre. Il n’en est pas de même pour le travail intellectuel qui enferme dans des murs et souvent immobilise sur des chaises… loin de la nature.

tribune de l’association De l’or dans les mains : Notre système éducatif, une fois le primaire passé, privilégie la transmission des savoirs théoriques au détriment des apprentissages pratiques. La suppression de l’enseignement de la technologie en classe de 6e à la rentrée 2023 témoigne de la tendance structurelle à réduire la possibilité pour les élèves d’apprendre de leurs mains. Pourtant, nous en sommes convaincus, l’apprentissage par la matière doit être un des fondements de l’éducation du XXIe siècle. Car, dans un contexte de transition écologique et sociale, impliquant un changement de paradigme dans nos façons de produire, de consommer et d’habiter les territoires, les métiers de demain seront les métiers de main.

Nous devons outiller la jeune génération pour affronter les défis de l’ère écologique. Développer l’intelligence manuelle à l’école constitue un prérequis pour nourrir la pensée complexe.

Le point de vue des écologistes manuels

jamaiscontent : Enseignant en collège, je ne peux que souscrire à une telle tribune. Je constate tous les ans les ravages du tout-académisme inhérent au mythe du « collège unique » et à une mentalité considérant la prépa scientifique ou HEC comme le summum de la réussite.

PMF : Il y a belle lurette que les élèves n’exercent plus leurs talents manuels en cours de technologie. On y mange de l’informatique, c’est à peu près tout. Les profs de technologie ayant trouvé dans le numérique une manière de notabiliser leur discipline aux yeux des parents et de leurs collègues. Dommage, y’avait en effet une opportunité à saisir en réhabilitant l’art de la fabrique. Mais la tradition académique empêche de faire une place au tour de main dans l’enseignement.

Caro : Mes enfants (24 et 28 ans) ont joué avec des Lego, des kapla, des chalets en bois à monter, des playmobils….Ils découpaient, peignaient, collaient, dessinaient, construisaient avec du carton, du tissus. Alors que mes neveux qui ont 10-15 ans de moins, n’ont joué qu’avec des jeux vidéo et n’ont jamais ouvert les boîtes de jeux de mes enfants que je leur avais passés. En très peu de temps, beaucoup d’enfants ne manipulent plus que joysticks et écrans tactiles.

Michel Sourrouille : D’ici à 2050, la synergie des crises énergétiques, alimentaires, climatiques et démographiques va entraîner une dégradation rapide et brutale du mode de vie à l’occidentale et une (r)évolution du monde du travail. Les générations futures redeviendront artisan ou paysan. Moins de machines, plus d’emploi. Retour aux ciseaux, à l’aiguille et au village. Si on ne naît pas tailleur, on peut le (re)devenir. Notre passé sera notre avenir.

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Législatives 2024. Quel système éducatif ?

extraits : La loi Haby du 11 juillet 1975 avait mis fin à l’organisation de la scolarité en filières longues et courtes. Le problème, c’est que la formation intellectuelle a supplanté dès lors la formation manuelle, comme si la poursuite des études abstraites était un idéal en soi…L’urgence écologique n’implique pas l’allongement de la scolarité et l’enseignement supérieur ouvert à tous. Une structure qui forme des écocitoyens se contente de dispenser des notions de santé, d’agriculture, d’utilisation rationnelle de l’eau, d’habileté manuelle. Il est préférable que l’école soit dotée de jardins potagers plutôt que d’une bibliothèque aux écrits inaccessibles….

en mémoire de l’agronome René Dumont (4/9)

extraits : René Dumont se passionne pour la terre. « Dès que j’ai eu la force physique de prendre la fourche au poing, je l’ai fait. »Partout dans le tiers-monde, l’agronome plaide pour la réhabilitation du travail manuel. « Apprendre à labourer est plus urgent que le théâtre de Racine », répète-t-il en Afrique où le diplôme universitaire a pris une dimension quasi-mythique. Péché mortel selon Dumont : les diplômes servent principalement à fabriquer des fonctionnaires parasitaires. Abidjan, faculté des sciences. Les étudiants applaudissent à tout rompre son discours sur les inégalités Nord-Sud. Soudain il hausse le ton et tend un doigt accusateur : « Vous êtes un par chambre, vous vivez comme des petit-bourgeois, savez-vous combien ça coûte aux familles de paysans pour vous entretenir ? » Silence glacial. Il en appelle à une éducation fonctionnelle : « à six ans les enfants peuvent repiquer, sarcler en terre légère, arroser, commencer à produire des légumes »….

Transformons notre ville en jardin potager

extraits : L’expérience des Incroyables comestibles (Incredible Edible) à Todmorden, 14 000 habitants, qui démarre en 2008. En résumé :Le type d’agriculture que nous avons aujourd’hui, c’est un minimum de personnes pour un maximum de machines. Ici on veut le contraire, plus de fermes, plus d’emploi. Ce que les exploitations industrielles font parfaitement, c’est produire de l’argent, Mais ce n’est pas d’argent dont nous aurons besoin dans le futur, ce n’est pas l’argent qui nous permettra de survivre, c’est la nourriture. Il faut savoir cultiver la terre, encourager les habitants à planter des fruits et des légumes partout dans la ville, à s’en occuper ensemble….

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Agrocarburants, une fausse bonne idée

Ce ne sont pas juste les biocarburants issus d’huile de soja ou d’huile de palme qu’il faudrait interdire, mais tous types d’agrocarburants à base d’huiles végétales…. Et même les carburants issus du pétrole ! Rappelons que sur cette planète, certains brûlent encore des bouses de vache pour faire la cuisine. L’énergie n’est jamais gratuite, elle se vole dans les poches de plus en plus vides de la Biosphère. Les délices de Capoue ont toujours une fin…

Mathilde Gérard en 2024 : Longtemps présentés comme une voie de décarbonation, le carburant « vert » relève de la fausse « bonne » idée. D’abord, en détournant des cultures de leur usage alimentaire, ensuite en convertissant des terres qui faisaient auparavant office de puits de carbone, enfin en renforçant le risque d’accaparement de terres dans des pays en développement. En 2021, les pays européens ont utilisé 26 millions de tonnes de cultures vivrières et fourragères sous forme d’agrocarburant, représentant la production de 5,3 millions d’hectares de terres agricoles. En outre, ces carburants présentés comme « durables », car non issus des énergies fossiles, affichent un piètre bilan climatique si l’on tient compte des changements d’affectation des sols. Par les mécanismes de conversion des terres, la production croissante d’agrocarburants réduit la surface des terres faisant office de puits de carbone, les convertissant en terres émettrices de carbone.  

Le point de vue des écologistes

Mathilde présente les méfaits des agrocarburants, autrefois appelés pour tromper le client « biocarburants », mais ne dit rien des méfaits des carburants issus du pétrole. D’un coté une ressource renouvelable qui épuise la terre et déstabilise la production agricole, de l’autre une ressource non renouvelable qu’il faudra bien un jour supprimer complètement vu sa raréfaction et ses effets sur le climat. Charybde et Scylla. En fait un citoyen conscient des réalités biophysiques sait qu’il faudra faire du dévoiturage, se passer de la voiture individuelle. Le covoiturage, l’utilisation du train, du vélo ou mieux de la marche à pied, sont des étapes nécessaires pour commencer à nous sevrer de la bagnole, cette addiction motorisée.

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Agrocarburants, cause et non solution à l’effet de serre (octobre 2015)

extraits : La production d’un litre d’agrocarburant peut contribuer à l’effet de serre jusqu’à deux fois plus que la combustion de la même quantité de combustible fossile. La seule culture qui aurait un bilan acceptable est la canne à sucre, mais seulement si on ne prend pas en compte la déforestation qui, de son côté, contribue aussi à l’augmentation de l’effet de serre….

L’usage des agrocarburants est nocif pour la planète (mai 2015)

extraits : Les véhicules à moteur n’auront bientôt plus d’énergie. On croyait remplacer l’essence par des agrocarburants, on déchante. L’union européenne revient en arrière et « limite l’usage des agrocarburants nocifs pour la planète » après en avoir fait un cheval de bataille. Le Parlement européen s’est prononcé à une large majorité le 28 avril 2015 pour un plafonnement des agrocarburants à 7 % du total des carburants utilisés dans le secteur des transports. En fait, le développement des agrocarburants a été largement motivé par la volonté de soutenir les céréaliers, mis en difficulté des deux côtés de l’Atlantique par la baisse des subventions. …

Agrocarburants, pas assez pour la voiture (janvier 2012)

extraits : les agrocarburants contribuent déjà à la déforestation. Au Brésil, en Indonésie ou en Malaisie, les cultures nécessaires se développent souvent au détriment de la forêt vierge : le bilan écologique est alors clairement négatif, la forêt ne sert plus à lutter contre le réchauffement climatique. Si nous ajoutons le fait que les changements d’affectation des sols entraînent la perte d’écosystèmes captant le CO2, la situation devient encore plus tendue. Enfin la compétition actuelle entre les terres agricoles qui sont consacrées aux agrocarburants et celles dédiées à l’alimentation est un facteur important de la hausse des prix des denrées alimentaires depuis 2008, donc source de famine et de troubles sociaux….

les agrocarburants sont méchants (octobre 2011)

extraits : Les biocarburants ont perdu de leur superbe ; ils sont devenus agrocarburants, puis nécrocarburants, et maintenant des organismes que personne ne connaît les dénigrent comme c’est pas possible. Ainsi le CSA (Comité de la sécurité alimentaire mondiale) découvre que les politiques de soutien des nécrocarburants sont largement coupables de la flambée des prix internationaux des produits alimentaires en 2007-2008. Notre soif de carburant vient concurrencer les cultures vivrières et accélère la course aux terres arables….

agrocarburants ou culture vivrière ? (septembre 2008)

extraits : Quelle vérité ? Tout dépend de la manière de présenter des informations. Par exemple, un article finit normalement selon le point de vue du journaliste. Ainsi Laurence Caramel (LeMonde du 11.09.2008) présente d’abord une étude de Friends of th Earth sur l’impact des agrocarburants en Amérique latine, par exemple : « En Argentine, l’expansion du soja a fait reculer les surfaces consacrées à l’agriculture vivrière et à l’élevage de 25 %. Celles destinées au fourrage ont été réduites de 50 % ». Mais le dernier paragraphe de la journaliste commence par «  Cette vision est évidemment contestée par les accusés » (évidemment !)….

non aux agrocarburants (février 2008)

extraits : Dès 2003, les principaux pays occidentaux avaient engagé des plans ambitieux de développement des agrocarburants. Depuis lors les études se sont multipliées ; elles ont démenti pour la plupart l’intérêt environnemental de ces carburants, elles sont souvent contradictoires. Ainsi, le bilan énergétique des filières présente des écarts gigantesques selon les modalités d’analyse : dans la chaîne de production des agrocarburants, on peut aller d’un gain de onze unités d’énergie produites pour une consommée à une perte de seize unités….

Dans les archives du MONDE

Les agrocarburants et la mécanique de la faim (octobre 2013)

La question du choix des agrocarburants sera débattue pour la première fois dans le cadre des Nations unies, lors de la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale, qui se réunit à Rome du 7 au 11 octobre 2013….

Les biocarburants s’appelleront désormais des « agrocarburants » (mai 2013)

C’est un amendement du député PS Philippe Plisson qui a été adopté par l’Assemblée nationale. « On met fin ainsi à une confusion qui laissait entendre que la production de ces carburants issus de l’agriculture se fait de manière naturelle. Or de grandes quantités d’engrais sont utilisées pour les produire, et des conflits d’utilisation des sols peuvent se poser avec les productions alimentaires »….

L’Union européenne s’apprête à prendre ses distances avec les agrocarburants (septembre 2012)

« Marquer une pause dans le développement des biocarburants qui entrent en concurrence avec l’usage alimentaire » : cette mesure figurant dans le plan d’action de lutte contre la hausse du prix des céréales présenté, le 12 septembre 2012, par Stéphane Le Foll en conseil des ministres n’est pas passée inaperçue…..

 

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Vieillissement démographique et surpopulation !

Autrefois, partout sur la planète, les personnes trop âgées pour occuper un emploi régulier restaient insérées dans l’économie domestique. La coutume de la retraite socialement financée n’a été que le résultat de l’ère de l’abondance. La fin de l’énergie abondante et bon marché signifie que « les vieux » redeviendront partie prenante de la vie sociale en travaillant plus longtemps, comme autrefois. Ou en étant à la charge de leur famille, comme autrefois. Quand il y a surpopulation mondiale, on ne devrait pas pleurer sur cette étape transitoire que constitue le vieillissement. C’est au contraire une étape normale d’une société boursouflée qui en prend conscience et qui pratique la baisse de fécondité.

éditorial du MONDE : Il existe deux catégories de crises. Celles qui surviennent alors qu’on ne les attendait pas et celles qui sont prédictibles parce qu’elles découlent de trajectoires statistiques froides et implacables. Le vieillissement démographique appartient à la seconde catégorie. Les conséquences de cette évolution inédite dans l’histoire de l’humanité restent pourtant insuffisamment anticipées. Le vieillissement absorbe une part croissante des ressources du pays au détriment des investissements d’avenir. Du fait de l’essoufflement de la croissance, les recettes fiscales sont de plus en plus difficiles à lever, tandis que les dépenses sont vouées à augmenter. A la hausse du montant global des pensions s’ajoutent des frais de santé qui explosent avec l’âge et la nécessaire prise en charge de la dépendance dans les dernières années d’existence.

Entre la méthode contestable de la dernière réforme des retraites et le déni systématique de la réalité de la part de ses opposants, il doit y avoir la place pour un débat qui ne tourne pas au pugilat. ll n’y a pas de solutions faciles et populaires : hausse des impôts, baisse du niveau des retraites, recul de l’âge de départ, recours à l’immigration…

Le point de vue des écologistes malthusiens

Il existe une crise prédictible parce qu’elle découle d’une trajectoire statistique implacable, la surpopulation humaine. 1 milliard de terriens en 1800, 8 milliard en 2022, bientôt 10 milliards vu l’inertie démographique . Les conséquences de cette évolution inédite dans l’histoire de l’humanité reste insuffisamment anticipée, même par LE MONDE. Des milliards d’humains, c’est beaucoup trop pour ce qui n’est qu’un parasite pour la biosphere, un grand prédateur qui ne survit que grâce à ses proies. Sachant que les besoins hors alimentation de ce cancer de la terre sont innombrables, le nombre d’humains devrait revenir à 1 milliard au maximum…. sauf à transformer la terre en un désert goudronné et bétonné, ce qui est en bonne voie.

Il est fort probable qu’en situation économiquement et écologiquement contraint sur une planète dont on a dépassé la capacité de charge, l’État deviendra malthusien et soutiendra la baisse de fécondité, mais prolongera aussi la durée de la vie active, diminuera les pensions de retraite, rendra l’assistance médicale plus difficile et facilitera aussi le raccourcissement volontaire de la fin de vie (par l’aide à mourir). En agissant ainsi, le vieillissement n’est pas un problème.

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Le Japon, surpopulation et/ou vieillissement ?

extraits : En juillet 2014, nous écrivions déjà sur ce blog biosphere : Le Japon devient nataliste, il est pourtant surpeuplé. Entre vieillissement accéléré de la population nippone et constat avéré de surpopulation, quelle doit être la priorité ? En 1721 l’archipel japonais, qui ne pouvait compter que sur ses seules forces internes avant l’ère Meiji, était surpeuplé avec 26 millions d’habitants. En 1868, le Japon comptait toujours 26 millions de personnes, la maîtrise de la fécondité sous des formes souvent éprouvantes était pensée comme un impératif absolu. En 1980, la population est pourtant passée à 117 millions….

Vieillissement démographique, faux problème

extraits : Les autorités chinoises s’inquiètent ces dernière années du vieillissement de la population, d’où la « politique des deux enfants » qui permettra de repousser (de six ans seulement) le pic de la population chinoise. Les plus de 65 ans, qui représentent aujourd’hui à peine plus de 10 % de la population, seront 18 % en 2030. Mais en France, le taux est aujourd’hui de 19 %, en Allemagne de 21 %, au Japon de 26 %. Alors, pourquoi s’inquiéter ? Face au vieillissement de la population, la pire des solutions serait d’encourager la natalité….

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Namibie, en route pour l’anthropophagie

Pays désertique, la Namibie ne compte certes que 2,6 millions d’habitants pour 842 000 2 en 2023. C’est l’un des trois pays à la plus faible densité au monde, 3 hab./km². Mais ce pays d’Afrique australe à la riche faune sauvage a commencé, dans un contexte de sécheresse, à abattre des animaux pour nourrir sa population et réduire la pression sur les ressources naturelles.

Lina Tamine : La Namibie, premier pays d’Afrique à avoir inscrit la protection de l’environnement dans sa Constitution, a beaucoup œuvré pour la préservation de ses ressources. A l’heure actuelle, 44 % de sa surface constitue selon le Fonds mondial pour la nature un espace protégé. Mais le gouvernement a programmé l’abattage de 723 animaux, dont 30 hippopotames, 83 éléphants, 60 buffles, 100 gnous bleus, 300 zèbres, 100 élands et 50 impalas. Les premiers prélèvements auraient déjà permis de produire près de 57 000 kg de viande, répondant ainsi aux besoins alimentaires d’une population dont plus de la moitié (1,4 million sur 2,5 millions selon le Programme alimentaire mondial) souffre d’insécurité alimentaire.

Le point de vue des écologistes

En Namibie, les quelque 10 millions de tonnes de sardines et d’anchois ont été surexploités. Leur population déclinante a laissé la place à 12 millions de tonnes de méduses pas très appétissantes. Partout les excès de la pêche ont décimé les grands prédateurs de la méduse – requins, thons, tortues luth – alors qu’elle-même dévore d’énormes quantités d’œufs et de larves de poissons. Donc, après la surexploitation de la faune sous marine, le recours à la faune sauvage terrestre. Et après, quelle issue ? La tablette « Soleil vert » du film du même nom et l’anthropophagie en dernier recours ?

On estime qu’avant la colonisation européenne, 20 millions d’éléphants vivaient en Afrique. Il ne subsiste plus aujourd’hui que 2 % des populations d’autrefois. Si la population humaine diminuait dans les mêmes proportions que les éléphants, nous serions quand même 160 millions au lieu de 8 milliards, un chiffre presque acceptable si les humains ne conservent pas des besoins démesurés. Mais l’humanité possède encore l’art d’échapper par son nombre et ses techniques aux épidémies, aux famines et aux guerres. Pour combien de temps encore ?

L’extinction des dinosaures s’est passée à peu près ainsi : les gros animaux carnivores ont bouffé les plus petits morts de faim faute de végétaux… et comme logiquement les gros n’avaient plus de proies, ils sont morts de faim eux aussi. La différence avec les dinosaures, c’est que pour l’espèce humaine il n’y a pas besoin de chute d’astéroïde : elle est elle-même à l’origine du réchauffement, des incendies et de sa propre faim… qui annoncera le clap de fin.

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Éléphants en surnombre, des humains de trop

extraits : La Namibie, pays semi-aride, compte près de 28 000 pachydermes ; le gouvernement a vendu 57 éléphants afin de contrôler leur surpopulation. Mais il n’y a surpopulation éléphantesque qu’à cause de la surpopulation humaine, faut le dire. Alors que les éléphants ont besoin de vastes espaces pour se nourrir et se déplacer, le développement de l’agriculture et des infrastructures réduisent et fragmentent toujours plus leurs territoires. Il est même très étonnant que cet animal, et bien d’autres (lions, tigres, rhinocéros, …) puissent encore vivre en liberté dans la nature….

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Tirer des indications morales de la GPA

En s’intéressant à la question du bien et du mal, la morale se distingue de la logique (dont les valeurs sont le vrai et le faux), du droit (le légal et l’illégal), de l’art (le beau et le laid) et de l’économie (l’utile et l’inutile). Les règles morales peuvent être vues comme de simples habitudes qui ont fini par s’imposer à un groupe social. La morale est donc une construction sociale, ce qui est jugé moral à un moment donné peut être jugé immoral dans d’autres circonstances. Mais peut-on avoir une conception détachée de toute considération morale ? Prenons le cas de la GPA (gestation pour autrui), autrement dit les mères porteuses.

Trois « spécialistes » de la biologie de la reproduction en font une tribune du MONDE.

Samir Hamamah, Margot Lherbet et Pr François Olivennes : Depuis la loi ouvrant le mariage pour tous en 2013, le couple hétérosexuel n’est plus la norme exclusive et, avec la loi de bioéthique de 2021, la famille génétique devient accessible aux femmes seules et en couple de même sexe. Mais le 5 octobre 2023, les parlementaires européens ont inclus la gestation pour autrui (GPA) dans la définition de la traite d’êtres humains. En qualité de spécialistes de l’assistance médicale à la procréation (AMP), nous saisissons l’occasion d’insister sur le besoin de construire une réflexion qui évite l’écueil de l’instrumentalisation idéologique. Il relève en partie du rôle de la communauté scientifique d’aider à construire cette réflexion. D’un point de vue médical, rappelons que la GPA et la transplantation utérine (TU) sont les seules solutions médicales à l’infertilité utérine absolue. L’interdiction de la GPA est recommandée pour sauvegarder des principes au nom d’arguments « symboliques », notamment la souffrance supposée de l’enfant séparé de la femme porteuse, la définition de la maternité par l’accouchement et une certaine vision de la dignité des femmes. Mais il faut recentrer le débat autour de la femme porteuse sans plaquer une morale occidentale sur l’expérience de femmes aux situations socioculturelles bien distinctes des nôtres. La perspective est plus pragmatique et nuancée en portant sur les conditions matérielles des choix des femmes porteuses.

Le point de vue des écologistes

Cette tribune se pare de l’autorité de la science. Les médecins ne sont pas des scientifiques, ce sont de simples praticiens, ils n’expliquent pas les déterminants physiques de notre monde. Un médecin quant à ses convictions personnelle (sa morale) peut être pro-IVG ou anti-IVG ? Pro-PMA ou anti-PMA, etc. La seule approche scientifique en matière de fécondité résulte de notre connaissance du résultat des exponentielles dans un monde clos : l’impossibilité physique de poursuivre. Comme on ne peut pas avoir une croissance économique infinie dans un monde fini, de même on ne peut avoir une croissance démographique infinie dans un monde fini. Faire un enfant de moins est donc beaucoup plus efficace pour économiser des gaz à effet de serre que de renoncer à posséder une voiture, surtout quand on appartient aux classes moyennes mondiales dont les bébés auront une grosse empreinte écologique

Bénie soit donc l’infertilité des personnes, elles contribuent naturellement à la transition écologique. Les spécialistes de la biologie de la reproduction qui disent le contraire ne font que défendre leur gagne-pain, permettre d’avoir des enfants à n’importe quel prix dans un monde déjà saturé d’humains.

Le point de vue des abonnés du MONDE

R.S : Je ne suis pas certaine d’avoir bien compris les circonvolutions des auteurs de cette tribune du MONDE. Sont-ils en train de nous expliquer qu’il faut ouvrir nos esprits d’occidentaux et laisser aux femmes pauvres la possibilité de se faire de l’argent par la GPA ?

Doc76 : En fait pour eux, il faut s’asseoir sur la morale occidentale et considérer la réalité de l’expérience pragmatique des femmes des pays pauvres…ce texte est sidérant. Ces 3 signataires (2 patrons ont embarqué une jeune médecin dans leur exposé filandreux) ne voient t’ils pas une nouvelle variante de colonialisme dans la majorité des GPA ? En plus de l’exploitation, marchandisation du corps des femmes, etc.

BBQ75 : Cette question de la domination économique est curieusement absente de la réflexion présentée dans cette tribune, alors que c’est la raison qui, depuis longtemps, préside à l’interdiction de la vente d’organe (seul le don d’organe est autorisé). Élargissons donc le débat : après tout, les pauvres n’ont pas besoin d’avoir deux reins.

Gloeille : Si on retire la dimension morale des débats de bioéthique, on peut aller vers des choses complètement ubuesques. Les médecins qui s’opposent au principe d’euthanasie le font-ils sans leur morale ?

Postruff : Proposons la liste de débats à « dépassionner » en dehors de toute considération morale : la peine de mort ; la prostitution ; la vente d’organes ; les combats de gladiateurs ; les relations sexuelles avec des mineurs… Sur tous ces sujets des criminologues, des économistes, des médecins etc. remplaceront avantageusement des politiques, voire pire des citoyens, trop soucieux de morale.

Jacques Py : Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites. Il est même étonnant que le clonage soit encore une limite. Bientôt, hors morale, éthique, valeurs humaines, l’on trouvera des raisons de franchir cet obstacle. Et puis l’humain augmenté, sélectionné. À quel moment, avons nous ouvert la brèche qui permet ces franchissements de barrières? Les petits glissements d’abandons successifs fait que le désir personnel l’emporte sur les principes moraux. Elon Musk n’est que le représentant de cette tendance, libertarienne et fascisante. Cette promotion de la GPA relève de cette perversion.

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morale minimaliste

extraits : Pour Ruwen Ogien, directeur de recherche au CNRS, l’éthique se doit d’être minimaliste : « Elle pourrait se résumer à un seul principe, ne pas nuire aux autres, rien de plus. L’idée d’un devoir moral à l’égard des autres ne pose pas de problème logique ou conceptuel, alors que celle d’un devoir envers soi-même en soulève beaucoup. De ce point de vue, les torts qu’on se cause à soi-même ou à des adultes consentants n’ont pas d’importance morale » (LeMonde des livres, 17 juillet 2009). Il plaide donc pour la dépénalisation de l’euthanasie, le champ libre au  clonage humain reproductif, la liberté de procréer pour les homosexuels et les femmes âgées, l’autorisation de la gestation pour autrui….

pas de PMA, pas de GPA, pas d’enfant !

extraits : « Chacun de nous enlève la capacité aux suivants de vivre correctement ici », affirme Laure Noualhat qui ne veut pas d’enfant*. Sa décision est d’abord liée à ses convictions écologiques. « Je politise mon ventre vide », plaisante la quarantenaire. Aux États-Unis, on les appelle les GINKS, pour « Green Inclination No Kids » (engagement vert, pas d’enfant), nullipares en français…

Les mamans aux mains des marchands, la GPA

extraits : La GPA est le dernier avatar de l’esclavagisme, dans lequel des femmes – et maintenant des hommes homosexuels – exigeant leur « droit à l’enfant » louent le ventre d’une autre femme généralement dans un pays pauvre pour lui faire fabriquer « leur » enfant. Notre époque formidablement friquée pour des trucs inutiles connaît une obstination déraisonnable aux deux extrémités de notre ligne de vie : notre venue au monde et notre trépas. D’un côté, il y a acharnement thérapeutique en fin de vie. De l’autre, le désir d’enfant qui passe par la GPA. Pourquoi ces obsessions anti-nature ? Parce que notre système libéral veut nous faire croire que tout est possible, il suffit de vouloir…

Le désir d’enfant de François Olivennes !

extraits : François Olivennes, spécialiste de la PMA ( procréation médicalement assistée) est aussi un spécialiste des tribunes dans LE MONDE, ainsi le 23.06.2021, le 09.03.2021, le 18.12.2020, le 31.03.2020, etc. Est-ce un hasard si le frère de François, Denis Olivennes, a pris la direction en France des médias de Kretinsky en 2019 ? Ou bien la direction du MONDE a-t-elle a une passion pour le désir d’enfant même quand on ne peut pas en avoir ? D’autres questions se posent. La stérilité n’est-elle pas une donnée de la nature et, si le désir d’enfant est là, pourquoi ne pas adopter ? Le débat est

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Les Verts, une gauche anti-malthusienne

de la part de notre correspondant Daniel Martin, sa pensée en résumé

« Quand on observe les déclarations des responsables des Verts aujourd’hui, force est de constater qu’ils ignorent totalement que l’écologie est d’abord une discipline scientifique et que ses enseignements sur le plan politique doivent permettre d’imaginer un projet global de l’organisation sociétale en y intégrant ces enseignements. EELV (ex « Vert ») s’attribue désormais le titre « écologistes », mais préfère se disperser en combats sociétaux sans rapport avec l’écologie. Les vrais écologistes rappellent que l’une des causes essentielles de la catastrophe climatique est due à une croissance démographique explosive et des besoins économiques qui lui sont liés, alors que s’est engagée la sixième extinction des espèces, dont l’homme est le seul responsable. Actuellement des oiseaux étourdis par la chaleur tombent en pluie sur les terres craquelées de l’Inde et du Pakistan. Des saumons meurent brûlés par la température trop élevée d’un fleuve aux États-Unis. Un consortium d’experts intergouvernementaux sur le climat rappelle par ailleurs que l’humanité dispose d’un temps très restreint pour pouvoir encore « garantir un avenir viable ». Alors que les Verts devraient être à la pointe dynamisante de ce combat, en se situant hors les clivages politiciens Gauche-Droite, comme c’était le cas jusqu’en fin 1994, ils se sont enfermés dans un dogmatisme de gauche délétère au coté de là France insoumise (LFI), ignorant ainsi de fait la dévastation planétaire due aux explosions successives de la bombe démographique, avec en perspective l’effondrement total des sociétés humaines…

On ne peut échapper au constat formulé par Malthus (1766–1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique 1- 2- 4- 8- 16- 32 …), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1- 2- 3- 4- 5- 6 …). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de se réduire sous les effets du nombre d’humains et de leurs besoins, fussent-ils minimum…

De nombreuses personnalités, telle que René Dumont (1904- 2001), Jean Dorst (1924-2001), Claude Lévi-Strauss (1908-2009), Albert Jacquard (1925-2013), le Dr. Jean Briere (1933-2022), Michel Sourrouille, Hugues Stoeckel (1947-2022), le professeur Philippe Lebreton et bien d’autres encore, comme Antoine Waechter et Didier Barthès ont tiré depuis longtemps le signal d’alarme sur la question démographique. Il est vrai que pour les gouvernants qui se succèdent à droite ou à gauche, de même que les Verts, évoquer cette problématique de l’écologie reste un sujet tabou.

Une croissance démographique non maîtrisée par rapport à l’espace vital, quelle que soit l’espèce animale, est la problématique écologique fondamentale. Surtout quand il s’agit d’Homo sapiens, le plus destructeur qui soit pour l’espace vital, avec la flore et les ressources naturelles, sans oublier la faune avec la sixième extinction des espèces. Le nouveau premier ministre Michel Barnier semble plus soucieux des problèmes environnementaux, sera-t-il efficace ? » On en doute.

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SNU macronien et objection de conscience

Lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC, anciennement JAPD), il nous semble conforme à la logique démocratique qu’un jeune homme ou une jeune femme puisse déclarer :

« Je désire manifester dès maintenant mon refus d’un service militaire armé pour motif de conscience et je demande à bénéficier d’un tel droit reconnu internationalement. Mes convictions, basées sur la recherche de la bonne entente collective, me conduisent à d’autres formes d’engagement pour la nation et les peuples que l’usage des armes ».

Pouvoir devenir objecteur de conscience nous semble d’autant plus indispensable qu’un SNU sous égide militariste voudrait se mettre en place pour un « réarmement militariste » ! Dans un rapport diffusé le 13 septembre 2024, la Cour des comptes dresse un bilan sévère des premières sessions du Service national universel (SNU), qui existe depuis 2019. Peu lisible, mal piloté et sans horizon clair, le dispositif devra faire l’objet d’une « clarification » rapide, insiste la juridiction.

Violaine Morin : Emmanuel Macron avait affirmé sa volonté de généraliser le SNU « dès 2026 ». Tous les jeunes de 15 à 17 ans devaient pouvoir y participer : le service national universel (SNU), mis en place à partir de 2019, devait permettre à la jeunesse de réaliser un « séjour de cohésion », qui brasserait des élèves de tous les milieux et de toutes les régions, autour des valeurs de la citoyenneté et de l’engagement, avant de réaliser une mission d’intérêt général – souvent au sein d’un corps en uniforme ou dans une association. Mais le gouvernement ne voulait pas d’une gestion avec les associations d’éducation populaire, le projet devant rester « régalien », sous double tutelle de l’éducation nationale et de l’armée Le projet n’a jamais été débattu au Parlement, « ni dans ses principes ni dans ses modalités ». En 2019, le Conseil d’Etat avait précisé : « En premier lieu, il convient de savoir si le SNU relève des “sujétions imposées par la défense nationale aux citoyens”, selon les termes de la Constitution. En second lieu, se pose la possibilité d’imposer une sujétion aux mineurs : la loi ne permet a priori d’imposer des sujétions qu’aux citoyens, statut dont ne relèvent pas les jeunes de 15 à 17 ans, placés sous l’autorité de leurs parents. 

En 2024, la Cour des comptes relève « l’absence d’horizon clair » et « l’insuffisante planification des moyens nécessaires à sa montée en charge ».

Le point de vue des écologistes objecteurs de conscience

Khee Nok : Le coût est de 2000 Euros par personne, sur 12 jours. Par comparaison une année complète de scolarité coûte environ 10000 Euros…

palladio : Contenu du SNU : rien à part apprendre à se lever tôt pour assister à un lever de drapeau, tout ça sur un fond de « apprendre les valeurs de la république » sous encadrement militaire. Le seul but est donc de faire adhérer les ados à l’idéologie néolibérale : croire que dans la vraie vie, le plus important, ce n’est pas de réfléchir mais d’être quelqu’un de soumis. Cela sert aussi à dénigrer l’école à laquelle il est reproché de ne pas préparer à la vraie vie (où l’essentiel serait d’obéir et de consentir), de ne pas apprendre les vraies valeurs (discipline et soumission). Le SNU sert aussi à saboter l’école en la désorganisant : bouleverser les emplois du temps pour permettre à tout le monde d’aller au SNU tout au long de l’année et pas en même temps. Cas de figure non prévu : des ados qui critiquent le SNU une fois celui-ci obligatoire (quelle sanction : la prison ?)

Corto maltese : On se demande l’utilité du « Service National ». Personnellement, les jeunes de ma génération connaissaient le « service militaire » sensé préparer la jeunesse à la défense du pays en cas de conflit armé… J’ai donc passé 18 mois à Fréjus, dans la « coloniale »… (fin année 60, fin de la guerre d’Algérie). 18 mois à ne rien faire…. (Quand je dis rien…. C’est « RIEN » !) Au niveau de la défense du pays, j’ai eu l’occasion de tirer trois balles de fusil, avec un « Mas 36 » (fusil à un coup, chargement manuel, de 1936) !
Quand on se retrouve dans la vie civile, on se demande l’intérêt de ce séjour inutile !

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SNU, service national universel, un échec

extraits : Jeunes Français, attention le SNU n’est pas fait pour vous. Le service national universel, c’est une marotte de Jupiter Macron qui se croit revenu aux temps de la conscription obligatoire. Le SNU est en réalité devenu un véritable serpent de mer qu’on voit de temps en temps et qui disparaît tout le temps. Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle de 2017, le service national universel a été confirmé en tant que chantier du mandat présidentiel à l’occasion des vœux du président de la République aux armées le 23 janvier 2018. C’est dès lors un programme virtuel mis en place par le Premier ministre français Édouard Philippe à partir de 2019….

Les jeunes et le service civique écologique

extraits : Attention de ne pas confondre le Service national universel qui faisait l’objet de notre précédent article et le service civique. Le SNU est une tentative propre à Emmanuel Macron depuis qu’il a accédé à la présidence de la France ; il s’agit d’enrégimenter les jeunes au nom d’un patriotisme désuet. Le SNU n’est qu’une annexe du ministère des armées ! Le service civique est beaucoup plus ancien ; sous des dénominations diverses, son rôle historique est de diminuer artificiellement le taux de chômage des jeunes. Le service civique existe depuis 2010. Il faisait suite du « service civil volontaire » qui avait été mis en place en 2006….

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Paul Watson nazi, fasciste, d’extrême droite !

Sur ce blog biosphere, nous essayons d’aider à l’intelligence collective et à la mesure des mots. Nous présentons Paul Watson comme un défenseur acharné de la nature et un non-violent dans l’âme. Mais pour dévoiler les méandres d’Internet par lesquels la pensée analytique  devient inaudible, voici les dix premières « Recherches les plus fréquentes » pour accéder à notre site :

paul watson extrême droite ; 3000 milliards divisés par 70 million ; paul watson extreme droite ; paul watson nazi ; gandhi pedophile ; isabelle autissier nicolas hulot ; jean kaweskars ; sédation douce ; biosphereinfo ; paul watson fasciste.

Beaucoup trop d’Internautes recherchent la merde, ils en arrivent même à associer Gandhi à la pédophilie !!

À lire, le Mahatma Gandhi était-il un pervers polymorphe ?

extraits : Cet article sur la « perversité » de Gandhi a été publié en 2013, ce blog ayant démarré en 2005. C’est le plus visité parmi les 6647 article parus à ce jour (23 août 2022) sur ce blog biosphere. Comme vous allez le lire, cette « perversité » n’est qu’un mythe. La « grande âme » doit au contraire être considéré comme une référence majeure pour l’humanité. Lire par exemple ce résumé de  la vie du mahatma Gandhi….

A l’heure où tous les merdias s’acharnent sur l’abbé Pierre, c’est bien dans l’air du temps que de dénoncer au lieu d’admirer.

Pour rétablir la vérité vraie, voici comment ce blog traite du cas Paul Watson

Paul Watson, un écoguerrier pourchassé

extraits : Paul Watson est un adepte de l’« agressivité non violente » pour la défense des baleines : sabotage de navires à quai, blocages d’hélices, traque de bateaux pratiquant la pêche illégale afin de les orienter vers des ports où ils seront contrôlés ou de recueillir des images… Les méthodes de sa nouvelle ONG, Sea Shepherd Origins (2022), lui valent le ressentiment des pêcheurs et des accusations d’extrémisme. Pour le Japon, c’est un homme à abattre….

l’écoterroriste Paul Watson

extraits : Les écoguerriers sont trop peu nombreux. LeMonde du 8 avril 2010 fait de la publicité pour Paul Watson, écoguerrier des mers. Tant mieux ! Paul Watson a commencé tôt. A 10 ans, dans son petit village de pêcheurs du Canada, il nageait avec les castors. Une année, ils ont disparu, capturé par les trappeurs. Paul a détruit tous leurs pièges. Acte violent ou non-violence ? Il ne s’attaquait pas aux personnes, mais aux moyens d’agir de ces personnes. Aujourd’hui il peut couler des navires ou être coulé, lancer des chaînes dans les hélices, entraver des activités commerciales. Est-ce de la violence ?

Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson

extraits : L’ONG Sea Shepherd (« berger des mers ») a envoyé par le fond bon nombre de bateaux. Le capitaine Paul Watson et ses bateaux ont affronté des baleiniers soviétiques ou japonais, les braconniers sur toutes les mers du globe… sans jamais faire de morts. Mais pour les Japonais, dont il combat sans relâche la pêche à la baleine en Antarctique, c’est un « écoterroriste ». Prétextant des faits remontant à 2002, Paul Watson est arrêté en 2012 par les autorités allemandes à cause d’un mandat d’arrêt émis par le Costa Rica. Une nouvelle procédure sans doute totalement fabriquée par le Japon….

Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson

extraits : Certains le classent parmi les terroristes, il se décrit comme un pirate, il est pour nous un écoguerrier, un eco-warrior, un défenseur farouche des océans. Paul Watson décrivait ainsi ses motivations dans un livre :

« Être écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie. L’écologie profonde place la vie au centre de toutes choses – pas la seule vie humaine, la vie dans son ensemble. Donc oui, je me considère comme appartenant à cette mouvance parce que je soutiens que la biosphère est plus importante que les gens. Ce que je veux dire, c’est que protéger la nature, c’est protéger l’humanité. Ce n’est pas un parti pris anti-humain, c’est juste une approche réaliste. Chaque espèce que nous menons à l’extinction envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif. Agir avec Sea Shepherd (pour protéger les baleines)….

Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

extraits : « Nous, humains, ne sommes que d’humbles passagers du vaisseau spatial Terre. Nous passons le plus clair de notre temps à nous divertir. Nous y avons pris tellement d’aise que nous proliférons jusqu’au point de nuire au système terrestre de maintien de la vie. Plus précisément, nous détruisons l’équipage qui assure le fonctionnement du système : les bactéries, les algues, le plancton, les arbres, les plantes, les vers, les abeilles, les mouches et les poissons. Ils sont insignifiants à nos yeux. En réalité ils valent bien plus que nous. Les vers valent bien plus que les êtres humains. Les abeilles et les fourmis, les arbres et les poissons aussi. Pourquoi cela ? Parce que nous avons besoin d’eux pour survivre mais qu’eux n’ont pas besoin de nous….

Criminalisation des mouvements écolos, erreur

extraits : Un rapport des Nations unies publié le 28 février 2024 s’inquiète d’une « nette augmentation de la répression et de la criminalisation » des actions pacifiques de désobéissance civile en Europe. Le rapport synthétise un peu plus d’un an de collecte d’informations dans les pays européens signataires de la convention d’Aarhus sur l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement.

À lire, Capitaine Paul Watson: Earthforce (manuel de l’écoguerrier)

extraits : « L’écologie est la cause la plus juste et la plus morale, elle représente les intérêts de tous les êtres vivants de la Terre. D’un côté il y a les priorités anthropocentriques à court terme. Nous choisissons d’être du côté de la Terre à long terme. L’écoguerrier est un biocentriste. Il sert la biosphère. La protection et la conservation de la Terre sont la priorité absolue de l’écoguerrier. Vous devez être prêt à tout risquer, y compris votre vie et votre liberté, pour défendre son intégrité sacrée. Vous pouvez y parvenir uniquement si vous croyez véritablement au caractère sacré de la Terre, de la nature et de la vie sauvage. Si les forêts de séquoias sont sacrées, alors nous devons considérer leur destruction comme blasphématoire. Pour un éco-guerrier, un séquoia est plus sacré qu’une icône religieuse, une espèce de papillon plus précieuse que les bijoux de la couronne, et la survie d’une espèce de cactus est plus importante que la conservation des pyramides. Politiquement, il n’y a pas de gauche ni de droite car les conséquences d’une catastrophe écologique globale affectent l’ensemble de l’humanité. Les militants écologistes sont peut-être pénibles et chiants pour les autorités en place aujourd’hui, mais, pour les peuples à venir, nous serons des ancêtres respectés. Les militants écologistes représentent la majorité des humains parce que nous représentons tous ces milliards de personnes qui doivent encore naître dans les dix mille ans à venir et plus. En outre les écologistes représentent les milliards d’individus des dix millions d’espèces également citoyennes de la Terre…. »

in Actes sud 2015, domaine du possible, 190 pages, 18 euros
Première version en 1993, Earthforce ! A Guide to Strategy for the Earth Warrior

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L’origine des guerres, la spoliation des paysans

Chez les peuples de chasseurs-cueilleurs, les conflits étaient brefs et peu sanglants ; ils cessaient souvent lorsqu’un homme était tué, voire seulement blessé. Le chef, dans ces sociétés premières, n’est pas celui qui tape ou crie le plus fort, mais celui qui organise le partage. La bifurcation décisive a eu lieu durant le néolithique, marqué par l’apparition de l’agriculture, de la sédentarisation, des villes et des premiers États. Il existe en particulier une corrélation directe ancienne entre la culture des céréales et les hiérarchies. Une partie du travail des paysans est accaparé par une élite autoproclamée sous forme d’impôts et redistribué à des soldats qui protègent les intérêts de cette élite. Une explication complémentaire découle de la densité humaine. Alors que les petits groupes peuvent pratiquer une certaine démocratie directe, la concentration des humains demande la centralisation du pouvoir. Ce système militaro-politique implique l’usage de la force non seulement au niveau interne du groupe, mais aussi vis-à-vis de l’extérieur. Les premières batailles de masse remontent à longtemps.

Vers -2700 à -2600, des pyramides à degré en Égypte étaient déjà érigées en l’honneur d’un seul humain pour rendre visible leur pouvoir… même après leur mort. Une armée bien équipée était au service de Pharaon. La plus grande bataille de chars de l’Histoire a opposé Égyptiens et Hittites en 1275 avant J.-C.

En Europe, la bataille de la rivière Tollense est survenue durant l’Âge du bronze vers 1300 avant J.-C.  Crânes perforés, pointes de flèches en bronze, hache, on savait déjà s’entre-tuer et on prenait les moyens pour. Près de 4 000 combattants auraient été impliqués, 750 d’entre eux auraient été tués ; à une époque où la densité de population était seulement d’environ 5 personnes par km², cela fait beaucoup. La présence de cavaliers et de porteurs d’épées jette une lumière nouvelle sur la composition sociale des combattants à Tollense : ce ne sont pas des hordes d’agriculteurs qui se rencontrent dans une bagarre sauvage, mais des armées organisées dont la hiérarchie laisse suggérer des sociétés structurées.

Ces animaux qui se disent intelligents et qu’on appelle les humains deviennent en groupe des hordes sauvages qui tuent des gens qu’ils ne connaissent pas au profit de gens qui gardent leurs privilèges. La notoriété et les connaissance d’Einstein et de Freud n’ont rien pu faire contre la soumission volontaires des peuples. L’opuscule « Pourquoi la guerre ? (Warum Krieg?) » rassemble un échange épistolaire de 1932, entre Albert Einstein et Sigmund Freud. Ils le font à la demande de la Commission internationale de coopération intellectuelle.1

La publication de l’échange voit le jour en 1933 à Paris puis en Allemagne, deux semaines après l’accession d’Adolf Hitler au poste de chancelier ; elle y fut tout de suite interdite. Le 10 mai 1933, les nazis organisent des autodafés où les livres inscrits sur une liste noire, notamment les ouvrages de Freud et Einstein, sont brûlés publiquement.

Voici un résumé de l’échange entre Einstein et Freud

Albert Einstein (Potsdam, le 30 juillet 1932) : Existe-t-il un moyen d’affranchir les hommes de la menace de la guerre ? On s’entend aujourd’hui à reconnaître que les progrès de la technique ont rendu pareille question proprement vitale pour l’humanité civilisée, et cependant les ardents efforts consacrés à la solution de ce problème ont jusqu’ici échoué dans d’effrayantes proportions. Pour moi qui suis un être affranchi de préjugés nationaux, la face extérieure du problème en l’espèce, l’élément d’organisation m’apparaît simple : les États créent une autorité législative et judiciaire pour l’apaisement de tous les conflits pouvant surgir entre eux. Mais nous sommes actuellement fort loin de détenir une organisation supra-étatiste qui soit capable de conférer à son tribunal une autorité inattaquable et de garantir la soumission absolue à l’exécution de ses sentences. Et voici donc le premier principe qui s’impose : la voie qui mène à la sécurité internationale impose aux États l’abandon sans condition d’une partie de leur liberté d’action, en d’autres termes, de leur souveraineté, et il est hors de doute qu’on ne saurait trouver d’autre chemin vers cette sécurité. L’appétit de pouvoir que manifeste la classe régnante d’un État contrecarre une limitation de ses droits de souveraineté. Cet « appétit politique de puissance » trouve souvent un aliment dans les prétentions d’une autre catégorie dont l’effort économique se manifeste de façon toute matérielle. Je songe particulièrement ici à ce groupe que l’on trouve au sein de chaque peuple et qui, peu nombreux mais décidé, se compose d’individus pour qui la guerre, la fabrication et le trafic des armes ne représentent rien d’autre qu’une occasion de retirer des avantages particuliers, d’élargir le champ de leur pouvoir personnel.

Cette simple constatation n’est toutefois qu’un premier pas dans la connaissance des conjonctures. Une question se pose aussitôt : Comment se fait-il que cette minorité-là puisse asservir à ses appétits la grande masse du peuple qui ne retire d’une guerre que souffrance et appauvrissement ? Voici la première réponse qui s’impose : cette minorité des dirigeants a dans la main l’école, la presse et presque toujours les organisations religieuses. C’est par ces moyens qu’elle domine et dirige les sentiments de la grande masse dont elle fait son instrument aveugle.

L’homme a en lui un besoin de haine et de destruction. En temps ordinaire, cette disposition existe à l’état latent et ne se manifeste qu’en période anormale ; mais elle peut être éveillée avec une certaine facilité et dégénérer en psychose collective. Existe-t-il une possibilité de diriger le développement psychique de l’homme de manière à le rendre mieux armé contre les psychoses de haine et de destruction ?

Freud répond que la Société des nations est susceptible de représenter une prévention contre la guerre, mais qu’elle « demeure impuissante, sinon sur le plan des idées ». Quant à la pulsion de haine évoquée par Albert Einstein, elle rejoint sa théorie de la pulsion de mort : « La pulsion de mort devient pulsion de destruction en se tournant, au moyen d’organes spécifiques, vers l’extérieur, contre les objets. L’être vivant préserve pour ainsi dire sa propre vie en détruisant celle d’autrui ». Mais il ajoute que « nous sommes formés par le long processus de l’évolution de la culture ». En attendant que tous les hommes « deviennent pacifistes », il est permis de penser que « tout ce qui promeut le développement culturel œuvre du même coup contre la guerre ».

Actualisation

Depuis les années 1930, l’état de guerre perdure. Aujourd’hui encore, en 2024, les images de mort et de destruction en Palestine ou en Ukraine sont instrumentalisées par chaque camp pour continuer à alimenter la guerre. Or ces guerres ne mettent pas en jeu des individus, mais des États. Comme l’exprime Rousseau, « La guerre n’est point une relation d’homme à homme, mais une relation d’État à État »2.

Un État moderne, qu’est-ce que c’est ? Les murs d’un Parlement, une batterie de fonctionnaires, un territoire délimité artificiellement par des frontières, un nationalisme. Par la guerre toutes ces dimensions éparses sont réunies en un seul faisceau, mobilisées par une seule tension : la défense ou l’affirmation de soi contre un ennemi intérieur ou extérieur. L’affirmation pure de sa supériorité sur ses voisins ont été, pendant la longue histoire des États, une motivation essentielle des dirigeants quand ils déclaraient la guerre. Quel dictateur, de Ramsès II à Poutine, n’a pas voulu construire sa légende par les conquêtes militaires ?

On en revient au début de cet article, une élite dirigeante s’accapare du pouvoir en spoliant les paysans pour trouver les  moyens de conforter leur pouvoir au moyen d’une armée dont la vocation est la guerre. En termes actuels, la part des impôts consacrés à la défense militaire permet notre assujettissement au pouvoir en place. Refuser ce paiement serait être un droit dans un système qui se voudrait démocratique.

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La guerre, recherche de l’espace vital

extraits : L’augmentation de la densité démographique, les tensions sur les ressources et la constitution d’élites et d’esclaves sont reliées à une augmentation des violences collectives. C’est en particulier vers le Ve millénaire avant notre ère qu’une hausse de la violence létale est relevée, attribuée à des communautés humaines en forte expansion pour le partage des ressources. L’explosion démographique décuple mécaniquement les conflits violents, organisés par des structures territorialisées. Apparu vers le IIIe millénaire avant notre ère, l’Etat s’est épanoui durant les cinq derniers siècles, au point de devenir la forme de souveraineté politique de presque toutes les sociétés humaines. L’Etat moderne prétend à une souveraineté absolue exercée sur une population et un territoire donnés, sa population devient de la chair à canon au service d’un dirigeante, qu’il soit roi dictateur ou même élu. Les gouvernements instaurent un système concentrationnaire d’enrégimentement que sont la caserne, l’école et l’usine. Les innovations techniques rendent les conflits plus meurtriers….

Le coût écologique exorbitant des guerres

extraits : Tour à tour enjeu stratégique ou victime collatérale, l’environnement n’a jamais été épargné dans la longue histoire des peuples et de leurs affrontements. Des batailles menées par Darius contre les Scythes en – 513 av. J.-C. jusqu’aux puits de pétrole incendiés au Koweït par l’armée de Saddam Hussein en 1990, la stratégie de la terre brûlée s’est de tout temps révélée une arme redoutable. Dans cette histoire de feu et de sang, les conflits de masse du XXe siècle ont franchi un palier. Les guerres industrielles, capables d’anéantir les populations, dévastent aussi durablement les écosystèmes. Sans compter l’arsenal atomique qui fait peser une menace écologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité…..

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Pourquoi_la_guerre_%3F

2 Du contrat social, I, IV

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La bombe P a déjà explosé, les dégâts sont là

Circulez, y’a rien à voir… selon LE MONDE, « La bombe P n’explosera pas… En dépit des thèses alarmistes d’économistes par le passé, tous les États du monde sont aujourd’hui touchés par la transition démographique et la baisse de la natalité, y compris les pays les moins développés ». C’est le point de vue de Philippe Escande, éditorialiste  :

« Comme les météorologues ou les économistes, les démographes sont bien plus pertinents dans leur analyse du passé que dans leurs prévisions de l’avenir. Depuis La Bombe P de Paul Ehrlich en 1968, la famine mondiale ne s’est pas produite, et la ville de Calcutta héberge aujourd’hui un peu plus de 19 millions de personnes. Les prédictions d’Ehrlich comme de Malthus ne se sont pas produites, pour les mêmes raisons. Le progrès technique a réduit drastiquement le nombre des famines. En 1950, les deux tiers des habitants de la planète souffraient de malnutrition, ils n’étaient plus que 15 % en 2000. La transition démographique a aboutit au déclin de la natalité. Même dans les pays en développement, le taux de natalité est ainsi passé de 6,1 enfants par femmes en 1963 à 2,4 en 2022. Même les pays tropicaux d’Afrique subsaharienne, les plus en retards dans ce domaine, suivent cette pente. Reste aujourd’hui pour la plupart des pays du monde à gérer les conséquences de cette transition : le vieillissement des populations et ses conséquences en cascade.

Le point de vue des écologistes

Philippe Escande sort de son domaine de compétence, Déjà confondre taux de natalité et taux de fécondité est révélateur. Ignorer que tous les articles récents dans LE MONDE parle de la famine actuelle et de la difficulté d’y faire face montre qu’il ne sait même pas ce qu’écrit son propre journal. Selon le rapport des Nations unies sur la sécurité alimentaire mondiale, publié mercredi 12 juillet 2023, 9,2 % de la population mondiale en 2022 (735 millions de personnes) a souffert de faim chronique, c’est-à-dire de ne pas avoir accès à une alimentation suffisante pour mener une vie active (contre 7,9 % en 2019). L’insécurité alimentaire, une notion plus large qui désigne le fait de ne pouvoir bénéficier de façon régulière d’une alimentation adéquate (réduction des portions, sauts de repas, alimentation déséquilibrée…), touche, elle, 2,4 milliards d’individus, soit 29,6 % de la population. Un Africain sur cinq ne mange pas à sa faim et 61 % des habitants souffrent d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.

De plus son analyse est purement anthropocentrique et complètement lunaire. Dans les faits, quand on passe de 1 à 8 milliards d’humains en 2 siècles, c’est que la bombe P a déjà explosé. Il faut cesser de considérer l’homme comme une forme d’externalité à la biosphère. Homo sapiens est un grand vertébré terrestre nécessitant beaucoup de ressources et d’espace. Jamais dans l’histoire de la vie sur Terre, la population d’une seule espèce de grand vertébré terrestre n’a connu une telle croissance et atteint un tel niveau de surpopulation. Quand on raconte qu’il faudrait 4 Terres, ce n’est pas qu’une image ! Au lieu de pleurnicher sur le financement des retraites, nous ferions mieux collectivement de nous réjouir de la baisse probable à venir de la population qui pourrait enfin permettre à la nature de souffler un peu. C’est une chance pour la biodiversité et pour nous aussi. Encore faut-il être capable de le comprendre et de changer de perspective sur notre rapport au monde.

Escande oublie aussi qu’il y a un effet d’inertie démographique. La population mondiale continuerait à augmenter jusqu’à 10,3 milliards en 2080, avec des déséquilibres régionaux élevés. La population d’Afrique subsaharienne, par exemple, devrait doubler d’ici à 2050. Et Escande ne vit pas à Calcutta, c’est certain.  Une ville avec plus de 19 millions d’habitants, ce n’est ni gérable ni vivable !

Claude Lévi-Strauss en 1955 : « A Calcutta, la vie quotidienne paraît être une répudiation permanente de la notion de relations humaines. La mendicité générale trouble, on n’ose plus croiser un regard franchement car le moindre arrêt sera interprété comme une prise donnée à l’imploration de quelqu’un. On est contraint par le partenaire à lui dénier l’humanité qu’on voudrait tant lui reconnaître. Une seule hantise, la faim, qui a chassé les foules des campagnes, faisant en quelques années passer Calcutta de 2 à 5 millions d’habitants (ndlr, 100 000 habitants en 1735). Les grandes villes de l’Inde sont une lèpre, l’agglomération d’individus dont la raison d’être est de s’agglomérer par millions, quelles que puissent être les conditions de vie : ordure, désordre, ruines, boue, immondices, urine… »

Ariane Mnouchkine en 1963 : je suis arrivée à Calcutta le 24 décembre 1963. J’ai été tellement horrifié par la misère qui y régnait que je me suis littéralement enfuie au Népal. Après avoir marché dans l’Himalaya, je suis redescendue vers l’Inde et j’ai parcouru plus calmement les villages plutôt que les villes. Nehru était encore vivant, et il y avait plus de 400 millions d’habitants. Aujourd’hui il y en a plus d’un milliard deux cent millions. La grande différence, c’est cela au fond. Et c’est ce qui fait que, malgré les progrès immenses de l’Inde, le chaos et la misère restent insupportable sur ce continent où se mêlent la splendeur et l’horreur. (LE MONDE du 23 février 2018)

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L’Inde, une surpopulation par condensation urbaine

extraits : Nous sommes les premiers à avoir dit que la croissance démographique doit être arrêtée d’abord dans les pays riches, parce que c’est dans les pays riches que le pillage du Tiers-Monde, par le gaspillage des matières premières sous-payées, aboutit aux plus grandes destructions de richesse. L’homme attaque la nature depuis 100 000 ans par le feu, le déboisement, le défrichage, etc. Nourrir plus d’homme implique la destruction du milieu naturel. Du reste, si nous nous multiplions inconsidérément, le phosphore nécessaire à l’agriculture manquerait bientôt. Il faut réagir contre la surpopulation. En Inde surpeuplée certes, mais surtout chez les riches : 500 fois plus d’énergie consommée par tête à new York que chez le paysan indien. Ce qui remet en cause toutes les formes d’encouragement à la natalité, chez nous en France (René Dumont en 1974) ….

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Fréquence des viols dans une société surpeuplée

Les médias transforment un fait divers local en cause (inter)nationale, LE MONDE n’est pas à l’abri d’une telle déformation de notre réalité. L’Inde a tellement de problèmes socio-politiques et éconologiques* qu’on attendrait autre chose que la boucle répétitive qu’il fait d’un événement ponctuel :

15 août 2024 : En Inde, des milliers de manifestants dénoncent le viol et le meurtre d’une soignante de 31 ans

17 août 2024 : En Inde, les médecins en grève nationale après le viol et le meurtre d’une soignante de 31 ans

16 août 2024 : Le viol et le meurtre d’une médecin bouleversent l’Inde

19 août 2024 : En Inde, après le viol et le meurtre d’une médecin, les manifestations se poursuivent

20 août 2024 : En Inde, la Cour suprême ordonne la création d’un « groupe de travail » après le viol et le meurtre d’une médecin

20 août 2024 : Vidéo. En Inde, de nombreuses manifestations après le viol et le meurtre d’une médecin

22 août 2024 : En Inde, après le viol et le meurtre d’une médecin, le principal hôpital de New Delhi reprend son activité à la suite d’un appel de la Cour suprême

23 août 2024 : Le viol et le meurtre d’une médecin en Inde rappellent le délabrement du système hospitalier

28 août 2024 : En Inde, les protestations contre le viol et l’assassinat d’une médecin virent à l’affrontement physique

Cet ignoble assassinat ne devrait faire qu’une brève d’autant plus qu’il a eu lieu dans une ville, Calcutta, qui compte 19 à 20 millions d’habitants. On devine par ce grouillement humain le nombre de meurtres et de viols qui ont lieu dans cette ville. Les médias montent en épingle certains évènements et occultent la souffrance du peuple. Quand le MONDE parle de Calcutta dans un article généraliste sur la démographie, on fait comme si des millions de personnes entassés dans une seule ville ne posait aucun problème !

Philippe Escande, éditorialiste du MONDE : « Depuis La Bombe P de Paul Ehrlich en 1968, la famine mondiale ne s’est pas produite, et la ville de Calcutta héberge aujourd’hui un peu plus de 19 millions de personnes. »

Le décalage est si grand entre le traitement répétitif d’un simple fait divers et la désinvolture du MONDE vis-à-vis de la surpopulation que nous en ferons le contenu de notre prochain article…

*éconologie ou écolonomie : néologisme issu de la contraction des termes écologie et économie.

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Fracturation pétrolière, fracturation politique

L’écologie politique est en butte à des considérations économiques. Le prix du sans-plomb est en train de chuter sous les 3 dollars le gallon (soit environ 70 centimes d’euro le litre) aux USA. Or le prix de l’essence est également, pour le grand public, l’un des plus sûrs indicateurs du niveau de l’inflation. Dans un sondage, l’agence Bloomberg assure que, dans les Etats-clés où se jouera l’élection, trois électeurs sur dix considèrent le prix du carburant comme le problème économique le plus crucial. C’est pourquoi la facturation hydraulique (ou fracking) est une technique de fracturation des formations géologiques par l’injection d’un fluide à haute pression bénéfice d’un soutien politique. Exemples :

Florence Faucher et Lucien Thabourey (25/10/2022) : Une série de décisions du gouvernement britannique fortement critiquées par les associations écologistes : arrêt du moratoire sur la fracturation hydraulique, relance du gaz de schiste, autorisations de projets d’extraction pétroliers en mer du Nord…

Pauline Brault (11/09/2024) : Pennsylvanie. Dans cet État-clé où se trouve un immense gisement de gaz de schiste, Kamala Harris cherche à convaincre les électeurs qu’elle ne s’oppose plus à la fracturation hydraulique. Lors de la précédente campagne présidentielle, en 2020, Kamala Harris assurait vouloir interdire la fracturation hydraulique à l’échelle du pays. Mais le 29 août 2024, la démocrate est revenue sur cette position : « Nous pouvons faire croître et développer une économie florissante basée sur les énergies propres sans interdire la fracturation ». De nouveau mardi 11 septembre, lors du débat télévisé avec Trump, la vice-présidente a soutenu le « fracking » et s’est félicitée de la « plus forte augmentation de la production nationale de pétrole de l’histoire » sous l’administration Joe Biden. Le revirement d’Harris sur la fracturation s’explique par des considérations électorales, il flatte les électeurs en manque de carburant et ulcère Trump. Et cette technique, qui consiste à ouvrir des fissures dans la roche pour libérer du pétrole ou du gaz de schiste a relancé la croissance industrielle et économique de la Pennsylvanie depuis les années 2000.

Le point de vue des écologistes non-fracturés

Les intellectuels : Chaque fois que vous prenez votre voiture pour le week-end, la France doit vendre un revolver à un pays pétrolier du Tiers-Monde. Sait-on que si tous les habitants du globe consommaient autant de pétrole que les Américains, les réserves prouvées ne tiendraient guère plus d’un an ? Réfléchissons. Pour faire 10 000 km, on consacre 150 heures à sa voiture (gain de l’argent nécessaire à l’achat et à l’entretien, conduite, embouteillage, hôpital). Cela revient à faire 6 kilomètres à l’heure, la vitesse d’un piéton. Le type de société que je propose est une société à basse consommation d’énergie. Cela veut dire que nous luttons contre la voiture individuelle. Nous demandons l’arrêt de la construction des autoroutes, l’arrêt de la fabrication des automobiles dépassant 4 CV… (René Dumont, son programme lors de la présidentielle en 1974)

Les activistes : Bonnet noir et lunettes de protection, je redouble d’efforts pour faire céder la devanture de l’établissement de la Barclays. J’ai pris soin de placarder une affiche sur la façade : « Cette banque finance le chaos climatique ». Je suis membre du groupe d’activistes écologistes Extinction Rebellion, je participais à l’opération « Money Rebellion » (« rébellion de l’argent »), qui dénonce les investissements des banques dans les énergies fossiles. Les épaisseurs de verre se fragmentent sous mes coups, mais la vitrine ne cède pas. Mise en examen pour « dommages criminels » et « atteinte contre une institution financière », j’encours dix ans de prison ferme. Une première audience de mon procès aura lieu le ….., mais j’espère un bon impact médiatique.

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Prix de l’essence, des socialistes sans boussole

extraits : En définitive, le problème du socialisme, c’est le terme social. Le social passe pour le gouvernement avant les réalités écologiques, ce qui ne peut qu’amener à de fausses promesses et des désillusions. Pour retrouver une boussole, les socialistes devraient affirmer que l’économie n’est qu’une sous-partie du social, et le social une variable déterminée par les contraintes écologiques, à commencer par l’état des ressources naturelles. A quand la taxe carbone que les socialistes hors du pouvoir avaient dénommé contribution énergie ?….

Le prix de l’essence n’augmente pas, dommage !

extraits : Baisser le prix de l’essence va à l’encontre des fondamentaux : une ressource qui se raréfie (le pétrole) devrait augmenter sans cesse et de plus en plus vite au moment où on s’approche des limites de l’épuisement. En 2005, l’institution financière Ixis CIB évoquait la possibilité d’un cours du baril à 360 dollars en 2015. Le pétrole le moins cher et le plus propre est celui qu’on ne brûle pas. Un gouvernement responsable devrait planifier une augmentation de 10 % du prix de l’essence chaque année (doublement tous les 7 ans) pour que les consommateurs de carburant anticipent le choc pétrolier qui peut arriver d’un moment à l’autre et commencent à adapter leur modes de déplacements…..

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La Norvège forteresse, fiction ou réalisme ?

Faire de chaque pays une forteresse, crédible ou non ? La fiction « The Fortress » sur Canal+ repose sur le fait que le royaume de Norvège aurait édifié le long de sa frontière terrestre une ligne infranchissable. Pour se préserver du chaos planétaire, le pays est parvenu à l’autosuffisance alimentaire, entre autres grâce à d’immenses élevages de saumons. Une alerte sanitaire trace une première lézarde dans cet édifice autarcique. Cette fiction pose plusieurs problèmes actuels, faut-il arrêter l’immigration, peut-on arriver à une autonomie alimentaire durable, sommes-nous démunis face à des pandémies, etc.

Audrey Fournier parle de Fortress : En 2037 la Norvège est devenu un des seuls endroits habitables en Europe. Riche en hydrocarbures mais en proie aux catastrophes climatiques, à la faim et aux guerres civiles, elle a totalement fermé ses frontières. L’autosuffisance alimentaire du pays a demandé dix ans d’effort national, et l’aide de chercheurs agronomes sur ­lesquels repose la survie de la ­population. Une ingénieure devient ainsi un des seuls recours lorsque les élevages de saumon sont décimés par un virus agressif et transmissible à l’homme. Aujourd’hui, la politique migratoire est une des principales lignes de fracture politique en Norvège et chez ses voisins du Nord, autrefois considérés comme des eldorados humanitaires.

Les questions posées par cette dystopie

Immigration

Rappelons que « le premier ministre suédois avait demandé en 2014 à ses citoyens d’“ouvrir leur cœur” aux migrants. Un an plus tard, il a annoncé, en larmes, qu’il devait fermer les frontières : « Cent vingt mille réfugiés sont arrivés en Suède cette année, c’est beaucoup trop. » En 1968, 2 % seulement de l’humanité franchissait une frontière, soit 60 millions de personnes. Aujourd’hui 20 %, soit un milliard et demi. Pourtant aux temps d’Adam Smith et Ricardo, au début du XIXe siècle, ce n’était pas les humains qui se déplaçaient d’un pays à l’autre, uniquement les marchandises… Aujourd’hui les frontières se ferment, inexorablement. Les limites planétaires se répercutent sur les limites de chaque territoire.

En clair il y aura de moins en moins de possibilités de libre circulation sur une planète saturée d’humains. La Norvège fantasmée, ce sera peut-être la situation généralisée de demain. Déjà des murs se dressent un peu partout aux frontières.

Lire, Loi sur l’immigration, où est l’écologie ?

Autonomie

ll n’y aura pas de transition énergétique réussie sans plus d’autonomie des collectivités locales. C’est une évolution nécessaire, préfigurée par le mouvement des communautés de résilience, préparant l’autonomie non seulement énergétique, mais aussi alimentaire.Le biorégionalisme est un courant de pensée qui repose sur l’idée d’une réorganisation de la société à l’échelle d’un territoire défini par des frontières naturelles, appelé biorégion. Le projet biorégionaliste se rapproche fortement du mouvement des Transition Towns britanniques, qui met l’accent sur des actions multiples à l’échelle communale : potagers urbains, gestion des déchets, production d’énergies renouvelables.

Pour le mouvement de la transition, il s’agit avant tout de préparer chaque communauté locale à l’après pic pétrolier et à l’ère d’une frugalité énergétique contrainte….

Lire, Créez votre communauté résiliente

Épidémie

L’élevage en batterie des humains et des animaux ne présage rien de bon, la concentration accentue les risques de contamination. La pandémie humaine s’est propagée à la planète entière, il en est de même de la peste porcine. Et les végétaux ne sont pas à l’abri d’une infection virale.  À population nombreuse, consommation de masse, production de masse dans des conditions désastreuses, risque croissant d’épidémie. Le risque de contamination entre animaux humains et non-humains se double du risque alimentaire au niveau végétal.

La fin des épidémies expliquait pour une part l’explosion démographique, mais la surpopulation implique des risques croissants d’épidémies.

lire, Épidémies, la fatalité du grand nombre

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Vivre dans une société sans école, le rêve

Trop d’études tue les études, choisissons la Déscolarisation. Dans Le changement climatique expliqué à ma fille, Jean-Marc Jancovici nous explique : « Les gens ne comprennent pas qu’en détruisant la planète, on détruit également les conditions de la stabilité et de la prospérité de nos descendants, et que les générations futures, c’est toi (ma fille), ta classe de collège, et toutes les classes d’enfants du monde. On peut encore éviter le pire. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. Cela peut paraître révolutionnaire, désacraliser l’école et pourfendre allongement des études, c’est pourtant dans l’air du temps.

Sylvie Lecherbonnier : Le livre « L’Emprise scolaire » (sous-titré Quand trop d’école tue l’éducation) de François Dubet et Marie Duru-Bellat étudie le poids de l’école depuis le début de la massification scolaire dans les années 1950. Au cours des cinq dernières décennies, le taux de bacheliers a été multiplié par quatre. Le nombre d’étudiants a, lui, presque doublé depuis 2000, au point qu’« être étudiant est devenu la façon normale de vivre sa jeunesse. » L’allongement continu des études et la primauté des savoirs académiques sont-ils encore souhaitables ? Non, répondent les deux sociologues. Car le « toujours plus d’école se retourne aujourd’hui  contre les élèves ». En cinquante ans, les hiérarchies professionnelles se sont en grande partie calquées sur les hiérarchies scolaire. Plus le nombre de diplômés augmente dans la population, plus la concurrence se durcit et plus les stratégies des plus favorisés et des plus informés se complexifient pour décrocher le diplôme le plus rentable.

Dans cette « course sans fin », les non-diplômés trinquent et  même pour un bac + 5, l’avantage se réduit au fur et à mesure que la part de la population qui en dispose augmente. Ainsi, « le spectre du déclassement » grandit, et avec lui « l’amertume de ceux qui, grâce à la démocratisation, obtiennent des diplômes plus élevés que leurs parents et découvrent que ce n’est pas encore suffisant»… Les vainqueurs du tri scolaire se sentent légitimes alors que les vaincus se sentent ignorés et méprisés. Il s’agit dorénavant de revoir la hiérarchie des savoirs et des métiers, de « multiplier les mérites » pour sortir du tout-académique.

Le point de vue des écologistes qui ont de la mémoire

Rien de nouveau sous le soleil. Ces chercheurs ne font que reprendre la thèse d’Ivan Illich, « une société sans école » (publié en 1971!) : « L’institution tenue pour sacrée légitime un monde où la grande majorité des individus sont stigmatisés comme recalés tandis qu’une minorité seulement sortent de ces institutions avec en poche un diplôme qui certifie leur appartenance à une super-race qui a le droit de gouverner…. »

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une société sans école

extraits : Ivan Illich : « L’éducation « universelle » prépare à une société qui est en train de faire faillite : les emplois dans le secteur industriel et tertiaire vont plus ou moins brutalement s’effondrer définitivement. La mobilité géographique et professionnelle que prépare la scolarisation universelle deviendra impossible à celui qui sortira du système éducatif trop tôt.La scolarisation fait office de portier à l’entrée des boulots ; or le marché du travail disparaît. L’obsession de notre société qui oblige les enfants des bas quartiers (et du Tiers-monde) à fréquenter les écoles des bas quartiers est une cruauté absurde…. »

Décroissance, pour une société sans école !

Extraits

Gandhi : « Lorsqu’il faut choisir entre liberté et érudition, qui ne dira que l’on doit mille fois préférer la première à la seconde. Les jeunes gens que j’ai invités à sortir, en 1920, de ces citadelles de l’esclavage qu’étaient leurs écoles et leurs universités seront probablement à même de remonter aux sources du conseil que je leur ai donné : mieux valait demeurer illettré et casser des cailloux pour l’amour de la liberté que de chercher à acquérir une culture littéraire sans cesser d’être enchaîné comme un esclave. »….

Illich : « L’invention de l’éducation, nouvelle voie vers le salut, est proposée par Comenius à la fin du XVIe siècle. L’apprentissage allait être vu comme le fruit d’un enseignement par des maîtres professionnels et comme un curriculum, littéralement une course. Puis au cours du XXe siècle a été découverte une nouvelle raison de l’éducation universelle et obligatoire. L’école a été définie comme nécessaire pour le travail. J’ai appris avec stupéfaction que la direction sanitaire de la ville de New York excluait les boueux qui n’avaient pas leur baccalauréat ! »….

Post-covid, pour une société sans école

extraits : L’école des parents est essentielle dans la formation cérébrale, c’est elle qui formatera par la socialisation primaire des personnalités actives ou passives. L’école, attachant les élèves à leurs chaises pendant des années et des années, n’est qu’une création du système thermo-industriel qui a chassé les paysans de leurs terres et rendu l’école obligatoire pour trouver du travail ailleurs, « en sachant lire, écrire et compter ». Les profs ne sont utiles que pour la pérennité d’une orientation professionnelle qui trie les élèves vers les métiers annuels pour ceux qui ne sont pas jugés aptes aux études longues….

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